Dans le monde, chaque personne génère en moyenne environ 8 kilogrammes de déchets électroniques par an. Cependant, il existe des différences régionales importantes, comme le montrent les données du dernier rapport Global E-Waste Monitor des Nations unies. L’Europe arrive en tête avec une moyenne annuelle de plus de 17 kilogrammes de déchets électroniques par habitant, dont 43 % sont officiellement recyclés, tandis que chaque personne en Afrique ne génère que 2,5 kilogrammes en moyenne, dont seulement environ 1 % est recyclé.
Comme le met en avant notre infographie, même si l’Europe affiche le taux de recyclage régional le plus élevé au monde, devant l’Océanie (41 %) et les Amériques (30 %), elle demeure la région produisant le plus de déchets électroniques non-recyclés : 10,1 kilogrammes par habitant en moyenne, juste devant les Amériques (9,9 kg) et l’Océanie (9,4 kg).
À l’échelle mondiale, actuellement environ un cinquième (22 %) des déchets électroniques générés sont officiellement collectés et recyclés. Les quantités restantes sont collectées de manière non officielle, partiellement recyclées ou éliminées comme déchets résiduels et envoyées en décharge. Les déchets électroniques non-recyclés représentent une menace environnementale majeure, car ils contiennent des substances toxiques comme le plomb, le mercure et le cadmium, susceptibles de polluer les sols et les cours d’eau.
Samedi 11 octobre, à l’occasion de la Fête de la Science, le Sidomra et Suezont convié le grand public à découvrir Novalie, l’écopôle de valorisation des déchets à Vedène. Entre visite guidée, explications techniques et échanges avec les équipes, la journée a mis en lumière les procédés de tri, recyclage et valorisation énergétique qui transforment les déchets du territoire en ressources utiles. Plus de 200 personnes ont répondu à cette invitation en mode science.
Dès l’entrée du site, le ton est donné : Novalie ne se contente pas de stocker les ordures, il les transforme. La visite, bien rythmée, emmène petits et grands au cœur des installations — du centre de tri aux fourneaux de l’unité de valorisation énergétique (UVE), en passant par l’unité de traitement des mâchefers.
Le tri, un geste inscrit depuis 2022 Camille Jullien, directeur du Sidomra, rappelle que depuis l’extension des consignes de tri fin 2022, les résultats sont encourageants : + 6,16 % de collecte sélective en 2023, + 6,44 % en 2024. «Les échanges avec le public sont précieux pour lever les zones d’ombre, en particulier sur les déchets dangereux encore trop fréquemment mal triés.»
Le tri du bac jaune Gérald Chaumaz, directeur régional tri chez Suez, guide les visiteurs au plus près des installations : «Nous montrons comment le bac jaune est trié vers les filières de recyclage, tandis que les résidus, la poubelle grise, prennent la direction de l’énergie. A Novalie, nous couvrons l’équivalent de 17 000 foyers en électricité et fournissons de la vapeur renouvelable à une usine voisine.»
L’écopôle, un outil au service du territoire Novalie, exploité par Suez pour le compte du Sidomra, regroupe plusieurs activités complémentaires : déchetterie, centre de tri, UVE (Unité de valorisation énergétique) unité de valorisation des mâchefers, et traitement des déchets de soins infectieux. Le site traite notamment plus de 95 % des déchets qui lui sont confiés, que ce soit via la valorisation matière ou énergétique. Ainsi, en 2024, plus de 108 000 tonnes de matières (plastiques, métaux, cartons, papier, déchets verts…) ont été envoyées vers des filières de recyclage ou de compostage.
Des déchets qui fabriquent de la vapeur Mais Novalie ne se limite pas à la récupération : depuis 2019, il utilise un modèle de valorisation mixte. Une partie de la chaleur produite par combustion est livrée sous forme de vapeur à l’industriel Continental Foods (au Pontet), qui dépend largement de cette source pour son procédé de production.
Crédit photo S. Othomène
800 personnes accueillies en insertion Le site a également une dimension sociale forte : depuis 2009, près de 800 personnes éloignées de l’emploi ont été accueillies au travers d’un dispositif d’insertion. Près de 60 % d’entre elles ont connu une sortie dynamique, c’est-à-dire un emploi durable, une formation ou un contrat de transition.
Innovation, sécurité et conversion énergétique La visite ne néglige pas les enjeux techniques et sécuritaires : filtrage des fumées, maîtrise des émissions (acide chlorhydrique, poussières, monoxyde de carbone) sont régulièrement contrôlés. Les installations d’incinération se composent de 3 lignes de 6 t/h et une de 9 t/h, avec deux groupes turbo-alternateurs de 8,5 MW et 4,3 MW — soit une capacité annuelle de 100 000 MWh, équivalente à la consommation de plus de 17 700 foyers.
L’ouverture au public permet aussi de sensibiliser à la sécurité du personnel, aux risques des déchets dangereux, et aux bonnes pratiques de tri. Le dialogue est continu entre techniciens, ingénieurs et visiteurs.
Conclusion : comprendre pour agir mieux La journée portes-ouvertes de Novalie a rempli plus qu’un rôle informatif : elle a rapproché les citoyens, et ses 216 visiteurs, du fonctionnement concret de leur système de gestion des déchets. En démystifiant les procédés : tri, recyclage, transformation en énergie, elle rappelle que chaque geste compte. Le bon tri à la source, la reconnaissance de ce que sont les déchets dangereux, la confiance dans les installations locales : tout cela compose la chaîne vertueuse de l’économie circulaire. À Vedène, Novalie incarne cette ambition : transformer un défi, celui des déchets, en opportunité pour le territoire. Mireille Hurlin
L’Europe génère le plus de déchets électroniques
Chaque année, la France produit près de 340 millions de tonnes de déchets. En marge des circuits officiels, des trafics mafieux et des dépôts sauvages gangrènent le territoire. Du béton balancé en pleine forêt à la fraude industrielle en Provence, l’émission ‘Enquête exclusive’ lève le voile sur un système opaque, lucratif et toxique. À voir dimanche 12 octobre à 23h10 sur M6.
Enquête : quand la France devient la poubelle de l’Europe. Pneus usés, gravats, plastiques, électroménager hors service… Ces déchets, vous les voyez parfois en bord de route ou au détour d’un chemin forestier. Mais ce que vous ne voyez pas, ce sont les circuits illégaux et les trafics organisés qui prospèrent sur le dos d’un pays devenu incapable de gérer ses propres ordures.
Une pollution à ciel ouvert À Forbach, en Moselle, les forêts se transforment en décharges à ciel ouvert. Nos confrères ont filmé des dépôts sauvages en pleine nature : des voitures venues de France… mais aussi d’Allemagne. Car outre-Rhin, le recyclage des pneus est strictement encadré et payant. Côté français, les sanctions – jusqu’à 1 500€ – sont rarement appliquées. Résultat : les forêts deviennent des exutoires bon marché, et le nettoyage repose, bien souvent, sur des bénévoles épuisés et désemparés.
Quand la fiscalité pousse à tricher En Dordogne, à Périgueux, un autre phénomène prend de l’ampleur. Ici, les habitants doivent payer à chaque dépôt d’ordures. Une carte annuelle à 272€ donne droit à un sac par semaine. Au-delà ? 6€ le sac. Une mesure incitative qui vire à la débâcle : poubelles publiques surchargées, sacs abandonnés dans la rue, rats en fête… et des services municipaux débordés. Le coût environnemental et social dépasse largement les économies espérées.
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La Provence, plaque tournante d’un trafic organisé Mais c’est en Provence que l’enquête prend une tournure quasi-mafieuse. Sur une ancienne propriété agricole, Enquête exclusive a découvert un impressionnant stock de déchets de chantier : plus de 1 000 tonnes réparties sur des dizaines d’hectares. Derrière cette montagne de déchets, un trafic bien rodé, orchestré avec la complicité de salariés d’un grand groupe de retraitement. Un système illégal mais extrêmement rentable.
Des frontières poreuses Aux confins du Luxembourg, les douaniers multiplient les contrôles sur les camions transportant des “matières valorisables”. Un terme souvent utilisé pour camoufler des cargaisons illégales. Si les remorques sont interceptées, elles repartent illico vers leur pays d’origine, mais l’amende – entre 150 et 900€ – reste dérisoire face aux profits réalisés.
Un système à bout de souffle La France croule donc sous ses déchets. Et face à la multiplication des dépôts illégaux (35 000 recensés), les réponses tardent. Sanctions faibles, contrôles insuffisants, inégalités fiscales entre pays européens… Le système favorise les dérives. Et les conséquences sont bien réelles : sols pollués, nappes phréatiques menacées, tensions sociales en hausse. Une plongée sans fard dans un monde où l’économie de la poubelle est devenue un business juteux. Mais à quel prix ?
Enquête exclusive – Trafics, dépôts sauvages : la France croule sous les ordures Dimanche 12 octobre 2025 À 23h10 Sur M6.
L’Europe génère le plus de déchets électroniques
Horaires des déchetteries, collecte des biodéchets, ou encore broyage à domicile… À la rentrée, la communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin (CoVe) a mis en place quelques modifications concernant la gestion des déchets.
Depuis ce lundi 15 septembre, les différentes déchetteries intercommunales ont repris leurs horaires standards, qui devraient rester inchangés jusqu’au 14 juin 2026. Ainsi, celles d’Aubignan, Carpentras et Caromb sont ouvertes du lundi au samedi de 8h à 12h30 et de 13h30 à 17h. La déchetterie de Malaucène est ouverte du lundi au samedi de 8h à 12h30, et le mercredi et samedi de 13h30 à 17h. Enfin, celle de Venasque est ouverte le mardi, vendredi et samedi de 8h à 12h30.
Cependant, il faut noter que la déchetterie de Caromb est totalement fermée jusqu’au samedi 27 septembre (inclus) pour cause de travaux visant à moderniser le site et à fluidifier l’accès à la déchetterie. La chaussée sera refaite, les caisses de dépôt déplacées, et une nouvelle voie d’accès, accompagnée d’une nouvelle signalétique, sera créée spécialement pour le dépôt de déchets verts.
Les biodéchets
En cette rentrée, la CoVe a lancé une collecte expérimentale des biodéchets. Ces derniers représentant un tiers de nos poubelles, huit bornes ont été installées sur la ceinture autour du cœur de ville. La première collecte des bornes a été faite ce lundi 15 septembre.
Les habitants peuvent donc y jeter les déchets alimentaires comme les épluchures, les coquilles d’œufs, les sachets de thé et de tisane, les aliments périmés ou non consommés, les restes de repas, etc.
Au début du mois de septembre, l’Agglomération a remis en place le service de broyage à domicile. Les interventions se font sur rendez-vous (au 0 800 04 13 11) les mercredis et jeudis.
Pour 40€, les agents peuvent traiter 6m3 de déchets verts, dont des résidus de taille de haies ou d’arbustes, mais aussi des branches de 10cm de diamètre maximum.
L’Europe génère le plus de déchets électroniques
Cindy Coq, Benjamin Favalier et Jérémy Lacousse, porteurs de l’implantation d’un site de méthanisation : MéthAlcyon ont organisé une concertation préalable du public pour son installation au lieu-dit La Tapie à Mondragon, à une distance minimale de 200m de toute habitation.
Cette démarche avec les riverains consistait à présenter les enjeux, à recueillir leur avis, questions et suggestions avant la finalisation du dossier administratif. Pendant cinq semaines, habitants, associations, agriculteurs, élus et acteurs économiques ont pu s’informer, échanger, exprimer leurs points de vue et poser leurs questions via deux ateliers thématiques en présence de140 participants ; Une visite de site de méthanisation à Romans-sur-Isère avec 5 participants ; Un stand mobile sur les marchés locaux.
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Les contributions Le site internet de la concertation a recueilli 97 contributions ; Les cahiers d’acteurs ont enregistré 11 contributions d’associations, entreprises, collectivités, institutions pour exprimer leur position argumentée sur le projet ; Les registres papier étaient ouverts et consultables en mairie dans les communes concernées par le projet et le plan d’épandage. Enfin, les échanges ont permis d’aborder un large spectre de thématiques : Environnement et santé : qualité de l’air, protection des nappes phréatiques, gestion des odeurs.
Il a été question En agriculture de l’évolution des pratiques culturales, utilisation des digestats ; En termes de territoire des retombées économiques, cohabitation avec les usagers de la ViaRhôna ; Concernant la gouvernance des modalités de suivi, d’information et de dialogue dans la durée.
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Résultats le 11 octobre MéthAlcyon publiera d’ici le 11 octobre le bilan de cette concertation ainsi que les suites données aux propositions et recommandations formulées. Les porteurs de projet réaffirment leur volonté de poursuivre l’information et le dialogue avec les acteurs locaux tout au long des étapes administratives et de la phase d’exploitation et de travailler sur des mesures concrètes pour répondre aux préoccupations exprimées.
Les chiffres Les porteurs de projet MéthAlcyon avancent la production de 16 000 tonnes par an de digestat utilisable en tant qu’engrais naturel dont 3 500 tonnes de digestat solide ; 9 500 tonnes par an de matières végétales valorisées ; 7 500 tonnes de bio-déchets et déchets d’entreprises agroalimentaires valorisés ; 180Nm3/an de production de gaz sur l’année, soit l’équivalent de la consommation en gaz de 5 000 habitants, ou de 60 bus parcourant 200km/jour ; 18 exploitants partenaires pour l’épandage et, enfin, 3 emplois directs.
La 3e édition de ‘Nettoyons le Sud’, organisée par la Région Sud, se déroulera ce samedi 26 avril dans tout le territoire. L’inscription s’effectue en ligne et les outils seront attribués aux participants le jour J.
En Vaucluse, ce sont 28 sites qui permettront aux habitants de s’inscrire à l’événement auprès des mairies, ainsi que 5 autres sites encadrés par des associations. Les regroupements sur les points de ramassages donneront lieu à un temps de collecte de déchets, précédés ou suivis par des animations : petit repas, verre de l’amitié, ateliers, jeux, concours, troc aux plantes…
Chaque commune ou association ayant son programme, comme à Bédarrides, où le ramassage se fera depuis un paddle sur la rivière. Un écho local à l’Année de la mer en région Sud, qui met en lumière les enjeux environnementaux liés à la préservation du littoral et des fonds marins. « Dans le cadre de l’Année de la Mer, ‘Nettoyons le Sud’ ne se limite pas à une simple journée de mobilisation : c’est un message fort pour rappeler que chacun peut être acteur du changement ! Rues, forêts, plages, parcs… Chaque geste compte », déclare Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Cliquez sur la carte pour accéder aux sites participants.
Objectifs à la hausse
L’an passé, 85 tonnes de déchets avaient pu être ramassées en un jour. Forte de son succès en 2024, l’opération attend cette année plus de 20 000 bénévoles sur les 400 points de collectes dans toute la région. L’objectif à atteindre ? Ramasser 100 tonnes de déchets, soit le double de ce qui avait été collecté lors de la première édition il y a deux ans par 10 000 participants.
L’opération annuelle ‘Nettoyons le Sud’ prolonge le vaste programme de réduction des déchets de la Région ‘Zéro déchet plastique en stockage d’ici 2030’ qui, depuis 2017, permet de tripler la quantité de plastique collecté. Ce programme comprend une charte signée par 356 acteurs (collectivités, entreprises, écoles), le réseau ‘ReMed zéro plastique’ ayant collecté 354 tonnes de déchets depuis 2019, l’appel à projets ‘Ensemble pour une nature zéro déchet plastique’ avec 72 structures (3,5 millions d’euros depuis 2017), et enfin, l’appel à projets ‘Vrac et Consigne’ soutenant 18 projets pour la consigne des emballages réemployables (plus d’1 million d’euros investis depuis 2023).
Comment participer ? 1) Trouvez et participez à un point de ramassage près de chez vous sur www.nettoyons.maregionsud.fr 2) Sur place, les équipes vous remettront un kit de ramassage 3) Vous êtes prêt pour participer au grand rassemblement populaire en faveur de notre environnement ! Vous êtes une commune et vous n’avez pas encore rejoint l’initiative ? RDV sur www.nettoyons.maregionsud.fr
A.R.C
L’Europe génère le plus de déchets électroniques
En 3h ce samedi 5 avril, 68kg de déchets ont été rassemblés par une vingtaine de bénévoles à Avignon, dans le cadre d’un projet universitaire.
Maxime Chevallier, Enzo Legrand, Carla Leutenegger et Léa Ostermann sont étudiants de la licence professionnelle management et gestion des organisations. L’université d’Avignon leur a permis de mieux communiquer sur leur collecte de déchets, à laquelle une quinzaine de bénévoles de tous âges ont répondu présent. Et pour mener à bien cette opération, toute l’équipe a bénéficié d’outils prêtés par l’agglomération du Grand Avignon et l’association locale Eco-Lab’ Environnement.
Avignon passe à l’action
L’initiative écologique ‘Avignon passe à l’action’ est née au sein de la licence en octobre dernier, pour appréhender la gestion d’un projet. « Nous avons choisi ce projet parce que nous nous sentons assez proches de tout ce qui touche au réchauffement climatique et à la pollution », affirme Léa Ostermann au nom du groupe.
L’action a permis d’engager une quinzaine de bénévoles autour des 4 étudiants pour une collecte effectuée sur deux lieux du côté de la Barthelasse. « L’un des parcours était peu exposé au passage des voitures et plus sécurisant : nous l’avons dédié aux familles venues nous aider, parce que nous voulions sensibiliser autant les adultes que les enfants », spécifie l’étudiante.
Des zones de déchets contrastées
L’équipe de bénévoles s’est donc activée du mieux que possible en une matinée. Mais elle n’a pas eu assez de temps ni de ressources humaines suffisantes pour rendre les sites propres. Le défi était grand et la surprise aussi. Les deux parcours montraient deux réalités : celle, touristique, sur un site qui est plus régulièrement surveillé et nettoyé, et celle, sauvage, plus éloigné des passages en tous genres mais plus pollué.
« ll y avait beaucoup de choses, du verre, du métal, des matelas, des sacs poubelles, des bonbonnes de gaz. Ce n’était pas pareil qu’aux abords touristiques, le lieu était vraiment très très sale », regrette Léa Ostermann. L’action a cependant permis de révéler un espace insuffisamment pris en compte dans la politique environnementale, avec des déchets plus dangereux et lourds à ramasser.
Amy Rouméjon Cros
L’Europe génère le plus de déchets électroniques
En matière de recyclage, la France ne fait pas partie des bons élèves dans l’Union européenne. C’est ce qui ressort des données d’Eurostat, l’institut de statistiques de la Commission européenne. En 2022, 41,2 % des déchets municipaux (principalement composés des déchets produits par les ménages, mais pouvant aussi inclure des déchets produits par les petites entreprises et les institutions publiques, et collectés par la municipalité) en France étaient recyclés. Si cela marque une légère amélioration sur 10 ans (en 2012, seulement 37,7 % de ces mêmes déchets étaient recyclés dans l’Hexagone), cela place malgré tout la France 7,5 points de pourcentage derrière la moyenne des pays de l’Union européenne (48,7 %).
À l’échelle européenne, ce sont nos voisins allemands qui recyclent la plus grande proportion de leurs déchets municipaux : 69,2 % en 2022, soit une augmentation de quatre points de pourcentage sur dix ans. Si le taux de recyclage de l’Italie n’était que de 53,3 % en 2022, cela représentait une amélioration de près de 15 points de pourcentage sur dix ans. En Slovaquie, le taux de recyclage est passé de 13,4 % en 2012 à 49,5 % en 2022, ce qui en fait le pays ayant enregistré la plus forte amélioration.
À l’inverse, le taux de recyclage des déchets a diminué en Roumanie : il est passé de 14,8 % en 2012 à 12,3 % en 2022. Le Portugal recyclait moins d’un tiers de ses déchets municipaux (30,2 %), ce qui faisait du pays l’un des mauvais élèves en matière de recyclage dans l’UE, à l’instar de Malte (12,5 %), Chypre (14,8 %), l’Islande (23,3 %), ou encore la Bulgarie (24,6 %).
Où privilégie-t-on les emballages écologiques ? D’après une récente enquête menée par Statista dans 53 pays (voir graphique ci-desssus), 22 % des personnes interrogées déclaraient que les emballages respectueux de l’environnement, comme les emballages recyclables ou sans plastique, jouaient un rôle important dans le choix de leurs aliments. Cependant, cette part varie fortement d’un pays à l’autre, comme le montre l’infographie.
En Europe, les emballages respectueux de l’environnement semblaient ainsi jouer un rôle relativement proche de la moyenne des pays inclus dans l’enquête : en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni. une personne interrogée sur cinq disait les prendre en compte dans le choix de leurs aliments, soit un peu plus qu’en France (17 %) ou en Italie (16 %). Ce chiffre tombait à 15 % au Canada, et seulement 11 % aux États-Unis. À l’inverse, la part des personnes se préoccupant des emballages lorsqu’elles font leurs courses était plus élevée en Asie : elle était de 24 % en Chine, 33 % en Inde, et 42 % en Indonésie, la part la plus élevée de tous les pays sondés dans le cadre de l’enquête de Statista.
Etienne Klein, maire de Châteauneuf-de-Gadagne, vice-président à la Communauté de communes Pays-des-Sorgues-Mont-de-Vaucluse, en charge de la transition écologique de la réduction et de la valorisation des déchets, participait à la journée de conférence ‘Zéro déchet, zéro plastique, quelles solutions locales organisée par Julien Dézécot, directeur de publication du magazine ‘Sans transition !’ Voici ce qu’il a dit dans son mot d’accueil.
«L’enjeu des déchets et de l’économie circulaire est très important pour la Communauté de communes, notamment en matière économique car la gestion des déchets représente à elle-seule 6,5M€ chaque année, soit 170€ par habitant.»
Un sujet environnemental «C’est aussi un sujet environnemental puisque toute la chaine depuis la production de matière à son élimination pose la question de l’économie, comme la gestion des ressources et, in fine, de pollution. C’est la raison pour laquelle nous avons associé le zéro plastique au zéro déchet.»
La prégnante question des emballages «L’intervention de Nathalie Gontard sera importante puisqu’on ne peut pas se débarrasser du plastique. Les collectivités ont longtemps pensé que leur sujet était de collecter, de traiter et d’éliminer les déchets, puis est arrivé la question du tri.»
Le tri, un premier pas mais il faut aller plus loin «On s’est dit qu’il fallait mieux valoriser et donc trier les déchets. Depuis 5 ans, nous sommes passés à une étape supérieure car maintenant, le sujet est la prévention. Il faut cesser de faire du déchet et donc réduire la production qui finira en déchet en réutilisant, réparant, peut-être en recyclant ce qui n’est pas non plus, on le voit avec le plastique, une solution durable. Toutes ces notions nous amènent à l’économie circulaire, à mieux penser et optimiser la production des emballages.»
Le tri des années 2000 puis le compostage «Le tri est en place depuis les années 2000, les opérations de sensibilisation et de pédagogies de la Communauté de communes ont permis d’optimiser celui-ci. Sur les 6 dernières années la collecte de tri a bondi de +15% sur Châteauneuf-de-Gadagne. Nous travaillons également, depuis janvier 2024, sur le tri des bio-déchets pour ne pas le faire entrer dans la chaine de collecte et de traitement grâce à des composteurs partagés et individuels ainsi que des bornes d’apport volontaire, notamment, dans les centres historiques de nos communes.»
La tarification incitative «Il est vrai que nous nous posons la question d’une tarification incitative, nous y sommes très fortement incités par l’Adème (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie), la Région et l’Etat. En tant qu’élu, j’y suis sensible et pense le voir réalisé dans les années à venir. L’objectif restera de réduire les déchets.»
L’enjeu de l’économie circulaire «L’économie circulaire va bien au-delà de la gestion des déchets en touchant à l’économie du territoire, à la manière dont les producteurs emballent et vendent des produits, à la façon dont les habitants consomment. A ce titre ces sujets ne peuvent pas être entièrement portés par la collectivité. L’enjeu sera de porter tout le territoire : habitants, professionnels, chambres consulaires, les parties prenantes à l’échelle de la Région, au titre de la planification écologique, de la Coop régionale. Cette journée, en faisant venir des sachants, en rassemblant les gens et en créant du débat a pour objectif de créer une dynamique collective sur le territoire.»