4 mai 2024 |

Ecrit par le 4 mai 2024

L’euro est tombé à la parité avec le dollar

Plombé par la crise énergétique et les inquiétudes économiques qui pèsent sur le Vieux-Continent, l’euro est tombé mardi 12 juillet 2022 à un dollar (ndlr : il est encore descendu depuis), un seuil qui n’avait pas été atteint depuis l’année de sa mise en circulation il y a vingt ans. Dans le même temps, le dollar américain, qui conserve son statut de valeur refuge auprès des investisseurs, a gagné près de 12 % depuis le début de l’année. L’inflation élevée aux Etats-Unis, qui a contraint la Réserve fédérale à relever une nouvelle fois son taux directeur, contribue également à faire monter le cours du billet vert.

Comme le montre notre graphique, la valeur de l’euro a brutalement chuté en quelques mois : par rapport à décembre 2021, la monnaie européenne a perdu environ 13 % par rapport au dollar. Le 21 juillet 2022, la Banque centrale européenne (BCE) prévoit de relever le taux directeur de la zone euro pour la première fois depuis 2011, ce qui pourrait donner un peu d’élan à l’euro. Contrairement à la Réserve fédérale américaine ou à la Banque d’Angleterre, qui ont déjà fortement redressé leur taux directeur cette année, la BCE ne prévoit qu’une légère hausse de 0,25 point pour fin juillet.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’euro est tombé à la parité avec le dollar

Bien qu’il n’existe officiellement pas de monnaie mondiale, le dollar américain représente toujours ce qui s’en rapproche le plus. Et si le billet vert n’est plus aussi important qu’à l’époque des accords de Bretton Woods, où le cours de la plupart des monnaies nationales était indexé sur celui du dollar, il demeure de nos jours la devise reine des réserves mondiales de change.

Selon la base de données COFER (Currency Composition of Official Foreign Exchange Reserves) du Fonds monétaire international, le dollar américain représentait environ 59 % des quelques 11 971 milliards de dollars de réserves mondiales de change allouées au troisième trimestre 2021. Mais sa part est en baisse constante au cours des dernières décennies. En 2000, la part du dollar US s’élevait par exemple à plus de 70 %.

Après le dollar américain, la devise la plus répandue est l’euro qui représente actuellement environ un cinquième des réserves mondiales de change. Suivent ensuite le yen japonais et la livre sterling (Royaume-Uni) qui constituent respectivement 5,8 % et 4,8 % du montant total des réserves allouées.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


L’euro est tombé à la parité avec le dollar

Dans des prévisions publiées la semaine dernière, Goldman Sachs prédit que la zone euro connaîtra une croissance plus rapide que les États-Unis en 2022. Les analystes de la banque d’investissement tablent sur un taux de croissance de 4,4 % pour la zone monétaire de l’UE, contre seulement 3,5 % pour le PIB des États-Unis. Les dernières prévisions de la Banque mondiale, qui datent également de janvier, donnent toujours l’avantage aux États-Unis, mais avec une marge de seulement 0,1 %.

Si l’on ne sait pas encore quelle économie l’emportera sur l’autre en matière de croissance cette année, d’autres indicateurs rendent compte de la bonne santé économique de la zone euro et de son importance croissante sur la scène mondiale. Alors que la monnaie unique européenne vient de fêter ses 20 ans, les données du réseau de paiement international Swift montrent que la valeur des transactions internationales en euros a progressivement rejoint celle du dollar US, laissant présager un intérêt accru pour cette devise.

En octobre 2020, la valeur des transactions en euros est même passée devant celle de la monnaie américaine, et même si cela n’a pas duré longtemps, on remarque que l’écart entre les deux devises sur la scène mondiale s’est considérablement réduit depuis le début de la pandémie. Parmi les raisons possibles de cette tendance, on peut citer les efforts coordonnés de l’Union européenne pour soutenir son économie durant la crise sanitaire et le maintien de sa politique fiscale à taux zéro. Selon CNBC, dans le même temps, la confiance dans l’économie américaine et ses perspectives de croissance sont vacillantes, car les incertitudes persistent autour du paquet économique « Build Back Better » du président Joe Biden.

Si l’on s’en tient strictement aux paiements entre deux acteurs de zones monétaires différentes – excluant ainsi les paiements internationaux entre les différents pays de la zone euro – le dollar américain conserve toutefois un avantage plus net en tant que première monnaie du commerce mondial. L’écart avec l’euro se situait ainsi à environ trois points de pourcentage en novembre 2021 (contre 2 % en incluant les transactions intra-zone euro).

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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