3 mai 2024 |

Ecrit par le 3 mai 2024

Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

Construit au 12ème siècle, le canal Saint-Julien n’est pas uniquement la veine nourricière de la plaine cavaillonnaise qu’il irrigue. Il a été un enjeu de pouvoirs où se sont affrontés, pendant des siècles, les puissants : ecclésiastiques, nobles, riches familles, élus de Cavaillon… L’histoire du canal Saint-Julien n’a rien d’un long fleuve tranquille.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser le canal de Saint-Julien n’a pas été construit à l’origine pour irriguer. Ce n’était pas sa vocation première. Petit retour en arrière. Nous sommes au début du 12ème siècle, Cavaillon n’est alors qu’un port fluvial de la Durance et le siège d’un évêché influent. A cette époque-là, pour moudre les blés de ses terres, l’évêque Benoit, lance la construction d’un moulin, près de la chapelle de la porte Saint-Julien à Cavaillon (aujourd’hui portail d’Avignon). Il est actionné par l’eau d’un canal dérivé de la Durance, qu’il fait construire par la même occasion. L’évêque avait compris toute l’importance du rôle que pouvait jouer l’eau. Pas uniquement nécessaire à la vie, l’eau était aussi une source d’énergie, un outil de prospérité, donc de pouvoir. Le premier tronçon, d’une lieue (soit environ 6 000 mètres), comprenait également des canaux dit de fuite qui servaient à alimenter les douves des remparts de la ville.

« Le canal St-Julien a transformé un désert en oasis ! »
Il fallut ensuite attendre un demi-siècle (1235) après son autorisation d’exploitation officielle en 1171, pour que l’eau de ce canal puisse être aussi utilisée pour l’irrigation. Une concession faite par les ecclésiastiques en échange de la prise en charge de la moitié des dépenses du canal. Mais l’utilisation de la force hydraulique pour les moulins restait prioritaire. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Cet accord marqua le début de la diversification et du développement des activités agricoles de la plaine de Cavaillon. A cette époque, cette dernière n’avait pas la physionomie qu’on lui connaît aujourd’hui. Entre les crues dévastatrices de la Durance et du Coulon, et ses terres asséchées par le mistral, la plaine n’avait rien d’un jardin d’Eden. Ainsi, le Canal Saint-Julien, comme les autres construits après, ont permis d’irriguer les terres et d’y développer la culture des fruits et des légumes. Ces canaux sont à l’origine de toute la filière économique que l’on connaît aujourd’hui. Yvon Sarnette, un des anciens Président du Canal, a l’habitude de dire : « le canal St-Julien a transformé un désert en oasis ! ».

La distribution et les modes d’arrosage depuis le canal Saint-Julien

En 1382, la ville de Cavaillon prends totalement la main sur ce canal
En 1322, une autre étape importante fût franchie dans l’histoire du canal. Les ecclésiastiques lâchèrent progressivement son contrôle en acceptant une cogestion avec les laïques. Et c’est en 1382, que la ville de Cavaillon prends totalement la main sur ce canal tant convoité. Une taxe pour le prélèvement de l’eau y fût ensuite instaurée. Elle existe toujours, c’est elle qui finance le fonctionnement et l’entretien de l’ouvrage. Mais, très rapidement le débit du canal n’y suffisait plus. Il a fallu capter l’eau de la Durance plus en amont, à Mérindol exactement. Mais cette commune appartenant au royaume de France (donc hors de la concession de 1171), il fallait l’autorisation du roi. Pas moins que cela. Et c’est grâce à l’intervention du marquis Meynier d’Oppéde que François 1er accorda l’autorisation. En contrepartie, le marquis influent pouvait utiliser l’eau pour ses propres moulins. Ensuite, il utilisa aussi les fuyants du canal pour irriguer ses terres. Pas totalement désintéressé le bonhomme. Et c’est à lui que l’on doit le fameux pont-aqueduc de la Canaou qui permet au canal de franchir le Coulon. Voir encadré. Ce même marquis a même envisagé un moment vendre l’eau qui s’y écoulait. Mais l’évêque de l’époque, qui avait encore quelque influence, s’y opposa. Il y a des limites à ne pas dépasser, quand même.

©DR

En appartenant à tout le monde, personne ne peut plus en prendre le contrôle
Ensuite, ce fût une longue période de tensions entre la ville de Cavaillon et la puissante famille d’Oppéde pour le contrôle du canal. La révolution française mis un terme à ces conflits, et en 1818, ce fût la création d’un syndicat regroupant tous les utilisateurs du canal (plus de 5000 personnes). En appartenant à tout le monde, personne ne peut plus en prendre le contrôle. C’est encore ce principe qui prévaut aujourd’hui avec l’ASA (Association Syndicale Autorisée) du canal Saint-Julien, qui au fil de l’eau a repris en gestion les autres canaux de la plaine. Un bel exemple de modèle d’économie associative qui mériterait bien de faire des émules, s’agissant particulièrement de la gestion de nos ressources naturelles…


ASA St Julien – Cuvelage Islcles de Milan et mise en eau du Canal Maître from TODD Développement Digital on Vimeo.

Le pont aqueduc de la Canaou
Inauguré en 1537 par le roi François 1er, ce pont-aqueduc, qui enjambe le Coulon à Cavaillon, faisait le lien entre les quartiers Entre Deux Valats et du Petit Grès. Sa conception, dite en double arche, en fait un ouvrage unique au monde. Elle aurait été inspirée d’un dessin de Léonard de Vinci. L’utilisation d’une double arche permet de résister aux fortes pressions de l’eau, notamment en cas de crues. Classé monument historique en 2011, le pont-aqueduc de la canaou, propriété de l’ASA du Canal Saint-Julien est en cours de restauration.

L’ASA du canal de Saint-Julien :
– Une structure juridique originale : association syndicale de propriétaires, présidée par Yves Jean et dirigée par Hervé Roullin, directeur général
13 collaborateurs
– 6 canaux : le canal Saint-Julien (22km), le canal des sables (9 km), le canal du plan oriental (6 km), le canal des Balaruts (4,6 km), le canal de Feugueyrolles (3 km), et le canal d’amenée (2,5 km)
– 170 km de filioles (canaux secondaires)
– 6 000 hectares de terres dominés sur 7 communes
– 15 000 parcelles desservies
– Droit d’eau annuel: 144 Mm3
– Prélèvement moyen annuel 84 Mm3 (60 Mm3 économisés chaque année grâce aux travaux de modernisation)
– Budget annuel : 3.9 M€ dont 1.79 M€ en fonctionnement et 2.12 M€ en investissements (chiffres 2023)


Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

Pour passer à la vitesse supérieure en matière de protection de l’environnement, dans une vingtaine de pays, des défenseurs de la nature ont obtenu que certains écosystèmes soient reconnus comme des entités juridiques à part entière. Ce statut leur donne de facto des droits et en particulier pour les protéger. Dans le Vaucluse, le collectif SOS Durance Vivante, a lancé un processus similaire pour la Durance, qui pourrait ainsi devenir une personne à part entière.

Doter la nature d’une personnalité juridique est un acte qui pourrait être bien plus important que de permettre de trainer devant les tribunaux ceux qui la menace. Reconnaître à la nature des droits, c’est en définitive un changement de paradigme, un vrai débat philosophique, voire démocratique. Ainsi, en l’espèce on considère que l’homme n’est plus souverain sur la nature mais une simple composante du vivant. Ce qui peut se concevoir. Mais les interrogations sont nombreuses. Tout d’abord, on reconnaît que les dispositifs juridiques existants ne sont pas efficients, à commencer par la législation européenne qui en matière environnementale est déjà très élaborée et plutôt contraignante. De plus les associations de défense de l’environnement, ont accès à la justice et peuvent représenter les écosystèmes menacés. Mais peut-être qu’il faut aller encore plus loin ?

Le droit de la Nature l’emporterait sur le droit des hommes

En définitive, la question qui se pose : faut-il des « règles » ou un « droit » ? Dans le premier cas ce sont les hommes qui édictent les règles dans le second, c’est la nature. Le droit de la nature l’emporterait ainsi sur le droit des hommes. C’est la subordination du politique au scientifique. Et, qui seront ces scientifiques qui définiront les contours et le cadre des possibles ? Quels contrôles ou contre-pouvoirs le peuple aurait-il sur leurs décisions ? En l’espèce il peut s’agir d’un vrai glissement démocratique. Tout serait alors possible puisqu’il s’agit de l’avenir du monde donc du notre… Comme un petit goût de déjà vu !

Ne serait il pas plutôt possible de trouver une articulation entre le scientifique et le politique qui soit autre qu’une subordination ? Au travers de ces propos je me fais que le porte-parole des pour et des contre et aussi des questions qui sont posées. Il ne faut pas négliger pour autant l’urgence de la situation mais, mais n’oublions pas un des fondements de notre démocratie : « le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple » (article 2 de la Constitution).

La Durance mérite toute notre attention et le fait de lui enlever son article défini pourrait être une première étape vers une nouvelle considération pour cette rivière nourricière. Alors vive Durance !


Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

C’est juste à côté de Food’in, le futur pôle de la filière agroalimentaire de la région Sud, que Durance va implanter son nouveau centre d’excellence et de Recherche et développement dans la zone d’Agroparc à Avignon. Ainsi, tout naturellement, Durance se rapproche de la Durance.

La maison Durance est une entreprise familiale de parfumerie et cosmétique née en 1997 en Drôme Provençale, tout près de l’imposant Château de Grignan, cher à la Marquise de Sévigné… Depuis une trentaine d’années, cette entreprise conjugue à la fois des collections de parfums pour la maison et des fragrances pour soi, des produits cosmétiques raffinés aux ingrédients 100% nature.

Présent dans une cinquantaine de pays
Cette maison familiale lovée entre chênes truffiers, vignes et lavandes offre toute une déclinaison de parfums (coquelicot, vanille, monoï, fleur de coton et d’oranger, mangue, ambre, mandarine, camélia, bois d’olivier, verveine, citron-menthe, cèdre bleu, figue) à base d’ingrédients naturels à 96% et développées avec des maîtres-parfumeurs de Grasse.
Et la gamme des produits, elle aussi s’élargit au fil des ans : bougies parfumées, diffuseurs, savons, gels pour la douche, crème pour le corps et les mains, shampooings, eaux de toilette. Dernières créations, une ‘Bougie ciel poudré’ aux notes boisées, ambrées et vanillées qui embaument et une ‘Fleur parfumée’ aux écorces d’érable, santal et tonka aux effluves d’amande, de caramel et de cacao. Durance exporte dans une cinquantaine de pays, 500 références au catalogue et 3 600 points de vente.

Nicolas Ruth, Président de DURANCE, Première Maison Française Familiale de Senteur d’Intérieur ©DR

Un centre d’excellence de 1 000m2 pour la R&D de Durance
Ce vendredi 10 novembre était donc organisée, dans la zone d’Agroparc, la cérémonie de pose de la 1re pierre… En fait le chantier a débuté le 6 septembre et le rez-de-chaussée est déjà construit.
Nicolas Ruth, le PDG de l’entreprise familiale provençale depuis 2005, explique : « Quand on s’appelle ‘Durance’ on se rapproche de la Durance. En plus, Avignon est une ville-phare de la Provence, elle offre un environnement végétal, des paysages, un cadre de vie, c’est pourquoi nous l’avons choisie pour implanter ce centre d’excellence qui marque un moment historique pour nous. Il témoigne de la croissance exceptionnelle et de l’engagement de ‘Durance’ envers l’innovation en parfumerie et cosmétiques ».

Le PDG de Durance (avec le casque) pose la première pierre du futur centre d’excellence et de R&D de l’entreprise de parfumerie et de cosmétique.

Ce site offrira près de 1000m2 destinés à accueillir les 25 salariés qui y travailleront. Conçu par l’agence Benjamin Bellay de Valence (Drôme), il a été imaginé comme une maison dans laquelle on se sent bien, avec une arche, un patio, une grande cuisine, des façades vêtues de bois, des ombrières en fibre de coco. Tous les bureaux à larges baies donnent sur un parc arboré de 2 500m2.

« L’excellence aura ici son temple. »

Nicolas Ruth, PDG de Durance

Une dizaine de postes encore à pourvoir
Avant de poser la traditionnelle première pierre, en fait un parpaing, le PDG, Nicolas Ruth a insisté : « Depuis 25 ans, ma famille a une double mission, embellir les intérieurs et promouvoir la beauté naturelle tout en respectant la planète. L’excellence aura ici son temple, ce n’est pas qu’un bâtiment de pierre, de bois et de verre. C’est le cœur battant de notre vision commune et le symbole de notre sens de l’innovation et de la durabilité ».
Un lieu épuré, chaleureux, lumineux, fonctionnel, qui, d’ici quelques mois accueillera des salariés dans un écrin de verdure. Une dizaine de postes en marketing et recherche et développement sont encore à pourvoir.


Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, Destination Luberon organise deux visites gratuites.

Samedi 16 septembre : entre faune & flore
Partez à la découverte de la faune et de la flore de la Sorgue (oiseaux, poissons, amphibiens et insectes en tout genre). Fabrice, expert de la nature, donnera aux visiteurs foules de petites anecdotes à propos de toutes ces petites bêtes. Comment les capturer, s’en occuper et les relâcher sans les blesser au cours de petits ateliers ouverts à tous.
20 personnes maximum. 9h-12h. Gratuit et ouvert à tous. Les enfants de moins de 12 ans doivent être accompagnés. RDV parking de la Sorguette à l’Isle-sur-la-Sorgue. Réservation obligatoire sur www.destinationluberon.com

©DestinationLuberon

Dimanche 17 septembre : entre Garrigue & Durance  
Découvrez le Luberon et ses secrets au travers d’une randonnée autour de l’observatoire ornithologique de Mérindol. Sa garrigue et sa flore méditerranéenne, un belvédère perché avec une vue imprenable sur la Durance et son paysage. Un florilège d’oiseaux aquatiques sur cette grande étendue d’eau que l’on peut voir de l’observatoire tout en bas.
40 personnes maximum. 9h-12h. Gratuit et ouvert à tous. Les enfants de moins de 12 ans doivent être accompagnés. RDV parking de la Garrigue. Réservation obligatoire sur www.destinationluberon.com

©DestinationLuberon

Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

Ce dimanche 18 juin, le Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Durance (SMAVD) organise ‘Un dimanche en Durance’ à Pertuis. C’est la 4ᵉ édition de l’événement mais la toute 1ʳᵉ en Vaucluse.

Pour fêter la Durance et découvrir ou redécouvrir toutes les richesses dont elle recèle, l’événement ‘Un dimanche en Durance’ proposera une centaine d’animations au bord de la rivière emblématique de la Provence. Marché de producteurs, protections des oiseaux, découverte des poissons, balade en canoë, pétanque… Il y en aura pour tous les goûts et tous les âges.

La Durance alimente 3 millions de personnes en eau potable. 70% de la surface de la Région Sud est dépendante de sa ressource en eau, soit 654 communes. La rivière est également un réservoir de biodiversité, elle compte notamment 300 espèces d’oiseaux parmi les 350 recensées. Une richesse que veut mettre en avant le SMAVD avec ce rendez-vous qui a lieu pour la première fois en Vaucluse. « Cette journée est pensée pour sensibiliser, mettre en avant les milieux, les valoriser. N’oublions pas les mieux naturels ! Pour que nous, Provençaux, nous soyons tous protecteurs de notre belle rivière », explique Christian Doddoli, directeur général du Syndicat.

Le programme

Dès 10h, le village des exposants et le marché de producteurs locaux seront en place, prêts à vous accueillir. Trois expositions seront à l’honneur : une exposition Durance par France Nature Environnement PACA, Durance Expo par le SMAVD et une exposition de photographies par Camille Moirenc. Le public pourra également assister à plusieurs ateliers de découvertes de la nature avec la Maison régionale de l’eau, l’association d’éducation à l’environnement Le Loubatas et la Ligue de protection des oiseaux. La librairie itinérante ‘La Chevaline‘ de la Réserve à Bulles proposera quant à elle des ateliers d’illustrations pour les enfants. Un atelier pour apprendre l’art de la vannerie sera également proposé.

Pour les plus sportifs, il sera possible de faire des balades en canoé avec What’s up. Le Club de Canoé Kayak Durance vous initiera au paddle. L’entreprise Bee’s, quant à elle, vous fera découvrir la Durance par la véloroute avec des balades à vélo. Pour les personnes qui préfèrent les animations plus tranquilles, il sera possible de faire des balades en calèche, proposées par le Haras du Tombadou. Un coin sera même réservé à la pétanque et à la sieste.

L’événement sera inauguré à 11h, juste avant un apéritif-concert avec le duo That’s my girls!. À 16h, un goûter sera offert à tous les enfants. À 17h30, il y aura un concert flottant du Piano du lac. Des foodtrucks et guinguette seront installés sur les lieux toute la journée.

Dimanche 18 juin. De 10h à 20h. Entrée libre et gratuite. Les Iscles de Tarteau. Pertuis.

V.A.


Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

Pour la troisième année consécutive, l’Ascva organise un grand nettoyage de printemps de la Ceinture Verte d’Avignon. L’opération aura lieu ce dimanche 14 mai de 9h à 12h.

En 2022, plus de 80 bénévoles étaient présents pour nettoyer les chemins de la Ceinture Verte d’Avignon, ainsi que les bords de la Durance. Plusieurs tonnes de déchets avaient pu être extraites des zones naturelles. Malheureusement, les mesures de prévention et de répression mises en place par les collectivités locales n’ont pas été suffisamment dissuasives pour empêcher d’autres dépôts de déchets.

L’association de sauvegarde de la Ceinture Verte d’Avignon organise ainsi, pour la troisième année consécutive, une nouvelle opération de nettoyage de la Ceinture Verte, ce dimanche 14 mai, de 9h à 12h. Les outils et instructions nécessaires pour ramasser les déchets seront fournis aux participants s’étant inscrits à l’adresse suivante : communication.ascva@gmail.com

Déchets sortis d’un champ d’Olivier lors du grand nettoyage 2022 © Ascva

J.R.


Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

Rencontré lors de la journée de séminaire de l’eau organisée par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, André Bernard, président de la Chambre régionale d’agriculture de Provence-Alpes-Côte d’Azur propose sa vision de l’agriculture engagée dans la modernité.

«La situation en Vaucluse est préoccupante car nous n’avons pas eu de vraies précipitations depuis trois mois, observe André Bernard, président de la Chambre régionale d’agriculture de Paca. La partie ouest du Vaucluse a dépassé les précipitations annuelles à tel point qu’il y a eu de petites inondations très localisées. Sur la partie est du département –autour du plateau de Sault- ainsi qu’au Mont Ventoux, il y a très peu eu de neige, du coup les nappes phréatiques sont à un niveau bas.»

La Durance et le Verdon
«Heureusement une partie du département est desservie par la Durance ou par le Verdon via le canal de Provence sur des ressources qui sont stockées. Certes l’enneigement est moins important que les années précédentes et historiquement mais supérieur à ce qu’on a connu l’année dernière. Egalement EDF explique que le barrage de Serre-Ponçon se remplira pour atteindre la cote touristique au 1er juillet ce qui nous permettra de disposer d’une réserve d’eau pour travailler tout en l’économisant.»

Innovation et technologie
«Le monde agricole, depuis des années, et en particulier dans le Vaucluse, a fait d’énormes efforts puisque nous avons divisé par deux voire plus le volume d’eau pour l’irrigation des cultures en passant d’une irrigation gravitaire –qui réalimente les nappes-  parfois au bénéfice des communes et des prélèvements individuels mais qui ne permet pas d’aller dans des secteurs un peu en hauteur.» 

Arroser en hauteur
«Comme l’urbanisation a grignoté les terres agricoles qui étaient irriguées par les canaux gravitaires autour d’Avignon, d’Orange, de Carpentras, de Cavaillon et tous les autres villages, l’agriculture a du se repositionner sur les hauteurs et, aujourd’hui, avec le changement climatique et d’irrégulières précipitations nous devons désormais arroser sur les coteaux les vignes et les arbres fruitiers, ce qui ne se faisait pas auparavant.»

Cultures à flanc de coteaux

Du goutte à goutte aux sondes
«Pour arroser ces cultures sur ces territoires, nous utilisons le goutte à goutte –une technique qui existe depuis 25 ou 30 ans- qui passe au pied des arbres, des vignes et des cultures. Maintenant, depuis presque 10 ans, nous pilotons l’irrigation du sol via des sondes qui mesurent le degré d’hygrométrie tous les 10 cm, jusqu’à parfois 1m de profondeur dans le sol, suivant les cultures, et transmet instantanément les données digitales au cultivateur qui déclenche, selon ces informations, l’irrigation afin de ne pas gaspiller l’eau. Cependant cette technologie réclame à ce que nous disposions de réserves d’eau stockée et accessible pour la distribuer quand cela est nécessaire. Avec cette technologie nous avons réussi à diminuer très fortement le volume d’eau utilisé.»

Une meilleure pratique du travail des sols
«Nous avons également nettement amélioré les pratiques du travail des sols, notamment en enherbant entre les rangs, afin que le sol ne se réchauffe trop et ne s’assèche pas. Egalement lorsque nous récoltons, nous ensemençons, ce qui va permettre de stocker plus d’eau ainsi que d’améliorer la structure du sol. De plus, ce couvert végétal permettra d’absorber le carbone et la chaleur. L’intérêt de cette biomasse ? Demain elle alimentera les méthaniseurs et produira du bio-gaz en plus de ce que nous produisons. C’est tout une réflexion qui est en cours.» 

Des ombrières photovoltaïques au secours des vergers
«Nous pouvons aussi explorer un autre système qui permet de réduire l’exposition au soleil comme l’agroforesterie, de type oasis, de façon à avoir un couvert végétal et cultiver en dessous. L’inconvénient ? L’arbre a aussi besoin d’eau et nous ne maitrisons pas l’ensoleillement. Or, il y a des techniques, aujourd’hui qui permettent de produire de l’énergie électrique au moyen de systèmes pivotants –des ombrières photovoltaïques- qui laissent passer la lumière tout en ombrageant les plantes lorsqu’il fait chaud et permettent de réduire la consommation d’eau. Ces systèmes sont aujourd’hui en expérimentation.»

Des expérimentations menées au lycée agricole de Carpentras-Serre
«A ce propos, nous venons d’inaugurer au lycée agricole de Carpentras-Serre l’installation d’un verger de cerisiers sous ombrières. Ces structures seront également équipées de filets pour protéger les arbres et les fruits. Pour autant la vie reste très présente dans nos exploitations car les lapins, les oiseaux pénètrent dans les serres ainsi que les haies qui abritent les parcelles et regorge d’une faune très présente.»

Le débat sur l’eau
«Pour autant, pour économiser de l’eau il faut en disposer. Heureusement que nos anciens ont réalisés les deux ouvrages hydro-électriques Serre-Ponçon et du Verdon (dont une part de l’eau est réservée pour le canal de Provence), au départ conçus pour sécuriser en eau, la ville de Marseille. Sans Serre-Ponçon nous n’aurions pas pu, non plus, sécuriser l’arrivée en eau pour la région. Ainsi, 80% de l’eau consommée sur la région Sud Paca est de l’eau stockée et transportée. Sans ces aménagements, ainsi que le Canal de Vaucluse, pensé par nos anciens, plus de 5 millions d’habitants n’auraient pas eu leur place en Provence. Certes il y a moins de neige, il pleut différemment, mais même si les précipitations doivent baisser, il tombe encore assez d’eau pour alimenter Serre-Ponçon et le Verdon.»

Cerisiers à Venasque

Le Rhône
«Sans ces régulateurs, l’été, il n’y aurait plus assez d’eau pour vivre dans la région. Dans cette part, l’agriculture en utilise 10% soit 200 millions de m3 réservés à l’agriculture sur Serre-Ponçon sur les 2 milliards existants. Le Rhône est de deuxième fleuve le plus porteur d’eau douce de la  méditerranée après le Nil. Et il reste très peu utilisé, l’agriculture en prélève moins d’un jour du débit du Rhône. Certes, là aussi il y a une baisse, des irrégularités dans le débit et l’étiage –le plus bas niveau de l’eau- qui avait auparavant lieu en septembre car la neige fondait en juillet et août, ce qui fait que l’arrivée d’eau est plus rapide mais techniquement gérable.»

Nourrir nos concitoyens
«Nous avons de l’eau, le tout est de la stocker, de la transporter et d’accompagner les agriculteurs à mettre en place les pratiques et du matériel qui permet d’économiser l’eau pour relever le défi de nourrir nos concitoyens avec des produits du terroir car plus de 50% des fruits et légumes consommés en France proviennent d’Espagne, d’Italie, de Pologne –le plus important producteur de pommes- et du Maroc.»

La souveraineté alimentaire
«On a demandé à nos grands-parents et parents, au sortir de la guerre, de travailler à la souveraineté alimentaire de notre pays. Ils ont relevé le défi et l’alimentaire est devenu très peu cher dans les dépenses. Dans les années 1960, la part de l’alimentation dans le budget de consommation des ménages représentait 29% dont la moitié revenait au paysan. Aujourd’hui la part alimentaire est de plus de 17% et la part qui revient aux agriculteurs est de moins de 3%. Le produit agricole bord-champs a été fortement déprécié et n’est pas payé à sa juste valeur. Ça veut dire qu’à court terme, on trouve des solutions en important d’ailleurs, c’est-à-dire de pays qui ont moins d’eau que nous. Les fruits et légumes vampirisent leurs nappes et cours d’eau pour nous servir à moindre prix.»

Production de fruits et légumes, un modèle économique ultra libéral
«L’eau est essentielle à la vie et pour se nourrir, or on importe de plus en plus de pays qui n’ont ni les mêmes règles ni les mêmes normes que nous. Pourtant lorsque l’on disparait sur un secteur, les pays importateurs remontent les prix et les baissent lorsque nous le reprenons. C’est bien que nous avons un rôle de régulateur sur le marché. Aujourd’hui, les industriels ne trouvent pas dans le pays, les productions nécessaires, parce que les producteurs ne veulent pas prendre le risque d’une culture qu’ils ne pourraient pas porter à son terme, ou perdre pour n’avoir pas pu la protéger faute de molécules que les autres pays continuent d’utiliser. Par exemple qui sait que le plus grand utilisateur de glyphosate est la SNCF pour désherber ses voies ?»

La disponibilité en eau en France
«Le challenge pour sécuriser notre avenir, pour que les agriculteurs s’adaptent au changement climatique, tout en répondant à la souveraineté alimentaire, c’est de pouvoir demain, stocker l’eau et utiliser l’innovation technologique pour l’économiser. Comment expliquer qu’aujourd’hui nos éleveurs vont acheter du foin en Espagne et que nous on n’en fait pas ? Eux arrosent et nous, nous n’avons pas le droit d’arroser.»

Des paysages Vauclusiens façonnés par l’agriculture

Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

Une enquête publique portant sur le projet d’élaboration du plan de prévention du risque d’inondation de la Durance va être ouverte du mardi 2 mai au mardi 6 juin pour la commune de Pertuis.

Il sera possible de consulter les pièces du dossier, au format papier et numérique, ainsi que le registre d’enquête au service urbanisme de la mairie de Pertuis, mais aussi sur le site de la préfecture de Vaucluse.

Le public pourra consulter le dossier et consigner ses remarques au service urbanisme de la mairie de Pertuis du lundi au vendredi de 8h à 12h, puis sur rendez-vous de 13h30 à 17h30. Le service sera fermé exceptionnellement le vendredi 19 mai. Il est également possible d’adresser ses remarques par écrit à Mme la commissaire enquêteur (Mairie de Pertuis – Service urbanisme — Impasse Jules Seguin, 84 120 Pertuis) ou par mail à l’adresse ddt-enquetes-publiques@vaucluse.gouv.fr

La commissaire enquêteur Jacqueline Ottombre Merian se tiendra à la disposition du public au service urbanisme de la mairie : le mardi 2 mai de 9h à 12h, le mardi 9 mai de 9h à 12h, le vendredi 19 mai de 14h à 17h, le vendredi 26 mai de 9h à 12h, et le mardi 6 juin de 14h à 17h.

V.A.


Le Canal Saint-Julien, à l’origine du développement économique de la plaine de Cavaillon

La gendarmerie de Pertuis et les plongeurs subaquatiques de la brigade nautique de Martigues viennent de retirer plusieurs véhicules immergés dans les eaux de la Durance. En tout, 17 carcasses ont été récupérées lors de cette pêche inhabituelle. Cette action combinait trois objectifs : faire avancer les enquêtes concernant des véhicules volés, lutter contre le trafic de pièces détachées et agir contre les atteintes à l’environnement.

Au bilan, lors de cette opération d’extraction et d’identification menée par les plongeurs enquêteurs subaquatiques et les gendarmes de Pertuis, il est apparu que 16 des 17 voitures repêchées avaient été volées.

L’ensemble des investigations judiciaires réalisées devrait ainsi permettre l’avancer des procédures déjà ouvertes.

M.C.

https://www.echodumardi.com/tag/durance/   1/1