16 décembre 2025 |

Ecrit par le 16 décembre 2025

Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Après l’impact d’Airbnb dans la cité des papes, le recyclage, l’affichage publicitaire, la Leo, le destruction des terres agricoles ou bien encore l’aéroport, le collectif citoyen Wocon vient de publier une nouvelle vidéo sur la gestion de l’eau en Avignon.

Ce nouveau film de près de 17 mn de ce média citoyen d’investigation locale sur les enjeux sociaux et environnementaux s’intéresse désormais à la gestion de l’eau à Avignon.
« À Avignon, Rhône et Durance donnent une impression d’abondance de l’eau, explique Wocon. Pourtant la gestion de cette ressource précieuse pourrait bien s’avérer cruciale dans les prochaines années. Comment faire pour assurer un accès juste et équitable à l’eau ? Quelle pourrait être l’intérêt d’une gestion publique ? »

Accompagné dans leur enquête par le Collectif de l’eau, Wocon s’attache à démontrer, point par point, « les nombreux manquements de la délégation de service public dont bénéficierait » le délégataire sur notre territoire.
« Gaspillage d’argent public, fuites, services inopérants… Les critiques sont nombreuses, sourcées et des pistes de solutions sont évoquées », insiste le collectif qui projette également cette vidéo ce jeudi 10 octobre à 19h30 au café-librairie Youpi situé 26 avenue Saint-Ruf à Avignon. Une rencontre gratuite qui sera suivie d’un débat sur ce thème de la gestion de l’eau. L’occasion d’esquisser collectivement des pistes d’actions en compagnie de Wocon et du Collectif de l’eau qui seront présents.


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

La Fête de la science débute aujourd’hui — mardi 1ᵉʳ octobre — à Sorgues, où vont être célébrées toutes les formes de science de façon ludique et festive jusqu’au samedi 12 octobre.

Cette année, la Ville de Sorgues a choisi l’eau comme thématique de la Fête de la science. Pour cette édition ‘Sorgues au fil de l’eau’, le programme sera riche et varié avec des expositions photographiques et pédagogiques, une visite du Moulin de la Grange des Roues, une balade contée, une Murder Party, des ateliers créatifs, une projection, ou encore une initiation à la sourcellerie dans le jardin de Brantes.

Le programme

• Jusqu’au samedi 12 octobre, le public pourra découvrir deux expositions : ‘Canaux et rivières à Sorgues’ par le service culturel de la Ville, et ‘Le charme de la pierre naturelle’ par Quentin le retour aux sources.
Entrée libre. Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon.

• Le mercredi 2 octobre, un atelier de jeux autour de l’eau sera animé par France Nature Environnement pour apprendre les écogestes.
De 14h à 18h. Entrée libre. Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon.

• Du jeudi 3 au samedi 12 octobre, le Département de Vaucluse proposera l’exposition ‘Le Vaucluse, une terre d’eau’ pour découvrir les richesses aquatiques insoupçonnées des fleuves, rivières et cours d’eau du territoire.
Entrée libre. Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon.

• Le samedi 5 octobre, Eliane Goudet animera une balade contée sur ‘Les gens du Rhône’.
De 10h à 12h. Gratuit sur inscription auprès de la Médiathèque. Départ du parking du parcours de santé de l’île de l’Oiselay.

• Le samedi 5 octobre, ‘La prophétie des grenouilles’, un film d’animation qui revisite le mythe de l’Arche de Noé, réalisé par Jacques-Rémy Girerd et produit par le studio Folimage, sera projeté.
De 15h à 16h30. Dès 6 ans. Médiathèque Jean Tortel. 285 Avenue d’Avignon.

• Le mercredi 9 octobre, l’atelier créatif ‘Un automne pluvieux’ vous permettra de créer des sculptures en papier et fil de fer armé. Les fournitures seront fournies.
De 10h à 12h. Dès 10 ans. Gratuit sur inscription auprès de la Médiathèque. Salle de l’E.C.L.A. 285 Avenue d’Avignon.

• Le mercredi 9 octobre, l’association Semailles animera l’atelier ‘Y a de la vie dans la mare’ pour découvrir les secrets des mares, ses plantes et ses bêtes.
De 15h à 17h. Entrée libre. 285 Avenue d’Avignon.

• Le samedi 12 octobre, il sera possible de visiter le Moulin de la Grange des Roues, témoignage important de l’histoire industrielle de Sorgues.
De 10h30 à 12h. Dès 12 ans. Gratuit sur inscription auprès de la Médiathèque. 522 Chemin Grange des Roues.

• Le samedi 12 octobre, le sourcier radiesthésiste Roger Viau vous initiera aux techniques de sourcier.
De 14h à 17h. Dès 14 ans. Gratuit sur inscription auprès de la Médiathèque. Jardin de Brantes. 157 Chemin Brantes.

• Le samedi 12 octobre, la Fête de la science fera sa Murder Party durant laquelle vous vous plongerez dans la peau d’un détective pour élucider le mystère.
De 20h à 23h. Dès 12 ans. Gratuit pour les 12-14 ans. 5€ à partir de 15 ans (billetterie au Pôle culturel). Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon.


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Le groupe Veolia et l’AMV (Association des maires de Vaucluse) ont organisé une table-ronde sur le thème : ‘Cybersécurité et eau : collectivités, services publics, entreprises… Tous concernés’. Cette matinale, qui s’est tenue à l’Isle-sur-la-Sorgue, a été notamment l’occasion de rappeler les enjeux majeurs liés à la cybersécurité et de donner les clés pour pouvoir faire face à cette menace qui ciblent de plus en plus des collectivités de plus en plus en première ligne.

« Toutes les organisations, quelles que soient leurs tailles et leurs domaines d’activité sont potentiellement concernées par les menaces de cyberattaques, expliquait Olivier Campos, directeur Veolia eau Provence-Alpes en préambule de cette 4e matinale climat organisé dans la Région Sud. Il est désormais essentiel pour les entreprises et les collectivités, dans le domaine de l’eau notamment, de prendre la pleine mesure cyber et se protéger. Ces rendez-vous, à destination des acteurs de premières lignes ont pour objectifs de favoriser les échanges, les interrogations, les retours d’expériences entre les différents experts qui interviennent sur le sujet mais également avec les élus et les représentants des collectivités présents. »

« Les cyberattaquants s’en prennent à ceux qui sont le moins bien protégés. »

Célia Nowak, déléguée régionale Paca de l’ANSSI

Données compromises pour 1 français sur 2
Après un mot d’accueil de Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et président de l’AMV, sur la nécessité pour les collectivités de se prémunir contre les cyberattaques et leurs conséquences, les six intervenants ont dressé un état des lieux complet de la menace.

A une période où selon la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) 1 français sur 2 a vu ses données personnelles compromises à la suite d’attaque et où plus de 2 500 actions de suspension de sites illicites utilisés pour de vastes campagnes d’hameçonnage ont été réalisées contre le cybersquattage de noms de domaines des collectivités, Célia Nowak, déléguée régionale Paca à la sécurité numérique pour l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a rappelé la réglementation actuelle ainsi que les techniques des cyberpirates. Des méthodes que l’on pourrait assimiler à « une logique de la pêche au chalut » afin de ratisser le plus large possible pour s’attaquer aux plus ‘faibles’, c’est-à-dire ceux qui sont le moins bien protégés. Avec un souci de rentabilité, en jouant sur la masse des attaques, qui a pour conséquence qu’il n’est nul besoin d’être une cible directe pour en être la victime.

« On n’est jamais assez préparé »,

Jérôme Poggi, Responsable de la sécurité des systèmes d’information à la ville de Marseille

Epée de Damoclès 2.0 ?
Un risque permanent, sorte de d’épée de Damoclès 2.0, que confirme le commandant Nidhal Ben Aloui, conseiller cyber du commandant de région de gendarmerie Paca, chef de la section cyber et anticipation cyber de la division régionale des réserves : « Au niveau financier le ransomware est le plus rentable. La France a versé 888 M€ de rançon en 2022. »
Dans tous les cas, le commandant de gendarmerie assure qu’il est impératif de prévenir les autorités, que ce soit pour mieux se défendre ou tenter d’identifier les attaquants pour les mettre hors d’état de nuire ou limiter les effets. « Il est très important de réagir vite », explique le militaire.

« Il faut pouvoir continuer à fonctionner en mode dégradé. »

Franck Galland, directeur général d’Environmental Emergency & Security Services

Une rapidité de réaction que confirme Jérôme Poggi, RSSI (responsable de la sécurité des systèmes d’information) à la ville de Marseille dont les services ont été victime d’une cyberattaque le 14 mars 2020 à 7h31.
Après avoir témoigné de la difficulté de se remettre de telles attaques, plusieurs mois, il a insisté sur les conséquences parfois inattendues qu’elles pouvaient avoir sur la bonne marche de la collectivité (gestion des cimetières, Etat-civil, impact humain, sentiment de remise en cause…). « On n’est jamais assez préparé », prévient-il.
« Il faut effectivement prendre en compte le temps long d’une telle crise et donc anticiper pour pouvoir continuer à fonctionner en mode dégradé », estime pour sa part Franck Galland, directeur général d’Environmental Emergency & Security Services et président-fondateur d’Aqua Sûreté, expert en sécurité des infrastructures hydrauliques.
C’est avec cette volonté d’anticipation, qu’en vue des JO de Paris, cet expert de la sûreté dans le domaine de l’eau a participé à un exercice de crise d’une attaque cyber dans une station d’épuration Veolia en Île-de-France.

« Nous proposons des mesures techniques de protection en faisant très attention aux accès à distance demandés par les clients. »

Meriem Riadi, directrice des systèmes d’information Veolia Eau France

Sécuriser l’approvisionnement en eau
Chez Veolia, cette prévention de la menace passe notamment par un accompagnement des collectivités partenaires.
« Tout d’abord, nous mettons en place une forte sensibilisation aux aspects humains, insiste Meriem Riadi, directrice des systèmes d’information Veolia Eau France. Ensuite nous proposons des mesures techniques de protection en faisant très attention aux accès à distance demandés par les clients, car ouvrir des portes et créer des interconnexions a des conséquences. On protège aussi les systèmes informatiques dans l’usine via des antivirus. Il faut aussi détecter les incidents qui peuvent arriver et enfin, se préparer opérationnellement en ayant des sauvegardes, être capable de les restaurer, mener des exercices de crise… »

« Cette connectivité expose ces systèmes à des cyberattaques potentielles. »

Olivier Campos, directeur Veolia eau Provence-Alpes

« Les services d’eau et d’assainissement étant vitaux pour notre société, ils sont également vulnérables aux menaces cybernétiques, ce qui rend la cybersécurité d’une importance capitale pour Veolia, rappelle Olivier Campos, le directeur Provence-Alpes. Les systèmes de contrôle industriel utilisés pour gérer les infrastructures d’eau et d’assainissement sont de plus en plus connectés à internet pour des raisons d’efficacité et de commodité. Cependant, cette connectivité expose ces systèmes à des cyberattaques potentielles. Une attaque réussie pourrait perturber l’approvisionnement en eau ou l’assainissement, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour la santé publique et l’environnement. Le sujet est également sensible car Veolia gère une grande quantité de données sensibles sur ses clients. »

« Il ne viendrait jamais à l’idée pour un élu d’ouvrir un établissement qui n’est pas aux normes sans contrôle préalable. »

Léo Gonzales, PDG de Devensys cybersécurité

Quelles sont les solutions et que faire en cas d’attaque ?
« Il faut responsabiliser et sensibiliser les dirigeants ou les élus aux risques cyber pour qu’ils prennent leurs responsabilités, mettent les moyens humains, techniques et financiers en face du risque, précise Léo Gonzales, PDG de Devensys cybersécurité à Montpellier. C’est exactement ce qu’il se passe pour le risque juridique, ou encore avec le risque sûreté (normes ERP pour les bâtiments, sécurité incendie, etc.) Il ne viendrait jamais à l’idée pour un dirigeant ou élu d’ouvrir un établissement qui n’est pas aux normes sans contrôle préalable (consuel, pompiers, etc.). Idem avec le contrôle technique et l’entretien des voitures, ou les équipements de sécurité préventive (airbag, radar avec freinage auto, etc.). Pourtant, c’est comme la cyber… on investit pour ‘rien’ au départ. Mais ne pas prévoir à la conception les buses d’extinction incendie dans un hôtel, ou les portes coupe-feu, cela couterait extrêmement cher de le rajouter après. »
Des diagnostics gratuits existent rappellent Célia Nowak pour l’ANSSI ainsi que le commandant Nidhal Ben Aloui pour la gendarmerie.

Les intervenants (de gauche à droite) : Meriem Riadi, directrice des systèmes d’information Veolia Eau France, Jérôme Poggi, responsable de la sécurité des systèmes d’information à la ville de Marseille, Léo Gonzales, PDG de Devensys cybersécurité, Franck Galland, directeur général d’Environmental Emergency & Security Services et président-fondateur d’Aqua Sûreté, commandant Nidhal Ben Aloui, conseiller cyber du commandant de région de gendarmerie Paca, Célia Nowak, déléguée régionale Paca de l’ANSSI, Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue et président de l’AMV, ainsi que Olivier Campos, directeur Veolia eau Provence-Alpes.

« Nous disposons de guides et d’outils mis à disposition des collectivités dans les domaines de la prévention, de la détection et de la réaction », complète la déléguée régionale de l’ANSSI qui peut s’appuyer sur le CSIRT (Computer security incident response team) de Paca qui traitent les demandes d’assistance des acteurs de taille intermédiaire (PME, ETI, collectivités territoriales et associations).
Même offre complémentaire pour les gendarmes : « nous proposons des supports d’informations lors des situations de crise ainsi que les listes de contacts en cas d’urgence. Nous avons aussi formé des référents dans les brigades de la Région Sud afin d’apporter des réponses adaptées en fonction des profils des personnes qui nous sollicitent. »

« La question n’est pas de savoir si vous subirez une cyberattaque, mais quand ? »

S’adapter en permanence aux nouveaux défis
S’il est nécessaire de dresser un diagnostic de sa vulnérabilité face aux cyberattaques ainsi que de savoir comment réagir « une poignée d’actions ‘défensives’ constituent déjà la clef pour limiter drastiquement les risques (sauvegardes, cloisonnement, antivirus), résume Léo Gonzales de Devensys cybersécurité. Les attaquants innovent en permanence et il faut s’adapter en face. Il y a forcément une certaine latence dans la réponse, et un coût financier et humain. L’objectif étant de rendre l’attaque plus complexe, plus longue, plus chère. »
De faire en quelques sorte, que le cyberpirate passe son chemin pour, qu’à l’image d’un cambrioleur qui évite une maison avec un chien ou une alarme, il s’oriente vers un ‘voisin’ moins protégé.
« On doit aussi penser à des systèmes de détection, pour le cas où cela devient trop tard, afin que les ‘voleurs’ sachent que la ‘police’ arrive très rapidement, et qu’ils n’aient pas le temps de faire trop de dégâts », poursuit Leo Gonzales.

« Il ne faut pas rester seul. »

Commandant Nidhal Ben Aloui, conseiller cyber du commandant de région de gendarmerie Paca,

Au final, l’ensemble des intervenants s’accordent sur un point : « La question n’est pas de savoir si vous subirez une cyberattaque, mais quand ? »
C’est pour cela qu’à l’image de la Ville de Marseille et de son responsable de la sécurité des systèmes d’information, la collectivité phocéenne est sur le qui-vive.  : « Nous pratiquons des exercices en permanence, confie Jérôme Poggi. On teste les sauvegardes, on teste les procédures, on teste la réactivité des équipes, on teste encore et encore pour faire face à toutes les éventualités. »
Cependant, si les solutions peuvent apparaître uniquement techniques, il ne faut pas négliger l’impact humain. « Il ne faut pas rester seul. Il faut savoir s’entourer, insiste le commandant Nidhal Ben Aloui. Surtout si parfois à tort, on pense être bien préparé à une attaque. »
Et le gendarme, comme plusieurs intervenants, d’évoquer les conséquences humaines (dépression, burnout et même suicide) de certaines de ces attaques pour les dirigeants, élus ou chefs de service qui s’en sentent responsables.


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

La Ville de Vaison-la-Romaine vient d’installer un générateur d’eau atmosphérique mobile et autonome, fourni par la Région Sud et qui restera en place jusqu’au lundi 23 septembre 2024. Cette nouvelle arme révolutionnaire qui permet de produire de l’eau à partir de l’air ambiant va être testée dans la commune vauclusienne après un tour de plusieurs communes de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur lors de l’été 2024.

Le générateur a été installé sur le parking Brassens, à côté de l’Espace culturel. Des équipes de la Ville de Vaison-la-Romaine sont chargés d’effectuer des relevés réguliers qui indiquent la production d’eau quotidienne sur la commune. Alimenté par 14 panneaux solaires, le générateur aspire de l’air et le refroidit pour produire de l’eau par condensation. Elle est par la suite filtrée et minéralisée pour enfin être stockée dans un réservoir qui a une capacité de production qui peut aller de 500 à 600 litres par jour, selon les conditions climatiques. 

C’est la première en France qu’un générateur de cette envergure rentre en action. Une initiative importante voulue par la Région Sud dans le but de lutter contre la sécheresse et qui rentre dans le cadre de son Plan Or Bleu mis en place depuis 2018 par l’institution dirigé par Renaud Muselier. Ce générateur est une nouvelle avancée dans la lutte de la Région Sud sur les questions de la préservation de l’eau sur son territoire, un enjeu majeur pour l’avenir. 


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Du vendredi 13 au dimanche 15 septembre, pour la 3ᵉ année consécutive, le festival Émergences nous propose un parcours au fil de l’Eau dans divers lieux du village d’Aramon.

La clé d’un succès

Nul n’est prophète en son pays ! Cette expression souvent galvaudée n’est pas applicable ici. Sabine Châtel, enfant du pays, directement touchée par les inondations de 2002 à Aramon, a su dépasser son traumatisme personnel pour lancer pour la troisième fois son cri d’alerte et d’émerveillement. Elle a pu, par l’intermédiaire de l’association Émergences créée pour l’occasion, s’appuyer sur l’expertise et les compétences du réseau associatif local d’Aramon, travailler main dans la main avec les associations culturelles, sportives, patrimoniales (association GardOVelo, École de musique, etc) et permettre ainsi la création d’un festival pluridisciplinaire pérenne qui associe sciences et art, poésie et engagement, musique et activités de pleine nature, concerts gratuits et payants, pour adultes ou public jeune. Bref, un festival complet qui permet de sensibiliser tous les publics d’un territoire aux enjeux de l’Eau dans ses différentes dimensions : écologiques, symboliques, poétiques…. 

Un festival pluridisciplinaire pour alerter et émerveiller

2 000 visiteurs en 2022, plus de 4 000 en 2023, l’édition 2024 s’annonce prometteuse avec toujours l’Eau bien sûr comme source d’inspiration. C’est ainsi qu’il y aura du jazz avec Jean-Marie Machado, de la chanson française avec Emma Daumas, des musiques du monde avec Piers Faccini et Blick Bassy… ainsi que des balades musicales en pleine nature, des spectacles à destination des ados et du tout jeune public, des débats matinaux, une installation de fontaines dans la ville par Alain Leonesi, un parcours d’expositions de photographies et de peintures, un atelier réparation de vélo ainsi que des balades avec l’association Gard O Vélo, des stands informatifs, une librairie éphémère, des soirées after avec DJ Silent Disco, des foodtrucks. L’occasion également au fil des déambulations de découvrir le riche patrimoine du village d’Aramon et les berges du Rhône. 

Un clin d’œil aux Jeux Olympiques de Paris 2024

La journée du dimanche 15 septembre sera consacrée aux pratiques sportives aquatiques avec des installations et animations gratuites sur les berges du Rhône : démonstrations d’aviron, bateau, pêche… guinguette au bord de l’Eau, foodtrucks, concerts. L’occasion aussi lors d’un débat de faire un focus thématique sur l’Eau et le Sport pour questionner la nécessaire adaptation des pratiques sportives, et des équipements face à la raréfaction de la ressource et au changement climatique.
Dimanche 15 septembre. De 10h à 16h au Relais Fluvial des Estères. 

L’eau en forme et en images

Lors d’un parcours artistique en accès libre, des artistes vont nous faire partager leur vision. Ainsi le street-artiste avignonnais Pablito Zago nous présentera sa série ‘L’arbre qui marche’ (espace Michel Jarrié), le collectif Patates nous livre sa vision des rivages à travers des illustrations (petite halle), le photographe Yannick Gouguenheim nous offre une vision nouvelle des espèces aquatiques végétales et animales qui habitent les rivières avec ‘Les Gardons’ (salle Eugène Lacroix), Laurent Costa a capturé des photos de cristaux d’eau, peu importe la provenance de ‘L’Or bleu’ : eau du robinet, bouteille, mer, étang, rivière, source, minérale… (salle Eugène Lacroix). Avec ‘H20=W’, la photographe Florence Levillain aborde la pénibilité du métier d’hydraulicien avec une plongée photographique dans les entrailles de la terre (salle des Cazers).

Le programme de ces 3 journées au fil de l’eau

Toutes les entrées sont libres sauf les concerts du soir. 

Vendredi 13 septembre :
14h : Ouverture du festival / vernissage expositions, animations, médiations (public, scolaires..)
18h :  Concert-récital « De l’Eau seulement de l’Eau » Philippe Gastine Derriviére et Anne Gastine (piano).11 à 15€. Église St Pancrace.
21h : Concert « La Saga des Vagues » Jean-Marie Machado (piano) et Keyvan Chemirani (percussion). 21 à 25€. Cour du Château d’Aramon.
22h : Soirée Silent Disco avec DJ et casques. Salle Planet.

Samedi 14 septembre :
11h : Balade musicale et commentée « Chemins Sonnants ». Zone humide des Paluns.
14h30 : Table ronde proposée par l’EPTB Gardons. Salle Planet.
15h : Spectacle street danse « SOAF » Cie Oxyput. Au Skate Park.
16h : Spectacle jeune public « Eau La Là ! » Cie Amapola. Salle Eugéne Lacroix.
18h : Concert Piers Faccini en solo acoustique. 21 à 25€. Cour du Château.
21h : Concert « Madiba, l’Eau » Blick Bassy. 21 à 25€. Cour du Château.

Dimanche 15 septembre :
Dès 09h30 : démonstration sportives aviron, voilier, pêche… Relais Fluvial des Estères. Berges du Rhône.
10h30 : Table ronde proposée par le centre de l’Eau Unesco Icireward. Salle Planet.
11h30 : Apéro Concert Atelier Jazz. École de Musique d’Aramon.
13h : Guinguette, foodtrucks.
16h : Goûter Concert- « La Part de l’Orage ». Relais Fluvial des Estères.
18h : Concert de clôture Emma Daumas accompagné de Vincent Truel. Cour du Château.

Les différents lieux

Salle Planet. Place Ledru Rollin. Aramon
Château d’Aramon.34 Boulevard Gambetta. Aramon
Église Saint Pancrace.8 Place de l’Eglise.Aramon
Relais fluvial des Estères.Bord du Rhône au niveau de la D2
Pelouse salle Eugène Lacroix. Avenue Jean Moulin.

Festival Émergences. Du 13 au 15 septembre. De 11 à 25€ pour les concerts payants. Pass Festival 60€. Aramon. 06 19 72 96 43 / contact@emergencesfestival.fr

©Émergences Festival

Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Le syndicat mixte du bassin des sorgues subit comme chaque été l’arrivée d’une espèce envahissante qui prolifère dans les rivières du territoire : la Jussie. Aujourd’hui, elle représente une plante « compliquée » qui pose de gros problèmes pour les cours d’eau du syndicat mixte du bassin sorguais car elle prolifère de façon impressionnante en formant des herbiers denses qui éliminent toutes les autres plantes. 

Cette prolifération entraîne de nombreux problèmes pour les rivières et autres cours d’eau : écoulement de l’eau ralenti, comblement des fonds par les sédiments et envasement, déficit d’oxygène et modification des caractères physico-chimiques de l’eau, baisse de la diversité des milieux aquatiques, et donc un déséquilibre important de l’écosystème.

Ne pas l’arracher soi-même 

Cette plante aquatique qui provient d’Amérique du Sud ou du sud des États-Unis s’est installée en France entre 1820 et 1830 et servait à son commencement à la décoration de bassins d’agréments et d’aquariums. Depuis 2007 sa commercialisation et son introduction dans de nouveaux milieux naturels est interdite. 

Si vous tombez sur une cette plante lors d’une baignade ou d’une balade, n’intervenez pas par vous-même et n’arrachez pas sans l’aide d’un professionnel car l’arrachage de la Jussie demande une méthodologie et une technique bien spécifique pour ne pas propager l’espèce. Prévenez le SMBS car la plante possède des tiges très cassantes et leur fragmentation pourrait entrainer des boutures transportées à la surface de l’eau capables de coloniser de nouvelles zones. 


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Dans le cadre de son Plan Or bleu qui lutte contre la sécheresse et pour la préservation de l’eau, la Région sud a décidé de se doter d’une nouvelle arme pour remplir son objectif : un générateur d’eau atmosphérique, une première en France ! Cet outil qui permet de produire de l’eau à partir de l’air ambiant est en vigueur depuis le 15 juillet sur le site de la Société du Canal de Provence, à Rians sera ensuite prêtée à plusieurs communes du territoire en période de sécheresse dont Vaison-la-Romaine du 27 aout au 9 septembre 2024. 

Pour la première fois en France, un générateur d’eau atmosphérique mobile et autonome va être installé grâce au concours de la Région Sud qui a fait le choix d’investir dans ce dispositif qui transforme l’humidité de l’air en eau. Ce générateur, dont le développement a été pensé et conçu par la société AirDrink, situé à Bouilladisse (13), fonctionne par un système de condensation. Il est monté sur une roulotte avec un toit en panneaux solaires et de chaque côté des batteries et des réservoirs à eau.

Cette nouvelle « arme » contre la sécheresse rentre dans le Plan Or bleu mis en place depuis 2018 par la Région Sud qui prend très au sérieux les questions autour de la préservation de l’eau sur le territoire. Avec la dotation de ce générateur, la Région émet une action concrète pour faire face à cette problématique d’avenir. 

Préserver l’eau grâce à l’air vauclusien ?  

La production et l’efficacité du générateur dépend de la température et du taux d’humidité du secteur ou de la zone dans lequel il se trouve. D’une capacité nominale de 500 à 600 litres par jour, cette nouvelle technologie ne mesure pas plus d’1 mètre 20, peut fonctionner avec les batteries chargées au max pendant 15h d’affilée et produire 350 litres d’eau par jour. 

Une phase d’expérimentation vient de démarrer sur la région sud afin de tester la productivité des générateurs dans des conditions climatiques des différentes zones du territoire. Ces endroits ont été méticuleusement choisis selon leurs caractéristiques géographiques et climatiques. L’idée était de choisir un panel de conditions différentes, du littoral aux zones montagneuses en passant par les terres. 

Ainsi, ce nouveau générateur sera présent en terres vauclusiennes du 27 aout au 9 septembre à Vaison-la-Romaine. Ça sera la dernière halte pour ce dispositif qui est actuellement sur le site de la Société du Canal de Provence, à Rians jusqu’au 29 juillet, il ira ensuite à Briançon du 29 juillet au 9 aout puis à Bormes-les-Mimosas, du 12 au 26 aout avant de terminer son voyage dans le Vaucluse. À l’issue de cette phase d’expérimentation, ce générateur d’eau atmosphérique sera gratuitement mis à disposition des communes et aux EPCI qui manquent d’eau en période de sécheresse dès 2025. 


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Le 29 mai dernier, le journal Le Monde a publié une tribune de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) intitulée « L’eau potable en péril : il est temps d’agir » qui met en lumière la crise qui menace la qualité des ressources en eau et la capacité des collectivités à fournir une eau potable de qualité aux concitoyens. Une tribune signée notamment par Jérôme Bouletin, président du Syndicat Rhône Ventoux.

« La crise de l’eau n’est plus un risque, c’est une réalité. » C’est ainsi que commence la tribune publiée dans Le Monde et signée par une soixantaine de représentants de collectivités organisatrices du service public de l’eau, dont le Syndicat des eaux Rhône Ventoux, représenté par son président Jérôme Bouletin.

La tribune dénonce une eau potable menacée par des pollutions diffuses et persistantes, mais aussi par des épisodes de sécheresse de plus en plus nombreux et longs qui s’intensifient avec le changement climatique. À travers cet écrit, la FNCCR demande plusieurs choses comme :

  • Inscrire dans la loi la sanctuarisation des aires d’alimentation de captages afin de limiter les pollutions dans ces zones et à encourager une transition vers des pratiques agricoles durables, excluant l’usage de pesticides de synthèse.
  • Assurer la cohérence des politiques publiques avec les obligations de santé publique en matière d’eau potable.
  • Accompagner la transition agro-écologique des agriculteurs au travers d’un soutien économique et technique vers des pratiques plus durables, ainsi que pour financer les infrastructures nécessaires à la production d’eau potable de qualité.

L’eau est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures en France. Elle fait notamment l’objet d’une nouvelle chaire universitaire à Avignon Université : GeEAUde, une structure unique en France dédiée aux eaux souterraines.


Le collectif citoyen Wocon revient avec une vidéo sur la gestion de l’eau à Avignon

Avignon université vient d’inaugurer une nouvelle chaire universitaire. Il s’agit de GeEAUde, une structure unique en France dédiée aux eaux souterraines. Avec le changement climatique, mieux connaître ces ressources constituant la quasi-totalité de nos réserves d’eau douce devient un enjeu indispensable. Encore plus en Vaucluse où cet approvisionnement provient presque exclusivement des eaux souterraines. Objectif : se doter d’outils permettant notamment aux décideurs politiques de mieux gérer cette ressource vitale.

Avec GeEAUde, l’université d’Avignon dispose donc désormais d’une 4e chaire partenariale après celles consacrées à l’IA (étudier l’humain au travers des technologies du langage), la Chimie verte & durable du végétal (labellisée Unesco) et les Gif (Géodata immobilier foncier).
Consacrée aux eaux souterraines, ce nouvel outil unique en France regroupant le monde universitaire et des partenaires socio-économique intervient sur la « Dynamique des ressources en eau souterraine et interactions avec les écosystèmes associés ».
En clair, « il s’agit de savoir ce qu’il y a sous nos pieds », résume Carole De Souza, directrice de l’Institut Agrosciences, environnement et santé d’Avignon université à Agroparc.

« L’eau souterraine, c’est un trésor invisible. »

Konstantinos Chalikakis, porteur de la chaire GeEAUde

L’enjeu est de taille puisque les eaux souterraines représentent près de 99% des réserves d’eau douce liquide de la planète. Actuellement, elles fournissent 25% de toute l’eau douce utilisée par les êtres humains en moyenne dans le monde. En France, elles représentent 53% de l’utilisation totale en eau potable, agriculture et industrie. Et en Vaucluse, les eaux souterraines constituent 96% des sources d’approvisionnement dans le département en matière d’eau potable.

En Vaucluse, 96% des ressources utilisées pour la consommation, l’industrie et l’agriculture proviennent des eaux souterraines.©DR

Un enjeu vital pour notre avenir
« L’eau souterraine, c’est un trésor invisible, explique Konstantinos Chalikakis, enseignant chercheur au sein d’Avignon université et porteur de la chaire GeEAUde. Mais parce qu’on ne la voit pas, on pense parfois qu’elle n’existe pas. Cette méconnaissance, c’est la raison principale pour laquelle cette ressource est souvent mal gérée. »
Présentant l’avantage d’être mieux protégées que les eaux de surface comme les rivières et les lacs, elles constituent pourtant une ressource stratégique pour l’alimentation en eau potable et le maintien des écosystèmes.
« Toutefois, les eaux souterraines, ainsi que les bénéfices directs et indirects qu’elles procurent, passent trop souvent inaperçus ou sont ignorés. Ces ressources naturelles, essentielles pour l’homme et les écosystèmes, restent mal comprises, sous-évaluées, et surexploitées. Cette situation critique s’accentue en contexte méditerranéen », insiste Konstantinos Chalikakis.

Le porteur de la chaire GeEAUde Konstantinos Chalikakis dit ‘Kostas’, également enseignant chercheur au sein d’Avignon université, directeur adjoint de l’UMR-EMMAH (Unité mixte de recherche-Environnement méditerranéen et modélisation des agrohydrosystèmes), directeur du laboratoire d’hydrogéologie et responsable équipe hydro.©DR

Les objectifs de cette chaire universitaire unique en France
L’objectif de la nouvelle chaire est « de développer, tester et promouvoir des outils et des approches globales pour caractériser et modéliser les ressources en eau souterraine, ainsi que proposer des stratégies de gestion durable adaptées au contexte méditerranéen dans le cadre des changements globaux. »
Pour cela, outre Avignon université, GeEAUde s’appuie sur deux autres membres fondateurs de premier plan : le département Aqua de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), organisme de recherche leader mondial dans son domaine, et l’IFP Energies nouvelles, autre acteur mondial majeur dans la recherche de l’énergie et de l’environnement.
Le but étant favoriser la transmission des connaissances et le partage de la collecte des données en fédérant chercheurs, décideurs, politiques, gestionnaires industriels et utilisateurs de l’eau afin de développer des outils d’aide à la décision ainsi que de gestion durable et équitable des ressources en eau souterraine.

De nombreux partenaires locaux
Conscient de l’importance de la démarche, plusieurs acteurs locaux ont, eux aussi, fait le choix de rejoindre GeEAUde comme le Conseil départementale de Vaucluse, la Communauté d’agglomération du Grand Avignon, le syndicat des eaux Rhône-Ventoux, lele Syndicat mixte du bassin des Sorgues ainsi que les groupes nationaux Suez et Veolia.

Les membres partenaires et associés de GeEAUde.©DR

« Le Département de Vaucluse est particulièrement sensibilisé aux problématiques de l’eau, rappelle Christian Mounier, président de la commission agriculture, eau et alimentation. Nous avons d’ailleurs initié fin 2022 des Etats généraux de l’eau afin de mener une réflexion concrète sur la préservation de la ressource et la sécurisation de l’approvisionnement en eau du Vaucluse. C’est donc une évidence que nous figurions dans cette nouvelle chaire. »
« Le Grand Avignon est directement intéressé par la problématique de l’eau, complète pour sa part Jérôme Gelly, directeur général des services techniques de l’agglomération. Avec nos 173 000 abonnés approvisionnés par 10 millions de m3, la Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), l’irrigation, l’assainissement… l’agglomération est totalement concernée par ces thématiques. »
Même constat auprès des syndicats ayant rejoint GeEAUde : « Nous desservons 180 000 personnes dans 37 communes, indique Julia Brechet, directrice de Rhône-Ventoux. Nous prélevons 13,5 millions de m3 dont plus de 12 millions de m3 proviennent d’eaux souterraines. Nous sommes donc sensibles à cette problématique puisque nous nous sommes déjà engagés dans cette démarche dès 2016 en recrutant un hydrogéologue. »
« On s’intéresse beaucoup aux réseaux des Sorgues en surface, explique Laurent Rhodet, directeur du Syndicat mixte du bassin des sorgues, mais on doit mieux comprendre ce qui se passe en dessous comme à la fontaine de Vaucluse dont le volume baisse de plus en plus. »

A la découverte des hydrosystèmes méditerranéens et vauclusiens
Dans un premier temps, GeEAUde va se concentrer plus spécifiquement sur 3 types d’hydrosystèmes souterrains caractéristiques du pourtour et des îles méditerranéennes. Il s’agit des aquifères karstiques, des aquifères alluvionnaires et des aquifères sédimentaires profonds. Trois types de système que l’on retrouve dans le Vaucluse.

La Fontaine de Vaucluse représente l’unique exutoire d’un hydrosystème particulièrement complexe.©DR

Les aquifères karstiques sont formés principalement au sein de roches carbonatées. Ces hydrosystèmes souterrains présentent plusieurs particularités. Ils ont une importante capacité de stockage d’eau et les écoulements souterrains sont dominés par deux tendances : une dynamique d’écoulement lente et une rapide. La Fontaine de Vaucluse est un exemple d’aquifères karstiques ne présentant qu’un unique exutoire.

L’Hydrosystème de Fontaine de Vaucluse représente un bassin d’alimentation de 1 162 km2 affichant le plus fort débit moyen interannuel de France et l’un des premiers d’Europe. ©DR

Pour leur part, les aquifères alluvionnaires sont des formations géologiques constituées de sédiments (graviers, sables, limons et argiles) qui se sont accumulés au fil du temps dans les lits de rivières et les plaines inondables comme la plaine d’Avignon ou celle de la Crau. Ces aquifères sont souvent situés à faible profondeur sous la surface du sol, et leur eau est généralement plus accessible que celle des aquifères profonds. Ils sont donc largement utilisés pour l’approvisionnement en eau potable, l’irrigation, l’industrie et la production d’énergie. Ces aquifères alluvionnaires peuvent se recharger rapidement en période de pluie et leur niveau d’eau peut varier considérablement en fonction des conditions climatiques locales.

Depuis le Rhône, il faut 49 jours pour recharger les champs captant de la Barthelasse. Il faut compter 10 000 ans pour l’aquifère sédimentaire profond du Miocène de Carpentras… ©DR

Enfin, les aquifères sédimentaires profonds, comme celui du Miocène de Carpentras, sont des formations géologiques souterraines constituées de couches de sédiments et de roches perméables situées à des profondeurs importantes, souvent plusieurs centaines de mètres sous la surface du sol (ex. aquifère du Miocène de Carpentras). L’eau contenue dans ces aquifères est généralement plus ancienne et ils sont généralement très long à se recharger. Les aquifères sédimentaires profonds représentent des systèmes très fragiles souvent utilisés pour l’approvisionnement en eau potable, l’industrie et la production d’énergie, car ils peuvent contenir des quantités importantes d’eau.

Ainsi en Vaucluse, un hydrosystème aquifère alluvionnaire comme celui d’Avignon pourra mettre 49 jours à se reconstituer, de l’eau du Rhône vers les champs captant de la Barthelasse, contre 10 000 ans pour l’aquifère sédimentaire profond du Miocène de Carpentras. Vu le temps que cela peut prendre, on voit alors mieux l’intérêt de saisir comment ces systèmes fonctionnent. Tout le travail de la chaire va donc consister à comprendre les différentes interactions entre hydrosystèmes souterrains et écosystèmes associés, les processus de remplissage, la vulnérabilité aux risques (contamination par une pollution et surexploitation notamment) ainsi que la pérennisation et l’exploitation durable.

« Il est essentiel d’agir collectivement et de manière coordonnée. »

« GeEAUde va nous permettre de mettre en place des bases de données ainsi que de développer des outils pour étudier les évolutions des ressources en eau souterraine et modéliser le comportement des aquifères », complète Konstantinos Chalikakis.
« L’intérêt est de décloisonner les informations et de renforcer notre capacité à échanger », insiste Alexandre Duzan, directeur général adjoint Sondalp-Hydroforage chez Suez qui rappelle l’urgence à agir « quand on sait que le débit du Rhône a baissé de 15% depuis les années 1970 ».
Même prise de conscience pour Eric Lahaye, directeur régional chez Veolia : « Lors de la tempête Alex en 2020, nous avons constaté des niveaux de moins 5 à moins 7 mètres sur des ressources que l’on croyait presque inépuisables. »

« Pour faire face à cette situation critique qui s’accentue en contexte Méditerranéen, il est donc essentiel d’agir collectivement et de manière coordonnée », poursuit Konstantinos Chalikakis.
Et ce d’autant plus que cet ‘or bleu’ a aussi une valeur économique importante car il est utilisé pour une grande variété d’activités, notamment l’agriculture, l’industrie, la production d’énergie et l’approvisionnement en eau potable. S’il devient plus rare, cela peut entraîner des conflits entre les différents utilisateurs de l’eau.

‘L’or bleu’ constitue un trésor quasi-invisible situé principalement sous le sol de Vaucluse. ©DR

Au final, GeEAUde ambitionne de développer et partager les outils permettant une gestion durable de ces ressources souterraines. « Une nappe, c’est une copropriété qui appartient à tout le monde, confirme Alexandre Duzan. Il y a donc un vrai enjeu de gouvernance. » C’est certainement pour cela que la Ville d’Avignon, la Région Sud ou encore la Maison régionale de l’eau ont d’ores et déjà annoncé leur volonté de rejoindre cette chaire qui représentera un investissement pour l’Université mobilisant 1,5M€ sur 5 ans.

« Des conséquences directes sur la sécurité alimentaire et la stabilité politique. »

L’urgence est là puisque le rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP) alerte depuis de 2021 sur les conséquences directes sur la sécurité alimentaire et la stabilité politique d’une mauvaise gestion voir d’un épuisement de ces ressources souterraines. Le rapport souligne également la nécessité de renforcer la gouvernance et la gestion, en s’appuyant sur des pratiques durables et équitables pour répondre aux besoins des populations locales.

« Il est actuellement reconnu que les ressources en eau souterraine en Méditerranée sont soumises à de nombreuses pressions telles que la surexploitation, la contamination et la modification des précipitations, expliquent les équipes de GeEAUde. En effet, le changement climatique engendre des modifications des régimes hydrologiques comme la répartition annuelle des pluies et de leur intensité, ou l’augmentation de l’évaporation. De manière indirecte, en contribuant à la montée du niveau marin, ces changements globaux génèrent des interactions de plus en plus fortes entre eaux douces souterraines et eaux marines. »

 
Les membres fondateurs de GeEAUde (de gauche à droite) : Georges Linarès, président d’Avignon université Konstantinos Chalikakis, porteur de la chaire, André Chanzy, directeur de recherche INRAE et directeur de l’UMR EMMAH, ainsi qu’André Fourno, ingénieur R&D de l’IFPEN.

https://www.echodumardi.com/tag/eau/page/3/   1/1