15 septembre 2025 |

Ecrit par le 15 septembre 2025

Alex Berger quitte la présidence d’Ôkhra

Le Franco-Américain Alex Berger, Vauclusien d’adoption, vit en Provence a mi-temps depuis de longues années et contribue à la commune de Roussillon. De son arrivée en Vaucluse à ses années en tant que président d’Ôkhra, l’écomusée de l’ocre, Alex Berger dévoile ses projets pour la suite au cœur du Luberon.

Président de l’écomusée de l’ocre Ôkhra à Roussillon depuis 2021, Alex Berger a décidé de se retirer et de laisser les rênes à Serge Marty, qui lui succède. Cet enfant du Pays d’Apt, aujourd’hui retraité, mais qui a, entre autres, été directeur du Parc naturel régional du Luberon de 2015 à 2017 après avoir été adjoint au directeur pendant plus de 20 ans, entend donc poursuivre ses actions pour faire évoluer le territoire au travers de la présidence d’Ôkhra.

Une transition logique, selon Alex Berger, pour la mise en place du projet du Centre de la Couleur de Roussillon, qui a déjà commencé à prendre vie mais qui devrait se concrétiser en 2027, et par conséquent, pour qu’Ôkhra soit de nouveau rentable. « Aujourd’hui, il faut plus d’ambition et plus de rayonnement », affirme le Roussillonnais.

Un amour pour Roussillon né dans les années 1980

Pour mieux comprendre la transformation d’Ôkhra et le projet d’envergure que représente le Centre de la Couleur de Roussillon, il faut revenir quelques décennies en arrière, quand Alex Berger a eu le coup de foudre pour ce village, classé parmi les plus beaux villages de France, et plus globalement pour la Provence. C’est en 1986, à l’époque où sa femme Florence n’était encore qu’une amie, que la magie opère, lorsqu’elle lui a montré le domaine familial, qui l’est toujours aujourd’hui.

« Je suis tombée amoureux de la fille et du village à ce moment-là. »

Alex Berger

Si Alex Berger ne venait initialement à Roussillon que pour les vacances, ses séjours en Vaucluse sont devenus de plus en plus fréquents. « Je me suis fait des amis ici au fil des années, puis on s’est mariés ici, on y a emmené nos enfants… », ajoute-t-il. Aujourd’hui, il passe quasiment tout son été à Roussillon. Le reste de l’année, le producteur à l’origine de la série française la plus exportée au monde, Le Bureau des légendes, vit dans l’hystérie parisienne la moitié de la semaine et dans la tranquillité provençale l’autre moitié.

Redonner au village ce que le village lui a donné

Pendant toutes ces années, son amour pour le village de Roussillon et pour le territoire provençal n’a fait que grandir. « J’ai un amour et une gratitude pour le Pays d’Apt qui est dingue, affirme Alex Berger. J’aime tellement vivre ici que je me suis demandé comment je pouvais rendre au village ce que lui m’a apporté ? Comment redonner ? Parce que j’ai plein de chose à redonner. »

Bien que la politique ne soit pas sa voie, selon ses dires, il a accepté avec plaisir, à la demande de Dominique Santoni, présidente du Département de Vaucluse, d’être le suppléant de Patrick Merle au Conseil départemental. « La politique, au niveau ultralocal, est très importante pour faire bouger les choses, c’est pour ça aussi que je m’investis autant à la fois dans l’attractivité de Roussillon, mais aussi dans sa préservation », développe Alex Berger.

Son investissement dans la commune

Aujourd’hui, Alex Berger arbore de nombreuses casquettes, que ce soit aux niveaux national et international avec ses rôles d’entrepreneur et de producteur, ou au niveau local en Vaucluse, où il participe activement à la prévention des incendies en milieu forestier, en tant que responsable du Comité Communal de Feux de Forêts (CCFF) de Roussillon. Les CCFF sont des groupes de bénévoles qui œuvrent pour la protection de l’environnement au travers d’actions de prévention, mais aussi d’interventions.

Autre casquette : il a été président de l’écomusée de l’ocre Ôkhra pendant 4 ans. En 2021, à la demande de Gisèle Bonnely, maire de Roussillon, Alex Berger prend la présidence d’Ôkhra qui était à l’époque virtuellement en cessation de paiement. « L’objectif était de redonner un certaine stabilité à l’écomusée, explique-t-il. On a pu remettre les choses dans l’ordre au niveau des comptes, mais aussi apporter une dynamique nouvelle avec Mathieu Barois. »

Alex Berger a été président d’Ôkhra de 2021 à 2025. ©Alex Berger

Une transition vers le Centre de la Couleur

Mathieu Barrois, directeur général d’Ôkhra, agit donc à partir d’aujourd’hui aux côtés de Serge Marty qui a repris la présidence de l’écomusée au cours de l’été. Alors que qu’il contemple sa retraite d’ici quelques années, et va devoir assurer sa succession, le changement de présidence a déjà signé le début d’une transition en douceur.

« Il faut penser à notre patrimoine, à comment le préserver pour ensuite le passer aux générations futures. »

Alex Berger

Cette transition, elle mène vers une nouvelle dynamique du village, de l’écomusée et du Sentier des ocres qui seront bientôt regroupés sous la même entité : le Centre de la Couleur de Roussillon. « Mon point fort, c’est mon expérience, c’est le fait d’être producteur depuis plus de 40 ans et d’apporter à la fois mes contacts et cette organisation qui doit être un peu plus tournée vers une certaine forme d’attractivité nouvelle en comprenant à la fois notre héritage de patrimoine et la modernité », ajoute Alex Berger.

Un projet d’envergure à Roussillon

Ainsi, Alex Berger a annoncé quitter la présidence d’Ôkhra au début de l’été 2025 afin de se consacrer pleinement au projet de Centre de la Couleur de Roussillon. En avril dernier, élus, professionnels, Roussillonnais et partisans du projet s’étaient réunis au sein du village pour restituer la 1ère étape de la constitution du projet. L’occasion pour Alex Berger, porteur du projet, de présenter sa vision sur l’avenir de la commune, que ce soit en termes d’attractivité ou de préservation.

Aujourd’hui, la 2e phase du projet est enclenchée. Elle concerne surtout la mise en place des différents permis et autorisations afin de redonner un coup de jeune à l’écomusée. « Il faut mettre aux normes quelque chose qui est un peu vétuste et trouver comment changer et transformer sans ajouter de bâtiment », explique Alex Berger. Pour mettre à niveau l’héritage de l’usine Mathieu (ndlr : l’ancienne usine d’ocre Mathieu est devenu l’écomusée de l’ocre Ôkhra), il faut réunir 5M€, notamment en approchant des mécènes. « Ce projet, c’est le mariage intelligent entre le privé et le public », explique le président de l’association pour l’Organisation du Centre de Couleur de Roussillon. Un projet qui devrait sortir de terre en 2027.


Alex Berger quitte la présidence d’Ôkhra

L’écomusée Ôkhra, ancienne usine d’ocre, situé à Roussillon, fête cette année ses 30 ans. Un anniversaire qui sera célébré du vendredi 21 au dimanche 23 juin, à l’occasion des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins (JPPM). Au programme : des expositions, des randonnées à vélo, et de nombreux ateliers.

L’usine d’ocre Camille Mathieu, située à Roussillon, a été laissée à l’abandon dans les années 1950. Le Pays d’Apt ayant une forte histoire avec l’industrie de l’ocre, il n’était pas question de détruire ce bijou historique et culturelle. Ainsi, après de nombreuses années de réflexions sur l’avenir de ce bâtiment, en 1994 est née l’association Ôkhra, qui est par la suite devenue une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) et qui avait pour objectif la rédaction du projet, sa vocation et son lien entre économie et culture.

L’usine Camille Mathieu est donc devenue le Conservatoire des ocres et de la couleur. « Quand on est arrivé à 30 ans, il n’y avait pas vraiment de structuration autour l’ocre naturelle », explique Mathieu Barrois, directeur général d’Ôkhra. Ce n’est qu’en 2020 que le lieu est devenu l’écomusée de l’ocre qu’on connait aujourd’hui, un lieu d’histoire et de découvertes, qui est aujourd’hui complémentaire des Mines de Bruoux à Gargas, du sentier des ocres à Roussillon, et du Colorado provençal à Rustrel.

©Ôkhra

Un écomusée qui traite des sujets contemporains

Aujourd’hui, si l’écomusée reste centré sur l’ocre et son histoire, il aborde également des sujets plus contemporains tels que le réchauffement climatique, ses conséquences sur la faune, la flore, et les écosystèmes, et bien d’autres. « Ce qui nous anime, c’est de voir comment à partir d’un petit sujet qu’est l’ocre, on peut ouvrir largement à d’autres thématiques qui sont davantage contemporaines », ajoute Mathieu.

Ainsi, pour ses 30 ans, Ôkhra a décidé de s’intéresser plutôt à l’eau. La SCIC célèbrera cet anniversaire sur trois jours lors des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins qui auront lieu du 21 au 23 juin et qui seront sur le thème ‘L’eau, utile à tous’. « Quand on pense moulins, on pense soit aux moulins à vent, soit aux moulins à eau, mais nous, on a des moulins à couleur, on a quatre moulins à ocre, ce pourquoi il était intéressant d’organiser l’anniversaire pendant les JPPM », développe Mathieu Barrois.

Le programme pour les 30 ans

Durant les trois jours, de 10h à 13h et de 14h à 18h, le public pourra profiter de deux expositions du Parc naturel régional du Luberon sur le thème de l’eau : l’enquête photographique ‘Regards et Paroles sur le Calavon-Coulon’ et le stand interactif ‘Économisons l’eau, chaque goutte compte’. Une troisième exposition photographique, ‘Couleur-lumière-chaleur’, sera présentée par le Club Photo de Saignon.

Le samedi 22 juin, une randonnée à vélo VTC ‘De l’eau en vélo de Roussillon à Gargas’ sera organisée de 9h30 à 12h. Pour 5€, les participants pourront partir, avec la guide Corinne Mangeot, à la recherche des norias, qui permettaient d’alimenter en eau les lavages d’ocres.

Les samedi 22 et dimanche 23 juin, de nombreux ateliers seront proposés au public pour 5€ chacun. Une visite guidée ‘L’eau à l’usine Mathieu’ aura lieu à 11h, 14h30 et 16h, pour apprendre les usages de l’eau dans l’ancienne usine. De 10h30 à 12h30, le public pourra laver les sables ocreux et fabriquer de l’ocre, puis broyer dans le moulin à couleur afin d’en fabriquer un échantillon. De 14h30 à 16h, Ôkhra proposera l’atelier ‘De l’eau à la peinture et pourquoi la peinture à l’eau, ça n’existe pas ?’ avec fabrication d’aquarelle, broyage de pigments à l’eau et réalisation de peinture avec la plasticienne Muriel Harlaut. De 16h15 à 17h45, l’atelier ‘De l’eau à l’encre’ permettra la fabrication d’encre végétale à partir de noix de galle, bois de campêche, gaude, etc.

Le dimanche 23 juin, un grand pique-nique ‘De l’eau à la bouche’ sera organisé à partir de 13h. L’occasion idéale de déguster des produits du terroir, d’échanger de recettes et des souvenirs culinaires.

Informations et réservation au 04 90 05 66 69 ou par mail à l’adresse info@okhra.com
Du vendredi 21 au dimanche 23 juin. Écomusée de l’ocre. 570 Route d’Apt. Roussillon.

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