9 mai 2024 |

Ecrit par le 9 mai 2024

Elections : On refait le match…

Vivant aujourd’hui dans le Luberon, Didier Bailleux* propose désormais régulièrement des chroniques dans nos colonnes. L’occasion pour ce professionnel des médias de nous offrir une vision décalée de notre territoire. Après les péripéties afin de connaître son adresse exacte, on quitte momentanément la Provence cette semaine pour prendre la direction d’une scène plus nationale. Élections et actualité obligent.

Quoi qu’on en dise et quel que soit leur assez faible mobilisation électorale, les français ne sont pas insensibles à la politique. Ils l’aiment et pas uniquement parce qu’il en va de leur vie quotidienne et de l’avenir de leurs enfants, ils l’aiment parce que c’est aussi une compétition, un combat et un spectacle où comme dans tout sport on peut en sortir grandi et gagnant. Mais ce n’est pas systématique…

Relégation des équipes historiques
L’élection présidentielle de 2022 présente de nombreuses particularités. A commencer par le fait qu’il s’agit de la réédition du match de 2017, qu’une majorité d’entre nous ne souhaitions vraiment pas revivre.  A quoi bon faire le déplacement pour une rencontre dont on connaît le résultat par avance ?  C’est comme si le PSG recevait en finale de la Coupe de France l’équipe réserve du Thor. Qui pourrait reprocher à ces abstentionnistes de pratiquer de l’anti-jeu ? La démocratie pourrait-elle le supporter encore longtemps ?

Le match de 2022 a même quelque chose de douloureux pour les supporters de la gauche, qui pour la troisième fois, depuis 2002, sont priés de soutenir un candidat qui n’a pas vraiment leur préférence. Et cela au motif qu’il faut savoir ‘être républicain’ et faire barrage à l’extrême droite. On peut comprendre qu’ils aient le sentiment qu’on leur vole leur match et que la partie est quelque peu truquée ! Faut pas chercher bien loin les raisons de cette forme de désaveu, qui n’épargne pas non plus les équipes historiques mises aujourd’hui totalement KO, sonnées debout. Celles-là même qui occupaient, il n’y a pas si longtemps de cela, le haut du tableau…

Un non match
Autre paradoxe et pas des moindres : alors que les enjeux  n’ont jamais été aussi importants pour notre avenir et sans doute à terme pour notre civilisation, le débat qui a précédé cette élection n’aura jamais été aussi pauvre sur le fond. Et cela pas uniquement à cause de l’anesthésie provoquée par la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine. A l’heure où des choix décisifs devaient être faits, on a discuté des nuances de la couleur des maillots ! Jamais un vote n’aurait dû être autant engageant, jamais il a été aussi vide, aussi plat… Comme un non match…

Un sport collectif
La politique ne saurait relever d’une pratique individuelle, il s’agit plutôt un sport d’équipe où les égos devraient savoir aussi s’effacer au profit de l’intérêt général. Certains joueurs ont des ‘moi’ tellement surdimensionnés qu’ils provoquent  dans certains cas cécités et surdités les plus extrêmes. Les idées et les programmes se sont progressivement effacés au profit de ceux qui les portent, de leurs personnalités voire de leurs traits de caractère.
Si prompt à donner des leçons, les forces dites de gauche illustrent sans aucun doute et de manière éclatante ce propos. Et les chiffres sont éloquents. Rien que l’ajout d’un peu plus de la moitié des votes portés sur le candidat du PCF aurait permis au candidat de gauche arrivé sur la troisième marche du podium d’être qualifié pour le second tour. Rappelons à toute fin utile qu’en 2017, ces deux partis c’était la même boutique.

En faisant front commun ces deux partis auraient très probablement évincé le RN dès le premier tour. Et surtout ils auraient permis pour le second tour un vrai débat opposant deux visions de la société avec deux projets tangibles.  
La démocratie en serait sortie vainqueur. Mais les égos l’ont emporté sur les négo comme le titrait Libération. Et comme le pire n’étant jamais sûr, ces mêmes challengers de gauche ont appelé le soir même du premier tour à voter pour le président sortant. Ils auront mis moins de temps à appeler à voter contre leur ennemi commun qu’à s’entendre ‘en famille’ pour le premier tour. L’important était de participer mais pas de gagner.

Le grand mercato des législatives
Mais la partie n’est pas finie, me direz-vous, il reste avec les législatives, un troisième tiers temps important. Et là c’est le grand mercato qui démarre : transferts de joueurs, rapprochements, alliances improbables et circonstancielles, négociations d’arrière boutiques avec son lot de trahisons et de rebondissements…
Changement de règles, maintenant c’est l’union qui fait la force. Il s’agit de dégager une majorité à l’assemblée nationale qui viendra en soutien ou en opposition au président fraichement réélu. Le match est relancé. Mais pas sûr que tout le public ne suive cette fois-ci…
Il est très probable que si rien n’a été réglé au soir du 24 avril les choses n’auront guère avancées le 19 juin prochain. Et peut-être que le vrai troisième tour ne se jouera pas dans les urnes mais dans la rue et que l’impatience si longtemps contenue de ceux qui n’ont rien à perdre se transforme en colère forte. Dans ce domaine nos concitoyens ont montré de par le passé de réelles capacités dans la pratique de ce sport…

Didier Bailleux

*Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Elections : On refait le match…

Emmanuel Macron a été réélu ce dimanche, remportant le second tour de l’élection présidentielle face à Marine Le Pen avec 58,6 % des suffrages (soit 18,8 millions de voix), contre 41,5 % pour la candidate du Rassemblement national (13,3 millions). Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas vraiment bousculés vers les urnes. Selon le Ministère de l’Intérieur, l’abstention a atteint 28 %, ce qui représente 13,6 millions d’électeurs.

La prise en compte des votes blancs et nuls ainsi que des abstentionnistes dessine un autre visage du résultat des élections présidentielles. En pourcentage du total des électeurs inscrits sur les listes, le score d’Emmanuel Macron se situe à 38,5 % et celui de Marine Le Pen à 27,3 %. L’abstention, qui a concerné 28 % des inscrits, a atteint le niveau le plus élevé mesuré après la présidentielle de 1969 (31,1 %). Enfin, on compte également 6,2 % de bulletins blancs ou nuls (soit 2,2 millions).

Comme le montre l’historique présenté dans notre infographie, dans l’histoire de la Ve République, seuls trois autres présidents ont été élus avec des suffrages inférieurs à 40 % des électeurs inscrits. Il s’agit de Georges Pompidou en 1969 (37,5 %), Jacques Chirac en 1995 (39,4 %) et François Hollande en 2012 (39,1 %). Du côté des candidats vaincus, outre Marine Le Pen en 2017 et 2022 (22,4 % puis 27,3 %), seuls deux autres ont obtenu moins de 30 % des voix sur le total des inscrits : Jean-Marie Le Pen en 2002 (13,4 %) et Alain Poher en 1969 (26,9 %).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Elections : On refait le match…

Si le président sortant rempile pour 5 ans à l’Elysée, c’est Marine Le Pen, qui, contrairement à 2017, arrive en tête en Vaucluse.

Avec 52% des voix la candidate du Rassemblement national devance le candidat d’En marche (48%) dans le Vaucluse à l’occasion de ce second tour de l’élection présidentielle. En 2017, Emmanuel Macron avait totalisé ici 53,45% des voix (en recul de plus 5 points par rapport  à 2022) et Marine Le Pen avait obtenu 46,55%.
Par ailleurs, le nombre d’abstentionnistes en Vaucluse s’élève à 106 754 (25,94%), de votes blancs à 18 440 (4,48%) et votes nuls à 6 318 (1,53%).

Répondre à toutes les colères
« Après 5 ans de transformations, une majorité de français m’a fait confiance, a déclaré le Président réélu au Champ de Mars. Je dois répondre à toutes les colères qui se sont exprimées, cette ère nouvelle ne sera pas la continuation du premier quinquennat. Ce résultat m’oblige. »De son côté, Marine Le Pen, battue au plan national précisera : « Un vent de liberté aurait pu se lever sur le pays. Avec plus de 43% des suffrages (ndlr : 41,5% au final) c’est une victoire éclatante. Des millions de compatriotes ont choisi le camp du changement, celui d’un contre-pouvoir, d’une opposition, je n’abandonne pas les Français. »

Le RN en tête dans 2 communes vauclusiennes sur 3
La candidate du Rassemblement national obtient 68,85% des voix à Bédarrides, 63,25% à Courthézon, 63% à Piolenc, 60,86% à Monteux, 60,8% à Sorgues, 58,92% à Bollène, 57,24% à Althen, 56,44% à Vedène, 56,10% à Caumont, 54,24% à Cavaillon, 53,21% au Pontet. Globalement, Marine Le Pen arrive en tête dans deux tiers des 151 communes de Vaucluse.
De son côté le président réélu réalise son meilleur score à Auribeau : 86,84% (pour 44 votants), 68,06% à Lourmarin, 64, 35% à Lacoste, 62,31% à Avignon, 58,93% à Venasque, 58,72% à Bonnieux, 57,59% à Gigondas, 56,9% à Vaison, 52,49 à Pertuis.

Les résultats du second tour de la présidentielle dans le département de Vaucluse.

Une France ‘fracturée’
Au lendemain de ce scrutin, 77% des Français se disent plus inquiets en 2022 qu’en 2021, la France est divisée, déchirée, fracturée, fragmentée. La politique des deux blocs (gauche-droite) a fait long feu, place désormais aux trois blocs (Macron-Le Pen-Mélenchon). Nombre d’électeurs n’ont voté ni par conviction ni par adhésion mais pour faire barrage au RN.
Quelles seront les priorités du président réélu pour répondre aux attentes des citoyens après les épisodes Gilets jaunes et Covid, les 9 millions de pauvres, les laissés pour compte, le sentiment de déclassement d’une partie de la population qui a du mal avec le pouvoir d’achat, quel agenda, quelles réformes ? Sur l’urgence climatique, l’éducation nationale, la santé, l’alimentation, la dépendance, le régime des retraites, la réindustrialisation, l’énergie, l’environnement, la sécurité, l’immigration ? Les promesses qui n’ont pas été tenues (proportionnelle), la montée de la défiance envers les politiques comme le montre le taux d’abstention qui grimpe crescendo à chaque élection.

Place aux législatives
A deux mois des législatives, les éliminés du premier tour font entendre leur voix et envisagent leur revanche. Jean-Luc Mélanchon affirme « qu’Emmanuel Macron est le plus mal élu des présidents de la République (par rapport aux inscrits). Il surnage dans un océan d’abstentions, de bulletins blancs et nuls. Ne vous résignez pas ! La démocratie peut nous donner les moyens de changer de cap. Avec les législatives, vous pouvez trouver un autre chemin si vous élisez une autre majorité populaire, le Tiers-Etat peut tout changer. »
Il souhaite prendre le leadership de l’opposition. Tout comme d’ailleurs Marine Le Pen mais aussi Eric Zemmour, de l’autre côté de l’échiquier politique. Le président de Reconquête n’a pas mâché ses mots dimanche soir : « Les amoureux de la France ont perdu, Macron est réélu malgré le rejet massif de nos compatriotes. C’est la huitième fois que la défaite frappe les Le Pen (père et fille). Sommes-nous condamnés à perdre ? Il ne peut y avoir de victoire sans alliance. Le camp national serait-il le seul à ne pas s’unir ? J’appelle à l’union nationale en vue des législatives. Nous devons oublier nos différences et unir nos forces pour peser voire dominer la prochaine assemblée. L’union fait la force, l’union fait la France. »
La France est à cran, la guerre gronde sur le continent européen, les partis traditionnels ont volé en éclats. Il faudra attendre les 12 et 19 juin et les législatives pour savoir si le président réélu aura une majorité pour mettre en œuvre son programme pour les 5 années qui viennent.

Le rappel des résultats du premier tour de l’élection présidentielle 2022 en Vaucluse.

Comparaison du second tour 2022 avec le second tour de 2017 en Vaucluse opposant déjà Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Inscrits: + 9 420
Abstentions: + 12 681
Votes blancs: – 8 431
Votes nuls: – 1 932
Emmanuel Macron: – 11 490
Marine Le Pen: + 18 592

Le rappel des résultats du second tour de l’élection présidentielle 2017 en Vaucluse.

Elections : On refait le match…

Avec une participation d’un peu moins de 75 % des électeurs inscrits, le premier tour de l’élection présidentielle 2022 affiche le deuxième taux d’abstention le plus élevé pour ce type d’élection sous la Vème République. Mais qu’en est-il de la participation électorale ailleurs dans le monde ? En se basant sur les données archivées par International IDEA, notre graphique compare la participation aux dernières élections présidentielles/nationales dans une sélection de pays.

Malgré une abstention plus élevée que la moyenne des précédentes élections, la France ne figure (étonnamment) pas parmi les « mauvais élèves » comparée à d’autres démocraties de la planète. La présidentielle américaine de 2020 n’a par exemple vu que 66 % des électeurs aller voter et la participation était du même niveau lors des dernières élections générales espagnoles. Le taux descend même à 62 % au Canada (élections fédérales 2021) et à 56 % au Japon (élections législatives 2021).

Tout en haut de l’échelle, la Belgique présente l’un des taux de participation les plus élevés au monde, soit près de 90 % des électeurs inscrits sur les listes. Il faut toutefois souligner que ce pays dispose d’un système de vote obligatoire (comme le Brésil, la Grèce et l’Australie), ce qui se traduit naturellement par une participation élevée. Mais d’autres démocraties qui ne disposent pas de telles mesures parviennent aussi à mobiliser en masse leurs électeurs, comme la Suède, qui a enregistré un taux de 87 % en 2018.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Elections : On refait le match…

Sans surprise, Cécile Helle, la maire socialiste d’Avignon, appelle les électeurs avignonnais à « faire barrage au danger de l’extrême droite au pouvoir ».

Constatant avec regret que « cette élection présidentielle restera néanmoins marquée par une abstention préoccupante de plus de 25% qui n’est pas bon signe pour l’avenir démocratique de notre pays », l’élue de la cité des papes se félicite toutefois des résultats sur Avignon (ndlr : Jean-Luc Mélenchon et son parti ‘La France insoumise’ arrivent en tête comme en 2017).

« Avignon la Républicaine a une nouvelle fois porté haut la voix de l’humanisme, des solidarités et de l’écologie en plaçant largement en tête les valeurs portées par la Gauche : je m’en rejouis. Comme je me réjouis qu’encore une fois, notre ville ait su se distinguer au sein du Vaucluse, en résistant à la poussée de l’extrême droite (ndlr : Marine Le Pen est en tête dans le département) et en faisant triompher les valeurs de fraternité, d’émancipation et de justice sociale qui fondent notre pacte républicain. »

« Je n’oublie pas pour autant que jamais, dans notre pays, l’extrême droite n’aura été aussi forte, poursuit Cécile Helle. Portée par des réflexes de rejets et de replis identitaires, la candidate du RN avance toujours et encore ses mêmes recettes injustes, dangereuses et sans avenir. Dans cette situation, c’est sans aucune ambiguïté que je m’opposerai dimanche 24 avril, au danger bien réel, de l’extrême droite au pouvoir. Je voterai donc, en conséquence et en responsabilité, pour Emmanuel Macron. »

L.G.


Elections : On refait le match…

Alors que le taux d’abstention s’élève à 24,70% en Vaucluse (4 points de plus qu’en 2017), le département reste le bastion du RN à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen (29,43%) devance Emmanuel Macron (22,01%), Jean-Luc Mélenchon (20,75%) et Eric Zemmour (10,3%) alors que les 8 autres candidats sont en dessous de 4%.

La RN Marine Le Pen arrive en tête dans une centaine de communes du département et totalise 89 411 voix (moins qu’en 2017 : 95 930) notamment Bédarrides (43,46%), Lapalud (42,06%), Monteux (38,71%), Piolenc (38,26%), Courthézon (38,45%), Sorgues (36,36%), Bollène (35,63%), Le Pontet (33,02%), Orange (31,63%), Cavaillon (31,31%), Carpentras (29,04%) et l’Isle-sur-la-Sorgue (28,1%).

Le Luberon c’est pour Macron
Emmanuel Macron qui avait fini 4e en 2017, se retrouve en 2e position en Vaucluse avec 66 883 voix (au lieu de 58 208). Il est en tête dans une quarantaine de communes, notamment en Luberon : 37,15% à Lourmarin, 35,71% à Joucas, 32,77% à Goult, 32,8% à Gordes, 31,16% à Ménerbes, 31% à Oppède, 30,65% à Lacoste et 26,36% à la Tour d’Aigues.
Le président de la République arrive aussi premier dans le secteur de Vaison-la-Romaine (26,97%) et de nombreux villages alentours comme Rasteau (31,76%), Suzette (31,3%) et Gigondas (30,11%)

Mélenchon en tête à Avignon
La France Insoumise passe de la 2e à la 3e place sur le podium avec 63 045 voix tout en augmentant son score de plus de 1% (19,37% en 2017 contre 20,75%). Jean-Luc Mélenchon qui, comme en 2017, garde sa place de leader à Avignon (13 947 voix, 36,87% des suffrages) et arrive aussi premier dans une bonne demi-douzaine d’autres communes, notamment Brantes (40%), Auribeau (36,96%), Le Beaucet (31,1%), Sivergues (27,59%) et Apt (26,27%).

Pécresse dégringole, Lassalle double son score
Quant à Eric Zemmour, il se retrouve à la 4e place (30 473 voix et un score de 10,03%) et arrive en tête à Lagarde d’Apt (30,77%), au Barroux (28,69%) et Lafare (24%). Dans la même mouvance, Nicolas Dupont-Aignan a recueilli 6 895 voix (2,27%) ce qui fait de la droite extrême le 1er parti de Vaucluse avec plus de 126 000 voix soit 41,73% des suffrages.

Ensuite, se partagent les miettes : l’écologiste Yannick Jadot (3,99%), la LR Valérie Pécresse (3,92%) alors que François Fillon totalisait 18,97% (six fois plus de voix en 2017) et la socialiste Anne Hidalgo 1,24% (Benoit Hamon faisait 3 fois moins mal, 3,31%). Le bucolique Jean Lassalle (3,24%) a plus que doublé son score (9 843 voix au lieu de 3 989). Le communiste Fabien Roussel a réalisé 2,05% des voix, Philippe Poutou 0,67% et enfin Nathalie Arthaud 0,41%. A noter qu’à la Roque Alric, où il y a 53 inscrits, 3 candidats ont recueilli le même nombre de voix, 9 (Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon).

Quel avenir pour les partis historiques ?
Une fois passés en revue tous ces chiffres, vient le temps des analyses, réactions et scénarios du second tour. Les partis de gouvernement qui existent encore au plan local (comme le PS qui détient 5 régions et 30 départements) est inexistant au plan national, tout comme LR, le parti gaulliste de Chirac et Sarkozy qui enregistre un fiasco total avec moins de 3%. Le sénateur socialiste Lucien Stanzione croit à ‘un 3e tour’ pour les législatives en faisant une forme d’union de la gauche et surtout barrage au Rassemblement national : « Le PS n’est pas mort, on se retrouvera ».
Le député LR Julien Aubert ne mâche pas ses mots : « Je ne voterai pas Macron le 24 avril puisque je me suis opposé à sa politique pendant 5 ans. Il n’a pas fait reculer les extrêmes. Pour autant je n’appelle pas à voter RN (contrairement à Eric Ciotti), je voterai plutôt blanc ».

Du côté de la droite extrême, Yann Bompard, maire Ligue du Sud de Bollène et supporter d’Eric Zemmour « se félicite qu’il ait appelé à voter RN au second tour. Nous devons tout faire pour battre Macron. Nous, nous défendons la France et sa civilisation. D’ailleurs Marion Maréchal appelle aussi à voter RN au second tour ». Même son de cloche pour Anne-Sophie Rigault élue RN : « Le clan patriote doit regrouper ses forces, 70% des Français ne veulent plus de Macron, il peut être battu si les abstentionnistes notamment se réveillent pour ne plus subir sa politique liberticide ». Jean-Luc Mélenchon, qui comme en 2017, a raté de peu sa qualification pour le second tour, contrairement à Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Yannick Jadot et Valérie Pécresse, n’a pas appelé à voter Macron mais, nuance, afin « de ne donner aucune voix à Madame Le Pen ».

Anti-Macron contre anti-Le Pen
Du côté de La République en Marche 84, on considère que le score d’Emmanuel Macron a progressé dans le Vaucluse (+8 000 voix). « Avec les gilets jaunes, le Covid et la guerre en Ukraine les Français sont inquiets, à nous d’expliquer notre projet qui est caricaturé par nos adversaires. Quand on parle de retraite à 65 ans, on oublie de préciser que le chiffre minimal de pension à taux plein sera de 1 100€ et que l’indexation sur l’inflation sera appliquée dès le mois de juillet prochain ».

« Je suis prêt à inventer quelque chose d’autre » a affirmé le président sortant dimanche soir. Le match retour sera serré, ce sera un duel entre deux France, les « ’anti-Macron’ d’un côté, les ‘Anti-Le Pen’ de l’autre. Les partis traditionnels balayés le 10 avril auront peut-être encore un pouvoir de nuisance pour faire bouger les lignes, avec un nombre de députés macronistes moins hégémonique lors de la prochaine mandature et une nécessaire recomposition du paysage politique français. Un meeting avec Marine Le Pen aura lieu à Avignon -Châteaublanc jeudi soir, un débat entre elle et Emmanuel Macron est prévu le 20 avril à la télévision. De quoi apporter des arguments aux supporter de chaque camp en attendant le second tour.

Retrouvez ici tous les résultats du Vaucluse et des 151 communes du département


Elections : On refait le match…

Les représentants des partis politiques, les candidats à l’élection présidentielle et le Gouvernement ont élaboré un protocole sanitaire précisant les règles
applicables lors des opérations de vote qui se dérouleront les 10 et 24 avril prochains à l’occasion de l’élection présidentielle 2022.

Dans ce cadre :

 il ne peut être exigé des électeurs et des personnes participant à l’organisation ou au déroulement du scrutin aucun des documents suivants : preuve de vaccination, certificat de rétablissement ou de réalisation d’un test virologique ;

 le nombre d’électeurs par bureau de vote n’est pas limité. Toutefois, l’accès au bureau de vote peut être régulé et l’entrée et la sortie doivent être séparées pour éviter les situations de grande promiscuité ;

 le port du masque et les règles de distanciation physique ne sont pas obligatoires dans les bureaux de vote, mais le port du masque reste fortement recommandé pour :

– les personnes âgées, immunodéprimées, malades chroniques et fragiles, ainsi que pour leurs aidants ;
– les personnes symptomatiques ;
– les personnes cas contacts à risque ;
– les personnes ayant été dépistées positives au covid-19, jusqu’à 7 jours après leur sortie d’isolement.

Dans tous les bureaux de vote, des masques chirurgicaux seront mis à la disposition des électeurs et des personnes participant à l’organisation ou au déroulement du scrutin qui souhaiteraient en porter.

Pour les personnes fragiles, il sera également possible de demander un accès prioritaire depuis l’extérieur du bureau de vote. Il pourra être demandé aux électeurs portant un masque de le retirer brièvement pour procéder à la vérification de leur identité. Le lavage des mains reste une mesure barrière essentielle. Ainsi, un point de lavage des mains ou du gel hydro-alcoolique sera mis à disposition des électeurs en deux points distincts afin d’éviter le croisement des flux.
Le matériel mis à disposition des électeurs (stylos, rangements, urnes, isoloirs), sera nettoyé de manière fréquente au cours du scrutin.
Le bureau de vote fera en outre l’objet d’une aération très régulière, dix minutes toutes les heures ou selon les indications des capteurs de CO2 si la salle en est équipée. Pour les personnes participant à l’organisation ou au déroulement du scrutin qui le souhaiteraient, des autotests seront enfin mis à disposition.


Elections : On refait le match…

C’est Marine Le Pen qui était arrivée en tête au 1er tour avec 30,53% des suffrages (95 930 voix), devant Jean-Luc Mélenchon (19,37% et 69 852 voix), 3e François Fillon avec un score de 18,97% (59 619 voix) et 4e l’actuel locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron, avec 18, 52% des suffrages (58 208 voix).

Les autres candidats avaient respectivement totalisé 4,6% pour Nicolas Dupont-Aignan, 4,31% pour Benoit Hamon, 1,27% pour Jean Lassalle, 0,92% pour François Asselineau, 0,44% pour Nathalie Arthaud et enfin 0,17% pour Jacques Cheminade qui ne se représente pas cette année.

La présidente du FN, devenu RN en 2018, était largement arrivée en tête à Apt, Bollène, Carpentras, Cavaillon, l’Isle-sur-la-Sorgue, Monteux, Morières-lès-Avignon, Orange, Pertuis, Le Pontet, Valréas. Jean-Luc Mélenchon avait fini 1er à Avignon (28,35%), François Fillon s’était classé 1er à Vaison-la-Romaine (25,20%), 2e à Carpentras (19,82%), Monteux (17,43%) et Orange (20,62%). Quant à Emmanuel Macron, il a fait son meilleur score à Pertuis (22,63%).

L’abstention était de 20, 03% au 1er tour, de 23,39% au second. Au final, Emmanuel Macron a obtenu la majorité des suffrages et gagné le second tour de la Présidentielle en Vaucluse avec un score de 53,45% (145 965 voix) face à Marine Le Pen 46,55% ( 127 113 voix).


Elections : On refait le match…

Le premier tour de l’élection présidentielle qui aura lieu le 10 avril prochain pourrait être marqué par la plus forte abstention jamais mesurée sous la Vème République pour ce type d’élection. Selon l’indice de participation du baromètre Ipsos-Sopra Steria actualisé le 2 avril, le taux d’abstention pourrait se situer autour de 30 %, soit plus de 7 points au dessus de celui enregistré en 2017 (22,2 %). Comme le montre notre graphique, le record remonte à la présidentielle de 2002, où 28,4 % d’électeurs s’étaient abstenus au premier tour.

Dans le détail, l’intention de bouder les urnes est particulièrement élevée chez les jeunes (18-30 ans), mais aussi dans les catégories sociales les plus modestes. Le manque de nouveauté dans les propositions des candidats et de suspense sur l’issue du scrutin font partie des principales raisons évoquées par ceux qui s’abstiennent d’aller voter. De manière générale, la tendance abstentionniste observée ces dernières décennies s’inscrit dans une crise plus large de la représentation démocratique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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