29 mars 2024 |

Ecrit par le 29 mars 2024

Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Au lendemain des élections législatives 2022, la coalition de partis soutenant le président Emmanuel Macron (Ensemble !) n’a obtenu qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale, soit 245 sièges selon le Ministère de l’Intérieur, loin derrière le seuil des 289 sièges permettant de décrocher la majorité absolue. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) emmenée par Jean-Luc Mélenchon arrive en deuxième position avec 131 sièges, devant le Rassemblement national de Marine Le Pen, qui a créé la surprise en passant devant Les Républicains, avec 89 sièges remportés contre 61 pour le second.

Il s’agit de la première fois lors d’un scrutin majoritaire sous la Vème République qu’un parti d’extrême-droite franchit le seuil des quinze députés nécessaires pour former un groupe parlementaire dans l’hémicycle. Le précédent remonte au scrutin proportionnel de 1986, lorsque que le FN de Jean-Marie Le Pen avait réussi à décrocher 35 sièges au Palais-Bourbon.

Avec 46,2 % des inscrits qui sont aller voter au second tour (et 47,5 % au premier), la participation électorale a été un peu plus élevée qu’en 2017 mais reste historiquement basse pour ce type d’élections. Concernant la représentation des femmes au parlement, la nouvelle Assemblée nationale compte 362 hommes (62,7 %) et 215 femmes (37,3 %), soit un hémicycle un peu moins féminisé que celui issu des législatives de 2017, où les femmes occupaient 39,5 % des sièges.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Législatives en Vaucluse : le RN arrache 4 circonscriptions sur 5, déroute pour le parti présidentiel qui n’en obtient qu’une. Déception pour la Nupes sur Avignon.

La République en panne. Alors qu’En marche comptait 2 sièges en 2017 (Jean-François Césarini et Brune Poirson), il n’en détient plus qu’un avec l’ancien patron du PS, Jean-François Lovisolo devenu macroniste, et élu hier avec 589 voix d’avance (50,81%) sur la RN Marie Thomas de Malleville (49,19%) dans la 5e où précédemment était élu le LR Julien Aubert, éliminé dès le 1er tour le 12 juin dernier.

L’abstention, 1er parti de Vaucluse
La première force de Vaucluse reste l’abstention : 223 582 électeurs sur 413 316 inscrits se sont abstenus, soit 54,09%, c’est dire le degré de défiance et de rejet du système politique.
Dans la 1re circonscription, le maire RN du Pontet, Joris Hébrard devient député, grâce à sa courte victoire (656 voix) sur le représentant de la Nupes Farid Faryssy, avec 51,14% des suffrages contre 48,86%. Celui-ci arrive en tête à Avignon (54,76%), mais Joris Hébrard totalise 67% dans sa commune comme à Morières. « La gauche s’effondre sous le poids de ses contradictions » a déclaré Joris Hébrard, au soir de sa victoire. « Je me battrai pour le pouvoir d’achat, la sécurité, le service public de l’hôpital, la LEO et la pollution que subissent les riverains de la Rocade Charles de Gaulle mais aussi contre la brutalité de la politique d’Emmanuel Macron ». Son challenger a reconnu « Avoir perdu la bataille ce dimanche, mais continuera à la mener ».

RN des villes contre ‘bobo’ des villages
Dans la 2e circonscription, celle de Cavaillon, détenue par le LR Jean-Claude Bouchet qui ne se représentait pas, c’est la frontiste Bénédicte Auzanot qui est élue avec 52,18% face à la macroniste Sylvie Viala (47,82%). Sylvie Viala totalise 73% des suffrages à Buoux (76 votants), 60% à Lacoste (150 exprimés), mais la RN Béatrice Auzanot arrive en tête dans les communes plus importantes (57,59% à Caumont, 54% à Saint-Saturnin-lès-Avignon, 53% à Mérindol et aux Taillades). La nouvelle députée « a hâte de se mettre au travail pour défendre les citoyens, face au pouvoir d’achat, à la sécurité, à la défense des services publics ». Quant à Sylvie Vialat elle reconnaît « payer la politique d’Emmanuel Macron, le rejet de sa personne ».

Hervé de Lépineau sans se forcer
Dans la 3e, le frontiste Hervé de Lépineau qui avait perdu de 423 voix face à Brune Poirson en 2017 s’est largement imposé : 59,22% face à Adrien Morénas, le sortant (40,78%). L’ancien suppléant de Marion Maréchal en 2012 obtient 68,77% à Bédarrides, 64,57% à Sorgues, 62,55% à Monteux, 61,74% à Entraigues, 59,22% à Pernes, 58,30% à Vedène et 56,52% à Carpentras. Adrien Morénas arrive en tête à Venasque (61,83%), au Beaucet (59,69%). Ils sont à égalité (104 voix chacun à La Roque sur Pernes).

Marie-France Lorho poursuit son mandat
Du côté de la 4e circonscription, la ‘bompardiste’ Marie-France Lorho, en duo avec le maire RN de Camaret (Philippe de Beauregard) est réélue avec 56,96% des suffrages, contre 43,04% pour la macroniste Violaine Richard. Elle obtient ses meilleurs scores à Piolenc (63,41%), Sérignan (61,34%), Mornas (61, 28%), Bollène (60,78%), Jonquières (60, 16%), Valréas (55,85%), Cairanne (54, 57%), Malaucène (53,52%). Quant à Violaine Richard, elle totalise 70% à Saint-Léger du Ventoux, 63% à Suzette et Villedieu, et de bons chiffres dans les villages viti-vinicoles de Gigondas (64,3%) Rasteau (59,86%) Sablet (59,78%). En revanche, les 2 candidates sont à égalité absolue avec 50% chacune à Chateauneuf du Pape (385 voix) et Savoillan (25 suffrages).

Jean-François Lovisolo sauve l’honneur
Enfin dans la 5e, la majorité présidentielle sauve l’honneur avec l’ex-socialiste Jean-François Lovisolo qui devance d’une poignée de voix (589) la frontiste Marie Thomas de Maleville (50,81% contre 49,19%). Le maire de La Tour d’Aigues est carrément plébiscité (95,65% des suffrages) à Auribeau (22 voix), une seule s’est portée sur son adversaire. Il affiche 61% à Goult, 60% à Sannes, 59% à Roussillon, 58,75% à Peypin d’Aigues, 58,54% à Gordes. La RN est en tête à Méthamis (62,26%), Lagarde d’Apt (60,87%), Saint-Christol (60,58%), Gargas (60,09%), Aubignan (57,22%), Mormoiron (53,42%). Ils n’ont qu’une voix d’écart à Saint-Pantaléon : 36 pour Jean-François Lovisolo, 35 pour Marie Thomas de Maleville. Le nouveau député de la majorité présidentielle qui se dit « Inquiet et préoccupé par la vague de contestation qui traverse le pays. Le vrai vainqueur de ces législatives dans le Vaucluse, c’est le RN, qui étend son ancrage et l’emporte très nettement ».

Du ‘Tout sauf Macron’ à la débâcle présidentielle
« Quand le peuple vote, le peuple gagne » martelait Marine Le Pen lors de la campagne pour la Présidentielle. Cela s’est vérifié hier où le ‘Tout sauf Macron’ a fait le bonheur du RN puisqu’il aura autour de 90 députés à l’Assemblée, un chiffre historique. En revanche, de 313 députés ‘En marche’ dans la précédente mandature, le parti du président a rétréci à 245 environ ce matin, loin des 289 qui lui auraient conféré une majorité absolue. Il va devoir composer avec ses oppositions. Jean-Luc Mélenchon parle de « déroute » et de « débâcle » présidentielle.
Quelles marges de manœuvres pour la 1re Ministre, Elisabeth Borne ? Malgré les soutiens du Modem et d’Horizons, le Président Macron ne pourra compter ni sur François Bayrou ni sur Edouard Philippe pour soutenir sa politique sur les bancs du Palais Bourbon puisqu’ils ne se sont pas présentés aux législatives. Pendant que dans l’opposition, les ténors du RN et de la Nupes s’égosilleront à la tribune et déposeront des milliers d’amendements pour contrer la réforme des retraites et défendre le pouvoir d’achat des Français.

« L’Assemblée Nationale n’est ni un squat, ni une ZAD » (zone à défendre) déclarait le président ad interim du RN, Jordan Bardella hier soir. Reste à savoir comment et pendant combien de temps la démocratie va pouvoir fonctionner au cœur de l’Assemblée Nationale dans les mois qui viennent et si Elisabeth Borne restera à Matignon. Autre question : avec quel gouvernement après la défaite cuisante de chefs de file macronistes comme Richard Ferrand (ancien Président de l’Assemblée Nationale) ou Christophe Castaner (ancien Ministre de l’Intérieur et Président du groupe En Marche) battu à Forcalquier.


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Avec 4 députés sur 5, le RN s’enracine en Vaucluse (voir résultats ci-dessous circonscription par circonscription). Le parti de Marine Le Pen obtient 93 388 voix (53,71% des suffrages exprimés) sur 189 734 votants vauclusiens lors de ce second tour des élections législatives (taux de participation de 45,91% dans le département).
Dans le même temps, Ensemble, le parti du président de la République réunit 66 424 votants (38,20%) contre 14 065 votants pour la Nupes (seulement présent dans la 1re circonscription), soit 8,09% des votants.

Résultat de la 1re circonscription
Résultat de la 2e circonscription
Résultat de la 3e circonscription
Résultat de la 4e circonscription
Résultat de la 5e circonscription


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Joris Hébrard, maire du Pontet, est élu député de Vaucluse de la première circonscription. Avec 51,14% des suffrages, l’élu RN devance Farid Faryssy (Nupes) 48,86% de 656 voix. Ce dernier arrive cependant en tête à Avignon (11 591 suffrages contre 9 577 pour Joris Hébrard). Le nouveau parlementaire fait le plein au Pontet (3 143 contre 1 512) ainsi qu’à Morières-lès-Avignon (2 001 contre 962). De quoi prendre suffisamment d’avance pour l’emporter au final dans cette élection dans la 1re circonscription de Vaucluse où le taux de participation s’est élevé à 50,88%.


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Avec 31,47% des suffrages (59 737 voix) le parti lepéniste arrive en tête, suivi d’ ‘Ensemble’, le parti présidentiel (23,72% et 45 027 voix), 3e, l’union de la gauche, Nupes avec 21,95%. De son côté, LR s’effondre à 9,52% et voit Julien Aubert quitter le Palais Bourbon, enfin ‘Reconquête’ le parti d’Eric Zemmour fait ‘pschitt’ avec 5,28% dans le département et l’élimination dès le 1er tour du duo Stanislas Rigault-Marion Maréchal à Cavaillon, circonscription dont le député sortant LR Jean-Claude Bouchet ne se représentait pas.

Abstention ou défiance ?
Autre chiffre qui ne surprend pas, tant la défiance à l’égard du monde politique est grande au fil des élections, celui de l’abstention : 53%. Moins d’un vauclusien sur deux a voté, soit 219 380 abstentions sur 413 261 inscrits, ce qui explique qu’il n’y ait que des duels dimanche prochain, le ticket de qualification pour le second tour à 12,5% des inscrits étant très difficile à atteindre.
Dans la première circonscription (Avignon-Le Pontet-Morières) où avait été élu le REM Jean-François Césarini en 2017, remplacé par sa suppléante Souad Zitouni après son décès en 2020, c’est le mélenchoniste de la Nupes, Farid Faryssy qui est en tête avec 30,55% des suffrages (9 338 voix), suivi du RN Joris Hébrard, maire du Pontet (29,97% et 9160 voix soit 178 voix d’écart seulement). Troisième, la députée sortante Souad Zitouni est éliminée. Pour le second tour, la question est de savoir si la gauche unie a fait le plein des voix et si le frontiste Joris Hébrard pourra bénéficier d’une partie des suffrages de Reconquête (Ophélie Nau 1 478), de LR (Dominique Brogi 1 359) et de la DVD Kheira Seddik (752 voix).

Trois duels RN-majorité présidentielle
Dans la deuxième circonscription (Cavaillon – Isle sur la Sorgue – Bonnieux – Cadenet), la RN Bénédicte Auzanot arrive en tête (26,08%) devant la macroniste Sylvie Viallat (23,07%). Quant à la conseillère départementale LR Elisabeth Amoros (10,02%) elle ne se qualifie pas dans ce fief républicain tenu des décennies par Jean-Claude Bouchet, l’ancien maire de Cavaillon.
En ce qui concerne la troisième circonscription (Carpentras sud – Bédarrides -Pernes), où la REM Brune Poirson avait été élue de justesse (423 voix) devant le RN Hervé de Lépineau, l’avocat de Carpentras a cette fois recueilli 5 445 voix de plus (37,05%) que le macroniste Adrien Morénas (22%) et pourrait aussi bénéficier d’une partie des suffrages du ‘zemmouriste’ Christian Montagard (2 364 voix) pour le second tour.
Pas de changement en vue dans la quatrième circonscription de Vaucluse Nord (Orange – Bollène – Vaison – Valréas – Malaucène – Beaumes de Venise) où la députée sortante, Marie-France Lorho (Ligue du Sud), en équipe avec le maire RN de Camaret, Philippe de Beauregard, totalise 41% des suffrages devant la représentante de la majorité présidentielle Violaine Richard (25,27%). La ‘frontiste’ affiche même 48,79% à Lapalud, 48,72 à Piolenc ou bien encore 46,53% à Orange.

Ballotage favorable pour le président de l’Association des maires de Vaucluse
Enfin, dans la cinquième circonscription, la plus grande, celle d’Apt, Pertuis, Gordes, Mormoiron, Sault, exit le député LR Julien Aubert (17,17% des voix) arrivé quatrième. Premier l’ex-PS devenu macroniste Jean-François Lovisolo (24,97%), suivi de la RN Marie Thomas de Maleville (23,48%), troisième  la Nupes Céline Celce (22,26%). Le maire de La Tour d’Aigues appelle à n’apporter aucune voix à l’extrême droite, il pourrait aussi bénéficier au second tour d’un report d’une partie des voix des écologistes et de la gauche unie. Quant à Julien Aubert il se dit « Déçu. Malgré mon travail à l’Assemblée Nationale et sur le terrain, 10 ans au service des citoyens ont été balayés en un jour ». Il ne donne aucune consigne de vote, va se consacrer à sa famille et sans doute retourner à la Cour des Comptes, son corps d’origine.

Quelle majorité pour l’Assemblée ?
Pour le second tour dans le Vaucluse, le RN est donc omniprésent dans les 5 circonscriptions alors qu’Ensemble sera lui présent dans 4 ‘circo’ du département. Par ailleurs, l’effet national Nupes reste moins marqué en Vaucluse ou l’union de gauche n’arrive en tête que dans la première circonscription d’Avignon avec une réelle chance de succès.
Reste à savoir si le président réélu le 24 avril, Emmanuel Macron disposera d’une majorité absolue (289 députés) au soir du second tour le 19 juin ou d’une majorité relative. Si Jean-Luc Mélenchon et ‘sa’ gauche unie, la Nupes, sera son principal opposant, pendant que Marine Le Pen, finaliste de la présidentielle, bénéficiera d’un groupe pour apporter la contradiction. Le président devra composer avec ses alliés éventuels pour appliquer sa politique dans les 5 ans qui viennent. Lui qui comptait 313 députés LREM en 2017 va avoir du fil à retordre jusqu’en 2027, même si Eric Zemmour, autre opposant potentiel, disparaît pour l’instant du paysage politique.

En cliquant ici consultez les résultats officiels du premier tour


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Jean-François Césarini (LREM) dans la 1re circonscription, Jean-Claude Bouchet (LR) dans la 2e, Brune Poirson (LREM) dans la 3e, Jacques Bompard (DVD) dans la 4e et Julien Aubert (LR) dans la 5e, c’était la photographie du verdict des urnes des dernières élections législatives en 2017.
Depuis, les choses ont changé. Brune Poirson nommée secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire a immédiatement laissé sa place à Adrien Morenas (qu’elle a reprise à nouveau pendant quelques semaines avant de lui recéder il y a 1 an), Jacques Bompard maire d’Orange a laissé la sienne à Marie-France Lorho. Quant à Jean-François Césarini, qui est décédé le 29 mars 2020, il a été remplacé par sa suppléante, Souad Zitouni.

Moins de candidats qu’en 2017
Alors qu’il y avait 68 binômes candidats en 2017, on en compte 58 cette année, 13 dans la 3e circonscription (Bédarrides, Carpentras-Sud, Pernes), 12 dans la 1re (Avignon, Montfavet, Le Pontet, Morières), la plus pauvre du département avec 28,7% de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté et 17 620€ de revenus médians par an. On dénombre aussi 12 duos dans la 2e circonscription, la plus riche (21 310€ en moyenne), celle composée par Cavaillon, l’Isle sur la Sorgue, Bonnieux et Cadenet, 11 dans la 5e (Pertuis, Apt, Gordes, Carpentras-nord, Mormoiron, Sault), la plus vaste et 10 dans la 4e (Bollène, Beaumes de Venise, Malaucène, Orange, Vaison, Valréas).

Les 5 circonscriptions de Vaucluse.

Forces en présence
Pour ce premier tour dimanche sont notamment en lice, dans la 1re circonscription : Souad Zitouni (la REM), députée sortante candidate à sa succession en duo avec le viticulteur Christian Paly, le maire RN du Pontet Joris Hébrard, l’avocat Faryd Farissy pour la Nupes et Philippe Pascal (NDLR : Gauche démocratique et sociale – toujours présent sur les listes officielles du ministère de l’Intérieur s’est toutefois désisté).
Dans la 2e où le député Jean-Claude Bouchet (ancien maire de Cavaillon) ne se représente pas, briguent les suffrages : la conseillère départementale LR Elisabeth Amoros, Bénédicte Auzanot (RN), Stanislas Rigault (Reconquête, le parti d’Eric Zemmour) en duo avec Marion Maréchal, ex-benjamine FN de l’Assemblée nationale en 2012 ou bien encore Sylvie Viala de la majorité présidentielle. Dans la 3e, Adrien Morenas (LREM) se représente, il aura face à lui Hervé de Lépineau (RN). Dans le nord Vaucluse, Marie-France Lorho, députée sortante Ligue du Sud en duo avec le maire RN de Camaret, Philippe de Beauregard, ils seront opposés à une habituée, Anne-Marie Hautant et Violaine Richard (Ensemble majorité présidentielle). Enfin dans la 5e, Julien Aubert est candidat à sa propre succession. Le député LR aura notamment face à lui l’ancien gilet jaune Christophe Chalençon, la RN Marie Thomas de Maleville et Jean-François Lovisolo, le maire PS de la Tour d’Aigues désormais sous l’étiquette macroniste.

Une forte abstention ?
En 2017 l’abstention en Vaucluse avait oscillé entre 42,95% des voix (la plus basse dans la 2e circonscription Cavaillon- Isle/La Sorgue, Bonnieux, Cadenet) et 60,04% (la plus haute) dans la 1re, Avignon -Morières-Le Pontet. Après les épisodes des ‘Gilets jaunes’, du ‘Covid’, et maintenant du fiasco du stade de France, comment réagiront les électeurs dimanche ? Se masseront-ils dans les bureaux de vote pour remplir leur devoir de citoyens ou baisseront-ils les bras ? Le tout, sans oublier qu’un fort taux d’abstention, en limitant les possibilités de triangulaires ou de quadrangulaires, devrait favoriser le duel dans toutes les circonscriptions du Vaucluse.

Retrouvez le détail des candidatures du 1er tour des 5 circonscriptions de Vaucluse


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Les cinq candidats en lice pour les élections législatives ont débattu des enjeux politiques du Vaucluse. Objectif ? Inciter les Vauclusiens à aller voter les dimanches 12 et 19 juin prochains. Ceux qui seront élus demain, sauront-ils travailler ensemble, aller dans la même direction, dans l’intérêt des vauclusiens ? Les cinq candidats avaient moins d’une heure pour convaincre. Les thèmes abordés ? Le pouvoir d’achat, la santé de proximité, la retraite et l’agriculture.

Dans 10 jours plus de 400 000 vauclusiens seront appelés aux urnes pour choisir entre 57 candidats et leurs suppléants. Sur le grill ? Cinq candidats issus de 5 formations politiques pour 5 circonscriptions du département. 

Thomas Hirsch et Daniel Morin animaient le débat des législatives au Théâtre du Balcon à Avignon, jeudi 2 juin de 18h à 19h.
C’était à l’occasion d’une émission radio sur France Bleu Vaucluse en partenariat avec le quotidien La Provence et France 3 Méditerranée (© Mireille Hurlin / L’Echo du Mardi)

Qui sont-ils ?

Farid Faryssy, avocat à Avignon, candidat Nupes (ex La France insoumise et dorénavant la Nouvelle union populaire écologique et sociale, pour la première circonscription : Avignon et le Pontet. Sa suppléante est Mathilde Caillé.

Stanislas Rigault, chargé de mission auprès de l’Institut de formation politique Paris, candidat Reconquête –le parti d’Eric Zemmour- à la 2e circonscription : Bonnieux, Cadenet, Isle-sur-la-Sorgue et Cavaillon. Sa suppléante Marion Maréchal-Le Pen.

Hervé de Lépinau, avocat, conseiller municipal d’opposition à Carpentras, candidat Rassemblement National pour la 3e circonscription : Bédarrides, Carpentras Sud, Pernes-les-Fontaines. Sa suppléante est Fanny Lauzen-Jeudy.

Violaine Richard, Conseillère régionale à la Région Sud. Secrétaire général de Unitel group (service et conseil informatiques), candidate La République en marche devenue Ensemble pour la 4e circonscription : Bollène, Beaumes-de-Venise, Bollène, Malaucène, Orange, Vaison-la-Romaine et Valréas. Son suppléant est Jérôme Bouletin.

Julien Aubert, énarque, haut fonctionnaire, député (depuis 2012). Se présente sur la 5e circonscription : Apt, Carpentras nord, Gordes, Mormoiron, Pertuis et sault.

Studieux avant d’entrer dans l’arène, de gauche à droite : Farid Faryssy, Stanislas Rigault, Hervé de Lépinau, Violaine Richard et Julien Aubert (© Mireille Hurlin / L’Echo du Mardi)

Comment le débat a commencé

Daniel Morin : Vous, candidats souhaitez-vous une large majorité pour le président de la République dans l’hémicycle ou une cohabitation ?
 A cette question Violaine Richard a répondu « vouloir cette majorité pour porter haut les valeurs de la République. » Julien Aubert a évoqué «une longue traversée du désert des rendez-vous démocratiques, sans pouvoir changer les décisions qui seront prises. Votez pour Les républicains pour être sûrs qu’une majorité relative tende vers la droite.»

Thomas Hirsch : Les Français veulent-ils plus un programme de rupture de continuité, aspirent-ils à l’apaisement ?

« Oui a répondu Farid Faryssy, les Français veulent un programme de rupture avec le Macronisme. Le Macronisme ? Ça a été 5 ans de destruction de la santé, des services publics, à La Poste, au Logement social. Les Français veulent le changement qu’ils n’ont pas pu obtenir lors des élections présidentielles, ils l’auront aux législatives avec un gouvernement de gauche à travers l’Union Populaire.»

Daniel Morin : Se dirige-t-on vers une situation compliquée avec une majorité pas clairement définie, qu’est-ce que cela dit des fractures de notre société ?

Stanislas Rigault : «Jean-Luc Mélenchon a réussi un coup politique en rassemblant un bloc d’extrême gauche qui siègera à l’Assemblée nationale. Avec Eric Zemmour nous regrettons qu’il n’y ait pas eu cette même main tendue de la part de Marine Le Pen. Si nous avions eu cette même stratégie, nous aurions pu viser un groupe plus important à l’Assemblée Nationale.»

Violaine Richard : «Notre formation politique Ensemble est rassemblée dès le début. Ce que je constate ? La politique change vraiment la vie des gens. Le dire c’est lutter contre l’abstention. Le militantisme ? C’est aussi écouter les gens.»  

Hervé de Lépinau : «Soyons modestes. La société aujourd’hui est en lambeau sur le plan démocratique. Le Parlement n’a pas fonctionné de manière normale pendant deux ans, les pleins pouvoirs ont été concentrés à l’Élysée. Matignon n’était qu’une courroie de transmission et les Français ont payé la note à la fin. Au plan sanitaire ? Nous avons vécu des restrictions de liberté jamais vues auparavant. Pour pouvoir tenir une Nation, vous la surendettez, ne la rendant plus libre. Cette élection est essentielle pour restaurer le souffle démocratique du pays.  Si les Français n’expriment plus leurs inquiétudes ou leurs envies dans les urnes ça peut très mal se terminer dans la rue.»

Le public présent au Théâtre du Balcon, devant sa télé, derrière son portable ou son ordinateur aura peut-être fait son choix hier soir (© Mireille Hurlin / L’Echo du Mardi)

Thomas Hirsch : « S’il n’y a pas de majorité au soir du 19 juin, travaillerez-vous ensemble, malgré vos différences, pour soutenir la Nation et le territoire ?

Julien Aubert : «Les élections législatives sont le choix d’un homme ou d’une femme et non d’une étiquette. Il faut voir ce qu’ils ont fait ou veulent faire. Cependant si Emmanuel Macron n’a pas les pleins pouvoirs et s’il est obligé de discuter les textes, comme la réforme des retraites, Les républicains trouveront un point d’équilibre pour le pays.» 

Thomas Hirsch : Comment allez-vous vous y prendre pour ramener les gens vers les urnes et Nupes aura-t-il un avenir au soir du 19 juin ?

Farid Faryssy : «On souhaite inciter les gens à voter via notre programme. Nous voulons que les députés reprennent leur place dans un Parlement véritablement utile. Je pense que c’est  la recomposition de la gauche qui se joue durant ces élections législatives, avec un contrat au gouvernement et une Union populaire. Toutes les conquêtes sociales ont été amenées par la gauche dans notre pays. Nupes sera une majorité de gauche à l’Assemblée.»

Julien Aubert : «Comment voulez-vous faire une transition écologique qui est au cœur de la problématique du pouvoir d’achat et ne pas savoir ce que vous voulez faire sur la transition écologique dont le nucléaire est le principal bateau ?»

Daniel Morin : Vous candidats, toutes étiquettes confondues, choisirez-vous de vous maintenir, quels que soient les cas de figure,  au 2e tour des élections législatives ?

Hervé de Lépinau : «On nous annonce une abstention de 50%.»

Julien Aubert : «C’est à chaque candidat qui se présente devant le peuple, d’en décider personnellement.»

(© Mireille Hurlin / L’Echo du Mardi)

Daniel Morin pour Stanilas Rigault et Hervé de Lépinau, « votre point commun est d’avoir ou d’avoir eu comme suppléante Marion Maréchal-Le Pen. Elle dit qu’elle ne comprend pas pourquoi vous vous tirez des balles dans le pied. Est-ce qu’au second tour vous vous retrouveriez pour vous soutenir ?« 

Stanislas Rigault : « Nous l’avons fait pour les élections présidentielles, Jordan Bardella l’avait aussi donné pour consigne.»

Hervé de Lépinau :  «Au 1er tour on choisit, au second on élimine. Nous aurons capacité à nous retrouver.»

Thomas Hirsch :  «Nous avons des frontières administratives sur le territoire qui ne ressemblent plus à la réalité des bassins de vie. Économiquement et politiquement ne devrions-nous pas nous ouvrir davantage sur le nord-des-Bouches-du-Rhône, vers le Gard Rhodanien, pour arriver à mieux fédérer et voir aboutir des projets ?»

Violaine Richard : «Les frontières administratives sont globalement illisibles pour beaucoup. Les découpages administratifs et électoraux sont issus de calculs compliqués. Oui, travailler ensemble me semble indispensable, c’est aussi un élément de la compréhension de la démocratie.»

Alain de Vecchis de l’Afoc (Association FO des consommateurs) Vaucluse interroge : « Depuis l’installation de l’euro le pouvoir d’achat s’érode chaque année. Aujourd’hui l’inflation atteint +5,2% et l’on prévoit +8% à la fin de cette année. Quelles mesures prendrez-vous face à l’inflation ? Allez-vous indexer les salaires et surtout les retraites sur l’indice de l’inflation ?« 

Stanislas Rigault : «On sort de deux grandes crises, La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Il ne faut pas répondre à ces grandes questions dans l’urgence. Le problème du pouvoir d’achat pré-existait avant ces deux crises. Notre logique ? Taxer moins et baisser les impôts, comme par exemple la CSG pour permettre un 13e mois aux français.»

Hervé de Lépinau : «Nos mesures concrètes ? Nous avons déjà annoncé ramener la TVA sur l’énergie et les carburants de 20 à 5,5%. Nous proposons un panier de 100 produits de base qui seraient dispensés de TVA pour redonner un coup de pouce au pouvoir d’achat. J’observe que nous n’avons jamais payé autant d’impôts. Nous sommes le pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement) le plus taxé et notre pouvoir d’achat ne s’est jamais autant dégradé. La vraie question ? Où va l’argent ? Nous allons retracer le flux de l’argent public pour le savoir.»

Julien Aubert : «Je suis pour l’indexation des retraites et des salaires sur l’inflation, en même temps, il faut être sûr que les entreprises puissent encaisser ces hausses de salaires et obtenir concomitamment des baisses de charges accompagnées. Il faut également restaurer le travail car le pouvoir d’achat est la conséquence du travail, en récompensant ceux qui travaillent, en redonnant de l’attractivité aux secteurs en tension, en faisant un effort sur les rémunérations. Nous devons mener une réflexion plus large sur les revenus d’activé et d’inactivité.

Violaine Richard : «En France l’inflation est de 5,2% c’est trop et beaucoup trop pour les plus modestes, en Allemagne, elle est à 8%. Ce qu’on fera ? Une indexation des retraites sur l’inflation et une retraite minimale à 1 100€. Les modalités ? Le Parlement en débattra.»

Farid Faryssy : «Macron a pris aux français pour redonner aux riches. Nous ? Nous bloquerons les prix de 153 produits de première nécessité, également les carburants. Nous souhaitons instaurer la gratuité des quantités d’eau et d’électricité indispensables à la vie digne et la gratuité des cantines. Pour nos jeunes ? Une allocation autonomie de 1063€ qui est le seuil de pauvreté pour leur permettre d’étudier, un Smic à 1 500€ net et la mise en place d’une conférence sociale pour ré-évaluer les salaires.»

Thomas Hirsch : Logement social, nous avons un dossier départemental avec l’absorption de Vallis Habitat par Grand Delta Habitat

Hervé de Lépinau «Il y a nécessité à loger les gens mais dans la dignité. Le problème des opérateurs du logement social en Vaucluse ? Ils demandent des permis de construire aux communes –merci la loi Elan et l’obligation de construire 25% de logements sociaux- quand, par ailleurs, l’existant est laissé à l’abandon. Avant de prendre des terres agricoles et de consommer de l’espace, consacrons les moyens pour rénover l’existant et je vous garantis que l’existant sera traité en partie et de manière significative.»

(© Mireille Hurlin / L’Echo du Mardi)

Daniel Morin : « Que fait-on de ce projet (Vallis Habitat fusionné avec Grand delta Habitat) ? On le gèle, on le bloque ? On revient en arrière ? On fait des études ?

Hervé de Lépinau : «Il faut en débattre au sein du Conseil Départemental, acteur historique qui risque d’être privé de cette mission. On est sur le problème des masses critiques»

Violaine Richard : «Vous mélangez un sujet national  à un sujet départemental. Le dossier a été géré de façon extrêmement rapide. La concertation est nécessaire.»

Farid Faryssy : «Nous sommes contre car cela supprime le seul acteur public, cela donnerait au privé 1 milliard qui est la valeur des logements de Vallis habitat.» 

Patrick Bourdillon, assistant régulateur au Samu de Vaucluse, centre hospitalier d’Avignon : « Que ferez-vous pour la santé pour faire fonctionner nos établissements cet été ?« 

Stanislas Rigault : «15 000 soignants sont empêchés de travailler parce qu’ils ne sont pas vaccinés. Je me battrais pour que ces personnes puissent, de nouveau, exercer.»

Violaine Richard : « Non, parce que la crise Covid n’est pas terminée.»

Julien Aubert : «J’ai voté contre leur licenciement, je me suis battu contre leur suspension, j’ai signé une tribune demandant leur rétablissement il y a trois mois. L’hôpital public est à bout de souffle avec ce type de décision qui prive, en réalité, une partie du système de santé de professionnels. On n’a pas besoin de plus de rapports pour savoir que les hôpitaux vont mal. Si je devais prendre des mesures ? Sur les gardes de nuit, de week-end, donner plus d’attractivité, augmenter les rémunérations et mettre fin à la maîtrise comptable des dépenses de santé qui a nié la notion de service public.»

Hervé de Lépinau : «Je demande qu’on restaure, dans leur dignité, ces soignants. Les services publics, aujourd’hui, sont dégradés. Il y a 30 ans, il y avait un hôpital dans toutes les villes de province de 30 000 habitants. Il y avait une prise en charge, un maillage territorial qui fonctionnait. Il y a des années, Roselyne Bachelot a décidé d’organiser une techno-structure pour essayer de dégager de la rentabilité à l’hôpital. On en voit le résultat aujourd’hui. Ce qui m’effraie ? Le taux de mortalité infantile repart à la hausse en France et des drames se jouent aux urgences à cause du manque de personnel qui vit une pression insupportable. Nous allons vers le clash de l’hôpital, dont l’équipe Macron porte une très importante responsabilité. Lors de la crise sanitaire la mesure phare de Martin Hirsch a été de continuer à fermer des lits d’hôpitaux.»

Farid Faryssy : «Je suis pour la réintégration des soignants. C’est plus de 100 000 médecins qu’il faut recruter parce qu’il y a les départs à la retraite et la problématique du numerus clausus qui bloque l’accès aux études de médecine. Il faut reconstruire les services d’urgence comme celui de Cavaillon qui ferme. 17 500 lits ont été fermés pendant le Covid. Le Ségur de la santé a été une escroquerie. Contrairement à ce qui a été dit, les salaires des soignants n’ont pas été revalorisés.»

Stanislas Rigault : «Ce que je préconise ? Augmenter de 12% les salaires des aides-soignants et infirmiers, recruter 1 000 médecins salariés, sur les 5 ans à venir, par l’État pour combler les déserts médicaux  et rétablir les gardes obligatoires des médecins ce qui permettrait des permanences en tous lieux.»

Violaine Richard : «En Vaucluse, on a ouvert 19 maisons de la santé. Ça marche très bien. Les médecins sont contents de travailler ensemble, les patients également et la télémédecine y trouve sa place. On peut aussi y accueillir des spécialistes et les personnes âgées peuvent être soignées en proximité.»

Emmanuel Ventura, postier à Avignon : «Quel âge de retraite proposez-vous ? Avec combien d’annuités requises pour une retraite à taux plein et avec quel montant de base ?« 

Farid Faryssy : «Nous souhaitons la retraite à 60 ans, avec 40 annuités. Ce qu’il faut savoir ? A 62 ans, 25% des ouvriers décèdent donc, proposer la retraite à 65 ans, comme le fait Violaine Richard, revient à proposer des retraites pour les morts. Le Conseil d’orientation des retraites ne prévoit pas de difficulté jusqu’en 2070 avec une réserve de 150 milliards d’euros. Nous proposons une augmentation de 0,25% par an du taux de cotisation pour les hauts salaires afin que les bas salaires disposent de 1 500€ net.»

Stanilas Rigault
 : «Nous proposons 64 ans. En 2030 il y aura plus de 2 millions de personnes de plus de 75 ans. S’il y a retraite il y a aussi conditions de vie des retraités. C’est la raison pour laquelle nous voulons construire 400 000 places d’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Nous voulons exonérer de la CSG (Contibution sociale généralisée) des plus petites retraites.»

Hervé de Lépinau : «La retraite à 65 ans est un  moyen déguisé pour réduire les pensions puisqu’il faudra justifier d’avoir accumulé le nombre de trimestres travaillés pour pouvoir bénéficier d’une retraite pleine. Plus vous retardez le départ à la retraite et plus il sera difficile d’accéder à une retraite pleine. Aujourd’hui le parcours professionnel n’est plus celui des 30 glorieuses. On peut avoir eu des périodes de chômage. La solution la plus juste ? Tenir compte des accidents de la vie pour les revaloriser dans la construction d’une carrière.»

Violaine Richard : «On ne touchera pas au nombre d’annuités. Nous augmenterons progressivement l’âge de la retraite jusqu’à 4 mois par an pour arriver à 65 ans. Ce qui est choquant ? Avoir travaillé toute sa vie et ne pas obtenir une retraite digne. Nous préconisons une retraite minimum à 1 100€ comme nous l’avons fait pour les agriculteurs.»

Julien Aubert : «Ce débat sur l’âge de la retraite est stupide. Il sera normal pour une personne qui a commencé très tôt à travailler et qui a eu un métier difficile de partir à 58 ans. De même une personne qui a fait de longues études et qui n’a pas un métier physiquement compliqué peut travailler au-delà de 65 ans. Nous devrions nous focaliser sur le nombre d’annuités de manière à équilibrer le régime. La pénibilité doit venir pondérer le nombre d’annuités, mais ne rentrons pas dans des grilles car nous n’en sortirions pas. Faisons confiance aux médecins pour évaluer l’état de santé de la personne par rapport à son travail. Ce serait plus respectueux et pragmatique que ces usines à gaz.»

Daniel Morin et Thomas Hirsch : « Quel avenir pour l’agriculture, l’installation des jeunes agriculteurs ?« 

Stanislas Rigault : «Il y a 50 ans la France accueillait 4 millions d’agriculteurs, aujourd’hui ils sont 400 000. Nous augmenterons la dotation pour les jeunes agriculteurs. Nous exonèrerons de droit de frais de succession les familles qui veulent transmettre leur patrimoine agraire à leurs enfants. Nous plébiscitons les circuits courts.» 

Vilaine Richard : « Ce qui est fondamental ? Donner aux agriculteurs tous les moyens de produire en allant vers une transition climatique. Nous travaillons sur le plan sécheresse.»

Julien Aubert : «Tout d’abord abroger le zéro artificialisation qui vitrifie la ruralité. Faire de l’écologie ? Oui à condition qu’elle ne tue pas l’agriculture. Éviter le blocage des prix qui ne permet plus aux agriculteurs de vivre.»

Le débat, une initiative France Bleu Vaucluse avec La Provence et France 3 Méditerranée
L’émission radio initiée par France Bleu Vaucluse jeudi 2 juin a été filmée et retransmise en direct depuis le Théâtre du Balcon à Avignon, sur FranceBleuVaucluse.fr et la Provence.com. Aux manettes ? Daniel Morin, rédacteur-en-chef de France Bleu Vaucluse ; Thomas Hirsch directeur départemental de la Provence, en association avec les caméras de France 3 avec Frédérique Poret journaliste France 3 provence-alpes-côte d’azur.

(© Mireille Hurlin / L’Echo du Mardi)


Le nouveau visage de l’Assemblée nationale

Après l’élection présidentielle et la réélection d’Emmanuel Macron, les Français sont de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin prochains pour élire les 577 députés qui siégeront à l’Assemblée nationale et voteront les lois du pays.

Le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique donne une première projection de ce que pourrait être le futur visage du Palais Bourbon. D’après ce sondage réalisé du 5 au 9 mai auprès de plus de 3 000 électeurs, la majorité présidentielle pourrait être aussi imposante que lors de la précédente législature, avec entre 310 et 350 sièges. Lors de son premier mandat en 2017, le parti du président (à l’époque La République en marche) avait remporté la majorité parlementaire avec 306 sièges obtenus.

Le principal changement s’observe à gauche de l’échiquier politique. Regroupés au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), les socialistes, écologistes, communistes et Insoumis pourraient obtenir entre 135 et 165 sièges, contre seulement une soixantaine aujourd’hui. Ce bloc deviendrait alors le premier groupe d’opposition devant Les Républicains, l’UDI et Les Centristes, qui pourraient perdre quant à eux près de la moitié de leurs sièges (entre 50 et 70 sièges, contre un peu plus de cent actuellement). Enfin, le Rassemblement National pourrait obtenir entre 20 et 40 sièges et ainsi constituer un groupe parlementaire.

Un état des lieux de la composition de l’Assemblée nationale en 2020 permet de voir comment les forces politiques ont évolué depuis le précédent mandat.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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