23 avril 2024 |

Ecrit par le 23 avril 2024

La région, sans masque

Hier, le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a désigné son président. Sans surprise, c’est Renaud Muselier qui a été reconduit dans ses fonctions à la tête de la Région Sud.

En dépit de l’heure encore matinale, les dames – élues ou fonctionnaires – à l’aise dans une vêture soignée semblaient s’être préparées pour une agréable ‘Garden party’ estivale. La cérémonie d’investiture de Renaud Muselier s’avançait avec un beau brin d’élégance ‘républicaine’ et de nouveauté au moment de célébrer le verdict des urnes en assemblée plénière du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« 90% des 18-25 ans ne se sont pas allés voter »
Car « la démocratie a parlé », comme le reconnaissait Thierry Mariani lors de son intervention face à la tribune. « Elle le fait désormais à voix basse et, cette fois-ci, elle a murmuré » a commenté le chef de file du Rassemblement national entouré de 38 élus. « C’est un record d’abstention pour des élections régionales » confirme Renaud Muselier, « 90% des 18-25 ans ne se sont pas allés voter ».
Les deux seuls groupes qui s’affronteront au cours de ce mandat de près de 7 ans sont d’accord : la toile de fond de l’action politique s’amorce maintenant sur le sujet de la considération et de l’intérêt des citoyens pour une institution qui a toujours autant de mal à faire partie du paysage, 40 ans après les premières lois de décentralisation. C’est un tournant.

Refondation démocratique
Pas question pour autant de s’entendre. Une heure après avoir revêtu l’écharpe, son président a cependant vu les premiers parlementaires régionaux quitter l’hémicycle et lui tourner le dos.
Le feu aux poudres a été déclenché par les remerciements que Renaud Muselier adressés à Jean-Laurent Felizia (liste EELV, 17% des suffrages du premier tour) « pour son sens des responsabilités, sa confiance, en sacrifiant sa liste pour éviter le pire. »
En partant du constat de cette crise touchant à la fois la participation et la représentation, « nous allons retrouver le sens étymologique de la politique, ce qui concerne les citoyens, la vie de la cité », promet le nouveau président. En assurant « la voix des forces politiques qui se sont retirées de cette élection, en s’appuyant sur un comité représentatif et – ou bien – un organisme dédié ».
Pour cette refondation démocratique, Thierry Mariani plaide en revanche pour « plus de démocratie locale et directe avec l’organisation de référendums ». Il met en garde sur le péril institutionnel d’accorder à l’opposition élue « moins de droits et d’espace qu’à ceux qui ont choisi de priver leurs propres électeurs de représentation au sein de l’assemblée (…) et d’apporter des ‘démonstrations de sectarisme’ à l’égard du rassemblement national affichant une opposition constructive.

Augmentation du budget de la culture de 10%
Avec un peu plus d’élus (84 contre 81), une majorité un peu élargie (10 étiquettes politiques contre 8) et 60% de « nouveaux », le président du Conseil régional a annoncé la création, sur le modèle des numéros directs ou d’urgence, d’un centre d’appel ‘Allo région’. Le site en ligne devra fournir « en trois clics » toutes les informations recherchées. « Déontologue » et « Médiateur » complètent la panoplie de cette institution qui cherche sa proximité dans une modernité revendiquée. Le budget de la culture augmente de 10%, sans doute pour plaire aux jeunes et aux vieux. Les structures politiques et administratives seront prêtes au plus tôt pour être opérationnelles fin juillet : exécutif, commissions, marchés publics. « Courant août, nous lanceront les Etats généraux de la relance », annonce Renaud Muselier. Le blason sera – espère-t-on – redoré auprès d’un électeur-consommateur auquel une promesse pragmatique est faite.

Premières mesures et objectifs économiques
Il faudrait en effet aboutir, au cours des 6 prochaines années, à une région « sans masque, apaisée et prospère ». Sans charges supplémentaires, il faudra aller décrocher 10 milliards de fonds européens et mobiliser les 5 milliards de crédit d’Etat sur les Contrats d’avenir en allant le plus vite possible. D’un côté, « le robinet va finir par se tarir, ce qui nous oblige à prendre toutes les opportunités ». De l’autre, « on devra éviter le confinement par tous les moyens, si par malheur une quatrième vague de coronavirus devait arriver ».

Dans ce cortège d’urgences, le conseil régional a annoncé ses premières mesures budgétaires :

– 10M€ pour les polices municipales dès que sera signée la convention avec le ministère de l’Intérieur permettant ce type d’abondement

– 100M€ pour le projet ‘zéro rideau fermé’

– 1 milliard pour rénover et construire des lycées.

A plus long terme, le plan climat est réaffirmé autour de deux objectifs principaux : être la première région ‘neutre en carbone’ et autonome pour la gestion des déchets en 2030.

L ’ensemble des conseillers régionaux (crédit : Claude Almodovar).

La liste du nouvel exécutif régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur
Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

1. Christian ESTROSI, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur
Président délégué aux Grands événements, aux Relations Internationales et à la Francophonie

2. Chantal EYMEOUD, Maire d’Embrun, Présidente de la Communauté de Communes Serre-Ponçon
Deuxième Vice-Présidente, en charge du Plan Montagne et des Affaires européennes

3. François DE CANSON, Maire de La-Londe-Les-Maures, Président de la Communauté de Communes Méditerranée Porte des Maures
Troisième Vice-Président, en charge du développement économique, de l’attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs

4. Sophie JOISSAINS, Adjointe au Maire d’Aix-en-Provence, Vice-Présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence
Quatrième Vice-Présidente, en charge de la Culture

5. David GEHANT, Maire de Forcalquier, Président de la Communauté de Communes Pays de Forcalquier – Montagne de Lure
Cinquième Vice-Président, en charge de l’aménagement du territoire, de l’aide aux communes et aux intercommunalités

6. Bénédicte MARTIN
Sixième Vice-Présidente, en charge de l’Agriculture, de la viticulture, de la ruralité et du terroir

7. Jean-Pierre COLIN, Premier Adjoint au Maire de la Seyne sur Mer, Vice-Président de Toulon Provence Méditerranée
Septième Vice-Président, en charge des Finances et des partenariats de coopération

8. Véronique BORRE
Huitième Vice-Présidente, en charge de la Sécurité, de la défense, du soutien aux forces de l’ordre et de l’innovation pour une région apaisée

9. Nicolas ISNARD, Maire de Salon-de-Provence, Vice-Président de la Métropole Aix-Marseille Provence, Président du Conseil de territoire du Pays Salonais
Neuvième Vice-Président en charge de la Formation professionnelle et de la politique de l’emploi

10. Marie-Florence BULTEAU-RAMBAUD
Dixième Vice-Présidente en charge de l’Education, des Lycées, de l’orientation et de l’apprentissage

11. Serge AMAR, Adjoint au Maire d’Antibes
Onzième Vice-Président en charge de l’Artisanat, du Commerce et des TPE-PME

12. Virginie PIN, Adjointe au Maire de Toulon
Douzième Vice-Présidente en charge de l’Art de vivre en Provence-Alpes-Côte d’Azur, du patrimoine et des traditions

13. Jean-Pierre SERRUS, Maire de La Roque d’Anthéron
Treizième Vice-Président en charge des transports et de la mobilité durable

14. Jacqueline BOUYAC, 1ère adjointe au Maire de Carpentras, Présidente de la Communauté d’agglomération du Comtat Venaissin
Quatorzième Vice-Présidente en charge du renouveau démocratique, de la participation citoyenne et du renforcement des services publics

15. Ludovic PERNEY, Conseiller d’arrondissement de Marseille
Quinzième Vice-Président en charge de la Jeunesse, des Sports et de la vie étudiante

CONSEILLERS SPECIAUX
Georges LEONETTI, Conseiller régional spécial en charge de la santé, de la lutte contre la pandémie, de l’enseignement supérieur et de la recherche

Sabrina ROUBACHE, Conseillère régionale spéciale en charge des grandes causes régionales : lutte contre les violences faites aux femmes et lutte contre le harcèlement scolaire

COMMISSION D’ETUDE ET DE TRAVAIL
Commission Tourisme : Présidente : Sophie VAGINAY
Commission Transports et Ports : Jean-François PERILHOU
Commission Politique de la formation et de l’emploi : Mohamed MAHALI
Commission Lycées et Orientation : Claude ALEMAGNA
Commission Santé, Handicap, Enseignement supérieur, recherche : Josy CHAMBON
Commission Sécurité – Défense : Aurore BRUNA
Commission Entreprises – Artisanat et commerce – Economie sociale et solidaire, économie circulaire : Isabelle SAVON
Commission Biodiversité, mer et littoral, Parcs Naturels Régionaux, Risques – Préparation du Congrès mondial de la nature : Christophe MADROLLE
Commission développement économique et digital, Industrie, export et attractivité : Bernard KLEYNHOFF
Commission Finances, administration générale et ressources humaines : Alexandre DORIOL
Commission Transition énergétique, stratégie des déchets, Qualité de l’air : Anne CLAUDIUS-PETIT
Commission Sport, Préparation des JO 2024 : Hervé LIBERMAN
Commission Jeunesse, vie étudiante et lien intergénérationnel : Bruno GENZANA
Commission Formations Sanitaires et Sociales : Bertrand MAS-FRAISSINET
Commission Patrimoine, traditions et langues régionales : Jean-Pierre RICHARD
Commission Transition numérique des entreprises et des territoires, Aménagement, Economie numérique : Françoise BRUNETEAUX
Commission Territoires de coopération – Méditerranée du Futur : Marion BAREILLE
Commission Lutte contre les inégalités, Solidarités, Défense des droits des femmes : Jennifer SALLES-BARBOSA
Commission Rayonnement Culturel : Richard GALY
Commission Europe, préparation de la présidence française de l’Union européenne : Magali ALTOUNIAN
Commission Agriculture, Ruralité, Elevage et Forêt : Jean-Paul DAVID
Commission Massif Alpin : Colette FABRON


La région, sans masque

Suite aux résultats du premier tour des élections régionales et départementales, Cécile Helle, maire d’Avignon, appelle à faire barrage aux candidats du Rassemblement national (RN) au Département ainsi qu’en région.

« Plus que jamais, au sein de nos territoires, en ces temps difficiles, les valeurs républicaines doivent triompher partout, explique-t-elle. Dès lors, j’attends la même responsabilité des forces républicaines pour faire barrage aux idées et aux candidats du Rassemblement national dans tous les cantons du département du Vaucluse.
« Dans les trois cantons d’Avignon, j’appelle chacune et chacun à opérer, en toute responsabilité, le choix de la démocratie, de la solidarité et de la fraternité. Face à la menace du Rassemblement national, il faut sans hésitation soutenir les candidats de la gauche citoyenne, écologique et sociale pour qui la solidarité envers les plus fragiles reste au cœur des valeurs républicaines », poursuit-elle tout en regrettant « une si faible participation ».

Désintérêt pour la chose publique
Candidate sortante malheureuse dans le canton 1 de la cité des papes, Darida Belaïdi en froid avec Cécile Helle, dresse pourtant le même constat et appelle, « en tant que femme de gauche fidèle à mes valeurs », les électeurs à se mobiliser pour faire barrage à l’extrême-droite dimanche prochain.
Pour autant, cette dernière fait remarquer que « le binôme qui revendiquait le soutien de tout l’appareil municipal n’est pas parvenu à se qualifier non plus ».
« A nous de regarder et assumer avec humilité cet échec collectif et trouver les solutions durables pour y remédier », avance-t-elle pour expliquer ces résultats ainsi que « le niveau d’abstention particulièrement fort, signe du désintérêt croissant des citoyens pour la chose publique ».

Appel entendu en région
De son côté, la maire d’Avignon a également porté le même message de mobilisation pour les régionales.
« S’agissant des élections régionales, pour les mêmes raisons, et pour que notre Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ne devienne pas la première Région de France à porter les sombres couleurs du Rassemblement national, je lance un appel à la raison et à la responsabilité à Jean-Laurent Felizia afin qu’il retire sa liste dans la perspective d’un second tour qui s’annonce à risques. »
Un appel entendu puisque le chef de file écologiste de l’union de la gauche en Provence-Alpes-Côte d’Azur vient d’annoncer le retrait de sa liste, laissant la place à un duel au second tour des régionales entre le sortant LR Renaud Muselier et Thierry Mariani pour le RN. Après le désistement de la liste de Christophe Castaner lors du précédent scrutin en 2015, ce sera donc la seconde fois que ‘le peuple de gauche’ disparaîtra de l’hémicycle régional.
Un retrait salué par Renaud Muselier, qui « répond de façon courageuse et claire à l’exigence de rassemblement face à l’extrême-droite. Je mesure à quel point cette décision constitue un sacrifice pour Jean-Laurent Felizia comme pour l’ensemble de ses colistiers, ainsi que pour les familles politiques dont il a l’honneur de porter les étendards, poursuit le président sortant du Conseil régional. Quand on s’engage dans une campagne électorale, on y met tout son cœur, on y place ses espérances, ses valeurs et ses projets. Pour avoir débattu avec lui à deux reprises, je sais qu’il a agi en conscience et que c’est un homme de valeur. »


La région, sans masque

Les Régionales d’abord. Une abstention historique de 66,28% et finalement, une triangulaire qui se profile en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Donné largement vainqueur par les sondeurs, Thierry Mariani (RN) arrive en tête (36,38%) devant Renaud Muselier (LR) avec 31,91% des voix, 3e : Jean-Laurent Félizia (Rassemblement Ecologique & Social) 16,89%. Venu au Pontet, devant plus de 70 journalistes et envoyés spéciaux radio, TV, presse écrite rassemblés au stade de Fargues, le candidat vauclusien du RN ne cache pas sa déception : « Vous êtes des milliers à vouloir que ça change dans ce pays et vous n’allez même pas voter. Si vous vous abstenez, c’est le candidat de Macron (Muselier) qui va être élu, prenez vos responsabilités, ne laissez personne décider à votre place, votez ». Même son de cloche chez la présidente du RN, Marine Le Pen: « C’est un véritable désastre civique » et elle demande un ‘sursaut’ à ses militants.

« Je n’ai jamais cru aux sondages. »

Renaud Muselier

Tout sourire en revanche, le LR Renaud Muselier apparaît à la tribune puisque ‘seulement’ 4,47% des voix le séparent du leader du 1er tour : « Je n’ai jamais cru aux sondages qui nous plaçaient 10 points derrière le RN. Je sais ce que nous avons vécu, ensemble, dans le Sud avec la crise sanitaire. Nous avons tous été solidaires, des hommes et des femmes qui préfèrent des blocs d’amour à des blocs de haine. »
Troisième larron, Jean-Laurent Félizia qui compte bien ne pas rester inerte pour le second tour. Point de vue que partage sa tête de liste en Vaucluse Jean-Pierre Cervantès : « Pendant 6 ans, il n’y a eu aucun élu de gauche ou écologiste à la Région à Marseille. Cela nous a traumatisés. Le peuple de gauche existe, il n’est pas question de rester couchés et de recommencer à être les supplétifs de la droite ». Mais du côté des états-majors parisiens (EELV, PCF, PS) on ne l’entend pas forcément de cette oreille. On pourrait demander à Jean-Laurent Félizia de se retirer, comme Christophe Castaner l’avait fait sur injonction de Manuel Valls et de Jean-Christophe Cambadélis en 2015. Fin du suspense demain mardi à 18h avec le dépôt des listes en Préfecture.

« Le peuple de gauche existe. »

Pierre Cervantès

Pour les départementales : 2 Vauclusiens sur 3 ne se sont pas rendus dans leur bureau de vote, aucun des 34 candidats n’a été élu au soir du 1er tour. Pas même le maire RN du Pontet, Joris Hébrard malgré ses 59,83% en binôme avec Danielle Brun face au duo de gauche Philippe Pascal-Fabienne Véra (40,17%), il devra revenir en deuxième semaine, faute de quorum (65,99% d’abstentions)… Ce qui agace le candidat RN : « Notre score, bien que positif, a le goût de la défaite. C’est à cause de la défiance instillée par le gouvernement Macron depuis des mois. Les Français en ont marre, du coup ils ne se mobilisent pas. Je vais passer toute la semaine à quadriller mon canton pour les convaincre d’aller voter. »

« Les Français en ont marre, du coup ils ne se mobilisent pas. »

Joris Hébrard

Autres primes aux sortants à Pertuis pour le duo Jean-François Lovisolo (Union de la Gauche) – Noëlle Trinquier (EELV) : 45,77% en ballotage favorable devant le RN (22,49%). A Sorgues où le maire LR Thierry Lagneau totalise 49,69 des suffrages et devance de plus d’un millier de voix le RN (35,59%). A l’Isle sur la Sorgue, le maire et conseiller départemental sortant Jean-Pierre Gonvalvez (LR) est en tête (40,75%) devant le binôme RN (29,74). A Carpentras, l’élu RN Hervé de Lépinau sort renforcé du 1er tour (41,89%) devant l’ancien maire de gauche Francis Adolphe (21,44%). A Cheval Blanc on se dirige vers la réélection de Suzanne Bouchet et Chritian Mounier (LR) qui ont recueilli 40,50% des suffrages devant l’union de la gauche (30%), le RN n’a pas pu se qualifier pour le second tour. A Apt, c’est la maire et conseillère départementale LR, Dominique Santoni qui vire en tête (33,69%) devant le maire DVD de Gordes, Richard Kitaëff (27,68%). Autre duel fratricide à Orange où le fils du maire, Yann Bompard, élu sortant arrive de justesse en tête (30,51%) avec sa liste Ligue du Sud devant le frontiste André-Yves Beck (28,45%) qui était chef de cabinet du même Jacques Bompard…

Situations plus délicates
Il y a des cantons où les sortants sont en situation délicate comme à Vaison, fief de l’ancien président socialiste du Conseil Général, Claude Haut. En 2015, Sophie Rigaut l’avait emporté devant le frontiste Philippe de Bauregard. Cette fois, les rôles sont inversés, avec les mêmes adversaires, le RN arrive en tête (31,57%) devant la gauche (29,61%). A Cavaillon, le sénateur et élu départemental LR Jean-Baptiste Blanc, en binôme avec Elisabeth Amoros (38,66%), arrive derrière le duo RN Bénédicte Auzanot-Jean-Pierre Peyrard (44,37%). Dans le canton 3 d’Avignon, le sortant, le communiste André Castelli recueille moins de 40% derrière la RN Anne-Sophie Rigault qui vire en tête du 1er tour avec 46,9%. Dans le canton de Pernes, le sortant divers gauche Max Raspail totalise 26,27% des suffrages en arrivant derrière le RN qui pointe à 32,25%. Dans le canton de Valréas, la sortante LR Corinne Corinne Testud-Robert n’affiche que 28,26% derrière le RN Damien Broc (33,23%). Enfin à Monteux où le RN Rémy Rayé ne se représentait pas, c’est un autre lepéniste, Jean-Claude Ober (38,79%) qui est en tête devant le maire communiste d’Entraigues Guy Moureau (25,78%).

Ceux qui sont sortis
Et enfin, il y a les sortants sortis dès le 1er tour, comme dans le 1er canton d’Avignon où l’élu de La REM, Alain Moretti (16,32%) a été battu et laissera sa place au vainqueur du duel Paul Ruat (RN)-Samir Allel (UDG), 32,35% contre 25,41%. Mais aussi la pugnace Darida Bélaïdi (DVG) qui s’est battue pendant 6 ans pour les habitants de la Rocade notamment, mais qui a recueilli seulement 9,65% des voix. Même scénario dans le 2e canton où l’écologiste Sylvain Jordanoff s’en va (3,83%) et laisse la place aux 2 binômes encore en lice pour le second tour : les RN Jean-François Mattéi-Carole Montagnac (28,88%) et les DVG Laurence Lefèvre-Fabrice Martinez Tocabens (23,32). Enfin, à Bollène, une sortie remarquée celle de Marie-Claude Bompard, déjà éjectée de la mairie aux Municipales. Et c’est le même homme, le socialiste Anthony Zilio qui la devance avec 50,77% des voix contre 22,32%. Il est en ballotage favorable devant le RN (26,91%) pour obtenir un fauteuil dans l’hémicycle du Conseil Départemental, Rue Viala lors de la 1ère séance de la nouvelle mandature, le 1er juillet prochain…
Espérons que dimanche 27 juin, pour le second tour, la participation sera meilleure pour que les élus aient une réelle légitimité.


La région, sans masque

Avec l’annonce de la candidature de Renaud Muselier aux prochaines élections régionales, le président sortant de Provence-Alpes-Côte d’Azur vient d’officialiser son duel avec Thierry Mariani. Un face à face avec le candidat RN qui prend des allures de guerre fratricide tant la trajectoire des deux anciens jeunes RPR est opposée aujourd’hui.

Ils ont presque le même âge (9 mois d’écart, Thierry Mariani est né en août 58, Renaud Muselier en mai 1959) et ils ont biberonné ensemble au gaullisme. Thierry Mariani, plus jeune conseiller général de Vaucluse à 30 ans, Renaud Muselier membre du Conseil National du RPR dès 1987.
Ils ont cheminé ensemble pendant des décennies. Mariani maire de Valréas pendant 16 ans, président des Chorégies d’Orange pendant 20 ans, député, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, ministre des Transports du gouvernement Fillon en 2010. Muselier, 1er adjoint de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille, conseiller général, député, vice-président du groupe RPR à l’Assemblé Nationale, secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères dans le gouvernement Raffarin, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2017 après le départ de Christian Estrosi.

Un rempart au FN avant de rejoindre le RN
Si Renaud Muselier est resté ancré dans le parti gaulliste, Thierry Mariani qui s’est -dit-il – « battu bec et ongles contre le maire frontiste Jacques Bompard pendant des années », se présentant même comme « un rempart au FN » dans le Haut-Vaucluse autour d’Orange, a tourné casaque en 2019, rejoignant Marine Le Pen et décrochant un mandat de député européen du RN.
A deux mois de l’échéance des Régionales fin-juin, Thierry Mariani a annoncé sa candidature à la tête d’une liste RN, Renaud Muselier, lui, est à la manœuvre, jour et nuit, sans rien lâcher, au service de ses concitoyens, pendant la crise du coronavirus. Mais il a annoncé « tendre la main à toutes les compétences, à ouvrir les bras aux écologistes raisonnables, aux frontistes repentis et aux membres de la majorité gouvernementale » comme Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, actuelle candidate la REM en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il ajoute : « L’important est d’additionner les talents. J’ai un bon bilan comme président de la région, et je souhaite continuer avec un bon programme, un ‘PCR’ (comme le désormais fameux test Covid) ‘ Programme – Compétence – République’ pour la Région Sud ». Et ce « Bébé Chirac » comme il se définit lui-même et tacle au passage son futur adversaire aux Régionales : « A l’époque, on était côte à côte aux Jeunes RPR, Thierry Mariani était le meilleur candidat contre le Front National dans le Vaucluse, mais depuis, il connaît une dérive totalitaire, il est allé chez Saddam Hussein en Irak, chez Bachar el Assad en Syrie ».

Le FN déjà en tête en 2015
Un sondage donnerait Mariani devant Muselier (31% contre 29%). Et il faut se souvenir qu’en 2015, c’est Marion Maréchal Le Pen (FN), alors benjamine du Palais Bourbon à 22 ans, qui était arrivée en tête au 1er tour dans la région (40,6%), devant l’UMP Christian Estrosi (26,5%), 3e le PS Christophe Castaner (16,6%) qui s’est retiré au soir du 1er tour… Dans le Vaucluse, la petite-fille du créateur du FN avait même recueilli 44,22% des suffrages devant le LR ‘bleu lavande’ Julien Aubert (17,94%). Au second tour, face à l’arc républicain, Christian Estrosi se retrouvait élu avec 54,78% des voix, Marion Maréchal battue avec 45,22% des suffrages et plus aucun élu socialiste à la région. Elle avait pourtant été de 1998 à 2015, pendant deux mandatures, présidée par Michel Vauzelle, l’ancien Garde des Sceaux de François Mitterrand…
La commission d’investiture LR doit se prononcer le 17 mai sur cet appel lancé à la REM. Renaud Muselier annonce avoir déjà en sa possession l’aval des présidents LR des 3 grandes Métropoles de la Région Sud (Martine Vassal / Marseille -Provence, Hubert Falco / Toulon et Eric Ciotti / Nice). Mais le député vauclusien Julien Aubert rejette cette possibilité et prévient qu’il renoncerait à être tête de liste dans le Vaucluse si cette alliance avec la majorité gouvernementale aboutissait.
Thierry Mariani a affirmé récemment « ne pas entamer une carrière de girouette à 60 ans ». Après avoir passé 40 ans au sein du parti gaulliste puis migré vers le RN, le 20 juin, pour le 1er tour il va donc se retrouver face au petit-fils de l’Amiral Muselier, qui avait participé aux Forces Françaises Libres sous de Gaulle.

Renaud Muselier et Thierry Mariani se connaissent très bien depuis les années 1980. Ils ont notamment occupé des postes à responsabilité au sein des Jeunes RPR où ils ont participé à l’organisation des premières journées d’été du mouvement qui s’étaient déroulée en 1983 à Avignon en présence de Jacques Chirac.

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