3 août 2025 |

Ecrit par le 3 août 2025

Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

Née en 1963, l’entreprise Atelier de la Boiserie incarne aujourd’hui, grâce à son savoir-faire, l’excellence artisanale française à travers le monde. Ce savoir-faire est notamment mis en pratique à Gargas, où se trouve l’atelier de production qui vient de se doter de 1 200m² supplémentaires pour poursuivre le développement de l’entreprise.

Atelier de la Boiserie, c’est la fusion d’un atelier d’ébénisterie et de marqueterie à Paris et de l’entreprise de menuiserie Boiseries et Décorations en Vaucluse. Aujourd’hui, ils ne forment plus qu’une seule entité qui, depuis 13 ans, fait partie du groupe Ateliers de France regroupant une cinquantaine d’entreprises au service du patrimoine et du luxe.

Labellisé ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’, Atelier de la Boiserie compte trois antennes, dont une à Paris et une à Lausanne en Suisse. Mais c’est à Gargas que tout se joue. Dans ce petit village de quelque 3 000 habitants, cette entreprise au rayonnement international fabrique et restaure des boiseries du monde entier, que ce soit pour des clients privés, ou encore des marchés publics comme les châteaux ou les églises qui appartiennent à l’État. Et c’est sous la régie de Pierre-Baptiste Hervé, directeur production à Gargas, que la magie opère, du bureau d’étude à la finition, en passant par la fabrication, l’emballage, les usinages, l’assemblage…

Pierre-Baptiste Hervé, directeur production de l’entreprise Atelier de la Boiserie. ©Vanessa Arnal-Laugier / L’Echo du Mardi

Du Palais des Papes à Notre-Dame-de-Paris

Atelier de la Boiserie travaille aussi bien sur des projets locaux que nationaux ou internationaux. Suite à l’incendie dévastateur qui a touché la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, c’est au savoir-faire de l’atelier de menuiserie de Gargas qu’on a dû faire appel afin de déplomber les éléments de bois. « Tout le monde travaillait en condition plomb, avec les combinaisons et les masques à assistance respiratoire, et il fallait sortir toutes les deux heures pour changer les équipements », explique le directeur production.

« C’est très important pour nous de participer à la préservation de notre patrimoine. Et c’est d’autant plus important pour nos apprentis car c’est très formateur. »

Pierre-Baptiste Hervé

L’entreprise a aussi travaillé sur d’autres chantiers d’envergure comme le Château de Versailles. Plus récemment, l’atelier de Gargas a travaillé sur des projets un peu plus proches comme la restauration des menuiseries du Palais des Papes, le théâtre de Tarascon, etc. « En ce moment on travaille sur le collège Mignet, à Aix-en-Provence, où il y a plus de 700 fenêtres à restaurer et une partie à refaire à neuf », ajoute Pierre-Baptiste.

Des marchés publics et privés

Si les marchés publics font partie intégrante du travail que fournit l’atelier gargassien, ce sont les marchés privés qui représentent le plus gros de sa production. « Les trois quarts de nos clients sont des marchés privés, affirme Pierre-Baptiste. On travaille pour les décorateurs, des designers, ou encore des architectes intérieurs. »

Et ces demandes privées viennent du monde entier. C’est pourquoi l’entreprise a créé son antenne à Lausanne il y a six ans, afin de développer le marché en Suisse. Tout récemment, Atelier de la Boiserie s’est aussi implanté aux États-Unis où il y a une forte demande du Made in France. « C’est à Gargas que toute la production se fait », ajoute le directeur production.

« Gargas, c’est le nerf de la guerre »

Installé sur un site d’environ 4 hectares, l’antenne de Gargas compte 4 000m² de locaux dédiés à la production où bon nombre des salariés de l’entreprise opèrent. Le terrain compte aussi 2 000m² de locaux annexes avec un showroom, un lieu de stockage, un atelier de ferronerie et un de restauration. « On est un peu plus de 50 dans l’atelier, du bureau d’études jusqu’au produit fini », affirme Pierre-Baptiste.

L’atelier de Gargas travaille sur divers projets qui peuvent prendre un mois comme plusieurs années selon l’ampleur. Et ce sont ses équipes qui font tout de A à Z, du chiffrage des projets jusqu’à la livraison et la pose des menuiseries, en passant par le dessin des plans, la découpe des planches, l’assemblage, le ponçage, ou encore la finition.

Une extension pour développer l’entreprise

En 2021, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élevait à 12M€. Aujourd’hui, il a quasiment triplé et a atteint 30M€. « C’est pour cette raison qu’on a fait cette extension d’atelier et on projette de pousser encore les murs à Gargas », développe Pierre-Baptiste. En effet, l’atelier de production vient de se doter de 1 200m² supplémentaires, qui ont été inaugurés à la fin du mois de juin.

Ce nouvel espace est réservé à la finition et à la logistique. « On commençait à se marcher dessus dans l’atelier car on est de plus en plus nombreux », explique le directeur production. Ainsi, les objectifs sont clairs, Atelier de la Boiserie souhaite continuer à se développer et à croître, à embaucher, mais aussi à former la jeune génération.

La transmission au cœur de l’atelier

Aujourd’hui, Atelier de la Boiserie compte 17 apprentis, sur un total de 110 salariés. La transmission et la formation des jeunes sont au cœur des préoccupations de l’entreprise qui collabore avec l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France qui est notamment implantée à Carpentras, mais aussi la Fédération compagnonnique de Marseille. L’entreprise est aussi proche de l’École Supérieure d’Ébénisterie d’Avignon, située au Thor. L’objectif final étant de susciter l’envie auprès des jeunes de rester dans l’entreprise suite à leur apprentissage.

« On compte pas mal de jeunes, mais aussi de personnes en reconversion. Les métiers manuels sont de moins en moins dévalorisés, notamment avec le Covid qui a poussé les Français à vouloir faire un métier hors des bureaux. »

Pierre-Baptiste Hervé

« L’idée, c’est de travailler sur des super projets, des projets assez techniques, complexes ou patrimoniaux pour qu’ils se plaisent chez nous, qu’ils apprennent énormément, et qu’ils aient envie de rester », déclare Pierre-Baptiste. Le directeur production met d’ailleurs à disposition des apprentis les locaux les samedis afin qu’ils s’exercent et se perfectionnent s’ils le souhaitent.

Atelier de la Boiserie, champion de la RSE ?

Si l’entreprise souhaite que les apprentis se sentent bien pour qu’ils choisissent d’y rester après leur formation, c’est aussi le cas pour les salariés. « C’est très important pour nous d’attirer de nouveaux salariés et de les garder, que ce soit grâce à la renommée de l’entreprise et à son savoir-faire, mais aussi en termes de bien-être au travail », ajoute Pierre-Baptiste. Ainsi, Atelier de la Boiserie organise plusieurs événements extra-entreprise tout au long de l’année, les salariés ont un accès illimité à une salle de sport et une salle de musique sur le site pendant leur temps de pause ou après leur journée de travail. Et bientôt, ils auront un réel espace avec vestiaire, piscine, babyfoot, etc.

La politique environnementale, aussi, est primordiale pour l’entreprise qui source du bois venant de forêts labellisées. Atelier de la Boiserie met en place divers processus pour limiter ses déchets comme la réutilisation des chutes de bois pour chauffer l’atelier, ou bien le broyage du bois qui ne peut pas servir à chauffer afin d’en faire des pellets et des copeaux pour les jardiniers et paysagistes. L’entreprise donne aussi ses copeaux à des partenaires comme l’Insane Festival afin qu’ils fassent leurs toilettes sèches. Atelier de la Boiserie a aussi investi dans un recycleur de solvant pour transformer tous ses déchets liquides à base de solvant en diluant qui est pur à quasiment 100%, et qui peut être utilisé pour diluer les teintes, pour les vernis, ou encore pour nettoyer les outils. Enfin, ce sont 800m² de panneaux photovoltaïques qui recouvrent la toiture de l’atelier de Gargas, et qui permettent de réduire la facture de 40%. Ainsi, Atelier de la Boiserie mise sur sa politique RSE tout comme sur son savoir-faire pour attirer salariés et apprentis.

L’équipe de Gargas. ©Atelier de la Boiserie

Une Entreprise du Patrimoine Vivant

Son savoir-faire, il a été récompensé par l’obtention du label ‘Entreprise du Patrimoine Vivant’. Depuis 2017, Atelier de la Boiserie est reconnu par l’État français parmi les entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence qui participent au rayonnement international du Made in France.

« Ce label, c’est une garantie, un gage de qualité pour nos clients, et c’est aussi pour nous une fierté parce que c’est un savoir-faire qu’on fait perdurer. »

Pierre-Baptiste Hervé

Cela fait donc d’Atelier de la Boiserie la 6e Entreprise du Patrimoine Vivant du Pays d’Apt aux côtés de la Lustrerie Mathieu, la Société des Ocres de France, Aptunion, Blachère Illumination, et Art & Rénovation.


Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

Héritier d’un savoir-faire dans la chaudronnerie plus que centenaire, Théus Industries, s’est spécialisée dans la fabrication de cheminées d’exception. Dessinées par l’artiste Dominique Imbert, ses créations, sont mondialement connues. Théus Industries est aujourd’hui labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant » une reconnaissance que l’entreprise cavaillonnaise escompte bien mettre à profit pour développer ses activités.

Il y a des objets qui sont iconiques et indémodables. Les cheminées Focus et en particulier la fameuse Gyrofocus (cheminée suspendue pivotante en forme de galet), appartient au club très limité des objets faisant partie de l’histoire du design. Crée par Dominique Imbert en 1968, la Gyrofocus a eu les honneurs du musée Guggenheim de New-York. Depuis de nombreux autres modèles ont été créé. Chaque année, Théus Industries fabrique 2 500 cheminées, dont 70 % pour l’export (Europe principalement). Fabriquées à la main par des artisans chaudronniers passionnés, les cheminées Focus ont su rester depuis plus de 50 ans, à la pointe du design et de la technologie. Elles ont su notamment s’adapter aux dernières règles européennes : obligation de fermeture des foyers, nouveaux critères de performance énergétiques…

Aujourd’hui ce travail est distingué par l’obtention du très convoité label Entreprise du Patrimoine Vivant. En France, seul un millier d’entreprises bénéficient de cette distinction. « Ce label c’est la reconnaissance de notre volonté d’excellence » souligne Mathieu Gritti, l’un des dirigeants. Mais l’obtention de cette distinction n’a pas été un chemin facile, le dossier était en attente du côté de la préfecture depuis presque 2 ans et c’est l’intervention de Gérard Daudet, le maire de Cavaillon qui a permis de faire avancer les choses.

« L’humain en premier »

Cette distinction ne récompense pas seulement la créativité et l’excellence des produits de l’entreprise. Les dirigeants y voient aussi la reconnaissance du travail accompli dans le domaine des ressources humaines. A son arrivée à la tête de l’entreprise, Mathieu Gritti, cet ancien diplômé de l’école des Mines d’Alès, a totalement revu l’organisation de la production en privilégiant l’humain. Tous les postes de travail et leur ergonomie ont été pensé avec ceux qui les utilisent. Ici, pas de travail à la chaîne ou de cadences à tenir, dictés par un « process informatisé ». L’humain en premier. La qualité d’exécution et le confort de travail y sont privilégiés. Résultats de cette politique : une quasi absence de turn-over, une production de haute qualité et des salariés satisfaits de leurs conditions de travail.

Remise du label « Entreprise du Patrimoine Vivant »

« Cette labélisation c’est aussi une fierté pour l’entreprise et ses collaborateurs » précise Sophie Kirnidis la directrice du site de Cavaillon. « C’est aussi un moyen de développer l’attractivité de l’entreprise notamment dans la recherche de nouveaux talents ou la formation d’apprentis » ajoute-t-elle. Cette labélisation a ainsi permis de créer des liens avec les Compagnons du Devoir, une autre école de l’excellence.

« Nous nous devons de compenser ce que nous prélevons et nous nous devons de limiter nos impacts sur l’environnement »

L’entreprise qui par ses produits s’est installée dans une démarche d’économie de l’énergie se devait aussi d’être vertueuse pour elle-même et en particulier dans sa propre consommation d’énergie. « Rapidement nous avons pris conscience de l’importance de cette question » précise Mathieu Gritti. « Nous nous devons de compenser ce que nous prélevons sur le réseau électrique, et nous nous devons de limiter nos impacts sur l’environnement » ajoute-t-il. Ainsi, l’été dernier, Théus Industries s’est équipé de panneaux photovoltaïques.

Le site de Cavaillon

Avec 700 panneaux sur une surface de 2 400 M2 l’entreprise couvre aujourd’hui en moyenne annuelle 64 % de ses besoins. Une belle performance. L’investissement de 400 K€ sera remboursé en moins de 5 ans. Il a été financé pour part essentielle par un emprunt bancaire avec l’apport d’une subvention de 51 932 € de la région PACA dans le cadre du programme Solaire Ready. Cet apport a permis le financement des travaux de consolidation de la toiture du bâtiment d’accueil des panneaux. « Notre banque nous a suivi assez facilement car l’investissement est immédiatement rentable » complète Sophie Kirnidis.

« Nous ne pouvions pas nous en remettre qu’aux seuls vendeurs de solutions techniques »

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien du réseau des entreprises LSE (Luberon Sorgues Entreprendre). Et tout a commencé lors d’une réunion de ce réseau où était évoqué le sujet de l’énergie et en particulier du possible manque d’électricité en amont de l’hiver 2022. Ce fût le début d’une prise de conscience reconnaît Mathieu Gritti. « Et une panne d’un transformateur électrique d’Enedis, privant l’entreprise d’énergie pendant 48 heures, a fini par convaincre d’avancer sur des solutions alternatives » précise-t-il. Sous l’égide du réseau LSE, 6 entreprises, dont Théus Industries, ont travaillé ensemble sur l’installation de moyens de productions électriques qui leur soient propres. Ils ont pu partager leurs projets et l’intervention d’un consultant extérieur. « Nous ne pouvions pas nous en remettre qu’aux seuls vendeurs de solutions techniques » confie Mathieu Gritti. Un référant énergie a été nommé dans l’entreprise il a assuré toutes les phases de la mise en œuvre du projet. « On y a gagné en temps et en sérénité » avoue Sophie Kirnidis.

L’équipe de Theus Industrie

Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

L’Entreprise du patrimoine vivant (EPV) basée à Carpentras va participer l’exposition ‘Fabriqué en France’ qui se tiendra à l’Elysée les 1er et 2 juillet 2023.

Après deux entreprises de Pertuis, Pellenc en 2020, puis Watt & Well en 2021 ce sont les Conserves Guintrand qui ont été sélectionné parmi 2 452 dossiers pour participer à la 3e édition de ‘La grande exposition du fabriqué en France’ qui se déroulera ce week-end au palais de l’Elysée.
A cette occasion, plus d’une centaine d’entreprises verront leurs produits exposés avec, cette année, une attention plus spécifique pour celles « qui s’engagent en faveur d’une production plus vertueuse en matière environnementale et sociale, ainsi que pour le partage de compétence et d’expérience », explique Emmanuel Macron, le président de la République.

« Nous devons chérir l’innovation comme la transmission de nos savoir-faire. »

Emmanuel Macron

Un jury national d’une quinzaine de membres présidé par l’animatrice Sophie Davant où figure notamment les ministres Roland Lescure et Olivia Grégoire, a donc sélectionné la société vauclusienne pour qu’elle présente son ‘Petit épeautre du Mont Ventoux au pistou’.
Conditionné dans des bocaux en verre, ces conserves sont préparées à partir de petit épeautre du Mont Ventoux lavé, trempé puis cuit le plus naturellement possible, à l’eau. La recette est agrémentée d’huile d’olive, de basilic et d’ail. A noter que la conserverie propose deux variantes de cette recette : l’une incorporant de l’huile d’olive et des morceaux d’olives de Nyons et l’autre contenant une sauce à base de tomate de Provence.

« Nous devons chérir l’innovation comme la transmission de nos savoir-faire, insiste le Président de la République qui inaugurera l’exposition ce vendredi. Nous devons faire du ‘Fabriqué en France’ une évidence, une source de fierté et de rayonnement. Vous mettre à l’honneur les 1er et 2 juillet prochain permettra à chacun de constater que ce choix que vous avez fait était et demeure un choix d’avenir. »

Plus de 120 ans de savoir-faire dans le Comtat pour cette entreprise du patrimoine vivant
Créée à Caromb en 1898, la Conserverie Paul Guintrand s’installe à Carpentras en 1910 afin notamment de se rapprocher du chemin de fer et de la fabrique de boîtes métalliques qui s’y trouve. Aujourd’hui, c’est la 4e génération de la famille qui est aux commandes.
La société qui s’est vue attribuée le label Entreprise du patrimoine vivant (EPV) en 2020 ne travaille que des fruits et légumes frais d’originaire de Provence ou de la Vallée du Rhône. Elle offre une large gamme de conserves en boites métal ou en bocaux verre pour une clientèle allant de l’industriel au grossiste agroalimentaire sans oublier le consommateur final.
Les Conserves Guintrand peuvent donc autant produire des  marques distributeur ou concevoir des recettes spéciales pour ses clients que ce soit en conventionnel ou en BIO. L’entreprise distribue ses produits sous les marques suivantes : ‘P. Guintrand’, ‘Y. Reynier’, ‘Estella’, ‘Les comtadins’.
« Nous transformons les produits suivants pendant les campagnes annuelles qui s’échelonnent de juin à décembre : Bigarreau, cerise noire, abricot, reine Claude, tomate, poire Williams, coing, oignon, cardon », explique l’entreprise vauclusienne qui propose également des recettes de ‘cuisinés du sud’ comprenant de la courgette, des poivrons ou de l’aubergine.


Atelier de la Boiserie, une Entreprise du Patrimoine Vivant qui manie l’art du bois à Gargas

Elle a installé son atelier en 1988 à côté de La Manutention et d’Utopia à Avignon et travaillé le verre sous toutes ses formes. Miroirs, vitres, portes, baies, garde-corps, escaliers, dalles, trophées, vasques, crédences, bouteilles, verres, luminaires, mobilier. Elle a maîtrisé toutes les techniques : argenture, piquetage, thermoformage, dorure à la feuille, bouchardage (avec un petit marteau on casse le verre et on utilise ses éclats).

« Je n’ai pas choisi le verre, c’est lui qui m’a choisie. »

« Dessiner a toujours été ma raison d’être » explique l’une des rares femmes maître-artisans verrier en France. En fait, rien ne la destinait à ce métier-passion. « Le verre c’est froid, ça se casse, ça se raye, je préférais les couleurs et d’autres matières. » Née à Marseille, elle arrive à 8 ans dans la cité des papes et est attirée par ce qui est créatif. Elle fait ses premières études à Bruxelles, à l’école de peinture décorative Van Der Kelen puis est formée au trompe-l’œil. Elle continue dans un bureau de style d’imprimés de tissus à Lyon et enfin intègre l’atelier de gravure sur verre Guillaume Saalburg à Paris. « Finalement je n’ai pas choisi le verre, c’est lui qui m’a choisie, mais il y a beaucoup de contraintes » confie-t-elle.

Obtention du label Entreprise du patrimoine vivant en 2016
Sa signature, c’est son coup de crayon, « Tout se conçoit dans ma tête, après je dessine, je croque à la main. L’ordinateur, la robotique arrivent ensuite, comme le ‘plotter’, une machine qui découpe les pochoirs ». Ses clients ?  Il y a les privés qui habitent le Luberon, les Alpilles, la Côte d’Azur ou la Toscane qui commandent des pièces uniques pour décorer leur bastide. Il y a aussi les musées pour la signalétique de leurs expositions, les hôtels étoilés. « Depuis 15 ans, j’ai des commandes du Plaza Athénée pour ses dessus de table travaillés à la feuille d’or et pour ses pare-douches » dit-elle modestement. Un palace de l’avenue Montaigne dans le très chic 8e arrondissement de Paris qui reconnaît l’excellence de son travail, couronné d’ailleurs par le label Entreprise du patrimoine vivant en 2016.

Stéphanie Le Breton a aussi adoré confectionner une croix monumentale de 2,50mètres sur 2 pour l’église de Montfavet. « Ce qui met plaît à travers ma création, c’est envisager un futur objet avec les clients, échanger, le concevoir, faire en sorte qu’il convienne à leurs goûts, à leurs souhaits, à leur intimité, à leur environnement, à leur décoration intérieure. Ces relations humaines permettent un vrai partage, plus tard, ils deviennent souvent des amis. »

Continuer à inventer pour le plaisir
Après 34 ans, elle envisage d’arrêter son activité professionnelle. « C’est un véritable arrachement de quitter mon atelier, j’y ai passé tellement d’heures, de jours, de semaines, d’années. J’y ai tellement conçu, créé, transpiré. » Mais, elle ne compte pas rester inerte pour autant. « Je vais me constituer un petit atelier privé, une tanière où je continuerai à inventer pour le plaisir, sans contrainte de temps, sans date-butoir, sans commande. » Celle qui a magnifié le verre pendant si longtemps va entamer une autre vie, toujours aussi créatrice, ‘En verre et contre tout…’

https://www.echodumardi.com/tag/entreprise-du-patrimoine-vivant/   1/1