10 décembre 2025 |

Ecrit par le 10 décembre 2025

Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

L’Insee Paca vient de publier une étude sur la part de voitures classées Crit’Air 3 ou plus dans les communes de la Région Sud. Il apparaît que ce sont les ménages les moins aisés ainsi que les habitants des communes rurales qui possèdent ce type de véhicule les plus polluants. Dans les grands centres urbains, où le niveau de vie permet de s’équiper en voitures propres, Avignon fait figure d’exception.

Plus de quatre ménages sur cinq détiennent au moins une voiture
« En 2022, 82% des ménages de Provence-Alpes-Côte d’Azur disposent d’au moins une voiture pour un usage non exclusivement professionnel, constatent Julie Argouarc’h et Anton Monsef les auteurs de l’étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) Paca intitulée ‘Les ménages les moins aisés détiennent deux fois plus souvent des voitures classées Crit’Air 3 ou plus que les plus aisés’. . Cette part est légèrement inférieure à celle observée en France de province (85%) mais supérieure à celle d’Île-de-France (65 %), où les transports en commun sont plus développés. Entre 1990 et 2022, la part de ménages équipés d’au moins une voiture a progressé de sept points, une évolution comparable à celle de la France de province. »

Part de voitures particulières classées selon le Crit’Air 3 ou plus selon la commune. Crédit Insee Oaca

« Le taux d’équipement a diminué chez les plus jeunes, mais nettement augmenté pour les plus âgés, poursuivent les deux co-auteurs. Entre 1990 et 2022, dans les ménages comportant des personnes âgées de 20 à 29 ans, il a reculé de quatre points pour s’établir à 80%. À l’inverse, la proportion de ménages dont un membre est âgé de 75 à 79 ans et disposant d’au moins une voiture est passée de 49% à 82% sur la période. Leur possession est en particulier deux fois plus fréquente pour les femmes de 75 à 79 ans qu’il y a trente ans. La détention dépend également de la composition du ménage. Ainsi, les couples avec enfant(s) détiennent plus souvent au moins une voiture que les personnes seules (95% contre 67%). En 2022, les ménages possédant au moins une voiture en leur nom propre en détiennent en moyenne 1,5. Parmi ces ménages, 60% en ont seulement une, 33% en ont deux et les autres en ont trois ou plus. Cette moyenne régionale masque des disparités territoriales. Ainsi, dans les grands centres urbains, elle est légèrement plus basse (1,4), en lien avec une offre de transports collectifs plus dense et plus régulière. En revanche, elle atteint 1,7 voiture par ménage dans les ceintures urbaines. Dans ces espaces, les déplacements domicile-travail sont fréquemment plus longs et les couples, avec ou sans enfant, sont proportionnellement plus nombreux. »

Part de voitures classées Crit’Air 3 ou plus dans les 15 plus grandes communes de Vaucluse

Moins de diesel, davantage d’essence : paradoxe en Paca
Dans le même temps, l’étude l’Insee observe que les ménages de la région possèdent moins souvent une voiture équipée d’une motorisation diesel qu’en France (50 % contre 54 %). À l’inverse, la part des voitures roulant à l’essence est plus élevée (45 % contre 41 %). Les voitures restantes se répartissent entre les motorisations hybrides (rechargeables ou non, 3 %), électriques (1 %), GPL ou encore superéthanol.

« Les ménages les moins aisés possèdent plus souvent des voitures diesel. »

Julie Argouarc’h et Anton Monsef de l’Insee

« Les différences sont marquées selon le niveau de vie des ménages, complètent Julie Argouarc’h et Anton Monsef. Les ménages les moins aisés possèdent plus souvent des voitures diesel : 59% de leurs voitures utilisent ce type de motorisation, contre 43 % pour les ménages les plus aisés. Inversement, les ménages les plus aisés détiennent plus fréquemment des voitures récentes et moins polluantes : 8% de leurs voitures fonctionnent avec des motorisations hors essence et diesel thermiques, contre 3% pour les voitures des moins aisés. Dans les communes rurales, le diesel domine (56%). En revanche, dans les grands centres urbains les voitures essence sont légèrement plus nombreuses que les voitures diesel (50% du parc contre 45%). »

Plus on est riche, plus on est propre !
« En 2022 dans la région, l’âge médian des voitures détenues par des particuliers est de 9 ans. L’ancienneté du parc varie fortement selon le niveau de vie. Ainsi, l’âge médian des véhicules atteint 12 ans pour les ménages les moins aisés, contre7 ans pour les plus aisés. »
Au-delà du revenu, le lieu de résidence a aussi un rôle sur l’ancienneté des véhicules. Les ménages vivant dans les grands centres urbains, les petites villes et les ceintures urbaines possèdent les véhicules les plus récents (entre 31% et 34% du parc y a 5 ans ou moins). Plus les ménages sont éloignés des grands centres urbains, plus la part des voitures de 20 ans ou plus augmente, quel que soit le niveau de revenu de leurs détenteurs. De 8% dans les grands centres urbains, cette part atteint 12% dans le rural à habitat dispersé et 16% dans le rural à habitat très dispersé, témoignant d’un moindre renouvellement du parc dans les espaces ruraux. »

Davantage de kilomètres pour les véhicules diesel
Selon l’Insee Paca, la distance médiane parcourue par un véhicule s’élève à 9 000 km par an. Les véhicules diesel roulent davantage, avec une distance médiane annuelle de 10 700km, soit 46% de plus que pour un véhicule essence. La distance médiane parcourue par les voitures est plus faible dans les espaces urbains (8 700km par an), et particulièrement dans les grands centres urbains (8 100km).
À l’inverse, elle est plus élevée dans les espaces ruraux (supérieure à 10 000km), en partie en raison de déplacements domicile-travail plus longs et plus fréquemment effectués en voiture.

Crit’Air 3 : la chasse aux pauvres ?
« La vignette Crit’Air, définie par l’année de mise en circulation du véhicule et sa motorisation, constitue un outil au service des collectivités locales qui engagent des mesures volontaristes afin d’améliorer la qualité de l’air. Plus la vignette Crit’Air est élevée, plus le véhicule est polluant. Cette vignette est notamment obligatoire lors des épisodes de pollution, lorsque les préfectures instaurent une circulation différenciée. Les véhicules les plus polluants (Crit’Air 3 et au-delà) peuvent alors être interdits de circulation », rappellent Julie Argouarc’h et Anton Monsef.
Dans la région, au 1er janvier 2022, les véhicules les plus polluants représentent un tiers du parc des particuliers : 22% de véhicules sont Crit’Air 3 et 11% Crit’Air 4, 5 ou non classés. Le reste du parc se compose principalement de véhicules classés Crit’Air 1 (32%) ou Crit’Air 2 (34%). Les véhicules Crit’Air zéro, essentiellement électriques, représentent 1% du total. Cette répartition est proche de celle observée au niveau national. Les voitures les moins polluantes sont toutefois un peu plus présentes qu’en France de province.

Crédit : Insee Paca

« Les ménages les moins aisés possèdent deux fois plus souvent des voitures classées Crit’Air 3 ou plus que les plus aisés. »

« Les plus aisés possèdent des voitures plus récentes et donc généralement moins polluantes. Ainsi, la part de voitures classées en Crit’Air 1 est deux fois plus élevée pour les plus aisés que pour les moins aisés (39% contre 20%), les ménages aux revenus moyens se situant entre les deux (31%). Inversement, la moitié des véhicules possédés par les ménages les moins aisés ont une vignette Crit’Air 3 ou supérieure, contre seulement un quart chez les ménages les plus aisés. La répartition des véhicules selon leur vignette Crit’Air révèle des contrastes marqués entre les territoires ruraux et les grands centres urbains. Ainsi, dans le rural à habitat dispersé et très dispersé, 4 voitures sur 10 sont classées Crit’Air 3 ou plus, contre 3 sur 10 dans les grands centres urbains et leurs ceintures urbaines. Les véhicules les plus polluants sont moins présents dans les communes littorales. »

Crédit : Echo du mardi/Le Vaucluse en chiffres 2026

« Les restrictions de circulation dues à la pollution sont plus susceptibles d’être mises en place dans les grands centres urbains de la région, notamment à Aix-en-Provence, Avignon, Marseille, Nice et Toulon. Dans la plupart des cas, les voitures classées Crit’Air 3 ou plus sont moins nombreuses en périphérie proche qu’au sein même des villes, à l’exception notable d’Aix-en-Provence. Parmi les grands centres urbains, Aix-en-Provence se distingue en effet par la plus faible part de véhicules classés Crit’Air 3 ou plus (28% en 2022), en lien avec le niveau de revenu élevé de ses habitants. À l’inverse, à Avignon, où le niveau de vie médian est bas, cette part atteint 42%. À Marseille, 1 voiture sur 3 est concernée. La part de voitures classées Crit’Air 3 ou plus varie sensiblement selon les arrondissements en lien avec le niveau de vie de leurs habitants, allant de 1 voiture sur 4 dans le 8e arrondissement à 1 sur 2 dans le 3e arrondissement. »
Pour les autres grands bassins de vie de la région Sud cette répartition est de 31% à Nice et 33% à Toulon.

Les communes de Vaucluse ayant le moins de véhicules classés Crit’Air 3 ou plus

Et le Vaucluse ?
Dans le département, c’est à Châteauneuf-de-Gadagne que l’on trouve la plus faible part de voitures classées Crit’Air 3 et au-delà. Suivent ensuite les communes de Jonquerettes (27%), Saint-Saturnin-lès-Avignon (28%) et Morières-lès-Avignon (30%), confirmant que c’est bien dans les zones les plus aisées, en périphérie des grandes zones urbaines, que l’on trouve le moins de ces véhicules polluants.
A l’inverse c’est à Viens (49%), Saint-Martin-de-Castillon (47%), Blauvac (46%) et Méthamis (45%) que l’on en concentre le plus. Là encore, confirmation que les zones rurales sont les plus concernées.
Pour les grandes villes, Valréas (45%), Apt (44%) et Avignon (42%) constitue le ‘pauvre’ trio de tête des mauvais élèves en matière de classement Crit’Air alors que les communes ‘riches’ périphériques de l’Isle-sur-la-Sorgue (34%), Pertuis (34%), Pernes-les-Fontaines (33%), Vedène (31%) et encore Morières sont des modèles du genre.
Le constat en matière de mobilité : la liberté de circulation semble de plus en plus réservée aux ménages les plus aisés. Et sous couvert de faire la chasse aux véhicules les plus polluants, ne serait-ce finalement pas les ‘pauvres’ que l’on empêche de se déplacer ?

Les communes de Vaucluse ayant le plus de véhicules classés Crit’Air 3 ou plus

L.G.

Immatriculations : de plus en plus d’habitants, de moins en moins de voitures

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le volume total des immatriculations de véhicules neufs était de 151 000 en 2016. Il s’établit en 2024 à 135 300 (et à 14 737 en Vaucluse, voir tableau ci-dessous : Crédit Echo du mardi. Vaucluse en chiffres 2026), soit une baisse de 11% malgré l’augmentation de la population.

Sur cette période, les immatriculations de voitures les moins polluantes gagnent du terrain, en partie grâce aux aides publiques lors de l’achat de véhicules électriques. La part des hybrides, rechargeables et non rechargeables, passe ainsi de 3% en 2016 à 30% en 2022 et 43% en 2024, tandis que celle des voitures électriques passe de 1 % en 2016 à 17% en 2022 et 21% en 2024. Au total, 64% des véhicules neufs sont désormais hybrides ou électriques, contre 4% en 2016.

Les ménages les plus aisés acquièrent plus souvent ce type de voitures. De ce fait, la composition du parc automobile de voitures particulières se transforme significativement sur cette période. La part des voitures diesel diminue depuis 2016, passant de 58% à 46% en 2024 (53,4% en Vaucluse).

À l’inverse, la part de voitures essence augmente mais dans des proportions moindres (passant de 41 % à 46 % sur cette période : 42,2% en Vaucluse). Les autres motorisations passent de 1% à 8% en 8 ans (4,4% en Vaucluse), portées par la forte croissance des immatriculations de voitures neuves hybrides, rechargeables et non rechargeables, ainsi que de voitures électriques.


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Le professeur de philosophie Jean-Marc Ghitti, auteur du livre La Terre confisquée: Critique de l’aménagement du territoire, nous suggère un autre rapport à la Terre et à l’habitat.

Dans son ouvrage, Jean-Marc Ghitti évoque l’A69, les rocades et autres contournements urbains… Au-delà des seuls arguments écologistes, il montre comment l’aménagement du territoire est toujours au service d’un pouvoir centralisé et d’un développement économique nocif. Il suggère, en creux, un autre rapport à la terre et à l’habitat.

Une rencontre d’actualité pour mieux comprendre les enjeux des déplacements  futurs

Cette rencontre citoyenne s’inscrit dans la lutte contre le projet de Liaison Est-Ouest et est organisée en partenariat avec le collectif PUMA (Pour Une Autre Mobilité à Avignon). Alors que l’actualité autour de la LEO bat à nouveau son plein entre ambitions municipales et difficultés de financement. Cette rencontre éclairera  les diverses alternatives à ce jour afin de mieux vivre sa ville.

Jeudi 13 novembre.19h30 à 21h. Entrée libre. Buvette et petite restauration sur place. Café-librairie Youpi ! 26 avenue Saint-Ruf. Avignon. 04 90 82 07 49 / 06 22 99 16 63.


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Les ONG Générations Futures et Data For Good vient de mettre en ligne un site proposant une carte interactive des principaux polluants chimiques présents dans l’eau du robinet en France. Dans ce cadre, dansmoneau.fr a pour objectif de diffuser au maximum l’information auprès du grand public ainsi que de mobiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de protéger cette ressource vitale.

Un outil simple et accessible
Alors que la pollution de l’eau potable est un sujet de préoccupation pour beaucoup d’entre nous, il est très difficile d’avoir une vision claire de sa qualité, expliquent les deux ONG. Les données existent, mais elles sont difficilement accessibles, complexes, et surtout illisibles. C’est pourquoi Générations Futures et Data For Good ont créé Dans Mon Eau. Un outil inédit, simple et accessible à toutes et tous, qui rassemble les données officielles, actualisées dès que de nouveaux résultats sont disponibles.

Crédit : dansmoneau.fr

Réactualisation et types de polluants
Les données récoltées concernent 5 types de polluants : pesticides, nitrates, PFAS, Chlorure de Vinyl Monomère (CVM) et perchlorates. En revanche, la carte ne montre pas les autres polluants susceptibles d’être présents dans l’eau (comme les résidus de médicaments par exemple, car les données disponibles sont trop peu nombreuses), ainsi que la qualité microbiologique ou radiologique de l’eau.

« La carte est mise à jour tous les mois environ, à chaque fois que de nouveaux résultats officiels sont inclus dans l’open data, précise dansmoneau.fr. Or, les analyses réalisées par les Agences régionales de santé ne sont pas immédiatement incluses dans l’open data. Ainsi, il y a un décalage entre les données que nous affichons et les résultats des analyses les plus récentes. Ce décalage est compris entre 1 et 2 mois maximum. »


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Depuis le mois de juin, l’Office national des forêts (ONF) plantes des arbres dans la forêt domaniale du Toulourenc, au Nord du Mont Ventoux afin de préparer l’avenir de la forêt.

Composée majoritairement de pins noirs d’Autriche issus de reboisement RTM (restauration des terrains en montagne) du XIXe siècle, la forêt domaniale du Toulourenc voit de nouvelles espèces plantées sur ses pentes. Un chantier technique opérée par les agents de l’ONF depuis juin dernier.

Ce sont donc 3 800 plants qui vont enrichir la forêt qui comporte aussi des érables, hêtres et aulnes de Corse. L’ONF a choisi de planter des cèdres de l’Atlas, des pins de Salzmann, ainsi que des sapins de Céphalonie, à savoir « des essences mieux adaptées aux conditions futures. »

©ONF

Une opération technique

La pente sur laquelle travaillent les ouvriers forestiers de l’agence travaux de l’ONF étant très prononcée, le chantier requiert des moyens exceptionnels et une haute technicité de la part des équipes.

Pour ce chantier, une pelle araignée a été utilisée pour broyer la végétation et préparer les potets, ainsi qu’un hélicoptère pour acheminer les plants, piquets et protections directement dans les trouées. La plantation, financée par l’État et le programme France Nation Verte, s’étalera jusqu’en 2026.


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

La gestion de l’eau représente un enjeu majeur pour l’avenir du département de Vaucluse. Ce dernier a pris l’initiative de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés sur cette problématique dès 2022. Différents axes de travail ont été définis collectivement dont un suivi pointu sur la nappe du miocène, principale réserve d’eau du département.

L’été 2022 avec sa forte sécheresse a montré la vulnérabilité de tous face à la raréfaction de l’eau. Cette prise de conscience collective a poussé le Département, accompagné de l’État, la Région et l’Agence de l’eau, sans oublier tous autres les acteurs comme les Syndicats des eaux et les usagers, à mettre en place les États généraux de l’eau en 2022. Des ateliers thématiques sur ce sujet stratégique ont eu lieu depuis. Un Plan d’action départementale pour la ressource en eau du Vaucluse (PARE) sur la période 2024-2028 a été construit. Il s’articule autour de cinq axes : connaître, sécuriser, économiser, protéger et innover. Dans ce cadre, la réserve d’eau du miocène constitue un élément très important à prendre en compte pour la gestion de l’eau. Cette dernière concerne 300 000 habitants du département.

Une visite sur le terrain

Dominique Santoni, Présidente du Conseil départemental de Vaucluse, était présente sur le terrain la semaine dernière pour découvrir cette nappe, en présence de nombreux acteurs concernés par cette problématique. Le rocher de Rocalinaud à Beaumes-de-Venise est un vestige d’une dune sous-marine, représentative d’un type de structure présent dans cette nappe du miocène où l’eau est piégée entre les grains de sable. Elle constitue la principale ressource en eau potable du département. L’objectif pour tous les acteurs concernés par la ressource en eau, à commencer par le Conseil départemental, est de connaître la ressource réelle en eau de cette nappe qui n’est pas illimitée mais également de pouvoir quantifier son niveau avec une plus grande précision.

Le rocher de Rocalinaud. ©Olivier Muselet / L’Echo du Mardi

Une réserve sur le futur

La nappe du miocène a été classée Ressource stratégique pour l’alimentation en eau potable par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. Elle doit présenter une qualité et quantité mobilisables satisfaisantes pour les besoins actuels et futurs. Certains indicateurs, comme la baisse de pression des puits artésiens, alertent nécessitant une gestion plus suivie. Cette nappe constitue une sorte de millefeuilles comportant plusieurs peaux successives avec une géométrie globale très variable et complexe à définir. Elle peut aller de 300 à 800 m d’épaisseur selon la zone.

Le PARE

Le Département développe depuis 2024 son PARE qui comporte cinq axes dont celui autour de la connaissance de ses ressources en eau souterraine. Cette visite avait pour objectif de montrer aux différents acteurs l’implication du département avec d’autres partenaires dont l’Université d’Avignon sur toutes les actions d’amélioration de la connaissance de la nappe. Cette collaboration permettra d’avoir des bases de données solides permettant une étude future définissant le volume d’eau prélevable par la suite. Un groupe de travail a été constitué dans ce sens.

Deux thèses de doctorat travaillent actuellement sur une connaissance plus approfondie de cette réserve d’eau du Miocène, en collaboration avec le projet GeEAUde. Les réponses doivent intervenir en 2026-2027. Elles vont permettre de caractériser la géologie de la nappe et de dater l’eau. En plus des 30 sondes installées, ces deux études universitaires constituent une base solide pour pouvoir déterminer le volume prélevable dans la nappe.

Des sondes installées

Pour connaître en temps réel les niveaux d’eau de la nappe du miocène, le Département a mis en place des sondes de mesures de niveau d’eau. Il y en a 19 actuellement avec pour objectif d’en avoir 30 à terme. Ce maillage du territoire avec ces sondes installées permettra de définir l’évolution de la nappe dans le temps. Elles sont présentes sur des lieux divers comme le point captage de Grès de Meyras à Aubignan, appartenant au Syndicat des eaux Rhône Ventoux, avec deux forages.

Cet ensemble regroupe le monde universitaire mais également les partenaires socio-économiques, à savoir : l’Inrae, la Région, ainsi que les gestionnaires territoriaux comme les Syndicats mixtes, les collectivités, les industriels de l’eau, les Parcs naturels régionaux mais également le Conseil départemental du Vaucluse.

« L’eau est un enjeu majeur pour notre société. Il faut bien évidemment la gérer et la préserver pour les générations futures. La problématique de l’eau sur le département est très diversifiée. Pour la nappe aquifère du Miocène autour de Carpentras, le temps de séjour de l’eau peut aller jusqu’à plusieurs milliers d’années. Notre travail consiste à connaître la réelle quantité d’eau de cette nappe mais également de savoir si elle baisse. Nous savons déjà que le niveau des nappes a diminué dans certaines zones du département à cause de la surexploitation », explique Konstantinos Chalikakis.


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Dans le monde, chaque personne génère en moyenne environ 8 kilogrammes de déchets électroniques par an. Cependant, il existe des différences régionales importantes, comme le montrent les données du dernier rapport Global E-Waste Monitor des Nations unies. L’Europe arrive en tête avec une moyenne annuelle de plus de 17 kilogrammes de déchets électroniques par habitant, dont 43 % sont officiellement recyclés, tandis que chaque personne en Afrique ne génère que 2,5 kilogrammes en moyenne, dont seulement environ 1 % est recyclé.

Comme le met en avant notre infographie, même si l’Europe affiche le taux de recyclage régional le plus élevé au monde, devant l’Océanie (41 %) et les Amériques (30 %), elle demeure la région produisant le plus de déchets électroniques non-recyclés : 10,1 kilogrammes par habitant en moyenne, juste devant les Amériques (9,9 kg) et l’Océanie (9,4 kg).

À l’échelle mondiale, actuellement environ un cinquième (22 %) des déchets électroniques générés sont officiellement collectés et recyclés. Les quantités restantes sont collectées de manière non officielle, partiellement recyclées ou éliminées comme déchets résiduels et envoyées en décharge. Les déchets électroniques non-recyclés représentent une menace environnementale majeure, car ils contiennent des substances toxiques comme le plomb, le mercure et le cadmium, susceptibles de polluer les sols et les cours d’eau.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Dans le cadre de la Fête de la science, un spectacle antillais sur l’environnement ‘Joséphine 2B’ et une conférence ‘Les pesticides, des poisons nécessaires ?’ ce mercredi 8 octobre. 

Le spectacle ‘Joséphine 2B’ évoque l’histoire des afro-descendants, à travers les figures de Joséphine de Beauharnais et Joséphine Baker, pour mieux porter un regard sur les ravages contemporains du chlordécone (ndlr : pesticide massivement utilisé dans les plantations bananières aux Antilles), et plus largement sur l’environnement.

La conférence intitulée ‘Les pesticides, des poisons nécessaires ?‘, animée par Céline Pelosi, directrice de recherche à l’INRAE, revient sur les effets des pesticides sur l’environnement et la santé humaine, avec deux questions centrales : pourquoi en est-on arrivés là, et surtout, peut-on s’en passer ? 

Mercredi 8 octobre. 18h et 19h30. Entrée libre. Le Grenier à Sel. 2 Rue des Remparts Saint-Lazare. Avignon. 04 32 74 05 31


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Les représentants de l’AOC Luberon, du Parc naturel régional du Luberon, de la Chambre d’Agriculture du Vaucluse, de l’INAO, du Département de Vaucluse et de la Région Sud se sont réunis pour signer la Charte paysagère et environnementale de l’Appellation.

Après deux années de concertation et de travail collectif, l’AOP Luberon signe sa Charte paysagère et environnementale, qui s’inscrit dans le cadre du programme européen LEADER, avec le soutien de la Région Sud et du Département de Vaucluse, et représente une action du Plan paysage du Parc naturel régional du Luberon.

« Cette charte incarne notre volonté de préserver nos paysages, d’adapter nos pratiques, et de renforcer les liens entre vignerons, collectivités et habitants. »

Joël Bouscarle, président du Syndicat des Vignerons de l’AOC Luberon

Cette charte a de multiples objectifs : adapter la viticulture et les paysages au changement climatique, préserver et valoriser la biodiversité, renforcer la notoriété et l’image des vins du Luberon, entretenir et transmettre le patrimoine paysager et bâti, assurer la pérennité économique et sociale de la filière viticole.

En signant la charte, les acteurs du territoire s’engagent à maintenir et reconquérir les terres agricoles, accompagner la transition écologique des exploitations, préserver les paysages viticoles du territoire, promouvoir l’œnotourisme mais aussi les métiers de la vigne pour susciter des vocations auprès des jeunes.


Crit’Air 3 : en faisant la chasse aux voitures polluantes, n’a-t-on finalement pas fait la chasse aux pauvres ?

Ce jeudi 28 août, la municipalité de Cabrières d’Avignon a inauguré le chantier de la future centrale photovoltaïque, qui prendra place au lieu-dit ‘Le Grand Geas’, aux côtés de représentants du Parc naturel régional du Luberon, mais aussi de l’entreprise bucco-rhôdanienne Tenergie, qui conduit le projet.

De nombreux Cabriérois, mais aussi des élus de communes voisines se sont réunis ce jeudi autour des élus de Cabrières d’Avignon, près de l’école du village, pour lancer le chantier de la future centrale photovoltaïque. Aussi représentés lors de cette inauguration : la sous-préfecture d’Apt, le SCoT Cavaillon – Coustellet – Isle-sur-la-Sorgue, le Parc naturel régional du Luberon, qui a assisté la commune sur les différentes phases du projet, et l’entreprise française indépendante Tenergie, a qui a été confié le projet.

Après près de 5 ans de travail pour ce projet, que Delphine Cresp, maire de la commune, avait présenté lors des dernières élections municipales, la centrale photovoltaïque de Cabrières d’Avignon va enfin voir le jour avec une installation complète des panneaux d’ici la fin de l’année et une mise en service en février prochain. « Ce ruban coupé marque le début d’une nouvelle ère tournée vers un avenir plus durable afin d’adapter notre territoire aux enjeux d’aujourd’hui et de demain », a déclaré la maire.

Une énergie décarbonée pour la commune

Cette centrale photovoltaïque sera composée de 6 500 panneaux, installés sur 3,8ha, qui permettront une puissance maximale de 5MWc, soit l’équivalent des besoins de 3 000 foyers. Elle sera installée à l’abris des regards sur un terrain en friche au lieu-dit ‘Le Grand Geas’, où est installée la piste de stock-car.

« Pour reprendre une expression célèbre de notre ancien Président de la République : notre maison brûle, mais nous avons choisi de ne pas regarder ailleurs. »

Delphine Cresp

La future centrale, qui permettra d’alimenter un périmètre de 20km, représentera une offre d’autoconsommation collective qui sera proposée non seulement aux habitants de la commune, mais aussi aux entreprises du territoire afin de baisser leur consommation. Les habitants pourront aussi s’offrir à un financement participatif avec un taux d’intérêt proche de 7%. « Ce projet permettra une économie d’énergie significative sur la facture », a affirmé Stéphane Michaut, Directeur Développement Grands Projet pour Tenergie. De plus, la commune percevra un loyer proche de 110 000€ chaque année grâce à ce projet, soit environ 7% de ses dépenses annuelles.

La centrale photovoltaïque s’étalera sur 3,8ha. ©Tenergie / Elmy

Un projet local et environnemental

Ce projet est le fruit d’une collaboration étroite entre la commune de Cabrières d’Avignon, Tenergie, le Parc naturel régional du Luberon, ainsi que d’autres acteurs locaux. Un travail commun qui, bien qu’il ait été fastidieux, est sur le point de voir le jour et représente « un projet exemplaire » selon Eric Pierrat, sous-préfet d’Apt.

« Il nous faut viser l’autonomie énergétique d’ici 2040. C’est une ambition de la Charte du Parc du Luberon que nous réaliserons tous ensemble. »

Noëlle Trinquier, vice-président du Parc et conseillère départementale

Si la future centrale photovoltaïque présente des atouts environnementaux, avec la production d’une énergie décarbonée, son chantier, lui aussi, se fera dans le respect de la nature. La pose des panneaux ne débutera qu’à la fin du mois d’octobre, afin d’attendre le terme de la période de nidification. Aussi, seront créées des marres pour le crapaud calamite, une espèce protégée car menacée, mais aussi des petits tas de bois pour les reptiles, afin que le site soit recolonisé après la fin du chantier. « Je tiens à remercier les Cabriérois qui nous ont fait confiance en nous donnant les clés nous permettant d’en arriver là aujourd’hui, a conclut Delphine Cresp. Ce projet, c’est grâce à vous qu’il se réalise. Nous pouvons tous en être très fiers. »

Une partie du site en friche (une ancienne carrière) sur lequel sera installée la centrale photovoltaïque. ©Vanessa Arnal-Laugier / L’Echo du Mardi

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