12 juillet 2025 |

Ecrit par le 12 juillet 2025

David Bowie à Saint-Rémy-de-Provence : la face cachée de l’icône

La démarche n’est pas commune mais le résultat probant. L’écrivain britannique David Lawrence s’est mis dans la peau de Terry Burns, le demi-frère de David Bowie, pour en raconter la carrière, tout au long d’une centaine de clichés, dont beaucoup d’inédits. Un voyage intime dans la vie et les transformations artistiques de la rock star. Une exposition à voir à l’espace Hôtel de Lagoy à Saint-Rémy-de-Provence, jusqu’au 28 septembre. Incontournable pour tous les fans de Bowie, mais pas que…

Cette exposition nous rappelle combien, au fil des années, le parcours artistique de David Bowie a été accompagné d’une évolution de sa physionomie et de son look. Depuis la naissance de David Bowie en 1965 (le vrai David Robert Jones est née en 1947), sa carrière a été constamment jalonnée de personnages : le Major Tom, Ziggy Stardust, Aladdin Sane, The Thin White Duke… Sans compter tous les personnages jouées par David Bowie au cinéma ou au théâtre, jusqu’à la mise en scène de son propre disparition dans le clip Blacklist en 2016. Rares sont les artistes à avoir lié aussi intimement leurs arts à leur propre personne. C’est que nous montre à voir cette exposition.

Cette exposition nous livre aussi quelques clichés inédits d’artistes qui ont croisé et influencé David Bowie 

Ce voyage dans la vie intime des deux David nous est proposé au travers d’une centaine de clichés, souvent en grand format et pour la plupart en noir-et-blanc. Ces photos, dont certaines sont totalement inédites, ont été prises par Michel Haddi, Denis O’Regan et surtout Philippe Auliac, le photographe et ami de la rock star pendant plus de 35 ans. Cette exposition nous livre aussi quelques photos inédites d’artistes qui ont croisé et influencé David Bowie : John Lennon, Marc Bolan, Jim Morrison, Mick Jagger, Lou Reed, Salvator Dali, Jack Kerouac, Jean Genet…

David Lawrence a pris le parti de faire parler Terry Burns, son demi-frère

Dans cette exposition, l’écrivain britannique David Lawrence a pris le parti de faire parler Terry Burns, son demi-frère. Ce monologue est totalement imaginaire mais complétement plausible. C’est un moyen de rendre hommage à cet homme de l’ombre qui a beaucoup compté dans la vie de David Jones. C’est lui qui lui a fait découvrir le jazz, la musique afro-américaine ou de grands écrivains comme William S. Burroughs, Jack Kerouac ou Jean Genet. Terry était un modèle pour le chanteur et sa mort en 1985 a été une vraie blessure pour lui. Sans lui il n’aurait peut-être pas été le Bowie que l’on a connu.

David Bowie – Mr Jones Long Hair par David Lawrence
Espace Hôtel de Lagoy
Saint-Remy-de-Provence
Jusqu’au 28 septembre
Fermés les lundis et mardis en juin
Détails des horaires : espace-hoteldelagoy.com/david-bowie/
Prix d’entrée 18 €
www.davidlawrence-exposition.com
www.espace-hoteldelagoy.com


David Bowie à Saint-Rémy-de-Provence : la face cachée de l’icône

Le Musée Angladon propose actuellement l’exposition Printemps 2024 jusqu’au 5 juin. L’accrochage de saison donne à admirer l’Ancienne route d’Aramon de Lesbros.

«Belles formes, belles valeurs, belles couleurs», tel était le crédo artistique d’Alfred Lesbros (Avignon 1890 – Avignon 1940), invité d’honneur une fois de plus au sein de notre salle d’exposition saisonnière. Sa toile, intitulée Ancienne route d’Aramon, était acquise personnellement par Paulette et Jean Angladon auprès du maître provençal dont ils étaient proches et qu’ils admiraient. Alfred Lesbros est de ceux qui ont créé à Avignon le groupe des Treize, rassemblant entre 1912 et 1913, des peintres et sculpteurs avignonnais dont Clément Brun, Claude Firmin, Jean-Pierre Gras. Proche de Jules Flour et Pierre Grivolas, il est influencé par les grandes tendances artistiques qui traversent le début du XXème siècle, de l’impressionnisme au cubisme. Par ses audaces formelles et chromatiques, il occupe une place à part dans l’école avignonnaise.

Le Musée proposera l’exposition ‘Curiosité, voyage dans nos collections du 6 juin au 3 novembre 2024. La curiosité, objet de doutes, d’interrogations, mais surtout formidable moteur de recherches, constitue le fil rouge de l’exposition de l’été 2024 au Musée Angladon – Collection Jacques Doucet d’Avignon.

La curiosité, un vilain défaut ? Une gourmandise, comme l’affirmait Victor Hugo, qui ajoutait : «voir, c’est dévorer» ? Ou plutôt «la condition essentielle du progrès» car à l’origine de toute connaissance, selon Alexandra David-Neel.

Pour la directrice Lauren Laz, c’est une nécessité,
intimement liée à la vocation d’un Musée : étendre sans cesse la connaissance de ce que l’on conserve. Cette nécessité a poussé l’équipe du Musée à revisiter la totalité des collections, interroger les réserves, rouvrir les armoires, les tiroirs de cette demeure qui conserve un patrimoine constitué par plusieurs générations de collectionneurs : successivement Jacques Doucet (1853-1929), grand couturier-collectionneur de la Belle Époque, Léon Dubrujeaud (1845-1920), son beau-frère, puis Jean Angladon (1906-1979), son petit neveu, et son épouse Paulette Martin (1905-1988), tous deux artistes avignonnais, ont rassemblé un fonds de plus d’un millier d’œuvres et d’objets. Des trésors qui disent les regards à l’œuvre et entraînent le public sur les traces d’une curiosité vagabonde.

Car ces collectionneurs n’ont pas mis de limites à leur soif de découverte.
Épris de formes, ils ont enquêté sur toutes les époques, tous les styles, sous toutes les latitudes. Sans prétendre embrasser la totalité de ces visions foisonnantes, l’exposition en dévoile des facettes essentielles, œuvres sensibles, sculptures, dessins et estampes, céramiques d’ici et d’ailleurs, articulées autour d’une chronologie, de lignes de force et de types d’objets.

Enfant accroupi. Chine. 18e siècle. Copyright Fondation Angladon-Dubrujeaud

À commencer par les dessins du XVIIIe siècle
où le regard s’attache à la pureté de la ligne, à la simplicité d’un trait sur le papier. On découvre ainsi la délicatesse d’un Portrait de jeune femme, signé Jean-Michel Liotard, ou encore la sensualité d’une sanguine de Boucher. Les figures féminines, draperies, visages, personnalités de théâtre, évoquent les raffinements d’un siècle où s’élargissent les horizons. Les porcelaines,  objets du quotidien, mises en lumière dans leur singularité, leur font écho, bien au-delà des frontières de l’Europe.

Les miniatures XVIIIe venues d’extrême orient se posent comme des énigmes.
Que nous dit cet Enfant accroupi  en céramique bleue réalisé en Chine au XVIIIe siècle ? Cet épouvantail à rats dont les cavités oculaires s’éclairaient de bougies ? Le vermillon d’un beau tapis chinois guide nos pas vers d’autres merveilles exotiques : l’étrange présence d’un masque en bois japonais, des mangas dont la fragilité a traversé les siècles,  une grande vague d’Hokusaï….

Le passage d’un siècle à l’autre, du XVIIIe au XIXe, ouvre la question de la modernité.
Placé au cœur des collections du Musée, ce moment charnière est celui des grandes transformations sociales, urbaines, artistiques. Cette partie de l’exposition s’ouvre sur un somptueux manteau de soirée signé Jacques Doucet. Le couturier-collectionneur habilla de dentelles les élégantes d’une époque où les figures féminines prenaient du relief et de la personnalité. Dans l’art, la beauté classique des drapés cède le pas aux audaces d’un Félicien Rops, puis aux sculptures méditatives de Charles Despiau, ouvrant sur les traces de Rodin les chemins du XXème siècle.

L’incantation. Félicien Rops. Copyright Fondation Angladon-Dubrujeaud

Avec Jean et Paulette Angladon,
grands amateurs de voyage, s’illustrent aussi les transformations du paysage urbain, le déploiement du loisir. Les deux artistes, curieux insatiables, ont tout collectionné, photos, serviettes d’hôtel, cartes postales…  C’est cette ardeur qui est transmise ici, comme une invitation à toujours poursuivre l’aventure du regard.

En savoir plus
Le musée donne à voir des œuvres de Cézanne avec sa nature morte au pot de grès, Degas avec les deux danseuses, Modigliani avec son portrait de femme dit Blouse rose, Picasso avec le couple, Sisley avec son paysage de neige à Louveciennes, VanGogh avec ses wagons de chemin de fer à Arles.

Les infos pratiques
Musée Angladon, Collection Jacques Doucet. 5, rue Laboureur à Avignon. accueil@angladon.com 04 90 82 29 03 Ouvert du mardi au samedi de 13h à 18h. Dernière admission à 17h15.
MH

Portrait de jeune-femme. jean-Michel Liotard. Copyright Fondation Angladon-Dubrujeaud

https://www.echodumardi.com/tag/exposition-actuelle/   1/1