2 mai 2025 |

Ecrit par le 2 mai 2025

Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Ridley Scott, réalisateur de Gladiator, Blade Runner, Thelma et Louise ou encore Alien, a choisi sa terre d’adoption, le Vaucluse, pour exposer ses dessins personnels et story-boards. L’exposition est à découvrir avant le 30 novembre à L’Isle-sur-la-Sorgue.

Avant d’être passionné par le cinéma, Ridley Scott aimait beaucoup dessiner, il a d’ailleurs fait ses études au Royal College of Art de Londres. Le réalisateur britannique, propriétaire du Mas des Infirmières à Oppède, dévoile une nouvelle fois son amour pour le Vaucluse, choisissant la ville de L’Isle-sur-la-Sorgue pour accueillir une exposition inédite de ses dessins et story-boards.

Et quel meilleur lieu que le tout nouveau cinéma de la ville, Ciné sur la Sorgue, pour exposer les dessins de celui qui est à l’origine de plusieurs classiques du 7ᵉ art ? Le public pourra y découvrir des story-boards de plusieurs de ses films comme Une Grande Année, filmé en partie à Bonnieux et Gordes et sorti en 2006, House of Gucci, sorti en 2021 ou un de ses films les plus récents, Napoléon, sorti l’année dernière. Cette exposition dévoile aussi des illustrations des bouteilles de vin de son domaine.

Jusqu’au samedi 30 novembre. Gratuit. Ciné sur la Sorgue. 3 Rue de la République. Isle-sur-la-Sorgue.


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

L’association du bassin d’emploi et de vie d’Agroparc ‘Hey Agroparc!‘ et l’organisme de formation Nextech, présent à Avignon et Pertuis, s’associent pour organiser l’événement artistique ‘Regards sur le handicap’ qui a pour objectif de révéler et valoriser le handicap. Ce projet comprend un concours photo ouvert à tous, une exposition éphémère, ainsi qu’une soirée de remise de prix avec diverses animations.

En mai 2024, Hey Agroparc! et Nextech souhaitent s’associer pour créer un événement autour du handicap. « Notre projet est celui d’oser montrer ce qui existe, là, avec nous. Oser nommer le handicap, oser le montrer dans toutes ses formes, visibles ou invisibles. Montrer aussi des instants de vie, heureux ou malheureux, seuls ou partagés, et dire que les personnes handicapées vivent des émotions, des passions, des études, ont un métier, une famille, des amis… Bref, ont une vie… », expliquent les deux acteurs du projet.

Un concours photo

Ce projet s’articule en trois axes. Le premier étant un concours photo, gratuit et ouvert à tous, autour de la vie des personnes en situation de handicap. Chaque participant ne peut présenter qu’une seule photo. Le fichier doit être envoyé par mail à l’adresse agroparc.photo@gmail.com au format JPEG et ne doit pas dépasser les 7MB. Chaque photo, qu’il soit amateur ou non, devra accompagné son cliché d’une description et d’un titre.

Chacun est libre d’aborder le thème comme il le souhaite en fonction de son imagination et de sa sensibilité. Les photographies seront jugées, par un jury composé de cinq membres, sur leur pertinence vise–à-vis du thème proposé, sur leur originalité, et sur leur intérêt artistique. Trois lauréats seront sélectionnés et se verront remettre un prix lors de la soirée du 28 novembre.

Initialement, les candidats avaient jusqu’au vendredi 11 octobre pour participer, mais en raison d’un manque de temps pour s’organiser et participer pour les associations de personnes en situation de handicap qui souhaitaient participer, un délai supplémentaire à été accordé. Les participants ont donc jusqu’au dimanche 27 octobre pour envoyer leur photographie

Pour voir toutes les modalités de participation, cliquez ici.

Une exposition

Parmi les photos qui seront envoyés pour le concours, 30 seront sélectionnées, imprimées, puis disposées dans différents lieux de la zone d’activité d’Agroparc pendant 2 à 3 semaines. Cette exposition sera un mélange de photographies effectuées par des professionnels et par des amateurs.

A travers cette exposition, Hey Agroparc! et Nextech souhaitent non seulement mettre en valeur le handicap, mais aussi valoriser le territoire d’Agroparc, dans la diversité qui l’habite : une zone d’activité, de logements, de commerces, de campus, d’abris-bus, de sentiers, de lieux partagés, de moments festifs, etc.

Une soirée

Enfin, le projet ‘Regards sur le handicap’ s’achèvera avec une soirée le jeudi 28 novembre, durant laquelle auront lieu plusieurs animations. Une remise de prix sera tout d’abord organisée pour récompenser les trois gagnants du concours photo.

Ensuite, plusieurs court-métrages seront diffusés avec Unis-Cité Méditerranée sur le handicap, suivis de prises de paroles d’experts et de témoignages. Enfin, cet événement sera l’occasion de partager un moment festif et convivial.


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Trois jours pour réaffirmer que la culture est un droit et non pas un luxe

Ce festival hébergé au cœur de la cité des Papes, initié par la Fondation Abbé Pierre, La Garance Scène Nationale de Cavaillon et l’association Le Village, a lieu tous les 2 ans. Ce festival hors norme, qui aura lieu du vendredi 27 au dimanche 29 septembre, réaffirme que la culture est un droit et non pas un luxe. Il conjugue l’art sous toutes ses formes et place au cœur de son projet les personnes en grande précarité.

60 créations, 750 artistes amateurs et professionnels, 30 lieux, 5000 spectateurs attendus

Ce temps de rencontres unique en son genre est le résultat de plusieurs mois d’ateliers sur tout le territoire de l’Hexagone avec des amateurs en situation de grande précarité et des artistes professionnels. Parmi eux, cette année, de grandes figures de la culture comme le chorégraphe Christian Rizzo, Didier Ruiz, Christophe Loiseau ou encore le jeune artiste Massimo Fusco, qui se joignent à plus de 600 participants pour offrir au public des spectacles de danse, de théâtre, des films et proposer encore plein d’ateliers !

Un foisonnement de propositions avec quelques temps forts

Pendant 3 jours, il s’agit de se laisser surprendre, au fil d’une libre déambulation dans plus de 30 lieux avignonnais. L’équipe d’organisation le souligne dans son édito « …Une couronne sur l’affiche 2024 de C’est pas du luxe !, comme un clin d’œil à la richesse et à la profusion des propositions artistiques réalisées pour ces 3 jours de rencontres, de fête, de découvertes et de partage. » Il y aura de la danse, du cirque, du théâtre, de la musique, des arts visuels, des ateliers… Il y aura surtout un autre regard sur la précarité tant la qualité des prestations d’amateurs impressionne.

L’exposition ‘Le grand tour’ à la Collection Lambert

Comment habiter et s’emparer véritablement de nos lieux de culture ? Accompagnés de trois chorégraphes dont le chorégraphe Christian Rizzo, ces commissaires d’exposition se sont aventurés dans trois capitales européennes. 
Vernissage de l’exposition de 18h30 à 21h. Vendredi 27 septembre. Samedi de 11h à 18h. Dimanche de 11h à 17h. Cette exposition collaborative se poursuivra jusqu’au 29 janvier 2025. Collection Lambert.

Un projet participatif ‘Le grand bazar des savoirs’

Une expérience un peu folle : réunir 80 passionnés pour un speed-dating des savoirs sous la houlette du metteur en scène Didier Ruiz. Des journées placées sous le signe de la curiosité.
Samedi 28 septembre. 14 à 18h. Dimanche 29 septembre. 10h à 13h30. Église des Célestins.

Une grande fête ‘The Big Party’

Un karaoké géant, des défilés, des DJ set, un concours de construction de marionnettes, des tirages de cartes et bien d’autres surprises. Paillettes et marionnettes !
Samedi 28 septembre. 18h30. La FabricA.

Un spectacle ‘Un beau jour’

À travers la transmission de leurs danses et leurs portés acrobatiques, les artistes de la Compagnie Le Doux Supplice interrogent le déséquilibre et la singularité des corps pour créer de nouveaux espaces d’attention et de soin de l’autre.
Dimanche 29 septembre. 17h. Place St-Didier.

Le festival côté pratique

Restauration et buvette sur place. Le festival est accessible sur présentation du bracelet-pass à prix libre.
Accueil général au Square Agricol Perdiguier, Avignon.
C’est pas du luxe ! Jeudi 26 septembre de 14h à 19h. Vendredi 27 septembre de 10h à 20h30. Samedi 28 septembre de 10h à 19h. Dimanche 29 septembre de 10h à 17h. contact@cestpasduluxe.fr / 04 90 78 64 64      


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Notre-Dame de Sainte-Garde, située à Saint-Didier, va accueillir l’exposition ‘Peintres du Comtat’, dont le vernissage aura lieu ce jeudi 19 septembre. Le public aura jusqu’au dimanche 29 septembre pour venir admirer les œuvres exposées.

Ils viennent de Carpentras, d’Aubignan, de Mazan, de Malemort-du-Comtat, ou encore de Sablet. Cinq peintres du XXᵉ siècle seront mis à l’honneur jusqu’au 29 septembre à Saint-Didier.

Le public pourra admirer les œuvres de Paul Surtel, tout en fluidité, transparence et en pastel de grain, mais aussi de Shahda, tout en masses et en couleurs. Les paysages de Dominique Barrot seront aussi exposés, aux côtés des peintures à l’huile d’Antoine Baer et des toiles colorées et profondes de Danièle Isnard.

L’exposition sera visible à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, qui auront lieu ces samedi 21 et dimanche 22 septembre, de 9h à 19h. Le public pourra aussi voir les œuvres des cinq peintres du lundi 23 au dimanche 29 septembre de 14h à 19h.

Vernissage le jeudi 19 septembre à 18h30.
Du 20 au 29 septembre. Notre-Dame de Sainte-Garde. 205 Chemin de Sainte-Garde. Saint-Didier


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Dès ce vendredi 20 septembre, le sculpteur Gabriel Sobin présentera son exposition ‘STAR DUST — Poussière d’étoile’ au sein de l’atelier William Ruller à Apt. Le public aura jusqu’au samedi 30 novembre pour découvrir les œuvres de l’artiste.

Né en 1971 à Salon-de-Provence d’une mère anglaise et d’un père américain, Gabriel Sobin a suivi des études à l’École d’Arts Appliqués Olivier de Serres et à l’École Camondo. Après avoir vécu quelques années à New York, il est revenu en Provence au milieu des années 90 pour se consacrer pleinement à la sculpture.

À travers son exposition ‘STAR DUST — Poussière d’étoile’, qui sera inaugurée ce vendredi 20 septembre à Apt, il cherche à émerveiller le public en ce qui concerne les systèmes planétaires, les étoiles, les galaxies, ou encore les trous noirs, qui, malgré de nombreuses recherches et théories sur leur génèse, restent un profond mystère. « Nous sommes entièrement constitués de poussières d’étoiles : de l’oxygène au carbone en passant par l’hydrogène ou le phosphore, ces mêmes éléments présents dans l’univers depuis son origine ont physiquement généré notre existence, explique Gabriel Sobin. Il n’y a donc aucune séparation entre ‘là-haut’ et ‘ici-bas’ : le cosmos vaste et sans limites,
est notre corps, notre maison. »

Les œuvres seront exposées à l’atelier William Ruller, à Apt, qui est un espace dédié à des projets artistiques contemporains qui abordent des questions et thématiques en lien avec l’actualité et notre époque, et dont la direction artistique est assurée par William Ruller et Elise Hamon-Ruller. L’atelier expose des œuvres allant de la peinture à la sculpture, en passant par l’installation et la performance.

Parmi les œuvres exposées, le public pourra admirer une installation murale de 6m de long.

Vernissage le vendredi 20 septembre de 18h à 20h.
Exposition du 20 septembre au 30 novembre. Visible les vendredis et samedis matin de 9h à 13h ainsi que sur rendez-vous à atelierwilliamruller@gmail.com. Atelier William Ruller. 63 Rue de la République. Apt.


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Suite au grand succès obtenu par l’œuvre-film ‘Hexagone’, diffusée en avant-première début juillet à la Collection Lambert à Avignon, cette dernière a décidé de programmer sa diffusion tout l’été. Il est donc encore possible de visionner ‘Hexagone’ tous les mercredis jusqu’au mercredi 25 septembre.

‘Hexagone’, c’est le fruit de deux ans d’engagement artistique intense du photographe avignonnais Jérôme Taub dont quatre mois d’itinérance à travers la France. Cette œuvre, qui prend la forme d’un récit documentaire, est un véritable voyage à travers l’espace et le temps, le long des routes qui, de l’Antiquité à nos jours, ont créé le lien social dans notre pays.

Au gré de son périple, l’Avignonnais a photographié divers moments de vie, sans aucune mise en scène, pour créer ‘Hexagone’, et a assemblé 100 photographies pour en faire un diaporama aux allures de film. « ‘Hexagone’ est un voyage visuel polymorphe nourri d’une photographie documentaire à partir de laquelle la réalité qui nous entoure est piratée pour convoquer un univers surréaliste, mélancolique et inquiétant dans lequel vivent des êtres ‘Mythiques’, explique le photographe. Héros du quotidien qui vacillent, toujours à la limite du misérable et du divin. »

Cette œuvre-film est projetée en continu tous les mercredis de 14h à 15h jusqu’au mercredi 25 septembre à l’auditorium de la Collection Lambert à Avignon.

Tous les mercredis jusqu’au mercredi 25 septembre. Collection Lambert. 5 Rue Violette. Avignon.


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Du mardi 10 septembre au samedi 28 septembre 2024, le photographe Jean-Pierre Rieu s’installe dans le hall d’exposition du Pôle culturel de la commune de Sorgues pour une nouvelle exposition intitulée « portraits calés ».  La suite logique pour l’artiste local qui avait déjà proposé une exposition « Urbex » en 2023 dans la ville vauclusienne qui avait séduit un public nombreux. 

Pour cette nouvelle exhibition de son travail, Jean-Pierre Rieu proposera une série de portraits décalés et réalisés sans trucage, exposés durant plus de deux semaines et ce en entrée libre et gratuite. « Nos visages disposent-ils tous de traits, d’expressions compatibles ? C’est la question que je me suis posée lorsque l’idée m’est venue d’effectuer des portraits que l’on pourrait qualifier d’insolites, ce que j’appelle les « portraits calés » a déclaré l’auteur de l’exposition.

« J’espère qu’à l’issue de cette exposition, vous serez convaincus, comme je le suis, que nous pouvons « mixer » la morphologie de nos visages. Dans la technique que j’emploie, pas de « tricherie », juste de la photographie sans trucage. Deux personnes posent et la photo qui en résulte n’est pas modifiée. Deux visages sur une même photo donnent naissance à une troisième entité. Pour obtenir ce résultat il convient d’effectuer, de façon harmonieuse, la juste superposition qui va créer ce nouveau personnage ». 

Infos pratiques : exposition « portraits calés » de Jean-Pierre Rieu. Du mardi 10 septembre au samedi 28 septembre 2024. Pôle culturel Camille Claudel, hall d’exposition, 285 avenue d’Avignon, 84700, Sorgues. Entrée libre aux horaires d’ouverture du Pôle culturel. Plus de renseignements au 04.86.19.90.90. 


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Inaugurée en juillet 2024, à la veille d’une élection importante pour notre pays, l’exposition Miss Tic ‘À la vie, à l’amor’ au Palais des Papes rassemble pour la première fois les œuvres d’une femme hors du commun qui nous interpelle au-delà des murailles pour nous insuffler sa rage, ses désirs et son humour.

Nous avons eu l’immense privilège d’être accompagnés pour la visite de presse par la curatrice de l’exposition Camille Lévy Serfati, l’assistant de Miss Tic Maxime Gurriet, ainsi que Charlotte et Antoine Novat, ses ayants droits qui ont pu nous régaler d’anecdotes, de commentaires, de précisions techniques, de souvenirs… Mais pas d’inquiétude : l’exposition se suffit à elle-même, les panneaux sont très explicites, tout est prévu jusqu’au 5 janvier pour rendre cet événement accessible à tous avec visites guidées et pédagogiques, ateliers et même espace participatif. Comme l’exposition précédente de l’été 2023 d’Eva Jospin, elle se déploie dans tout le Palais, est comprise dans le prix d’entrée de la visite, n’est pas circonscrite à La Grande Chapelle comme l’exposition Salgado (2022). C’est utile de le rappeler, car la visite du Palais requiert une bonne forme physique et nécessite de prendre son temps pour lire les centaines d’aphorismes accrochés dans les différents espaces. Un mot d’ordre : prendre son temps, déambuler, rire et s’extasier devant tant de talent, d’humour et d’à-propos, les écrits faisant souvent écho à notre actualité. Malgré les murs imposants du Palais, on retrouve paradoxalement le faste populaire de la rue chère à Miss Tic. 

De l’anonymat à la reconnaissance dans l’espace public

De son vrai nom Radhia Aounallah, épouse Novat, Miss.Tic naît en 1956 à Paris. À l’âge de 10 ans, elle survit à un accident de voiture qui coûtera la vie à sa mère, son frère et sa grand-mère et la marquera à vie d’un handicap de la main droite. « Le voyage est familial, la route nationale, l’accident fatal… Fin des vacances… Disparition définitive de ceux que j’aime. Je n’ai plus rien à perdre, à part moi… Le corps modifié, je traîne ce qui reste de mon enfance avec agacement », Extraits d’un Texte autobiographique écrit par Miss.Tic. Dans les années 80, elle part pour les États-Unis, intègre le milieu punk. De retour à Paris, elle pose son premier pochoir en 1985 et emprunte son pseudonyme au personnage de la sorcière dans les aventures de Picsou qu’elle lisait enfant. 

La revanche posthume d’une pionnière 

Pour cette artiste qui a toujours transgressé l’ordre établi, quelle reconnaissance que d’être exposée au Palais des Papes, symbole de la puissance politique et religieuse au XIVᵉ siècle, devenu depuis le lieu emblématique des grandes expositions d’Art contemporain. 

Femme issue de milieu populaire, fille d’un travailleur immigré tunisien, poétesse, papesse de l’Art urbain, pionnière du street-art, artiste au 1001 pochoirs (pochoiriste)  les qualificatifs ne manquent pas pour cette femme hors du commun que l’on pensait ne pas connaître, mais qui a pourtant accompagné son époque en laissant son empreinte dans la rue, les galeries ou les expositions. Miss Tic coche toutes les cases de l’artiste qui n’a fait aucun compromis au cours de sa courte vie (décédée à 66 ans) si ce n’est en 1999 : celui de décider de demander désormais l’autorisation pour apposer ses pochoirs, lassée d’être toujours arrêtée et condamnée. Autorisation d’apposer certes, mais libre des contenus ! Et quels contenus ! Dessins, affiches et slogans explicites appelés aphorismes ont le mérite de faire mouche, d’être compris par tous et de nous faire rire. 

Vagabondage et expérimentation dans les rues de Paris

Dans les jardins Benoit XII, Pascal Rodrigues, scénographe de l’exposition, a traduit l’univers brut de Miss tic sans artifice : premiers pochoirs dont le premier de 1985 dans le 14ᵉ arrondissement, palissades, poubelle, boîtier électrique, boîte aux lettres comme éléments du décor. Miss Tic avait eu une expérience théâtrale et avait à cœur de toujours travailler la mise en scène de ses œuvres dans la rue. Rien n’était spontané. Tout était pensé pour pouvoir susciter l’étonnement au détour d’une rue, d’une impasse. C’était pour elle une manière de sublimer l’ordinaire et le banal.

Une femme de caractère désormais inscrite dans l’histoire de la typographie

Dans les années 80, sa production littéraire devient importante, la place de l’intime est centrale et petit à petit, elle va préférer les formes brèves, la forme de l’aphorisme, les détournements de slogan publicitaire pour faire passer des messages, provoquer et bousculer avec humour. Elle cherche sa typographie et va devenir créatrice de caractère, avec une nouvelle typographie, reconnaissable entre toutes. Cette idée formidable de créer une signature inscrite résolument Miss Tic dans le monde masculin de la typographie. 

À partir de 2000, elle ne travaille que sur autorisation

En 1999, suite à une condamnation pour « détérioration d’un bien par inscription » elle décide de sortir de l’illégalité et de toujours demander l’autorisation avant d’apposer ses pochoirs. C’est le début d’un travail où l’humour, l’érotisme, le désir et l’amour sont présents dans chaque parcelle de son œuvre qui est dévoilée de la salle du Grand Tinel à la Grande Chapelle. On découvre ainsi la première série créée sur autorisation « Muses et hommes » qui détourne des tableaux de l’histoire de la peinture classique qui avait tendance à représenter les femmes, les muses comme des objets du regard masculin, comme des corps passifs. Miss Tic leur redonne la parole en rajoutant des aphorismes, exemple pour La Joconde « pour sourire, il faut avoir beaucoup pleuré. »

Une femme engagée et subversive

Elle ne se disait pas militante, mais elle a inscrit son travail dans le champ de la poésie civique :  on découvre avec jubilation dans la Grande Chapelle ses slogans savoureux produits à chaque campagne présidentielle jusqu’en 2007. « On n’est ni de droite, ni de gauche, on est dans la merde », « soyons des gueux » ou « le pouvoir ne protège pas, il se protège. »

Une femme qui revendique une sexualité libre

Le désir est son moteur, une rage de vivre que l’on retrouve partout. Elle revendique de pouvoir mettre sur la place publique le corps des femmes, le désir et le plaisir. Elle se réapproprie – au risque de choquer aujourd’hui, mais il faut recontextualiser — la représentation des corps des femmes pour affirmer la « force politique du corps des femmes. » Pour elle, le corps de ces/ses femmes fatales (détournées, calquées de magazine ou de publicités accompagnées toujours d’un aphorisme poétique) a un potentiel subversif très important. « Je revendique la charge érotique de mon travail. »

Son atelier, une immersion dans son travail avant la rue 

Miss Tic passait beaucoup de temps dans son atelier ici reconstitué avec sa radio, ses étagères, ses bombes. « Écriture, recherche iconographique dans des BD, des livres, des affiches. Mais aussi expérimentation et recherche plastique entre tôle, soie, bois.  Elle calquait, transformait, scannait ses calques, vectorisait les dessins à l’aide d’un logiciel, les mettait ensuite à l’échelle, puis les imprimait à l’échelle voulue pour les coller ensuite sur du papier cartonné, les redécouper au cutter. Il y avait tout un processus de mise en jeu du corps », précise son assistant Maxime Gurriet. On pourra admirer plus de 90 matrices de ses pochoirs suspendus dans la Grande Chapelle. 

Son hommage aux femmes de lettres

En 2011, elle crée une série pour rendre hommage aux femmes de lettres qui ont en commun d’être irrévérencieuses, subversives… comme elle. L’idée de cette installation que l’on découvre dans le Grand Tinel est de « replacer Miss Tic comme poétesse, femme de lettres au côté de celles qu’elle célèbre. » Elle a pour cela bombé leurs portraits sur des pages bien précises de leurs ouvrages. On s’amusera ainsi à deviner grâce à des indices littéraires, Virginie Despentes, Patti Smith, Marguerite Duras… 

En fin de visite, l’histoire intime croise la Grande Histoire

Où l’on comprend que Miss Tic se livrait intimement, mais qu’elle était « une véritable philosophe de la rencontre ». On découvre ainsi tout un cabinet de curiosité exposé sur une longue table de travail : pêle-mêle des archives intimes, des lettres, esquisses, la liste – établie par Miss Tic — de ses amours, des collages, photos. Affichée sur fond rouge, son histoire intime rencontre la grande Histoire. C’est ainsi qu’elle se marie en 1998 quand le préfet de Corse Claude Erignac est assassiné, qu’elle passe en correctionnelle en 1999 quand l’Otan déclare la guerre à la Serbie, qu’elle est filmée par Agnès Varda en 2003 pour le tournage de Murs Murs quand la navette spatiale Columbia explose… Une salle passionnante, entièrement consacrée à l’amour, l’amitié et à quatre décennies de combat poétique aux prises avec l’actualité. 

Les visiteurs auront le dernier mot

Après avoir entendu la lettre finale écrite par Miss Tic et lue par Augustin Traquenard sur France Inter pendant le premier confinement, la Chambre des Notaires va permettre à chaque visiteur entre 14h et 17h d’exprimer sa rage ou ses désirs sur des palissades vierges, avec une typographie libre de droits créée spécialement. 

Une œuvre collaborative éphémère que n’aurait pas reniée Miss Tic, elle qui a toujours désiré la libre expression intime et publique et sa transmission.  

Jusqu’au 5 janvier 2025. Miss Tic. À la vie à l’Amor. Du 01/03 au 03/11 : 9h – 19h. Du 04/11 au 20/12 : 10h – 17h. Du 21/12 au 31/12 : 10h – 18h. 5 à 17€. Palais des papes. Avignon. 04 32 74 32 74.


Des dessins inédits du réalisateur Ridley Scott exposés à L’Isle-sur-la-Sorgue

Marc Nucera, sculpteur en arbre, présente 16 œuvres à la galerie d’art et concept store Retour de voyage qui jouxte la boutique Hôtel de La Maison sur la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue. Le lieu, tenu par Frédéric et Marie-Claude Dol, propose 6 expositions par an accueillant peintres, sculpteurs, plasticiens, photographes, créateurs de bijoux et artisans d’art. Des objets à la vente aussi magnifiques que surprenants y proviennent du monde entier.

Marc Nucera, Copyright MMH

Nous nous étions rencontrés avec l’artiste sculpteur Marc Nucera, par l’entremise de François Cance, le président d’Artothèque. Nous avions été invités à découvrir son atelier et ses œuvres sur son terrain, situé à l’entrée de Noves, également sa remise, ainsi qu’une très sobre et spartiate mais invitante habitation. Au fur et à mesure des années, nous sommes retrouvés au fil de quelques-unes de ses expositions à la librairie Le Bleuet à Banon ou encore à l’Abbaye Saint André de Villeneuve-lès-Avignon où nous avions même rencontré Sting (Gordon Matthew Sumner), le leader de The Police. Nous voici de nouveau à la Villa Datris où l’artiste expose son ‘baiser’ pour ensuite continuer à la Maison sur la Sorgue où d’ores et déjà cinq de ses œuvres ont été vendues cet été me confie Frédéric Dol, le maître des lieux.

«Je suis plus artisan qu’artiste, précise Marc Nucera, sculpteur.
Face à l’arbre qui a compté bien des décennies, je laisse mon geste, muni de sa tronçonneuse, évoluer et murir. J’étudie ainsi plusieurs écritures. Pourtant, devant chaque arbre, je rejoue tout, ne sachant pas ce qui va être. Je recommence, devant trouver des solutions aux accidents que je rencontre sur la matière, pour l’adapter à la construction du thème qui s’ébauche : cocon, prieuse, colosse, baiser, qui me permettent de travailler mouvements, élans, drapés. Ce sont les troncs d’arbre, qui ont leur propre identité, qui appellent le thème. Je suis très attiré par le thème de la prieuse représenté dans toutes les religions qui appelle la fraternité. Mes sculptures sont le résultat de 20 ans d’acharnement total pour arriver à mettre au jour ce qui est et qui nous échappe. C’est tout l’intérêt car je serai bien incapable de reproduire une de mes œuvres.»

L’histoire de la Maison sur la Sorgue
«Un jour, en 2002, une personne nous appelle pour savoir si nous serions intéressés par une maison à la vente, me raconte Frédéric Dol, propriétaire avec son épouse Marie-Claude, de la Maison sur la sorgue. Pourtant, nous n’avions, à ce moment, aucun projet d’achat. Nous arrivons le soir, ouvrons la porte et voyons cette enfilade de pièces avec cette belle ouverture sur le jardin. C’est à ce moment là que tout a basculé. Nous nous sommes dit que nous allions changer de vie et que nous ferions quelque chose de cette nouvelle maison.»

Marc Nucera et Frédéric Dol Copyright MMH

Cette maison est un ancien hôtel particulier construit fin 17e début du 18e siècle
qui a appartenu à un noble : de Barthelier Venasque. Il possédait de nombreuses terres mais conçut quelques soucis à la Révolution. Le temps passe et un couple va acquérir l’hôtel particulier peu avant la guerre de 1939-1945 pour y créer une épicerie en lieu et place de l’actuel espace galerie d’art et concept store. Les deux époux y travailleront durant plus de 40 ans. Peu à peu les enfants partiront, puis l’époux décèdera et seule la femme tiendra l’épicerie jusque dans les années 1980 où elle baissera le rideau pour prendre sa retraite. Elle continuera cependant de vivre seule dans cette grande maison. Nous avons restauré la maison depuis 2002 puis accueilli des artistes et conçu quatre suites –deux de 50m2 et deux autres de 70m2-. C’est désormais devenu plus une galerie avec chambres qu’un hôtel. L’idée ? Que les gens vivent et petit déjeunent au milieu des œuvres d’art. C’est notre façon de les baigner dans l’art de vivre contemporain à la française.»

Nos hôtes ?
«C’est une population internationale, attirée par les lieux patrimoniaux, comprenant de nombreux américains. Nous tissons des liens avec les artistes que nous exposons à tel point que lorsqu’un client nous demande plus de détails sur une œuvre, nous lui proposons de rencontrer l’artiste. Le lieu est ouvert à l’année. Quant à mon épouse et moi nous confions l’établissement à des personnes de confiance, en novembre et en février pour partir en voyage et rapporter des objets, parfois très imposants, importés en conteneurs via Marseille. Le plus difficile est la préparation, la mise en caisse et le cheminement jusqu’au port des objets depuis le pays pour qu’ils nous soient envoyés.»

«Nous avons été particulièrement touchés par l’Asie, la Birmanie et l’Indonésie.
Là nous venons de rapporter des Ikats d’Indonésie, plus précisément de l’ile de Sumba –au Sud de Flores à l’ouest et à 2h de Bali- qui sont des textiles teints à la main et rebrodés de perles pour en constituer les dessins. Une pièce représente près d’un an de travail. Nous y rencontrons aussi des artistes que nous invitons à exposer ici. Certains des objets apparaissent sur notre site marchand

Frédéric Dol montrant un Ikat de l’île de Sumba en Indonésie, Copyright MMH

«Mon épouse et moi sommes nés à l’Isle sur la Sorgue
mais notre vie professionnelle nous a conduits à Paris, où nous avons travaillé en tant que consultants en marketing, organisation et logistique, ce qui nous a permis de revenir nous installer ici. Nous prenions le TGV pour travailler à la capitale trois jours par semaine pour, ensuite, revenir ici jusqu’à ce que nous puissions réellement développer l’activité.»

« L’exposition
de Marc Nucera connaît un vrai succès, se félicite Frédéric Dol. L’exposition de Retour de voyage à l’Isle-sur-la-Sorgue est prolongée et cinq de ses œuvres ont déjà été vendues. Artiste très remarqué –il expose ses colosses également dans les jardins de Villandry, d’autres œuvres à Chaumont-sur-Loire ainsi qu’à Paris. Il propose ici Le baiser, Petit poisson, Colonne mémoire, Grande torsade, Colonne If, La prieuse. Dans les tuyaux ? Nous préparons un événement d’envergure internationale mais je ne veux pas en dire plus pour le moment si ce n’est que Marc Nucera est un artiste très remarqué, » conclut Frédéric Dol. La Maison sur la Sorgue expose de nombreux autres artistes ici.

Les infos pratiques
La Maison sur la Sorgue. La galerie Retour de voyage est ouverte de 10h30 à 19h. 6, rue Rose Goudard à L’Isle-sur-la-Sorgue. 06 87 32 58 68.

Le baiser, Marc Nucera, Copyright MMH

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