2 mai 2025 |

Ecrit par le 2 mai 2025

Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Le Cellier des princes à Courthézon organise une exposition du photographe et réalisateur Christophe Switzer. Ce dernier, qui prend pour référence le travail de Doisneau, pour son œil amusé, de Man Ray pour ses explorations et ses compositions, ou bien encore d’Elliott Erwitt pour son sourire curieux, présentera une quinzaine de clichés du mercredi 26 juin au jeudi 26 septembre 2024 dans la cave de ce producteur de Châteauneuf-du-Pape depuis 1925.
Cette exposition sélectionnée au Festival Off Visa pour l’image 2023 débutera par son vernissage en présence de l’artiste qui se déroulera ce jeudi 27 juin à 18h.

Edmond avant de partir chasser sous l’eau à Tahiti. ©Christophe Switzer

Intitulée ‘Edmond, chasse sous-marine à Tahiti’ montre les plongées de ce tahitien qui vit sur la commune de Mataeia sur la grande terre. Paysan avec un P majuscule, il cultive toutes les semaines ses parcelles de taro bleu, élève des cochons et récolte les fruits de saison sur son terrain. Très attaché à son île, à sa culture et à ses traditions, il chasse au harpon les week-ends, derrière la barrière de corail quand la houle le permet. Il plonge à plus de 20 mètres, réalise des apnées de plus de 2 minutes 30 et reste parfois plus de 8 heures dans l’eau pour rapporter le poisson de la semaine et améliorer son ordinaire et celui de sa famille. « Comme ça, je choisis le poisson que je mange tu comprends ? C’est la mer qui donne quoi, mais c’est moi qui le pêche » dit-il en s’adressant à Christophe Switzer.
Pour ce dernier, qui reprend les mots de la réalisatrice Agnès Varda : « Je ne veux pas montrer, mais donner l’envie de voir ».

‘Edmond, chasse sous-marine à Tahiti’. Du mercredi 26 juin au jeudi 26 septembre 2024.
A découvrir de 9h à 19h, du lundi au samedi, et les dimanches et jours fériés, de 9h à 18h.
Cellier des princes. 758, route d’Orange. Courthézon. 04 90 70 21 50. www.cellierdesprinces.fr

Chayma Ajel & L.G.

©Christophe Switzer

Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Patrick di Meglio (qui signifie « le meilleur » en italien), décline la plume dans tous ses états. D’abord dans le monde de l’écrit, la presse. Aux côtés de Jean-François Kahn en 1984 pour la création de « L’Évènement du Jeudi » puis de « Marianne » en 1996. Il collabore aussi à « L’Express » avec Christine Ockrent. Comme directeur artistique de ces hebdomadaires, il met en scène textes et images dans un parfait équilibre de la page.

Ce condensé d’aéronautique qu’est la plume, à la fois forte et fragile, ce squelette délicat, il le sublime dans cette exposition d’une trentaine d’œuvres accrochées à Villeneuve-lez-Avignon cet été, jusqu’au 1ᵉʳ septembre.

À la façon du peintre du geste Hans Hartung qui a fait les belles heures de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, Patrick di Meglio qui vit à Gordes, s’est d’abord inspiré d’idéogrammes chinois et de leur graphisme pour épurer les plumes de mouettes, pigeons, faisans, paons, cigognes, goélands, bécasses. Ces fagots de plumes, qu’il a patiemment ramassés lors de ses balades, il les ponce, il les juxtapose comme une mosaïque de traits subtils. Comme un signe d’oiseaux et de nature en danger.

Sous forme de suspensions, sculptures, tableaux, il décline son art comme une ode à la féminité. Soulignées de bois, de métal, voire d’ardoise, ses plumes aériennes nous font décoller vers le rêve. 

Contact : www.abbayesaintandre.fr / 04 90 25 55 95


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Un Picasso très intime à découvrir jusqu’au 23 juin à l’Hôtel de Lagoy de Saint-Rémy-de-Provence.

Lors de cette exposition originale, on pourra survoler les étapes essentielles de la vie de Picasso : de sa naissance à Malaga jusqu’aux portes du cubisme.

100 lettres imaginaires sonnant incroyablement vrai, écrites par David Lawrence, dont 12 lues par le conteur Jean-Paul Lucet, au timbre de voix unique, dans la cour de l’Hôtel de Lagoy.
180 photographies et reproductions d’œuvres de Pablo Picasso et d’autres grands peintres du XVIIᵉ à nos jours.
Reconstitution de la Chapelle des Arènes de Malaga et d’une table du Lapin agile.
Projection de deux documentaires : L’Affaire Picasso et Jeune Picasso.

Pour découvrir tous les détails sur l’exposition, cliquez ici.

Jusqu’au 23 juin 2024. 10 à 15€. Ouvert du vendredi au dimanche de 10h30 à 18h30. Hôtel de Lagoy. 11 Bd Marceau. Saint-Rémy-de-Provence.


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Les deux sœurs Sylviane Poux Bénézech et Marie-Joëlle Delolme mixent leurs deux univers, la broderie et la gravure, lors d’une exposition à la mairie de Crillon-le-Brave. Leurs créations seront exposées jusqu’au dimanche 26 mai.

D’un côté, le public pourra découvrir les pièces uniques brodées par Sylviane Poux Bénézech, notamment ‘La campagne heureuse’, une broderie improvisée par l’artiste. « La montagne est reliée à la mer par un fleuve essentiel à la vie, de chaque côté duquel se sont créées, au gré de mon inspiration, des parcelles toutes différentes », explique-t-elle. D’un autre côté, les visiteurs découvriront la gravure sur zinc, cuivre, et lino. « Je travaille sur la ligne, les plis, les strates, le relief, avec une prédilection pour les arbres, les feuillages, l’architecture, souvent sur des ‘séries’, sous forme de variations sur un même thème », ajoute Marie-Joëlle Delolme.

Ouvert du dimanche au vendredi de 10h à 19h et le samedi de 9h à 19h.
Jusqu’au dimanche 26 mai. Entrée libre. Mairie. 1 Rue Église. Crillon-le-Brave.


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Nous avions découvert pour la plupart cet artiste au cours de l’hiver 2022 à la Galerie Ducastel

Son travail abstrait sur la lumière et l’espace avait rencontré un beau succès d’estime et public. Ses tableaux — souvent des grands formats —  témoignaient d’un esprit libre et non conventionnel tout en recherchant un doux équilibre. 

C’est le regard des gens qui est intéressant, moi je ne peux donner que des explications 

« Le point de départ de cette exposition est un travail réalisé en 2023 qui s’inscrit dans ma peinture sous la forme d’une série intitulée ‘formes libres’. L’utilisation de la couleur et de formes géométriques plus dessinées participe à une expression poétique de la peinture où l’ordre et le désordre se côtoient, le langage se délite, la douceur combat la noirceur. Au départ imbriquées les unes dans les autres, les formes se libèrent et plongent dans un « espace temps » indéfini ; jusqu’à disparaître. Un certain nombre de peintures a été regroupé autour de ce travail ; elles s’inscrivent dans la même veine, éclairant le chemin que je suis. »

Le vernissage aura lieu le jeudi 16 mai à 19h à La Galerie Ducastel.

Exposition du 16 mai au 6 juin 2024. Galerie Ducastel. 9, rue Folco de Baroncelli. Avignon. 04 90 82 04 54.


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Depuis le 1ᵉʳ avril, l’agence immobilière Maison Victoire, située à Cabrières d’Avignon, accueille l’exposition ‘Blooming, What Ever it Takes’ qui mêle les sculptures d’Aurélia Rocher et les œuvres photographiques de Hans Silvester. L’exposition est en place jusqu’au jeudi 23 mai.

“Il n’y a pas de Fleurs réalistes ici. Juste l’idée d’une Fleur.
Une Fleur comme un lieu, un espace.
Un espace qui contient
Un espace qui accueille
Un espace qui accompagne
Quand le calme se fait, la pulsation des Fleurs sort de son invisibilité.
Clameur souterraine, elle déplace les fragiles frontières.
Ces Fleurs parlent de la force, de la douceur et de la fragilité.
Mais aussi de la beauté et de la ténacité.
Souveraines, elles savent les intempéries fugaces.
Car elles cachent en leur profondeur leur essence subtile.
Puissantes à jamais.”

Ce sont les mots de l’artiste Aurélia Rocher. Dans son univers, le végétal, en particulier la fleur, tient une grande place, tout comme l’animal. À Cabrières d’Avignon, ses sculptures sont exposées aux côtés du travail du photographe allemand Hans Silvester, installé en Provence depuis de nombreuses années. Ses photographies, elles aussi, mettent en avant le végétal à travers des portraits de peuples qu’il a rencontré au cours de ces voyages.

Du lundi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 10h à 12h30.
Exposition ‘Blooming, What Ever it Takes’. Jusqu’au 23 mai. Maison Victoire. Place de l’Ancienne Mairie. Cabrières-d’Avignon.


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Encouragée par le succès de la Dizaine palestinienne de l’année dernière (du 13 au 22 mai 2023), l’association avignonnaise Présences palestiniennes renouvelle cette année l’expérience et organise pendant huit jours, du mardi 7 au mardi 14 mai, une série d’événements autour de la culture palestinienne.

Devenue ainsi une Huitaine palestinienne, cette semaine culturelle, manifestation inspirée par les semaines italienne, provençale et libanaise qui se tiennent régulièrement depuis plusieurs années à Avignon, prend cette année, en 2024, une résonance particulière. La guerre qui sévit depuis plus de six mois, outre les massacres des populations civiles, détruit aussi des richesses culturelles et tout ce qui constitue le patrimoine national d’un peuple, du peuple palestinien en l’occurrence. 

Mieux connaître la culture palestinienne, à la fois ancienne et ouverte sur le monde contemporain, riche, mais souvent occultée

Mieux la faire connaître, tel est le but de cette Huitaine palestinienne proposée par l’association Présences palestiniennes créée en 2014. En partenariat avec des lieux culturels d’Avignon, cette huitaine veut témoigner de la vitalité résistante de la culture palestinienne, et mettre en valeur l’image positive d’une société et d’un peuple qui vit, aime, travaille, qui a le sens de la fête et de l’hospitalité, un peuple dynamique et cultivé qui réussit à vivre malgré les difficultés.

Conférence à la Maison Jean Vilar : François Abou Salem, faire théâtre pour faire nation

Homme de théâtre français installé en Palestine, François Gaspar, dit Abou Salem, a consacré toute sa vie à l’émergence du courant théâtre palestinien et à sa pérennisation. Najla Nakhlé-Cerruti, agrégée d’arabe et chercheuse au CNRS présentera sa trajectoire singulière à partir des archives qu’il a laissées à sa mort et hébergées au Théâtre National Palestinien/El-Hakawati, actuellement l’unique théâtre palestinien en activité à Jérusalem.
Mardi 7 mai. 18h. Entrée libre. Maison Jean Vilar. Rue de Mons. Avignon.

La traditionnelle exposition du Pont de l’Ascension qui a lieu à Avignon depuis 2016 

Après les artistes plasticiens de 2022, la broderie palestinienne de 2023, ce sera l’exposition de photographies intitulée « Gaza avant, Gaza maintenant », qui sera présentée au Temple Saint Martial.

L’exposition est accompagnée par une sélection de Gaza Stories (1h) projetées en boucle. Le dernier jour de l’exposition – dimanche 12 mai à 15h — rencontre en visio avec le réalisateur Iyad Alasttal suivie d’un goûter palestinien.
Du Jeudi 9 au dimanche 12 mai de 12h à 17h. Temple Saint Martial. 2 Rue Jean Henri Fabre. Avignon.

Une projection-débat au Cinéma Utopia

À Battir, en Cisjordanie, village-musée à ciel ouvert pour ses cultures en terrasse, François Ducat, documentariste qui organise des ateliers vidéo avec les lycéens, y revient suivre leur évolution. Il interroge alors trois jeunes, deux garçons et une fille : comment voyez-vous votre avenir à Battir ? Quitter ou servir son pays ?..

La projection sera suivie d’un débat avec les réalisateurs François Ducat et, sous réserve, SalahAbunima.
Vendredi 10 mai. 20h30. Tarif Utopia. 

Mélodies et chants du Levant au Château Saint Chamand

Le duo Ya Loz Akhdar (Oh, l’amande verte), composé de Basela Abou Hamed et Kader Denednia, interprète des mélodies traditionnelles comme des chansons plus récentes qui évoquent la culture et la vie des Palestiniens et inspirent l’amour et l’espérance.

Le concert sera suivi de la projection du documentaire de Basela Abou Hamed, L’Odeur perdue. Ce documentaire de 8min30 évoque les odeurs de cuisine et des denrées dans des échoppes et sur leurs éventaires dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas. L’Odeur perdue, un monde perdu, après la guerre, le siège et la destruction du camp pendant les années 2012-2018.
Samedi 11 mai. 19h. Participation libre. Château St-Chamand. 3 avenue François Mauriac. Avignon. 

Contes de Palestine

Avec le conteur Jihad Darwiche et les conteuses Aïni Iften et Kala Neza. Pour ce spectacle unique, les trois artistes avignonnais ont sélectionné dans le patrimoine du conte palestinien quelques morceaux savoureux ou drôles, pleins de sagesse ou de fantaisie… et surtout de poésie.
Lundi 13 mai .19h. 10€. Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Chapelle des Italiens. 33 Rue Paul Saïn. Avignon. 

Une rencontre débat : L’agriculture palestinienne sous occupation israélienne : quelle place pour une économie de résistance ? 

La colonisation de la Cisjordanie occupée s’accélère : à la spoliation des terres et des ressources en eau, aux restrictions sur les échanges avec l’extérieur, s’ajoutent la construction du mur, l’extension des colonies et la violence des colons. Que peuvent les agriculteurs palestiniens pour tenir tête à cette stratégie de destruction systématique de leur raison d’être ? Que pouvons-nous pour les aider à vivre ? Rencontre-débat avec Jacques Neno, en dialogue avec Ahmed Dahmani, économiste
Mardi 14 mai. 19h. Entrée libre.  Fenouil à vapeur. 145 Rue Carreterie. Avignon. 

Deux librairies avignonnaises, la Mémoire du monde et La Comédie humaine, mettront en valeur, pendant la huitaine, la littérature de et sur la Palestine.

Du mardi 7 au mardi 14 mai dans divers lieux d’Avignon. presences.palestiniennes@laposte.net


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Rendez-vous avec François Cance, le président d’Arthotèque, l’association qui propose la découverte d’œuvres des artistes du Luberon. Nous voici au pied du très majestueux Château du Barroux. Nous y découvrirons les œuvres subtiles et colorées de deux artistes : Marine Guillemot, amoureuse du végétal et Joël Canat sculpteur exposant, pour l’occasion, ses œuvres en bois.

« Le panorama qui paraît derrière la silhouette de Marine Guillemot appartient tout entier à la Couronne anglaise, relève amusé François Cance, président d’Artothèque. J’ai voulu réunir ces deux artistes, très proches de la nature, dans ce lieu du patrimoine, le Château du Barroux, récemment acquis par mes amis Fanny et Jean-Baptiste Vayson. Je trouvais que leur courage de lier leurs vies au destin de ce fabuleux édifice historique pour le préserver et le faire vivre et d’y inviter deux artistes : Marine Guillemot et Joël Canat épris de nature, révélait à quel point le patrimoine historique et son environnement naturel sont liés et précieux. »

Marine Guillemot ? C’est une silhouette fine et silencieuse dotée de deux grands yeux bruns qui détaillent l’univers, du plus petit au plus grand. C’est comme souvent une artiste à la sensibilité à fleur de peau, une femme qui se nourrit de l’ambiance, du moment, du subtil et de l’infini. D’une approche plutôt effacée voire neutre, elle marche à pas de loup, observant la poésie de l’infiniment petit, la majesté de la nature, le dépouillement laissant paraître l’essentiel. Ses recherches rejoignent, en cela, les travaux d’Anne-K.  

Marine Guillemot, artiste du végétal, Copyright MH

Mettre au jour
Alors apparaissent des splendeurs, la dentelle des feuilles devenues papier de soie délicatement nervuré. Marine Guillemot en fait des robes, des paysages, des ambiances tour à tour indigo, tourbées, garancées. Souvent elle plaque, entre deux verres, ses œuvres comme pour les suspendre dans le temps et l’espace.

Mais avant cela ?
C’est la vision d’une Marine Guillemot qui arpente le Luberon que nous percevons, à la recherche de feuilles fraîches de genêt, de lavande, d’épines de pin et aussi de feuilles d’olivier, de micocoulier qu’engloutissent son congélateur, pour les travailler l’hiver venu.

Papérisation des feuilles
Les tableaux de Marine Guillemot évoquent parfois des robes –peut-être en hommage à son ancien métier car elle fut une maquilleuse-plateau très recherchée voyageant dans le monde entier à Paris, Milan, New-York, Los Angeles, Londres- d’autres fois exécutant des paysages, surgis de camaïeux de couleurs conçus à partir de pigments -car Marine Guillemot vit à côté d’Okhra dont elle a suivi les formations- comme l’indigo pour le bleu, la garance pour les rouge et orange, la gaude pour les jaunes, le noir galle de chêne, la grenade pour les gris et les noirs.

Les presses
Après de longs et minutieux process, une technique asiatique ancestrale de papérisation comprenant trempages, brassages, cuissons et temps de presse -fabriquées par l’artiste elle-même à l’aide de planches et de serre-joints- les feuilles délivrent, enfin, leurs délicates architectures, sèches, invincibles, éternelles, couchées sur de grands draps pour parfaire le séchage et la mise en forme de ce tissage de feuilles entremêlées naturellement. Parfois, au creux de l’œuvre, une touche d’or surgit, comme la signature de l’artiste. Peut-être pour nous inviter à discerner l’or qui nous entoure et auquel nous demeurons trop souvent aveugles. Le travail de Marine Guillemot est finalement une très majestueuse ode à la nature dont nous sommes humblement issus.

Marine Guillemot au travail avec ses presses dotées de serre-joints et de poids, dans son atelier DR



Joël Canat
Joël Canat est le sculpteur chercheur du volume et de l’équilibre. Alors qu’il commence à sculpter le bois parce qu’il a planté sa vigne et a dû, pour cela sacrifier des chênes, il travaille la forme et les courbes, les inscrivant dans un nouveau cadre, un nouvel espace. Très vite séduit par l’acier, le corten et l’inox, il exécute d’abord un carton de ses sculptures avant de se mettre à l’ouvage, de les faire découper, plier, souder, tout d’abord en petit format pour, très vite, tutoyer les grands formats -parfois plus de 3 mètres- et déployer ses œuvres dans les jardins et les parcs, invitant le soleil, la pluie et le vent à les façonner, à leurs imprimer de nouveaux mouvements, de nouvelles patines. Cet homme aussi fraternel que curieux de tout, à l’œil affûté et aux réalisations exigeantes, mêle avec plaisir ses œuvres à celles de Marine Guillemot.
Vous pourrez ainsi les retrouver, tous deux, dans cette exposition proposée par François Cance à ses amis les propriétaires du Château du Barroux, Fanny et Jean-Baptiste Vayson de Pradelle. Les feuilles de Marine Guillemot bruissant et chuchotant aux oreilles des totems de Joël Canat, la part du féminin et du masculin s’épousant dans un dialogue chorégraphique délicatement complémentaire.

Anecdote
Alors que Marine Guillemot me fait visiter l’exposition, elle s’arrête, me montrant un petit fenestron devant lequel se sont arrêtés tant de paparazzis pour essayer de voler une image de Lady Di dans la piscine de cette maison appartenant à la couronne d’Angleterre.

Propriété de la Couronne d’Angleterre où Lady Di venait se ressourcer et échapper au monde Copyright MH

Les infos pratiques
Marine Guillemot, peintre du végétal et Joël Canat, sculpteur exposent leurs œuvres au Château du Barroux, du village éponyme jusqu’au 30 juin. marine.guillemot@gmail.com. instagram guillemotmarine.artAtelier show-room. 1, rue Pascal Hilarion Pascal à Saint-Saturnin-lès-Apt 06 72 47 24 19

François Cance au Château du Barroux Copyright MH


Courthézon : exposition de photographies sous-marines au Cellier des princes

Cette rencontre, c’est à la réalisatrice avignonnaise Florine Clap que nous la devons. Elle nous propose trois courts métrages, trois portraits d’artistes hors norme ce samedi 13 avril au cinéma Utopia Manutention.

Florine fait partie de notre paysage avignonnais. Elle filme sa ville «  Sous le pont d’Avignon » en 2013 mais ce sont les gens qui l’intéressent et particulièrement les gens « invisibles » ou hors normes. Dans ses documentaires elle sait capter une parole, un visage, et nous livre toujours un portrait sensible de son personnage. 

L’origine de cette matinée de projections  ?

« En 2022 au Festival ‘Partie de Campagne’, j’ai rencontré Marianne Geslin, réalisatrice du film Fanny Viollet, le temps-fil. J ‘avais beaucoup aimé son film, on y découvre Fanny Viollet, une artiste étonnante et pleinement investie dans une pratique quotidienne de création, de détournement d’objets ou de déchets. Le film a fait écho à mon travail de documentariste, à mes films qui sont, eux aussi, des portraits intimes de personnages hors norme. Nous avons eu envie de présenter nos films ensemble, lors d’une projection commune avec une exposition – éphémère – des œuvres des artistes que nous filmons. Ainsi est née l’idée d’une projection commune qui réunirait nos films dédiés à des artistes. » 

Le titre L’Art dans la peau ?

Nos films nous avaient réunies Marianne et moi car nous nous sommes reconnues dans une même démarche. Nous avions les mêmes questionnements :  Comment filmer un artiste ? Comment rendre compte de ses gestes, de sa démarche ? Comment l’inscrire dans un temps long ? Quand nous avons réfléchi à ce qui les réunissait, l’évidence était là : ils avaient tous trois l’Art dans la Peau.

Les 3 films présentés

Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges, de Florine Clap
En 2019, suite à la commande de Messa Daniloffun, j’ai réalisé un film dédié à son mari artiste peintre, Boris Daniloff que j’avais rencontré et filmé pour mon premier film Sous le pont d’Avignon en 2013 dans le cadre de son exposition ‘Gens d’Avignon’ dédiée aux portraits de gens de la rue ou en marge de notre société. Boris est décédé brutalement en 2015 et sa femme a monté une exposition avec la totalité de son oeuvre au cloître St Louis en septembre 2019. Mon film Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges y a été diffusé pendant 3 semaines. Il est monté à partir de rushs tournés en 2013, en 2015 et en 2019 et notamment d’une interview menée avec Boris autour de son travail enregistrée en 2013. La peinture de Boris est politique et sociale. Le peintre dénonce l’absurdité du monde, ses mécaniques économiques perverses qui génèrent les guerres, la misère et l’exploitation des hommes, femmes et enfants. Il met en scène dans des toiles allégoriques et figuratives, le cynisme de la classe politique. Boris peint aussi les hommes et les femmes de la rue et des associations sociales qu’il fréquente dans de grands formats, comme on peignait les rois et les papes autrefois. C’est une peinture qui n’a pas vocation à « plaire » ou à être achetée, c’est une peinture qui est là pour soulager son coeur de toutes ces injustices qui le rendent malade. C’est lui, l’artiste aux cheveux rouges, couleur de la colère et de la révolte.
Site de l’artiste: https://borisdaniloff.odexpo.com/default.asp?

Fanny Viollet, le temps-fil de Marianne Geslin
Fanny Viollet instaure les foisonnements des techniques tantôt humbles, tantôt savantes, tantôt traditionnelles, tantôt nouvelles. Elle est exubérante, passionnée, fougueuse, expansive, et elle est simultanément méthodique, décidée, réglée. Elle bricole ; elle enchevêtre ; elle combine. Elle trie ; elle sépare ; elle classe ; elle différencie. Elle choisit ; elle tresse ; elle trame. Elle noue et dénoue. 
Fanny est la glaneuse de la ville et de ses innombrables déchets. Elle serait une archéologue des vies quotidiennes et des gestes minuscules, une romancière de l’intime, de l’infime. Elle tricote le marginal, l’occulte, le discret, l’effacé. Elle coud le temps secret, les fils de couleur multiples. Aléatoire, subversive, elle invente les aiguilles, les fibres, les bobines. La machine à coudre est probablement l’instrument prédominant de Fanny. Gilbert Lascault extrait du livre Fanny Viollet ou la métamorphose du fil
Œuvres de l’artiste : https://www.espace-des-femmes.fr/wp-content/uploads/2022/10/fanny-viollet-exposition.pdf

Michel Gauthier, Autoportraits, de Florine Clap
L’autre film qui me tient à cœur, c’est un film documentaire sur Michel Gauthier, le « peintre d’Avignon ». Les avignonnais connaissent bien sa silhouette svelte, ses habits et son chapeau tachés de peinture, sa démarche nerveuse et chaloupée. Avec Michel c’est une longue histoire d’amitié. Je l’ai rencontré et filmé à l’occasion de Sous le pont d’Avignon (2013) et depuis, je le filme régulièrement dans son atelier (chez lui), dans les bistrots de la ville où il réalise quotidiennement son autoportrait, ou encore dans ses pérégrinations urbaines, une toile sous le bras et des couleurs dans les yeux. Michel c’est un poème à lui tout seul, un rapport au monde si singulier. Dans ses autoportraits, il cherche ses origines, lui l’enfant de la guerre trouvé au bord d’une route près du mont St Michel.
Les deux réalisatrices, Florine Clap et Marianne Geslin seront présentes lors de cette projection.

Samedi 13 avril. 11h. 5€. Cinéma Utopia Manutention. 4 Rue des Escaliers St Anne. Avignon. 04 90 82 65 36.

Exposition éphémère des œuvres des trois artistes
Le vernissage aura lieu le vendredi 12 avril à 18h30, à l’espace coworking. 73 rue Guillaume Puy. Avignon.
Exposition accessible également le samedi 13 avril de 14h à 18h. Entrée libre.

https://www.echodumardi.com/tag/exposition/page/5/   1/1