28 avril 2024 |

Ecrit par le 28 avril 2024

Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

«Nos administrateurs et nos équipes sont à nos côtés pour vous féliciter à l’occasion de cette soirée », entamait mardi dernier Michel Gontard, président de Grand Delta Habitat devant plus de 150 personnes venues assister à la 5e remise de la labellisation aux entreprises partenaires de la coopérative de logements pour tous. Si la soirée a consisté à féliciter et remercier 47 entreprises du bâtiment pour l’excellence de leur travail sur les chantiers de la plus grande coopérative HLM –hébergement à loyer modéré- de France, elle était également propice à faire un point sur l’année 2023 et à dévoiler les projections 2024.

A ce propos Michel Gontard,
le président de Grand Delta Habitat et Xavier Sordelet, le directeur général ont évoqué une année 2023 difficile avec la défaillance d’entreprises du bâtiment anciennes et sérieuses ; Des prix de l’acier et du métal qui baissent à la tonne mais dont le prix reste inchangé et prohibitif pour les artisans et, par ricochet, pour les donneurs d’ordre ; Une hausse des taux d’intérêt à 4,72% ; La mauvaise santé de bailleurs sociaux dont certains n’auront pas réalisé de résultat cette année ; Les ponctions de l’Etat qui confisquent la construction de logements et donc une partie de l’accès à l’emploi sur les chantiers empêchant les habitants et les salariés à être décemment logés ; La difficulté des promoteurs, dont d’importantes et anciennes entreprises reconnues sur le marché, comme Géoxia qui a disparu ; et, enfin les effets de la loi Climat et résilience ainsi que la Loi Zan, zéro artificialisation nette qui mettent un coup d’arrêt à la construction.

Michel Gontard, Président de Grand Delta Habitat

L’enjeu majeur de la réhabilitation
La meilleure porte de sortie pour s’extraire ce magma contradictoire où la demande de logements est bien présente et l’offre rare ? La réhabilitation. C’est sur cet axe que Grand delta Habitat compte bien mettre l’accélérateur.

2023, une année de reprise, une année difficile,
«L’année 2023 a été une année difficile et nous traversons les mêmes difficultés. Pour vous et également pour nous, 2024 ne sera sans doute guère meilleure, prévient Michel Gontard. Cependant, ‘là où il y a une volonté, il y a un chemin, et nous le poursuivrons l’année prochaine’. En plus de la hausse du coût des matériaux, nous subissons des ponctions financières. A titre indicatif, l’augmentation du livret A de la Caisse d’épargne de 0,50%  à 3% nous préoccupe puisque le logement social est indexé à plus de 80% sur celui-ci. Cela se traduira, pour nous, à décaisser 15M€ supplémentaires au titre de notre dette.»

Toujours plus de prélèvements de l’Etat
«Enfin, le prélèvement de l’Etat au titre du RLS –Réduction du loyer de solidarité-, sera de 16M€ détaille le président de la coopérative HLM. Or, la moitié de ces deux montants aurait dû aller en production. Il aurait mieux valu, pour nous, être assujettis à l’impôt sur les sociétés qui est beaucoup moins onéreux que les prélèvements de l’Etat. D’autant plus que nous sommes une entreprise à caractère social destinée à loger tout à chacun et particulièrement les salariés. Ces deux prélèvements nous empêcheront de construire 400 logements supplémentaires et déroberont l’accès à 1 000 emplois sur les chantiers GDH. Je me bats au niveau national pour faire entendre nos voix auprès des ministères, mais c’est un peu comme prêcher dans le désert. Quoi qu’il en soit, nous sommes tous solidaires. Solidaires des entreprises du bâtiment et de ceux qui attendent un logement.»

«La Caisse des dépôts et consignation
Estime qu’il faudrait construire par an, en France, 165 000 logements sociaux et autant de logements privés pour satisfaire les demandes en attente, met en perspective Michel Gontard. L’ensemble des bailleurs arrivera péniblement à en faire 85 000. Au chapitre de la réhabilitation ? Il faudrait intervenir à hauteur de 165 000 logements par an. Il y a là, à espérer, car la demande existe. Ce qui nous manque ? La maîtrise des moyens financiers.»

Daniel Léonard, Président de la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics du Vaucluse

Daniel Léonard, président de la Fédé BTP84
«Vous êtes le plus important donneur d’ordres du département, a entamé Daniel Léonard, président de la Fédération du bâtiment et des Travaux publics du Vaucluse. Nous avons besoin de votre capacité à construire des logements pour nos employés. Egalement, merci de mettre à l’honneur nos entreprises car il est très rare, aujourd’hui, de remercier pour un travail bien fait. C’est un honneur pour nos adhérents, de recevoir cette labellisation. Si les esprits s’attachent à dire que la construction vacille, nous sommes prêts à agir, sans tarder, sur la réhabilitation, et nous vous accompagnerons sans faillir.»

Xavier Sordelet, directeur-général de GDH
«Grand Delta Habitat ne se contente pas de louer des logements. Nous faisons de l’aménagement, du logement pour tous avec des terrains, construisons et travaillons à l’accession à la propriété. En 2022, nous absorbions l’office départemental –Mistral Habitat devenu Vallis Habitat-, aujourd’hui nous frôlons les 40 000 logements, soit 100 000 personnes logées. Pour rappel, 75% des habitants du Gard et du Vaucluse sont éligibles au logement social. Nous observons que des entreprises sérieuses, travaillant depuis de nombreuses années sont en difficulté. Certains de nos collègues bailleurs connaissent un résultat à zéro. Cependant, nous venons d’apprendre que nous nous positionnons à la 7e place, au titre du chiffre d’affaires, dans la dernière étude parue d’Altaréa, juste après KP1

Xavier Sordelet, directeur Général Grand Delta Habitat

Les perspectives 2024
«Nous prévoyons bientôt 1 500 logements dans le Vaucluse, 3 000 dans le Gard, 3 700 dans les Bouches-du-Rhône, précise Xavier Sordelet. Nous continuons notre développement sur le Var et les Alpes-Maritimes, avec l’ouverture d’une agence, et également la réhabilitation de 1 549 logements, la livraison de 663 logements et la vente de 87 terrains à bâtir.»

L’objectif de la labellisation
«Nous avons des partenariats forts avec les entreprises qui travaillent avec nous. Cette labellisation, mise en œuvre avec Jean-Yves Chemin, alors président de la fédé BTP 84, est une soirée de reconnaissance. C’est encourager l’excellence dans la réalisation des chantiers. La réhabilitation revêt un enjeu important pour GDH, puisque nous sommes présents sur 3 opérations de renouvellement urbain (Anru, Agence nationale de renouvellement urbain) à Orange, Cavaillon et Avignon où les travaux avancent bien.»

Plus de 150 personnes étaient présentes pour la remise des labellisations

En savoir plus
«Nous avons plus de 1 000 logements à démolir et de nombreux logements à réhabiliter, notamment sur l’Office –Vallis habitat-. Nous nous fixons un investissement de 50M€ par an, en réhabilitation. Pour cela, nous empruntons et revalorisons les loyers de près de 10%. Au chapitre de l’entretien du patrimoine, nous sommes passés d’un peu moins de 200 logements vacants à 1 400, 1 200 en fin d’année, afin de pouvoir relouer. Les travaux consistent à faire les peintures et les sols. Nous travaillons également sur les travaux curatifs et préventifs.»

Les chiffres 2023
«1,7 milliards d’emprunt. 220M€ de chiffre d’affaires. 152M€ investis. 27M€ de résultat réinvestis. 12 à 13M€ d’auto-financement. 91 667 personnes logées. 38 672 logements –dont 30 000- en Vaucluse. 8 972 lots en gestion de copropriété. 641 collaborateurs. ‘Nous clôturerons l’année avec 800 logements neufs déjà livrés auxquels s’ajouteront 400 logements acquis, soit 1 250 logements’, a indiqué le président Michel Gontard. 171 ventes réalisées. ‘Nous gérons également 140 copropriétés pour notre compte et celui de tiers, a précisé Xavier Sordelet. 15 agences commerciales. 99,22% de recouvrement et 3,58% de logements vacants. ‘J’espère que nous serons en dessous des 3% à la fin de ce mois’, a précisé le directeur général.

Le Conseil d’administration de GDH était au rendez-vous

Les critères de la labellisation
La labellisation GDH «reconnaît le savoir-faire, le sérieux, la conscience professionnelle, car nous savons à quel point, en partie, la réussite de nos programmes vous incombe», apprécie le président de la plus grande coopérative de France.

Les prestations évaluées
sont les travaux de construction, réhabilitation et l’aménagement du patrimoine ; les travaux d’entretien et de maintenance. Les critères d’évaluation sont : Le respect des délais, la qualité des ouvrages, le respect des procédures de sécurité et santé. Les critères d’évaluation des entreprises ? Elles devaient totaliser une note minimum de 10 sur 12. Les avantages de cette labellisation ? La remise d’un prix annuel ; un pack communication à apposer dans les locaux de l’entreprise et sur les véhicules ; La simplification administrative dans les réponses aux appels d’offre ; La réduction des délais de paiement à 15 jours à réception de la facture.

Les 47 entreprises labellisées
Pour la VRD Espaces verts :
Le jardinier de Gaïa (30), Provence VRD (30), Mistral clôture (84). Pour le Gros œuvre : Batri Diaz Construction (84), Sud Bâtiment (84). L’Etanchéité : Asten (13), MK étanchéité (84), Smed Etanchéité (13). Menuiseries : FMMB Les structures provençales (84), KDM Menuiserie (84), Moine Menuiserie (13), Menuiserie Tiberghien (84). Serrurerie-Metallerie : Marchal métallerie (84). Cloisons : Azurplac’ (06). Carrelage et faïence : Nouvosol (84), Seci (06), SPVC (84). Peinture, nettoyage, revêtements : By peinture (84), RPM Bally (06). Traitement des façades : Benedetti Sa (84). Electricité : Delta Sertec (84), Hervé Thermique (84), JCR (30), MP Elec (84), Phinelec (13), Rolaix (13), Serti Sarl (84), SGC Energies (13), SN Biese (06). Chauffage, Plomberie, Climatisation : Engie solutions (13), FTP Conception (84), Iserba (84), JMS Plomberie (84), Proxiserve (13), Thermatex (84), Prox-Hydro (13), VGE Energies (84). Ascenseurs-Automatismes : Brennus (84), Paca Ascenseurs services (13). Charpente-Couverture : BCMC Balazard (30), Helmer (84), Triangle (13). Maçonnerie-Fondation : Figuière Construction (13), Keller (13). Contrat d’entretien-adaptation : Sas Maurin (84) et Zara Services (84).

Les 47 représentants des entreprises labellisées par Grand Delta Habitat


Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

Daniel Léonard –Midi travaux- a succédé à Christian Pons –Vinci construction France, Girard et Travaux du midi- en octobre dernier, à la présidence de la très reconnue Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics d’une activité pesant, dans le département, en termes de commande publique, 660M€. Dans cet entretien il évoque la transformation des métiers du BTP dictée par la Loi Climat et résilience ainsi que le dispositif Zéro artificialisation nette. 

En Vaucluse, l’activité BTP représente 9 300 établissements dont 2 300 emploient un salarié et plus. Le secteur de la construction, quant à lui, constitue 12% du tissu économique du département. Au 3e trimestre 2022, 12 800 salariés y sont employés ce qui représente 10% du salariat en Vaucluse et 1 120 équivalents temps plein en intérim. Quant à la formation ? 1 200 jeunes sont formés aux métiers de production du BTP dont 70% en apprentissage. Enfin, la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics compte 370 adhérents et représente 5 000 emplois. Une fois le portrait dressé de l’interprofessionnelle, qu’en est-il de la conjoncture ?

Les chiffres de la conjoncture 2021- 2022
«En autorisation de logements, nous sommes à +2% alors qu’en autorisation de permis de construire de logements nous sommes à -11% détaille Daniel Léonard. Au chapitre de l’activité du trimestre sur les travaux publics nous sommes à -6% et en cumulé à – 5%. Le volume de béton prêt à l’emploi a augmenté de 4% alors que nous sommes en baisse du nombre de chantiers, ces chiffres indiquent donc une activité axée sur du bâtiment collectif. Quant au nombre d’appels d’offres publiés nous sommes à +12%, ce qui est de bonne augure» sourit le président de la fédération.

Les projets en cours, en Vaucluse
«En Vaucluse 317 projets sont en cours –dont 199 bâtiments pour 413M€ et 118 opérations de travaux publics pour 243M€- pour une valeur de 656M€. Le 1er donneur d’ordre du Vaucluse reste les collectivités locales avec 190 projets pour un budget de 333M€. 55% des 317 projets vauclusiens sont à moins d’1M€, 33% de 1 à 5M€ et 12% supérieurs à 5M€. Les deuxièmes donneurs d’ordre sont l’Etat et les grandes entreprises (centres hospitaliers, ports, Enedis, Sncf… qui portent 61 projets pour 235M€. Arrivent en 3e position les bailleurs sociaux avec 66 projets pour 87M€.»

Les problématiques ?
«Nous observons un nombre conséquent de permis de construire, le hic ? Beaucoup ne semblent pas aboutir ou sont longs à être réalisés Pourquoi ? Un industriel aura besoin de 2 ans pour ‘sortir’ son projet, le temps de le murir et de le chiffrer. Alors qu’il est en phase de démarrer son chantier, il ne le peut plus parce son coût a augmenté d’au moins 20%, un effet collatéral de l’inflation, du coût des matériaux et des flux.»

Copyright Mireille Hurlin

Les collectivités
«Beaucoup de projets doivent émerger des collectivités parce qu’ils sont programmés. Ce qui pose la question de savoir où prélever le surcoût qui n’a pas été budgété. Le plus grand risque ? Que cet argent soit extrait de l’enveloppe destinée à l’entretien de la commune ce qui aura pour conséquence de grever les budgets à venir, car lorsque l’entretien d’une commune n’est pas fait, les dégâts peuvent s’avérer considérables.»

L’Emploi
«Au chapitre des emplois, le nombre de salariés a baissé de 1%, ce qui veut dire que les entreprises essaient de conserver au maximum leur personnel. Comme d’habitude et malheureusement la variable d’ajustement reste l’intérim. Si nos adhérents subissent l’inflation professionnellement, ils sont aussi très conscients que leurs salariés souffrent ce qui créé des tensions a sein des entreprises. C’est une charge mentale qui fragilise les gens. nous aimerions augmenter la rémunération de nos salariés pour faire face à l’inflation mais nos structures ne dégagent hélas pas de marges suffisantes pour le faire.»

Le carnet de commande
«Nous sommes toujours sur l’effet de roulement de 2022 avec des plannings remplis jusqu’en mars, avril. Après cette date il y a, en effet des projets mais qui, pour le moment, ne sortent pas. Les permis de construire sont autorisés, maintenant il faut que ces projets se réalisent et pour cela ils doivent être lancés. L’autre point d’achoppement ? Nous sommes désormais tenus par des marchés signés il y a un an et non-révisables. En revanche, les collectivités territoriales jouent le jeu du prix révisable à 45 jours. Ce n’est hélas pas systématiquement le cas des bailleurs sociaux. Il faut alors beaucoup parlementer, justifier, négocier, alors qu’aujourd’hui le prix révisable devrait être acquis en raison de la conjoncture… Concernant la construction d’immeubles privés les prix là encore ne sont pas révisables. La raison ? Le prix des appartements vendus reste ferme et le surcoût de la construction dû à l’inflation ne peut être ni absorbé par le constructeur, ni par les acheteurs. Le plus gros risque ? C’est qu’une entreprise disparaisse en cours de chantier ce qui induirait du retard dans les travaux toujours lié à une constante augmentation du coût des matériaux.»

La hausse des matériaux est-elle réelle ou spéculative ? 
«Pour certains produits c’est la triste réalité puisque pour les concevoir ils passent au four, comme, par exemple, les produits de finition tels que les tuiles ou le plâtre, cependant les prix semblent s’envoler bien au-delà du surcoût de l’énergie. Les assurances de crédit seraient d’ailleurs les plus à même de le révéler puisqu’elles connaissent les marges de notre secteur. Les entreprises du BTP sont devenues des structures à risque alors que nos fournisseurs n’ont jamais fait autant de marges.»

Conjoncture
«Actuellement nous comptons 370 adhérents dont certaines entreprises sont fragilisées par la conjoncture cependant nous ne déplorons pas de défaillance. Notre marge diminue et donc la rentabilité de l’entreprise. Notre posture ? Nous limitons l’accès aux chantiers dont nous savons qu’ils ne sont pas révisables. De fait, nous nous orientons vers d’autres chantiers tels que ceux lancés par les collectivités et l’Etat.»

La révolution du Dispositif Zan ?
«Oui, le dispositif Zan nous inquiète. Le ‘Zéro artificialisation nette’ implique que nous ne travaillerons plus que sur de l’existant. Pour la partie TP -Travaux publics- ça signifie que l’on ne pourra plus créer de route ou de plate-forme. Nos professions vont devoir se réorienter vers d’autres métiers. Nous allons devoir dé-imperméabiliser les sols, ce que l’on fait déjà dans les écoles en remplaçant le goudron par des produits perméables comme de la résine drainante qui ne produit pas de chaleur en été.»

Copyright Mireille Hurlin

Une nouvelle économie du réemploi, de la logistique et de l’organisation
«En ce qui concerne le bâtiment, nous travaillerons plus sur la réhabilitation et le changement d’usage. Là encore, ce sont de nouveaux métiers, de nouvelles façons de travailler via la déconstruction, source d’une nouvelle économie, et non plus de la démolition afin de diminuer drastiquement l’enfouissement de déchets. D’ailleurs on ne parle plus de déchets mais de ressources. Avec le tri, le stockage, la tenue d’inventaire, nous redonnons vie à l’existant via le réemploi et le recyclage. D’ailleurs lorsque l’on parle de déconstruction, on parle de diagnostic, de coûts et de réemploi en face, afin d’aligner toutes les opérations dans les délais les plus courts. Ce marché de la déconstruction existe depuis toujours pour les bâtiments anciens, maintenant il se fera systématiquement.»

Accepter un diagnostic RE2020 différent de l’attendu
«La règlementation environnementale 2020, prévue par la Loi Elan -évolution du logement, de l’aménagement et du numérique- réclame des bâtiments moins énergivores. Avec la déconstruction et le réemploi des matériaux –donc bas carbone- il faudra accepter que le diagnostic thermique soit moins efficace qu’avec de nouveaux matériaux neufs sans doute plus performants. Nous devrons également être vigilants dans la lecture des appels d’offre à ce propos. Finalement, nous réapprenons à construire.»

Trouver des surfaces de stockage pour limiter les transports
«Chaque projet donne lieu à une nouvelle organisation : permis de démolir, diagnostic plomb, amiante, termites, capricornes, nouveau diagnostic déchet PEMD -produits, équipements, matériaux et déchets issus du bâtiment- qui sera utilisée lors de la déconstruction pour un nouveau chantier. Cela induit de trouver davantage de centres de recyclages couplés à des surfaces de stockage pour limiter les transports. Ces structures existent déjà à Pertuis, Cavaillon, Sorgues et Carpentras… Le problème ? Ces espaces ne peuvent pas stocker trop longtemps beaucoup de matériel. Si les matériaux de TP peuvent rester à l’air libre, les matériaux du bâtiment réclament des locaux fermés qui restent à trouver. Le challenge ? Mettre des filières en place en circuits courts.»

Changement d’adresse
«Aujourd’hui le siège de la fédération du Bâtiment et des Travaux publics, qui avait été acheté en 1946, est vendu. Le bâtiment accueillera désormais des appartements. Nous louerons, 300 m2 pendant 3 ans, à partir de fin janvier, des bureaux présents dans le bâtiment jusqu’alors dévolu à l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), 60, Chemin de Fontanille à Agroparc- Avignon. Nous y installerons nos salles de formation et de réunion ainsi que les 7 permanents qu’accueille notre structure.»

Le nouveau siège de la fédé BTP 84
«Le nouveau siège du BTP 84 s’étendra sur 800 m2 sur un terrain de 2 000 m2, acheté à Citadis. Le terrain jouxte le Geiq BTP 84 (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification, émanation de la Fédé BTP pour l’insertion professionnelle) situé 423 rue Jean Dausset et l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales). Le nouveau bâtiment s’établira à l’angle de la route de l’aérodrome et de la rue Dausset toujours à Agroparc. Le nouveau siège s’organisera autour de salles de formation, de réunion, d’un hall d’accueil et des bureaux des permanents.»

Pourquoi ce choix ?
«Pour rendre plus accessible et attrayante la Fédé BTP 84. A l’heure actuelle nous peinons à faire notre travail de fédération dans un centre-ville difficile d’accès et dont le tour de ville est embouteillé aux heures de pointes. Nos artisans et entreprises n’arrivent plus ni à venir physiquement ni à se garer. La logique voulait donc que nous prenions en compte ces éléments, quitte à renoncer à cette belle adresse ce qui nous émeut toujours autant, mais je crois que nous n’avions plus le choix, nous perdions le lien, trop de temps à essayer de nous retrouver.»

Copyright Mireille Hurlin

Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

Chaque année la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de Vaucluse propose à de jeunes collégiens et lycéens ainsi qu’à des personnes en recherche d’emploi de visiter deux chantiers à l’occasion de la manifestation nationale des Coulisses du bâtiment initiée en 2003. Objectif ? Susciter des vocations et valoriser les formations du BTP.

Les Coulisses du BTP à Orange sur un chantier du Groupement d’artisans
©Gordon Israel Artemisandco.fr

Le problème ?
Tous les métiers sont en pénurie de main d’œuvre. En cause ? L’image du BTP et le peu d’appétence de l’Education nationale et de divers organismes à orienter leurs jeunes vers la filière. La solution ? Dire à quel point l’activité a progressé tant en ingénierie qu’en technologie proposant des métiers totalement transformés, comme révolutionnés. Prochaine étape ? En informer le grand public via les Coulisses du bâtiment. Daniel Léonard, tout nouvellement élu président de la Fédé BTP 84, était aux manettes pour cette édition 2022, proposant la visite de deux chantiers à Bollène et Orange à plus de 400 élèves et adultes venus se renseigner sur les métiers du BTP.

Ce qui s’est dit en substance ?
Il y a pénurie de main d’œuvre dans tous les métiers du gros œuvre au second œuvre et il semblerait que très peu de collégiens et lycéens n’aient abordé l’activité du bâtiment sur des propositions d’orientation de l’Education nationale. Un manque compensé désormais par des travailleurs étrangers. Un exemple ? L’un des plombiers chauffagistes de Frédéric Saintagne, patron de ‘Groupement d’artisans’ situé à Piolenc, qui recherchait un apprenti dans sa spécialité, a réalisé qu’il y a 15 ans, les classes de cette spécialité accueillaient entre 20 et 25 élèves, alors qu’ aujourd’hui une seule classe qui n’en comportait que 7 a failli fermer et se doit d’exister parce qu’un 8e élève s’y est présenté in extrémis. En clair ? Trouver des apprentis est devenu une rareté !

A l’écoute des métiers du bâtiment
C’est ainsi qu’au chapitre des métiers du bâtiment, les visiteurs étaient accueillis sur le chantier du ‘Clos d’Antonin’ où un petit lotissement de 6 maisons, route de Châteauneuf à Orange, est en cours de construction par l’entreprise ‘Groupement d’artisans’. C’est sur le terrain alloti d’un particulier qui jouxte la zone militaire surveillée, que les six nouvelles familles ont décidé de bâtir leur avenir. La visite était commentée par Frédéric Saintagne à la tête de l’entreprise ‘Groupement d’artisans’ et également président départemental du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment, accompagné de deux de ses conducteurs de travaux.

Au chapitre des Travaux publics
Au chapitre des travaux publics c’est sur le chantier de l’aménagement de la Zac (zone d’activité concertée) Pan Euro parc, route de Lapalud à Bollène que ces mêmes visiteurs se sont rendus. Les visites étaient commentées par l’entreprise Braja Vesigne en présence également de l’Ecir, Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux –établissement d’enseignement professionnel et de formation continue- située à Mallemort-en-Provence.

Découverte
L’objet de ces Coulisses du bâtiment ? Vous l’aurez compris, faire découvrir aux jeunes et au grand public ce qui se cache derrière les palissades des chantiers pour y révéler les techniques de pointe de la construction, les nouveaux métiers, les formations initiales et tout au long de la vie pour susciter des vocations et attirer des professionnels en reconversion. Chaque site proposait un circuit d’environ 45 minutes de visite présentant les différents métiers à l’œuvre, des informations sur l’ouvrage en construction, les perspectives de carrières et les adresses utiles pour intégrer les divers métiers.

Les Coulisses du BTP à Bollène
©Gordon Israel Artemisandco.fr

Qui y était ?
Le Pôle emploi de Bollène, les collèges Robert Schuman et Joseph Roumanille d’Avignon ; Le collège Jean-Giono d’Orange et Diderot de Sorgues ainsi que le pôle emploi d’Orange.

Les chiffres, le BTP en Vaucluse
Le département de Vaucluse compte 9 300 établissements du BTP dont 2 300 emploient un salarié et plus. Le secteur de la construction représente 12% du tissu économique du département. Au 1er trimestre 2022, 12 800 salariés y sont employés ce qui représente 10% des salariés du Vaucluse et 1 120 équivalent temps plein en intérim. Quant à la formation ? 1 200 jeunes sont formés aux métiers de production du BTP dont 70% en apprentissage. La Fédération du bâtiment et des Travaux publics compte 370 adhérents.

Activité et impact en Vaucluse
3 500 logements sont construits en moyenne en Vaucluse, par an, ces 5 dernières années. Les travaux BTP commandés par les collectivités locales s’élèvent à 339M€. Quant au poids de la commande publique pour les travaux publics elle est de 66% et de 47% pour les collectivités locales. Pour le Bâtiment, le poids de la commande publique est de 25%, logements sociaux compris.

Quel poids au niveau national ?
Au niveau national, le BTP pèse plus de 125 milliards HT de travaux ; 1,5 million d’actifs dont plus de 1,155 million de salariés ; plus de 386 000 artisans et plus de 410 000 entreprises. Ces chiffres équivalent à la moitié de l’industrie ou à deux fois les activités banque et assurance. L’an dernier 100 000 élèves ont participé aux Coulisses du BTP sur l’hexagone.

Au niveau énergétique
Le secteur du BTP représente 46% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre.

Frédéric Saintagne, président départemental du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment et patron de Groupement d’artisans
et Daniel Léonard président de la Fédé du BTP 84 et de Midi-Travaux
©Gordon Israel Artemisandco.f

Ils ont dit

Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84
«Nous sommes tous là pour faire découvrir nos métiers qui sont tout à fait méconnus du grand public, des organismes de formation et de l’Education nationale, a déploré Daniel Léonard. Ici, à Orange, pour le bâtiment, à l’occasion de la construction de maisons individuelles du gros œuvre au second œuvre en allant jusqu’à la finition des maisons. Pour le chantier de Bollène, il sera question de la partie Travaux publics avec le terrassement, les infrastructures et les réseaux. Si nous avons réussi à intéresser 10% des visiteurs, nous aurons réalisé notre objectif. Maintenant il nous faut travailler notre image, Les appellations de type ‘CFA, Centre de Formation des apprentis’ sont moins prestigieuses que la dénomination d’Ecole d’ingénieurs, d’architectes… C’est la raison pour laquelle le CFA de Mallemort est devenu l’Ecir : l’Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux. Nous voulons faire découvrir nos métiers à l’Education nationale, aux centres d’information et d’orientation, ainsi qu’aux parents. Nous recevons des élèves de 4e et de 3e ce qui est parfait car ils se trouvent au carrefour d’une première orientation de leur parcours scolaire et à l’orée d’une formation plus technique s’ils le désirent. Nous souffrons de pénurie de main d’œuvre dans tous les métiers, dans le bâtiment à toutes les échelles et dans les Travaux publics plus particulièrement dans l’encadrement de chef de chantier à l’ingénieur en passant par conducteur de travaux. Nous avons beaucoup de conducteurs d’engins mais pas assez de canalisateurs, de constructeurs de route, de poseurs de bordure. C’est dommage parce que l’on gagne bien sa vie dans le BTP, qui est de plus une activité où l’ascenseur social existe? favorisant la promotion professionnelle et l’épanouissement de soi.»

Frédéric de Saintagne, patron de ‘Groupement d’artisans’
«Nous sommes là pour sensibiliser les visiteurs à l’acte de construire avec tous les corps d’état du terrassement, aux fondations, en passant par la maçonnerie avec le gros œuvre, la charpente et la couverture puis le second œuvre, expose Frédéric Saintagne. Le plus important ? Echanger avec les élèves potentiellement intéressés et expliquer quels types de métiers il y a derrière ces productions. Très souvent on ne pense qu’au produit fini : la maison livrée. Pourtant, derrière, il y a de l’ingénierie, de la technicité, des métiers de l’artisanat, une multitude de professions qui permettent d’aboutir à la réalisation de ces maisons. Peut-être qu’à travers cette sensibilisation, deux, trois jeunes souhaiteront rejoindre nos rangs parce qu’on leur aura parlé de l’évolution de nos métiers, de la recherche et du développement, des techniques et des formations qui sont à l’œuvre. Des personnes de tous les niveaux peuvent bien y gagner leur vie et s’y épanouir. La promotion n’y est pas que professionnelle et valorisée en numéraire mais aussi en termes de partage de valeurs humaines. Si le système éducatif change son approche par rapport à nos métiers, alors plus de portes s’ouvriront aux enfants en demande d’un enseignement plus pratique, plus technique. Désormais les jeunes peuvent bénéficier d’un enseignement évolutif du CAP au diplôme d’ingénieur hors ou dans le cadre d’un cursus en alternance et cela fait toute la différence.»

Frédéric Saintagne dirigeant de Groupement d’artisans, Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84, Patrice Laget et Nicolas Bouzet, conducteurs de travaux pour Groupement d’artisans
Copyright Mireille Hurlin

Daniel Léonard, Président de la Fédé BTP 84
Chaque site des Coulisses du bâtiment aura accueilli entre 400 et 500 élèves aujourd’hui s’est félicité Daniel Léonard, président de la Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse. Le président nouvellement élu a présenté sa feuille de route. Ses premières missions seront, comme le prévoit l’Interprofession, d’intervenir auprès des pouvoirs publics dans la prise de décision ayant une incidence sur les marchés des entreprises et les conditions d’exercice de la profession ; d’apporter son expertise et d’accompagner les adhérents dans la défense et l’assistance aux entreprises et d’assurer la promotion de l’image de la profession, de ses métiers et de ses entreprises. L’autre grand dossier sera de développer le nombre d’adhérents, à ce propos, Daniel Léonard a déjà sa petite idée «Il est difficile aux heures de pointe d’accéder à l’intramuros et encore plus de pouvoir s’y garer, ainsi, en étant sur Agroparc, nos bureaux et l’organisation de réunions seront facilités par cette nouvelle localisation ce qui ‘mécaniquement’ devrait permettre à de nouveaux adhérents de rallier l’interprofessionnelle.»

Midi-Travaux
Daniel Léonard est le président de Midi-Travaux, située aux Vignères à Cavaillon et spécialisée dans les travaux publics, en terrassement (construction d’écoles et de plateformes), de voiries réseaux divers (réfection de rues et construction de logements collectifs), de travaux agricoles (Débroussaillage, faucardage et fauchage), et également de travaux d’énergies ( Eclairage Public – Réseaux Secs). L’entreprise a été créée en 1946 sous l’appellation SNC Léonard Père et fils et prend le nom de Midi-Travaux en 1986. En 2021, elle réalisait un chiffre d’affaires de 13M€, accomplissant plus de 370 chantiers dans l’année et accueille 87 collaborateurs. En parallèle, l’entreprise a créé en 1994 Gravisud, une société d’exploitation de carrières. Son activité s’étend en Vaucluse, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Var, dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans les Hautes-Alpes.

La Fédé déménage et quitte l’intramuros d’Avignon
La Fédération du BTP 84 va quitter son siège historique 3, rue petite Fusterie à Avignon qui vient d’être vendu à un particulier et s’installera, en début d’année, à Agroparc, chemin de Fontanille, en attendant d’intégrer le très beau bâtiment qu’elle compte bien construire, toujours à Agroparc, pour illustrer le talent de tous les métiers que l’interprofessionnelle accueille, promeut et défend.

Comprendre les métiers du bâtiment et des travaux publics
Copyright Mireille Hurlin

Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

C’est à l’école de la construction des infrastructures, des réseaux et des nouvelles technologies –Ecir– à Mallemort en Provence qu’avaient lieu les Coulisses du BTP en matinée pour se poursuivre à Cavaillon, sur le chantier de l’aménagement de la Zac des Hauts banquets sur 45 hectares, initié par Luberon Monts de Vaucluse et dédié à la naturalité. Objectif ? Faire connaitre les métiers du bâtiment et des travaux publics pour assurer la relève. « Nous devons constituer une armée capable répondre au défi d’un pays bien équipé » a relevé Christian Pons, le président de la Fédé BTP 84. 127 jeunes collégiens, lycéens, accompagnants et personnes en réinsertion ont répondu à l’invitation.

Chaque année la Fédération du Bâtiment et des travaux publics de Vaucluse organise ‘les coulisses du BTP’ des portes ouvertes sur des chantiers, ateliers et Centres de formation pour séduire les jeunes à partir de 16 ans ainsi que des hommes et femmes en reconversion ou insertion. Une façon de découvrir concrètement des formations du CAP au diplôme d’ingénieur et surtout des métiers porteurs. Durant cette journée les professionnels de ces métiers très peu connus du grand public ont partagé leur expérience, révélé des techniques de construction, les perspectives de carrières, les adresses utiles et peut-être suscité de futures vocations. Des jeunes des collèges Joseph Roumanille et Anselme Mathieu d’Avignon, du lycée du Domaine d’Eguilles de Vedène et la Mission locale jeunes du Grand Avignon avaient répondu présents.

Cyril Borvo, directeur de l’ECIR apprentissage 
Les jeunes et enseignants ont été accueillis par Cyril Borvo, directeur de l’Ecir apprentissage et de son équipe. Les collégiens ont découvert des ateliers, simulateurs de conduite et assisté à la démonstration d’engins de chantier.

«L’ECIR –Ecole de la construction des infrastructures et réseaux– accompagne les jeunes du CAP au diplôme d’ingénieur. Actuellement 370 apprentis sont accueillis à l’école de la Construction, des Infrastructures et des Réseaux en CAP, Bac pro, BTS, licence, et diplôme d’ingénieur avec un taux de réussite de 92% en 2021, toutes strates confondues. Nous accueillons une majorité de garçons et trop peu de filles, c’est la raison pour laquelle nous développons notre visibilité sur les réseaux sociaux, notamment en réalisant chaque mois un portrait de jeune-fille dans son environnement professionnel où elle explique son métier, les enjeux, et s’étend sur l’accessibilité des métiers qui ne sont pas réservés qu’aux garçons. Les jeunes-filles se dirigent plutôt vers des postes d’encadrement en BTS, licence et école d’ingénieur. Nous voyons aussi arriver, même si c’est de l’ordre de l’épiphénomène, une ou deux jeunes-filles sur les CAP conducteurs d’engins, constructeurs de route qui poursuivent ensuite leurs études en Bac pro.»   

Présentation du laboratoire dévolu aux étudiants en licence et diplôme d’ingénieur

Les élèves qui viennent nous voir ?
«Ils le font le plus souvent parce qu’ils veulent quitter le système éducatif traditionnel et sont à la recherche d’une solution de formation de courte durée qui les mène vers un emploi durable, explique le directeur de l’établissement d’apprentissage. Le fait d’être confrontés, pendant leur période d’apprentissage aux réalités du monde professionnel, d’avoir un petit pouvoir d’achat à gérer -via leur salaire d’apprenti- leur ouvre les yeux sur le monde du travail. Cela les enjoint également à continuer à progresser. Ils me disent : Je voulais arrêter mais je continuerai bien sur un bac pro, pensez-vous que j’en aie les capacités ? La force de l’apprentissage ? C’est de créer un chemin vers la poursuite des études. C’est ainsi que 40% des élèves s’inscrivent dans cette poursuite. »

Tous les métiers des travaux publics
« Ici nous dispensons les enseignements uniquement sur les métiers des travaux publics détaille Cyril Borvo ; CAP conducteur d’engins, ce qui est l’ancrage historique de l’école, constructeur de routes : pour apprendre à poser des bordures, créer des trottoirs, des voiries en milieu urbain ou sur des grands axes routiers, des CAP constructeur en canalisations : eau, gaz, électricité, fibre optique en souterrain ou aérien. Ensuite nous proposons des diplômes d’encadrement comme chef d’équipes avec un bac pro ;  un BTS pour être chef de chantier,  licence ou ingénieur pour devenir conducteur de travaux. Le CAP se développe sur deux ans, le bac Pro également –car les jeunes arrivent directement en 1re puisqu’ils sont détenteurs du CAP, le BTS s’enseigne en deux ans, la licence sur une année, le diplôme d’ingénieur 3 années après bac+2. Ainsi l’école forme du CAP au Bac +5. »

Historique
Le CFA –Centre de formation des apprentis- a été créé en 1999 et les nouveaux locaux de l’école en 2016. «Nous sommes une association dirigée par son Conseil d’administration composé d’entrepreneurs de la Fédération Nationale des Travaux publics avec des représentants de la CCI d’Arles, de Marseille et la Mairie de Mallemort. « Nous sommes en prise directe avec notre profession afin d’orienter notre portefeuille des formations vers les métiers et compétences en tension, dont les entrepreneurs ont besoin. La profession manque de main d’œuvre notamment à l’échelle des techniciens opérationnels et des conducteurs de travaux, également, nous manquons cruellement de mécaniciens d’engins de travaux publics.»

Présentation des engins de chantiers sur les espaces dédiés à leur maniement par les étudiants

La formation
«La formation est essentielle à nos métiers car nous travaillons sur le court terme et les entreprises ont besoin de main d’œuvre qualifiée», assure Christian Pons, président de la fédé BTP 84. « Les gens ont aussi besoin de connaître nos métiers précise Daniel Léonard président de la banche Travaux publics. L’image qu’ont les gens du TP n’est pas exacte, j’en veux pour preuve les établissements dernier cri –comme l’Ecir à Mallemort- qui les reçoivent, tout comme nos entreprises à partir de 16 ans. Le challenge ? Leur faire découvrir l’étendue de nos métiers. Pour cela il nous faut entrer en contact et faire découvrir nos métiers aux personnes spécialisées en orientation scolaire. Les jeunes qui s’inscrivent pour un CAP pourront tout à fait continuer leurs études pour accéder au Bac pro, au BTS, à la Licence puis au diplôme d’ingénieur sachant que toutes ces études sont accessibles en alternance. Les jeunes sont également heureux d’être rémunérés.»

Compétences et savoir-être professionnels
«L’apprentissage intervient sur le savoir être professionnel, remarque Lionel Nègre, adjoint à la jeunesse et à l’insertion professionnelle de la mairie de Cavaillon, proviseur de l’Éducation nationale –anciennement au collège Paul Gauthier à Cavaillon et désormais pour les centres pénitentiaires Paca-Corse. Plus tôt les jeunes s’insèrent dans l’entreprise, plus tôt ils en acquièrent les codes. Je fais un aparté également pour vous dire que l’Éducation nationale est très présente dans les établissements pénitentiaires avec 220 professeurs-intervenants pour l’Académie d’Aix-Marseille, Nice et Corse.  Les mineurs et majeurs en détention peuvent présenter des CAP et Bac Pro en formation à distance. Les diplômes sont passés en prison. Un écart de la vie peut faire qu’on en rattrape certains, qu’ils se réinsèrent, qu’ils raccrochent l’école. Nous estimons que notre travail d’accompagnement permet la réinsertion de 25% des personnes candidates à l’obtention d’un diplôme. Nous proposons, chaque année, des formations combinées avec la Région Sud également présente dans toutes les prisons du territoire.»

Agir vite
«Intégrer un enfant dans nos métiers se fait à partir de 16 ans, passés 18, 20 ans c’est trop tard, détaille Daniel Léonard vice président de la Fédé BTP, d’où l’importance du travail d’orientation en fin de collège avec les CIO (Conseiller en centre d’orientation et d’information). » «Nous avons invité les conseillers d’orientation à nos journées portes ouvertes mais ils n’ont pas répondu à notre demande, regrette Cyril Borvo. Ces invitations n’ont pas généré de mouvements ni de dynamique. Ce qui fonctionne ? L’entrée en contact directe avec les établissements et les équipes enseignantes.»

Exercices de terrassement

Un niveau de technicité en augmentation
«Il nous reste du chemin à parcourir pour ré-intéresser les jeunes, explique Christian Pons, c’est la raison pour laquelle nos fédérations ont initié des campagnes publicitaires nationales. Nous aurons besoin de recruter des centaines de milliers de personnes avec un niveau de technicité augmenté, notamment avec le renouvellement de générations puisque les papy-boomers partent maintenant à la retraite (nés entre 1946 et 1964 pour des départs à la retraite entre 2006 et 2025) et représentent, dans l’entreprise, un pourcentage élevé.»

L’évolution des métiers
«Les métiers du BTP participent à l’ascenseur social ce qui n’est pas le cas ailleurs, remarque Emmanuel Méli secrétaire-général de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse, comme de partir de zéro et de pouvoir accéder au diplôme d’ingénieur, l’Ecir en est une belle vitrine en terme de technologies car, désormais les engins se conduisent avec un GPS, aidés de drones ou de tablettes numériques. Cette génération millénale est déjà très exercée à ces outils de haut niveau. Ces fortes valeurs ajoutées s’exercent dans l’encadrement tout comme dans l’exécution. Les femmes rentrent dans nos métiers que ce soit dans la partie bureaux d’étude conception, l’encadrement ou la conduite d’engins.» « Si la technicité est récurrente et importante le travail d’équipe reste souverain, ponctue Christian Pons, car il s’agit d’apprendre un métier et donc de mieux percevoir le travail des autres ce qui ouvre d’autres possibilités et incite à évoluer dans le métier. C’est tout le défi de participer à un chantier où l’on joue en équipe.»

Faire évoluer l’image du BTP
«J’ai déjà vu des enfants trainer littéralement leurs parents lors des journées portes-ouvertes, se souvient Cyril Borvo, souvent des passionnés de conduite d’engins parce que c’est la partie visible de nos métiers. Lorsque l’on commence à discuter, l’ont sent qu’ils se sont déjà renseignés et qu’ amorcer un dialogue technique est possible. Notre travail ? Détailler les métiers, dérouler les perspectives d’études car ils sont nombreux à poursuivre leur cursus, ce qu’ils n’espéraient peut-être pas au premier abord. Il nous faut aussi expliquer aux jeunes-femmes que ces métiers leur sont accessibles. A la fin des portes ouvertes les parents sont souvent convaincus parce qu’ils ont découvert leur enfant et nos métiers très différemment de ce qu’ils imaginaient. Ils disent : On ne savait pas que c’était cela un CFA ni les travaux publics. » «Également il était important de nommer l’établissement Ecole -Ecole de la construction des infrastructures et réseaux- pour lui donner ses lettres de noblesse et se faire ainsi repérer par les parents, les enseignants et les conseillers d’orientation,» constate Daniel Léonard.
«Il est important d’être ancré localement avec une capacité d’hébergement, observe Olivier Prat, responsable des formations à l’Ecir qui accueille des enfants du Vaucluse comme des Bouches-du-Rhône, car nous avons un internat très développé. De plus en plus d’élèves des Alpes-Maritimes et du Var viennent aussi chez nous. Il est important de dire aux jeunes qu’ils participent à des chantiers locaux parfois exceptionnels et travailleront pour d’importantes entreprises. »

Accueil des collégiens et lycéens à l’ECIR de Mallemort en Provence par l’équipe de la Fédé du BTP 84

Les grands ouvrages d’art
«Et puis il y a le fait de participer à l’histoire avec ces magnifiques ouvrages d’art comme le viaduc de Millau qui est le pont le plus haut du monde, » intervient Christian Pons. La conception du pont a été pensée par l’ingénieur Michel Virlojo, l’architecte Norman Foster, dont les recherches scientifiques se sont étendues sur 10 ans pour une construction menée par Eiffage. Le viaduc de Millau est un tracé routier à 4 voies posé sur une structure métallique. Il est soutenu par des supports installés dans le sol et par des câbles fixés sur de hauts pylônes : On parle d’une structure suspendue ou haubanée. Le pont se développe sur 2,5km et atteint une largeur de 32m.La structure du pont forme un arc d’environ 20m et propose 7 plateformes d’observation. Eiffage a garanti le pont sur 120 ans. Il traverse la vallée de  la Tarna à 270m au-dessus du sol. Il y a aussi le tunnel sous la manche –tunnel ferroviaire majoritairement sous-marin reliant Folkestone en Angleterre à Peuplingues au nord de la France- grâce à deux tunneliers qui se sont rejoints. « Il y a de l’intelligence, une construction mécanique qui a permis de réalisations hors normes, » admire Christian Pons. Il nous faut une armée si nous voulons équiper le pays correctement avec les défis qui s’ouvrent à nous. Le plus important ? C’est de permettre aux jeunes de se révéler à eux-mêmes, d’exercer leur talent et d’aimer leur travail.»

Le BTP Vaucluse en chiffres
Le département de Vaucluse compte 2 300 entreprises employant un salarié ou plus. Le secteur de la construction représente 12% du tissu économique de Vaucluse. 1 200 jeunes sont formés aux métiers de la production en BTP. Le poids de la commande publique est de 66% pour les travaux publics –dont 47% provient des collectivités locales- et de 25% pour le bâtiment.

De gauche à droite Cyril Borvo directeur de l’ECIR apprentissage ; Emmanuel Méli secrétaire général de la Fédé BTP 84, Daniel Léonard vice-président de la Fédé du BTP et président de la branche TP ; Christian Pons président de la Fédé BTP 84 ; Lionel Nègre adjoint au maire de Cavaillon et Olivier Prat responsable des formations à l’ECIR.

Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

Rencontrés lors des Coulisses du bâtiment et des travaux publics, Christian Pons, président de l’interprofessionnelle et Daniel Léonard, vice-président de la branche Travaux publics de Vaucluse se sont confiés sur la pénurie et la hausse des coûts des matériaux qui mettent un coup d’arrêt à la sortie de chantiers et au bon déroulement de ceux-ci. Conjoncture.

Nous sommes dans la tourmente !
«Mais nous saluons, tout d’abord, le soutien de l’État via M. le préfet de Vaucluse relatif aux incidences de la crise sanitaire Ukrainienne, a entamé Christian Pons, pour soutenir les entreprises par l’application de l’imprévision, la révision et le gel des pénalités. Désormais nous comptons sur la réactivité et la solidarité des maîtres d’ouvrages publics pour en faire l’application. Ce que nous demandons aux maîtres d’ouvrages publics et bailleurs sociaux ? D’appliquer des clauses de variations de prix en en demandant l’actualisation et la révision. Nous souhaitons le partage des surcoûts par les dispositions sur l’imprévision, le gel des pénalités de retard en cas de rupture d’approvisionnement car nous constatons que des marchés publics sont lancés en prix fermes alors que l’augmentation des prix des matériaux est avérée depuis un an.»

Le constat ?
« Cette crise des matériaux est la conséquence d’un fort redémarrage de l’économie au sortir de la crise sanitaire, détaille le président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse, avec une demande globale en augmentation conduisant à des délais et des goulots d’étranglement que ce soit sur la fabrication, sur l’approvisionnement, voire des ruptures sur certains matériaux comme l’acier, le plastique et les composants électroniques. »

Les raisons ?
« L’Asie et notamment la Chine, 1er consommateur mondial de matières premières, prévoit une croissance de +7,5% ainsi que les États-Unis dont le plan de relance du président Joe Biden initie un programme de reconstruction des infrastructures, rappelle le bâtisseur. Il est aussi question de la situation internationale et des chaines d’approvisionnement rompues par la guerre en Ukraine avec des contournements allongeant les délais de livraison, la hausse des prix de l’énergie : pétrole, gaz, électricité… »

Conséquences pour les Travaux publics ?
« Les hausses tarifaires et les pénuries sont aussi immaitrisables qu’imprévisibles déplore Christian Pons. Les durées de validité des devis fournisseur sont de 24, 48h ou de deux semaines maximum. Le mélèze, le chêne, les panneaux OSB, les câbles électriques, le carrelage viennent à manquer et les délais de livraisons s’allongent de plusieurs semaines à plusieurs mois de retard. Les béton, ciment, granulats ont augmenté d’entre 6 et 12%, le bitume pour la fabrication des enrobés +40% ainsi que le prix des carburants alors qu’un engin Travaux publics consomme quotidiennement 400 litres. »

Pour le bâtiment ?
Tout ce qui est de l’ordre de la platerie, et de l’isolation a subi une augmentation tarifaire de 7% à 15%. Les fenêtres de toit 10%, le PVC 15%, c’est tout autant que le bois, le carrelage 20%, les conduits galva et alu 30%, les portes, parois de douche, pare-baignoire 9%, l’aluminium 28%, les ronds à béton 50%, les profilés acier 50%, les treillis soudés 50%, le cuivre 6%, les aciers 30% entre janvier et février 2022 et 60% depuis fin février 2022. La tonne d’acier est passée de 540€ à 1 800€.

Un impact plus profond et plus durable que la crise du Covid-19
«Ce que nous vivons actuellement nous impacte de façon bien plus importante que lors de la pandémie de Covid-19 constate Christian Pons. Nous sommes dans la tourmente ! Le monde du bâtiment et des travaux publics est tellement variés que les uns et les autres ne vivent pas la même chose de la même manière. Les métalliers sont frappés de plein fouet par tout ce qui a trait à l’acier et tous les produits qui nécessitent d’être transformés par l’énergie telle que le gaz, l’électricité, le fioul. Pour le moment les entreprises semblent tenir le coup mais déjà se renseignent sur de possibles compression de personnel, de mise à temps partiel car les chantiers peinent à sortir devant l’envolée des coûts des matériaux. Si nous n’observons pas de défaillance d’entreprises pour le moment, nous craignons que le mois de septembre se révèle compliqué.»

Un exemple ?
«Il y avait sur Avignon un chantier ville qui devait être signé, illustre Christian Pons. Le métallier n’a pas pu signer le contrat à cause de la mention ‘prix ferme non révisable’ alors qu’il venait de subir une augmentation des coûts de matériaux de plus de 50%. Il n’a pas pu signer le contrat sous peine de perdre de 20 à 30% sur ce chantier. Lorsque cela se produit c’est toute la chaîne qui s’arrête. C’est là que les élus découvrent, tout à coup, cette situation. Ils disent : Comment peut-on faire car nous avons un budget ? Les professionnels leur répondent qu’ils ne peuvent pas perdre d’argent sous peine de mettre en danger leurs entreprises. Cette situation est générale !»

L’Etat informe
«Nous avons écrit au préfet, reprend Christian Pons, à la présidente du Conseil départemental, au président du Grand Avignon, aux maires, pour leur dire que nous étions en incapacité de signer des marchés non-révisables. Nous ne pouvons à nous seuls, absorber la hausse mondiale des matériaux. Le préfet a commencé à se mobiliser pour en informer toute la chaine décisionnaire des élus.»

Copyright Mireille Hurlin

Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

Emmanuel Meli, 41 ans, vient d’être nommé Secrétaire Général de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de Vaucluse.

Après des études en Droit à l’Université d’Aix en Provence, puis à San Francisco, il a débuté sa carrière professionnelle à Chicago en cabinet d’avocats, avant de rejoindre la Fédération du BTP de Vaucluse en 2008.

Parcours
Il a occupé les fonctions de Responsable du Service Juridique, en charge de toutes les questions des adhérents en droit de la construction, droit du travail, fiscalité. Il a également conduit des projets sur la formation professionnelle et mené des actions de développement commercial.  Fort de cette expérience, il a toute la confiance du Président, Christian Pons, et des élus, pour mettre en œuvre la politique professionnelle de la Fédération en Vaucluse.

Le BTP en Vaucluse
Le BTP en Vaucluse ce sont 9 300 établissements employant 13 200 salariés, soit 10% des salariés tous secteurs confondus du territoire auxquels s’ajoutent 1 120 emplois à taux plein en intérim et au 1er trimestre 2021. Près de 1 200 jeunes ont été formés aux métiers de production en BTP dont 70% en apprentissage lors de l’année 2019. Lors des cinq dernières années 3 500 logements neufs ont été construits en Vaucluse. Les collectivités locales sont intervenues à hauteur de 339M€ en 2020. La commande publique y a pris part à hauteur de 66% tandis que les collectivités locales sont entrées en scène à 47% et à hauteur de 25% dans le bâtiment, y compris pour le logement social.La FBTP 84 représente 370 adhérents et 5 300 salariés dans le département. L’interprofessionnelle a pour vocation de rassembler les entreprises de Bâtiment et Travaux Publics et de défendre les intérêts collectifs de la Profession.
www.ffbatiment.frhttps://www.fntp.fr/www.btp84.ffbatiment.fr 3, rue Petite Fusterie à Avignon.
MH


Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

Le Geiq BTP Vaucluse c’est un peu le petit frère de la Fédé BTP 84, qui d’ailleurs l’a créé en 1995 avec la Capeb (Confédération de l’artisanat et des Petites entreprises du bâtiment). Sa mission ? Aider les personnes les plus éloignées de l’emploi, via des formations et des contrats d’apprentissage ou en alternance de 6 à 24 mois, à reprendre du service pour répondre aux besoins en recrutement des entreprises.

La promesse ? A la fin du contrat la personne est armée pour accéder à un emploi durable. Le Geiq Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur) en chiffres ? Ce sont chaque année 1 000 salariés en parcours d’insertion et de qualification, plus de 300 entreprises adhérentes et 70% de retour vers l’emploi grâce à l’accompagnement socio-professionnel.

En 26 ans ?

Le Geiq a contribué à remettre sur pied 2 000 personnes dont un jeune homme qui a obtenu son BTS et est devenu le patron de l’entreprise qui lui a donné sa chance. Pour le Geiq, la vie est plus belle lorsqu’ on la partage. « 200 personnes sont, chaque année, employées par le Geiq en Vaucluse, dont 80 personnes trouvent un emploi, souligne Francis Larrieu, président sortant de la structure. En 26 ans d’exercice, 2 000 personnes ont ainsi retrouvé une vie active. » C’est d’ailleurs du gagnant-gagnant puisque l’outil permet aux entreprises comme aux candidats de se rencontrer et, chacun de son côté, de polir sa demande en préparant le candidat via des formations internes et externes pour répondre aux exigences du poste proposé dans l’entreprise.

Une asso, quatre volets d’activité, 100 salariés

«D’ailleurs le Geiq 84 ce sont quatre structures reprend Christelle Gougelin, Directrice de la structure : Bat Insérim 84 : entrperise de travail temporaire d’insertion ; Geiq BTP Vaucluse : c’est le groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification émetteur de contrats en alternance ; c’est le GE BTP : Groupement d’employeurs classique pour les métiers du BTP (Bâtiment et travaux public). Enfin, il y a l’Unageiq (Union Associations Geiq BTP Vaucluse) au sein de laquelle travaillent 8 salariés permanents. Ces 4 structures emploient, chaque année, une centaine de salariés.»

Mailler le territoire

«Le Geiq 84 maille le territoire avec ses bureaux situés à Avignon, Cavaillon, Camaret-sur-Aigues et bientôt Bollène précise Christelle Gougelin. Le site Internet, responsive, permet de déposer les offres d’emploi des entreprises vauclusiennes adhérentes au Geiq BTP. Son application sur smartphone propose de postuler dans l’instant, et au Geiq de traiter sa candidature. Il y a 190 Geiq en France.»

Francis Larrieu à gauche vient de passer le relais à Luc Faure, pour la présidence du Geiq 84

Assemblée générale

La soirée a débuté dans l’amphithéâtre de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie), allée des Fenaisons à Avignon lors de l’assemblée générale du Geiq BTP 84 (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) avec la passation de présidence puisque Francis Larrieu –ancien chef d’agence Colas-SRMV Sorgues-Carpentras- et président du Geiq BTP 84 depuis avril 2015 cède sa place à Luc Faure –Chef d’agence Gard-Vaucluse Eurovia. Une quarantaine de personnes était présente dont des responsables de structures partenaires.

Les partenaires du Geiq

Les partenaires du Geiq sont l’Etat, le Ministère du travail de l’emploi et de l’insertion, le Département de Vaucluse, la fédération du BTP Vaucluse, La Capeb, Les Geiq, son Comité régional Sud Paca, Pôle emploi, La Mission locale, Cap emploi 84, Constructys et Akto.

Nouveau site Internet

Un timing parfait aussi pour présenter le nouveau site Internet conçu et réalisé par Arg solutions et son application sur Smartphone. Objectif ? « Fidéliser les salariés existants et recruter de nouveaux candidats, explique Margaux Chauchat, chef de projet chez ARG Solutions. Le site s’adresse aux entreprises, aux candidats et aux partenaires tandis que l’application à télécharger, sur app store et Google play store, s’oriente vers le candidat et le salarié. Des plaquettes et flyers sont en cours de réalisation.»

Christelle Gougelin, directrice du Geiq 84 veut développer l’emploi des femmes dans le BTP

Les différentes structures du Geiq

Le Geiq BTP 84 (Groupement d’Employeurs pour l’insertion et la qualification dans les métiers du bâtiment de Vaucluse) a été créé en octobre 1995 à l’initiative de la Fédération du BTP et de la Capeb de Vaucluse afin de répondre aux besoins de main d’œuvre vieillissante dans les métiers du BTP et de permettre par l’alternance, à des personnes peu ou pas qualifiées d’acquérir des compétences professionnelles grâce à une période de formation couplée à une expérience en entreprise.

Pour un parcours des salariés

L’association loi 1901 est pilotée et gérée par ses entreprises adhérentes, pour favoriser l’insertion de personnes éloignées du marché du travail. Elle utilise majoritairement des contrats de professionnalisation, plus adaptés aux publics reçus mais a aussi recours aux contrats d’apprentissage. L’association reste l’employeur et organise des parcours de formation adaptés au profil de chaque salarié mais aussi aux besoins de l’entreprise dans une optique d’employabilité au terme du contrat. Tout au long du parcours, le salarié bénéficie d’un double tutorat -un seul et même interlocuteur en entreprise et au Geiq- ainsi que d’un accompagnement socio-professionnel renforcé.

Le Label Geiq

Chaque année, la fédération française des Geiq, sur le fondement d’un cahier des charges approuvé par le Ministre chargé de l’emploi et sur avis conforme d’une commission mixte nationale, attribue la reconnaissance du label Geiq.

Le Conseil d’administration

Le Conseil d’administration compte, parmi ses membres fondateurs Jean-Claude Perrier (Président de la Capeb Vaucluse) et Christian Pons (Président de la Fédé BTP 84). Anne Benedetti (Benedetti SA) en est la trésorière, Frédéric Busca (JFB Bâtiment) le secrétaire, suivent les membres utilisateurs : Jean-Max Diaz (Batri Diaz constructions), Luc Faure (Eurovia Languedoc-Roussillon), Eric Guirado (Eiffage route Grand Sud), Philippe Heyraud (Bries TP), Daniel Léonard (Midi Travaux), Olivier Méreu (4M Provence route), Philippe Million (Everest Isolation), Stéphane Spisser (Braja Vesigne-SRV Bas Montel). Enfin, Jean-Yves Chemin et Francis Larrieu sont membres honoraires.

Président, conseil d’administration et direction du Geiq 84

Grand Delta Habitat, 47 entreprises félicitées pour leur qualité d’intervention

La Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse a organisé un webinaire avec Jacques Bompard, président de la Communauté de communes du pays réuni d’Orange. Objectif ? Faire un tour d’horizon des opérations BTP en cours et à venir et sensibiliser les élus sur l’urgence de démarrer les projets de chantiers.

Christian Pons, président de la Fédé BTP 84, entouré de ses vice-présidents dont Daniel Léonard en charge de la branche des Travaux publics, continue son Tour de Vaucluse auprès des élus, invitant Jacques Bompard, en sa qualité de Président de la Communauté de communes du pays réuni d’Orange, à dresser les chantiers à venir.

Aujourd’hui

Le président de la fédération a tout d’abord expliqué être en butte a beaucoup de dysfonctionnements : «En ce moment les entreprises sont très préoccupées par les marchés et connaissent de nombreux dysfonctionnements, notamment avec l’administration, pour la mise en route des chantiers, il était donc important que nous fassions un tour d’horizon des présidents de communautés de communes pour toucher tous les élus.» Ce webinaire marquait, pour autant, la fin du tour du département débuté en septembre 2020. «Nous avons fait des propositions aux élus leur démontrant l’urgence de rétablir l’économie de notre pays à un niveau suffisant,» a témoigné Christian Pons.

Où en est-on ?

La fédération du bâtiment et des travaux publics rassemble 400 entreprises adhérentes sur les 2 000 existant dans le département, soient plus de 6 000 salariés sur les 13 000 que compte le Vaucluse. La commande publique, dans le BTP connaît une part importante représentant près de 50% du volume d’activité. «L’année dernière était année d’élection, -Ndlr : maintenant les futurs chantiers en stand by- a souligné Christian Pons, puis la Covid 19 a occasionné une baisse majeure des chantiers inscrits dans les carnets de commande. Depuis la fin de l’année dernière et jusqu’à aujourd’hui l’inquiétude est grandissante car tous les indicateurs pointent de nouvelles baisses d’appels d’offres, ainsi, d’une situation stagnante voire dégradée depuis juin 2020, nous assistons à un fléchissement des procédures de démarrage des chantiers, ce que d’ailleurs révèlent nos enquêtes internes.»

Plus précisément

L’interprofessionnelle a donc envoyé en septembre, octobre, décembre 2020 puis en janvier et mars des questionnaires à ses adhérents pour un ‘retour de terrain’. Les enquêtes adressées aux adhérents, sur les appels d’offres, sont perçus par eux comme insuffisants à 73% avec, cependant, un maintien des consultations soutenu par les maîtres d’ouvrages issus du privé à 41%, du Conseil départemental à 35% et des bailleurs sociaux à 24%, les maîtres d’ouvrages du secteur public étant les plus absents des consultations. Enfin, les adhérents jugent les niveaux de prix des marchés attribués bas à 94%.

Le bâtiment peine à ‘sortir’ ses chantiers, en cause ? le retard de traitement administratif des dossiers

Conjoncture

Au chapitre de la conjoncture, si 28% des adhérents la ressentent comme dégradée, 72% y lisent une évolution encourageante tout comme pour l’emploi à 74%, même chose du côté de la trésorerie ou 83% consentent y voir une légère amélioration cependant gravement minorée par une involution des prix pratiqués perçue par 62% comme dégradée et moyenne à 38%. De fait 87% des adhérents ont repris leur effectif en CDD et CDI (Contrat à durée déterminée et indéterminée), cependant 54% n’ont pas eu recours aux intérimaires. Les problèmes résiduels dus à la Covid restent rémanents pour 62% des professionnels, impactant de plein fouet un carnet de commande qui ne se remplit pas. «La situation reste fragile, entame Christian Pons. Les entreprises ont besoin de retrouver de l’activité et du chiffre d’affaires pour rembourser les prêts garantis par l’Etat, les charges, alors même que les trésoreries ont été asséchées… ça va être compliqué.»  

Du côté de chez Jacques Bompard

«Nous avons constaté, les deux premiers mois, un ralentissement de l’activité des entreprises, se souvient Jacques Bompard, puis elles ont fait leur travail. Nous avons voté, comme tous les ans, le budget en avril a assuré le président de la CCPRO, énumérant les opérations sans toutefois les chiffrer. A ses côtés Béatrice Benod, directrice de la commande publique, a assuré que «de nombreux chantiers seraient lancés très prochainement ainsi qu’en septembre».

Les prochains chantiers

Il a été évoqué de nombreux travaux de voirie, la construction d’un groupe scolaire, des travaux pour le groupe scolaire maternelle et élémentaire Castel, la réhabilitation de commerces de centre-ville d’Orange, la réhabilitation du gymnase Argensol, la réhabilitation et la création des Archives municipales à l’Hôtel Dieu, des travaux d’étanchéité pour la médiathèque, la construction d’un boulodrome, la réhabilitation de la ferme du Grenouillet et la création d’un parking, la réhabilitation du Palais des sports ainsi que de la salle de spectacle, la rénovation et l’extension d’un bâtiment à Taillefert, la construction d’un bâtiment technique pour le cimetière, des travaux d’aménagement du parvis pour le centre funéraire et la réorganisation intérieure du crématorium. En tout 13 chantiers sont prévus en 2021 et déjà 5 en 2022. »

Quid du plan de relance du gouvernement ?

Christian Pons a ensuite requis l’expérience de Jacques Bompard sur l’utilisation du Plan de relance du Gouvernement à propos de projets locaux prêts à démarrer, ainsi que sur l’utilisation de la dotation de soutien à l’investissement local ainsi que la Dotation d’équipements des territoires ruraux (DETR).
« Nous avons fait toutes les demandes possibles et imaginables mais n’avons, à ce jour, pas reçu de réponse. Je crains que l’argent n’aille plus aux banques qu’aux élus locaux que nous sommes. Lorsque j’ai été élu, la déviation d’Orange avait été inaugurée 3 à 4 ans auparavant alors qu’elle n’est toujours pas là. Aujourd’hui on me promet la réalisation du tiers de la déviation sans s’engager sur plus. Pourtant il s’agit d’anciens dossiers. Ce qui sortira et dont on est sûrs ? La réhabilitation de la Cité de l’Aygues, » (Ndlr : constituée de 18 barres de logements sociaux, de 262 logements dont 100 sont actuellement murés d’une cité construite en 1973).

Le démarrage des chantiers NPNRU des grandes villes de Vaucluse est très attendu

Les difficultés rencontrées

«Nous faisons face depuis des mois à la situation et nous comptons sur nos élus pour nous soutenir, martèle Christian Pons. Les fonctionnaires qui les entourent font de leur mieux, notamment les personnels des services techniques. Notre préoccupation ? Faire la jonction entre aujourd’hui et une activité normale, car nous ne sommes pas encore sortis de la crise sanitaire. Également nous ne nous attendions pas à la hausse du coût des matériaux de construction, voire aux pénuries que nous commençons à connaître notamment avec les métaux : l’étain, le cuivre, l’aluminium, le minerai de fer pour la fabrique d’acier pour la construction, sans parler du bois, des isolants…»

En résumé

«Les déclarations de Jacques Bompard évoquent plus une reprise pour les Travaux publics et un peu moins pour le bâtiment tandis que les Communautés de communes se penchent sur les équipements publics et la voirie », a synthétisé Christian Pons. « Il y a plus d’études de prix mais pas beaucoup de suites données, » a relevé Diego Boluda, vice-président de la branche second œuvre. Pour tous, la vraie dynamique viendra d’Avignon avec le démarrage du NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain). «Nous manquons de main d’œuvre, a relevé Daniel Léonard, vice-président TP, nous recherchons des intérimaires qualifiés qu’hélas nous ne trouvons pas.»

Identifier les freins pour les éradiquer

Le Bâtiment et les travaux publics comptent particulièrement sur les NPNRU intervenant sur les grands bassins de vie du Vaucluse. Cependant le dispositif semble connaître des difficultés à démarrer. La mission du président de la fédé du BTP ? Dégripper les rouages de délivrance d’autorisation d’urbanisme, renouer le dialogue avec les ABF (Architectes des bâtiments de France) qui grimacent, notamment, à l’idée d’ITE (isolation thermique extérieure) des bâtiments sociaux en pierre du XXe siècle situés sur la Rocade Charles de Gaulle à Avignon… Le propos ? Tenir jusqu’à ce que l’activité redevienne normale.»

https://www.echodumardi.com/tag/fede-btp-84/   1/1