Caumont-sur-Durance devient officiellement une ‘ciéuta mistralenco’
En été 2024, la mairie avait demandé l’attribution du label ‘Ciéuta mistralenco’ (Cité mistralienne) pour démontrer son engagement politique en faveur de la langue d’Oc. Depuis la signature de la charte le 29 mars de cette année, Caumont est labellisé comme la ville de Caromb 15 jour avant.
Une de plus ! Caumont fait partie des 14 villes de Vaucluse voulant recevoir le label ‘Ciéuta mistralenco’. Le dossier a été initié par l’adjoint à la culture Henri Garcia et Daniel Vernet, président de l’association felibréenne Parlaren Caumount. Un peu plus de 6 mois d’allers-retours ont été nécessaires pour l’instruction et l’obtention de l’accord du Conseil des Ciéuta mistralenco, puis pour fixer la date de signature officielle.
Encouragée par le Felibrige, la municipalité s’engage dans la valorisation de son identité. Ce label est vraiment bienvenu dans un territoire qui a vu naître le mouvement le plus resplendissant pour la ‘lengo nostro’. Est-il nécessaire de vous rappeler que l’association du félibrige a été créée en 1854 à Châteauneuf-de-Gadagne ? Caumont étant à la périphérie la plus proche d’une dynamique provençale vieille de plus de 160 ans, le label ajoute au rayonnement historique. D’autant plus que des félibres comme Auziaz Jouveau, Adolphe Dumas e Pierre Vouland ont contribué à la vie littéraire et culturelle de Caumont-sur-Durance.
« C’est un devoir pour nous autres. »
-Claude Morel, maire de Caumont
La commune de Caumont peut se réjouir de la promotion reconnue de ses actions, où me provençal bénéficie d’une belle visibilité. « Cette labellisation récompense les efforts que nous faisons à Caumont pour maintenir nos traditions provençales » assure Claude Morel, le maire de Caumont.
Le jour de la signature de la charte, le premier édile affirmait sa “conviction”. Et dans son discours il rappelait à tous le “devoir pour nous autres élus et citoyens” de transmettre tout ce qu’il nous reste comme valeurs, de faire le lien des racines jusqu’aux branches de notre culture.
Caumont-sur-Durance devient officiellement une ‘ciéuta mistralenco’
En estiéu de 2024, la coumuno avié demanda l’atribucioun dóu labèu ‘Ciéuta mistralenco’ pèr demoustra soun engajamen poulitic en favour de la lengo d’O. Despièi la signaturo de la charto lou 29 de mars d’aquest an, Caumount es labelisado, coume la vilo de Caroun 15 jour avans.
Uno de mai ! Caumount fai partido di 14 vilo de Vau-cluso que volon recebre lou labèu ‘Ciéuta mistralenco’. Lou doursié fuguè inicia pèr l’ajoun à la culturo Enri Garcia emai Daniè Vernet, lou presidènt de l’assouciacioun felibrenco Parlaren Caumount. Prenguè un pau mai de 6 mes d’ana e veni pèr lou faire estruire e óuténi l’acord dóu Counsèu di Ciéuta mistralenco, pièi pèr fica la dato de signaturo.
Encourajado pèr lou Felibrige, la municipalita s’endraio dins la valourisacioun de soun identita. Aquéu labèu es tras que benvengu dins un cantoun que veguè nàisse lou mouvamen lou mai trelusènt pèr la lengo nostro. Es-ti necite de vous remembra que l’assoucioun dóu felibrige fuguè creado en 1854 à Castèu-Nòu-de-Gadagno ? Caumount estènt a la periferìo la mai procho d’uno dinamico prouvençalo vièio de mai de 160 an, lou labèu apielo soun dardaiamen istouri. D’eitant mai que de felibre coume Auziaz Jouveau, Adòufe Dumas e Pèire Vouland countribuiguèron à la vido literàri e culturalo de Caumount.
Credit : Dr
« Es un devé pèr nautre »
Claude Morel, conse de Caumount
La coumuno de Caumount se pòu regaudi de la proumoucioun recouneigudo de sis acioun, mounte lou prouvençau benefìcio d’uno bello vesibilita. “Aquelo labelisacioun es uno recouneissènço emai uno recoumpènso pèr tóuti lis esfors que fasèn, pèr manteni e afourti nòsti tradicioun prouvençalo” asseguro Claude Morel, lou conse de Caumount. Lou jour de la signaturo de la charto, lou permier elegi de la vilo afiermavo sa “counvicioun”. E dins sa dicho ramentavo au mounde qu’“es un devé pèr nautre elegi e ciéutadan” de trasmetre tout ço que nous demoro coume valour, de faire lou liame di racino enjusqu’i branco de nosto culturo.
Portée, entre autres élus, par les sénateurs vauclusiens Jean-Baptiste Blanc, Lucien Stanzione et Alain Milon, l’association a vocation à regrouper les parlementaires autour de la transmission et de la valorisation de la langue provençale.
Durant son discours à l’occasion de sa signature, le Capoulié du Félibrige Paulin Reynard résume ainsi l’enjeu du projet : “Une langue, des cultures riches, qui dépassent la seule dimension patrimoniale pour devenir sociétales, économiques, environnementales…Ce sera le message que portera notre association”.
Statuts de l’association : – défendre, maintenir et promouvoir la langue, la culture, la civilisation et l’identité des pays d’oc selon la pensée et l’œuvre de Frédéric Mistral, fondateur du Félibrige ; – soutenir les actions portées par le Félibrige, ses Maintenances et ses Escolo sur l’ensemble du territoire français et à l’étranger ; – mettre en valeur toutes les facettes du patrimoine culturel régional des pays d’oc, matériel ou immatériel, à travers l’organisation d’événements au Sénat ou en tous lieux ; – favoriser l’édition de livres, articles, revues et de soutenir la création artistique en langue d’Oc ; – proposer en exemple sa pensée et son action, et de prolonger son influence en organisant ou parrainant toute manifestation qui s’inspire de ses principes ; – réunir les élus attachés aux langues et cultures régionales.
Dans la continuité de l’association littéraire et culturelle du Félibrige co-fondée par Frédéric Mistral en 1854, les Amis du Félibrige et de la langue d’Oc se veulent être les pivots des décisions politiques prises autour des langues régionales et de leur application. La visibilité des actions de cette nouvelle entité se voit ainsi optimisée à long terme, avec une capacité de répercussion plus effective en siégeant au Sénat.
Pour cela, 7 sénateurs de Provence et Languedoc s’engagent désormais à faire entendre les projets de l’association, initiée par le Capoulié du Félibrige Paulin Reynard dans son “appel du 21 mai 2024”. Le premier rendez-vous des Amis du Félibrige et de la langue d’Oc portera sur ‘Frédéric Mistral et le Félibrige : héritage et résonances contemporaines’.
Bureau de l’association : Présidente : Brigitte Devésa (13) Vice-présidents : Jean-Baptiste Blanc (84), Hussein Bourgi (34) ; Laurent Burgoa (30) ; Alain Marc (12) Secrétaire : Lucien Stanzione (84) Trésorier : Alain Milon (84) Membres de droit du conseil d’administration : la reine du Félibrige Adeline Bascaules-Bedinet ; le Capoulié Paulin Reynard.
Amy Rouméjon Cros
Caumont-sur-Durance devient officiellement une ‘ciéuta mistralenco’
Depuis sa création en juin 2022, le label ‘Ciéuta Mistralenco’ est attribué aux communes engagées dans une démarche de valorisation de la culture provençale et sa langue. Régi par une charte que le Félibrige a élaborée, le label est une reconnaissance bénéfique à la portée de tous.
À Caromb, vendredi 14 mars, la commune est en effervescence, c’est un grand jour. La maire Valérie Michelier signe la charte des Ciéuta Mistralenco. « Il permet d’ancrer cette identité provençale pour les générations futures et récompense aussi les efforts fournis par de nombreux acteurs locaux et par les municipalités précédentes » explique la première magistrate sur la candidature de Caromb. Il faut dire que le dossier de 30 pages pour une demande gratuite et simplifiée a enthousiasmé la commission d’attribution (voir aussi encadré ‘Pour candidater, ‘coume faire’ ?’ en fin d’article). La petite ville remplissait la majorité des conditions. Les panneaux bilingues, la rue Frédéric Mistral, les cafés et stages de provençal, le travail des associations, le concours de Tian de faiòu (plat typique de Caromb), la fête de la figue (spécialité du pays) ont pesé comme arguments. « Nous avons exposé avec du concret tout ce qu’ils attendaient d’une cité mistralienne » complète Valérie Michelier.
« Rappelons que la culture provençale a sa place partout et tout le temps. »
Paulin Reynard, Capoulié du Félibrige
Ce label répond à deux objectifs principaux : accompagner les villes dans leur démarche de visibilité de la culture d’oc, mais aussi montrer qu’elle peut se raccrocher à tout. Comme le résume le Capoulié du Félibrige Paulin Reynard, « ce peut être une grande fête à destination des entreprises et commerçants d’une ville avec de la culture provençale au milieu. Il faut rappeler qu’elle a sa place partout et tout le temps, cela ne s’arrête pas à faire des blagues en provençal ou aux fêtes folkloriques une fois par an ». Il soulève entre autres la « responsabilité commune » dans l’enseignement de la langue, un des points clés de la charte ‘Ciéuta Mistralenco’. Le label permet donc de se saisir de ces questions et de faire le lien entre les communes et l’Éducation Nationale. Du côté de Caromb, si des interventions ont lieu en provençal, l’enseignement bilingue est en projet. « Intégrer la langue provençale dans notre école serait vraiment la cerise sur le gâteau. Et avec cette formation en primaire, la nouvelle génération serait plus engagée dans ce sens » anticipe la maire.
Saynète présentée par des élèves Virginie Bigonnet-Balet, professeure de provençal, lors de l’inauguration de la Ciéuta Mistralenco à Caromb. Crédit : DR
La charte, un objectif idéal Il est difficile de respecter tous les points de la charte dès le départ. Cependant la commission Ciéuta Mistralenco accompagne les communes dans ce qu’elles ont déjà fait et ce qu’elles peuvent ensuite faire émerger. Paulin Reynard soulève ainsi une crainte fréquente des villes candidates, celle de ne pas réussir à créer le bon lien. « Il s’agit simplement de voir ce qui est déjà là et de trouver comment le relier à la langue et à la culture provençales. » Le Capoulié du félibrige propose un exemple simple, comme la présentation d’un auteur local dans un document touristique. « Il faut montrer que son œuvre est en provençal. Ainsi, nous ne restons pas sur le caractère ‘homme de lettres’ sans s’interroger sur ce qu’il a fait vraiment. » D’autant que, selon la maire de Caromb Valérie Michelier, « cette culture provençale apporte de l’attractivité sur le territoire ». A ce jour, 81 communes sont labellisées ou en cours de signature, essentiellement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (65 communes) dont près d’une quinzaine en Vaucluse (voir carte et encadré ‘Les communes vauclusiennes labellisées’ en fin d’article).
« La culture provençale apporte de l’attractivité sur le territoire ».
Valérie Michelier, maire de Caromb
Des initiatives en place sans budget Deux ans et demi après la création officielle du label, le Félibrige a organisé son premier congrès des Ciéuta Mistralenco en février dernier. Une cinquantaine d’élus représentant une quarantaine de villes labellisées sont venus partager leur expériences et leurs projet autour de la culture et de la langue d’oc (autre dénomination de la langue régionale parlée dans tout le midi). « Les villes jouent le jeu, et même moi Capoulié, je découvre un certain nombre d’actions que j’ignorais » s’étonne Paulin Reynard, ajoutant que « la majorité des initiatives se mettent en place sans moyens financiers ou très limités ». Et cela grâce au tissu associatif, aux institutions déjà présentes, aux ressources propre de la ville, aux équipements déjà amortis etc. De quoi créer une dynamique autour de la ‘provençalité’ dont les communes peuvent s’emparer. « Le soir de l’inauguration de Caromb, certains maires ont dit qu’ils allaient peut-être s’engager », révèle Valérie Michelier. Peu à peu, le projet du Félibrige enfoui pendant des années se développe à la lumière des volontés politiques de plus en plus fortes.
Pour candidater, ‘coume faire’ ? – L’initiative doit venir de la commune, le félibrige n’attribuant pas directement le label – Le label étant gratuit et valable dans tous les pays d’oc, il n’y aucun frais de candidature ni d’adhésion au Félibrige. – Un référent membre du Félibrige, qui ne soit pas élu à la municipalité candidate, aide au montage du dossier. – La commission Ciéuta Mistralenco, indépendante du Félibrige, étudie la candidature. – Si les critères d’attribution sont respectés, le bureau de la maintenance concernée par la localité juge le fond du dossier et le valide dans un deuxième temps. – Enfin, le Capoulié du Félibrige, qui ne siège dans aucune de ces deux commissions, signe officiellement la charte du label avec la mairie. – En cas d’échec, les commissions accompagnent tout de même les communes candidates pour améliorer leur dossier. — Le label est attribué à vie mais peut être retiré en cas de non respect de la charte signée, après un contrôle du Conseil des Ciéuta Mistralenco.
Les communes vauclusiennes labellisées En tout, 81 communes sont labellisées ou en cours de signature, dont 65 en région PACA. La première Ciéuta Mistralenco a été Manosque (04), en septembre 2022. Dans le Vaucluse, Le Thor a ouvert la voie en mai 2023 aux 13 autres communes labellisées. Le département rassemble près d’un quart des labels provençaux (carte ci-dessus et liste ci-dessous) : – Bédarrides – Cabrières d’Avignon – Caromb – Caumont-sur-Durance – Châteauneuf-de-Gadagne – Crestet – Entraigues-sur-la-Sorgue – Le Pontet – Le Thor – Monteux – Pernes-les-Fontaines – Pertuis – Sérignan-du-Comtat – Vaison-la-Romaine
L
Caumont-sur-Durance devient officiellement une ‘ciéuta mistralenco’
Le 21 mai 1854 est né le Félibrige, un groupe de sept poètes, amis de la Provence, qui avaient pour but commun de défendre et promouvoir la langue provençale. 170 ans plus tard, l’association revient à l’endroit où elle est née, au Château de Font-Ségugne à Châteauneuf-de-Gadagne. De nombreuses animations sont prévues ce samedi 25 mai pour l’occasion.
Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Paul Giéra, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Jean Brunet et Alphonse Tavan, les fondateurs du Félibrige, seraient ravies de voir que leur courant visant à remettre la lumière sur la langue provençale se perpétue 170 ans après. Ce samedi 25 mai, cet anniversaire sera célébré au Château de Font-Ségugne à Châteauneuf-de-Gadagne, où tout a commencé.
L’association Les Amis de Font Ségugne, qui a pour objectif d’expandre le rôle fédérateur du Château pour la langue et la littérature provençales, organise ce samedi ‘L’Acampado de mai’ pour célébrer le 170ᵉ anniversaire de la fondation du Félibrige. Au programme : des costumes traditionnels, un défilé, un pique-nique, des promenades en calèche, une tombola, des chants, des contes, de la musique, mais surtout, de la bonne humeur. L’occasion idéale de découvrir ou redécouvrir la culture provençale.
Caumont-sur-Durance devient officiellement une ‘ciéuta mistralenco’
Le samedi 27 avril 2024 se tiendra une conférence proposée par Paulin Reynard, défenseur de la langue provençale et capoulié du Félibrige à la salle des fêtes l’Arbousière, à Châteauneuf-de-Gadagne de 20h à 22h. Le Félibrige est une association fondée par Frédéric Mistral et Joseph Roumanille qui défend depuis 1854 la sauvegarde et la promotion de la langue et de l’identité des pays de langue d’oc.
Cette conférence qui sera animée par Paulin Reynard, sera bilingue et abordera les origines, le parcours et l’évolution de ses questions de préservation et de transmission de la langue provençal. Des sujets qui questionnent le Félibrige depuis 170 ans. La structure avait déjà agi avec la création en 2022 du label « Ciéuta mistralenco » qui a pour objectif de valoriser les villes qui promeuvent l’identité provençale et des pays d’Oc. Un concert d’Aliço aura également lieu dans la continuité de la conférence.
Infos pratiques : Conférence « A 170 an, lou Felibrige a pas tout di ! ». Samedi 27 avril, de 20h à 22h, salle de l’Arbousière, 1360 Avenue Voltaire Garcin, Châteauneuf-de-Gadagne. Entrée gratuite.