28 mars 2024 |

Ecrit par le 28 mars 2024

Le Festival d’Avignon recrute

Les candidatures pour les emplois techniques et saisonniers du Festival d’Avignon sont ouvertes dès à présent et d’autres postes sont aussi à pourvoir comme au sein de l’équipe du Festival d’Avignon aux postes d’attachés de direction, responsable billetterie, stagiaire partenaires médias…

Le 78e Festival d’Avignon aura lieu du samedi 29 juin au dimanche 21 juillet 2024.
En moins d’un an, son directeur, Tiago Rodrigues, aura déjà révolutionné le paysage tout en s’y fondant et la réussite est déjà au rendez-vous avec un budget de 15M€, 126 000 entrées dans 40 lieux dont une vingtaine dans les communes vauclusiennes. Et ça n’est pas tout : 1 400 artistes et collaborateurs à chaque édition, 500 spectacles, lectures, projections, rencontres et débats, 436 emplois équivalents temps plein dont 88% issus du territoire, 500 journalistes accrédités et 10 millions de personnes touchées. Voilà pour poser le décor.

Les autres chiffres du Festival
«En 2023 nous avons vendus 126 000 entrées alors que l’étude de nos publics avec l’Inséac (Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle) nous enseigne que plus de 80% des dépenses des festivaliers s’exercent sur le territoire, détaille Tiago Rodrigues. Nous employons 1 400 salariés dont près de 90% résident dans le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône. De même, plus de 40% du public est local. Il n’est donc pas question, comme je peux le lire parfois, d’une invasion parisienne.»

Les offres d’emplois saisonniers
Le Festival d’Avignon recherche ses futurs agents de billetterie, agents d’accueil du public, serveurs et agents d’entretien et de gardiennage de lieu de spectacle. Les candidatures sont à déposer uniquement via un formulaire sur le site Internet du festival dans la limite de 700 candidatures. Tous les postes en détail ici et postuler ici.

Les offres d’emplois techniques
Le festival d’Avignon recherche des régisseurs généraux, plateau, lumière, son, audiovisuel, signalétique, mais aussi des techniciens dans divers domaines, des machinistes, ainsi que des chefs habilleurs et habilleurs. Les candidatures sont à déposer uniquement via un formulaire sur le site Internet du festival. Le nombre de candidatures est limité à 1 par personne. Les candidats peuvent choisir jusqu’à 2 postes maximum. Tous les postes en détail ici et postuler ici.

Les autres recrutements
Si vous souhaitez rejoindre l’équipe du Festival d’Avignon, d’autres postes sont à pourvoir au sein de leur équipe. Consultez régulièrement la rubrique des recrutements du Festival d’Avignon en cours sur leur site Internet ou abonnez-vous à leur compte LinkedIn.

Voici les offres de recrutement actuelles : 
Un attaché à la direction de la programmation. CDI dès que possible. Candidatures jusqu’au 27 janvier 2024. Consulter l’annonce. Un attaché de direction. CDI dès que possible. Candidatures jusqu’au 9 février 2024. Consulter l’annonce. Un responsable du service billetterie. CDD du 25 mars au 31 juillet 2024. Candidatures jusqu’au 7 février 2024. Consulter l’annonce. Un stagiaire partenariat médias du 2 mai au 31 juillet 2024. Candidatures jusqu’au 24 janvier 2024. Consulter l’annonce.


Le Festival d’Avignon recrute

Ayant été déclarés comme «non essentiels», le spectacle vivant et la culture en général ont été des victimes collatérales de la gestion de la crise sanitaire. Les mois ont passé et on peut dire aujourd’hui que la création artistique n’est pas morte, même si de nombreux artistes, entreprises et projets ont bu la tasse. Les premiers bilans des manifestations comme le festival d’Avignon montrent que le public a été au rendez-vous. Enfin une bonne nouvelle !

Les organisateurs du Off n’hésitent pas à dire que 2023 aura été l’année de tous les records. 1491 spectacles dont 466 créations, 1270 compagnies, 2 millions de billets vendus et près de 27 millions de CA. Voilà pour les chiffres. Pour le In le bilan est également largement positif. Bref, nous pourrions y voir là une occasion de se réjouir et de faire la démonstration que la culture et le spectacle vivant sont en définitive essentiels à la vie. Et bien non. On va trouver quelques chose qui ne va pas.

Les organisateurs du Off n’hésitent pas à dire que 2023 aura été l’année de tous les records.

En effet, l’année prochaine avec les JO qui se tiendront en France (pour ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire), le festival d’Avignon sera avancé d’une semaine. Catastrophe et que n’avons-nous pas entendu ? Comment ferons les comédiens pour faire garder leurs enfants ? Comment s’organiser pour la mise en place dans les lieux scolaires libérés le 28 juin ? Comment se loger fin juin ? On en appelle à la mise en place d’un fond de solidarité pour compenser le manque à gagner de la première semaine.

Demander des aides dans la perspective d’une éventuelle déconvenue dont on ne sait rien pourrait déjà être en soi critiquable. Pas sûr que les collectivités appelées à mettre la main à la poche puissent financer par anticipation des hypothétiques pertes de fréquentation et de CA.

Le négatif n’est plus l’accident qui vient perturber le positif, il devient l’élément de langage dominant et récurrent.

Même si les questions posées sont totalement légitimes et compréhensibles, ont-elles leur place ici et maintenant ? Ne pourrait-on pas avant tout savourer cette victoire de la culture ? Et battre en brèche tous ceux qui considéraient la culture comme non essentielle ? Pourquoi faut-il aller chercher systématiquement ce qui ne va pas comme si le bon fonctionnement n’était plus la norme. Le négatif n’est plus l’accident qui vient perturber le positif, il devient l’élément de langage dominant et récurrent. Ca en devient fatiguant. Peut-être que l’année prochaine nous pourrions voir dans l’un des spectacles du Off une pièce sur ce thème. Ce serait sans aucun doute le moyen d’en rire !


Le Festival d’Avignon recrute

«Dans la mesure de l’impossible» de Tiago Rodrigues, proposé  suite à l’annulation des Emigrants de Krystian Lupa  arrivait déjà avec une belle réputation depuis sa création en 2022 et critique et du public. Celui d’Avignon lui a fait une ovation dès la première représentation.

Quatre travailleurs de l’humanitaire doivent témoigner de leur travail afin de fournir le matériau pour une pièce de théâtre.
Frontalement, ils nous le disent d’emblée : ils ont des doutes sur l’intérêt du projet ! Comment rendre compte du travail d’un humanitaire ? Une n’aime pas forcément le théâtre, n’en voit pas l’intérêt, l’autre se demande comment leur parole sera rendue, si leurs propos seront intéressants. Certains ont des exigences : votre pièce devra parler de…, devra montrer… Elle sera réussie si… Et ce leitmotiv : «Je ne suis pas un héros, nous ne sommes pas des héros». Nous sommes bien dans le méta théâtre cher au metteur en scène, la salle de l’Opéra est encore allumée, nous serons les récepteurs de cette parole, nous sommes bien dans le monde du Possible.

La simplicité de Tiago Rodrigues pour rendre compte de la complexité du monde
Pour  restituer ces paroles aussi bien publiques qu’intimes, Tiago Rodrigues a mené des entretiens avec une trentaine de collaborateurs du Comité International de la Croix Rouge et de Médecins sans frontière. C’est son ADN : partir d’une parole vraie, la livrer, l’offrir ensuite aux acteurs pour la triturer et rendre cette parole théâtrale. Lors d’une récente rencontre à la maison Jean Vilar, Tiago Rodrigues nous confiait «Je savais depuis tout petit que ma participation au monde serait à travers les paroles, les mots. J’écris au théâtre, pour qu’il y ait une parole.»  Il oublie peut-être humblement de rajouter que c’est aussi parce qu’il admire et aime ces porteurs de paroles – témoins comme acteurs- que son théâtre nous touche tant.

Copyright Christophe Raynaud de Lage

Une définition lumineuse du possible et de l’impossible
Le monde se divise entre le possible et l’impossible. Le travail des personnes travaillant dans l’humanitaire est de partir du monde du possible où ils vivent pour aller vers l’impossible : secourir un enfant, apporter de la nourriture, soigner, braver la guerre, découvrir un charnier. Dans ces allers-retours incessants, il ne s’agit pas de changer le monde, juste de changer un peu la vie des gens secourus. «Nous ne sommes pas des héros, nous faisons juste notre travail comme n’importe quel métier» L’exemple de la montagne à franchir pour secourir la population est simple mais efficace. «Franchir ces montagnes, c’est faire une incursion vers l’impossible.»

Une mise en scène sobre et subtile
Sur scène un voilage tendu qui va peu à peu se lever pour prendre la forme de montagnes puis de tentes pour réfugiés ou peut-être de quartier général d’une ONG (Organisation non gouvernementale). Le voile se lève également sur le travail des humanitaires. Au début  leur récit est confus, fait de généralités, minimisant l’importance de leur travail. Peu à peu les récits s’individualisent, prennent de l’épaisseur, des détails, ne nous épargnent rien et nous dévoilent, en creux quelquefois, le quotidien de leur travail fait d’échec ou de réussite. Les acteurs ont su s’emparer de cette parole fragile et complexe. Aucun pays n’est cité, aucun conflit n’est daté même si ces beaux voiles blancs nous font penser aux majestueuses montagnes de l’Afghanistan impossibles à franchir pour un étranger. Les franchir, c’est aller vers  l’impossible. Le mot est de nouveau lâché.

Comme une effraction dans l’impossible
Ce sont des héros qui peuvent, par leur lenteur à secourir un enfant, contribuer à imposer un couvre feu. Ils marchent lentement :  tant qu’ils ne sont pas arrivés au bout de cet éphémère couloir humanitaire, les tirs cesseront. Extraordinaire moment dans cet Opéra où l’angoisse est palpable. Nous sommes enfin une communauté prise dans ce silence que l’on serait prêt à faire durer longtemps pour arrêter toutes les guerres du monde. Les acteurs nous ramènent à la réalité, nous sommes au théâtre, leur intervention n’aura duré que quelques minutes : les tirs reprennent…

Copyright Christophe Raynaud de Lage

De bruit et de fureur
Dans le silence assourdissant de notre culpabilité, de notre immobilisme de citoyen, de notre impossibilité à changer le cours du monde, dans l’absurdité de ce monde là, la batterie de Gabriel Ferrandini – présente sur scène pendant tout le spectacle – gronde pour nous et en nous. Dans ce final, rien n’est trop fort ni inutile. Ni l’intensité des percussions, ni la violence des éclairages pour prendre le temps de revenir lentement dans le monde des possibles.

Festival d’Avignon. Dans la mesure de l’impossible. Jusqu’au 22 juillet. 16h. 10 à 45 €.  Opéra Grand Avignon.

Copyright Christophe Raynaud de Lage

Le Festival d’Avignon recrute

Après la série des «Trois mousquetaires» jouée dans toute la France, Clara Hédoin propose «Que ma joie demeure» de Jean Giono hors les murs, à Barbentane avec sa nouvelle structure «Manger le soleil» sur une adaptation de Romain de Becdelièvre.

Le In, In situ,  In visu
5h du matin. Rendez-vous parking de l’île Piot à Avignon pour le départ en bus vers Barbentane. Dernière cigarette pour certains car ensuite il sera interdit de fumer sur tout le site déjà sinistré par les incendies de l’année dernière. Le spectacle commence dès maintenant. Pendant le trajet, ce n’est pas la radio du matin que nous entendons mais des témoignages sonores de paysans, éleveurs sur les difficiles conditions de l’agriculture aujourd’hui. Comment lutter contre la sécheresse, faire du maraîchage sans eau ? Faut-il changer de culture, pas seulement de variétés ? Enfin je crois ! Car certains spectateurs sont très bavards dès le matin ! à se raconter leurs prochaines vacances. Ils n’ont pas compris que le voyage commence dès maintenant dans cette aube naissante et déjà chaude.

Un spectacle à la logistique impressionnante
Disons le d’emblée pour convaincre les réticents. Tout est très bien organisé. A l’arrivée sur le site, du café chaud, de l’eau et des toilettes sont à notre disposition. La jauge est seulement de 130 personnes. Oui nous ressemblons peut-être à un troupeau de moutons mais à un troupeau à la Giono ! Libre et joyeux…..A défaut de berger, c’est la metteuse en scène Clara Hédoin qui nous donnera le signal sonore des différents départs et les pompiers et brumisateurs ambulants nous accompagneront pendant tout le trajet. On nous distribue le plan de la randonnée qui sera d’environ 5 kms entrecoupée de 10 pauses correspondant aux 10 tableaux tirés du livre de Giono. On nous confie un trépied pour les pauses spectacles -qui dureront entre 15 et 30 minutes chacun – les dernières recommandations et c’est parti pour 6 heures de spectacle grandeur nature. 

DR

Scène d’exposition
Chez Giono, nous sommes sur le plateau Grémone, dans les années 30, dans les Alpes de Hautes-Provence où vivent une vingtaine d’habitants répartis sur 6 fermes isolées. Ils ne forment pas une communauté. Tout est triste, tout est noir. Un mal étrange s’est emparé des habitants, «une lèpre» appelée tristesse. Ici nous assistons à la «scène d’exposition» où nous découvrons les mêmes personnages. Ils seront 6 sur ce plateau naturel : 2 acteurs pour Jourdan et Bobby et les 4 autres qui joueront tous les autres rôles. Pas de micro, décor naturel, vêtement ou accessoires rudimentaires. A l’aube naissante, c’est  merveilleux d’entendre des voix qui se rapprochent, d’écouter le silence juste interrompu par le chant du coq et le clocher de Barbentane qui sonne 6h30. L’odeur du thym est entêtante. La joie est déjà là car elle est authentique. Oublié le réveil matinal et les contrariétés du matin, nous allons vivre une belle épopée humaine qui n’a pas de prix.

Se laisser faire par la joie
Les tableaux alternent les gros plans et plans rapprochés avec des plans d’ensemble magnifiques au milieu de friches, de forêts et prairies. Les voix sont lointaines ou au contraire parmi nous pour les séquences de repas, de fêtes ou de prises de décisions collectives. Nous n’assistons pas à une représentation. Nous sommes invités à la grande fête de la nature, au cœur des bouleversements : on accepte l’Etranger, on adhère aux infimes changements, on s’émeut des retrouvailles avec les oiseaux et les cerfs. On entend les moutons, on a chaud mais on est heureux. Bref ! On lâche prise nous aussi.

Point de leçon mais une expérience sensible
C’est ce qui est magnifique dans ce projet : La poésie de Giono est intacte et parfaitement restituée et dans les mots et dans les situations. Les ajouts de quelques témoignages sonores d’agriculteurs venus de toute la France révèlent juste qu’une prise de  conscience est en marche. A nous de faire le reste : décider de nos vies sans attendre le sauveur, retrouver nos relations avec le vivant et surtout réussir à garder cette relation, dans la joie, celle que nous aurons nous-mêmes crée.

DR

Entretien avec Clara Hédoin

Du collectif, hors les murs, avec un grand texte d’auteur
«Dans ma démarche artistique je privilégie le collectif, hors les murs et les grands textes d’auteurs. J’ai le désir d’investir des espaces autres que les théâtres. Mon  travail c’est de dialoguer avec le lieu, de s’y confronter pour finalement s’y conforter, y créer une relation. Cette relation s’enrichit du lieu qui change selon les endroits où sont joués les spectacles. Le projet est recréé in situ : la mise en scène, les places de chacun… Pour «Que ma joie demeure» par exemple nous avons changé de lieu, Barbentane plutôt que Pujaut initialement prévu et nous avons tout repensé. Le maire de Barbentane avait le désir de faire renaître quelque chose sur sa commune après les incendies de 2022. Je peux participer très modestement à cette renaissance en venant travailler sur ce lieu de sinistre. Quand le roman commence : tout est noir, en terrain déprimé. La dépression est le point de départ.»

Une démarche de création
«Avec Romain de Becdelièvre nous sommes partis en «road trip» dans les Alpes de Haute-Provence  pour découvrir et s’imprégner des paysages de Giono. Comprendre qui sont les habitants de ce territoire, qui travaillent la terre et comment. On a rencontré des paysans, éleveurs etc… qui nous ont parlé, on a recueilli leurs témoignages qui nous ont enrichis et dont on s’est servi dans le spectacle. Nous avons ensuite séquencé le roman en 10 tableaux qui correspondent à 10 stations d’une marche. La marche permet de créer un voyage intérieur. Il y a en effet beaucoup de description chez Giono, des événements infimes, des bouleversements des vies des personnages assez durs à théâtraliser. La marche – qui peut être  vouée aux rêveries, à la méditation – permet que la traversée de l’ histoire s’approfondisse en chacun de nous. Que l’on sorte du décor»

Retrouver la joie….et savoir la garder
«Ce qui m’a sauté à la figure quand j’ai relu il y a 3 ans ce livre de Giono, c’est l’actualité, les questions qui le traversent : notre relation au vivant, comment les relations se sont appauvries, atrophiées et comment il est possible de les enrichir pour retrouver une forme de vitalité et donc de joie. J’ai contourné l’idée du sauveur étranger, Bobi, qui peut être très agaçante dans le livre de Giono  avec sa dimension jésuitique et prophétique,  j’en ai fait un personnage féminin, modeste et maladroit » Dans ce projet j’ai déplacé tous les curseurs : le lieu, l’heure, la nature et même les personnages. J’ai l’espoir modeste d’un bouleversement intérieur chez le spectateur»

Que ma joie demeure. Jusqu’au 24 juillet. Relâche le 20 et 21. Départ 5h. 04 90 14 14. Cloître Saint-Louis. 20 rue du Portail Boquier. Avignon. festival-avignon.com

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Le Festival d’Avignon recrute

Quand Tiago Rodrigues propose à Julie Deliquet d’investir la Cour d’Honneur en ouverture du  77e festival d’Avignon
On connaît la genèse du projet : l’amour du théâtre pour le cinéaste et l’amour du cinéma pour la metteuse en scène. Fréderick Wiseman, cinéaste de documentaire américain – oscarisé et Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière-  contacte la metteuse en scène Julie Deliquet , trouvant intéressant d’adapter au théâtre son documentaire Welfare tourné en 1975 à New York.  Il avait déjà vu et apprécié les adaptations réalisées par la jeune directrice du Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis : Fanny et Alexandre de Bergmann ou Un conte de Noël de Deplechin.

De l’écran au mur du Palais
L’adaptation de Julie Deliquet garde l’époque (1973), l’unité de lieu, l’unité de temps (une journée) et les thèmes traités dans le film de Wiseman portés par 15 acteurs.
L’action se passe donc dans un gymnase accueillant la permanence d’urgence d’un centre d’aide sociale, à New-York en 1973 : mères célibataires, paumés, immigrés, sans-abri, soldat vétéran attendant d’être reçus un après l’autre par les travailleurs sociaux. L’adaptation garde l’esprit du film en relayant les thèmes récurrents : accès aux droits, dossiers incomplets, acharnement de l’administration, manque de personnels mais choisit de réunir les acteurs sur un grand plateau – en l’occurrence un terrain de basket.- pour à la fois les distinguer et les réunir.

La parole restituée
Il y a dans Welfare un tourbillon de mots et de situations avec des problématiques sociales qui, bien que se ressemblant, restent figées dans la litanie des réclamations diverses, la répétition des situations désespérées, l’échec des solutions d’urgence, permettant de mettre en valeur chacun des dix personnages-demandeurs, en exhumant des histoires singulières et des trajets de vie sans pathos. Ce qui peut manquer est peut être ‘absence de dramaturgie car en collant aux situations décrites dans le documentaire de Wiseman, on frise effectivement une succession de cas individuels.

Au suivant
La dramaturgie se crée cependant par ce temps long vécu également par nous spectateurs, qui aurions presque envie de lever la main pour répondre à la sempiternelle question «A qui le tour, au suivant ?» qui se pose sur le plateau. Cinquante ans après, dans un autre pays, on connaît tous quelqu’un que l’on pourrait emmener dans ce centre pour résoudre des problèmes de faim ou de logement.

Alors oui ! La mise en scène est peut être sans surprise : exposés des cas individuels, mi-temps où les barrières s’estompent, puis reprise des consultations où la tension monte et où les travailleurs sociaux «craquent» eux aussi. Mais les comédiens sont merveilleux, magnifiques passeurs de parole et témoins d’histoires,  visiblement étroitement impliqués et associés à la création de cette fresque sociale, spécialement pour Avignon.

La parole de Julie Deliquet lors du Café des Idées au Cloître Saint-Louis
«Il y a autant de prises de paroles qu’il y a de langage. Donc ça a demandé de l’étude, du soin, de l’attention, de prendre le temps de l’écoute pour pouvoir accueillir aussi les différences de langages. C’est une parole publique, on ne passe pas par le prisme de l’intime puisque cette parole elle est faite pour être entendue par un autre. Donc déjà la question de la légitimité ne se pose pas. C’est une parole nécessaire, avec de la stratégie, faite pour être entendue. Rien n’est victimisant dans l’oeuvre de Wiseman car c’est une parole qui fait réadvenir citoyen ou citoyenne et en ça, c’est le théâtre de la vie quotidienne. On n’est jamais dans une conversation d’intimité, on n’est pas dans une confession, on est vraiment dans une parole qui agit, on est dans du Verbe d’état, dans du Verbe d’action. L’Autre, le spectateur, a aussi une écoute active, on partage, on se questionne ensemble…»
Welfare. 10, 11, 12, 13 et 14 juillet. 22h. 10 à 45€. Cour d’Honneur du Palais des Papes. Réservation ici.
Rétrospective Frederick Wiseman. Jusqu’au 25 juillet. Cinéma Utopia. La Manutention.


Le Festival d’Avignon recrute

La complexité du monde si chère à Tiago Rodrigues dans ses choix artistiques sera mise à l’épreuve dès demain avec ‘Groove’ qui commence par une déambulation sur la voie publique

Ouvrir le festival  avec Bintou Dembélé, la grande chorégraphe qui mélange les danses urbaines avec de la musique érudite était un choix judicieux pour ancrer le théâtre dans l’espace public et pour le plus grand nombre. Ca allait de soi également pour cet arpenteur de la cité, nouvellement adopté, qu’est le directeur du Festival d’Avignon Tiago Rodrigues. Les dramatiques événements de ces derniers jours appellent bien sûr à de la prudence, vigilance et sécurisation maximale mais la réappropriation des rues par la fête, la danse, la déambulation sera bien présente lors des 3h  de performance qui pousseront  ensuite les portes de l’Opéra Grand Avignon après plusieurs arrêts-séquences réunissant les danses hip hop, le Krump, le voguing ou l’électro. Ce spectacle produit par la structure Rualité,-contraction de rue et réalité – prendra tout son sens en ce jour d’ouverture d’un Festival dans un monde tourmenté.

G.R.O.O.V.E. Les 5, 6, 8, 9 et 10 juillet. 17h. 10 à 30€. Opéra Grand Avignon.

Matinale animée par Olivia Gesbert. 9 juillet. 10h30 à 11h30. Cour du Cloître Saint Louis.

Programme de 7 films courts réunis les 6, 8 et 11 juillet. 14h. Cinéma Utopia. La Manutention.

La projection du 8 sera suivie d’une rencontre avec Bintou Dembélé et Féroz Sahoulamide.

Ancrage dans la réalité également avec Welfare mis en scène par Julie Deliquet qui investit la Cour d’Honneur

Dure réalité s’il en est, que celle de la vie d’un centre social qui concentre en une unité de lieu des vies humaines qui se télescopent. Mais du théâtre avant tout qui veut «regarder la réalité sociale en face» pour  offrir aussi «un horizon collectif». Le choix de Julie Deliquet d’adapter au théâtre le film de Frederick Wiseman Welfare (1973) va rencontrer à coup sûr son public et l’actualité d’un monde où l’on s’interroge sur le délitement du lien social.

Welfare. Du 5 au 14 juillet. Relâche le 9. 22h. De 10 à 45€. Cour d’honneur du Palais des Papes.  

Matinale animée par Olivia Gesbert. 6 juillet. 10h30 à 11h30. Cour du Cloître Saint Louis.

Territoires Cinématographiques. Rétrospective Frederick Wiseman du 9 au 25 juillet. Cinéma Utopia. La Manutention

Projection Welfare. Du 9 au 25 juillet. La projection du 9 juillet à 14h sera suivie d’une rencontre avec Frederick Wiseman et Julie Deliquet. Tout le programme du Festival ici.

WELFARE D’apres Frederick Wiseman, Traduction Marie-Pierre Duhamel Muller, Mise en scene Julie Deliquet, Adaptation scenique Julie Andre, Julie Deliquet, Florence Seyvos, Collaboration artistique Anne Barbot, Pascale Fournier Scenographie Julie Deliquet, Zoe Pautet Lumiere Vyara Stefanova, Musique Thibault Perriard Costumes Julie Scobeltzine, Marionnette Carole Allemand, Decors Francois Salle, Bertrand Sombsthay, Wilfrid Dulouart, Frederic Gillmann, Anouk Savoy, Ateliers du Theatre Gerard Philipe Centre dramatique national de Saint-Denis. Avec Julie Andre, Astrid Bayiha, Eric Charon, Salif Cisse, Aleksandra de Cizancourt, Evelyne Didi, Olivier Faliez, Vincent Garanger, Zakariya Gouram, Nama Keita, Mexianu Medenou, Marie Payen, Agnes Ramy, David Seigneur et Thibault Perriard (musicien).

Le Festival d’Avignon recrute

Présentation de la 77e édition du Festival d’Avignon : la complexité du monde mise joyeusement en scène par Tiago Rodrigues. « Bonjour je m’appelle Tiago Rodrigues, je travaille au Festival d’Avignon et je viens aujourd’hui partager la programmation mais surtout les promesses des artistes, concoctées tout au long de l’année.« 

En novembre 2022, il était déjà venu se présenter dans cette grande salle de la FabricA devant un public nombreux et avide de faire la connaissance du nouveau directeur d’un des « plus grands et beaux festivals au monde ». Il avait esquissé alors les grandes lignes de son projet : rendre facile d’accès la complexité du monde et pourquoi pas, d’une manière joyeuse, rendre les artistes complices et non associés – Gwenaël Morin auteur invité et accompagné pendant quatre ans -, créer un festival de poche toute l’année, ne pas inviter un pays mais une langue, mettre au repos ses propres créations –  « je suis au service des angoisses collectives et non pas de mes inquiétudes individuelles. TR », plus de représentations, plus de places, des facilités de billetterie, de nouveaux rendez-vous, de nouveaux lieux, de nouveaux dispositifs.

A la manière de Jean Vilar en 1947 «Avignon réunira et Avignon donc existera» Tiago Rodrigues nous convie à de joyeuses réunions
Réunions des artistes et du public, du complexe et de la facilité, de la langue qui relie, des mots qui se rencontrent sur scène ou dans la rue, des arts qui dialoguent, de la diversité qui démocratise, des lieux qui se transforment.

Nous y sommes, les promesses se tiennent, la partition se joue 
Pour les 44 propositions par plus de 50 artistes, 33 ne sont encore que des promesses car les créations sont en gestation. 55% des spectacles sont portés par des femmes. Des spectacles seront joués plus longtemps, la jauge totale est augmentée de 12 000 places, la billetterie étant déjà ouverte. La carrière de Boulbon est rouverte et ce pour 4 ans, le Café des Idées au Cloître Saint-Louis sera le grand carrefour des rencontres.

Le fil rouge est une langue invitée, l’anglais, avec entre autres l’artiste anglais Tim Crouch qui viendra pour la première fois en France présenter 2 pièces. Mais l’anglais c’est aussi toute une déclinaison autour de la langue et de la culture anglaise portée par des artistes de tous pays et de toutes disciplines : Pauline Bayle inspirée par Virginia Woolf, restitution du débat contradictoire entre deux intellectuels de Cambridge autour de la question noire et du rêve américain avec « Baldwin and Buckley at Cambridge », Le Royal Court Théâtre de Londres, lieu mythique d’écriture théâtrale, propose trois monologues d’Alistair Mc Donald joués par Kate O’Flynn.

Groove spectacle d’ouverture

On marchera dans ce festival, en traversant des frontières réelles ou artistiques
Le coup d’envoi sera donné le 5 juillet, G.r.o.o.v.e, pour une déambulation qui poussera grand les portes de l’Opéra Grand Avignon avec Bintou Dembelé, chorégraphe de l’opéra ballet Les Indes Galantes en 2019. Le village de Pujaut, à une dizaine de kilomètres d’Avignon, accueillera en fin de journée des rencontres champêtres et pédestres « Paysages partagés». Caroline Barneaud et Stefan Kaegi et plusieurs artistes européens nous invitent à partager leur vision du paysage à travers 7 propositions artistiques mêlant sculpture musicale, pique-nique détourné et audio-tour chorégraphique. Pour les lève-tôt, dès 6 heures du matin, la metteuse en scène Clara Hédouin nous propose une traversée sensible de «Que ma joie demeure » de Jean Giono.

Toujours trois spectacles proposés dans la Cour d’Honneur : du théâtre , de la danse et une soirée unique.
La Cour d’Honneur sera transformée le temps de 9 représentations en Centre social, décor pour un poème de solidarité humaine avec l’adaptation du film de Frederick Wiseman « Welfare » par Julie Deliquet. «The Roméo» du chorégraphe et danseur nord-américain nous proposera une danse universelle délivrée des tragédies individuelles pour une ode à la liberté. Avec «By Heart», le directeur du Festival d’Avignon Tiago Rodrigues relève finalement le défi d’un happening poétique pour la soirée de clôture de ce 77e festival.

La légendaire chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker est de retour avec deux pièces
Sa dernière création «Création 2023» pour 12 danseurs nous ouvre le chemin à une «Walking songs», une danse qui marche au son du bluesman Robert Johnson. «En attendant», créé en 2010 au Cloître des Célestins sera rejoué dans ce même lieu, à la même heure – 20h15 coucher de soleil- avec les polyphonies de l’Ars Subtilior. Cette volonté de rejouer des spectacles passés à l’identique sera proposé chaque année pour renforcer la transmission et la mémoire.

Retour aux carrières de Boulbon délaissées depuis 2016
Avec «Le Jardin des Délices» Philippe Quesne, habitué du festival (Mélancolie des Dragons en 2008, Big Band en 2010, Swamp Club 2013) créé à partir de l’œuvre éponyme de Jérôme Bosh son propre bestiaire, fable écologique dans ce lieu singulier que sont Les Carrières de Boulbon.

Toujours un spectacle en itinérance dans communes, centres sociaux et salles des fêtes
Avec une farce drôle et explosive «L’addition» de l’anglais, Tim Etchells parlera de ceux qui servent et ceux qui sont servis. Le duo de performeurs Bertrand Lesca et Nasi Voutsas sillonnera 14 communes. A noter qu’à partir de 2023, le spectacle itinérant du Festival d’Avignon sera une production du Festival se voulant théâtre de poche et théâtre de proximité toute l’année.

La Fabrica

Des spectacles qui nécessitent un temps plus long
On aime à Avignon vivre quelquefois des expériences extrêmes. Au delà de la performance, la longueur est ici au service de grands questionnements. Julien Gosselin l’avait expérimenté avec son adaptation de onze heures «2666» en 2016. Il revient cette année avec le projet «Extinction» moins long quoiqu’autant ambitieux : nous plonger dans l’effervescence artistique et intellectuelle de la Vienne de 1900 pour mieux nous parler ensuite de l’apocalypse d’hier et d’aujourd’hui. Le polonais Krystian Lupa s’essaiera également dans «Les émigrants» avec une troupe francophone à questionner notre humanité. Dans la continuité de ce questionnement, l’autrice et metteuse en scène Patricia Allio donnera la parole à tous ceux qui veulent œuvrer à une éthique de l’hospitalité et résister avec Dispak Dispac’h.

En partenariat avec le Printemps de Bourges, trois spectacles revisiteront les musiques cultes de langue anglaise des années 1972……Lou Reed, Bowie et Neil Young au programme
La jeune chanteuse française Silly Boy brodera autour des onze titres de l’album Transformer de Lou Reed sorti en 1972 dans la cour du lycée Saint-Joseph. Les cinq musiciens de La Maison Tellier renforcent leur proposition avec un chœur de 7 chanteurs autour de Harvest de Neil Young. Le chef d’œuvre de David Bowie Ziggy Stardust prendra des allures futuristes avec Léonie Pernet aux synthétiseurs. Attention soirées uniques pour chacun de ces concerts.

Portraits de femmes puissantes
A travers Alice l’australienne dans «Les Confessions» d’Alexander Zeldin, les femmes noires de Rébecca Chaillon dans «Carte noire nommée Désir», la voix indispensable de l’esclave amérindienne Marguerite Duplessis restaurée par la canadienne Emilie Monnet, la pièce chorale et chorégraphique de Mathilde Monnier «Black Lights» inspirée de la série H24 sur les violences faites aux femmes, sans oublier la conférence-performance de la brésilienne Carolina Bianchi sur ce même thème insupportable avec «A Noiva e o Boa Noite Cinderela», la youtubeuse Angela passée au crible de l’allemande Susan Kennedy et de Markus Selg dans Angela (a strange loop), la tragédie d’Antigone réactivée par le belge Milo Rau dans «Antigone in the Amazon»

Les Vive le sujet ! Tentatives
Le traditionnel Vive le sujet suivi désormais de «Tentatives» renforce l’idée de l’expérimentation à travers 4 séries de formes courtes pluridisciplinaires où le principe est de donner carte blanche à un artiste. 8 artistes investiront le Jardin de la Vierge durant le festival à 10h30 et à 18h. L’expérimentation sera prolongée en pensée dans le Café des Idées.

Réaffirmer un festival populaire cher à Vilar avec le projet «Première fois»
Pour cette première fois, il s’agira d’accompagner pas moins de 5 000 jeunes de 13 à 18 ans : logés, nourris, conseillés, invités venus de la France entière afin qu’ils se sentent accueillis et faire en sorte qu’il y ait….une deuxième fois.

Côté pratique
Programme définitif en juin notamment pour les Territoires cinématographiques d’Utopia, les Fictions de France Culture, les expositions, les lectures, les débats etc….

Une politique tarifaire attractive : on peut multiplier les commandes et conserver le tarif réduit tout au long du festival grâce à la carte festival ou la carte 3 clés. Après avoir acheté la carte lors de la 1ère commande, si on ne trouve pas de billets pour certains spectacles, on peut revenir régulièrement sur le site, et bénéficier du tarif réduit au fur et à mesure des achats.

Les infos pratiques
Carte Festival. 25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 20€. Carte 3 Clés. 1€ réservée au moins de 25 ans, aux étudiants et aux bénéficiaires des minima sociaux. Festival d’Avignon du 5 au 25 juillet 2023. A partir du 15 avril. Prévente Fnac. 04 90 14 14 14 et festival-avignon.com. A partir du 29 avril. Guichet Cloître Saint-Louis. Du 1er au 25 juillet, tous les jours de 10h à 19h. 04 90 14 14 14 et au guichet du cloître Saint-Louis. 20 rue du Portail Boquier. Avignon. Tout le programme ici.

La cour d’honneur DR

Le Festival d’Avignon recrute

La dépêche rédigée par la Préfecture de Vaucluse vient de tomber. Le sujet ? La tenue des festivals d’Avignon en 2024 dans une France rythmée par l’organisation des jeux olympiques et paralympiques.

La problématique ? Comment déployer les 30 000 gendarmes et policiers nationaux nécessaires à la sécurité, sur tout le territoire et en particulier en Vaucluse, et sur l’ensemble des manifestations sportives en cours, et avant cela, sur les deux festivals d’Avignon ?

Stupeur et tremblements
Puisqu’il a même été question, un temps, de purement et simplement annuler les festivals de France et de Navarre. Après le Covid, les différents confinements et une culture presque identifiée comme ‘non-essentielle’, la coupe de la révolution était pleine.

Finalement, le ‘En même tempiste’ aura ouvert la voie de la sagesse
Et la Préfecture offre à tous… La date de fin à laquelle devra se conformer la Culture en Vaucluse. Ainsi les festivités devront tomber le rideau dimanche 21 juillet 2024.

Mais tout cela ne donne pas la date de début des festivals.
On pourrait en conclure que celle-ci devrait intervenir tout début juillet sachant que le festival d’Avignon se déroule sur une vingtaine de jour et deux à trois jours de plus pour le festival Off, ce qui posera un autre problème : la fin de l’année scolaire qui, elle, devrait intervenir à la fin de première semaine de juillet.

Pourquoi faire coïncider la fin de la période scolaire au commencement des festivals d’Avignon ?
Parce que nombre de groupes scolaires sont devenus de grands lieux du festival Off comme en témoigne l’école maternelle et primaire Simone Veil 1, rue des Ecoles -ex-village du off désormais installé 6, rue Pourquery-de-Boisserin- au sein de l’école Bouquerie ; l’ensemble Saint-Jean-Baptiste de la Salle, rue Notre Dame des 7 douleurs, Lycée Louis Pasteur devenu le Théâtre Présence Pasteur 13, rue du Pont Trouca, et l’espace Alya rue Guillaume Puy –Campus Sud Pasteur- le gymnase de l’école Saint-Joseph, 62, rue des lices, le Théâtre Mistral 35 rue d’Annanelle pour ne citer que ceux-là…

DR Festival Off

Pourquoi tomber le rideau dimanche 21 juillet 2024 ?
Parce que les Jeux olympiques et paralympiques se dérouleront de mercredi 24 juillet à dimanche 11 août, puis de mercredi 28 août à dimanche 8 septembre et qu’il fallait un peu de temps pour redéployer les Forces de l’ordre qui, cette année, n’auront, clairement, pas droit aux vacances.

La réponse est ici
«Au-delà même des cérémonies d’ouverture –vendredi 24 juillet- et de clôture -du 28 août au 8 septembre et des compétitions-, qui s’étaleront de mercredi 24 juillet à dimanche 11 août 2024, puis de mercredi 28 août à dimanche 8 septembre-, les périodes en amont de celles-ci, dès jeudi 18 juillet, exigeront également un effort particulier de sécurisation dans le contexte du relais de la flamme qui sillonnera le territoire national », fait-on savoir à la préfecture de Vaucluse.

Quand on parle enfin de concertation
Alors que le sénateur Lucien Stanzione et 29 de ses pairs s’inquiétaient, récemment, du manque de communication entre les ministères de l’Intérieur, des Sports et de la Culture, pour sauver les festivals d’Avignon 2024, la Préfecture précise : «Les trois ministres viennent de décider et d’annoncer le maintien de l’édition 2024 du Festival d’Avignon dont le final est fixé au 21 juillet 2024.»

Tous d’accord
«La préfète de Vaucluse et la maire d’Avignon se félicitent de cette décision qui satisfait l’ensemble des partenaires. Il revient désormais à la préfète d’organiser, en lien avec la maire d’Avignon et les directeurs des Festivals d’Avignon, le dispositif de sécurité à déployer pour l’édition 2024 et de fixer la date d’ouverture des Festivals In et Off 2024. En parallèle, le travail conjoint et les échanges se poursuivent pour la bonne organisation de l’édition 2023.»

En attendant l’année prochaine ?
La 57e édition du Festival Off d’Avignon se déroulera du 7 au 29 juillet 2023 pour 22 jours de liesse culturelle et 19 jours pour le Festival d’Avignon qui s’étendra du 6 au 25 juillet 2023.

Les chiffres du In et du Off 
Les chiffres de la 76e édition du Festival d’Avignon ? Ce sont 134 260  dont 29 000 gratuites entrées, un taux de fréquentation de 92% pour 105 entrées payantes et entre 50  et 100 millions de retombées économiques selon Paul Rondin, le directeur délégué du festival.
Les chiffres de la 56e édition du festival Off ? Ce sont 1 570 spectacles dans 138 lieux, 33 000 levers de rideaux, 270 000 spectateurs – 300 000 visiteurs en 2019- et 1,5 millions de billets délivrés, et une année record pour la billetterie solidaire Ticket’Off avec 116 268 places achetées. Voilà qui remet les pendules à l’heure.


Le Festival d’Avignon recrute

Canicule, vent, incendies, covid : rien n’a été épargné à cette 76e édition du Festival d’Avignon. Mais le public est venu, nombreux. Avec plus de 135 000 entrées, le chiffre record de fréquentation de 2019 de 95,5 % n’a pas été battu mais avec 92% en 2022 on peut dire que ce festival a résisté à l’effraction dans le réel d’éléments perturbateurs. Le bilan complet et détaillé en chiffres nous parviendra dans quelques semaines. Paul Rondin, directeur délégué du festival relève déjà entre 50 et 100 millions de retombées économiques.

Olivier Py, Agnes Troly, Paul Rondin

La passation en attendant le bilan artistique de 9 années de festival
Le bilan de cette édition était un peu particulier car il s’agissait aussi pour le directeur Olivier Py de tirer sa révérence et de passer le flambeau ou plutôt les 3 clefs de la ville-culture à son successeur le portugais Tiago Rodrigues.  Il l’a fait dimanche 24 juillet avec émotion et flamboyance.  Après quelques prédictions, il s’adresse à Tiago Rodrigues en lui donnant à défaut de conseils professionnels un secret d’amitié redondant : «garde la pureté de ton cœur ».  Voir ici la lettre intégrale qui reflète à la fois sa peine et son amertume mais aussi sa joie d’avoir œuvré pour «ce qu’il y a de plus beau sur cette terre que notre Festival ? » 

De beaux moments glanés en fin de festival
Le chorégraphe Jan Martens nous a asséné sa vision du monde au rythme du clavecin de Goska Isphording. Soit ! Nous ne sommes pas habitués à ce son et ce rythme mais quel beau choix !  Son « Futur proche » si puissamment chorégraphiés par les 15 danseurs de Opéra Ballet Vlaanderen nous ébranle et nous convainc. Le dérèglement du monde est en marche, l’humanité se disloque, le futur se projette (magnifique  procédé vidéo qui projette le corps fragile des danseurs rampant sur scène tels des naufragés sur les murs du Palais) puis la purification ou la solidarité (évocation du partage des ressources aquatiques ?) nous rassemble. Dans un autre style moins consensuel, la compagnie El Conde de Torrefiel avec Una imagen interior dessine aussi le monde de demain mais en prenant appui sur nos imaginaires, nos peurs et en bousculant nos images mentales au fil de performances et de tableaux psychédéliques. Une très belle plongée dans notre univers intérieur révélé. Dire qu’Olivier Py a fait son show avec Miss Knife serait réducteur car sa générosité a primé en invitant sur scène nos sœurs ukrainiennes les Dakh Daughters et la béninoise Angélique Kidjo,  accompagnées par l’Orchestre national Avignon-Provence. On ne peut bouder son plaisir de réentendre les chansons d’amour – Juliette, Barbara ou Juliette-  d’exils et de paix. Il serait incongru de ne pas faire une standing ovation aux Dakh Daughters qui symbolisent le courage et qui tout en dignité ont témoigné des horreurs que subit leur pays.

Vifs succès pour Vive Les sujets
Comme tous les ans, Le Festival dʼAvignon et la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) ont proposé à des auteurs de présenter huit performances, en toute liberté de genre, de ton, de forme. Dans le beau Jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph il y a eu ainsi de belles surprises au rendez-vous – pour ceux qui ont réussi à avoir des places car ces rendez-vous rencontrent toujours un beau succès. Ainsi Ludmilla Dabo et Mélina Boubetra ont achevé d’électriser le public dans le Vive le sujet n°1 tandis que les danseurs Erwan Ha Kyoon Larcher et Benjamin Karim Bertrand nous ont associés à leur étreinte sensuelle d’une beauté et d’une délicatesse inouïe -«Promettre»- dans le Vive le sujet n°3.

Les séances de rattrapage

Plus de 90 rencontres ont eu lieu dans le cadre des Ateliers de la pensée et sont à retrouver en intégralité en vidéo : Dialogues artistes-spectateurs, rencontres, tables rondes, rendez-vous professionnels…
https://festival-avignon.com/fr/audiovisuel/ateliers-de-la-pensee

Dès la fin du Festival, des spectacles de la 76e édition du Festival d’Avignon partent en tournée en France et à l’étranger.

Futur proche de Jan Martens. Du 23 septembre au 1 octobre. De Singel à Anvers.
La Tempesta de Alessandro Serra. Les 27 et 28 juillet. Festival Shakespeare à Gdańsk
Le Petit Chaperon rouge de Das Plateau. Du 28 au 30 septembre 2022.Théâtre de Châtillon
Le Sacrifice de Dada Masilo. Du 29 septembre au 2 octobre 2022. Kampnagel à Hambourg
Richard II de Christophe Rauck. Du 20 septembre au 15 octobre.Théâtre Nanterre-Amandiers
Solitaire de Sofia Adrian Jupither. Du 14 au 24 août.Svenska Teatern à Helsinki. Du 27 août au 10 septembre.Folkteatern  à Göteborg en Suède.
Tumulus de François Chaignaud et Geoffroy Jourdain.Le 11 septembre. Scène nationale du Sud-Aquitain à Bayonne.
Una imagen interior d’El Conde de Torrefiel.15 au 17 septembre 2022. Ruhrtriennale.
Via injabulo de la compagnie Via Katlehong avec Marco da Silva Ferreira et Amala Dianor. Les 10 et 11 septembre. Festival La Bâtie à Genève. Les 16 et 17 septembre. Teatro Municipal Do Porto au Portugal.Le 21 septembre. I Teatri di Reggio Emilia en Italie. Le 24 septembre.Théâtre Louis-Aragon à Tremblay-en-France. Le 27 septembre. Opéra de Dijon.

https://www.echodumardi.com/tag/festival-davignon-2/   1/1