‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
Les projecteurs nous aveuglent pendant de longues minutes. L’attente s’éternise. La décence nous oblige à supporter cet inconfort de spectateurs occidentaux que nous sommes. L’éblouissement fait place à l’accoutumance et les ombres se dessinent. Au plateau surélevé, un musicien et une chanteuse. Au sol, Tenei, Zena et Rania qui jouent leur propre rôle : trois femmes éthiopiennes et libanaises, travailleuses migrantes au Liban, qui ont échappé au système Kafala.
L’esclavagisme moderne du Kafala
Le système kafala régit les conditions de vie des travailleurs migrants, surtout des femmes venues au Liban comme travailleuses domestiques pour tenter d’avoir une vie meilleure. Le kafala règle leurs conditions de vie : interdiction d’utiliser le téléphone portable, d’avoir une vie sexuelle. Leur passeport est confisqué, elles sont piégées et soumises à des situations de violence pouvant aller jusqu’au viol et meurtre.
C’est l’histoire de Tenei, Zena, Rania et de bien d’autres
Le chorégraphe Ali Chahrour est allé à leur rencontre et a choisi de mettre en scène trois femmes qui ont réussi à fuir ce système et qui sur scène pour la première fois de leur vie vont porter la parole et les gestes de toutes les autres.
Un témoignage bouleversant de chair et de sons
Si le spectacle commence par le témoignage de Zena qui se veut narratif et personnel, on bascule petit à petit — et c’est la force de ce spectacle — dans des tableaux sensoriels où le corps parle autant que la parole, porté par les chants arabes qui surgissent de la terre et de la mer. Les éléments se déchaînent peu à peu pour brandir sans réquisitoire l’étendard de la justice. Dignement et sans pathos, leur fardeau d’exilées est déposé sous nos yeux. Théâtre, danse, musique tout est permis car tout est vrai.
La révolte et la colère qui ont germé en nous s’apaisent devant tant de dignité et le « Que peut-on faire » fait place à « elles l’ont fait » pour tous et toutes les autres.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
France Travail et le Festival Off promeuvent, ensemble, l’emploi et la formation sous la forme d’ateliers et de rencontres avec des professionnels lors de sessions de recrutement organisées durant le festival.Il y aura aussi des conseils personnalisés pour la recherche d’emploi, des stands de formation et des espaces de networking sur place.
«Chez France Travail, nous sommes convaincus que la culture peut être un levier pour l’emploi et l’insertion professionnelle souligne Aude Fredenucci, Directrice départementale France Travail Vaucluse. C’est pourquoi nous avons choisi de nous associer au festival, afin de créer des opportunités pour les demandeurs d’emploi et les entreprises locales. Nous mettons tout en œuvre pour faciliter les rencontres entre talents et employeurs, et pour accompagner les vauclusiens dans leurs projets professionnels.»
Dans le détail 👉Les rencontres professionnelles Maison des professionnels de l’ISTS –Institut supérieur des techniques du spectacle-. 20 rue du portail Boquier à Avignon.
👉 Comment diffuser efficacement via les réseaux sociaux et les mailings ? 📅 Mercredi 16 juillet de 9h30 à 12h30 Vous souhaitez développer votre maîtrise numérique pour diffuser via les réseaux sociaux et communiquer plus facilement ? Participez à cette conférence gratuite, animée par un coach Google et apprenez les rudiments de la stratégie marketing
👉Les dossiers artistiques 📅 Jeudi 17 juillet de 14h30 à 16h30 Conseils et témoignages sur les dossiers artistiques : création, résidence, presse, diffusion partagés par des professionnels, suivi d’un temps d’échange avec le public.
👉 Féminisation des métiers techniques du spectacle vivant 📅 Vendredi 18 juillet de 9h30 à 12h30 Une table ronde pour faire un état des lieux de la féminisation des métiers techniques du spectacle vivant. Quelles évolutions pour les femmes dans ces métiers ? Quelles évolutions dans l’enseignement ? Quelles évolutions dans l’emploi ?
Copyright France Travail Vaucluse
📍 Au village du Off Salle d’atelier – cour du Village du Off École Bouquerie – 6 rue Pourquery de Boisserin à Avignon
👉 Mobilité des artistes et des techniciens en Europe 📅 Mercredi 9 juillet de 14h à 16h L’Europe à portée de scène : venez préparer votre départ et explorer le monde de la mobilité artistique. À destination des artistes émergents et confirmés, professionnels et futurs professionnels du spectacle et compagnies.
👉 La diffusion dans le spectacle vivant 📅 Vendredi 11 juillet de 11h à 13h Quels conseils pour réussir la diffusion de son spectacle ? Faire appel à un chargé de diffusion, un attaché de presse ? Des professionnels du spectacle partageront leur expertise.
👉 Les premiers pas dans l’intermittence et le GUSO – Guichet unique du spectacle occasionnel- 📅 Vendredi 11 juillet de 14h à 16h France Travail Services et le GUSO répondront à vos questions sur la gestion des droits des salariés intermittents et vous présenteront le Guichet Unique du Spectacle Occasionnel (GUSO). S’inscrire à ces rencontres sur Mes événements emploi : https://mesevenementsemploi.francetravail.fr/
Les permanences Vous avez un projet professionnel dans le secteur du spectacle et vous avez besoin d’informations sur les métiers, la formation, l’intermittence du spectacle ? Compagnies, théâtres, lieux de spectacles, festivals… vous recrutez ? Vous souhaitez des informations sur les aides à l’embauche ? Les équipes Culture Spectacle de France Travail Vaucluse, Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Marseille Belle-de-Mai vous reçoivent sans rendez-vous pour des échanges individuels.
Copyright France Travail Vaucluse
👉 À la Maison des Professionnels de l’ISTS 📍 Cloître Saint Louis – 20 rue du portail Boquier Espace mutualisé réservé aux professionnels du secteur culturel et du spectacle en libre accès – Salle Commission 1er étage. 📅 Les 7, 8 et 15 juillet de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30 📅 Les 9 et 17 juillet de 9h30 à 12h30 📅 Les 16 et 18 juillet de 14h30 à 17h30
👉 Au Village du Off 📍 Ecole Bouquerie – 6 rue Pourquery de Boisserin – RDC 📅 Permanence en libre accès jeudi 10 juillet de 10h à 18h. À partir de 14h rencontrez des professionnels de la gestion des droits des annexes 8 et 10 (intermittence du spectacle) et du GUSO.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
C’est devenu une habitude depuis 18 ans. La Maison des Vins accueille le tout Avignon, chaque soir au coeur de la Cour de l’Hôtel de Rochegude, classé Monument historique depuis 1932. En tout, 23 soirées festives sont proposées par les vignerons, négociants et sommeliers qui ont sélectionné entre 15 et 20 cuvées à déguster.
Déjà l’AOC Tavel a été mise à l’honneur dimanche 6 juillet, suivront Lirac le 13 et Vinsobres le 20. Les Jeunes Agricutlteurs aussi vous proposent une rencontre et échanger avec vous sur leur métier, leur passion, leurs difficultés le 10 juillet. Vacqueyras aura carte blanche le 18 et le 25, du nouveau avec une soirée ‘Cocktails’.
Lors de la soirée inaugurale, le président d’Inter Rhône, Philippe Pellaton était présent, comme le préfet de Vaucluse Thierry Suquet ainsi que Christian Paly, le vigneron de Tavel, par ailleurs président de l’INAO, Institut National de l’Origine et de la Qualité, le fameux sésame d’accès aux AOC. Et justement, l’appellation Laudun est le 18ème cru des Côtes-du-Rhône à avoir bénéficié de l’AOC en 2024. Son président Luc Pélaquié participait à la soirée. « Nous sommes fiers d’entrer dans ce club très fermé. Il y en a 18 pour toute la Vallée du Rhône. C’est la reconnaissance de la persévérance et du travail des 90 vignerons de l’appellation pendant 70 ans. Nous avons désormais 1 150 hectares classés. En ce qui concerne mon vignoble, il fait 90 hectares et nous commercialisons 400 000 bouteilles par an dans les 3 couleurs (blanc, rougee, rosé). 35% partent à l’export. » D’ailleurs, en ce moment, un container entier vogue par bateau vers les Etats-Unis avec 25 000 cols dont on ignore quelles taxes douanières leur seront imposées par l’administration Trump. Et aujourd’hui, ce sont les fils de Luc Pélaquié, Frédéric et Raphaël qui tiennent les rênes du domaine éponyme.
Jusqu’au 26 juillet inclus, le Bar à Vins est ouvert, rue des Trois Faucons, avec en plus des dégustations de Côtes du Rhône, des planchas de fromage, charcuterie, tapenade, brandade et glaces proposées. Chaque été, ce sont près de 8 000 festivaliers qui font une escale fraîcheur à la Maison des Vins.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
‘Le mystère Ophélia’ ou la véritable histoire de Lizzie Siddal
Quand elle découvre le célèbre tableau de Millais ‘Ophélia’, Céline Devalan a le coup de foudre. Elle se présente ainsi sur le plateau : « je vais vous raconter une histoire, l’histoire tragique et fascinante de la jeune modiste Lizzie Siddal qui servit de modèle au tableau. » Par le pouvoir des mots, en utilisant habilement la poésie, la peinture, la vidéo et les couleurs, elle nous projette dans l’univers d’un atelier d’artiste dans le Londres envoûtant du XIXe siècle.
Londres, 1850
Lizzie Siddal, muse d’un groupe d’artistes romantiques — les Préraphaélites — a une relation tumultueuse avec le peintre Dante Rossetti qui, obsédé par sa beauté, la représente éternellement en Béatrice, figure de l’Amour courtois. Elle rêve et accepte cependant — malgré l’opposition de Dante — d’être le modèle du peintre John Everett Millais pour son tableau ‘Ophélia’ représentant la mort d’Ophélie dans Hamlet de Shakespeare.
Bouleversante Céline Devalan, auteure, metteuse en scène et interprète
Mais aussi Béatrice, Lizzie, Ophélie… femmes évoquées et délicatement interprétées par Céline Devalan. Il y a un vertige à suivre la destinée de Lizzie qui rejoint la fin tragique d’Ophélia tout en vivant sa passion tumultueuse avec Dante. L’ambiguïté de ce destin est efficacement suggérée par des projections de tableaux, des extraits filmés d’Hamlet, des espaces scéniques traversés par un rideau de tulle. Dans la noirceur de ce mystère, dans cette destinée lugubre jaillissent couleurs chatoyante et poésie, chevelure rousse flamboyante de Lizzie. Céline Devalan retranscrit le trouble qu’elle a eu face au tableau en une mise en scène sensible participant à une ambiguïté temporelle qui nous plonge entre rêve et réalité.
Mystère et poésie
La pièce a le charme d’une tragédie historique tout en ayant la poésie du mystère.
Tous les ingrédients sont là : coup de foudre, passion, orgueil, jalousie, costumes d’époque, mystère. Le duo que forment Dante et Lizzie est magnifiquement interprété et crédible avec un Romain Arnaud-kneisky charmeur, boudeur et égoîste et Céline Devalan fragile et néanmoins obstinée, amoureuse patiente et passionnée. Céline Devalan nous a donné envie d’en savoir plus sur cette époque victorienne et sur le mystère de ce tableau qui n’est pas résolu car il hante toujours l’Art anglais. Elle réhabilite aussi le destin de ces femmes artistes au fil des siècles qui se sont effacées volontairement ou pas face à leurs amants ou maris. Un beau moment de théâtre savant et sensible.
Jusqu’au 26 juillet. Relâche les mardis. 10h05. 14 et 20€. Théâtre des Corps Saints. 76, Place des Corps Saints. Avignon. 04 84 51 25 75.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
Autour de Victor, une violence ordinaire
En quelques minutes le ton est donné, le thème est posé : celui d’un ado désespéré, incompris, qui se gratte de partout, prêt à tout sur les toits comme refuge. Prêt à tout ? Ces quelques minutes éclatent aussitôt dans un flash back qui va égrener la journée de Victor, puis la semaine.
Victor n’est pas seul : il y a ceux qui l’aiment comme sa sœur Lola, ses amis Lucky, Amina, et sa prof de français et les autres un père carré, une mère débordée, un prof de math aigri. Cependant sur scène ils ne sont que deux : l’auteure et comédienne Sabrina Chézeau — l’Audace du Papillon, Off 2024 — qui va endosser tous les rôles et Guilhem Verger inventif multi-instrumentiste.
Une mise en scène nerveuse pour un sujet difficile
Sabrina Chézeau est étonnante : faculté de changer en quelques secondes de débit, de timbre, de posture, de mimique. Une simple table à roulette nous projette dans un autre espace, le temps d’une respiration musicale. Les mots, les sons et les récits se bousculent et nous happent.
Histoire d’une solidarité
Ce n’est pas une nième histoire de harcèlement ou de mal être adolescent bien que le sujet soit remarquablement traité grâce au slam, au rap et d’une manière générale à l’univers sonore qui soutient et Victor, et la comédienne.
L’originalité de ce texte écrit par Sabrina Chézeau (avec le regard extérieur de plusieurs adolescents avec qui elle a travaillé en ateliers) est l’issue proposée. Une issue qui est une étonnante solidarité avec Gäia , notre terre nourricière, avec la nature qui peut nous sauver, grâce à ses ressources dont il ne faut pas hésiter paradoxalement à puiser, des ancêtres et des malédictions qu’il ne faut pas hésiter à écarter. Le spectacle bascule alors dans un univers de conte onirique où tout est possible et où la victime devient héros jusqu’à la résilience.
Que faites vous de la beauté qui est en vous ?
Le leitmotiv qui revient : « Que faites vous de la beauté qui est en vous » est sans appel : tout individu a une chance, à saisir et à transformer quels que soient les drames personnels de l’enfance.
Au détour d’une réplique on peut noter une réflexion sur les tyrans : Hitler, Poutine ont eu une enfance violente. A méditer ? ‘Une peau plus loin’ n’est pas une peau que l’on abandonne ou que l’on renie. Même si ça s’apparente à une mue salvatrice, c’est une peau qui se transforme pour affronter ce monde impitoyable, qui se régénère en puisant dans les ressources terrestres mais pas à n’importe quel prix, pas en se servant des armes humiliantes de l’adversaire.
Faire triompher le vivant
Un pur moment d’émotion à partager en famille à partir de 11 ans : rien n’est manichéen. On peut se reconnaître dans les pires attitudes, dans les mots qui tuent que l’on a peut-être prononcé en tant que parent, dans les attitudes dont on a eu honte en tant qu’enfant. Puisse ce spectacle entamer alors un dialogue salvateur pour faire triompher le vivant dans tous ses états !
Jusqu’au 26 juillet. Relâche les 6, 13, 20. 10h30. 10 à 21€. Artéphile. 7 rue Bourg Neuf. Avignon. 04 32 70 14 02 / contact@artephile.fr
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
C’est l’histoire d’un combat, d’une petite fille jolie et insouciante, qui aime beaucoup sa famille, son grand frère. C’est l’histoire d’une petite fille qu’on n’écoute pas, d’une jeune fille qu’on ne croit pas. C’est l’histoire de Nolwenn Le Doth qui choisit d’écrire et de monter sur scène pour libérer sa parole et par là-même, celle de toutes les femmes.
Généralement les petites filles rêvent d’être princesse mais Elle, veut être chevaleresse.
Ce n’est pas un rêve, c’est une nécessité, une urgence, une obligation pour survivre, surmonter le traumatisme de l’inceste. Pour ce combat de longue haleine, elle est accompagnée sur le plateau d’un choeur de femmes (huit du groupe Arteteca) , discret derrière un tulle noir mais toujours présent pour la soutenir, la protéger, la nourrir d’ondes vibrantes.
Briser les tabous
L’autofiction est un exercice difficile. Il faut tout dire, le dire autrement, dépasser son cas individuel, dénoncer, transcender et offrir tout de même aux spectateurs un objet artistique.
Le spectacle de Nolwenn Le Doth est une réussite car elle réussit à nous embarquer dans une intimité insoutenable. Chaque évocation de l’enfance peut faire écho à notre propre vécu. C’est une époque datée avec les jeux télévisés de notre enfance, les rituels familiaux. On a des repères, on se sent en sécurité et tout bascule. Mais on continue malgré tout à la suivre car son combat est aussi le nôtre.
Que la force soit avec toi
Dans la nuit de l’inceste, dans l’obscurité du non-dit, elle allume au fil du spectacle des petites loupiotes où la sororité advient, où la légèreté de l’enfance résiste, où la justice pointe, où l’humour et même le rire éclatent, où son l’obstination force le respect. « Que la force soit avec toi » était une injonction qui devient au fil du spectacle, performative.
Une sœur, une femme, une comédienne, une autrice
Plus que jamais, ‘Chevaleresses’ est un spectacle vivant : il remue les entrailles, étouffe un cri, présage d’ un devenir meilleur pour les milliers de victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est un spectacle vivant car la bête immonde sera terrassée à chaque représentation. On assiste visuellement à la renaissance d’une femme, d’une sœur, d’une comédienne qui est enfin prête à rejoindre la horde des vivants.
Jusqu’au 26 juillet. Relâche les 8, 15, 22. 10 à 22€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
« Du théâtre, pas un récit de plus ! » C’est la réflexion immédiate que se fait l’auteur et metteur en scène Stephane Titeca après avoir entendu le récit de Régis Romelle. Ces deux-là s’étaient promis de « faire » quelque chose ensemble lors de leur débuts aux cours Laurent Cochet, ils se retrouvent quelques années plus tard par hasard. Régis Romelle lui raconte l’histoire hallucinante de sa lente et miraculeuse reconstruction après un accident de la circulation. Il est temps de faire ce « quelque chose » ensemble qu’ils s’étaient promis : Stéphane écrit et met en scène l’histoire de Régis et celui-ci interprète son propre rôle ! On l’aura compris, ce spectacle est bien plus qu’une promesse : c’est aussi l’histoire d’une amitié qui se poursuit même sur le plateau puisque Stéphane Titeca endosse le rôle du petit frère… manière pour lui de prendre soin jusqu’au bout e Régis, de fictionner le réel, de faire du théâtre, pas un récit de plus !
Mille cent joursc’est le temps passé à l’hôpital pour Alexandre suite à un accident de la circulation
Nous sommes dans une salle de réanimation mais par la magie du théâtre, le néon agressif de la réa devient lumineux, le drame devient drôle, le réel frôle l’onirique ( grâce à la morphine évidemment ) et les personnages qui entourent Alexandre (Régis Romelle) de la fidèle Sophie à l’inquiétant chirurgien Arbakian en passant par l’infirmière débordée et le petit frère un peu perdu sont des concentrés d’humanité. Et puis il y a Batavia, une salade qui se décline en mille objets usuels, du portable au stéthoscope, une idée étonnante pour éviter le pathos.
Une belle leçon de persévérance, un grand moment d’humanité
Aucun pathos mais rien ne lui (nous) sera épargné : la douleur, l’espoir, la rééducation difficile, les visites fébriles des proches, le rythme effréné de l’hôpital, le chirurgien inquiétant… Alors on rit — parfois plus que nécessaire, l’auteur voulant alléger le propos — au détriment quelquefois de l’émotion qui nous gagne. Dommage mais c’est un choix de mise en scène, si on y adhère, qui permet de casser les codes : tout devient permis entre rêve comateux et réalité. La mise en scène alerte permet de déplacer la simple narration d’un cas personnel.
Dans la tête d’un comédien, l’expérience unique d’une mise en abyme
Le récit se fait dans la tête du narrateur : il est dans le coma, inconscient sous morphine et décide de se battre mais surtout à travers son combat de réinventer sa vie. Sa présence sur scène atteste de sa réussite mais ce n’est pas qu’une leçon de vie qu’il veut nous donner (même si on peut la recevoir ainsi) C’est aussi une leçon sur le théâtre qui transcende le réel. La bonhomie spontanée de Régis Gromelle, cette force tranquille qui ne doute de rien nous accroche littéralement et nous embarque au fil de son récit.
Avant ou après tout ?
‘Mille cent jours’ c’est finalement le choix de vivre après toutes ces épreuves, c’est d’une renaissance dont on nous parle avec un authentique message d’espoir.
Du 5 au 26 juillet. Tous les jours. Relâche le mercredi. 13h15. 16 à 25€. Théâtre des Gémeaux. 10 rue du vieux Sextier. Avignon. 04 88 60 72 20.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
10 ans ça se fête encore en famille, et la famille des fidèles spectateurs avignonnais était présente pour les quatorze avant-premières proposées depuis le 28 mai pour fêter les 10 ans du théâtre Artéphile.
La plaquette du Festival incite à l’amour, avec son cœur rose bonbon prêt à devenir une bouche rieuse et son chaton craquant (à moins que ce soit un chiot?). Le titre en anglais ne nous laisse pas indifférent : All we need, tout ce dont nous avons besoin. Et la réponse est évidente pour la directrice Anne Carbaye, nous avons besoin d’amour : d’amour filial, amical, amoureux et aussi de l’amour de l’autre et de soi-même.
Tout vivre, pourvu qu’un jour, de détresses en caresses, on se love
Belle formule d’Anne Carbaye qui a été une évidence au fur et à mesure de la construction de la programmation. Dans cette « bulle de création contemporaines », le texte est roi, les mots s’imposent et à la lecture des textes reçus, des auteurs suivis, l’amour a pris sa place dans chaque création dont les avant premières étaient pour certaines réellement une première.
L’amour en fil rouge
Sur les quatorze spectacles proposés, dix sont des créations. On parlera du couple et de la famille avec ‘Malaga’, du désir dans le couple ‘Avec plaisirs’, de la sexualité des personnes en situation de handicap ‘Toutes les autres’, des aidants familiaux avec ‘Le voyage d’hiver’ de la difficile adolescence ‘Une peau plus loin’ ou ‘Au nom du père, du fils et de Jackie Chan’ succès du Off 2024, des réseaux sociaux et de l’invisibilité des femmes à un certain âge ‘Celle que vous croyez’, de l’amour filial avec ‘Mon père cet arabe’, ‘Léviathan’ un spectacle dansé sur les violences sexuelles.On fera une incursion historique avec ‘Avant l’orage’ ou dans une très libre adaptation d’Ivan Illich de Tolstoï avec ‘Rip’, dans l’Art avec ‘Le Plancher’ On retrouve aussi un succès du Off 224, ‘Le choeur des femmes’ , au cœur d’un service gynécologique. Le Jeune Public n’est pas oublié avec un tendre spectacle de marionnettes ‘Jeu’.
La journée OFFicieuse, solaire et joyeuse du 13 juillet
Des OFFicieuses plutôt officielles puisque trois spectacles sont programmées en cette journée en lieu et place de lectures et présentations de projets comme les années passées. Choisis pour des raisons artistiques et humaines, Layla Darwiche et Fouad Darwich conteront de belles histoires initiatiques et solaires accompagnées de musique live, puis place en soirée au groupe NIHN de Minouche Briot pour un concert électro pop onirique.
Du 5 au 26 juillet. Relâche les dimanches 6, 13 et 20. 10 à 21€. Artéphile. 5bis – 7 rue Bourg Neuf. 04 90 03 01 90.
‘Quand j’ai vu la Mer’, la force vitale sur le plateau de la FabricA
Le lancement du 59e Festival Off d’Avignon, qui se tiendra du samedi 5 au samedi 26 juillet, se fera en réalité la veille, le vendredi 4 juillet, avec la traditionnelle Parade du Off.
Comme chaque année, le lancement du Festival Off est annoncé par la grande parade la veille, coordonnée par Avignon Festival & Compagnies. Cette année, elle aura lieu ce vendredi 4 juillet dès 17h30 dans les rues du centre-ville d’Avignon.
Les membres des différents compagnies participantes à cette édition déambuleront en costume au cœur de la Cité des papes. Le départ se fera sur la Place Pie, et les festivaliers, qui viennent chaque année en grand nombre, pourront eux aussi, déambuler jusqu’au village du Off situé au 6 Rue Pourquery de Boisserin.
Vendredi 4 juillet. À partir de 17h30. Place Pie. Avignon.