5 septembre 2025 |

Ecrit par le 5 septembre 2025

Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

« Le festival d’Avignon s’est achevé dimanche après trois semaines d’une incroyable effervescence créative et artistique et d’une fréquentation exceptionnelle, s’est enthousiasmé Cécile Helle, maire d’Avignon. Comment ne pas se réjouir de cette très belle édition 2025 en cette année où nous avons souhaité réaffirmer depuis le week-end de lancement d’Avignon Terre de culture 2025,Curiosité(s), combien la culture est essentielle à notre ville et à nos vies.

Et puisque nous en sommes à l’heure des bilans, je souhaitais adresser au nom de toutes les Avignonnaises et de tous les Avignonnais un immense merci à Tiago Rodrigues, directeur du festival In, à Harold David et Laurent Domingos, co-Présidents d’Avignon Festival et Compagnies, ainsi qu’à leurs équipes qui ont beaucoup œuvré pour que se correspondent, enfin, les calendriers des festival In et Off au grand bonheur du public. Ainsi cette année et pour la première fois, In et Off ont fait battre le cœur d’Avignon du 5 au 26 juillet, démarrant cette fantastique fête du spectacle vivant en même temps que les vacances d’été.

Les festivaliers étaient au rendez-vous avec des records de fréquentations dans tous les lieux de spectacle et des retombées économiques très importantes pour les acteurs locaux de l’hôtellerie restauration : hôtels, chambres d’hôtes, hébergements touristiques, restaurants, cafés, comme pour les commerçants de l’ensemble du centre-ville, alors que partout ailleurs en France, la période des soldes a été morose.

En cette année de grande fragilité et de grandes inquiétudes pour le monde culturel, il est également important pour moi, en tant que Maire d’Avignon, de remercier tout particulièrement les artistes, les compagnies, les acteurs culturels venus des quatre coins de France, des quatre coins du monde qui continuent malgré ce contexte anxiogène, de faire le pari d’Avignon. Se faisant ils continuent de nous offrir du rêve, des émotions, des instants de contemplation, de sidération voire de grande perplexité ; ils continuent tout simplement de nous offrir ce qui fait le sens et l’essence même de nos vies. »
MMH

Copyright MMH

Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Après ‘Que ma joie demeure’ au Festival 2023, Clara Hédoin récidive avec une nouvelle de Jean Giono, ‘Prélude de Pan’ en déambulation. 

Bien que présenté après ‘Que ma joie demeure’ au Festival d’Avignon (2023), cette courte nouvelle se veut une introduction avec 3 personnages que nous retrouvons dans ‘Que ma joie demeure’, le dieu Pan préfigurant Boby le sauveur… Entre scènes reconstituées et cheminement en paysage naturel, poésie et documentaire, le passé et le présent s’emmêlent habilement. À la poésie de Giono, répond la réalité du monde paysan d’aujourd’hui et les enjeux écologiques de demain. 

2 heures, 5 tableaux sur 2 kilomètres environ pour 3 acteurs 

On retrouve la joie paradoxale d’être un troupeau, cheminant sereinement, accompagné par le chant des cigales et le mistral ! Nous sommes dans la Plaine de l’Abbaye à Villeneuve-lès-Avignon, nature préservée au cœur de la cité, à un jet de pierres d’Avignon sous le Fort Saint André. Attablés au bistrot du village près d’un juke box, nous attendons d’être embarqués dans cette aventure humaine pour un voyage dans le temps et dans l’espace. 

Paradoxalement — et c’est souvent le propre d’un texte court ou d’une nouvelle — ‘Prélude de Pan’ est plus exigeant, moins facile d’accès que ‘Que ma joie demeure’ car il ne s’agit pas là de suivre un personnage ou le quotidien d’une communauté avec ses fêtes et ses rites mais d’exercer un focus sur la transe qui s’empare d’un village à l’arrivée d’un étranger. Ce prélude de Pan relève plus d’un récit fantastique avec ses mythes et ses violences.

Repenser notre rapport au vivant

Être dans la nature pour écouter la voix de Giono s’impose : sa poésie, ses descriptions si souvent imaginées, les sens qui s’éveillent à sa lecture. Mais si Clara Hédoin choisit avec le Collectif 49701 d’adapter et de mettre en scène des spectacles hors les murs, elle cherche à atteindre une autre dimension : repenser avec les spectateurs notre rapport à la Terre, au Vivant , se reconnecter à un territoire après l’avoir (re)découvert lors d’une déambulation théâtrale. Ce parti pris fait mouche encore une fois car la reconnexion n’est pas factice : tous nos sens sont mobilisés — l’herbe que nous foulons, l’air que nous humons, les sons lointains — et nous creusons nous aussi les sillons d’une pensée nouvelle.

Festival d’Avignon 2025. ‘Prélude de Pan’ de Clara Hédoin. 


Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Jusqu’à la fin et même encore le suspense est total : qui sont donc ces 6 personnages qui font leur entrée successive pour le moins originale dans un drôle de chalet ? Viennent ils s’y réfugier ? S’y réunir pour un G6 ? Prendre des décisions ? Lesquelles ? Dans quelle langue ? 

À toutes ces questions les pistes de réponses de Christoph Marthaler sont réjouissantes et sa mise en scène formidable

Il peut s’agir d’un chalet ou d’un refuge alpin : le pic rocheux qui le transperce, les tenues farfelues de montagnards, l’agencement collectif du lieu — lits superposés en bois, tables et bancs de cantine — le décor en bois et même trousse de secours l’attestent. Ensuite, les situations plus qu’improbables s’enchaînent et nous savons que nous n’aurons aucune réponse et que ce n’est pas le but. Nous nous laissons porter par une partition de comédie humaine mêlant avec bonheur les ingrédients qu’affectionne Christoph Marthaler : mime, opéra, lyrisme, musique et bruitage. 

Des personnages « perchés » qui n’ont pas peur du vide

Aux besoins essentiels, manger, dormir, se soigner, s’organiser, se greffent des moments de détente, de fête mais qui ne cachent pas pour autant la vacuité de leur existence. Les acteurs sont formidables et passent aisément dans les différents registres, on sent une construction collective de ce spectacle qui atteint l’absurdité du Génie des Alpages, l’ivresse des sommets et nous donne le vertige. 

Une métaphore géniale et inquiétante d’une Europe qui se cherche

Ici point de traducteur, point de convergence. Chacun sa langue — italien, allemand, français, anglais — quand ce ne sont pas des chants ou des séquences de beatboxing (sons avec sa bouche) hilarantes. Les personnages ne s’écoutent pas, se frôlent, s’évitent, s’ennuient ensemble (superbe séquence au sauna) ou au contraire sont débordés quand il s’agit d’étudier des dossiers. Ils se laissent porter par les événements qui leur arrivent de l’extérieur par un monte charge ou une trappe aérienne. Leur peu d’initiatives fait frémir.

‘Le Sommet’ au Festival d’Avignon 2025. En tournée dès octobre en France.


Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

‘La Distance’ : un titre simple pour une histoire simple

Nous sommes en 2077. Amina est partie sur Mars, convaincue d’un monde meilleur à reconstruire ailleurs, sans en avertir son père Ali. Celui-ci va chercher à la convaincre de revenir. Seuls les messages vocaux sont possibles mais le compte à rebours de la mémoire a commencé.

Une histoire improbable ?

Pas si sûr car le réchauffement climatique, la destruction programmée de notre Terre, les guerres planétaires, donnent toute sa crédibilité à cette histoire bouleversante. Elle interroge le lien familial, la mémoire, notre engagement individuel pour sauver la planète ou construire une humanité meilleure. Peut on être humain ailleurs ? 

Une interprétation bouleversante et exceptionnelle

Dialogues forts et épurés servis par une interprétation exceptionnelle d’Adama Diop en père aimant et bouleversé par l’exil volontaire de sa fille, et la jeune Alison Dechamps fragile mais déterminée, représentant toute une génération qui arrête de nous demander des comptes et préfère agir, quitte à la faire d’une manière radicale. 

Un dispositif scénique affolant

Par la présence astucieuse d’un plateau tournant évoquant une nature hostile, le désespoir et l’incompréhension du père répond à la détermination et à l’espoir de sa fille. Il y a cependant des points de rencontre, où la proximité n’a jamais été aussi proche, malgré la distance. Le plateau tourne de plus en plus vite car le temps presse, la mémoire s’estompe jusqu’à un glaçant «  excusez moi, qui êtes vous ? », l’oubli étant plus fort que la distance. Le vertige affolant de la perte nous emporte fracassant au passage nos Orwell, Huxley ou Barjavel de référence. 

Pour ceux et celles qui n’ont pas eu de places ou sont absents, sachez que le spectacle sera à Istres en mai 2026 et à Aix en Provence en juin 2026.

Jusqu’au 26 juillet. 12h. 40 et 45€. L’autre Scène. Avenue Pierre de Coubertin. Vedène.


Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Disons le d’emblée, l’accueil n’a pas été unanime, mais on ne va pas bouder son plaisir d’être aux Carrières de Boulbon, avec des températures enfin supportables et d’écouter plus de vingt chansons de Jacques Brel. On aime à priori Anne Teresa De Keersmaeker, habituée du Festival d’Avignon, accueillie triomphalement en 2023 avec son Exit Above et déjà avec le danseur Soal Mariotte que l’on retrouve ce soir. Savoir si on aime Brel ne se pose pas pour les spectateurs présents.

Peut on danser sur les chansons de Brel ?

L’infirmière qui soignait Brel à la fin de sa vie, lui avait dit ne pas aimer ses chansons car on ne pouvait pas danser dessus. Pour Anne Teresa De Keersmaker danser sur divers styles musicaux n’est pas nouveau et en tant que belge flamande Jacques Brel fait parti de son histoire. Tout était réuni pour lui rendre un bel hommage.  

Les parois de Boulbon se souviendront longtemps des paroles projetées…..moins des gestes ?

La chanson d’ouverture n’est pas choisie au hasard. Le Diable fait son entrée avec « ça va », projetée en lettres grasses sur la roche. Ecrite en 1954, interdite un certain temps en Belgique elle  pose sur le monde un regard sans concession et nous annonce la face engagée de Brel. On est surpris par l’apparition d’ Anne Teresa De Keersmaeker costume trop grand qui accentue sa frêle silhouette et gestuelle minimaliste hors du halo de lumière, dans le noir, comme un échauffement, Ce qui peut être vu comme un immense respect pour Brel de ne pas occuper la scène à sa place, en restant hors du cercle, devient une attente flottante elle aussi. Le magnifique breakdanseur Solal Mariotte fait son entrée « au premier temps de la valse » avec fougue et puissance mais on a déjà choisi de suivre le fil des souvenirs, yeux fermés à presque fredonner et non celui de l’hommage présent pourtant sincère.

Déçu par une danse trop narrative

La chorégraphie est presque un mime sans paroles, qui colle trop aux paroles des chansons. On se tient par la main pour les vieux, on valse au premier temps de la valse, on pleure, on se tord de douleur. On virevolte beaucoup. On perd l’émotion du « plat pays » dans une vidéo déconcertante. Brel était toujours en mouvement sur scène comme lors de ses innombrables voyages mais les déplacements proposés par Anne Teresa De Keersmaeker sont répétitifs et monotones. Il était maladroit dans son corps et cet aspect est parfaitement évoqué mais au fil des Flamandes, de Bruxelle ou des Bourgeois on ne retrouve pas la fougue, l’impertinence, la puissance et les tripes de Brel sur le plateau.

Brel. Jusqu’au 20 juillet. 22h. Carrière de Boulbon.


Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Bon spectacle!

Avec cette carte interactive, retrouvez du 5 au 26 juillet tous les articles de L’Echo du Mardi sur l’édition 2025 du Festival d’Avignon.




Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Pour certains la Nuit de trop, pour d’autres une véritable expérience de catharsis collective

S’il est bien une leçon à retenir pour ce premier spectacle dans la Cour d’Honneur — offert pour la première fois la veille de la première à la population avignonnaise — c’est qu’il ne faut se fier ni aux critiques, ni aux avis amicaux, ni aux personnes qui essayaient de revendre leur billet dans la cour du Cloître Saint Louis. Le spectacle de la cap verdienne Marlene Monteiro Freitas, s’il a pu déconcerter et faire fuir quelques spectateurs au bout de quelques minutes a pourtant trouvé sa juste place sur le plateau de la Cour d’Honneur si souvent difficilement occupée. 

Loin du narratif

Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’on nous raconte des histoires, ni découvrir les Contes des Mille et une Nuit qui comme toute tradition orale permet une libre adaptation. Au minimum savoir que les Contes de Mille et une Nuit sont tout sauf de tout repos : c’est l’histoire d’un combat pour survivre, à la vie à la mort, avec un foisonnement de personnages et d’espaces. Cette posture acceptée, il suffisait de se laisser mener par la libre interprétation de Marlene Monteiro Freitas qui  nous propose un voyage vertigineux dans un fouillis, de masques, de sons, de tissus.

Opéra baroque, carnaval grotesque, performance puissante

Porté par une bande son puissante qui va des Noces de Stravinsky à Nick Cave, embarqué par les caisses claires, désarçonné par les propositions chorégraphiques qui surgissent là où on ne les attend pas, infusé par l’énergie des danseurs et interprètes, le spectateur reste en alerte tout au long de cette nuit de tous les dangers jusqu’à l’explosion finale. 


Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Alors que le Festival d’Avignon a vu le jour en 1947, il n’y a jamais eu d’exposition conséquente à son sujet. Etonnant non ? 

Le 5 juillet 2025, non seulement le Festival d’Avignon aura une exposition permanente mais celle-ci se situera au premier étage de la maison de son fondateur, la Maison Jean Vilar, active toute l’année à Avignon. Il a fallu toute la pugnacité de l’Association Jean Vilar et le partenariat de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) pour concevoir cette exposition de 350m2 confiée au commissaire Antoine De Baeque et labellisée ‘Avignon Terre de Culture 2025’.

‘Les clés du Festival’, une exposition inédite, permanente, ouverte à tous les publics qui se veut vivante, mouvante, constamment renouvelée

Jean Vilar voulait un théâtre populaire accessible à tous les publics, l’exposition se devait elle aussi de l’être : vieux, jeunes, néophytes ou pas, touristes ou festivaliers, l’idée est de se représenter l’aventure du Festival d’Avignon, des origines à nos jours, mais aussi de donner envie d’y aller, d’y participer, d’y revenir. ‘Les Clés du Festival’ dévoilera l’histoire du Festival de 1947 à nos jours en traversant ses grands fondamentaux : le festival des origines, un festival d’artistes et de création, un festival et son public, un festival miroir du Monde, Avignon Ville festival, le Festival Off, la fabrique du Festival en utilisant une scénographie immersive axée sur le visuel, des photos, des captations, des voix, des sons. Forte d’un fonds réunissant près de mille documents et archives de la Maison Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France – photographies, films, enregistrements sonores, affiches, programmes, notes et correspondances inédites, décors emblématiques, dessins originaux, maquettes et costumes de légende – elle se veut également évolutive en témoignant du rôle unique du public, In et Off confondus.

Confier les clés ou comment intéresser le public à cette exposition ?

Le commissaire  de l’exposition Antoine De Baeque a fait le choix de faire une entrée thématique et non pas une frise chronologique ( cependant présente en rappel) au fil des diverses directions. Il y aura des focus sur des créations qui ont marqué l’histoire du Festival du Prince de Hambourg de Jean Vilar ou le Mahabharata de Peter Brook aux créations plis récentes de Thomas Ostermeier ou Angelica Liddel. Il a été particulièrement ému par le parcours de Jean Vilar «  penser qu’en 1947, Jean Vilar quitte Paris pour venir faire du Théâtre en Avignon ! Ce qui encore plus émouvant c’est de voir quelques années après, alors que le Festival d’Avignon marche très bien — environ 100 000 visiteurs — Jean Vilar décider dans les années 60 d’investir d’autres lieux que la Cour d’Honneur et d’introduire d’autres disciplines que le pur théâtre. C’est exceptionnel de voir comment il a fondé ce festival mais comment il n’a eu de cesse de le renouveler. C’est cet esprit que nous voulons retransposer. »

Pendant le Festival 2025, des invitations à découvrir ou à se souvenir

Les 6 et 7 juillet à 11h et 18h, Antoine De Baecque et Nathalie Cabrera invitent des artistes, universitaires ou professionnels à témoigner, débattre et rêver de ce bel héritage au présent qu’est le Festival d’Avignon. Les 10 et 11 juillet à 11h et 18h, ce sont dix-sept jeunes élèves du Conservatoire National d’Art Dramatique qui vont nous faire revivre la formidable troupe du TNP de Vilar. Nous retrouverons Laure Adler tous les jours à 11h, du 12 au 21 juillet pour des lectures sous forme de 9 épisodes retraçant les mots des poètes, critiques, spectateurs etc… Du 12 au 14 juillet à 14h30, ARTE présente une sélection de films suivis de rencontres pour partager l’œuvre d’artistes programmés en 2025. 

À partir du 5 juillet 2025. Pendant le Festival d’Avignon — du 5 au 26 juillet 2025 — tous les jours de 11h à 20h. Fermeture de la Maison Jean Vilar en août puis ouverture toute l’année du mardi au samedi de 14h à 18h. 4 à 7€. Maison Jean Vilar – 8 rue de Mons.  04 90 86 59 64.


Cécile Helle, Maire d’Avignon, Merci pour ce merveilleux festival d’Avignon

Dévoilée dès avril dans la salle archicomble de la FabricA, lieu permanent du Festival d’Avignon, la programmation de la 79e édition du Festival est prometteuse.

Pendant ces 22 jours de festival, 40 lieux sont investis, 16 communes reçoivent le traditionnel spectacle en itinérance, 42 spectacles seront programmés dont 32 créations pour 300 représentations et plus de 121 000 places en vente. Alors que des coupes sombres sont annoncées un peu partout en France pour la culture et que le monde connaît des bouleversements politiques et écologiques, Ghislain Gauthier de la  CGT Spectacle a eu la parole pour défendre « avec force la nécessité d’un service public du spectacle vivant. La situation est explosive et nous voulons alerter sur les risques de désengagement des collectivités dans un contexte de montée de l’extrême droite. » Malgré tout, Avignon va redevenir une fois de plus une ville miroir du monde, capitale du spectacle vivant où la fête a toute sa place. 

En 2024, le directeur Tiago Rodrigues cherchait les mots, en 2025 il les trouve en empruntant pour devise de cette 79e édition, « Je suis toi dans les mots » du poète palestinien Mahmoud Darwich 

On retiendra pour cette édition le choix de la langue arabe invitée qui représente 30% des spectacles programmés, l’importance de la danse et de la musique même si le théâtre représente encore 42% de la programmation, la constellation de spectacles choisis avec l’artiste complice Marlene Montero-Freitas (‘ReEncanto’, ‘Coin Operated’ ou ‘Soma’), la soirée unique en hommage à Gisèle Pelicot, l’immersion dans un salon afghan ‘Inside Kaboul’, la dernière création de Tiago Rodrigues ‘La Distance’ et le retour d’oeuvres monumentales et d’artistes familiers.  

La langue arabe invitée

Après l’anglais en 2023 et l’espagnol en 2024, la langue arabe est la langue invitée avec des créateurs venus de Tunisie, de Syrie, de Palestine, du Maroc du Liban, d’Irak… La chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen invitera des danseurs amateurs sur la place du Palais en ouverture de festival, le chorégraphe libanais Ali Chahrour nous propose le récit de trois femmes résistantes ‘When I saw the sea’ tandis que le danseur belgo-tunisien Mohamed Toukabri façonne un solo poétique et militant. La poésie arabe dans tous ses états sera consacrée lors d’une soirée unique, ‘Nour’. L’artiste franco-irakienne Tamara Al Saadi réécrit Antigone avec ‘Taire’. La série 1 de ‘Vive le Sujet’ nous permettra de rencontrer les interrogations du syrien Wael Kadour face au droit à la création. 

Une affiche qui fait l’unanimité

Claire, apaisante, bleu turquoise ou bleu nuit, crépusculaire ou lumineuse, elle séduit, invite à la poésie, au voyage et rassemble. En accord avec la langue invitée, les arabesques calligraphiques de la langue arabe se déclinent sur l’affiche mais aussi sur le programme en aplats ou en dégradés, circonvolutions, traits tendres ou rageurs, taches ou pointillées. 

©Festival d’Avignon

Les artistes de retour 

Clara Hédouin nous propose sa nouvelle déambulation inspirée par le ‘Prélude de Pan’ de Jean Giono, Gwenaël Morin continue son projet ‘Démonter les remparts pour finir le pont’ avec les ateliers théâtre d’Avignon, le danseur de flamenco Israel Galvan explore un dialogue intime avec l’artiste Mohamed El Khatib, trublion du théâtre documentaire. Le metteur en scène Christoph Marthaler revient avec sa dernière création ‘Le Sommet’ qui promet des situations irrésistibles, Frédéric Fisbach adapte ‘Petit Pays’ de Gaël Faye, et dix ans après Richard III, Thomas Ostermeier explore les mensonges dans ‘Le Canard sauvage’ d’Henrik Ibsen. C’est dans les Carrières de Boulbon que nous retrouvons Anne Teresa de Keersmaeker qui se propose de danser Jacques Brel avec le chorégraphe Solal Mariotte.

Le spectacle itinérant

Le metteur en scène suisse Milo Rau présentera la pièce ‘La lettre’ en itinérance du 8 au 26 juillet à Barbentane, Rochefort-du-Gard, Courthézon, Caumont-sur-Durance, Pujaut ou Vacqueyras. Ce spectacle pour deux actrices se veut un manifeste du théâtre populaire d’aujourd’hui .

‘Le soulier de satin’ mis en scène par Eric Ruf

Choisi bien avant sa consécration récente aux Molières 2025 — Molière du Théâtre public, de la mise en scène , de la comédienne dans un spectacle de théâtre public (Marina Hands) et du comédien dans un second rôle (Laurent Stocker) — c’est le retour dans la Cour d’honneur 40 ans après Antoine Vitez du ‘Soulier de Satin’ qui sera interprété par la troupe de la Comédie Française.  

‘Le Soulier de satin’ ©Festival d’Avignon

Le chef d’oeuvre de la littérature arabe en ouverture à la Cour d’honneur

La chorégraphe cap-verdienne et artiste complice Marlene Monteiro Freitas présente ‘Nôt’, inspirée des Mille et une Nuits. Cette artiste protéiforme se propose de repousser le lever du jour en réinventant à l’infini ce conte de la nuit. 

Deux concerts uniques dans la Cour d’Honneur

Outre la danse avec ‘Nôt’ et le théâtre avec ‘Le soulier de Satin’ la Cour d’honneur vibrera de sons plutôt féminin, avec la chanteuse cap-verdienne Mayra Andrade dans ‘ReEncanto’ le 12  juillet tandis que 7 artistes — dont Souad massi et Camella Jordana — célèbreront  le 14 juillet les 50 ans de la disparition de l’icône égyptienne Oum Kalthoum.

La soirée de clôture sera à la FabricA

Après la Cour d’honneur, puis  l’Opéra en 2024, c’est au tour de la FabricA de recevoir la soirée festive qui célébrera la fin de la 79e édition. On n’attendra pas minuit comme en 2024 : dès 22h, les portes de la FabricA seront ouvertes pour un grand concert avec le portuguais Branko aux platines.

Nous serons ensemble pour…..

Ensemble avec le Festival Off pour des dates enfin communes mais Ensemble aussi dans la curiosité de Terre de cultures 2025, le souffle des Scènes d’Avignon, l’exposition permanente ‘Les clefs du festival’ à la Maison Jean Vilar, dans les territoires cinématographiques du Cinéma Utopia , dans les bibliothèques d’Avignon, dans les lieux mythiques que sont la Cour d’Honneur, la Carrière de Boulbon, le Tinel de La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ou les Jardins de la Maison Jean Vilar. Ensemble, c’est aussi se mélanger entre les habitués et les ‘Premières fois’ que ce soit au Mahabharata, bar du Festival, ou aux Rencontres et Café des Idées du Cloître Saint-Louis. « Soyons l’Autre dans les mots, car c’est la plus belle façon d’être pleinement nous-mêmes. Ensemble ! », a conclu Tiago Rodrigues en trois langues en fin d’éditorial et par l’anaphore plusieurs fois répétée « Nous serons ensemble pour…. » lors de cette présentation publique de la 79e édition. 

Vous avez dit accessibilité ?

Il y aura davantage de trains régionaux. Pendant toute la durée du festival, les horaires au départ de la gare d’Avignon centre seront étendus jusqu’à 23h30 pour rentrer en train à Orange, Cavaillon et Arles et pour rentrer en bus à Carpentras. 

Infos pratiques :
Carte Festival. 25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 25€.
Carte 3 Clés. 1€. réservée au moins de 25 ans. Ou étudiant. Bénéficiaire des minima sociaux.
Billetterie ouverte depuis le 5 avril sur Internet : festival-avignon.com et fnacspectacles.com
À partir du 21juin au guichet du mardi au samedi de 10h à 14h et de 16h à 19h. Par téléphone 04 90 14 14 14, du mercredi au samedi de 10h à 19h.

Festival d’Avignon. Cloître Saint-Louis. 20 Rue du Portail Boquier. Avignon.

https://www.echodumardi.com/tag/festival-in/   1/1