17 juin 2025 |

Ecrit par le 17 juin 2025

Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Marie Hurault et Louis Caratini, membres de la CGT spectacle ont dénoncé les conditions de vie des compagnies et leur manque de moyens,pour présenter leur création. Avec le désengagement de l’Etat pour la culture, demandant, notamment, aux municipalités, Départements et Régions de réduire de 2,5 milliards leur budget, la culture est bien en passe d’être sacrifiée. Marie Hurault et Louis Carratini en ont fait la démonstration lors de la présentation du festival off. Voici ce qu’ils ont dit.

Copyright Festival off communciation

«La majorité des compagnies sont de petites tailles de formes associatives, ainsi, nous représentons tous ceux qui font vivre la culture : artistes, techniciens, chargés de diffusion, de presse, de diffusion et administratifs. Notre mission ? Défendre leurs droits, leur dignité et rappeler que non, la création artistique n’est pas un passe-temps du week-end mais un métier devenu, chaque jour, plus précaire.»

Austérité budgétaire
«Les chiffres du ministère de la Culture ? Les collectivités territoriales sont invitées à faire 2,5 milliards d’euros d’économie. Résultat ? Municipalités, Départements et Régions se désengagent alors qu’ils sont les principaux financeurs de la culture en France, brisant ainsi la vie des petites structures, des lieux indépendants, des festivals et des artistes. C’est un plan de licenciement massif qui ne dit pas son nom.»

Le Off, caisse de résonnance nationale de la précarité artistique
«Le Off est aussi une caisse de résonnance nationale de la précarité artistique. Chaque année, des centaines de compagnies s’endettent pour venir jouer, pourtant c’est un passage obligé pour présenter son travail de création et aussi un passage de plus en plus périlleux. Les loyers, en juillet, sont hors de prix, supérieurs à ceux de la capitale et atteignent une hausse des loyers de +400 à 600%. Le tarif de location dans les théâtres est toujours cher et croissant. En cause ? L’inflation, le remboursement rapide d’importants emprunts. Cependant la plus importante raison reste que la plupart des enseignes peuvent se permettre ces tarifs au regard de la forte demande des compagnies de participer au off.»

Quelles perspectives de diffusion ?
«Pourtant les perspectives de diffusion s’effondrent, car les programmateurs viennent moins longtemps et avec moins de moyens. Les spectacles s’y jouent plus pour exister que pour réellement partir en tournées.»

L’ouverture à l’international peut-elle changer cette donne ?
«Nous nous questionnons à ce sujet, car peu de spectacles sont exportables, parce que souvent francophones. En revanche, toutes les compagnies sont soumises à la pression concurrentielle de la présence croissante des délégations étrangères. Elles ne prennent pas les mêmes risques et toutes ne jouent pas à armes égales.»

Nous tirons la sonnette d’alarme
«Nous tirons la sonnette d’alarme parce qu’à force de faire reposer tout le modèle du spectacle vivant sur la passion et le sacrifice individuel, on oublie que la culture n’est pas un luxe, mais un droit. L’Etat, les collectivités, les festivals n’ont qu’une responsabilité : garantir un accès juste, équitable et soutenable à la création. La CGT spectacle refuse que la précarité soit le prix à payer pour faire de l’art.»

De quel risque financier parle-t-on ?
«Quel est le risque financier pris par une compagnie lambda lors du festival off, à partir de statistiques médianes fournies par AF&C ? Avec, en moyenne, 2 artistes en plateau, un régisseur, un attaché de production, le tout dans une salle de 90 places pour un spectacle joué 20 fois ?»

Voici les chiffres médians
«Compter 4 000€ pour loger tout le monde ; 14 000€ de masse salariale pour respecter la législation du travail ; 10 000€ TTC pour financer le créneau ; 2 000€ pour imprimer affiches et tracts ; puis le voyage ; puis les frais de nourriture… La compagnie lambda devra trouver 30 000€ pour être à l’équilibre. Au chapitre de la billetterie, pour un remplissage moyen de 50% et une place à 14€, nous évaluons la recette à environ 12 000€. Même avec 3 000€ de dette Fonpeps, -Dispositif de soutien à l’emploi du plateau artistique de spectacles vivants diffusés dans les salles de petites jauges- la compagnie devra trouver la moitié de son budget de production, c’est-à-dire de 15 000€, dans ses fonds propres.»

Ces chiffres
«Ces chiffres démontrent que, face à ces difficultés, on comprend que les compagnies ne soient pas toutes en mesure de respecter la législation, en déclarant artistes et techniciens, car la masse salariale de juillet devient, souvent, la variable d’ajustement des compagnies du off. Didier Super, lorsqu’il jouait, disait en préambule à ses spectacles ‘Bienvenue dans le seul festival au monde qui parvient à couler la moitié des compagnies qui y jouent’. Comme le dit l’adage : Parfois, réussir son off c’est ne pas le faire.»

La chaîne alimentaire de cet écosystème
«Au bout de la chaîne alimentaire de cet écosystème, les compagnies subissent doublement les coupes budgétaires : la baisse des aides à la création d’un côté, et la baisse des moyens des programmateurs de l’autre. Avec une marge de vente de 1 000€ par spectacle, la compagnie Lambda devra vendre son spectacle 15 fois, suite au festival, pour rentrer dans ses frais. Objectif réaliste il y a 15 ans mais extrêmement difficile à réaliser en 2025.»  

L’augmentation du nombre de spectacles
«L’augmentation du nombre de spectacles, chaque année, ne représente pas tant un immense engouement pour le festival off, mais la volonté des compagnies de partager les créneaux, pour mutualiser les risques qu’elles prennent, lors du festival. Les conditions de vie des compagnies lors du festival sont un excellent indicateur du spectacle vivant en France. Il y a donc lieu de s’inquiéter.»   

Les revendications
«Nous revendiquons la préservation du fonds national pour l’emploi dans le spectacle : le fonpeps ; Le refinancement immédiat du service public pour l’art et la culture ; L’entrée des artistes et auteurs dans la caisse commune de l’assurance chômage et l’extension de leur protection sociale ; L’abandon de la réforme de l’audiovisuel public ; Le dégel et la protection de la part collective du Pass culture. Luttons pour que la culture ne devienne pas un privilège mais un droit pour tous.» La CGT Spectacles a alerté sur la situation précaire des artistes lors de la cérémonie de remise des Molière, des Etats-Généraux de la culture à Avignon et lors de la présentation du festival d’Avignon et du festival off.

Frédéric Tort et Stéphane Pellet Crédit Photo Jérôme Rey

Une importante initiative
Et parce ce que le festival Off d’Avignon donne des sueurs froides aux compagnies des initiatives ont nées ici et là pour aider les compagnies à faire connaître leurs œuvres différemment c’est le cas d’Avignon-If créé en 2014 par Frédéric Tort et Stéphane Pellet.

Pour un autre modèle économique
Dans la grande tradition d’accueil des artistes dans la Cité des Papes, les soirées du ‘IF, les avignonnais font leur festival’, permettent une nouvelle forme de partage et de rencontre. Depuis maintenant 12 ans, des hôtes avignonnais accueillent gracieusement des artistes dans des lieux privés. Les artistes disposent d’un support technique, photo et vidéo et peuvent présenter leur travail devant un public de professionnels invité. Une rencontre décontractée entre artistes et invités suit la représentation. Ensemble, hôtes et artistes offrent ainsi ce temps suspendu dans des conditions idéales pour la révélation de talents pendant le Festival d’Avignon, principale manifestation de spectacle vivant au monde.

Une initiative mise en place depuis 2014
«Comme chaque année, le monde du théâtre s’emballe, observe Simon Salomon : la quête de logements à un prix raisonnable, le lancement de cagnottes en ligne pour financer la location des salles, le recrutement de régisseurs, l’impression des affiches et tracts et la communication tous azimuts et, toujours la même question : «Comment se démarquer parmi les plus de 1 700 spectacles ? Et Où trouver les 30 000€ nécessaires pour passer un mois à Avignon ?» Et comment rémunérer les artistes lorsque les ressources d’une compagnie sont littéralement absorbées par le coût de l’aventure avignonnaise ?»

Depuis 2012
«Depuis 12 ans, un autre modèle a émergé. Grâce au travail d’une équipe de bénévoles qui fédère autour d’elle des citoyens mécènes qui ouvrent gracieusement la porte de leur maison et de leur jardin, des entreprises partenaires et le soutien de la Région Sud, IF- Les Avignonnais font leur festival permet, chaque année depuis 2014, à des artistes de présenter leur création devant des professionnels du spectacle vivant et de la presse. Et ce sans qu’il ne leur soit demandé aucune contrepartie financière. Nous croyons profondément en la possibilité de freiner la bulle spéculative qu’est devenu Avignon en juillet et de permettre aux artistes de travailler sereinement, sans s’endetter.»


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Alors que le Festival d’Avignon a vu le jour en 1947, il n’y a jamais eu d’exposition conséquente à son sujet. Etonnant non ? 

Le 5 juillet 2025, non seulement le Festival d’Avignon aura une exposition permanente mais celle-ci se situera au premier étage de la maison de son fondateur, la Maison Jean Vilar, active toute l’année à Avignon. Il a fallu toute la pugnacité de l’Association Jean Vilar et le partenariat de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) pour concevoir cette exposition de 350m2 confiée au commissaire Antoine De Baeque et labellisée ‘Avignon Terre de Culture 2025’.

‘Les clés du Festival’, une exposition inédite, permanente, ouverte à tous les publics qui se veut vivante, mouvante, constamment renouvelée

Jean Vilar voulait un théâtre populaire accessible à tous les publics, l’exposition se devait elle aussi de l’être : vieux, jeunes, néophytes ou pas, touristes ou festivaliers, l’idée est de se représenter l’aventure du Festival d’Avignon, des origines à nos jours, mais aussi de donner envie d’y aller, d’y participer, d’y revenir. ‘Les Clés du Festival’ dévoilera l’histoire du Festival de 1947 à nos jours en traversant ses grands fondamentaux : le festival des origines, un festival d’artistes et de création, un festival et son public, un festival miroir du Monde, Avignon Ville festival, le Festival Off, la fabrique du Festival en utilisant une scénographie immersive axée sur le visuel, des photos, des captations, des voix, des sons. Forte d’un fonds réunissant près de mille documents et archives de la Maison Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France – photographies, films, enregistrements sonores, affiches, programmes, notes et correspondances inédites, décors emblématiques, dessins originaux, maquettes et costumes de légende – elle se veut également évolutive en témoignant du rôle unique du public, In et Off confondus.

Confier les clés ou comment intéresser le public à cette exposition ?

Le commissaire  de l’exposition Antoine De Baeque a fait le choix de faire une entrée thématique et non pas une frise chronologique ( cependant présente en rappel) au fil des diverses directions. Il y aura des focus sur des créations qui ont marqué l’histoire du Festival du Prince de Hambourg de Jean Vilar ou le Mahabharata de Peter Brook aux créations plis récentes de Thomas Ostermeier ou Angelica Liddel. Il a été particulièrement ému par le parcours de Jean Vilar «  penser qu’en 1947, Jean Vilar quitte Paris pour venir faire du Théâtre en Avignon ! Ce qui encore plus émouvant c’est de voir quelques années après, alors que le Festival d’Avignon marche très bien — environ 100 000 visiteurs — Jean Vilar décider dans les années 60 d’investir d’autres lieux que la Cour d’Honneur et d’introduire d’autres disciplines que le pur théâtre. C’est exceptionnel de voir comment il a fondé ce festival mais comment il n’a eu de cesse de le renouveler. C’est cet esprit que nous voulons retransposer. »

Pendant le Festival 2025, des invitations à découvrir ou à se souvenir

Les 6 et 7 juillet à 11h et 18h, Antoine De Baecque et Nathalie Cabrera invitent des artistes, universitaires ou professionnels à témoigner, débattre et rêver de ce bel héritage au présent qu’est le Festival d’Avignon. Les 10 et 11 juillet à 11h et 18h, ce sont dix-sept jeunes élèves du Conservatoire National d’Art Dramatique qui vont nous faire revivre la formidable troupe du TNP de Vilar. Nous retrouverons Laure Adler tous les jours à 11h, du 12 au 21 juillet pour des lectures sous forme de 9 épisodes retraçant les mots des poètes, critiques, spectateurs etc… Du 12 au 14 juillet à 14h30, ARTE présente une sélection de films suivis de rencontres pour partager l’œuvre d’artistes programmés en 2025. 

À partir du 5 juillet 2025. Pendant le Festival d’Avignon — du 5 au 26 juillet 2025 — tous les jours de 11h à 20h. Fermeture de la Maison Jean Vilar en août puis ouverture toute l’année du mardi au samedi de 14h à 18h. 4 à 7€. Maison Jean Vilar – 8 rue de Mons.  04 90 86 59 64.


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Dévoilée dès avril dans la salle archicomble de la FabricA, lieu permanent du Festival d’Avignon, la programmation de la 79e édition du Festival est prometteuse.

Pendant ces 22 jours de festival, 40 lieux sont investis, 16 communes reçoivent le traditionnel spectacle en itinérance, 42 spectacles seront programmés dont 32 créations pour 300 représentations et plus de 121 000 places en vente. Alors que des coupes sombres sont annoncées un peu partout en France pour la culture et que le monde connaît des bouleversements politiques et écologiques, Ghislain Gauthier de la  CGT Spectacle a eu la parole pour défendre « avec force la nécessité d’un service public du spectacle vivant. La situation est explosive et nous voulons alerter sur les risques de désengagement des collectivités dans un contexte de montée de l’extrême droite. » Malgré tout, Avignon va redevenir une fois de plus une ville miroir du monde, capitale du spectacle vivant où la fête a toute sa place. 

En 2024, le directeur Tiago Rodrigues cherchait les mots, en 2025 il les trouve en empruntant pour devise de cette 79e édition, « Je suis toi dans les mots » du poète palestinien Mahmoud Darwich 

On retiendra pour cette édition le choix de la langue arabe invitée qui représente 30% des spectacles programmés, l’importance de la danse et de la musique même si le théâtre représente encore 42% de la programmation, la constellation de spectacles choisis avec l’artiste complice Marlene Montero-Freitas (‘ReEncanto’, ‘Coin Operated’ ou ‘Soma’), la soirée unique en hommage à Gisèle Pelicot, l’immersion dans un salon afghan ‘Inside Kaboul’, la dernière création de Tiago Rodrigues ‘La Distance’ et le retour d’oeuvres monumentales et d’artistes familiers.  

La langue arabe invitée

Après l’anglais en 2023 et l’espagnol en 2024, la langue arabe est la langue invitée avec des créateurs venus de Tunisie, de Syrie, de Palestine, du Maroc du Liban, d’Irak… La chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen invitera des danseurs amateurs sur la place du Palais en ouverture de festival, le chorégraphe libanais Ali Chahrour nous propose le récit de trois femmes résistantes ‘When I saw the sea’ tandis que le danseur belgo-tunisien Mohamed Toukabri façonne un solo poétique et militant. La poésie arabe dans tous ses états sera consacrée lors d’une soirée unique, ‘Nour’. L’artiste franco-irakienne Tamara Al Saadi réécrit Antigone avec ‘Taire’. La série 1 de ‘Vive le Sujet’ nous permettra de rencontrer les interrogations du syrien Wael Kadour face au droit à la création. 

Une affiche qui fait l’unanimité

Claire, apaisante, bleu turquoise ou bleu nuit, crépusculaire ou lumineuse, elle séduit, invite à la poésie, au voyage et rassemble. En accord avec la langue invitée, les arabesques calligraphiques de la langue arabe se déclinent sur l’affiche mais aussi sur le programme en aplats ou en dégradés, circonvolutions, traits tendres ou rageurs, taches ou pointillées. 

©Festival d’Avignon

Les artistes de retour 

Clara Hédouin nous propose sa nouvelle déambulation inspirée par le ‘Prélude de Pan’ de Jean Giono, Gwenaël Morin continue son projet ‘Démonter les remparts pour finir le pont’ avec les ateliers théâtre d’Avignon, le danseur de flamenco Israel Galvan explore un dialogue intime avec l’artiste Mohamed El Khatib, trublion du théâtre documentaire. Le metteur en scène Christoph Marthaler revient avec sa dernière création ‘Le Sommet’ qui promet des situations irrésistibles, Frédéric Fisbach adapte ‘Petit Pays’ de Gaël Faye, et dix ans après Richard III, Thomas Ostermeier explore les mensonges dans ‘Le Canard sauvage’ d’Henrik Ibsen. C’est dans les Carrières de Boulbon que nous retrouvons Anne Teresa de Keersmaeker qui se propose de danser Jacques Brel avec le chorégraphe Solal Mariotte.

Le spectacle itinérant

Le metteur en scène suisse Milo Rau présentera la pièce ‘La lettre’ en itinérance du 8 au 26 juillet à Barbentane, Rochefort-du-Gard, Courthézon, Caumont-sur-Durance, Pujaut ou Vacqueyras. Ce spectacle pour deux actrices se veut un manifeste du théâtre populaire d’aujourd’hui .

‘Le soulier de satin’ mis en scène par Eric Ruf

Choisi bien avant sa consécration récente aux Molières 2025 — Molière du Théâtre public, de la mise en scène , de la comédienne dans un spectacle de théâtre public (Marina Hands) et du comédien dans un second rôle (Laurent Stocker) — c’est le retour dans la Cour d’honneur 40 ans après Antoine Vitez du ‘Soulier de Satin’ qui sera interprété par la troupe de la Comédie Française.  

‘Le Soulier de satin’ ©Festival d’Avignon

Le chef d’oeuvre de la littérature arabe en ouverture à la Cour d’honneur

La chorégraphe cap-verdienne et artiste complice Marlene Monteiro Freitas présente ‘Nôt’, inspirée des Mille et une Nuits. Cette artiste protéiforme se propose de repousser le lever du jour en réinventant à l’infini ce conte de la nuit. 

Deux concerts uniques dans la Cour d’Honneur

Outre la danse avec ‘Nôt’ et le théâtre avec ‘Le soulier de Satin’ la Cour d’honneur vibrera de sons plutôt féminin, avec la chanteuse cap-verdienne Mayra Andrade dans ‘ReEncanto’ le 12  juillet tandis que 7 artistes — dont Souad massi et Camella Jordana — célèbreront  le 14 juillet les 50 ans de la disparition de l’icône égyptienne Oum Kalthoum.

La soirée de clôture sera à la FabricA

Après la Cour d’honneur, puis  l’Opéra en 2024, c’est au tour de la FabricA de recevoir la soirée festive qui célébrera la fin de la 79e édition. On n’attendra pas minuit comme en 2024 : dès 22h, les portes de la FabricA seront ouvertes pour un grand concert avec le portuguais Branko aux platines.

Nous serons ensemble pour…..

Ensemble avec le Festival Off pour des dates enfin communes mais Ensemble aussi dans la curiosité de Terre de cultures 2025, le souffle des Scènes d’Avignon, l’exposition permanente ‘Les clefs du festival’ à la Maison Jean Vilar, dans les territoires cinématographiques du Cinéma Utopia , dans les bibliothèques d’Avignon, dans les lieux mythiques que sont la Cour d’Honneur, la Carrière de Boulbon, le Tinel de La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ou les Jardins de la Maison Jean Vilar. Ensemble, c’est aussi se mélanger entre les habitués et les ‘Premières fois’ que ce soit au Mahabharata, bar du Festival, ou aux Rencontres et Café des Idées du Cloître Saint-Louis. « Soyons l’Autre dans les mots, car c’est la plus belle façon d’être pleinement nous-mêmes. Ensemble ! », a conclu Tiago Rodrigues en trois langues en fin d’éditorial et par l’anaphore plusieurs fois répétée « Nous serons ensemble pour…. » lors de cette présentation publique de la 79e édition. 

Vous avez dit accessibilité ?

Il y aura davantage de trains régionaux. Pendant toute la durée du festival, les horaires au départ de la gare d’Avignon centre seront étendus jusqu’à 23h30 pour rentrer en train à Orange, Cavaillon et Arles et pour rentrer en bus à Carpentras. 

Infos pratiques :
Carte Festival. 25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 25€.
Carte 3 Clés. 1€. réservée au moins de 25 ans. Ou étudiant. Bénéficiaire des minima sociaux.
Billetterie ouverte depuis le 5 avril sur Internet : festival-avignon.com et fnacspectacles.com
À partir du 21juin au guichet du mardi au samedi de 10h à 14h et de 16h à 19h. Par téléphone 04 90 14 14 14, du mercredi au samedi de 10h à 19h.

Festival d’Avignon. Cloître Saint-Louis. 20 Rue du Portail Boquier. Avignon.


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Un seul en scène de et par Kelly Rivière, au cœur d’une famille et d’un pays

C’est l’histoire de Kelly Rivière qui n’a pas connu son grand-père irlandais et qui, grâce à la magie du théâtre, retrace cette quête en incarnant tour à tour les personnages qu’elle évoque : sa mère, son père, son frère, sa grand-mère, ses amants, ses grandes-tantes, des policiers anglais, un chanteur dans un pub… Au total plus de 25 personnages ! Kelly Ruisseau nous raconte l’enquête qu’elle a menée pour tenter de retrouver son grand-père, Peter O’Farrel, né dans les années 30 en Irlande du Sud, parti s’installer en Angleterre dans les années 50 et qui disparaît dans les années 70.

Intime et universelle

Cette histoire intime rejoint l’histoire d’un pays, l’Irlande, des relations entre l’Irlande et le Royaume-Uni, des tensions entre catholiques et protestants. Elle évoque l’exil, les secrets, la pauvreté… l’absence. Et cela devient enivrant et captivant !  

Dimanche 1ᵉʳ décembre. 16h. 12 à 25€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Alors que le Festival d’Avignon s’est tenu du 29 juin au 21 juillet et que le Off s’est déroulé du mercredi 3 au dimanche 21 juillet, la Chambre de Commerce et d’industrie de Vaucluse relaie la demande de mise en place par le Syndicat national des entrepreneurs de spectacles d’une indemnisation afin de compenser les pertes de billetterie des Festivals d’Avignon du samedi 29 juin au lundi 8 juillet, des compagnies et des structures de production présentes en Avignon.

Durée réduite des festivals, fin de l’année scolaire tardive et organisation puis résultats des élections, les festivals d’Avignon –In et Off- ont été impactés par des événements extérieurs qui auront amoindri les billetteries jusqu’à 50% du dernier week-end de juin à la fin de la première semaine de juillet.

C’est en tout cas le son de cloche porté par les professionnels du spectacle 
qu’ils soient les représentants de structures de production, compagnies ou lieux de spectacles auprès du Syndicat national des entrepreneurs de spectacles.

L’indemnisation
Cette indemnisation, à hauteur de 50 %, pourrait être calculée soit comparativement à 2023, soit en fonction de la jauge, précise le syndicat.

60M€ de retombées
La CCI de Vaucluse rappelle que le spectacle vivant et notamment le festival d’Avignon rayonne sur l’ensemble du territoire et constitue un gisement de 60M€ de retombées –l’impact économique du Off est estimé à 40,2M€. Ainsi, les deux festivals sont les plus grandes manifestations économiques du Vaucluse et également de la région Sud-Paca.
MMH


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Un peu d’histoire

On connaît Napoléon Bonaparte, officier, général, premier Consul puis Empereur des français en 1804. S’il fut pour beaucoup l’artisan du redressement de la France après la Révolution, il reste associé ensuite à une France en état de guerre permanent, contre le Royaume-Uni,  la Russie, la Prusse, l’Autriche, et aux victoires d’Austerlitz, Iéna ou défaites telles Trafalgar ou Leipzig. On connaît moins le général Jean-Victor Moreau qui combattra aux côtés de Napoléon avant d’être incarcéré par celui-ci, accusé de conspiration.

Un peu de fiction

Ces deux hommes hors du commun méritaient de se rencontrer ailleurs que sur un champ de bataille. Ainsi en a décidé Soizik Moreau, universitaire et femme de lettres qui a imaginé une rencontre, plutôt une confrontation dans la prison du Temple. Nous assistons alors à une joute verbale extrêmement crédible, car nourrie de faits historiques avérés, dits par des personnalités exceptionnelles à leur manière. On s’attache au début à l’histoire des conquêtes guerrières que l’on connaît mal, aux diverses conspirations, aux faits reprochés à l’un et à l’autre. Soudain, comme une évidence, on est ailleurs : aussi près des révolutions, des guerres actuelles que de nos récentes élections législatives en France. Tout fait sens : la lutte pour garder le pouvoir, les stratégies employées, les trahisons débusquées, les personnalités qui émergent, le sens du devoir face aux valeurs de la République… ou le contraire.

Beaucoup de théâtre

Il fallait beaucoup de talents pour que cette fiction historique puisse nous tenir en haleine. Or, bien que connaissant l’issue, la confrontation est passionnante. Au-delà d’un texte extrêmement précis et rigoureux, l’interprétation de Jean-Louis Cassarino et Arnaud Arbessier est brillante, car juste de sobriété. Ils ont su à la fois s’effacer devant le texte tout en donnant de la chair à leur personnage. La mise en scène est surtout rythée par le ton de la rencontre qui varie entre le tutoiement et le vouvoiement, l’admiration ou pas réciproque, la familiarité qui surgit quelquefois. 

Un beau moment d’histoire qui présente deux visions du monde et qui devient ainsi universel.

Jusqu’au 21 juillet. 13h30. 12 à 20€. Théâtre des Corps Saints. 76 Place des Corps Saints. 04 84 51 25 75.


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Le Club de la Presse du Grand Avignon et du Vaucluse a organisé la 18ᵉ édition de ses Coups de Cœur du Festival Off ce jeudi 18 juillet. Sur les dix pièces présélectionnées, trois ont reçu un prix :

  • J’aurais voulu être Jeff Bezos, du Collectif P4 au 11.Avignon, a obtenu une récompense de 500 € financée par les adhérents du Club de la Presse. Une satire déjantée de la société consumériste et de son empereur Jeff Bezos. La pièce a été récompensée pour la créativité de sa mise en scène et le jeu des acteurs.
  • Le Repas des Gens, de la compagnie L’Entreprise au Théâtre des Halles, délivre un véritable hommage au théâtre. Un directeur de théâtre invite Robert et sa femme à dîner. Mais le couple, qui n’est jamais allé au théâtre, ignore que le repas va se dérouler sur la scène, devant les spectateurs…
  • Sur le cœur, de la compagnie Le Théâtre du Baldaquin au Théâtre du Train Bleu, raconte l’histoire de femmes qui, un jour, perdent subitement la parole. Que se passe-t-il ? Cette étrange maladie préoccupe le monde scientifique. Cette pièce a été appréciée pour le talent des comédiens et l’originalité de la mise en scène.

Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Chaque année depuis 18 ans, le Club de la Presse Grand Avignon-Vaucluse choisit quelques spectacles du Festival Off qui ont fait l’unanimité pour leur texte, leur créativité, leur qualité scénique, l’implication et le talent des artistes pour élire ses Coups de Cœur. Pour cette édition 2024, 10 pièces sont en finale.

Les 10 pièces sélectionnées par le jury du Club de la Presse Grand Avignon-Vaucluse, composé de professionnels de la presse et de la communication, ont été choisies selon plusieurs critères tels que : le fait qu’elles soient jouées pour la 1ʳᵉ fois à Avignon en 2024, écrites par des auteurs contemporains, interprétées par au moins deux comédiens sur scène pendant au moins une heure, à l’affiche pendant toute la durée du festival (du 3 au 21 juillet), tous publics. Ces spectacles ne peuvent pas être des spectacles de marionnettes, de mime, de musique, de cirque, de danse et des one man shows.

À l’issue de cette première étape, une liste de 10 spectacles ont été sélectionnés :

  • Poids des fourmis à la Manufacture
  • Prodiges à Présence Pasteur
  • J’aurai voulu être Jeff Bezos au 11.avignon
  • Séraphine au Théâtre de l’Etincelle
  • Et si c’était elle ? au Palace
  • Vieilles à La Scierie
  • La cantatrice chauve au Verbe Fou
  • Le Repas des gens au Théâtre des Halles
  • Sur le cœur au Théâtre du Train Bleu
  • Elle ne m’a rien dit à La Factory – Théâtre de l’Oulle

Les Coups de Cœur du Off seront délivrés ce jeudi 18 juillet à 18h30 au Village du Off.


Festival Off d’Avignon, quand la CGT spectacle met les pieds dans le plat

Léviathan est le 3ᵉ volet d’un cycle de travail précédent — La vie invisible et Un sacre — de la jeune metteuse en scène Lorraine de Sagazan et de Guillaume Poix qui se sont immergés au cœur de notre système pénal afin d’en comprendre et en dénoncer les rouages

Le titre «  Léviathan » emprunté au nom biblique d’un monstre marin ou «  toute chose gigantesque et puissante »  annonce forcément le parti pris de ce théâtre documentaire. Parti pris sans appel, vu les faits et les chiffres attestés : surpopulation des prisons, peines sans effet dissuasif, récidives etc. Ce Léviathan, c’est notre justice qui nous submerge et nous broie. Ce spectacle veut proposer une alternative à la pensée dominante :  police, tribunal, prison.

Un spectacle pensé pour démontrer la violence et l’absurdité de la comparution immédiate

En cela, c’est une réussite. À travers trois affaires très mineures (vol, insultes ou défaut de permis) le traitement de ces affaires en pratiquement durée réelle est d’une violence, d’une absurdité, que l’on en rirait presque si les prévenus ne recevaient pas en quelques minutes quatre à six mois de prison ferme.

Cette évocation est merveilleusement montrée avec la gestuelle réglée au métronome des avocats, juges ou procureurs sous d’effroyables masques blancs face à la confusion physique et mentale des accusés écrasés et impuissants sous des bas déformant leurs traits.

Les accusés participent plus à une comédie humaine qu’à un procès

D’ailleurs, nous ne sommes pas dans un tribunal. Les personnages évoluent dans un chapiteau ? Un castelet ? Une arène ? Le voile tendu au-dessus plateau semble plus menaçant que protecteur. Le rouge des codes civils et des dossiers évoque un abattoir. Les chants, bruitage et bande son participent à la cacophonie ambiante.  Le spectacle tourne à la comédie musicale, les propos chantés s’élèvent dans des sphères inaccessibles pour l’accusé, il n’est pas dans le même registre de parole.  

Y a-t-il une vie en prison, après la prison ? Non, mais il y avait une vie avant

Certes une petite vie, une vie de petites délinquances, de petits méfaits insignifiants (chapardage, insultes). Or cette vie est niée, peu entendue et comprise pendant les quelques minutes de la comparution immédiate. Face à des avalanches de questions où les réponses ne sont pas attendues, où le flot chanté par l’accusation est ininterrompu ; le regard derrière un masque, l’accusé ne peut intervenir. Non seulement il n’a pas les codes, mais il n’existe pas. Les condamnations à de la prison ferme ne vont pas améliorer cette vie à la sortie. On reste quant à nous avec nos questions et nos doutes. 

16 minutes 43 secondes

C’est le temps qu’on nous laisse pour réfléchir à ce simulacre de justice, proposer des réponses, envisager une justice réparatrice ? Des peines de substitution ? Aucune réponse ne sera donnée, mais le spectacle a eu le mérite au moins de poser le problème, même s’il l’a fait d’une manière très /(trop ?) esthétisante.

Dernier jour de la 78ᵉ édition, première fois ! Tarifs réduits avec le code : 21juilletFDA

Vous connaissez l’expérience singulière de faire le Festival d’Avignon ? Emmenez une personne qui le découvre pour la première fois et bénéficiez d’un tarif réduit pour vous et votre accompagnant ! Ajoutez le code ? 21juilletFDA à votre commande. Offre valable sur l’ensemble de nos canaux de ventes (site internet, téléphone et guichet du cloître Saint-Louis) uniquement pour les représentations du dimanche 21 juillet.

Jusqu’au 21 juillet. 18h. 10 à 30€. Gymnase du Lycée Aubanel. Rue Aubanel. Billetterie ici. Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail Boquier, Avignon. 04 90 27 66 50. 

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