15 septembre 2025 |

Ecrit par le 15 septembre 2025

(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

Nous avons assisté à ‘Johnny libre dans ma tête’ le nouveau spectacle de Didier Gustin sur une mise en scène d’Eric Bouvron. Résultat ? Une salle debout restée à ovationner l’artiste et ses musiciens pendant un long moment. ‘Johnny libre dans ma tête’ a tout d’un grand spectacle : D’abord on apprend des informations inédites et vérifiées sur la vie de Johnny ; Didier Gustin, qui possède à son répertoire plus de 400 voix- en offre bien 50 sur scène ; Les musiciens sont ‘rock’ à souhait et montent sons et  vibrations comme en concert. Enfin, la pièce écrite sur une idée de Didier Gustin avec Eric Bouvron est bourrée d’humour, de talent et de rythme. Ensemble, hier soir, ils ont mis le feu au Petit Louvre, et le public a adoré.

Didier Gustin Copyright MMH

L’histoire ? Johnny est mort et s’ennuie au Paradis, alors il s’échappe pour entrer dans la tête de Didier Gustin H 24. Objectif ? Faire le stade de France, une dernière fois, avec tous ses potes chanteurs : entre autres : Eddy Mitchell, Charles Aznavour, Patrick Bruel, Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier… Mais pas Fabrice Luchini.

L’Art de convaincre
Didier Gustin va devoir convaincre l’entourage proche du Taulier depuis l’appel improbable de Jean-Claude Camus, le célèbre producteur de Johnny, qui lui propose de remettre le couvert. C’est ainsi que Didier Gustin et ses musiciens : Hugo Dessauge aux claviers, Jeremy Lainé aux percussions et Elie Gaulin à la guitare embarquent le public dans le road movie de la vie de Johnny. Au programme : des instants de vie du grand crooner, des informations touchantes sur sa vie, beaucoup de musique, et d’imitations. Le tout livre une comédie bien ficelée et surtout toutes les mélodies qui ont marqué nos vies. Un grand moment du Off.

Didier Gustin, Copyright MMH

L’interview
«L’idée d’un Johnny qui s’évade du paradis pour entrer dans ma tête et organiser un spectacle au Stade de France est née peu après la mort de Johnny, relate Didier Gustin. Mais je ne savais pas quoi faire de cette idée. J’ai alors contacté Eric Bouvron pour lui demander son avis. Il m’a dit : C’est une super idée, je n’ai pas le temps mais on va le faire. L’écriture et la fabrication du spectacle ont pris 18 mois.»

Vous évoquez beaucoup ce mot ‘Has been’, c’est compliqué pour un artiste, de vieillir ?
«Ça dépend. Si vous avez 60 ans et que vos chansons passent toujours à la radio, tout va bien. Si comme moi vous êtes imitateur et que vous êtes beaucoup passé à la télé et la radio et que l’on vous demande moins parce que vous êtes vieux, ‘passé de mode’, ‘obsolète’ –C’est ce qu’on dit pendant le spectacle- on vous considère comme un ‘has been’ et on vous le dit carrément, dans le métier, sans prendre de gant. J’ai raconté cela à Eric et il m’a dit ok : Ce sera le sujet du spectacle ! Pourquoi ? Parce que ça parle à tout le monde, puisque l’on sera tous confrontés à cela. On sera tous le ‘Has been’ de quelqu’un. C’est vrai dans tous les métiers et au quotidien.»

Didier Gustin et ses musiciens Copyright MMH

Est-ce que ce spectacle va vous permettre de rebondir sur la scène nationale ?
«Je ne sais pas. Avec Eric –Bouvron-, On fait ce que l’on aime. On a écrit ce spectacle, on va travailler sur un autre, après, parce qu’on aime bien bosser ensemble. L’important ? C’est de faire l’artiste, c’est-à-dire de créer, d’être fiers de ce que l’on fait et de faire rêver le public. D’ailleurs, ce spectacle est totalement transposable à la télévision. Il pourrait être transformé en émission où les artistes cités pourraient intervenir. Nous sommes d’ailleurs en train d’en faire une adaptation cinématographique. Pour l’heure ? On aimerait faire tourner le spectacle jusqu’à l’anniversaire des 10 ans de la mort de Johnny, en 2027, puis sortir le film.»

Vous étiez fan de Johnny ?
«Non, par particulièrement. On a énormément planché sur l’homme et l’artiste, Eric et moi, cherchant des failles que l’on n’a pas trouvées parce que le personnage était particulièrement gentil, travailleur, et blagueur… Un type délicieux, extrêmement généreux.» Et aussi très sensible… Comme vous ? «Oui, c’est vrai.» Vous partagez beaucoup avec vos musiciens, ils ont une place bien à eux. «Oui, c’est l’école Eric Bouvron. Les gens sur scène jouent, même s’ils ne sont pas comédiens. Tout le monde joue.»

Standing ovation pour le spectacle de Didier Gustin, copyright MMH

Les p’tites infos
«Avec Eric Bouvron, on se connaît depuis toujours. Lorsqu’il est arrivé d’Afrique du Sud, en France, le premier spectacle qu’il a vu était le mien. Ça date d’il y a 30 ans. J’ai également travaillé avec Sophie forte, son épouse, ce qui a maintenu le lien.» «Jeune, j’ai fait un BEP de compta informatique, puis je suis parti à l’armée, et enfin, directement des Vosges pour tenter ma chance à Paris. Je n’ai jamais pris de cours ni de chant, ni d’impro. Qui m’a aidé à Paris ? Des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des auteurs … Hubert Drac, Jean Fabre et son théâtre le Tourtour, Le très important producteur de spectacles Pascal Guillaume. C’est d’ailleurs ensemble, que nous avions quitté les Vosges, pour la capitale.»

Les infos pratiques
‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, mise en scène d’Eric Bouvron avec Hugo Dessauge aux claviers, Jeremy Lainé aux percussions et Elie Gaulin à la guitare. Pièce musicale d’humour. 21h. Le petit Louvre. Chapelle des Templiers. 3, rue Félix Gras à Avignon. Jusqu’au 26 juillet. Relâches les 13, 16, 18, 20 et 23 juillet 2025. A partir de 7 ans. Durée 1h20. Réservations ici. 04 32 76 02 79.


(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

‘Les Peintres au charbon’ adapté d’une histoire vraie

L’histoire vraie d’un groupe de mineurs,en 1934, décidant de se familiariser avec le monde de l’art. Passant de la théorie à la pratique, ils créent leur propre mouvement artistique : le Ashington Group.

Sur le plateau ils seront 7 à confronter leur convictions ou leurs doutes dans des joutes verbales savoureuses. 

Une réflexion générale sur l’Art posée avec humour

A quoi sert l’Art ? L’art pose des questions, n’est pas là pour donner des réponses. Le sens d’une œuvre est dans celui qui l’observe, comprendre sa propre réalité émotionnelle. Qui peut-être artiste ?

Autant d’affirmations ou de  questions qui vont se poser par l’introduction d’un professeur d’Art, Hélène, employée pour  leur donner des cours d’éducation artistique. La première partie de la pièce relate cette rencontre entre une prof un peu coincée, loin des réalités du travail physique et la bande d’ouvrier biberonés au syndicat ou à Karl Marx. Deux discours de classe s’affrontent joyeusement et le ressort comique fonctionne à chaque réparti. Il est vrai que cette bande-là donne ingénument du fil à retordre à leur intervenante.

La place de l’artiste dans la société

Après une ellipse de quelques secondes, nous nous retrouvons 2 ans après en plein préparatifs d’une exposition. Le groupe est passé aux travaux pratiques et ils aiment ça. Un conflit de loyauté s’instaure quand l’un d’entre eux est remarqué par une riche collectionneuse.C’est l’heure des choix, des prises de position. De nouveau les questions essentielles : naît-on artiste ? Peut-on le devenir ? Peut-on créer après une dure journée de travail ?En a-t-on l’énergie et le temps ? De la galerie de la mine à la galerie d’Art, il n’y a pas qu’un pas !

Une comédie britannique comme on les aime où le sérieux côtoie l’humour avec justesse.

Jusqu’au 24 juillet. Relâche 11 et 18. 13h05. 11 à 23€. 11. Bd Raspail. Avignon.


(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

Dès l’entrée dans la cour éphémère du Roi René, on sait que ce choix était le bon : un vrai accueil, un vrai sourire, un vrai service. Des garçons de salle nous placent, nous offrent à boire et nous distribuent la carte littéraire. 

Voici un spectacle plus que sympathique avec des comédiens épatants qui aiment autant la bonne chère que les mots et les textes qui sont souvent passés à la postérité. C’est ainsi que les trois comédiens qui ont préparé plus de 30 textes pour présenter le concours du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, n’ont pas voulu laisser ces textes ensuite sans auditoire.

L’idée a germé de continuer à les proposer mais face à la difficulté de choisir, ils ont conçu ce théâtre à la carte dont le principe est de laisser choisir les spectateurs.

On commande ce que l’on mange, pourquoi pas ce que l’on regarde ?

L’idée est donc venue de faire choisir les textes, de laisser les spectateurs commander et qui dit commander dit restaurant. On nous distribue une vraie carte : un menu découverte, un menu enfant et des plats à la carte, les prix ayant été remplacés par l’année de création de l’oeuvre littéraire.

C’est ainsi que ce jour-là nous avons pu déguster un Tartuffe de Molière de 1669, Les Justes de Camus de 1949, avec une suggestion de Fourberies de Scapin et Le circuit de Feydeau de 1909 choisi parmi un plateau de vaudevilles, le tout couronné par un dessert de Joël Pommerat de 2013. 

Menu enfant de 1697

Les enfants ne sont pas en reste avec un menu enfant succinct mais valeur sûre : Le Petit Chaperon Rouge et sa forêt noire ou les Trois petits cochons apple paille ou feuille de brique.

Un spectacle intelligent et interactif

Les textes ne sont point lus, ils sont joués par les 3 comédiens qui s’adaptent au choix des spectateurs à une vitesse époustouflante, aussi bien dans leur tessiture que dans le décor à changer ou les costumes. C’est drôle, enlevé, très bien joué. Ils ont du plaisir à satisfaire notre dégustation de répliques célèbres — mais que diable allait il faire dans cette galère — accompagnées par la musique aux petits oignons de Raphaël Maillet.

Paradoxalement, on ne sort pas de là repu, on en aurait bien redemandé… mais nous ne sommes pas à la cantine ni dans un fast food !  Nous sommes dans le temple de la gastronomie littéraire !

Jusqu’au 26 juillet. Relâche 16 et 23 juillet. 20h50. 10 à 22€. Théâtre du Roi René. 4 bis rue Grivolas. Avignon. 04 13 68 06 59.


(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

La salle bleue du Théâtre des barriques –d’une jauge de 49 places- était pleine hier pour la pièce de théâtre ‘Le message’. Il faut dire que l’écriture d’Andrée Chedid est attendue. Mais comment la troupe –Fabrice Drouelle, compagnie boulevard des planches- l’aura-t-elle pensée et livrée ? Tout est là et le succès aussi.

L’histoire : Marie et Stéphane se connaissent depuis l’enfance. Devenus adultes, amoureux l’un de l’autre, lui archéologue, elle reporter de guerre, ne veulent rien lâcher de leur vie, ni briser leurs métiers passion sur les falaises du quotidien. Pourquoi l’un devrait-il faire plus de concession que l’autre ? Mais alors, comment s’aimer ?

Au-delà de la relation Homme-Femme
Au-delà de la relation homme-femme, de la place de chacun dans son couple et de son ambition à rester entier, en aimant l’autre, tous deux vivent dans un pays en guerre. Alors qu’ils se sont donné rendez-vous pour se dire si oui ou non ils désiraient vivre cet amour ensemble, Marie est frappée par un tir isolé. Elle ne pense qu’à une chose : faire parvenir un message à Steph pour lui dire qu’elle se rendait au rendez-vous et qu’elle l’aime.

Copyright Clara di Girolamo

L’écriture, la scénographie, les lumières, le jeu des acteurs
L’écriture, la scénographie, les lumières, le jeu des acteurs, la montée en puissance, le suspense jusqu’au dernier souffle de la pièce, tout nous cueille et, finalement, les larmes coulent sur nos joues. Chaque pièce réussie nous reconstruit. Ces créateurs d’émotions, aussi besogneux qu’humbles nous forgent l’âme et ça fait un bien fou. Fabrice Drouelle-La compagnie boulevard des planches-, l’adaptation de Réjane Kerdaffrec et de Brigitte Biasse et les comédiens présents nous ont livré un petit bijou, rendant hommage, par leurs talents conjugués, à la grande Andrée Chédid.

Au départ
‘Le message’ est, au départ, l’ouvrage écrit par Andrée Chedid, femme de lettres, auteure et poétesse Franco-Egypto-Libanaise. Andrée Chedid est –en autres- la mère de Louis Chedid et grand-mère de Mathieu Chedid. Son œuvre questionne la condition humaine et le rapport de l’homme au monde. Elle a beaucoup décrit la guerre du Liban.

Les infos pratiques
‘Le Message’. 11h45. Durée 1h. Théâtre des Barriques. Salle bleue. 8, rue Ledru Rollin à Avignon. 04 13 66 36 52. Relâche les 15 et 22 juillet. De 13 à 19€. A partir de 10 ans.

Copyright Clara di Girolamo

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Le mystère Ophélia’ ou la véritable histoire de Lizzie Siddal

Quand elle découvre le célèbre tableau de Millais ‘Ophélia’, Céline Devalan a le coup de foudre.  Elle se présente ainsi sur le plateau : « je vais vous raconter une histoire, l’histoire tragique et fascinante de la jeune modiste Lizzie Siddal qui servit de modèle au tableau. » Par le pouvoir des mots, en utilisant habilement la poésie, la peinture, la vidéo et les couleurs, elle nous projette dans l’univers d’un atelier d’artiste dans le Londres envoûtant du XIXe siècle.

Londres, 1850

Lizzie Siddal, muse d’un groupe d’artistes romantiques — les Préraphaélites — a une relation tumultueuse avec le peintre Dante Rossetti qui, obsédé par sa beauté, la représente éternellement en Béatrice, figure de l’Amour courtois. Elle rêve et accepte cependant — malgré l’opposition de Dante — d’être le modèle du peintre John Everett Millais pour son tableau ‘Ophélia’ représentant la mort d’Ophélie dans Hamlet de Shakespeare.

Bouleversante Céline Devalan, auteure, metteuse en scène et interprète

Mais aussi Béatrice, Lizzie, Ophélie… femmes évoquées et délicatement interprétées par Céline Devalan. Il y a un vertige à suivre la destinée de Lizzie qui rejoint la fin tragique d’Ophélia tout en vivant sa passion tumultueuse avec Dante. L’ambiguïté de ce destin est efficacement suggérée par des projections de tableaux, des extraits filmés d’Hamlet, des espaces scéniques traversés par un rideau de tulle. Dans la noirceur de ce  mystère, dans cette destinée lugubre jaillissent couleurs chatoyante et poésie, chevelure rousse flamboyante de Lizzie. Céline Devalan retranscrit le trouble qu’elle a eu face au tableau en une mise en scène sensible participant à une ambiguïté temporelle qui nous plonge entre rêve et réalité. 

Mystère et poésie

La pièce a le charme d’une tragédie historique tout en ayant la poésie du mystère. 

Tous les ingrédients sont là : coup de foudre, passion, orgueil, jalousie, costumes d’époque, mystère. Le duo que forment  Dante et Lizzie est magnifiquement interprété et crédible avec un Romain Arnaud-kneisky charmeur, boudeur et égoîste et Céline Devalan fragile et néanmoins obstinée, amoureuse patiente et passionnée. Céline Devalan nous a donné envie d’en savoir plus sur cette époque victorienne et sur le mystère de ce tableau qui n’est pas résolu car il hante toujours l’Art anglais. Elle réhabilite aussi le destin de ces femmes artistes au fil des siècles qui se sont effacées volontairement ou pas face à leurs amants ou maris.  Un beau moment de théâtre savant et sensible. 

Jusqu’au 26 juillet. Relâche les mardis. 10h05. 14 et 20€. Théâtre des Corps Saints. 76, Place des Corps Saints. Avignon. 04 84 51 25 75.


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Autour de Victor, une violence ordinaire

En quelques minutes le ton est donné, le thème est posé : celui d’un ado désespéré, incompris, qui se gratte de partout, prêt à tout sur les toits comme refuge. Prêt à tout ? Ces quelques minutes éclatent aussitôt dans un flash back qui va égrener la journée de Victor, puis la semaine.

Victor n’est pas seul : il y a ceux qui l’aiment comme sa sœur Lola, ses amis Lucky, Amina, et sa prof de français et les autres un père carré, une mère débordée, un prof de math aigri. Cependant sur scène ils ne sont que deux : l’auteure et comédienne Sabrina Chézeau — l’Audace du Papillon, Off 2024 — qui va endosser tous les rôles et Guilhem Verger inventif multi-instrumentiste.  

Une mise en scène nerveuse pour un sujet difficile

Sabrina Chézeau est étonnante : faculté de changer en quelques secondes de débit, de timbre, de posture, de mimique. Une simple table à roulette nous projette dans un autre espace, le temps d’une respiration musicale. Les mots, les sons et les récits se bousculent et nous happent. 

Histoire d’une solidarité

Ce n’est pas une nième histoire de harcèlement ou de mal être adolescent bien que le sujet soit remarquablement traité grâce au slam, au rap et d’une manière générale à l’univers sonore qui soutient et Victor, et la comédienne. 

L’originalité de ce texte écrit par Sabrina Chézeau (avec le regard extérieur de plusieurs adolescents avec qui elle a travaillé en ateliers) est l’issue proposée. Une issue qui est une étonnante solidarité avec Gäia , notre terre nourricière, avec la nature qui peut nous sauver, grâce à ses ressources dont il ne faut pas hésiter paradoxalement à puiser, des ancêtres et des malédictions qu’il ne faut pas hésiter à écarter. Le spectacle bascule alors dans un univers de conte onirique où tout est possible et où la victime devient héros jusqu’à la résilience.

Que faites vous de la beauté qui est en vous ?

Le leitmotiv qui revient : « Que faites vous de la beauté qui est en vous » est sans appel : tout individu a une chance, à saisir et à transformer quels que soient les drames personnels de l’enfance. 

Au détour d’une réplique on peut noter une réflexion sur  les tyrans : Hitler, Poutine ont eu une enfance violente. A méditer ? ‘Une peau plus loin’  n’est pas une peau que l’on abandonne ou que l’on renie. Même si ça s’apparente à une mue salvatrice, c’est une peau qui se transforme pour affronter ce monde impitoyable, qui se régénère en puisant dans les ressources  terrestres mais pas à n’importe quel prix, pas en se servant des armes humiliantes de l’adversaire.

Faire triompher le vivant

Un pur moment d’émotion à partager en famille à partir de 11 ans : rien n’est manichéen. On peut se reconnaître dans les pires attitudes, dans les mots qui tuent que l’on a peut-être prononcé en tant que parent, dans les attitudes dont on a eu honte en tant qu’enfant. Puisse ce spectacle entamer alors un dialogue salvateur pour faire triompher le vivant dans tous ses états !

Jusqu’au 26 juillet. Relâche les 6, 13, 20. 10h30. 10 à 21€. Artéphile. 7 rue Bourg Neuf.  Avignon. 04 32 70 14 02 / contact@artephile.fr


(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

C’est l’histoire d’un combat, d’une petite fille jolie et insouciante, qui aime beaucoup sa famille, son grand frère. C’est l’histoire d’une petite fille qu’on n’écoute pas, d’une jeune fille qu’on ne croit pas. C’est l’histoire de Nolwenn Le Doth qui choisit d’écrire et de monter sur scène  pour libérer sa parole et par là-même, celle de toutes les femmes. 

Généralement les petites filles rêvent d’être princesse mais Elle, veut être chevaleresse.

Ce n’est pas un rêve, c’est une nécessité, une urgence, une obligation pour survivre, surmonter le traumatisme de l’inceste. Pour ce combat de longue haleine, elle est accompagnée sur le plateau d’un choeur de femmes (huit du groupe Arteteca) , discret derrière un tulle noir mais toujours présent pour la soutenir,  la protéger, la nourrir d’ondes vibrantes. 

Briser les tabous

L’autofiction est un exercice difficile. Il faut tout dire, le dire autrement, dépasser son cas individuel, dénoncer, transcender et offrir tout de même aux spectateurs un objet artistique. 

Le spectacle de Nolwenn Le Doth est une réussite car elle réussit à nous embarquer dans une intimité insoutenable. Chaque évocation de l’enfance peut faire écho à notre propre vécu. C’est une époque datée avec les jeux télévisés de notre enfance, les rituels familiaux. On a des repères, on se sent en sécurité et tout bascule. Mais on continue malgré tout à la suivre car son combat est aussi le nôtre.

Que la force soit avec toi

Dans la nuit de l’inceste, dans l’obscurité du non-dit, elle allume au fil du spectacle des petites loupiotes où la sororité advient, où la légèreté de l’enfance résiste, où la justice pointe, où l’humour et même le rire éclatent, où son l’obstination force le respect. « Que la force soit avec toi » était une injonction qui devient au fil du spectacle, performative. 

Une sœur, une femme, une comédienne, une autrice

Plus que jamais, ‘Chevaleresses’ est un spectacle vivant : il remue les entrailles, étouffe un cri, présage d’ un devenir meilleur pour les milliers de victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est un spectacle vivant car la bête immonde sera terrassée à chaque représentation. On assiste visuellement à la renaissance d’une femme, d’une sœur, d’une comédienne qui est enfin prête à rejoindre la horde des vivants. 

Jusqu’au 26 juillet. Relâche les 8, 15, 22. 10 à 22€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47.


(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

Il y a 20 ans, Jean-Pierre Clavel, notaire à Orange et président de la Chambre des notaires de Vaucluse créait, avec Pierre Gautier, notaire à Sorgues et une journaliste, Les Scènes ouvertes de la Cour des notaires. Objectif ? Créer une bande-annonce des pièces jouées lors du Festival Off d’Avignon pour booster le bouche à oreille et remplir, plus vite, les salles de théâtre. Dans cette même veine auront lieu 7 soirées ouvertes à tous, gratuites pour les compagnies comme pour les spectateurs, les lundi 7, mercredi 9, jeudi 10, mardi 15, jeudi 17, lundi 21 et mardi 22 juillet à 19h30, pour une durée de deux heures, à la Cour des notaires, 23 bis rue Thiers à Avignon.

Copyright Chambre des notaires de Vaucluse

«Avignon est, en juillet, la capitale mondiale du théâtre avec ses deux festivals, le In et le Off, relate Jean-Baptiste Borel, notaire à Orange et Président de la chambre des notaires de Vaucluse. Lors du Off, cette année, plus de 1700 spectacles seront joués dans 130 lieux. Nous contribuons, ainsi, à son rayonnement grâce à un concept unique dont nous fêtons la vingtième édition des Extraits de spectacles de la Cour des notaires».

Sept soirées
Sept soirées lors desquelles la Chambre des notaires accueille, gratuitement, des compagnies du Festival Off d’Avignon, et aussi les spectateurs, dans sa cour végétalisée, afin de présenter un extrait de 10 minutes de leur spectacle, telle une bande annonce, pour promouvoir les spectacles et booster, au plus vite, la fréquentation des salles. Face à la scène, une centaine de spectateurs venus découvrir les compagnies et choisir les spectacles auxquels ils assisteront.

En 2024
En 2024, La cour des notaires avait accueilli 40 compagnies et plus de 500 spectateurs. L’idée de ce concept unique a été porté, en premier lieu, en 2005, par Jean-Pierre Clavel et Pierre Gautier, notaires férus de culture et artisans de l’ouverte de la Chambre des notaires aux troupes théâtrales et au public lors de soirées conviviales et gratuites.  

Copyright Chambre des notaires Vaucluse

En 20 ans
En 20 ans, les Eclats de scène de la Cour des notaires auront permis la présentation de plus de 800 extraits de spectacles, devant plus de 10 000 spectateurs. De grands noms sont passés sur les planches de la cour ombragée comme Eric Antoine, Sapho, Jenfi Janssens, Frédéric Fromet…

Une organisation bien rôdée
La Chambre des notaires de Vaucluse offre aux compagnies une régie, une scène de 6m x 3m, un parterre de chaises et une équipe technique. Chaque soirée, un programme différent est fourni aux spectateurs pour leur permettre de retrouver les lieux et heures de passage des comédiens ou musiciens dans le lieu où ils sont programmés.
«L’éclectisme, la diversité, la qualité des extraits, le respect des temps de passage, sont les ingrédients de ces soirées particulièrement intéressantes pour les comédiens, grâce au retour des spectateurs. Cela implique une sélection harmonieuse et une organisation minutieuse,» expliquent Marie Morier et Anne Marie Constantin organisatrices de la manifestation et de la programmation.

Parade du 4 07 25 Copyright MMH

Les infos pratiques
Les soirées auront lieu les lundi 7, mercredi 9, jeudi 10, mardi 15, jeudi 17, lundi 21 et mardi 22 juillet à 19h30, pour une durée de deux heures à la Cour des notaires, 23 bis rue Thiers à Avignon.

Pour se produire, les compagnies sont invitées à contacter : Marie Morier : mariemorier.mm@gmail.com 06 60 06 06 63 et Anne-Marie Constantin : am.constantin45@gmail.com 06 88 36 20 80. Côté public, les soirées sont ouvertes à tous, sur réservation (uniquement par email) la Cour ne pouvantaccueillir qu’un nombre limité d’invités à courdesnotaires84@gmail.com

La Chambre des notaires de Vaucluse
La Chambre des notaires de Vaucluse présente ‘Chiffres de l’immobilier’, participe au Téléthon, au Salon de l’Etudiant, travaille à la promotion de la profession auprès des collèges, lycées et universités, lors des rencontres notariales, intervient dans le Vaucluse en chiffre, lors de conférences, d’emissions radio… www.chambre-vaucluse.notaires.fr

Parade 07 2025 Copyright MMH

(Vidéo) ‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, un spectacle musical qui envoie du lourd

‘Elia, généalogie d’un faussaire’ est l’histoire extraordinaire d’un tout petit enfant de deux ans, trouvé seul, sur un trottoir de Paris, pendant la guerre de 1939-45. Recueilli par des religieuses, ce petit bout d’homme à la fois tendre et turbulent, dont personne ne sait rien, développera très vite un exceptionnel don pour la peinture.

Copyright Fabienne Rappeneau

Devenu faussaire et emprisonné pour avoir exécuté un faux Chagall, Alain Laumonier, comme l’a nommé l’Eglise, rédigera une lettre d’excuse à l’immense peintre, hélas disparu avant de lire sa missive. Cependant qu’une petite fille devenue grande, un jour, lui ouvrira les portes de son passé et éclairera à tout jamais, le reste de sa vie.

Une histoire vraie
Une magnifique pièce, une intrigue incroyable, des synchronicités qui ne se révèlent qu’à la lumière d’une pelote que la pièce déroule comme un polar. La petite histoire plus fabuleuse que la grande ? On en reste scotché !  Un travail documentaire extraordinaire, une écriture foisonnante et fine, celle de Jean-Loup Horwitz qui interprète avec grand talent le personnage principal. Et aussi de la respiration et de la fantaisie apportées par la savoureuse et primesautière Magali Bros pour ajouter de la gaieté et de la légèreté aux temps troublés. Enfin, une Gabrielle Lazure tout en délicatesse, en retenue face à cet homme-ouragan au destin hors norme, à qui la grande histoire aura tenté de dérober la vie. Pour moi ? Le spectacle du Off à ne pas manquer.

Les infos pratiques
‘Elia, généalogie d’un faussaire’. Du 5 au 26 juillet. Relâches les 8, 15 et 22 juillet. 15h35. Durée 1h20. Théâtre le Petit chien. 76, rue Guillaume Puy à Avignon. Réservation 04 84 51 07 48. De 16€ à 23€.

Copyright MMH

https://www.echodumardi.com/tag/festival-off/page/2/   1/1