17 juin 2025 |

Ecrit par le 17 juin 2025

Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Audrey Baldassare est l’étoile montante de la Télé en participant à la saison 1 de Comedy class sur Prime vidéo, également à l’émission 69 de Kyan Khojandi sur Canal +, dans Génération Paname à la Cigale sur France TV et dans Pride show sur Comédie +. Là ? Elle est à Avignon !

Avignon intramuros, sous un soleil de plomb, dehors. Dedans ? La pénombre règne dans la salle du Roi René. Audrey commence son show dans le noir parce qu’elle est timide… Ou pas. Ou si, juste au début.

Parce qu’elle a un fort caractère la demoiselle en salopette.
Normal, elle a gagné déjà de nombreux combats en affrontant le monde, ou, parfois, en le câlinant, c’est selon, avec courage et détermination. Elle possède aussi ce que peu d’entre nous ont : du courage en toutes circonstances et la résolution d’être juste, partout dans sa vie. Juste avec elle-même, avec son entourage, dans la cabine d’un camion de pompier avec des accidentés. Ben oui, elle a été pompier. Ou en plein bivouac de nuit à l’armée, Famas –fusil d’assaut- à la main, parce qu’elle a aussi goûté à l’uniforme. Elle est vraie en toute circonstance et cela lui a valu pas mal de savoureux passages, qu’elle nous livre parfaitement décrits ici.

Son secret ?
Une première vie passée dans un village de montagne où elle a beaucoup observé les êtres humains et les chamois, qui, en passant, sont complètement défoncés lorsqu’ils sautent comme des cabris au bord du précipice parce qu’ils ont brouté de la beuh, véridique et scientifiquement prouvé !

On salue la performance de l’écriture,
de la posture, sa façon inimitable de conter les aventures d’une vie si richement dévoilée, son courage d’être elle-même et aussi de dire l’indicible ce qui, l’air de rien, dédouanera à n’en pas douter filles et garçons. Dans la salle pleine à craquer, un fan club sans cesse renouvelé hurle, se lève et applaudit. Un vent de fraîcheur et de modernité souffle sur les tentures anciennes de cet ancien lieu sacré. Quel bonheur cette jeunesse !

Les infos pratiques
Théâtre du Roi René. Audrey Baldassare ‘Hors piste’. 13h35. Durée 1h. De 14,5 à 21€. A partir de 12 ans. Jusqu’au 21 juillet 2024. Relâche le 15. 4 bis, rue Grivolas, Avignon. 04 13 68 06 59. www.theatreduroirene.com


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

La compagnie Circus I love you vous attend sous son chapiteau pour un spectacle familial de qualité. Dès l’entrée nous sommes accueillis en fanfare et le swing en live ne nous quittera pas.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont  passionnés et élégants dans l’effort. Ils représentent et perpétuent les valeurs du cirque traditionnel tout en le renouvelant : solidarité, amour du groupe, de la famille, du partenaire, de la musique et du public. Ils ? Ce sont les artistes, musiciens, acrobates de la Compagnie suédoise Circus I love you et ça tombe bien car leur spectacle n’est qu’Amour.

Des duos sensibles et maîtrisés

Trapèze, jonglage, roue cyr, funambule, acrobaties, voltiges, cerceaux, les duos se succèdent et on comprend peu à peu que les accolades données en début ou en fin de prestations ne sont pas factices : c’est réellement sous les feux de l’amour  et de la confiance entre eux et avec le public que ces prouesses ont pu se réaliser. Ils se réconfortent, se félicitent et ces moments de tendresse nous permettent de reprendre notre souffle.

Ajoutons que la générosité qu’ils nous ont témoignée va au -delà du spectacle : ils ont distribué plus de 500 places à Culture du Cœur afin de rendre accessible à tous pendant la durée du festival, le cirque , art populaire par excellence. Il est prudent de réserver.

Jusqu’au 19 juillet. Relâche les 11 et 18. 21h. 10 à 15€. Kabarouf. Chemin des canotiers. Ile de la Barthelasse. Avignon. 06 31 38 39 56


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Il ne vous reste que les mardi 9 et mercredi 10 juillet pour découvrir cet ovni réjouissant de théâtre contemporain : un entrelacs de La Dispute et de L’Épreuve de Marivaux à la sauce Robin Ormond, metteur en scène dramaturge à l’académie de la Comédie Française.

De la Dispute, le metteur en scène a retenu l’expérience machiavélique du Prince : quatre enfants, deux garçons et deux filles, sont élevés loin de tout, étrangers les uns aux autres… Ici, les personnages vivent en colocation dans un immeuble parisien. De L’Épreuve, on garde le stratagème élaboré par Lucidor afin de connaître la valeur de l’amour que lui voue Angélique. Ensuite, le spectateur est libre de se perdre ou pas, de se raccrocher à ces deux histoires ou de se laisser porter par cette adaptation très libre de Marivaux, servie par de jeunes comédiens inspirés. 

Une histoire d’amour et de manipulation entre 2 temporalités et repères spatiaux

Création sonore venant des bas fonds, voile noir partageant la scène, costumes, débit rapide mais précis, tout concourt à entretenir un trouble et à nous placer, nous spectateurs, dans un entredeux pas forcément confortable, où on se perd un peu, mais n’est-ce pas voulu ? L’exercice est brillant, le montage original, les dialogues réjouissants (même si on en perd un peu tant le débit cher à Marivaux est rapide), un deux-en-un efficace malgré tout. 

Mardi 9 juillet. Mercredi 10 juillet. 13h40. 17 et 25€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Mais qui est Sam Karmann ?

Voici le récit passionnant d’une quête d’identité. Sam Karmann, on le (re)connaît de la série Navarro dans le rôle de l’inspecteur Barrada pour les plus âgés d’entre nous ou dans des rôles au cinéma plus récents : Les Couleurs de l’incendie (2022)  ou Heureux gagnants (2024). 

On sait moins qu’il s’est appelé tour à tour Samir, Dominique ou Sam. Il nous délivre ici le secret de famille qui l’a construit. « Et moi qui croyais que j’étais devenu comédien par hasard. »

Un « Monsieur tout le monde » qui cache bien son jeu

C’est une histoire qui va se construire sous nos yeux, patiemment, avec des rebondissements, des écarts temporels, des arbres généalogiques aux branches tortueuses, des déplacements d’Est en Ouest. Un thriller, une romance ? L’histoire de Sam Karmann, enfant de bourgeois égyptien ou fils de médecin juif ? Seule sa mère Colette lui dira. Ce spectacle lui rend aussi hommage avec pudeur. 

Un objet, un son et tout est évoqué

Le montage de ce spectacle (co-auteur Denis Lachaud) est ingénieux : il est simple et en même temps, il suit des circonvolutions uniquement évoquées par un bruitage, un objet ou un subtil déplacement. Sam Karmann cherche son identité et son métier. À travers le théâtre et sa puissance d’évocation, à travers le magnifique portrait de sa mère, forte femme de l’époque, à travers l’amour caché de son père biologique qu’il n’a pas eu le temps d’appeler papa, il dévoile un secret de famille peu commun. Porté par la musique de Pierre Adenot, dans les éclairages de Pierre Mille, au centre de l’univers sonore de Steven Ghouti en guise de décors, ce seul en scène foisonne de personnalités passionnantes. 

Jusqu’au 21 juillet. 12h25. 10 à 23 €. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Dans l’intimité de la chapelle du Théâtre des Halles, l’heure est aux confidences

Issam nous accueille avec un large sourire : nous sommes déjà chez nous, avec lui, avec sa mère Malika, fil rouge de son premier spectacle. Lui ? Il s’appelle Issam et il est né à Cognac, en Charente. « Oui, mais avant, tu es d’où ? », lui demande-t-on sans cesse. 

Issam Rachyq-Ahrad ne demande rien à la France

Il aime la France, le foot, il est comédien, il aime la langue de Molière assurément. Inutile de se poser des questions sur son identité ou son intégration même si on le lui rappelle souvent, on lui propose même de franciser son nom au moment de sa nationalisation.

Mais un événement national devient un violent déclencheur : le 11 octobre 2019, un élu du Rassemblement National prend violemment à partie une femme voilée — accompagnée de son fils de 10 ans — qui accompagne des élèves à une séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté justement pour les sensibiliser aux valeurs de la République.

Et là, tout remonte, telle une madeleine marocaine ! : les regards, humiliations, petites phrases et le silence de sa mère Malika, toujours digne, qu’il va tenter de briser. Ce spectacle lui donne la parole. 

Un spectacle salutaire à laisser infuser comme ce rafraîchissant thé à la menthe servi à la fin du spectacle et à diffuser sans modération

Issam nous fait fondre : son sourire, sa tendresse envers sa mère, sa naïveté, son incompréhension, sa résignation quelquefois qui est en fait de la sagesse devant la bêtise humaine. Il est Issam, il est Malika, il est tous ces immigrés qui ont besoin de se justifier sans cesse et de prouver plus que d’autres leur amour de la République. Sans haine ni diatribes, mais avec un humour ravageur, il dresse aussi un portrait glaçant d’un versant de notre République. 

Jusqu’au 21 juillet. 14h. 10 à 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51.


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Avant de se produire sur les planches du Festival d’Avignon, l’humoriste Hélène Sido (Hélène Pelletier à la ville) a connu un parcours atypique. Directrice générale des services à la mairie du Thor, elle a mis de côté sa carrière dans la fonction publique territoriale pour se consacrer à sa passion de la scène en se lançant dans le grand bain de l’humour. Un pari réussi puisqu’elle entame son premier Festival d’Avignon après avoir déjà joué son premier spectacle plus de 80 fois à travers toute la France depuis un an maintenant.

Avec l’humoriste Hélène Sido, le moins que l’on puisse dire, c’est que le contraste est plus que saisissant entre son parcours professionnelle et son activité artistique actuelle. Un grand écart qui débute avec des études de droit. Après, cette juriste de formation enchaîne en passant les concours de la fonction publique pour obtenir le grade d’attachée territoriale. Normande d’origine, la jeune femme de 37 ans (ce mois-ci) va ensuite passer une dizaine d’année dans la fonction publique, dont une partie en Haute-Savoie, avant de devenir DGS (Directrice générale des services) de la commune du Thor à partir de 2018. Elle y restera jusqu’en 2023.
Entretemps, elle alliera sa passion de la scène, d’abords en amatrice, avant de tout lâcher en juillet 2023 pour tenter la grande aventure du stand-up et de la comédie.

« La scène c’est un endroit où je me sentais très bien.»

Une passion pour le théâtre
« En fait, j’ai toujours aimé le théâtre », explique celle qui a définitivement abandonné les tailleurs de l’administration locale pour enfiler le costume d’humoriste. « Enfant, je faisais le clown comme tous les gamins. A l’école, en primaire, on avait le spectacle de fin d’année et j’adorais déjà beaucoup ça. La scène c’est un endroit où je me sentais très bien, où j’avais envie d’aller tout le temps. Mais pour moi, ce n’était pas un vrai métier car on rigolait trop. »
Même constat pour ses parents qui ne sont pas du tout issus d’un milieu artistique – sa mère est fonctionnaire et son père ouvrier avant de devenir cadre. « Humoriste ce n’est pas un vrai métier ! », s’amuse-t-elle.
« Donc, voilà il fallait faire des études. Ça rassure les parents qui sont tous les mêmes. C’est le profil classique », reconnaît Hélène qui prend alors une voie plus conventionnelle. Des études studieuses, avoir une bonne situation, une maison, une famille… Mais une fois stabilisé, au mitan de la trentaine « on commence peut-être à se reposer des questions afin de savoir ce que l’on a vraiment envie de faire. »

« Cela a commencé à prendre beaucoup de place dans ma vie. »

Un épanouissement avant d’en faire un métier
Un cheminement vers les lumières de la scène qui va reprendre vie il y a près de 8 ans maintenant : « Je me suis dits ‘tiens, je vais faire quelque chose qui me plaisait quand j’étais gamine’, juste histoire de gratter un peu plus loin. Alors j’ai commencé à refaire du théâtre. Pour le plaisir et pour mon épanouissement. »
D’abords du théâtre d’improvisation, de la comédie, puis après des cours de théâtre, des pièces sur scène, un peu de théâtre à texte…
« On fait des personnages. On raconte des histoires. Ça m’a plu et cela a commencé à prendre beaucoup de place dans ma vie. Et après, j’ai eu envie d’écrire. », conclut celle qui n’envisageait pas encore d’en faire son métier.
Pourtant, Hélène commence à se prendre au jeu en participant à des concours d’humour dans les festivals où elle multiplie les distinctions. En tout près d’une quinzaine de prix*. « Cela a commencé à bien marcher alors pourquoi ne pas essayer d’aller plus loin en combinant sa passion avec sa vie professionnelle ? »

« La semaine, j’étais au travail, et le week-end, c’était festival. »

« La semaine, j’étais au travail, et le week-end, c’était festival. Et qui dit festival, veut dire bouger un peu quand même. Tout ça avec une vie de famille à gérer. » Hélène essaye de mener les deux de front mais avec une petite fille en garde alternée, il est inenvisageable pour elle d’arrêter son travail. Surtout avec un emploi dans la fonction publique territoriale qui est aux antipodes de celui d’artiste. « C’est cadré, reconnaît Hélène. Vous avez des horaires, vous avez un salaire fixe. Vous savez où est-ce que vous allez. » Avant de faire le grand saut, il faut donc que les conditions soient réunies. Une nouvelle rencontre personnelle, une petite fille qui a grandi et voilà qu’après une longue réflexion la fenêtre de tir se présente.
« J’ai rencontré quelqu’un qui m’a poussé à réaliser mon rêve car je pense que tout seul, on ne se lance pas aussi facilement. Il faut derrière des gens, la famille, les amis, les proches qui disent ‘mais si, c’est bon, tu peux’. »

Le maire du Thor comprend sa décision
Un changement de vie qu’il a fallu aussi annoncer à son ‘patron’ Yves Bayon de Noyer, maire du Thor depuis 2014.
« Au départ, il s’est inquiété pour moi en se disant ‘mais qu’est-ce qu’elle en train de faire ?’. Il faut dire qu’il ne m’imaginait pas du tout là-dedans car je suis plutôt quelqu’un de très réservé qui peut paraître très sérieuse. Mais c’est aussi quelqu’un de très humain et de très droit. C’est aussi un ancien entrepreneur qui sait ce que c’est d’avoir envie de monter son truc à soi. Au final, il a trouvé ça courageux. De mon côté, j’avais pris du temps pour mûrir ma décision et il n’y a donc pas eu de rupture. J’ai laissé du temps pour qu’on puisse trouver ma remplaçante. »
Ses anciens collègues sont aussi venus la voir, ainsi que sa remplaçante : « Ils étaient contents pour moi. »

« Il n’y a pas de diplôme d’humoriste. Vous n’êtes pas catégorie B d’humour ou C ou A. »

Un saut dans l’inconnu mais pas à l’aveugle
En se jetant complètement dans le grand bain du stand-up Hélène Sido sait quand même un peu où elle met les pieds. En gagnant plusieurs concours d’humour elle a ainsi déjà été repérée par de nombreux théâtres mais aussi par le public.
« Il n’y a pas de diplôme d’humoriste pour se rassurer sur ses compétences dans ce domaine, s’amuse-t-elle. Vous n’êtes pas catégorie B d’humour ou C ou A. Alors oui, j’avais besoin d’un peu de légitimité que j’ai trouvé auprès des spectateurs dans les festivals. »
Les rencontres avec les professionnels se multiplient aussi, les passages dans les ‘comedy clubs’ également. « Ce n’est pas l’exercice le plus facile car on n’a que 5 ou 10 minutes. On ne fait que des extraits. C’est donc difficile de présenter un personnage surtout si vous proposez un univers qui est un peu cohérent. » Des petits passages où elle y rode ses sketchs en y touchant un public plus jeune. « Du coup, les gens m’identifient », constate-t-elle.
Les réseaux sociaux, Instagram et Tik Tok principalement, participent également à cette notoriété naissante, même si elle ne veut pas en être ‘l’esclave’. « Je me refuse d’être la salarié d’Instagram. »

Solilesse’ : entre le stand-up et le sketch
Celle qui n’a pas forcément de modèles mais avoue qu’elle aime notamment Haroun, Yacine Belhousse, Julien Santini, Alexandre Kominek ou bien encore Blanche Gardin a construit peu à peu son spectacle dans une sorte d’entre-deux. « C’est entre le stand-up et le sketch avec un personnage qui parle pendant une heure. Je m’adresse au public, mais je suis beaucoup dans ma tête, en fait. Derrière, il y a un fil conducteur, il y a une histoire. »
Elle s’y inspire subtilement du quotidien : « C’est surtout sur la communication entre les hommes et les femmes. Tous ces diktats, ‘il faut aller bien’, ‘il faut être heureux’, la bien-pensance, la bienveillance systématique… Je dis ce que je vois et comment je le vois. Mais sans dire ‘regardez comme moi’. »
Un premier spectacle nommé Solilesse, qu’elle a joué plus de 80 fois depuis un an, lui permet maintenant de monter sur les planches de la scène du théâtre de la Tache d’encre pour son premier festival d’Avignon (voir infos pratiques en fin d’article).

Solilesse, le premier spectacle d’Hélène Sido au théâtre de la Tache d’Encre à Avignon durant le Festival.

Docteur Pelletier ou misses Sido ?
« C’est vraiment le bon moment. L’année dernière, c’était impensable de faire le festival avec un spectacle qui avait été joué deux fois. Depuis, j’ai passé ma vie avec la SNCF », s’esclaffe celle qui était encore DGS du Thor l’été dernier et qui a fait de la scène son nouveau métier.
Une ‘pro’ qui travaille désormais avec Fabien Ramade productions, société basée à Beaumes-de-Venise qui produit de très nombreux artistes et spectacles, ainsi qu’Anaïs Gardenato, sa directrice de production également fondatrice du théâtre des Brunes à Avignon.
Et quand à savoir si Solilesse est tous publics ‘docteur Pelletier ou misses Sido’ lance : « ma fille regarde le spectacle et elle ne fait pas de psychanalyse. »

Le futur dure 3 ans
La jeune humoriste entame donc son premier marathon avignonnais (14 représentations en près de 2 semaines) avec la volonté de vivre intensément sa passion pendant tous le mois de juillet. Pour cela, elle assume les concessions matérielles qu’elle a du concéder par rapport à sa vie d’avant. « Je suis moins bien payé qu’avant mais j’ai suffisamment pour m’occuper correctement de ma fille. Certes, mon niveau de vie a diminué mais pourtant je vis mieux maintenant. »
Histoire de ne pas injurier l’avenir, Hélène c’est toutefois mise en disponibilité : « J’ai mon petit côté sécurité quand même. Humoriste, mais pas stupide non plus » dit-elle dans un clin d’oeil. Avec cette disponibilité, elle a donc 3 trois pour faire son trou et c’est plutôt bien parti avec plusieurs dates déjà programmée cette année ainsi qu’en 2025,

« Mon Dieu… Si je deviens une fonctionnaire de la vanne. J’arrête ! « 

La suite ? Hélène Sido souhaiterait enchaîner dans des salles plus grandes. « J’aimerais aussi faire un peu de radio. Cela me plairait beaucoup de développer d’autres choses dans des médias de parole. »
Sa crainte ? Retomber dans une certaine routine en devenant un stakhanoviste du rire, une forçat du stand-up et faire de l’humour comme on enchaîne les trois-huit. « Mon Dieu… Si je deviens une fonctionnaire de la vanne. J’arrête ! »
En attendant, Hélène veut profiter pleinement de cette nouvelle carrière qui s’offre à elle. En se rappelant les deux premières représentations de son premiers spectacle, il y a près d’un an. Une première scène en Normandie devant beaucoup de gens de sa famille et la suivante, à Marseille, dans une salle comble remplie d’inconnus. Déjà le grand écart.

Solilesse’ d’Hélène Sido au Festival d’Avignon. Du samedi 6 juillet au dimanche 21 juillet (relâche les mardis). 13h (durée : 1h). A partir de 11 ans. Théâtre de La Tache d’encre. Rue Tarasque. Avignon. Réservation en ligne.

*Prix du public et prix du jury Festival de Saint Raphaël, Prix du jury cave de Lugny Festival des vendanges de l’humour à Macon. Prix du public au Pacbo d’Orchies. Prix du Jury aux Marées d’humour de Crotoy. Prix du Gala du Printemps du Rire de Toulouse. Prix du Public et du Jury aux Sommets du Rire à Arêches Beaufort. Prix du Public et Prix Jeunesse du Mondeville sur Rire. Prix du Jury à Vervins. Prix du Jury au Cartel de l’humour à Genève. Prix du Jury aux Lions du Rire à Lyon.


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Dans le cadre du Festival Interférence de la Fevis (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés) au Off d’Avignon, l’Ensemble La Française sera en concert les 10, 11, 12, 14, 15 et 16 juillet. Ce concert aura lieu à la collection Lambert. La Française présentera un programme intitulé “Dialogue” questionnant nos idées sur l’époque baroque tout en invitant à une réflexion sensible autour de dialogues musicaux et littéraires.

En parallèle, l’ensemble vient de sortir un disque autour du musicien et compositeur avignonnais de la période baroque : Jean Joseph Mouret. Depuis 2013, La Française explore l’art rocaille et sa période proposant des programmes musicaux centrés sur des œuvres ou des compositeurs oubliés.

Pour accéder à la billetterie, cliquez ici.

Sarah Ripert


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

Un décor à faire frémir

Imaginez : vous entrez dans la salle et vous êtes en réalité à plus de 300 mètres de profondeur. Dans le noir, des bruits, et une voix off qui nous rappelle en quelques minutes l’histoire des corons, des houillères. La reconstitution de la mine est hallucinante et angoissante. Bennes, rails, soutènements, charbon…..soudain, un bruit, la lampe vacille, un survivant apparaît. Nous venons de vivre le drame en direct et pénétrons pendant une heure dans un huis clos dont nous ne sortirons pas indemnes.

Un hommage à ces travailleurs de l’ombre

Parler de la mine, des conditions ouvrières de cette époque, c’est parler aussi d’une région, le Nord-Pas-de-Calais, bassin minier par excellence. Une région qui a accueilli des ouvriers de pays et de religions divers. : près de 29 nationalités. Les deux auteurs de la pièce Kader Nemer – qui joue aussi le rôle d’Ahmed – et Hugues Duquesne ont souhaité rendre hommage à leurs aïeux, respectivement algérien et polonais.

Une leçon de vie

Nous les retrouvons sur le plateau, bloqué dans une poche d’air. Les frontières s’estompent, la hiérarchie aussi. Il ne reste que deux hommes, un algérien et un polonais, qui vont s’épauler afin de ne pas sombrer. Les souvenirs remontent, les regrets aussi. L’espoir renaît quelquefois – on entend des souris, donc il y a de l’oxygène – et si on n’entend pas de canaris, qu’importe, il suffit d’avoir de l’imagination ! On fait des promesses de se revoir au pays, on invente un banquet polonais ou des plats arabes, on s’apprend mutuellement quelques mots de son pays. 

De cet espace angoissant et oh combien claustrophobe va surgir des étincelles de vie et de fraternité. 

Jusqu’au 21 juillet (relâche les lundis). 19h25. 16 à 22,50€. Théâtre du Roi René. 4 bis, rue Grivolas. Avignon. 04 13 68 06 59.


Théâtre du Roi René, on a fait du ‘Hors piste’ avec Audrey Baldassare

On a l’habitude de courir voir Hector Obalk. Pourquoi ? Parce qu’il s’ingénie à nous faire découvrir ‘avec passion et jouissance’ l’histoire de l’art. Chercheur volubile et malicieux, il décrypte avec gourmandise les tableaux emportant notre regard de l’ensemble de l’œuvre aux détails les plus dissimulés. Ce grand amoureux de l’art et particulièrement de la peinture mêle ingénuité, érudition et indiscrétions de l’histoire de l’art pour notre plus grand bonheur.

«Plus d’un tiers des tableaux concerne les sujets chrétiens», relate Hector Obalk au commencement de ‘Toute l’histoire de Jésus à travers la peinture’, d’où cette interprétation de la vie de Jésus à partir des 5 siècles et 44 tableaux rondement expliqués et sur fond de projections murales et de piano.

L’homme n’en n’est pas à son coup d’essai
car son talent de pédagogue a déjà alimenté le parcours classique avec, en autres, Léonard de Vinci, Chardin, Cézanne et le Caravage ; fantaisiste avec Van Eyck, Pontormo, Gossaert, Velasquez et Ingres ; l’Art moderne avec Monet, Picasso et Mondrian ; le parcours Bosch etc… également avec Grünewald, Manet, Aillaud, Boisrond… avant de se pencher, désormais, sur la vie de Jésus, et particulièrement son enfance.

Hector Obalk partage, via ces 5 truculents Opus,
un travail de recherche colossal, empli d’informations précieuses maillées d’un humour le plus souvent bienveillant. Enfant terrible HPI (Haut potentiel intellectuel) anticonformiste, érudit et agitateur d’idées, il nous ouvre à la beauté de l’art, de la peinture et de l’histoire sans que l’on voie le temps filer. Ce prof-conférencier, que nous aurions aimé rencontrer dans notre jeunesse, prodigue avec bonheur ses cours au Rouge Gorge sur ‘Toute l’histoire de Jésus’. Cours de rattrapage qui ont, d’ailleurs, déjà séduit 150 000 spectateurs. Une bibliothèque savante que l’on peut également se procurer via sa boutique en ligne grand-art.online. Vidéo d’une partie du spectacle ici.

On a aimé
Le rythme joyeux et drôle de cette conférence spectacle enrichissante et étonnante, qui nous fait toucher du bout des yeux, le génie humain, l’envie et le besoin d’élévation, des siècles d’imprégnation et de recherches sur le symbolisme, la composition, la couleur, les racines de l’humanité, le tout conté avec intelligence et malice par un Hector Obalk habité et mû par un vrai désir de transmission des savoirs.

En savoir plus
Hector Obalk est critique et historien de l’art français, auteur d’ouvrages et BD, commissaire d’exposition, documentariste, comédien et acteur. Il a réalisé des émissions télé pour Arte avec notamment Grand’Art, France 2, Canal +, France 3, M6 et collaboré avec de nombreux magazines et journaux.

Les infos pratiques
‘Toute l’histoire de Jésus à travers la peinture’ en moins de deux heures. A partir de 9 ans. Jusqu’au 21 juillet 2024. Relâche les 9 et 16 juillet. De 13h à 15h. Plein tarif 34€. Carte Off 23,50€. Moins de 15 ans 15€. Le Rouge Gorge. Place de l’Amirande à Avignon. Réservation ici.

Hector Obalk Copyright Grand-Art.online

https://www.echodumardi.com/tag/festival-off/page/3/   1/1