15 septembre 2025 |

Ecrit par le 15 septembre 2025

Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Nous avons été surpris par ‘Y’a d’la joie, cabaret déjanté’, cette envolée joyeuse de comédiens, chanteurs, danseurs costumés de plumes et de paillettes, habités par leurs rôles. Ce cabaret déjanté avec sa pianiste et ses 5 comédiens, ont emporté la salle en moins d’une minute par un florilège de mélodies et de chansons de cabaret des années 1930 à 1970.

Avec le recul, on se dit même que ces airs, des reprises de Francis Blanche, Charles Trenet, Mistinguett ou de Nino Ferrer, dont on se rappelle bien quelques phrases, seraient impossibles à passer aujourd’hui sur les ondes…

Quant au public ? Les rires et les applaudissements fusent à l’issue de chaque morceau, la preuve d’un jeu à la fois travaillé, millimétré et ultra créatif pour relater les désirs, les déconvenues, les amours, les destins de l’humanité, façon Titi parisien, même si l’on cite Montélimar.

Mon tout offre à découvrir un spectacle de cabaret audacieux, au rythme endiablé, emporté par l’énergie communicative de la pianiste Charlotte Gauthier, des comédiens –Sandrine Montcoudiol, Anne Barbier, Eric Vignau, Eric Perez et Jean-Pierre Descheix et d’un metteur en scène –Olivier Desbordes- obnubilé par le rythme et la réussite du spectacle qu’il a conçu. Il a raison, la qualité de ce spectacle insolent, extravaguant et drôle est bien au rendez-vous.

Les infos pratiques
Y’a d’la joie, cabaret déjanté’. Du samedi 5 au samedi 26 juillet à 16h15 tous les jours. Relâche le mardi. Durée 1h15. A partir de 8 ans. Théâtre de l’Etincelle. Place des Etudes à Avignon. Réservation : 04 90 85 43 91. De 13€ à 20€.


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

« Du théâtre, pas un récit de plus ! » C’est la réflexion immédiate que se fait l’auteur et metteur en scène Stephane Titeca après avoir entendu le récit de Régis Romelle. Ces deux-là s’étaient promis de « faire » quelque chose ensemble lors de leur débuts aux cours Laurent Cochet, ils se retrouvent quelques années plus tard par hasard. Régis Romelle lui raconte l’histoire hallucinante de sa lente et miraculeuse reconstruction après un accident de la circulation. Il est temps de faire ce « quelque chose » ensemble qu’ils s’étaient promis : Stéphane écrit et met en scène l’histoire de Régis et celui-ci interprète son propre rôle ! On l’aura compris, ce spectacle est bien plus qu’une promesse : c’est aussi l’histoire d’une amitié qui se poursuit même sur le plateau puisque Stéphane Titeca endosse le rôle du petit frère… manière pour lui de prendre soin jusqu’au bout e Régis, de fictionner le réel, de faire du théâtre, pas un récit de plus !

Mille cent jours c’est le temps passé à l’hôpital pour Alexandre suite à un accident de la circulation

Nous sommes dans une salle de réanimation mais par la magie du théâtre, le néon agressif de la réa devient lumineux, le drame devient drôle, le réel frôle l’onirique ( grâce à la morphine évidemment ) et les personnages qui entourent Alexandre (Régis Romelle) de la fidèle Sophie à l’inquiétant chirurgien Arbakian en passant par l’infirmière débordée et le petit frère un peu perdu sont des concentrés d’humanité. Et puis il y a Batavia, une salade qui se décline en mille objets usuels, du portable au stéthoscope, une idée étonnante pour éviter le pathos. 

Une belle leçon de persévérance, un grand moment d’humanité

Aucun pathos mais rien ne lui (nous) sera épargné : la douleur, l’espoir, la rééducation difficile, les visites fébriles des proches, le rythme effréné de l’hôpital, le chirurgien inquiétant… Alors on rit — parfois plus que nécessaire, l’auteur voulant alléger le propos — au détriment quelquefois de l’émotion qui nous gagne. Dommage mais c’est un choix de mise en scène, si on y adhère, qui permet de casser les codes : tout devient permis entre rêve comateux et réalité. La mise en scène alerte permet de déplacer la simple narration d’un cas personnel.

Dans la tête d’un comédien, l’expérience unique d’une mise en abyme

Le récit se fait dans la tête du narrateur : il est dans le coma, inconscient sous morphine et décide de se battre mais surtout à travers son combat de réinventer sa vie. Sa présence sur scène atteste de sa réussite mais ce n’est pas qu’une leçon de vie qu’il veut nous donner (même si on peut la recevoir ainsi) C’est aussi une leçon sur le théâtre qui  transcende le réel. La bonhomie spontanée de Régis Gromelle, cette force tranquille qui ne doute de rien nous accroche littéralement et nous embarque au fil de son récit.

Avant ou après tout ?

‘Mille cent jours’ c’est finalement le choix de vivre après toutes ces épreuves, c’est d’une renaissance dont on nous parle avec un authentique  message d’espoir.

Du 5 au 26 juillet. Tous les jours. Relâche le mercredi. 13h15. 16 à 25€. Théâtre des Gémeaux. 10 rue du vieux Sextier. Avignon. 04 88 60 72 20.


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

10 ans ça se fête encore en famille, et la famille des fidèles spectateurs avignonnais était présente pour les quatorze avant-premières  proposées depuis le 28 mai pour fêter les 10 ans du théâtre Artéphile.

La plaquette du Festival incite à l’amour, avec son cœur rose bonbon prêt à devenir une bouche rieuse et son chaton craquant (à moins que ce soit un chiot?). Le titre en anglais ne nous laisse pas indifférent : All we need, tout ce dont nous avons besoin. Et la réponse est évidente pour la directrice Anne Carbaye, nous avons besoin d’amour : d’amour filial, amical, amoureux et aussi de l’amour de l’autre et de soi-même.

Tout vivre, pourvu qu’un jour, de détresses en caresses, on se love

Belle formule d’Anne Carbaye qui a été une évidence au fur et à mesure de la construction de la programmation. Dans cette « bulle de création contemporaines », le texte est roi, les mots s’imposent et à la lecture des textes reçus, des auteurs suivis, l’amour a pris sa place dans chaque création dont les avant premières étaient pour certaines réellement une première. 

L’amour en fil rouge

Sur les quatorze spectacles proposés, dix sont des créations. On parlera du couple et de la famille avec ‘Malaga’, du désir dans le couple ‘Avec plaisirs’, de la sexualité des personnes en situation de handicap ‘Toutes les autres’, des aidants familiaux avec ‘Le voyage d’hiver’ de la difficile adolescence ‘Une peau plus loin’ ou ‘Au nom du père, du fils et de Jackie Chan’ succès du Off 2024,  des réseaux sociaux et de l’invisibilité des femmes à un certain âge  ‘Celle que vous croyez’, de l’amour filial avec ‘Mon père cet arabe’, ‘Léviathan’ un spectacle dansé sur les violences sexuelles.On fera une incursion historique avec ‘Avant l’orage’ ou dans une très libre adaptation d’Ivan Illich de Tolstoï avec ‘Rip’, dans l’Art avec ‘Le Plancher’ On retrouve aussi un succès du Off 224, ‘Le choeur des femmes’ , au cœur d’un service gynécologique. Le Jeune Public n’est pas oublié avec un tendre spectacle de marionnettes ‘Jeu’. 

La journée OFFicieuse, solaire et joyeuse du 13 juillet

Des OFFicieuses plutôt officielles puisque trois spectacles sont programmées en cette journée en lieu et place de lectures et présentations de projets comme les années passées. Choisis pour des raisons artistiques et humaines, Layla Darwiche et Fouad Darwich conteront de belles histoires initiatiques et solaires accompagnées de musique live, puis place en soirée au groupe NIHN de Minouche Briot pour un concert électro pop onirique.

Du 5 au 26 juillet. Relâche les dimanches 6, 13 et 20. 10 à 21€. Artéphile. 5bis – 7 rue Bourg Neuf. 04 90 03 01 90. 


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Le lancement du 59e Festival Off d’Avignon, qui se tiendra du samedi 5 au samedi 26 juillet, se fera en réalité la veille, le vendredi 4 juillet, avec la traditionnelle Parade du Off.

Comme chaque année, le lancement du Festival Off est annoncé par la grande parade la veille, coordonnée par Avignon Festival & Compagnies. Cette année, elle aura lieu ce vendredi 4 juillet dès 17h30 dans les rues du centre-ville d’Avignon.

Les membres des différents compagnies participantes à cette édition déambuleront en costume au cœur de la Cité des papes. Le départ se fera sur la Place Pie, et les festivaliers, qui viennent chaque année en grand nombre, pourront eux aussi, déambuler jusqu’au village du Off situé au 6 Rue Pourquery de Boisserin.

Vendredi 4 juillet. À partir de 17h30. Place Pie. Avignon.

©Johanna Baschke – Festival Off

Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Marie Hurault et Louis Caratini, membres de la CGT spectacle ont dénoncé les conditions de vie des compagnies et leur manque de moyens,pour présenter leur création. Avec le désengagement de l’Etat pour la culture, demandant, notamment, aux municipalités, Départements et Régions de réduire de 2,5 milliards leur budget, la culture est bien en passe d’être sacrifiée. Marie Hurault et Louis Carratini en ont fait la démonstration lors de la présentation du festival off. Voici ce qu’ils ont dit.

Copyright Festival off communciation

«La majorité des compagnies sont de petites tailles de formes associatives, ainsi, nous représentons tous ceux qui font vivre la culture : artistes, techniciens, chargés de diffusion, de presse, de diffusion et administratifs. Notre mission ? Défendre leurs droits, leur dignité et rappeler que non, la création artistique n’est pas un passe-temps du week-end mais un métier devenu, chaque jour, plus précaire.»

Austérité budgétaire
«Les chiffres du ministère de la Culture ? Les collectivités territoriales sont invitées à faire 2,5 milliards d’euros d’économie. Résultat ? Municipalités, Départements et Régions se désengagent alors qu’ils sont les principaux financeurs de la culture en France, brisant ainsi la vie des petites structures, des lieux indépendants, des festivals et des artistes. C’est un plan de licenciement massif qui ne dit pas son nom.»

Le Off, caisse de résonnance nationale de la précarité artistique
«Le Off est aussi une caisse de résonnance nationale de la précarité artistique. Chaque année, des centaines de compagnies s’endettent pour venir jouer, pourtant c’est un passage obligé pour présenter son travail de création et aussi un passage de plus en plus périlleux. Les loyers, en juillet, sont hors de prix, supérieurs à ceux de la capitale et atteignent une hausse des loyers de +400 à 600%. Le tarif de location dans les théâtres est toujours cher et croissant. En cause ? L’inflation, le remboursement rapide d’importants emprunts. Cependant la plus importante raison reste que la plupart des enseignes peuvent se permettre ces tarifs au regard de la forte demande des compagnies de participer au off.»

Quelles perspectives de diffusion ?
«Pourtant les perspectives de diffusion s’effondrent, car les programmateurs viennent moins longtemps et avec moins de moyens. Les spectacles s’y jouent plus pour exister que pour réellement partir en tournées.»

L’ouverture à l’international peut-elle changer cette donne ?
«Nous nous questionnons à ce sujet, car peu de spectacles sont exportables, parce que souvent francophones. En revanche, toutes les compagnies sont soumises à la pression concurrentielle de la présence croissante des délégations étrangères. Elles ne prennent pas les mêmes risques et toutes ne jouent pas à armes égales.»

Nous tirons la sonnette d’alarme
«Nous tirons la sonnette d’alarme parce qu’à force de faire reposer tout le modèle du spectacle vivant sur la passion et le sacrifice individuel, on oublie que la culture n’est pas un luxe, mais un droit. L’Etat, les collectivités, les festivals n’ont qu’une responsabilité : garantir un accès juste, équitable et soutenable à la création. La CGT spectacle refuse que la précarité soit le prix à payer pour faire de l’art.»

De quel risque financier parle-t-on ?
«Quel est le risque financier pris par une compagnie lambda lors du festival off, à partir de statistiques médianes fournies par AF&C ? Avec, en moyenne, 2 artistes en plateau, un régisseur, un attaché de production, le tout dans une salle de 90 places pour un spectacle joué 20 fois ?»

Voici les chiffres médians
«Compter 4 000€ pour loger tout le monde ; 14 000€ de masse salariale pour respecter la législation du travail ; 10 000€ TTC pour financer le créneau ; 2 000€ pour imprimer affiches et tracts ; puis le voyage ; puis les frais de nourriture… La compagnie lambda devra trouver 30 000€ pour être à l’équilibre. Au chapitre de la billetterie, pour un remplissage moyen de 50% et une place à 14€, nous évaluons la recette à environ 12 000€. Même avec 3 000€ de dette Fonpeps, -Dispositif de soutien à l’emploi du plateau artistique de spectacles vivants diffusés dans les salles de petites jauges- la compagnie devra trouver la moitié de son budget de production, c’est-à-dire de 15 000€, dans ses fonds propres.»

Ces chiffres
«Ces chiffres démontrent que, face à ces difficultés, on comprend que les compagnies ne soient pas toutes en mesure de respecter la législation, en déclarant artistes et techniciens, car la masse salariale de juillet devient, souvent, la variable d’ajustement des compagnies du off. Didier Super, lorsqu’il jouait, disait en préambule à ses spectacles ‘Bienvenue dans le seul festival au monde qui parvient à couler la moitié des compagnies qui y jouent’. Comme le dit l’adage : Parfois, réussir son off c’est ne pas le faire.»

La chaîne alimentaire de cet écosystème
«Au bout de la chaîne alimentaire de cet écosystème, les compagnies subissent doublement les coupes budgétaires : la baisse des aides à la création d’un côté, et la baisse des moyens des programmateurs de l’autre. Avec une marge de vente de 1 000€ par spectacle, la compagnie Lambda devra vendre son spectacle 15 fois, suite au festival, pour rentrer dans ses frais. Objectif réaliste il y a 15 ans mais extrêmement difficile à réaliser en 2025.»  

L’augmentation du nombre de spectacles
«L’augmentation du nombre de spectacles, chaque année, ne représente pas tant un immense engouement pour le festival off, mais la volonté des compagnies de partager les créneaux, pour mutualiser les risques qu’elles prennent, lors du festival. Les conditions de vie des compagnies lors du festival sont un excellent indicateur du spectacle vivant en France. Il y a donc lieu de s’inquiéter.»   

Les revendications
«Nous revendiquons la préservation du fonds national pour l’emploi dans le spectacle : le fonpeps ; Le refinancement immédiat du service public pour l’art et la culture ; L’entrée des artistes et auteurs dans la caisse commune de l’assurance chômage et l’extension de leur protection sociale ; L’abandon de la réforme de l’audiovisuel public ; Le dégel et la protection de la part collective du Pass culture. Luttons pour que la culture ne devienne pas un privilège mais un droit pour tous.» La CGT Spectacles a alerté sur la situation précaire des artistes lors de la cérémonie de remise des Molière, des Etats-Généraux de la culture à Avignon et lors de la présentation du festival d’Avignon et du festival off.

Frédéric Tort et Stéphane Pellet Crédit Photo Jérôme Rey

Une importante initiative
Et parce ce que le festival Off d’Avignon donne des sueurs froides aux compagnies des initiatives ont nées ici et là pour aider les compagnies à faire connaître leurs œuvres différemment c’est le cas d’Avignon-If créé en 2014 par Frédéric Tort et Stéphane Pellet.

Pour un autre modèle économique
Dans la grande tradition d’accueil des artistes dans la Cité des Papes, les soirées du ‘IF, les avignonnais font leur festival’, permettent une nouvelle forme de partage et de rencontre. Depuis maintenant 12 ans, des hôtes avignonnais accueillent gracieusement des artistes dans des lieux privés. Les artistes disposent d’un support technique, photo et vidéo et peuvent présenter leur travail devant un public de professionnels invité. Une rencontre décontractée entre artistes et invités suit la représentation. Ensemble, hôtes et artistes offrent ainsi ce temps suspendu dans des conditions idéales pour la révélation de talents pendant le Festival d’Avignon, principale manifestation de spectacle vivant au monde.

Une initiative mise en place depuis 2014
«Comme chaque année, le monde du théâtre s’emballe, observe Simon Salomon : la quête de logements à un prix raisonnable, le lancement de cagnottes en ligne pour financer la location des salles, le recrutement de régisseurs, l’impression des affiches et tracts et la communication tous azimuts et, toujours la même question : «Comment se démarquer parmi les plus de 1 700 spectacles ? Et Où trouver les 30 000€ nécessaires pour passer un mois à Avignon ?» Et comment rémunérer les artistes lorsque les ressources d’une compagnie sont littéralement absorbées par le coût de l’aventure avignonnaise ?»

Depuis 2012
«Depuis 12 ans, un autre modèle a émergé. Grâce au travail d’une équipe de bénévoles qui fédère autour d’elle des citoyens mécènes qui ouvrent gracieusement la porte de leur maison et de leur jardin, des entreprises partenaires et le soutien de la Région Sud, IF- Les Avignonnais font leur festival permet, chaque année depuis 2014, à des artistes de présenter leur création devant des professionnels du spectacle vivant et de la presse. Et ce sans qu’il ne leur soit demandé aucune contrepartie financière. Nous croyons profondément en la possibilité de freiner la bulle spéculative qu’est devenu Avignon en juillet et de permettre aux artistes de travailler sereinement, sans s’endetter.»


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Alors que le Festival d’Avignon a vu le jour en 1947, il n’y a jamais eu d’exposition conséquente à son sujet. Etonnant non ? 

Le 5 juillet 2025, non seulement le Festival d’Avignon aura une exposition permanente mais celle-ci se situera au premier étage de la maison de son fondateur, la Maison Jean Vilar, active toute l’année à Avignon. Il a fallu toute la pugnacité de l’Association Jean Vilar et le partenariat de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) pour concevoir cette exposition de 350m2 confiée au commissaire Antoine De Baeque et labellisée ‘Avignon Terre de Culture 2025’.

‘Les clés du Festival’, une exposition inédite, permanente, ouverte à tous les publics qui se veut vivante, mouvante, constamment renouvelée

Jean Vilar voulait un théâtre populaire accessible à tous les publics, l’exposition se devait elle aussi de l’être : vieux, jeunes, néophytes ou pas, touristes ou festivaliers, l’idée est de se représenter l’aventure du Festival d’Avignon, des origines à nos jours, mais aussi de donner envie d’y aller, d’y participer, d’y revenir. ‘Les Clés du Festival’ dévoilera l’histoire du Festival de 1947 à nos jours en traversant ses grands fondamentaux : le festival des origines, un festival d’artistes et de création, un festival et son public, un festival miroir du Monde, Avignon Ville festival, le Festival Off, la fabrique du Festival en utilisant une scénographie immersive axée sur le visuel, des photos, des captations, des voix, des sons. Forte d’un fonds réunissant près de mille documents et archives de la Maison Jean Vilar et des collections de la Bibliothèque nationale de France – photographies, films, enregistrements sonores, affiches, programmes, notes et correspondances inédites, décors emblématiques, dessins originaux, maquettes et costumes de légende – elle se veut également évolutive en témoignant du rôle unique du public, In et Off confondus.

Confier les clés ou comment intéresser le public à cette exposition ?

Le commissaire  de l’exposition Antoine De Baeque a fait le choix de faire une entrée thématique et non pas une frise chronologique ( cependant présente en rappel) au fil des diverses directions. Il y aura des focus sur des créations qui ont marqué l’histoire du Festival du Prince de Hambourg de Jean Vilar ou le Mahabharata de Peter Brook aux créations plis récentes de Thomas Ostermeier ou Angelica Liddel. Il a été particulièrement ému par le parcours de Jean Vilar «  penser qu’en 1947, Jean Vilar quitte Paris pour venir faire du Théâtre en Avignon ! Ce qui encore plus émouvant c’est de voir quelques années après, alors que le Festival d’Avignon marche très bien — environ 100 000 visiteurs — Jean Vilar décider dans les années 60 d’investir d’autres lieux que la Cour d’Honneur et d’introduire d’autres disciplines que le pur théâtre. C’est exceptionnel de voir comment il a fondé ce festival mais comment il n’a eu de cesse de le renouveler. C’est cet esprit que nous voulons retransposer. »

Pendant le Festival 2025, des invitations à découvrir ou à se souvenir

Les 6 et 7 juillet à 11h et 18h, Antoine De Baecque et Nathalie Cabrera invitent des artistes, universitaires ou professionnels à témoigner, débattre et rêver de ce bel héritage au présent qu’est le Festival d’Avignon. Les 10 et 11 juillet à 11h et 18h, ce sont dix-sept jeunes élèves du Conservatoire National d’Art Dramatique qui vont nous faire revivre la formidable troupe du TNP de Vilar. Nous retrouverons Laure Adler tous les jours à 11h, du 12 au 21 juillet pour des lectures sous forme de 9 épisodes retraçant les mots des poètes, critiques, spectateurs etc… Du 12 au 14 juillet à 14h30, ARTE présente une sélection de films suivis de rencontres pour partager l’œuvre d’artistes programmés en 2025. 

À partir du 5 juillet 2025. Pendant le Festival d’Avignon — du 5 au 26 juillet 2025 — tous les jours de 11h à 20h. Fermeture de la Maison Jean Vilar en août puis ouverture toute l’année du mardi au samedi de 14h à 18h. 4 à 7€. Maison Jean Vilar – 8 rue de Mons.  04 90 86 59 64.


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Dévoilée dès avril dans la salle archicomble de la FabricA, lieu permanent du Festival d’Avignon, la programmation de la 79e édition du Festival est prometteuse.

Pendant ces 22 jours de festival, 40 lieux sont investis, 16 communes reçoivent le traditionnel spectacle en itinérance, 42 spectacles seront programmés dont 32 créations pour 300 représentations et plus de 121 000 places en vente. Alors que des coupes sombres sont annoncées un peu partout en France pour la culture et que le monde connaît des bouleversements politiques et écologiques, Ghislain Gauthier de la  CGT Spectacle a eu la parole pour défendre « avec force la nécessité d’un service public du spectacle vivant. La situation est explosive et nous voulons alerter sur les risques de désengagement des collectivités dans un contexte de montée de l’extrême droite. » Malgré tout, Avignon va redevenir une fois de plus une ville miroir du monde, capitale du spectacle vivant où la fête a toute sa place. 

En 2024, le directeur Tiago Rodrigues cherchait les mots, en 2025 il les trouve en empruntant pour devise de cette 79e édition, « Je suis toi dans les mots » du poète palestinien Mahmoud Darwich 

On retiendra pour cette édition le choix de la langue arabe invitée qui représente 30% des spectacles programmés, l’importance de la danse et de la musique même si le théâtre représente encore 42% de la programmation, la constellation de spectacles choisis avec l’artiste complice Marlene Montero-Freitas (‘ReEncanto’, ‘Coin Operated’ ou ‘Soma’), la soirée unique en hommage à Gisèle Pelicot, l’immersion dans un salon afghan ‘Inside Kaboul’, la dernière création de Tiago Rodrigues ‘La Distance’ et le retour d’oeuvres monumentales et d’artistes familiers.  

La langue arabe invitée

Après l’anglais en 2023 et l’espagnol en 2024, la langue arabe est la langue invitée avec des créateurs venus de Tunisie, de Syrie, de Palestine, du Maroc du Liban, d’Irak… La chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen invitera des danseurs amateurs sur la place du Palais en ouverture de festival, le chorégraphe libanais Ali Chahrour nous propose le récit de trois femmes résistantes ‘When I saw the sea’ tandis que le danseur belgo-tunisien Mohamed Toukabri façonne un solo poétique et militant. La poésie arabe dans tous ses états sera consacrée lors d’une soirée unique, ‘Nour’. L’artiste franco-irakienne Tamara Al Saadi réécrit Antigone avec ‘Taire’. La série 1 de ‘Vive le Sujet’ nous permettra de rencontrer les interrogations du syrien Wael Kadour face au droit à la création. 

Une affiche qui fait l’unanimité

Claire, apaisante, bleu turquoise ou bleu nuit, crépusculaire ou lumineuse, elle séduit, invite à la poésie, au voyage et rassemble. En accord avec la langue invitée, les arabesques calligraphiques de la langue arabe se déclinent sur l’affiche mais aussi sur le programme en aplats ou en dégradés, circonvolutions, traits tendres ou rageurs, taches ou pointillées. 

©Festival d’Avignon

Les artistes de retour 

Clara Hédouin nous propose sa nouvelle déambulation inspirée par le ‘Prélude de Pan’ de Jean Giono, Gwenaël Morin continue son projet ‘Démonter les remparts pour finir le pont’ avec les ateliers théâtre d’Avignon, le danseur de flamenco Israel Galvan explore un dialogue intime avec l’artiste Mohamed El Khatib, trublion du théâtre documentaire. Le metteur en scène Christoph Marthaler revient avec sa dernière création ‘Le Sommet’ qui promet des situations irrésistibles, Frédéric Fisbach adapte ‘Petit Pays’ de Gaël Faye, et dix ans après Richard III, Thomas Ostermeier explore les mensonges dans ‘Le Canard sauvage’ d’Henrik Ibsen. C’est dans les Carrières de Boulbon que nous retrouvons Anne Teresa de Keersmaeker qui se propose de danser Jacques Brel avec le chorégraphe Solal Mariotte.

Le spectacle itinérant

Le metteur en scène suisse Milo Rau présentera la pièce ‘La lettre’ en itinérance du 8 au 26 juillet à Barbentane, Rochefort-du-Gard, Courthézon, Caumont-sur-Durance, Pujaut ou Vacqueyras. Ce spectacle pour deux actrices se veut un manifeste du théâtre populaire d’aujourd’hui .

‘Le soulier de satin’ mis en scène par Eric Ruf

Choisi bien avant sa consécration récente aux Molières 2025 — Molière du Théâtre public, de la mise en scène , de la comédienne dans un spectacle de théâtre public (Marina Hands) et du comédien dans un second rôle (Laurent Stocker) — c’est le retour dans la Cour d’honneur 40 ans après Antoine Vitez du ‘Soulier de Satin’ qui sera interprété par la troupe de la Comédie Française.  

‘Le Soulier de satin’ ©Festival d’Avignon

Le chef d’oeuvre de la littérature arabe en ouverture à la Cour d’honneur

La chorégraphe cap-verdienne et artiste complice Marlene Monteiro Freitas présente ‘Nôt’, inspirée des Mille et une Nuits. Cette artiste protéiforme se propose de repousser le lever du jour en réinventant à l’infini ce conte de la nuit. 

Deux concerts uniques dans la Cour d’Honneur

Outre la danse avec ‘Nôt’ et le théâtre avec ‘Le soulier de Satin’ la Cour d’honneur vibrera de sons plutôt féminin, avec la chanteuse cap-verdienne Mayra Andrade dans ‘ReEncanto’ le 12  juillet tandis que 7 artistes — dont Souad massi et Camella Jordana — célèbreront  le 14 juillet les 50 ans de la disparition de l’icône égyptienne Oum Kalthoum.

La soirée de clôture sera à la FabricA

Après la Cour d’honneur, puis  l’Opéra en 2024, c’est au tour de la FabricA de recevoir la soirée festive qui célébrera la fin de la 79e édition. On n’attendra pas minuit comme en 2024 : dès 22h, les portes de la FabricA seront ouvertes pour un grand concert avec le portuguais Branko aux platines.

Nous serons ensemble pour…..

Ensemble avec le Festival Off pour des dates enfin communes mais Ensemble aussi dans la curiosité de Terre de cultures 2025, le souffle des Scènes d’Avignon, l’exposition permanente ‘Les clefs du festival’ à la Maison Jean Vilar, dans les territoires cinématographiques du Cinéma Utopia , dans les bibliothèques d’Avignon, dans les lieux mythiques que sont la Cour d’Honneur, la Carrière de Boulbon, le Tinel de La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ou les Jardins de la Maison Jean Vilar. Ensemble, c’est aussi se mélanger entre les habitués et les ‘Premières fois’ que ce soit au Mahabharata, bar du Festival, ou aux Rencontres et Café des Idées du Cloître Saint-Louis. « Soyons l’Autre dans les mots, car c’est la plus belle façon d’être pleinement nous-mêmes. Ensemble ! », a conclu Tiago Rodrigues en trois langues en fin d’éditorial et par l’anaphore plusieurs fois répétée « Nous serons ensemble pour…. » lors de cette présentation publique de la 79e édition. 

Vous avez dit accessibilité ?

Il y aura davantage de trains régionaux. Pendant toute la durée du festival, les horaires au départ de la gare d’Avignon centre seront étendus jusqu’à 23h30 pour rentrer en train à Orange, Cavaillon et Arles et pour rentrer en bus à Carpentras. 

Infos pratiques :
Carte Festival. 25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 25€.
Carte 3 Clés. 1€. réservée au moins de 25 ans. Ou étudiant. Bénéficiaire des minima sociaux.
Billetterie ouverte depuis le 5 avril sur Internet : festival-avignon.com et fnacspectacles.com
À partir du 21juin au guichet du mardi au samedi de 10h à 14h et de 16h à 19h. Par téléphone 04 90 14 14 14, du mercredi au samedi de 10h à 19h.

Festival d’Avignon. Cloître Saint-Louis. 20 Rue du Portail Boquier. Avignon.


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Un seul en scène de et par Kelly Rivière, au cœur d’une famille et d’un pays

C’est l’histoire de Kelly Rivière qui n’a pas connu son grand-père irlandais et qui, grâce à la magie du théâtre, retrace cette quête en incarnant tour à tour les personnages qu’elle évoque : sa mère, son père, son frère, sa grand-mère, ses amants, ses grandes-tantes, des policiers anglais, un chanteur dans un pub… Au total plus de 25 personnages ! Kelly Ruisseau nous raconte l’enquête qu’elle a menée pour tenter de retrouver son grand-père, Peter O’Farrel, né dans les années 30 en Irlande du Sud, parti s’installer en Angleterre dans les années 50 et qui disparaît dans les années 70.

Intime et universelle

Cette histoire intime rejoint l’histoire d’un pays, l’Irlande, des relations entre l’Irlande et le Royaume-Uni, des tensions entre catholiques et protestants. Elle évoque l’exil, les secrets, la pauvreté… l’absence. Et cela devient enivrant et captivant !  

Dimanche 1ᵉʳ décembre. 16h. 12 à 25€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


Théâtre de l’étincelle, Y’a d’la joie ! Cabaret déjanté, Un spectacle audacieux et réussi

Alors que le Festival d’Avignon s’est tenu du 29 juin au 21 juillet et que le Off s’est déroulé du mercredi 3 au dimanche 21 juillet, la Chambre de Commerce et d’industrie de Vaucluse relaie la demande de mise en place par le Syndicat national des entrepreneurs de spectacles d’une indemnisation afin de compenser les pertes de billetterie des Festivals d’Avignon du samedi 29 juin au lundi 8 juillet, des compagnies et des structures de production présentes en Avignon.

Durée réduite des festivals, fin de l’année scolaire tardive et organisation puis résultats des élections, les festivals d’Avignon –In et Off- ont été impactés par des événements extérieurs qui auront amoindri les billetteries jusqu’à 50% du dernier week-end de juin à la fin de la première semaine de juillet.

C’est en tout cas le son de cloche porté par les professionnels du spectacle 
qu’ils soient les représentants de structures de production, compagnies ou lieux de spectacles auprès du Syndicat national des entrepreneurs de spectacles.

L’indemnisation
Cette indemnisation, à hauteur de 50 %, pourrait être calculée soit comparativement à 2023, soit en fonction de la jauge, précise le syndicat.

60M€ de retombées
La CCI de Vaucluse rappelle que le spectacle vivant et notamment le festival d’Avignon rayonne sur l’ensemble du territoire et constitue un gisement de 60M€ de retombées –l’impact économique du Off est estimé à 40,2M€. Ainsi, les deux festivals sont les plus grandes manifestations économiques du Vaucluse et également de la région Sud-Paca.
MMH

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