6 mai 2024 |

Ecrit par le 6 mai 2024

Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Les fans de Valérie Perrin, autrice du best-seller ‘Changer l’eau des fleurs’ étaient au rendez vous dans la salle du Chêne Noir archi-comble.

Envie de réentendre cette belle histoire, curieux de découvrir l’adaptation de ce roman à succès qui se range dans la catégorie des romans « feell good», ceux qui font du bien car quoi qu’il arrive, l’envie de vivre triomphe.

Quand on a accepté les règles de ce genre d’histoire on se laisse porter par la belle actrice qu’est Caroline Rochefort tout en simplicité soulignée par son accent volontairement prononcé, qui pousse «droite» comme elle dit et surtout qui avance tout en refusant -car trop tard -de vivre un nouveau grand amour. Michaël Chirinian et Morgan Perez sont également très touchants de sincérité.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire
L’action se déroule dans un cimetière en Bourgogne. Violette en est la gardienne, elle connait tout de ses «pensionnaires » qui morts ne posent plus aucun problème. Pourtant elle aussi a un secret qu’on découvre peu à peu à l’occasion de la visite d’un inconnu…

Changer l’eau des fleurs. Jusqu’au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet. 15H15. 16 et 23€. Théâtre du Chêne Noir. 8 bis, rue Sainte-Catherine. Avignon. 04 90 86 74 87. Réservation ici. contact@chenenoir.f


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

On aime la programmation du Chêne noir pour son éclectisme. Pourquoi ? Parce que c’est toujours rafraîchissant de picorer ci et là la pensée de grands auteurs, de les découvrir autrement que sous la forme de mots imprimés sur du papier. Alors que le texte épouse le souffle des comédiens la magie s’empare de l’homme et nos esprits s’ouvrent comme des nénuphars sur un étang.

Il y a, tout d’abord, Les chaises de Ionesco.
L’histoire ? Un couple de vieillard vit dans une mansarde battue par le vent et les embruns. Tous deux sont au crépuscule de leur vie. Lui a préparé tout au long de sa vie un discours qu’il souhaite infuser au monde entier par l’intermédiaire d’un grand orateur. Elle le révère ce mari idéal, le phare de sa vie qui la retient encore un peu à la raison alors que sa mémoire s’enfuit. Ils se préparent à recevoir tous les grands de ce monde pour délivrer le message d’une vie.
Avis
Nous avons adoré les décors, les masques, la faconde des comédiens, leur jeu tourbillonnant, virevoltant retraçant la vie qui file dans un monde qui tourne. Ionesco enfin à portée de compréhension ça n’est pas commun. L’exercice pourtant difficile paraît là un jeu d’enfant. Un très bon moment de spectacle où tout concorde : mise-en-scène, dynamisme des comédiens. Il ne reste plus rien du théâtre de l’absurde alors que le metteur en scène et les comédiens nous offrent la compréhension de notre vie. D’un seul coup on comprend Ionesco et ils nous ont même appris à l’aimer.
Les infos pratiques
Jusqu’au 30 juillet. 10h15. Théâtre du Chêne noir. Relâche 11, 18 et 25 juillet. 8 bis, rue Sainte-Catherine à Avignon. 04 90 86 74 87. Tout le programme ici. Réservation ici.

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Lettres à un ami allemand
Qui a réussi à ne pas tomber amoureuse d’Albert Camus, le sale gosse d’Alger qu’un instituteur, de grande vocation, sauva du ruisseau ? Les professeurs des écoles sont les héros invisibles de notre société d’images sans paroles. Ici, un homme s’apprête à faire un discours pour la Paix aux Nations Unies. Il va relire Lettres à un ami Allemand d’Albert Camus pour s’en inspirer. mais peut-on écrire mieux que Camus ?
Avis
La silhouette et le phrasé de Didier Flamand s’inscrivent depuis des décennies dans la mémoire collective française pour son élégance et qu’il porte Albert Camus sur scène nous donne déjà des frissons. L’auteur qui fut raillé en son temps pour des prises de positions jugées trop tièdes –notamment pendant la guerre d’Algérie- est depuis bien longtemps salué pour son acuité, sa verticalité, son humanisme tout autant que sa propension à la discrétion en toute chose. Lettres à un ami Allemand se déguste tout au long de la soirée. On apprécie le décor, les projections vidéo, bien sûr le propos continue de résonner aux portes de l’Europe alors que le conflit s’enlise dans une Ukraine à genoux. Une magnifique pièce portée par un comédien de talent.
Les infos pratiques
Jusqu’au 30 juillet. Lettres à un ami Allemand. 11h45. Théâtre du Chêne noir. Réservation ici.

DR

Le jeu du président
Julien Gélas a écrit le Jeu du président pendant le confinement, alors qu’il est complètement captivé par l’exercice du pouvoir d’Emmanuel Macron. Non pas qu’il le révère mais plutôt l’examinant à la tâche. Quel est cet homme qui s’empare du pouvoir, sortant de nulle part et n’ayant, auparavant, jamais exercé de mandat politique ? Quel est son rapport à lui-même et aux autres ?
Avis
Julien Gélas, l’auteur, imagine les arcanes du pouvoir, le jeu subtil des conseillers du président en coulisses. Des hommes –et une femme- sortes d’archétypes, affables et voraces à la fois courtisans et stratèges. Leur ambition ? Rester le plus longtemps possible sous les ors de la République. Pendant ce temps les Luttes intestines font et défont les réputations, réduisant des vies à leur plus simple appareil. Dispose-t-on encore de son destin aux côtés de Machiavel ? De son narcissique miroir le président jouit des petits jeux sadiques en son palais. Bien malin qui saura qui trahi qui. Mais Machiavel lui, reste intemporel.
Les infos pratiques
Jusqu’au 30 juillet. Le jeu du président. Relâche les 11, 18 et 25 juillet. 17h15. Théâtre du Chêne noir. Réservations ici.


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

«J’aurais pu te faire naître durant les Trente glorieuses, la Belle époque… non, toi ce sera extinction de masse, un truc assez rare qui n’arrive que toutes les 30 millions d’années; mais c’est super de voir la fin du film !»
Il était une fois Audrey Vernon. Une maman faussement candide qui écrivait à son enfant à naître. Elle lui décrit le monde, à sa façon, retranscrivant des faits historiques, décryptant les postures des grands de ce monde, la machine du ‘capital’, la terre, les espèces animales… Une épopée très documentée tissée dans la partition mondiale. Ça pourrait être triste, cynique, froid et pourtant c’est tout le contraire : terriblement humain, rigolo, déjanté et intelligent. Audrey en vraie intellectuelle de gauche et lanceuse d’alerte sait très bien faire passer les messages et on en redemande. Un spectacle intelligent, mené à un train d’enfer qui concerne absolument tout le monde.

La Factory. Billion dollar baby. Seule en scène à partir de 14 ans. Audrey Vernon. Jusqu’au 17 juillet Relâche le 11 juillet. Chapelle des Antonins à 21h50. 5, rue Figuière à Avignon. Réservation des places ici.


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Comment dit-on colonisation en arabe ?
A partir de cette simple interrogation Salim Djaferi va persévérer car la première réponse donnée ‘Koulounisation’ ne le satisfait pas. Il y a effectivement  l’impossibilité de prononcer certains sons et donc d’arabiser le mot mais la réponse n’est pas là. Un enquête est alors rondement menée auprès de membres de la famille, d’amis, d’universitaires, et si enfin d’autres réponses surgissent les sens diffèrent.

Où on comprend que si on ne nomme pas ou mal les choses on ne peut pas les penser
Et quand colonisation peut signifier : construire, posséder sans autorisation, remplacer, combler le vide, mettre en ordre, donner, détruire. etc… selon les différents vécus, l’enquête risque d’être longue ! Le langage alors devient une arme et le propos dépasse le seul thème de la colonisation.

Une modélisation de la pensée
Grâce à quelques bouts de ficelle, une bouteille et une éponge, tout devient évident : et si la guerre était en fait une révolution ? Et si un débarquement n’était pas une délivrance ? Et si on changeait de point de vue ? Et si les simplifications administratives n’étaient pas anodines? Et s’il suffisait de trouver le mot juste ?

La force de ce spectacle est tout d’abord la sincérité et l’intelligence de la recherche.
Théâtre documentaire oui mais théâtre ludique et plein d’humour aussi. Théâtre accessible également pour comprendre à la fois la «guerre » ( mot justement à manier avec précaution) d’Algérie car très bien documenté mais surtout très bien modélisé. Il y a aussi tout au long du spectacle la bienveillance et les talents de conteur de Salim Djaferi qui nous permettent de pénétrer dans les méandres de la pensée et du langage et ça, c’est très fort.

Koulounisation. Jusqu’au 28 juillet. 12h. Relâche les 12,19 et 24. 10 et 15 euros. Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne.   04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu 


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Etienne A,   A comme Amazon
Il est seul, seul dans l’entrepôt Amazon, isolé car puni pour son manque de rentabilité. Il est prié gentiment, hypocritement en cette veille de Noël de se rattraper et de ranger les cartons.

Alors forcement seul on pense !  on pense à son ex- femme qui l’a quitté vraisemblablement pour son manger N+1 comme on dit dans le jargon, il pense à son père qui vieillit, à son fils qu’ il ne voit pas assez. Il pense à ses bras qui le font souffrir. Et puis il y a Sandrine, sa collègue inaccessible….

Au milieu des cartons, l’occasion enfin de rêver et de penser
Le sujet n’est pas nouveau : modèle économique exécrable, enfer des cadences, la fin est prévisible. Dans le propos de l’auteur, le modèle économique n’est pas trop remis en cause -mais ce n’était pas le sujet?-. Pourtant Nicolas Schmitt par ses 9 rôles de composition et par son regard si implorant qui nous prend à parti parvenant à nous émouvoir et à rendre hommage à tous les «invisibles» comme Etienne.
Jusqu’au 29 juillet. Jours impairs. 15h25. Relâche les 11 et 25 juillet. 8 à 25€. La Scala. 3, rue Pourquery de Boisserin. 04 65 00 00 90. www.lascala-provence.com


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Voilà. Dès le 1er jour au matin du festival off, dans la rue, la multitude. Les trottoirs ressemblent déjà aux allées des métros parisiens car les piétons ne savent pas encore qu’ils peuvent emprunter la rue de la République vidée de ses voitures. Les affiches se font un peu rares encore. Le soleil et le Mistral sont au rendez-vous. Que la fête commence.

Et ça tombe bien puisque nous sommes allés assister à la présentation des troupes du Théâtre du rempart où Ange Paganucci comédien et maître de cérémonie aux côtés de Sylvain Cano-Clémente, le régisseur, a procédé aux présentations entre le public, la presse et les troupes. Tandis que ces dernières offraient de leur temps et de leur talent le temps d’un extrait. Alors on s’est permis de donner nos impressions.

Ça commence par ‘Noir sur blanc’ de Zèbre à trois
Ce concert théâtralisé mêle musique, chansons et dessins. Tout commence avec un billet doux plié en avion de papier qui s’envole. Avant d’arriver à sa destinataire il survolera tout un monde de personnages en musique et paroles tandis que sont projetés les dessins pris sur le vif. « Le thème est la correspondance », explique Hervé Peyrard le leader de Vocal 26. Lettre à ma mère, à Narcisse, de L’Océan. On rencontrera Blanquette qui écrit une carte postale à Monsieur Seguin, la Lettre de vacances.
Avis
Les 4 artistes –les 3 musiciens et le dessinateur- emmènent le public en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’est rythmé, joyeux, dansant et les paroles font merveilles. On en sort galvanisé redevenant l’enfant pétillant et serein de nos vacances d’été.
Un spectacle musical à partir de 7 ans. A 10h05. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 13, 20 et 27 juillet.

Les nuits de Georges de la Tour de Barbara lecomte
Nous sommes à Lunéville en Lorraine au XVIIe siècle. Le grand artiste au caractère difficile peint la jeune Anne qui devient, pour les besoins de l’œuvre, l’ermite Marie-Madeleine en oraison. Effrontée, elle veut décrypter l’obsession du maître pour cette figure de la Bible et découvre ses secrets.
Extrait
«J’ai réfléchi aux secrets de vos tableaux et je crois en avoir percé un. Vous peignez Sainte Marie-Madeleine, Magdalena en Araméen et en hébreu. Or, Magda signifie une construction en forme de tour. Dans le miroir cela devient la foi de la Tour. Au fond, c’est vous que vous peignez. Chaque coup de pinceau est un baume sur votre âme.»
Avis
Le texte est très beau et le jeu des acteurs est puissant et juste. Du théâtre comme on l’aime, qui vous propulse dans l’atelier d’un artiste autoritaire au côté d’une toute jeune-femme modeste mais déjà éveillée aux symboles et à la vie.
Théâtre contemporain à partir de 11ans. A 11h25. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 13, 20 et 27 juillet.

Désirada de Maryse Condé
C’est un ouvrage de la journaliste, professeure de littérature et écrivaine Guadeloupéen de renommée mondiale Maryse Condé –prix Nobel de littérature en 2018- qui, à la demande de la comédienne et ancien mannequin Nathaly Coualy a adapté son roman au théâtre. Celle qui vit désormais à Gordes sera même présente dans la salle pour la voir jouer le 12 juillet. La comédienne est accompagnée d’un musicien et conteur, Igo Drané.
Extrait
«Je salue et surtout je souris. Ce que les femmes de chez nous ne savent pas faire : sourire. Tellement de deuils, de souffrance, de coups bas du sort leur laisse là, en travers de la gorge, comme des arrêtes de poisson. Mais aujourd’hui je suis devenue docteure es lettres. Depuis j’ai eu besoin de chercher qui est mon père. Est-ce que je suis le fruit du viol ou de l’amour ? Alors je vais aller voir ma grand-mère à la Désirade, dont on ne m’avait pratiquement jamais parlé. Et un jour ma mère me fera ses révélations alors qu’elle m’avait abandonné et que j’ai grandi à Pointe-à-Pitre.»
Avis
«Un jeu subtil, une voix profonde, une vraie présence sur scène, le bois blanc, le son du coquillage pour recueillir un peu des confidences que la grande Maryse Condé éparpille dans ses magnifiques textes. Là où ça n’est jamais tout à fait elle mais un peu quand-même. Et lui faire confiance pour avoir offert cette adaptation à la comédienne et personne d’autre qu’elle pour ce rôle.»
Théâtre contemporain. A partir de 12 ans.13h10. Du 7 au 30 juillet. Relâches mercredis 13, 20 et 27 juillet.

Gringoire et Blanchette d’après Alphonse Daudet
La Chèvre de Monsieur Seguin d’Alphonse Daudet est parue en 1866. On raconte l’histoire aux enfants alors qu’elle est d’une extrême violence. Le sujet ? La transgression et la castration et, aussi, une allégorie de la liberté. La dernière-née d’une famille de paysan veut aller à la ville où ses autres sœurs se sont déjà rendues et perdues. ‘Les animaux domestiques sont destinés à vivre attachés, pas à batifoler dans la montagne’.
«Tu t’ennuies ? Je veux aller à Paris. Malheureuse ! Tu ne sais pas que c’est dangereux Paris ? Qui te protègera quand tu seras là-haut ? Innocente tu ne connais pas les hommes ! Tes sœurs déjà…»
Avis
Sur le plateau trois comédiens expressifs, vivants, habités, qui ont conscience des sacrifices générationnels des femmes. Ici Blanchette est une petite chevrière. Quel sera son destin ? Comment  l’homme, le père, l’écrivain, le journaliste lisent-ils ces funestes destinées ? Le goût de la Liberté conduit-il à la transformation de soi ou à sa perte ? Comment peut-on grandir en société sans être sacrifié aux loups ? Une très belle réflexion théâtrale sur une mise en scène vibrante.
Théâtre contemporain. A partir de 12 ans. 14h45. Du 7 au 30 juillet. Relâche les mercredis 13, 20 et 27 juillet.

Antonio Placer quartet en concert
C’est l’histoire d’une rencontre : le jazz, le flamenco et les chansons aux consonances hébraïques entre Grenoble et Grenade.
Avis
Les chansons évoquent l’amour d’un enfant pour sa mère, les blessures secrètes d’une famille juive séparée durant des décennies, les hommes et les femmes qui n’auront pu se revoir mais aussi la possibilité d’une rencontre, des vies éloignées qui se rejoignent enfin. Les musiciens et chanteurs sont accompagnés d’un danseur qui donne corps et vigueur aux émotions. Les rythmes, les accords de guitare, les voix masculines sont magnifiques et la mise en scène élégante, structurée, sobre et vibrante.
Du 7 au 23 juillet. 16h25. Relâche les mercredi 13 et 20 juillet.

Enfin vieille ! de Laura Elko
Alors que Laura fête ses 30 ans, son doudou –une peluche marionnette- lui titille la conscience. Elle s’engage dans un chemin tout tracé : son travail et son amoureux l’ont désormais mise sur les rails du train de sa vie. Mais est-ce bien là sa volonté ? Un spectacle ventriloque mais pas que…
Avis
Laura Elko relate le grand saut. Se fera-t-il ou pas ? Elle aura besoin d’un psy dans la salle pour faire la part des choses. Une comédie légère qui pourtant en dit long sur un quotidien peut-être un chouia aliénant propre à faire oublier les rêves des petites-grandes filles. Peut-on vivre sa vie où laisse-la-t-on aux mains d’autres qui vous imposent la leur ? Avec subtilité et malice Laura Elko vous dit tout ce que vous auriez souhaité ignoré et vous n’en sortirez pas indemne.
Seule en scène. Du 7 au 30 juillet à 17h55. Relâche les 13, 20 et 27 juillet.

L’art délicat du quatuor de Jos Houben
Ils sont quatre musiciens sur scène pour nous faire découvrir, autrement, les plus grands virtuoses tels Mozart, Schubert, Beethoven. A la fois une histoire et un voyage. Comme tous les matins avant un concert les 4 musiciens se retrouvent pour prendre leurs marques dans la salle. Mais ils sont au pied du mur. Mais cette fois-ci ils ne doivent pas donner un concert mais une conférence. Une expérience musicale par le théâtre.
Avis
Ils sont jeunes, beaux, talentueux, charmeurs et surtout… Excellents musiciens. En plus de la beauté de la musique ? Ils jouent leur scène à la perfection : gestuelle, mimiques, pince-sans-rire, nous sommes dans le burlesque, dans une élégance déjantée un peu à la Jacques Tati. On en sort ravis, revigorés et dans une bonne humeur à déplacer les montagnes.
Du 7 au 30 juillet. 19h30. Relâche les 13, 20 et 27 juillet.

La mégère apprivoisée de Shakespeare
William Shakespeare l’a peut-être écrite en 1594. Le thème ? Le processus d’apprivoisement. Là il est transposé dans les années 1970. Une association accueillant des personnes toutes atteintes de troubles de la personnalité œuvre à faire travail collectif. Une nouvelle arrivée à la forte personnalité agressive et vindicative va bouleverser les fondations du groupe.
Avis
Chaque personnage fait écho à une personne que l’on a tous connue. Tous des archétypes de notre folle société qui, pourtant, doit avancer. Ce qui nous est demandé ? De distinguer les contraintes familiales et sociales. Le jugement, la misogynie et trouver le chemin de la joie et du partage. Une satyre des cases dans lesquelles on met les gens. Un étiquetage contraignant pour les uns, rassurant et surtout dominant pour les autres. Et si l’on s’en abstenait pour avancer ? Une jolie histoire pour remettre chaque chose à sa place. Humain, marrant et comme souvent plus profond qu’il n’y parait pour dire qu’ensemble on est plus fort.
Du 7 au 30 juillet. Relâche les 13, 20 et 27 juillet. 20h55. A partir de 8 ans.

Les infos pratiques
Théâtre du rempart. 56, rue du rempart Saint-lazare à Avignon. 04 90 85 37 48. Réservation 09 81 00 37 48. www.theatre-du-rempart.com


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Pour sa dernière à la tête du festival d’Avignon,  Olivier Py lance, cette année, un thème pour le moins universel « Il était une fois… ». Hommage à la narration et aussi énorme pied de nez  à la désinformation et aux fakes news devenus, aujourd’hui, les nouveaux soldats d’une guerre redoutable. 

Cette 76ème édition, que chacun espère « normale », se veut pleine de promesses.  D’abord ce choix de la narration avec cette ambivalence : raconter des histoires et ne pas se laisser avoir par les histoires… Savoir séparer le bon grain de l’ivraie.  Une vigilance, pour ne pas dire un combat, de tous les instants. 

Une place toute particulière faite aux femmes
Cette année, le festival accordera aussi une place toute particulière aux femmes. Et au même moment où Olivier Py et Paul Rondin tenaient leur traditionnelle conférence de presse de présentation, le 25 mars dernier,  les talibans annonçaient la fermeture des  collèges et lycées pour filles.Une triste actualité, une de plus… 
Et comme par le plus grand des hasards (mais au fond en est-ce totalement un?) la réalisation de l’affiche du festival in a été confiée à Kubra Khademi, une artiste afghane. Féministe et refugiée en France depuis 2015, cette jeune femme milite au travers de ses œuvres pour les libertés dans son pays. La nudité des corps des femmes de son dessin met en scène « des corps libres ». On ne pouvait en pareilles circonstances y voir meilleure prise de parole.  Malheureusement c’était sans compter sur des réseaux sociaux qui favorisent beaucoup le développement de la bêtise humaine. En effet, quelques agités du clavier y vont vu « provocation », « vulgarité » ou « incitation à la pédophilie »… Qu’auraient pensé ces mêmes censeurs décérébrés « des demoiselles d’Avignon » de Pablo Picasso : une vision de la femme trop anguleuse pas assez ronde… et que dire aussi des nus de Titien ou de Botticelli ? Restons plus que jamais vigilant pour ne pas se laisser embarquer dans le flot de la stupidité. 

La résilience à l’affiche 
Autre thème autre narration. Les organisateurs ont également souhaité, cette année, mettre en avant la résilience, bien que ce concept, aujourd’hui mis à toutes les sauces, finit par en perdre un peu de ses saveurs initiales.  Juste un exemple.  Il fallait oser nommer « plan de résilience économique et sociale » le plan de lutte contre l’inflation du précédent gouvernement. Ne pas tomber dans le piège des histoires une fois de plus…
Mais revenons à notre cher festival. Si la résilience est aussi un thème de l’édition 2022 c’est pour rappeler une fois  de plus que la culture et  le théâtre sont là pour nous aider à vivre et à surmonter les tourments du monde (Dixit O. Py). Et en ce moment y’a du taf !  

Un off plein comme un œuf 
Avignon c’est aussi bien sûr le off avec une offre d’une incroyable variété. Toutes les audaces et talents s’y expriment dans une effervescence  revigorante et souvent foutraque.  Cette année, 1540 spectacles sont annoncés on revient sur des chiffres d’avant Covid (c’est comme pour J.C. y a un avant et un après).  Avignon fera cette année son come back du plus grand festival de spectacles vivants en France. Et sur les 1540 spectacles annoncés , 1068 seront joués pour la première fois dans la cité des papes. Si à cela vous ajoutez un Opéra rénové, une nouvelle salle, la Scala (la plus grande du Off), et une maison Jean Vilar remise à neuf on aura  toutes les raisons de se laisser porter cette année encore par le festival d’Avignon. Une façon aussi  de rendre hommage au travail d’Olivier Py et de son équipe  On pourra ainsi écrire  « Il était une fois… Olivier Py »


Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Ecrit en 2017 par le portugais Rui Zink ‘L’installation de la peur’ a très vite intrigué le directeur du théâtre des Halles Alain Timar
Il décide alors de rencontrer l’auteur et lui propose une adaptation théâtrale avec la complicité de l’écrivain Michael Stampe. L’adaptation, d’une grande universalité et actualité aborde le mécanisme de la Peur et surtout son installation insidieuse dans nos vies.

Bonjour Madame, nous sommes venus installer la peur
Ainsi débute le spectacle avec l’irruption dans l’appartement d’une mère de famille de 2 clowns improbables, Laurel et Hardy des temps modernes. Une sorte de meneuse de revue nous prend vite à parti et nous accompagnera pendant tout le spectacle pour nous rassurer, commenter, ironiser. Le pianiste sur scène installe des interludes musicaux ou au contraire participe à cette pseudo comédie musicale qui nous surprend à chaque tableau.

Quand le rire et l’absurde permettent d’aborder un sujet ambitieux
Il ne s’agit pas d’égrainer un catalogue des peurs même si elles sont toutes évoquées : peurs enfantines, peurs primitives, peur de la maladie, des marchés financiers etc.. Point de sketchs non plus même si les situations se succèdent avec une intensité qui croît. La mise en scène alerte permet de provoquer le sujet à partir de la situation. Elle déjoue les pièges d’un discours philosophique ou engagé. Le propos nous ouvre des introspections sur nos peurs individuelles et nous renvoie à des références littéraires – on pense à Hanna Arendt, Sartre, Machiavel, La Boétie. Avec ce spectacle, Alain Timar fait mouche et nous pousse à sortir de nos paralysies intérieures avec humour.

L’installation de la peur. 19h. Jusqu’au 30 juillet. Relâche les 13, 20, 27. 15 et 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com

L’installation de la peur

Une adaptation réussie de «Changer l’eau des fleurs» au Théâtre du Chêne Noir

Le Théâtre du Chêne noir propose 14 spectacles. « Cette édition signe le retour à la normale assure Julien Gélas, le directeur du Chêne noir. Une fois la programmation faite, je me suis rendu compte que deux thèmes majeurs émergeaient : l’amour et la guerre. Des thématiques qui résonnent avec l’actualité, car, aujourd’hui nous nous trouvons encore dans une logique de guerre, de confrontation, au niveau international. Qu’est-ce-qui fait qu’on tienne plus à la liberté qu’à la volonté de puissance ?« 

Le théâtre était archi-plein lors de ce dimanche 3 juillet où le soleil écrasait la ville sous une chaleur sans souffle. Il n’y avait pas un chat dans la rue hormis les aficionados du théâtre du Chêne noir et aussi quelques voitures et transits perdus à la recherche d’une adresse, d’une location, dans les boyaux étroit de la ville médiévale.

La salle s’est très vite remplie. Alors que le public bruissait à peine, face à la scène, une table depuis laquelle Julien Gélas annonçait le programme et où metteurs-en-scène et comédiens prenaient chacun à leur tour, la parole. Certains étaient diserts, d’autres plus synthétiques, ou encore graves ou bien légers et plein d’humour. Ils portaient le bermuda, la casquette, quand d’autres arboraient de chics ensembles sable. Il régnait un esprit de famille heureuse de se retrouver dans sa maison de campagne.

Et puis il y a cette sensation d’un retournement
Car la scène, avec ses chaises et ses artistes en se remplissant, ressemblait finalement à la salle d’un théâtre qui regarde une scène emplie de spectateurs. D’ailleurs ils étaient quelques-uns, comédiens, écrivains à scruter le public, à étendre leurs tentacules invisibles pour collecter ambiance, impressions, guettant les plus fugaces réactions. A ce moment peu de gens arboraient de masque, alors comédiens et metteurs-en-scène voulaient encore pouvoir décrypter les visages.

Le programme, qu’en penser ?
On y fera sans doute de belles découvertes. Il y aura déjà les pièces vues cet hiver alors qu’elles n’étaient pas encore tout à fait rodées mais déjà bien maîtrisées laissant surgir émotions et mises-en-scène efficaces sans parler du soin apporté à d’ingénieux décors.

Ce qu’on a vu cet hiver
Nous avions déjà écrit sur ces trois pièces dont vous pourrez retrouver les critiques en cliquant sur les titres : ‘Les chaises’ d’Eugène Ionesco. La création fut portée au cœur même du Covid «Le spectacle évoque l’amour, la fin de vie, la disparition, la perte de la mémoire. Si ces thèmes ne sont pas joyeux Ionesco les traite sous la forme de farce avec beaucoup d’humour et de dynamisme », relatait Renaud Gillier, le metteur-en-scène et comédien. Il est le formidable orateur dans les Chaises…
Salle John Coltrane. 10h15. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Lettres à un ami Allemand’ d’Albert Camus 
«C’est un défi et un magnifique texte pour ce qu’il dit de nous, de ce que nous vivons, de l’histoire de humanité qui ne fait que se répéter,» soulignait Julien Gélas. «A un certain âge on a envie de faire des choses essentielles. Un moment fort à partager,» relatait Didier Flamand qui interprète le texte.
Lettres à un ami allemand. Salle Léo Ferré. 11h45. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Le Jeu du Président’ de Julien Gélas
«J’ai écrit ce texte pendant le confinement, se souvient Julien Gélas. J’étais fasciné par le début de quinquennat d’Emmanuel Macron. J’observais que tout ou presque était théâtral. Une matière formidable pour composer un drame contemporain. Je me suis inspiré des crises des gilets jaunes, du Covid, de la manière dont Emmanuel Macron s’était emparé du pouvoir et de la politique -ce qui m’a rappelé beaucoup d’illustres personnages-. J’ai imaginé un personnage étrange, un conseiller occulte, Vicien, qui serait à la fois la mauvaise conscience et la conscience humaniste et désespérée de ce président. L’idée de Vicien ? Mener le président à sa perte en exacerbant tous ses défauts. Une inspiration de ‘Le roi s’amuse’ de Victor Hugo.»
Le Jeu du président.
Salle Léo Ferré. 17h15. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

La servante de Proust de Georges Belmont
«Céleste Albaret –la femme du chauffeur du grand auteur- fut la gouvernante et la seule confidente de Marcel Proust, indiquait Arnaud Bertrand le metteur-en-scène. Elle se met à son service alors que la guerre de 1914-18 éclate. Elle arrive de Lozère et sait à peine lire et écrire. Alors que ces deux êtres n’avaient rien en commun –elle la campagnarde, lui le dandy mondain à la culture encyclopédique- une solide relation va les lier. Agée de 82 ans Céleste décide d’écrire cette fabuleuse relation.
Salle John Coltrane. 17h35. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Les nouveautés ?
Il y aura ‘Blanche Neige et les sept nains, des frères Grimm, un spectacle jeunes enfants –nominé aux Molière- réalisé avec beaucoup de fougue et de moyens techniques sur le plateau », annonce Julien Gélas. Le spectacle fera la part belle à la musique, à la poésie, des hologrammes et du mapping.
Blanche neige et les 7 nains. Salle Léo Ferré. 9h45 du 7 au 31 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

‘L’Arlésienne’ d’Alphonse Daudet
dont tous les personnages seront interprétés par l’acteur et metteur-en-scène Daniel Mesguich qui commente de sa belle voix profonde : «Alphonse Daudet est le plus grand des acteurs mineurs avec une Arlésienne écrite de main de maître, une histoire implacablement structurée, mathématique. J’avais envie de faire le conteur tout en jouant la pièce. J’interprète tous les personnages : le vieux berger Balthazar, le jeune héros Frédéri, le gardian… La pièce de théâtre a été inspirée à Alphonse Daudet par le neveu de Frédéric Mistral qui s’était suicidé. Sa particularité ? Elle fût accompagnée, en son temps, par la musique de Georges Bizet qui devint célèbre par la suite.
L’Arlésienne. Salle John Coltrane. 10h15. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

‘Fabien de Marcel Pagnol
Sera donné, sur scène, par 9 comédiens. Marcel Pagnol a eu l’idée du texte en parcourant la Foire du Trône. Elle fut sa dernière pièce de théâtre et jouée, pour la dernière fois, en 1956. Sans doute à cause du sujet abordé. Au départ ? Le cirque et le théâtre forain : un monde artisanal, de la magie, des clowns et des monstres. Le thème ? Les violences psychologiques conjugales dans un foyer au cœur du cirque. «J’ai cherché à faire rire le public à travers ce drame, parce que je suis convaincu que le rire ouvre les esprits et l’on peut faire passer plus de messages ainsi, explique Marc Pistolesi le metteur-en-scène. Je n’ai pas voulu dénoncer mais montrer ce qui se passe dans ce foyer qui vit dans un cirque en balançant le public, comme une femme violentée psychologiquement, par une caresse, deux gifles, une caresse, deux gifles. Elle ne sait jamais sur quel pied danser. Dès que l’on rentre dans le drame, l’on rentre dans le rire et dès que l’on rentre dans le rire, l’on rentre dans le drame. Ça virevolte comme la piste aux étoiles, comme le cirque.
Fabien. Salle Léo Ferré. 13h15. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

‘Un amour de Blum’  
Le saviez-vous ? L’ancien président du Conseil Léon Blum –également écrivain et critique littéraire- fut emprisonné en 1940 par le gouvernement de Vichy puis déporté dans le pavillon de chasse de Himmler à 600 m des murs de Buchenwald puis à Dachau. Une jeune-femme déjà mariée, de 27 ans sa cadette –Jeanne Levylier- qui deviendra sa dernière compagne et 3e épouse, le soutiendra de prison en prison, y compris en camps de concentration et dans la terreur d’être fusillés à tout moment. L’homme politique réunira tous les arguments pour répondre au procès qui lui est fait poussant Philippe Pétain lui-même à ajourner celui-ci afin d’éviter qu’un regain de popularité ne mette Blum à l’affiche. Le couple sera finalement sauvé par l’armée américaine et les francs-tireurs italiens. Ce que raconte la pièce ? Cette mystérieuse et improbable histoire d’amour au milieu de l’horreur. «Elle est jeune et solaire, il a 27 ans de plus qu’elle et est l’ami de grands auteurs tels que Proust, Gide… Il tombera fou amoureux d’elle.» raconte le metteur-en-scène Gérard Gélas, précisant que la musique a été concoctée par Julien Gélas.
Un amour de Blum. Salle John Coltrane. 13h30. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin
«C’est parti d’un voyage entre Paris et Avignon où Caroline Rochefort a lu dans l’avion ‘Changer l’eau des fleurs, relate Salomé Lelouch. L’histoire ? Violette Toussaint vit dans un cimetière dont elle est gardienne, partageant le quotidien des fossoyeurs, des personnes qui se recueillent sur les tombes. Une défunte exige d’être enterrée auprès d’un inconnu. Son fils enquête, » raconte Salomé Lelouch. «Violette célèbre la vie dans un lieu de mort qui parle de la mémoire,» relève Mikaël Chirinian, metteur-en-scène avec Salomé Lelouch.
Changer l’eau des fleurs. Salle Léo Ferré. 15h15. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

La délicatesse
C’est au départ un roman de David Foenkinos. « Je voulais faire de ce texte un parcours initiatique. «Phase 1 : On cherche à avoir l’idéal, lorsqu’on l’atteint on le perd, il meurt, affirme Thierry Surace, le metteur-en-scène. Phase 2 : La meurtrissure, le repli sur soi, la victimisation et finalement le combat pour survivre ou pour apprendre à vivre. Phase 3 : Accepter la laideur des choses pour prendre le monde dans sa globalité et de ce fait, pouvoir trouver le bonheur. L’idée ? Que le spectateur suive ce cheminement. Vous ne sortirez pas grandi, mais, j’espère épanoui et content d’avoir entendu un beau texte mis, malgré lui, au théâtre.»
La délicatesse. Salle John Coltrane. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Les passagers de Frédéric Krivine
«Une femme, commerçante Palestinienne, est convoquée par la Police pour recueillir son témoignage sur un attentat à la bombe survenu dans un bus après qu’elle en soit descendu. Ce fait divers a eu lieu en Israël, détaille Julien Gélas et la jeune-femme en a été accusée. Au départ l’interrogatoire plutôt neutre met au jour l’idéologie de la femme. Ce thriller, cette réflexion très minutieuse, dissèque les motivations, les événements qui font que l’on passe à l’acte, que l’on essaie de se révolter, détaillant les tenants et aboutissements. Finalement pourquoi passe-ton de l’esprit au crime ?»  
Les passagers. Salle John Coltrane. 19h30. Du 7 au 31 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Fleurs de soleil de Simon Wiesenthal
«L’histoire se passe durant la 2e guerre mondiale. Un cas de conscience qui parle du pardon », relate lors d’une vidéo Thierry Lhermitte dans ce seul-en-scène. Simon Wiesenthal a passé sa vie à poursuivre les nazis, hanté par l’assassinat de millions de juifs innocents et d’autres comme les handicapés, les homosexuels, les gens du voyage, les résistants… Arrive le moment où il recueille les confessions d’un jeune soldat nazi, Karl, qui lui narre une scène terrible. Se pose alors la question du pardon. Peut-on accorder soi-même la rédemption au nom d’autres victimes ?  Arrêté en 1941 Simon Wiesenthal sera interné dans 5 camps de concentration. Il sera libéré lors de l’invasion soviétique.
Fleurs de soleil. Salle Léo ferré. 19h55. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Le temps des trompettes de Félicien Chauveau
«ici l’on aborde les 36 premières années de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière en faisant écho au monde contemporain, raconte Félicien Chauveau, metteur-en-scène, auteur et comédien. En tant que directeur de troupe j’ai trouvé, dans le temps des trompettes, des correspondances avec ma propre vie : Aller frapper à la porte des princes, chercher des aides à droite et à gauche, des protecteurs, connaitre des déboires, beaucoup voyager.»  
Le temps des trompettes. Salle John Coltrane. 21h20. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 11, 18 et 25 juillet.

Andromaque de Racine
«Il est question de l’héritage des crimes des parents, détaille Robin Renucci en vidéo. Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime son défunt époux Hector pour défendre la vie de son fils, Astyanax. C’est aussi une histoire de guerre, de guerriers, de dette de guerre, et du poids de la guerre chez les enfants. Cela nous touche particulièrement dans le contexte que nous vivons. On retrouve chez Racine souvent 8 personnages, 4 points cardinaux, 4 espaces et un spectacle en diagonale. On parle des parents, des Dieux, des humains. C’est une façon mathématique de raconter une histoire.»
Andromaque. Salle John Coltrane. 21h30. Du 7 au 17 juillet. Relâche le 11 juillet.

Fragments de Hannah Arendt
«Bérengère Warluzel s’est prise de passion pour Hannah Arendt, révèle Charles Berling, m’apportant, pendant le Covid, un assemblage de textes, des fragments tirés de beaucoup de ses œuvres. Le défi ? Trouver l’émotion profonde et donc théâtrale de ce qu’elle raconte. La question ? Comment partager ensemble cette pensée, cette lucidité et cette foi –dans l’être humain- qui nous réveille dans toutes les dimensions qui nous réunissent, ce qui fait le bien commun, qu’on est bien ensemble. Nous avons d’ailleurs été saisis de voir le public bouleversé par cette pensée claire, forte quand nous avions joué l’an passé chez Présence Pasteur. Nous avons réalisé deux versions. L’une avec Bérengère Warluzel seule en scène et l’autre avec ses enfants adolescents : Romane, Isaure, Guilad, et Ariel Oren pour montrer que ces textes sont abordables par tous.»
Fragments. Salle Léo Ferré. 21h30. du 19 au 30 juillet. Relâche le 25 juillet.

Les infos pratiques
Théâtre du Chêne noir. 8 bis, rue Sainte-Catherine à Avignon. 04 90 86 74 87. www.Chenenoir.fr Tous les spectacles ici.

https://www.echodumardi.com/tag/festival-off/page/4/   1/1