18 juin 2025 |

Ecrit par le 18 juin 2025

Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Pour la 17e édition, le Club de la Presse Grand Avignon-Vaucluse a remis ses prix Coups de Cœur #Off2023.

« L’homme et le pêcheur », à Pierre de Lune/Quartier Luna par la Compagnie Teatro Picaro (19h15).
Sur un ponton au bord d’un étang, un désespéré, dûment équipé d’une grosse pierre au bout de la corde pendue à son cou, s’apprête à se suicider. Un pêcheur imperturbable, sur ce même ponton, strictement vêtu d’un costume noir et doté de petites lunettes rondes, tient soigneusement sa canne… dépourvue de fil. Le désespéré tente d’entamer la conversation, à quoi le pêcheur résiste. Renouvelant le duo clown blanc / Auguste, les deux protagonistes entrent pourtant dans un échange tantôt surréaliste, tantôt – très souvent même – cocasse mais largement ouvert sur les mondes intérieurs, les peurs et les regrets d’un bilan de vie, dans un rapport poétique au monde. De coup de théâtre en coup de théâtre, en passant par la matérialisation en quelques traits astucieux de ce dont le désespéré est porteur, la rencontre revêt une dimension profonde, existentielle, que la chute rend dans toute sa dimension tragique après tant d’éclats de rire.
Comme avec les mots, les accessoires et les costumes, le duo joue avec le quatrième mur, incluant ainsi le spectateur dans son propos. Par la grâce de la mise en scène très visuelle et enjouée, différents niveaux de compréhension et de réflexion font de cette pièce un spectacle tout public.

« Arrête avec tes mensonges », au Théâtre du Rempart par la Compagnie Velours & Macadam (22h40).
Adaptée du roman autobiographique de Philippe BESSON paru en 2017 et mise en scène par Valentin NERDENNE, cette pièce relate une grande histoire d’amour qui se déroule en 1984 sur un fond d’homosexualité. Désirs interdits mais aussi un rêve : aimer sans retour, sans condition. Une mise en scène et 4 comédiens talentueux, une jolie surprise pour exprimer le « soi intérieur » de la joie, de la poésie, un rythme disco et des paillettes sur fond d’une dramaturgie tragique. Cette mise en scène, la chorégraphie, la scénographie, les costumes et la musique subliment le livre poétique de Philippe BESSON et nous transmet un message fort sur l’acceptation de soi, de la différence, de la transmission tout en favorisant un moment « hors du temps », de rêve, de poésie. Les scènes de la rencontre amoureuse sont teintées de respect, et nous touchent par l’intimité qu’elles dégagent. Nous sortons de cette pièce pétillante sur un sujet grave avec la joie au coeur.

« Nos histoires », au Théâtre le Cabestan par la Compagnie Glapion (12h35).
Création réalisée par deux femmes pour les femmes mais aussi pour tout être humain vivant une relation d’emprise. Elles démontent avec réalisme le processus de cette relation allant de la joie à la dévalorisation de l’être mental et physique. Le décor, les lumières, la musique et la chorégraphie soulignent avec justesse les violences et la toxicité de l’emprise où les maux se traduisent par le corps et l’ambiance anxiogène plutôt que par les mots. L’originalité de cette pièce réside dans le choix de l’interprétation par deux talentueux comédiens des quatre personnages. Une pièce émouvante par l’actualité de son sujet, par l’originalité de sa mise en scène et la magnifique interprétation des comédiens. La prise de conscience de l’emprise n’est pas toujours facile mais lorsqu’une main bienveillante est tendue l’espoir et la reconstruction d’une autre vie sont possibles. Cette touchante pièce nous le démontre avec subtilité.


Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Dans le cadre du Festival Off d’Avignon et pour la 18e année, la Chambre des notaires de Vaucluse présente les « Eclats de Scènes de la Cour des notaires » proposant d’assister à des extraits de spectacles les 17, 19, 20 et 25 juillet 2023 à 19 h 30 – durée 2h-, 23 bis rue Thiers à Avignon.

«Avignon, capitale mondiale du théâtre propose, en juillet, 1 491 spectacles joués tous les jours pendant trois semaines dans environ 130 lieux. En 2022, nous avions accueilli 40 compagnies et plus de 500 spectateurs. Véritable opération de mécénat ouverte à tous, ces soirées sont gratuites pour les compagnies comme pour les spectateurs. Elles favorisent le bouche à oreille et la découverte de spectacles.» explique Alexandre Audemard, président de la Chambre.

Une organisation rôdée
La Chambre des notaires de Vaucluse propose, dans le cadre du festival off, une régie, une scène de 6m x 3m, une table de mixage, des micros, des projecteurs, une équipe technique devant un public assis au coeur d’une cour végétalisée. Chaque soirée, un programme différent est fourni aux spectateurs leur permettant de retrouver les lieux et heures de passage des comédiens ou musiciens dans les théâtres où ils se produisent. «L’éclectisme, la diversité, la qualité des extraits, le respect des temps de passage, c’est ce qui rend ces soirées particulièrement intéressantes pour les acteurs grâce au retour spectateur. Cela implique cependant une sélection harmonieuse et une organisation minutieuse. » expliquent Marie Morier et Anne Marie Constantin en charge de l’organisation et de la programmation des soirées.

Pour se produire, les compagnies sont invitées à contacter : Marie Morier mariemorier.mm@gmail.com 06 60 06 06 63 et Anne-Marie Constantin : am.constantin45@gmail.com  06 88 36 20 80

Les Eclats de scène de la Cour des notaires programment des compagnies lauréates du Fonds de soutien à l’émergence et à la création
Le Fonds de professionnalisation créé en 2016 évolue et devient, cette année, le Fonds de soutien à l’émergence et à la création. Les critères privilégient l’accès au Fonds aux compagnies et structures de production en voie de professionnalisation. Ils favorisent également la prise de risque artistique et financière que représente le montage d’un texte issu du répertoire contemporain d’auteurs vivants. Il est doté de 210 000€, distribués auprès de 70 à 80 projets, grâce à la Billetterie solidaire Ticket’Off et au soutien de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques), de l’ASTP (Association pour le soutien du théâtre privé), du CNM (Centre national de la musique) et de Profession Spectacles.

La Chambre des notaires
procède également à la présentation des Chiffres de l’immobilier, participe au Téléthon, au Salon de l’Etudiant, à la promotion de la profession auprès des collèges, lycées et universités au gré des Rencontres notariales et est présente dans le Vaucluse en chiffres -l’annuel de l’Echo du mardi-, dans le Guide des réseaux et tient des conférences…

DR

Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Bon spectacle!

Avec cette carte interactive, retrouvez tous les articles de L’Echo du Mardi sur l’édition 2023 du Festival d’Avignon.




Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Rendez-vous pour voir ‘Not I’ (Pas moi) avec Camille Mutel, chorégraphe et interprète. De fibre très écologique, elle n’a fait imprimer que 10 magnifiques affiches, pratiquement introuvables dans la jungle du Festival d’Avignon Off. Elle n’a pas voulu non plus faire de pub. Et pourtant, l’on s’y presse déjà. Direction la grande porte de l’université, côté Rempart, 74, rue Louis Pasteur dans l’intramuros d’Avignon, puis tourner tout de suite à droite, où un drapeau ‘Théâtre du train Bleu’ évoque ce nouveau lieu, un joli havre de paix baigné de lumière où, chaque matin, Camille Mutel cueille un public ouvert à sa mystérieuse et poétique proposition.

Une jolie cour végétalisée et ombragée. Au centre un parquet de bois blond. Savamment posés au sol, une nappe blanche immaculée, un étau et une planche de bois brut. Et aussi, une toute jeune femme, Camille Mutel, dans ce qui pourrait presque paraître un uniforme du quotidien bleu clair doté d’une large ceinture également bleue.

Elle se meut à petits pas,
dans une chorégraphie qui instille, à chaque geste, un nouvel et étrange univers où tout est symbole, lenteur, conscience, lien avec soi, dans son quotidien pour épouser… La planète Terre et ses océans.

Le public est silencieux,
respectueux, en attente de tout ce que la comédienne libère, de respiration, du son de ses pas feutrés sur le bois, de ses postures de danseuse, de ses équilibres fragiles et déséquilibres précaires, de silences et de pleurs parfois voilés.

Elle emprunte
à ce qui aurait pu paraitre être inspiré d’une cérémonie japonaise du thé, la lente élaboration d’un repas : des oignons, un poisson bleu, un maquereau, à la beauté et au fuselage inspirants. Mais tout, la gestuelle, les objets semblent échappés d’une nature morte. Voici donc ‘Not I’, 1er volet de la quadrilogie ‘La place de l’autre’.

Dans le public,
une jeune-femme ne peut la quitter des yeux. Elle est aussi captivée que bouleversée. Les yeux emplis de larmes, le sourire tremblant. Nous nous approchons d’elle au terme de la pièce. ‘Vous semblez si émue ? Que s’est-il passé ?’ ‘Je suis japonaise mais j’ai plutôt vécu à Taïwan. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Tout ce que j’ai vu m’a émue. Même si je sais peu de choses de la culture japonaise, tout me parlait, tout faisait sens. J’ai été en complète connexion avec elle, avec son travail, durant toute la représentation. J’étais en lien avec elle.’

Les infos pratiques
Not I. Cloître de l’Université d’Avignon. Théâtre du train bleu hors les murs. 9h15. Jusqu’au 20 juillet. Relâche le 14 juillet. Danse. 50mn. Tout public. 20€. 74, rue Pasteur à Avignon.

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Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Robert Antelme (1917-1990), poète, écrivain et résistant a été déporté aux camps de Buchenwald et de Dachau. Il a relaté son expérience en camps de concentration dans un ouvrage, L’Espèce Humaine, paru en 1947 aux éditions de la Cité universelle et dédié à sa sœur Marie-Louise, morte en déportation. Il fut l’époux de Marguerite Duras. Le récit de sa détention est portée au Théâtre des 3 soleils par la très talentueuse Anne Coutureau sur une mise-en scène très habitée de Patrice Le cadre.

Un ange blond dans le noir sidéral. Une femme, formidable Anne Coutureau, pour porter la voix d’un homme, Robert Antelme, en détention dans les camps de la mort. L’Allemagne nazie veut choisir la race qui dominera le monde et exterminer celles qui n’en sont pas dignes. Mais il n’y a qu’une race humaine et détruire les autres revient à se détruire soi-même.

Voilà, je crois,
la pensée farouchement chevillée au corps de ce rescapé des camps de la mort, Robert Antelme, qui évoque, le plus souvent avec des mots simples et plutôt pudiques, des instants de vie dans l’enfer le plus noir que la terre est capable de porter encore et toujours.

Copyright Marasco

Anne Coutureau porte haut,
cette voix incroyablement posée, réfléchie, humaine et parfois tendre d’un homme qui vit, avec d’autres, l’indicible. Et pourtant il faut faire l’effort, surhumain, de justement rester humain, alors que le corps hurle de douleur, que la tête veut s’enfuir, mais ne le peut pas et que remplir son estomac obsède chaque instant.

J’ai énormément aimé cette pièce pour ce dont elle témoigne :
l’appel dans la cour qui dure des heures dans un froid mordant, les poux, le typhus, les droits communs transformés en kapos avec le droit de vie et de mort sur leurs compagnons d’infortune, juste pour manger mieux. Car oui, ils étaient tous détenus. Mais la perversité était de leur faire croire qu’ils avaient le pouvoir. Et ils en usèrent et abusèrent nourrissant leur propre sadisme et celui de nombre de gradés nazis.

Et surtout les éclairs de vie,
les gestes d’amitiés, le partage d’un mégot de cigarette, les amis à qui l’ont dit au revoir, en fuyant déjà, parce que le masque de la mort flotte au-dessus d’eux. Le pire ? C’est de ne pas les reconnaître, sur leur triste paillasse, alors que le coude relevé pour supporter leur maigre buste, leurs fixes regards vous appellent silencieusement. Juste pour se dire que l’on a existé ? L’attention même fugace, que vous leur portez, est alors le plus beau cadeau du monde, même si vous ne pouvez que prononcer, un presque et tout bas, ‘au revoir mon vieux’.

Anne Coutureau DR

La force de la vie envers et contre tout
Des survivants, souvent incompris lorsqu’ils revinrent chez eux, parce que non, tout cela ne pouvait avoir existé puisqu’on n’en n’avait pas entendu parler. Que faire de ces cadavres ambulants ? Alors que Paris avait été libéré depuis plusieurs mois et que tout le monde voulait oublier. Il n’y avait plus de place pour l’horreur et encore moins pour le témoignage. Trop tôt, les gens ne voulaient qu’oublier.

Le silence se faisait malgré eux.
Et puis il y avait la culpabilité : avait-on le droit de s’en sortir quand ses propres camarades étaient morts dans les circonstances les plus effroyables ? Circonstances que tous avaient partagées ? Et qu’ils portèrent comme un fardeau tout au long de leur vie. C’est pourquoi L’Espèce Humaine nous interpelle.

Anne Coutureau est magnifique de justesse, d’émotion, de force.
Le récit est poignant, prenant de la hauteur là où réside la bassesse et pire, la négation de l’homme. On en sort admiratif, pas forcément graves, mais empreints de ce qu’un chouya de vote peut faire basculer la démocratie… Parce qu’Hitler a été élu démocratiquement, faisant basculer le monde dans le chaos.

Les infos pratiques
L’espèce humaine. 17h35. Relâche le mardi. Jusqu’au 29 juillet. 4, rue Buffon à Avignon. Durée 1h15. De Robert Antelme. Avec Anne Coutureau. Mise en scène de Patrice le Cadre et son de Jean-Noël Yven. Théâtre les 3 Soleils. Réservation 04 90 88 27 33.

Anne Coutureau Copyright MH

Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

‘Après coup’ ? J’ai adoré. L’écriture, la mise en scène, le talent des comédiennes, l’intrigue qui se déroule, foisonnante, passionnante. Au départ ? L’amitié que se voue 4 amies réunies, chaque année, dans le chalet de Bélinda.

Elles se racontent leur vie et là, miracle, on se retrouve toutes dans un des personnages. Je crois que j’ai tout aimé. L’atmosphère, l’écriture, l’intrigue, la mise-en-scène, et son savant déroulé, les dialogues, les costumes du quotidien qui en disent déjà long sur chacune d’entre-nous, les terre-à-terre, les enjouées, les sceptiques, les enflammées, les rêveuses, les carriéristes, les amoureuses, les blasées…

Nous pourrions aisément être l’une d’entre-elles
et même, on aimerait bien. Et puis les voiles de soi(e) se déchirent, et l’on entre dans le vif du sujet. Après coup, un vrai plaisir. Parce qu’on est happés par l’histoire et par le décor même s’il est tout simple. On voyage vraiment au gré de la vie de ces amies et puis, longtemps après, l’histoire continue de se dérouler en nous.

Copyright MH

Quelles sont toutes ces personnes que nous avons croisées,
que l’on a oubliées et qui ressurgissent du passé… Parce qu’elles faisaient silence sur ce qu’elles vivaient. Les images, les attitudes et surtout les non-dits resurgissent, criants, du passé. Le décryptage alors se fait dans l’empilement de nos expériences vécues. Nous étions trop petites, trop frêles, trop jeunes, trop occupées… Pour laisser place à la réflexion, aux enseignements de ses pleins silences de nos taiseuses amies…

Après coup ?
On comprend tout et le théâtre a cela de merveilleux qu’il nous révèle à nous-mêmes. Après coup, on regarde l’affiche, et là, ce que nous avions sous les yeux nous disait déjà tout. Sommes nous prêts, désormais, à examiner la vie telle qu’elle est ? Sommes-nous capables d’écouter notre intuition ? D’écouter l’autre ? De réfléchir à ce que nous vivons ?

Copyright MH

Mon conseil ?
Laissez-vous porter par ces comédiennes habitées et talentueuses : la toujours joyeuse et Formidable Aude Roman (Sophie), la super connectée Valérie Moinet (Magali), la romantique et éthérée Gwenda Guthwasser (Belinda), l’écriture fine et la mécanique sans faille de Sandra Colombo avec Tadrina Hocking, les auteures, dont la dernière joue une Ambre révoltée, éprise de missions humanitaires accompagnée de sa fondatrice colère et la géniale mise en scène de Christophe Luthringer.

Après coup. Théâtre des Carmes André Benedetto. 6, place des Carmes. Jusqu’au 26 juillet. Relâches les 13 et 20 juillet. 19h25. De 10 à 20€. A partir de 12 ans. 04 90 82 20 47.

Le metteur en scène entouré des comédiennes Copyright MH

Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Qui a tué Agamemnon ? Sa femme Clytemnestre avait-elle un amant ? Pourquoi tant de haine entre elle et sa fille Electre ? Mais aussi pesticides, mensonges d’ Etat, jeux de pouvoir.

L’ auteur et metteur en scène Sébastien Bizeau a gardé le point de vue de l’« Electre » de Jean Giraudoux( 1937) : on n’a pas les réponses, on est dans la recherche de la vérité. On chemine entre les atermoiements de Clytemnestre et les mensonges d’état d’un ministre défendant l’utilisation des pesticides. C’est astucieux car ça permet aux spectateurs qui ne connaissent pas ou se repèrent mal dans l’Odyssée d’Homère, mythe du Ve siècle avant notre ère, de le découvrir au fil du spectacle et aux autres de s’intéresser plutôt à la fable contemporaine….Dans les 2 cas, ca fonctionne.

Un entrelacement de situations et de langage
Où miracle on ne s’y perd pas ! On évolue dans des espace temps qui parlent des mêmes problématiques : le mensonge, la trahison, les éléments de langage, la langue de bois, le silence qui tue. Les 5 comédiens jouent une infinité de rôles avec une aisance, une capacité de transformation vestimentaire et d’adaptation de jeu extraordinaire. La mise en scène est à la fois fluide et dynamique avec une économie de décor. Les entrées et sorties de plateau se font sur la dernière réplique de la scène. Astucieux !

Spectacle intelligent, instructif avec du punch et  la joie de jouer. Que demander de plus ?

Heureux les Orphelins. Jusqu’au 29 juillet. Relâche les 9, 16 et 23 juillet. 12 à 21€. Théâtre de l’Oriflamme. 3-5 rue du Portail Matheron. Avignon. 04 88 61 17 75.  loriflamme-avignon.fr


Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

On est invité ou on s’invite dans une Garden Party. On attend quelque chose ou pas, on ne connaît pas forcément tout le monde, on peut s’y ennuyer ou au contraire faire des rencontres surprenantes. Dans le jardin suspendu des Doms, havre de paix s’il en est, les performances qui se succèdent ne vont pas plaire à tous, forcément, mais sont une invitation à découvrir des créations singulières.

Y’a bruler et cramer
Le plateau fourmille de ses rencontres hasardeuses entre France et Belgique en auto-stop. On l’accompagne pendant 30 minutes dans un coming-out déroutant de simplicité, d’humour mais aussi de force tranquille. Camille nous perd dans les méandres analogiques de la volcanologie et de son corps. Les blessures affleurent, les fissures s’acceptent, le feu intérieur couve. Fascinant !
Jusqu’au 27 juillet. Relâches les 5, 12 et 19 juillet. 17h30. 30 minutes. 7 et 10€.

Beat’ume de Z&T
Elles sont formidables ! Z&T ?  Zouz et T.A , deux slameuses au tempérament bien trempé. Juste ce qu’il faut d’impertinence pour adhérer à leur vision du monde qui nous entoure et d’autodérision pour sourire de leurs combats. Mention spéciale pour «Chers harceleurs merci » à l’origine indirecte de leur nom de scène Z&T et qui montre comment la langue peut-être aussi une arme.
Jusqu’au 27 juillet. Relâches les 5, 12 et 19 juillet. 19h30. 30 minutes. 7 et 10€.

Théâtre des Doms. 1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne. 04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu


Festival d’Avignon : les coups de cœur #Off2023

Attention , ceci n’est ni une conférence, ni une performance circassienne
Ce que vous allez voir et entendre est un pur moment de résilience qui force le respect et l’admiration. Lucie Yerles , enfant de la balle si l’on peut dire – ses parents Isabelle et Xavier ont ouvert il y a plus de 20 ans avec le regretté Philippe Gromber l’actuel Théâtre des Doms à  Avignon- a deux parcours : l’un circassien entre l’ Ecole de Cirque de Châtellerault et celle du Québec et l’autre universitaire avec des études de psychologie. Un accident l’oblige à freiner une carrière prometteuse de circassienne, plus spécialisée dans les tissus aériens et elle se remet aux études pour approfondir les neurosciences à Bruxelles. Et là une révélation : la gestion des émotions et du stress prend complètement son sens et dans son parcours personnel et dans la posture du spectateur qui vient assister à un spectacle de cirque.

Elle capte la lumière autant que l’attention
Pendant le spectacle elle va parler, parler beaucoup : à l’endroit, à l’envers, en haut, en bas et toujours avec le sourire, suspendue dans les airs avec pour seuls appuis deux longs rubans rouge.  alors que l’effort et le talent sont bien là. On va comprendre les méandres du cerveau, pourquoi on est là, pourquoi on rit, pourquoi on a peur… Pourquoi on reste tout de même et on en redemande ! C’est à un beau  voyage aérien, poétique et plein d’humour parmi des pancartes aux noms barbares de cortex cérébral ou thalamus sensoriel, que nous convie ce solo hors du commun.

Jusqu’au 16 juillet. Relâche le 12 juillet. 10h. 6 à 12€. L’Occitanie fait son cirque en Avignon. 22 chemin de l’île Piot. Avignon. Www.cirqueavignon.com

https://www.echodumardi.com/tag/festival-off/page/5/   1/1