(Vidéo) ‘Avignon’ : la bande-annonce vient de sortir
La comédie romantique française Avignon, qui sortira dans les salles de cinéma le mercredi 18 juin prochain, vient de dévoiler sa bande-annonce officielle.
Il faudra encore patienter quelques semaines avant de visionner le long-métrage de Johann Dionnet, intitulé « Avignon », sur le grand écran. Cette comédie, dans laquelle on retrouve Baptiste Lecaplain, Elisa Erka et Alison Wheeler, a déjà fait sensation puisqu’il a été triplement récompensé au Festival de l’Alpe d’Huez en janvier dernier où il a remporté le Prix Coup de cœur des Alpes de la région Auvergne-Rhône-Alpes et Prix des abonnés Canal+ du meilleur film, ainsi que le Grand Prix du jury de l’édition 2025.
Le tournage a été rendue possible notamment grâce à la Commission du Film Luberon Vaucluse, association qui se charge de mettre en valeur les décors et le patrimoine du département, et qui propose assistance technique, liste de figurants et de compétences avec des caméramen, preneurs de son, éclairagistes, costumiers, maquilleurs, décorateurs, et bien d’autres, mais aussi grâce au soutien du Département de Vaucluse.
Le synopsis
Tournée en grande partie pendant l’édition 2024 du Festival d’Avignon, la comédie romantique suit Stéphane (Baptise Lecaplain) et sa troupe qui débarquent à la Cité des Papes pour jouer la pièce ‘Ma sœur s’incruste’ pendant le festival de théâtre et de spectacle vivant. Stéphane y croise Fanny (Elisa Arka), une comédienne montante qui joue dans un classique de Victor Hugo, et tombe sous son charme. Sur un malentendu, elle l’imagine être l’interprète de Rodrigue, le rôle principal du prestigieux ‘Cid’ de Corneille. Pour la séduire, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival… mais qui va très vite le dépasser.
En attendant la sortie officielle d’Avignon, découvrez la bande-annonce :
(Vidéo) ‘Avignon’ : la bande-annonce vient de sortir
Le long métrage raconte les péripéties d’une bande d’amis pour sauver leur club de foot, suite à l’emprisonnement de son président. Sur un ton d’humour influencé par le cinéma marseillais, les deux jeunes réalisateurs d’Avignon Karim Belaïdi et Omar Dahmane ont relevé un défi fou. Ils ont produit à deux un film amateur le plus convaincant possible avec un budget à moins de 10 000€.
« Ce film est un miracle » souffle Karim Belaïdi, éducateur trentenaire à la carrure sportive, soulagé par le guichet fermé de son avant-première ce 3 avril au Pathé Cap Sud. Avec son premier long-métrage, le jeune réalisateur a créé la suite de sa web série ‘Sentenza’ sur le club de football fictif du même nom.
Tourné sur deux années, le film part d’une intention bien particulière. « Je voulais mettre en lumière ma ville, mise en avant pour son festival, son patrimoine, mais moins pour ses quartiers » résume Karim Belaïdi qui a pu compter sur des jeunes en réinsertion pour donner vie au projet. Dans cette perspective, l’idée était également de « regrouper tout ce qu’il y a de néfaste dans le football du sud de la France » pour mieux le dénoncer sous le trait de l’humour. Et de rappeler que « l’objectif commun de tout footballeur, c’est de s’amuser : on oublie l’essence même de ce sport ».
L’affiche du film et les 2 réalisateurs : Karim Belaïdi (à gauche) et Omar Dahmane. Crédit : DR
Un projet social Karim, éducateur depuis ses 20 ans, est issu d’une famille d’artistes. Après avoir écrit la moitié du scénario, il a rencontré le professionnel de cinéma Omar Dahmane en automne 2022. De là, la collaboration entre la vision artistique de Karim et la compétence technique d’Omar (incarnant également un personnage dans l’histoire) a donné naissance au film.
Porteur d’un projet social, Sentenza montre comment une bande d’amis aux caractères décalés et attachants tentent de se défaire de leurs mauvaises habitudes pour s’unir dans un objectif commun. Omar a formé à la technique les jeunes ayant participé ou accompagné le tournage qui se déroulait toujours après le travail de Karim, à 16h30. « Ce sont des amateurs qui n’ont jamais fait de film de leur vie. Mais il n’y avait pas besoin de répéter les scènes, parce qu’ils sont vraiment comme ça, avec des traits de caractère que je leur ai demandé d’accentuer » confie Karim, époustouflé par le potentiel de chacun.
Il a par ailleurs lui-même dû s’adapter à maintes reprises, reprendre son scénario en fonction des disponibilités des acteurs bénévoles. Il a également intégré un rôle pour un acteur amateur l’ayant sollicité, tout à fait adapté à sa situation de handicap. « Dans le film, nous avons essayé de montrer un maximum le vivre ensemble avec tout le monde » avance le cinéaste amateur.
Une partie de l’équipe du film. Crédit : DR
Des conditions de tournage sous contraintes Hormis le ‘road trip’ filmé à Barcelone pour les besoins de l’intrigue, toutes les séquences sont locales. La plupart ont été tournées à Avignon même : place de l’horloge, quartier de la Rocade, au stade de la Barthelasse et celui de Montfavet. À cela s’ajoutent des scènes tournées dans la salle du conseil de la mairie de Carpentras.
Il a fallu aux réalisateurs concentrer tous leurs efforts sur ces divers lieux de tournage et se plier aux conditions du moment. D’abord en raison d’un budget insuffisant « pour offrir les repas aux acteurs bénévoles”, des tournages ont été annulés. Et quand tous ceux-ci étaient réunis, il suffisait de peu pour altérer la production : un mistral trop présent, des cigales imposantes, mais aussi le manque de professionnalisme et la réduction des moyens humains pour concevoir le film de A à Z.
Crédit : DR
Mais un soutien local fort Pourtant, le projet est arrivé à terme ! D’abord avec l’aide de l’association de Carpentras Égal Accès, qui a contribué au tiers du budget. « À la fin des tournages, quand cela commençait à être raide, ils nous ont rajouté des financements » dit Karim, plein de reconnaissance. Par ailleurs, le tournage en mairie a été facilité par la procédure d’autorisation rapide de la municipalité de Carpentras.
Pour la séquence avec les gens du voyage, les réalisateurs ont été appréciés par la communauté gitane. « Au complexe de la Souvine (Montfavet) où ils étaient installés, j’ai pu les rencontrer pour filmer le décor avec les caravanes, ils nous ont accueillis avec plaisir » se souvient le cinéaste. Ce dernier a même tenté sa chance en contactant l’influenceur gitan de Pernes les fontaines Niglo, qui a accepté de jouer le capitaine du FC Gens du voyage (club fictif). « Il est très influent avec sa communauté, tous les gens du voyage le connaissent, il y a donc eu un énorme engouement pour le tournage ».
Les séances – Avignon : 3 avril à 19h au Pathé Cap Sud (séance complète), 12 avril à 10h45 au Pathé Cap Sud – Valréas : 5 avril à 18h, au Rex – Le Pontet, : 23; 24 28 et 29 avril à 21h au Capitole My Cinewest – Avignon : le 5 mai à 20h au Vox
Le synopsis du film Cinq ans après la fermeture du club, Malik, éducateur, tente l’impossible : convaincre la maire de la ville de rouvrir le club historique. Mais un obstacle de taille se dresse sur sa route : une dette colossale de 20 000 euros, héritée de l’ancien président, Luigi Sentenza, aujourd’hui derrière les barreaux. Alors qu’il se bat pour redonner vie à ce projet social, un adversaire redoutable entre en scène : Nicolas Le Flop, un millionnaire parisien prêt à investir massivement pour créer un club d’élite, le FC Galaxy. Face à cet homme d’affaires influent, Malik semble condamné à l’échec… jusqu’à ce qu’un événement inattendu vienne bouleverser la donne. Un tournoi de sixte atypique, le Tournoi de la Tolérance, promet 50 000€ aux vainqueurs. Une somme qui pourrait tout changer. D’un côté, une équipe hétéroclite portée par les valeurs du club Sentenza, de l’autre, une formation de mercenaires forgée à coups de millions. Entre engagement social et ambitions financières, la maire devra faire un choix : l’argent du FC Galaxy ou l’âme du club Sentenza.
Son collaborateur Omar Dahmane a quant à lui passé des heures à travailler sur la synchronisation des sons et des images, jusqu’à ce qu’ils trouvent du soutien auprès de KMR studio au Pontet, par le biais du groupe de rap avignonnais 100-16 L’équipe. « Ils nous ont ouvert leurs portes pour enregistrer certaines voix. Nous avons même un rappeur dans notre film, ainsi qu’une bande originale grâce à eux » s’enthousiasme Karim.
Enfin, dernier renfort et pas des moindres, celui des cinémas. « Le directeur du Pathé Cap Sud a vu le film et l’a trouvé impressionnant au vu du budget, mais aussi plus drôle que certaines comédies françaises » annonce le jeune réalisateur. Depuis la programmation de l’avant-première pour le 3 avril au Pathé Cap Sud, d’autres séances et d’autres cinémas ont suivi pour ce printemps (voir ci-dessous.
Des anecdotes farfelues Les acteurs amateurs deviennent des personnages, mais parfois les personnages deviennent aussi des personnes. La frontière s’est amenuisée à plusieurs reprises lors du tournage. Comme pour cet acteur principal qui, prétendant être malade un jour où il était indispensable à une scène, a finalement été démasqué grâce à sa publication sur un média social. « J’ai vu sur sa story qu’il était finalement parti à la plage alors que nous l’attendions tous » partage Karim d’un ton exaspéré. Ou bien comme ce jeune acteur qui joue un personnage sortant de prison dans le film. Mais entre-temps, pour des activités antérieures au tournage, il a dû être véritablement incarcéré au Pontet. « Nous étions en pleine période de tournage, nous avons dû faire les scènes avec lui quatre mois après. J’ai donc modifié certaines choses par rapport au scénario pour que cela reste cohérent » souffle le réalisateur sur cette énième anecdote.
Mais il y a aussi cet acteur qui avait été choisi pour sa morphologie et qui entre temps a perdu du poids, révélant sa métamorphose dans une scène de match réalisée en 11 tournages. « Je ne croyais pas à son régime, car cela faisait trop longtemps qu’il en parlait. Et puis nous avons dû faire en sorte que cela ne se voie pas, mais il a quand même perdu 18 kilos en l’espace de 5 minutes ! » sourit Karim. De quoi nourrir une vidéo sur les coulisses du tournage, d’autant que les réalisateurs ont « prévu de faire un documentaire, pour cela il (leur) faut un budget ». Le tournage “folklorique” pourrait donc avoir un écho supplémentaire.
Amy Rouméjon Cros
Sentenza en chiffres – 4 cinémas vauclusiens diffusant le film (en date du 31 mars 2025) – 8 700€ de budget investi par les partenaires, dont 3 000€ par l’association carpentrassienne Égal Accès – 3 000 heures de rushs vidéo – 2 800 heures de montage vidéo – 4 disques durs, dont 2 pour servir de copie de secours – 2h03 de montage final contre 2h30 initialement – 3 professionnels du spectacle vivant : Malik Farés (l’entraîneur du Sentenza), Karine Kossu (Mme le Maire), Sébastien Bugeja (Beber) – 20 acteurs impliqués dans le jeu et la technique – 100 participants au long métrage (réalisateurs, figurants, techniciens amateurs formés par Omar Dahmane) – 30 maillots de foot offerts par la discothèque châteaurenardaise Le Stax. 15 ont servi au tournage, les 15 autres ont été revendus pour réinvestir dans la production – 2 bandes sons originales créées par 100-16 L’équipe et produites par KMR studio au Pontet
Chronologie – 2019 : production et diffusion de la web série Sentenza sur Youtube – Juillet 2022 : début de l’écriture du scénario qui donnera suite à la web série – Septembre 2022 : rencontre entre les deux co-réalisateurs Karim Belaïdi et Omar Dahmane – Mai-Octobre 2023 : première période de tournage Mai-Octobre 2024 : seconde période de tournage
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Dans le cadre des journées consacrées aux droits des femmes, la Ville d’Avignon propose une conférence sur le thème de l’éducation des jeunes femmes en Afghanistan, en collaboration avec l’association Nayestane, à 18h30 salle de l’Antichambre à l’Hôtel de Ville d’Avignon. La conférence sera précédée d’un court documentaire et d’un montage photos.
Nayestane est une association française au service de solutions éducatives pour les Afghanes. Écoles à la maison, cours en ligne, préparation aux différents concours, formations qualifiantes… de nombreux projets prennent forme peu à peu. L’association est organisée autour d’une équipe de bénévoles Afghans et Français en France, avec l’aide de la présidente Dominique Dupuy, d’une cheffe de mission française et des jeunes femmes Afghanes ici et là-bas, unies pour offrir des cours de qualité aux étudiantes Afghanes interdites d’aller au collège et au lycée. Fin septembre 2022 631 élèves bénéficiaient de cette organisation pour accéder à la connaissance.
Pour mémoire Cette conférence clôture l’exposition ‘Matrimoine’ qui avait lieu du 6 à aujourd’hui 20 mars, dans le péristyle de l’Hôtel de ville d’Avignon. Celle-ci retrace, à travers des biographies, des contextes historiques, des chiffres, des citations, et le portrait de trente femmes certes reconnues, le peu d’espace accordé aux femmes pourtant actrices de la grande histoire. Ces femmes sont notre matrimoine, l’héritage des femmes.
Les infos pratiques Jeudi 20 mars à 18h30. Conférence, film et montage photos sur l’Education des jeunes femmes en Afghanistan, en collaboration avec l’association Nayestane. Salle de l’Antichambre à l’Hôtel de Ville d’Avignon. Place de l’horloge.
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Attention, chef-d’œuvre ! Sarah Bernhardt, la Divine, avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte, sort ce mercredi 18 décembre au cinéma Capitole MyCinewest au Pontet.
Féroce, fragile, fascinante, farouche, flamboyante, frivole… Les qualificatifs manquent pour définir Sarah Bernhardt. Celle pour qui Jean Cocteau a inventé l’expression « Monstre sacré », celle que Victor Hugo qualifiait de « Voix d’or », celle qui a été la première à signer des autographes, celle dont Tchékhov disait : « Elle a visité les deux pôles. De sa traîne elle a balayé les cinq continents, elle qui plus d’une fois s’est élevée jusqu’aux cieux. » Ou encore, elle dont les obsèques ont attiré un million d’admirateurs éplorés, davantage que Johnny Halliday en 2017. Elle qui avait comme amis Rostand, Zola, Jules Renard, Freud, Oscar Wilde, les Guitry père et fils, Lucien et Sacha.
Cette légende qui a été la première star mondiale est interprétée par Sandrine Kiberlain que nous avons rencontrée en avant-première. « C’est une chance de jouer ce rôle. C’était une citoyenne engagée contre la peine de mort, l’antisémitisme, féministe, libre et libertine, pleine d’humour, une personnalité hors norme, moderne, excentrique, qui se mettait dans la peau de l’Aiglon comme de Cyrano, qui vivait entourée d’animaux sauvages. »
Elle poursuit : « Avant de tourner, pendant des heures, je devais être maquillée puisque je joue trois tranches d’âge dans le film, porter une longue perruque, des jupons qui se superposaient, d’épais costumes, des bas, bottines, colliers, une prothèse de la jambe droite, des froufrous et vieilles dentelles. Les habilleuses m’ont vraiment aidée à entrer dans ce rôle. Il y aura un avant et un après dans ma vie d’actrice. »
« Quand j’ai lu le scénario, j’ai dû travailler le texte et surtout la voix rocailleuse et les intonations de cette tragédienne trois heures par jour pendant deux mois pour être à la hauteur » ajoute Sandrine Kiberlain. « Et puis je me suis lancée sur le plateau, comme au théâtre. Petit à petit, j’ai découvert sa fougue, sa passion, son énergie, sa sincérité, son insolence, sa démesure, elle y va à fond, elle n’a peur de rien, elle va jouer pour les soldats dans les tranchées, elle fait des tournées aux États-Unis et en Australie qui durent des mois. »
Intarissable, Sandrine Kiberlain poursuit : « Sarah Bernhardt était rebelle et révoltée. Elle demande à Émile Zola, qui est son ami et l’une des plus belles plumes de l’époque, d’écrire pour défendre le capitaine Dreyfus. Elle bouleverse les spectateurs, elle les fait passer du rire aux larmes en un battement de cils. » L’actrice résume : « Aujourd’hui, elle serait à elle seule un cocktail de Coluche le généreux, Mylène Farmer la mystérieuse et iconique, Joséphine Baker la résistante et Angela Davis la militante anti-raciste. »
Dans ce film où le réalisateur Guillaume Nicloux a minutieusement sélectionné les musiques, des partitions pour piano, de Debussy, Ravel, Chopin, Fauré, Grieg et Schubert, Sandrine Kiberlain incarne cette tornade, ce tourbillon de la vie. Elle a été applaudie à tout rompre par le public, à l’issue de la projection en avant-première au Capitole. « Vous êtes un vrai cadeau de Noël », lui dira une spectatrice pour saluer sa performance d’actrice dans le rôle de Sarah Bernhardt. Ça tombe bien, à une semaine pile du 25 décembre.
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C’est le 51ᵉ long-métrage tourné par le réalisateur qui a fêté ses 87 ans le 30 octobre dernier et qui est venu avec Kad Merad le présenter au Pontet, d’abord aux journalistes vauclusiens à l’Auberge de Cassagne, puis au public venu en foule au cinéma Capitole MyCinewest du Tronquet.
« Le cinéma, c’est mieux que la vie », martèle cette légende vivante du 7ᵉ art qui, depuis plus de 60 ans, observe, scrute le genre humain. « Il me fascine avec toutes ses contradictions, à la fois merveilleux et râleur », commente-t-il. Claude Lelouch qui a suivi à moto les coureurs du Tour de France en 1965, qui a décroché la Palme d’Or sur la Croisette à Cannes avec Un homme et une femme, qui a filmé les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 et les descentes victorieuses de Jean-Claude Killy, d’Annie Famose, des sœurs Goitschel, qui a réalisé les premiers clips (à l’époque on parlait de ‘Scopitone’) de Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Claude François, Dalida et Sheila.
Pour Finalement, une fable musicale avec une partition composée par le trompettiste Abrahim Maalouf et des chansons de Didier Barbelivien. « La musique parle à notre cœur, le scénario à notre cœur », précise le réalisateur. Le pitch du film ? Un avocat, Lino (toute ressemblance avec Lino Ventura ne serait pas fortuite), campé par Kad Merad, plaque tout à la suite d’un problème de santé, une forme de dégénérescence. Il lâche les amarres, jette à l’eau son portable, empoigne sa trompette et part tout seul avec son sac à dos dans une itinérance qui l’amène de Paris au Mont Saint-Michel, aux plages du débarquement, au Mans, dans les environs de Béziers et dans la multitude bigarrée d’Avignon, en plein festival. C’est là, au rythme de ses déambulations qu’il redécouvre les vraies valeurs, l’amour, l’amitié.
DR
Au fil des séquences, Claude Lelouch fait une série d’allusions, de références, de clins d’yeux à ses anciens films, comme si, au terme d’une vie tout entière vouée au cinéma, la boucle était bouclée. « Je veux remercier le public qui me suit depuis si longtemps, a-t-il confié dans les salons feutrés de l’Auberge de Cassagne. À 87 ans, je vais bientôt franchir la ligne d’arrivée, mais je suis un boulimique de la vie, peut-être ferai-je un autre film, le 52ᵉ ? Mais ça prend de l’énergie, du temps d’imaginer une histoire, un sénario, de tout écrire, de réunir les fonds, de faire le casting, de repérer les lieux, de tourner, de monter, de trouver un compositeur, de mixer la musique et les images. Je filme comme je respire, je me définis davantage comme un ‘metteur en vie qu’un metteur en scène’. »
Kad Merad l’avoue : « Grâce à la caméra de Claude Lelouch, je me trouve presque beau dans ce film et l’aventure a débuté par hasard. Au lendemain de mon mariage, en Bourgogne, dans le train qui me ramenait à Paris, j’ai rencontré sa femme (l’écrivain Valérie Perrin) et je lui ai confié que mon rêve était de tourner avec lui. Elle l’a appelée et grâce à elle, mon souhait s’est réalisé. D’ailleurs, je porte la veste de Claude dans le film ». Il poursuit : « Tourner avec lui, c’est être sur le qui-vive en permanence. Il faut être disponible, à l’écoute, en fonction de la lumière, du soleil, de la couleur du ciel. C’est un bonheur, c’est spontané, on ne sent pas la fatigue, c’est la fête, on est comme des gamins dans la cour de récréation. »
Claude Lelouch qui « en a gros sur la patate », pousse une gueulante contre tous les interdits de notre société : « On ne peut plus fumer, boire, conduire. Du coup dans mon film Kad-Lino, qui n’en peut plus des contraintes, des obligations, il veut se faire plaisir, briser les barrières, les tabous, les frontières en tous genres, il rencontre son rêve. »
Une des scènes du film tournées à Avignon.
Et son voyage l’amène à quitter sa femme (Elsa Zylberstein), sa maman (Françoise Fabian), son ami d’enfance (Michel Boujenah), ses enfants pour tomber sur une fermière (Françoise Gillard de la Comédie Française), son mari (interprété par Firmin Gruss, le fils d’Alexis qui vit à Piolenc), à découvrir qu’il a une sœur (Sandrine Bonnaire).
« Finalement, tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien, insiste Claude Lelouch. Le mal est l’inventeur du bien, le chaos est un fertilisateur, le phénix renaît de ses cendres. Mes héros, que ce soit Ventura, Belmondo, Brel ou Trintignant n’ont jamais eu peur de rien. »
Pourquoi Avignon ? « Au départ, je voulais tourner à Venise pendant le carnaval, mais les gens que j’ai rencontrés sur place étaient tellement prétentieux et exigeants, que j’ai laissé tomber les gondoles. En revanche, souvent, je suis venu voir jouer ma fille Salomé qui fait du théâtre, en juillet. J’ai vu et partagé cette ferveur pendant le festival d’Avignon. Quand tout le monde vibre pour cette passion des mots, cette folie des sentiments, cette créativité, cette chaleur au sens propre comme au sens figuré, cette joie de vivre. Les comédiens sont des athlètes et je me dois de filmer leur beauté. On n’est pas au cinéma, on est dans la vraie vie, Rue de la République, Place de l’Horloge comme sur la Bartelasse. »
Scène du film durant laquelle on peut apercevoir le Rhône et le Pont Saint-Bénezet.
« Dans la vie, il y a plus de héros anonymes que de gros dégueulasses, plus de résistants que de collaborateurs, plus de Jean Moulin que de Lacombe Lucien (film tourné en 1974 par Louis Malle dans le Lot et qui parle d’héroïsme et de lâcheté pendant l’occupation nazie) », conclut Claude Lelouch qui, à 87 ans, continue de croire en l’homme, son supplément d’âme et sa générosité.
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Suite au grand succès obtenu par l’œuvre-film ‘Hexagone’, diffusée en avant-première début juillet à la Collection Lambert à Avignon, cette dernière a décidé de programmer sa diffusion tout l’été. Il est donc encore possible de visionner ‘Hexagone’ tous les mercredis jusqu’au mercredi 25 septembre.
‘Hexagone’, c’est le fruit de deux ans d’engagement artistique intense du photographe avignonnais Jérôme Taub dont quatre mois d’itinérance à travers la France. Cette œuvre, qui prend la forme d’un récit documentaire, est un véritable voyage à travers l’espace et le temps, le long des routes qui, de l’Antiquité à nos jours, ont créé le lien social dans notre pays.
Au gré de son périple, l’Avignonnais a photographié divers moments de vie, sans aucune mise en scène, pour créer ‘Hexagone’, et a assemblé 100 photographies pour en faire un diaporama aux allures de film. « ‘Hexagone’ est un voyage visuel polymorphe nourri d’une photographie documentaire à partir de laquelle la réalité qui nous entoure est piratée pour convoquer un univers surréaliste, mélancolique et inquiétant dans lequel vivent des êtres ‘Mythiques’, explique le photographe. Héros du quotidien qui vacillent, toujours à la limite du misérable et du divin. »
Cette œuvre-film est projetée en continu tous les mercredis de 14h à 15h jusqu’au mercredi 25 septembre à l’auditorium de la Collection Lambert à Avignon.
Tous les mercredis jusqu’au mercredi 25 septembre. Collection Lambert. 5 Rue Violette. Avignon.
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L’école d’art SCAD Lacoste organise la 3e édition de son festival cinématographique du jeudi 27 au samedi 29 juin sur le site de la Maison Basse, située au cœur du Luberon.
Durant trois soirées, un programme éclectique de films sera proposé au public qui pourra assister aux projections qui seront suivies de l’éclairage de professionnels ayant participé à la réalisations des différents longs-métrages. Chaque soir se fera dans une ambiance musicale. Des food trucks et une buvette seront à disposition.
Programme
Le jeudi 27 juin : – 16h : projection de Kansas City de Robert Altman (version anglaise sous-titrée en français) en présence de l’actrice aux deux Golden Globes Miranda Richardson. – 19h : ambiance musicale. – 20h30 : projection de Gladiator de Ridley Scott (version anglaise sous-titrée en français) en présence de la Chef Costumière oscarisée Janty Yates.
Le vendredi 28 juin : – 14h : projection d’un épisode de la série d’Apple TV+ The New Look (version anglaise sous-titrée en français). – 16h : projection du documentaire Truman & Tennessee: An intimate conversation (version anglaise) en présence de la réalisatrice Lisa Immordino Vreeland. – 19h : ambiance musicale. – 20h30 : projection de Back to Black (version anglaise sous-titrée en français) en présence de la réalisatrice Sam Taylor-Johnson.
Le samedi 29 juin : – 14h : projection de Falbalasde Jacques Becker (version française sous-titrée en anglais), en complément de la visite de l’exposition Cinémode de Jean-Paul Gaultier. – 19h : ambiance musicale – 20h30 : projection du Fabuleux destin d’Amélie Poulain (version française sous-titrée en anglais) en présence du réalisateur Jean-Pierre Jeunet.
Pour réserver votre place, cliquez ici. Du 27 au 29 juin. 10€ la séance. Maison Basse. SCAD. Lacoste.
(Vidéo) ‘Avignon’ : la bande-annonce vient de sortir
Cette rencontre, c’est à la réalisatrice avignonnaise Florine Clap que nous la devons. Elle nous propose trois courts métrages, trois portraits d’artistes hors norme ce samedi 13 avril au cinéma Utopia Manutention.
Florine fait partie de notre paysage avignonnais. Elle filme sa ville « Sous le pont d’Avignon » en 2013 mais ce sont les gens qui l’intéressent et particulièrement les gens « invisibles » ou hors normes. Dans ses documentaires elle sait capter une parole, un visage, et nous livre toujours un portrait sensible de son personnage.
L’origine de cette matinée de projections ?
« En 2022 au Festival ‘Partie de Campagne’, j’ai rencontré Marianne Geslin, réalisatrice du film Fanny Viollet, le temps-fil. J ‘avais beaucoup aimé son film, on y découvre Fanny Viollet, une artiste étonnante et pleinement investie dans une pratique quotidienne de création, de détournement d’objets ou de déchets. Le film a fait écho à mon travail de documentariste, à mes films qui sont, eux aussi, des portraits intimes de personnages hors norme. Nous avons eu envie de présenter nos films ensemble, lors d’une projection commune avec une exposition – éphémère – des œuvres des artistes que nous filmons. Ainsi est née l’idée d’une projection commune qui réunirait nos films dédiés à des artistes. »
Le titre L’Art dans la peau ?
Nos films nous avaient réunies Marianne et moi car nous nous sommes reconnues dans une même démarche. Nous avions les mêmes questionnements : Comment filmer un artiste ? Comment rendre compte de ses gestes, de sa démarche ? Comment l’inscrire dans un temps long ? Quand nous avons réfléchi à ce qui les réunissait, l’évidence était là : ils avaient tous trois l’Art dans la Peau.
Les 3 films présentés
Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges, de Florine Clap En 2019, suite à la commande de Messa Daniloffun, j’ai réalisé un film dédié à son mari artiste peintre, Boris Daniloff que j’avais rencontré et filmé pour mon premier film Sous le pont d’Avignon en 2013 dans le cadre de son exposition ‘Gens d’Avignon’ dédiée aux portraits de gens de la rue ou en marge de notre société. Boris est décédé brutalement en 2015 et sa femme a monté une exposition avec la totalité de son oeuvre au cloître St Louis en septembre 2019. Mon film Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges y a été diffusé pendant 3 semaines. Il est monté à partir de rushs tournés en 2013, en 2015 et en 2019 et notamment d’une interview menée avec Boris autour de son travail enregistrée en 2013. La peinture de Boris est politique et sociale. Le peintre dénonce l’absurdité du monde, ses mécaniques économiques perverses qui génèrent les guerres, la misère et l’exploitation des hommes, femmes et enfants. Il met en scène dans des toiles allégoriques et figuratives, le cynisme de la classe politique. Boris peint aussi les hommes et les femmes de la rue et des associations sociales qu’il fréquente dans de grands formats, comme on peignait les rois et les papes autrefois. C’est une peinture qui n’a pas vocation à « plaire » ou à être achetée, c’est une peinture qui est là pour soulager son coeur de toutes ces injustices qui le rendent malade. C’est lui, l’artiste aux cheveux rouges, couleur de la colère et de la révolte. Site de l’artiste: https://borisdaniloff.odexpo.com/default.asp?
Fanny Viollet, le temps-fil de Marianne Geslin Fanny Viollet instaure les foisonnements des techniques tantôt humbles, tantôt savantes, tantôt traditionnelles, tantôt nouvelles. Elle est exubérante, passionnée, fougueuse, expansive, et elle est simultanément méthodique, décidée, réglée. Elle bricole ; elle enchevêtre ; elle combine. Elle trie ; elle sépare ; elle classe ; elle différencie. Elle choisit ; elle tresse ; elle trame. Elle noue et dénoue. Fanny est la glaneuse de la ville et de ses innombrables déchets. Elle serait une archéologue des vies quotidiennes et des gestes minuscules, une romancière de l’intime, de l’infime. Elle tricote le marginal, l’occulte, le discret, l’effacé. Elle coud le temps secret, les fils de couleur multiples. Aléatoire, subversive, elle invente les aiguilles, les fibres, les bobines. La machine à coudre est probablement l’instrument prédominant de Fanny. Gilbert Lascault extrait du livre Fanny Viollet ou la métamorphose du fil. Œuvres de l’artiste : https://www.espace-des-femmes.fr/wp-content/uploads/2022/10/fanny-viollet-exposition.pdf
Michel Gauthier, Autoportraits, de Florine Clap L’autre film qui me tient à cœur, c’est un film documentaire sur Michel Gauthier, le « peintre d’Avignon ». Les avignonnais connaissent bien sa silhouette svelte, ses habits et son chapeau tachés de peinture, sa démarche nerveuse et chaloupée. Avec Michel c’est une longue histoire d’amitié. Je l’ai rencontré et filmé à l’occasion de Sous le pont d’Avignon (2013) et depuis, je le filme régulièrement dans son atelier (chez lui), dans les bistrots de la ville où il réalise quotidiennement son autoportrait, ou encore dans ses pérégrinations urbaines, une toile sous le bras et des couleurs dans les yeux. Michel c’est un poème à lui tout seul, un rapport au monde si singulier. Dans ses autoportraits, il cherche ses origines, lui l’enfant de la guerre trouvé au bord d’une route près du mont St Michel. Les deux réalisatrices, Florine Clap et Marianne Geslin seront présentes lors de cette projection.
Samedi 13 avril. 11h. 5€. Cinéma Utopia Manutention. 4 Rue des Escaliers St Anne. Avignon. 04 90 82 65 36.
Exposition éphémère des œuvres des trois artistes Le vernissage aura lieu le vendredi 12 avril à 18h30, à l’espace coworking. 73 rue Guillaume Puy. Avignon. Exposition accessible également le samedi 13 avril de 14h à 18h. Entrée libre.
(Vidéo) ‘Avignon’ : la bande-annonce vient de sortir
Le jeudi 11 avril à partir de 18h30, le cinéma Pathé Cap Sud diffusera le film Un homme pressé de Hervé Mimran avec Fabrice Lucchini et Leila Bekhti sorti en 2018. L’occasion pour la structure d’organiser une soirée d’échanges après la diffusion du long-métrage sur la thématique du « workaholisme ».
Ce terme qui désigne une forte addiction au travail peut avoir de grosses conséquences sur le salarié ou son entourage. Une problématique traitée par le réalisateur Hervé Mimran dans cette production qui dépeint le bouleversement connu par un homme addict à son travail qui, à la suite d’un accident cérébral, est contraint de réapprendre à parler et faire fonctionner sa mémoire.
La projection, qui aura lieu à 18h30, sera suivi par un temps d’échange entre les participants et des intervenants professionnels. Les spectateurs pourront en effet débattre et partager leurs expériences avec Amandine Baudy, médecin du travail à l’AIST 84 et Cédric Julien, médecin du travail au CHU de Montpellier et spécialiste du workaholisme. La soirée se terminera par le traditionnel cocktail dinatoire.
Infos pratiques : 5ᵉ édition du « cinéma anime le débat » avec une soirée d’échange autour du workaholisme. Jeudi 11 avril à partir de 18h30. Cinéma Pathé Cap Sud, 175 rue Pierre Seghers, Avignon. Inscription en cliquant ici.