25 août 2025 |

Ecrit par le 25 août 2025

Dessine-moi les territoires

 
 

Le Schéma de cohérence territoriale (Scot) du bassin de vie d’Avignon préside au développement urbain et économique du territoire en prenant en compte les enjeux économiques, sociétaux et environnementaux. Le respect du cadre et de la qualité de vie est un élément majeur pour ses 304 224 habitants et les 50 000 personnes à venir en 2035. Ses défis majeurs ? Exister face à l’Occitanie et au Gard Rhodanien pour préserver sa dynamique et surtout sa voix et son droit à la croissance sur l’échiquier politique.

Lire ici l’interview de Stéphane Garcia, 1er vice-président du Syndicat mixte du bassin de vie d’Avignon et ici l’interview de Gilles Périlhou, directeur de l’Aurav.

 

Les Scots, Schémas de cohérence territoriale, ponctuent et rythment les bassins de vie d’aujourd’hui tout en en prévoyant la croissance et les usages de demain. Documents administratifs stratégiques, politiques mais surtout pratiques, ils engagent de la plus petite commune au département, à ses voisins jusqu’aux régions limitrophes réclamant une vision géographique et urbanistique allant du micro au macro à la manière d’un organisme vivant qui déploie ses Synapses. Mon tout ? Dessine une organisation d’usage protéiforme et souple pour que les habitants y vivent autant en autonomie qu’en harmonie dans la grande roue du changement. Et c’est tout l’objectif du Scot du bassin de vie d’Avignon.

 

■ Le Schéma de cohérence territoriale

Le Scot (Schéma de cohérence territoriale) est un document d’urbanisme réalisé à l’échelle d’un bassin de vie. C’est un projet, un outil de planification et de développement durable qui définit des choix et orientations politiques s’articulant avec d’autres documents. Son élaboration s’inscrit dans la durée et mobilise les élus, les acteurs institutionnels et la société civile.

 

■ Il contient trois documents

Tout d’abord un rapport de présentation qui permet de prendre connaissance, de comprendre et de mettre en relation les données, de les analyser pour définir les enjeux du territoire avec ses paramètres comme le diagnostic qui étudie les fonctionnements et les dysfonctionnements en termes de démographie, logement, économie, transport, environnement. L’état initial de l’environnement avec sa biodiversité, les risques, la qualité de l’air et de l’eau, les ressources naturelles et le paysage, l’évaluation environnementale. Le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) définit l’évolution du territoire et ses grands objectifs hiérarchisés par ordre d’importance. Enfin, le document d’orientation et d’objectifs (DOO) s’impose face aux documents d’urbanisme locaux ainsi qu’aux autres documents comme les Plans locaux d’urbanisme (PLU), Programmes locaux de l’habitat (PLH), Plans de déplacements urbains (PDU). Ses préconisations permettent l’application du projet politique qui intervient sous forme de cartographies et de chiffres commentés.

 

■ Le Scot du Grand Avignon

Le Scot du Grand Avignon intervient sur deux régions : Sud Provence Alpes-Côte d’Azur et Occitanie ainsi que sur deux départements : le Vaucluse et le Gard. Il s’étend sur 4 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : la Communauté d’agglomération du Grand Avignon et les 3 communautés de communes du Pays réuni d’Orange, Les Sorgues-du-Comtat et Aygues-Ouvèze-en-Provence. Il regroupe 34 communes sur une superficie de 770,79 km2 et une population de 312 262 habitants (chiffres 2016). Enfin, à cheval sur deux régions et deux départements, le Scot du bassin de vie d’Avignon est un territoire charnière, au centre des échanges de l’arc méditerranéen et du couloir rhodanien. Il joue un rôle d’interface grâce à son accessibilité.

 

■ 4 défis

Le Scot a pour ambition de renforcer l’attractivité et le rayonnement du bassin de vie ; de jouer un rôle central au sein du Delta rhodanien ; de conserver la force d’un ‘territoire à taille humaine’ offrant une qualité et un cadre de vie qualitatif. Le 1er défi est donc de tirer parti de sa position centrale entre les régions comme un levier d’attractivité et de rayonnement ; le 2e est de constituer un territoire exemplaire en termes écologique et énergétique ; le 3e est de s’inscrire durablement dans un mode de développement vertueux et, enfin, le 4e est de nourrir une ambition renouvelée pour répondre aux besoins d’un territoire dynamique.

 

■ Dans le détail

Le plus gros du travail consistera à accueillir environ 50 000 personnes supplémentaires d’ici 2035, sachant que le solde naturel du bassin de vie est déjà important avec 0,5% de croissance annuelle. Pour cela, il sera plus que souhaitable de créer les conditions nécessaires à la création d’environ 20 000 emplois afin d’accompagner la croissance démographique et le renforcement de l’attractivité du territoire. Il sera aussi question de favoriser les solidarités et d’accompagner la reconquête des centres-villes et villageois par une organisation territoriale équilibrée ; d’affirmer Avignon et Orange comme pôles majeurs du territoire ; de miser sur six polarités d’intérêt métropolitain : Avignon Centre, Orange Centre, Avignon Confluence, Avignon Nord, Avignon Sud et Beaulieu à Monteux. Cette ‘armature urbaine’ érigée sur quatre niveaux devrait garantir la cohésion territoriale : le cœur urbain (Avignon, Orange, Sorgues, Morières-les-Avignon, Les Angles, Vedène, Le Pontet), les pôles intermédiaires, les pôles villageois ainsi que les pôles de proximité.

 

■ Infrastructures de transport européennes

Et, surtout, le Scot du bassin de vie d’Avignon (BVA) doit affirmer son rôle de porte d’entrée de l’espace rhodanien en tirant davantage parti de la présence d’infrastructures de transport d’envergure européenne avec la gare TGV, l’aéroport, de grands axes autoroutiers et des ports fluviaux. Il est également question de finaliser le projet Leo (Liaison est-ouest) et le contournement d’Orange.

 

■ Mobilité

Pour une mobilité efficacement organisée les 4 EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale), les 2 régions et les autorités organisatrices de la mobilité, les collectivités avec, notamment, le PDU (Plan de déplacement urbain), Sorgues et Orange, devront s’entendre sur des objectifs communs sachant que seront priorisés les transports collectifs et les déplacements doux du bassin de vie d’Avignon. Urbanisme et mobilité seront corrélés afin de limiter les déplacements à la source comme seront facilités l’accessibilité aux équipements et services par un maillage équilibré. La pratique du vélo sera promue autour de grands itinéraires de mode doux comme la Via Rhôna, la Via Venaissia et le Val de Durance.

 

■ Les Inter-scots

Le Scot d’Avignon doit également entrer en congruence avec les Scots voisins de Carpentras, du Pays d’Arles, de Cavaillon et du Gard Rhodanien. Le Scot intervient également pour mettre en œuvre des stratégies régionales avec Sud-Paca et l’Occitanie à travers le Sraddet (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires). Ce dispositif introduit la notion de stratégie de planification territoriale avec des prescriptions, l’intégration de schémas sectoriels, de co-constructions et renforce la place de l’institution régionale délivrant une vision politique et ses priorités d’aménage- ment du territoire.

 

■ Stopper l’étalement urbain

Et c’est là qu’intervient le Scot du Grand Avignon qui doit affirmer son rôle moteur de croissance démographique et économique pour renforcer son attractivité, rapprocher les actifs de leur lieu d’emploi, réduire la périurbanisation et donc son corolaire l’étalement urbain toujours à l’œuvre dans les territoires voisins.

 

■ Dynamique résidentielle

La production de logements nécessite rééquilibrage et diversification en termes de mixité et de cohésion sociale en proposant des logements accessibles aux actifs qui habitent en dehors du périmètre du Scot mais qui y travaillent et aux personnes retraitées et entrant dans l’âge qui recherchent le maintien à domicile le plus longtemps possible. Le Scot préconise la création de 34 800 logements neufs d’ici 2035 et le réinvestissement dans les 2 600 logements vacants.

 

■ Réseau de villes moyennes dynamiques

Tout l’enjeu du Scot réside dans son organisation afin d’en faire un territoire solidaire et équilibré en un urbanisme sobre alliant performance énergétique dans ce contexte méditerranéen, ponctué de végétation, où cadre et qualité de vie, où les espaces naturels et agricoles remarquables restent préservés comme les trames vertes pour le végétal et bleues pour les cours d’eau, les paysages du quotidien, les grands paysages. Une attention particulière sera portée aux déchets avec leur optimisation via l’installation d’éco-activités de valorisation de ceux-ci, la diminution des circuits de collecte en mesurant, prévenant, limitant ou corrigeant les impacts environnementaux comme la pollution de l’eau, de l’air, du sol, le bruit, la préservation des écosystèmes.

 

■ Atouts économiques et stratégie coordonnée

L’attractivité et la compétitivité du territoire se posent en concurrence avec les métropoles voisines. Les bonnes bases pour asseoir ses atouts et spécificités ? La complémentarité des sites économiques et le potentiel foncier. Il est aussi question d’affirmer sa différence avec l’innovation et l’excellence dans les activités locales et traditionnelles.

 

■ Commerces et grandes surfaces, quelle cohabitation ?

Le Scot comprend un ‘Document d’aménagement artisanal et commercial’ encadrant l’aménagement et le développement du commerce avec, pour objectif, la priorisation des centres urbains. Celui-ci n’autorise plus les nouvelles zones commerciales ni l’extension de celles existant mais leur densification et diversification avec une plus grande qualité de réalisation architecturale, urbaine, paysagère et environnementale. Le document promeut l’implantation de nouveaux équipements commerciaux en centres-villes et villages.

 

SCOT DU BASSIN DE VIE D’AVIGNON

Les 34 communes

Althen-des-Paluds, Bédarrides, Caderousse, Camaret-sur-Aigues, Caumont, Courthézon, Châteauneuf-du-Pape, Entraigues-sur-la- Sorgue, Jonquières, Le Pontet, Les Angles, Lagarde-Paréol, Mon- teux, Orange, Piolenc, Morières-lès-Avignon, Montfavet, Pernes-les- Fontaines, Jonquerettes, Pujaut, Rochefort-du-Gard, Roquemaure, Sainte-Cécile-les-Vignes, Saint-Saturnin-lès-Avignon, Sauveterre, Saze, Sérignan-du-Comtat, Sorgues, Travaillan, Uchaux, Vedène, Velleron, Violès et Villeneuve-lès-Avignon.

 

Dessine-moi les territoires

« Ce Scot aura permis de diviser par deux la consommation d’espace pour le développement du bassin de vie d’Avignon. C’était essentiel parce que ça nous met en conformité avec les deux Sraddet Paca et Occitanie (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) avec lesquels le Scot est en lien. Le Scot nous amène à la sobriété foncière, ce qui était aussi demandé par l’Etat. Il lutte également contre l’artificialisation des terres agricoles et naturelles et permet ainsi de les protéger et de stopper la création de nouvelles zones commerciales. C’était déjà notre objectif avec la charte d’aménagement commercial car notre bassin de vie est ‘suréquipé’ en termes d’aménagements commerciaux, zones qui, d’ailleurs, n’ont pas démontré qu’elles créaient de l’emploi. Le Scot est allé plus loin que la charte en précisant qu’à l’intérieur de ces mêmes zones commerciales, comprenant leurs parkings, les extensions de surfaces commerciales qui ne pouvaient aller au-delà de 20 000 m2 avec la charte ne pourront, désormais, excéder les 10 000 m2. Désormais on ne pourra plus créer de zones commerciales sur le bassin de vie d’Avignon. »

■ La particularité du Scot ?
« Le Scot combine des zones très urbanisées comme les villes-centres d’Orange et Avignon, les villes périphériques et les villages ruraux. Son objectif est d’éviter l’étalement tout en s’abstenant d’une trop forte densification des villages ruraux où l’Etat réclamait 25 logements par hectare alors que les maires de ces villages désirent rester à 15, expliquant que le citadin qui vient s’y installer est justement séduit par cette faible densité d’habitat et cette luxuriance de naturalité ou de paysages agraires. Avignon est, par exemple, à 60 logements par hectare, Orange à 45 et les villes périphériques à 35. Le Scot crée la condition de l’accueil des habitants dans un cadre de vie. D’ailleurs, Le Scot du Bassin de vie d’Avignon permet de protéger 98,5% des espaces agricoles et 99% des espaces naturels. »

■ Faire vivre le Scot
« Le Schéma de cohérence territoriale (Scot) est l’outil de conception et de mise en œuvre d’une planification stratégique intercommunale, à l’échelle d’un large bassin de vie ou d’une aire urbaine, dans le cadre d’un projet d’aménagement et de développement durables (PADD). Les porteurs de projets commerciaux, entrepreneuriaux, le consultent avant toute chose, de même que les élus qui sont interpellés par ces mêmes acteurs ou futurs acteurs de développement économique qui proposent de le consulter afin de ‘coller’ à la réglementation en cours, mais le Scot ce sont surtout des rencontres vivantes. C’est un organisme consultatif et de management car il réunit, de fait, de nombreux élus et notre rôle est de veiller aux bonnes conditions de dialogue commun, de tenir compte de tous les avis pour trouver le meilleur consensus. C’est de la politique à l’état pur. »

 


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« C’est le Syndicat mixte –qui est un regroupement d’EPCI (Etablissements public de coopération intercommunale) et de 34 communes – qui porte le Scot (Schéma de cohérence territoriale) et le met en œuvre à travers les PLU (Plans locaux d’urbanisme), dans les politiques publiques et territoriales. Son outil est l’Aurav, ainsi le Syndicat mixte et l’Aurav forment, ensemble, un dispositif permanent d’aménagement du territoire qui suit les tendances démographiques. »

■ L’enjeu
« L’enjeu ? L’animation les échanges permanents entre les élus du territoire sur ces questions d’aménagement et c’est lorsque le Scot est approuvé que tout commence. Il est aussi là pour appuyer les 4 intercommunalités et les 34 communes. La réussite de ce Scot ? Avoir permis une large association, implication et concertation des acteurs institutionnels, des associations et de la société civile. »

■ Potentiel territorial
« Avec ce Scot, les élus se sont mis d’accord sur un vrai projet en le faisant évoluer tant sur la limitation de la consommation de l’espace, de l’urbanisme commercial, de la mise en œuvre des Sraddet (Schémas régionaux d’aménage- ment et de développement durable du territoire), que sur les formes urbaines avec la protection de l’espace agricole et naturel. »

■ Revitalisation des centres urbains
« Egalement, le Scot inscrit comme principe la revitalisation des centres-villes et villageois et les centralités de quartier. Pour cela, il interdit toute création de zones commerciales et toute extension de celles existantes. Nous sommes désormais dans la maîtrise de l’urbanisation, dans le renouvellement urbain, tout en trouvant un équilibre entre les besoins en développement économique et de logement, selon les tendances démographiques, tout en préservant le cadre de vie et l’environnement. »


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Eau Grand Avignon, le délégataire du Grand Avignon, veut améliorer le rendement du réseau d’eau potable de l’agglomération afin de lutter contre les fuites dont plus de 80% sont invisibles.

Eau Grand Avignon vient de procéder à une démonstration de son dispositif de contrôle destiné à lutter contre les pertes en eau. Pour cela, le délégataire de la Communauté d’agglomération du Grand Avignon ayant pour mission de fournir une eau potable aux habitants de l’agglo, a développé un système global de détection et de réparation de fuite. Ce dispositif s’appuie sur l’écoute permanente des réseaux de la ville d’Avignon où plus de 80% des fuites sont invisibles. De fait, la lutte contre les pertes en eau demande donc la mise en œuvre d’importants moyens humains et technologiques de détection sur ce réseau s’étendant sur 388 km.

■ A la chasse au bruit

Toute fuite d’eau sur une canalisation ne s’effectue pas dans le silence le plus absolu. Une fuite sur un réseau sous pression génère un bruit. C’est l’écoute et l’analyse de celui-ci sur les canalisations qui permet d’identifier les fuites sur les réseaux d’eau. Afin de les détecter, Eau Grand Avignon a installé 198 prélocalisateurs acoustiques. Ces petits appareils permettent d’écouter en permanence le réseau d’eau afin de quadriller la zone de la fuite plus rapidement et la réparer. Ils sont positionnés sur plusieurs points stratégiques du réseau, directement sur les canalisations. Les bruits enregistrés par les capteurs sont transmis, par des émetteurs GSM, à un logiciel d’analyse de données. Lorsque les décibels enregistrés dépassent un certain seuil, le logiciel expert génère une alerte. L’expertise des techniciens d’Eau Grand Avignon permet alors de repérer les bruits révélateurs de fuite parmi des centaines de bruits parasites (voitures, travaux, tramway, etc.).

■ 100 km déjà équipés

Actuellement, le déploiement de ces dispositifs concerne principalement le centre-ville d’Avignon et le Sud de la ville. Des secteurs où les branchements du réseau sont les plus denses et les canalisations maillées, donc difficiles à sectoriser. Les capteurs ont été disposés sur le réseau en fonte puisque ce matériau permet la propagation et la détection des ondes sonores. Au total, 250 000€ ont été investis pour ces équipements. Grâce à ce dispositif d’écoute, 100 km de linéaire sont désormais sous la surveillance de ce système intelligent et connecté installé depuis septembre 2019. Un dispositif également complété par des hydrophones. Ces derniers utilisent le même principe que les prélocalisateurs mais ils sont placés directement en contact avec l’eau. Ils sont utilisés pour les conduites non métalliques ou sur les gros diamètres.

■ Economiser 600 000 m3 par an

Le tronçon de réseau présentant un bruit de fuite fait ensuite l’objet d’une recherche plus précise pour localiser l’emplacement exact de celle-ci, et ainsi faciliter et accélérer les travaux de réparation. Au final, l’objectif pour le délégataire est d’arriver à économiser 600 000 m3/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de plus de 13 500 habitants. Actuellement, le service de l’Eau du Grand Avignon gère la distribution à Avignon depuis 2019 et celle de Jonquerettes, Les Angles, Morières-lès-Avignon, Pujaut, Roquemaure, Sauve- terre et Villeneuve-lès-Avignon à partir de 2021. Cela représentera alors 74 000 abonnés, pour 132 612 habitants, desservis par un réseau de 900 km comprenant 7 sites de production et 19 réservoirs pour un volume annuel de consommation de 8,7 millions de m3 d’eau.

Les étudiants en hydrologie à la Saignonne

Eau Grand Avignon vient d’accueillir une quinzaine d’étudiants du master hydrogéologie de l’université d’Avignon sur le champ captant de la Saignonne à Avignon. Ces futurs professionnels ont pu ainsi découvrir les forages de l’usine d’eau potable dans le cadre de ces travaux d’inspection réalisés tous les 10 ans. Le site de la Saignonne comprend une vingtaine de forages prélevant dans la nappe souterraine de la Durance l’eau nécessaire à l’approvisionnement de 49 875 usagers du service de l’eau de la cité des papes. Ce site, qui a produit 10,5 millions de m3 d’eau en 2019, étant la seule source d’alimentation en eau potable de la commune d’Avignon, il constitue un cas d’étude parfait pour ces étudiants qui ont pu notamment constater l’état des colonnes de forage en temps réel grâce aux images retransmises par la caméra à tête rotative qui y était plongée. Ils ont également assisté au test de différents débits d’eau dans les tuyaux qui permet d’évaluer ensuite l’état de propreté de l’ouvrage et de vérifier le niveau d’obstruction des parois afin de déterminer sa capacité maximale.

 
 

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Elu en mai dernier à la présidence du Grand Avignon suite à la démission surprise de Jean-Marc Roubaud, le Rochefortais Patrick Vacaris évoque sans langue de bois le manque de cohérence entre les limites administratives de l’agglomération et la réalité de son bassin de vie. L’occasion pour l’élu gardois qui ne prétend à « aucun mandat, aucune fonction » de dresser aussi le bilan de son action à la tête de l’agglomération. ( lire également ici l’interview de Maurice Chabert, président du Conseil départemental de Vaucluse )

En novembre dernier, vous avez été le premier élu à dire ouvertement ce que beaucoup pensaient lors de la signature du contrat territorial 2019-2021 entre les 7 communes gardoises du Grand Avignon et la région Occitanie ainsi que le Conseil département du Gard : à savoir que les communes du canton de Villeneuve-lès-Avignon devraient se situer dans le Vaucluse.

« Moi j’ai toujours été très clair même si cela ne sera pas très sympathique avec la région Occitanie qui s’est rappelée, à la veille des élections, que nous existions. Mais l’ensemble du Gard avignonnais, c’est-à-dire le canton de Villeneuve, là ou je suis né, est tourné vers Avignon. Il est dans la Provence. Moi je suis supporter de l’OM, pas de Montpellier. Je suis allé au lycée Frédéric-Mistral. J’ai joué au football dans le district Rhône-Durance (NDLR : devenu depuis peu district ‘Grand Vaucluse’). Notre bassin de vie c’est Avignon. On y consomme, on y va pour la culture, les sorties… C’est une évidence, le canton de Villeneuve devrait être rattaché au Vaucluse. »

« Le canton de Villeneuve devrait être rattaché au Vaucluse. »

■ N’avez-vous donc pas peur de remettre ainsi en cause les frontières départementales ?

« J’ai toujours eu une position pro-départementaliste. Encore faut-il que les périmètres de ces départements soient pertinents. Aujourd’hui, il faut raisonner en bassin de vie. J’ai été conseiller général pendant 20 ans et je dois reconnaître qu’à Rochefort nous n’avons pas eu trop à nous plaindre du département du Gard, mais la région… Le lycée Jean-Vilar à Villeneuve, pour l’avoir cela a été un combat de plus de 10 ans. »

■ Pour vous, la région Occitanie est aux abonnés absents ?

« Quelle que soit la majorité politique, le canton de Villeneuve-lès- Avignon (ndlr : il répète en insistant ‘lès-Avignon’ en faisant référence au ‘lès’ qui signifie ‘près de’ en provençal) n’a jamais été bien doté. Nous sommes les oubliés. Même à l’époque de Languedoc-Roussillon nous n’avons jamais été pris en compte alors que les habitants de notre canton participent très largement aux recettes fiscales (ndlr : par habitant, le canton de Ville- neuve est le plus riche du Gard et l’un des plus riches d’Occitanie). Et cela ne vas pas s’arranger avec un centre de gravité de la gouvernance qui s’est déplacé vers Montpellier et Toulouse. Nîmes risque ainsi de se trouver bientôt dans le no man’s land dans lequel nous nous trouvons actuellement. »

■ Lors de la réflexion concernant la fusion des régions en 2015, une étude de France stratégie, une institution de prospective rattachée au Premier ministre, avait justement expliqué que le département du Gard était le seul en France à réunir tous les critères pour changer de région et basculer vers Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

« A l’époque, nous avions initié une pétition pour que le département du Gard soit rattaché à la région Paca mais cela n’a pas abouti. Je le regrette car je suis Provençal, pas Occitan. C’est cependant plus compliqué, car ce qui est valable pour le Gard Rhodanien l’est beaucoup moins pour les communes cévenoles du nord du département. Mais dans tous les cas, je ne vois pas l’intérêt d’avoir fait de grande région. Elles sont où les économies d’échelle ? »

■ Pour en revenir au Grand Avignon, l’incohérence de son périmètre ne concerne pas que le Gard ?

« Effectivement, le périmètre politique du Grand Avignon est complètement aberrant. C’est inimaginable que le nord des Bouches-du-Rhône ne soit pas dans l’agglomération. Cependant les torts sont partagés. Lorsque les frontières de l’agglo ont été à nouveau définies, les élus locaux ont fait des calculs à très court terme et l’Etat n’a pas pris ses responsabilités. On a loupé le coche et l’Etat aurait dû prendre en compte la réalité du bassin de vie économique. Mais les communes du nord des Bouches-du-Rhône vont très vite le regretter quand elles seront dans la métropole marseillaise. Un exemple : on va faire un parking relais pour les automobilistes bucco-rhodaniens afin qu’ils puissent profiter du tramway avignonnais, alors que leur VT (Versement trans- port), une contribution versé par les employeurs pour financer ce type d’aménagement, servira à payer le tram de Marseille… Au final, tout le monde est perdant. »

■ La totalité des entrepreneurs locaux, qu’ils soient au nord ou au sud de la Durance ou bien à l’est ou à l’ouest du Rhône nous disent que ce découpage est un véritable frein au développement, soit en raison des complexités administratives, soit des problèmes d’aménagement comme la Leo (Liaison Est-Ouest)?

« La Leo c’est le parfait exemple du désintérêt total de la région Occitanie pour ce territoire. On a envie de leur demander combien vous comptez y mettre ? (ndlr : à ce jour 0€ de la part d’Occitanie alors que la région Paca devrait financer 38,46M€ des 142,7M€ de la tranche 2). C’est un élément structurel indispensable et si l’on avait été au cœur de la région, il y a longtemps qu’il aurait été mis en service. La Leo c’est aussi un enjeu de santé car la rocade est une véritable auto- route urbaine. Il y aura toujours un trafic local, mais on sait qu’une grande partie du trafic routier serait déviée si nous arrivions enfin à mener à terme ce projet dont, je le rappelle, seule la phase 1 de la tranche 2 est sur les rails. L’intérêt c’est de tout faire et pour cela on a besoin des élus bucco-rhodaniens à nos côtés. »

« La Leo c’est le parfait exemple du désintérêt total de la région Occitanie pour ce territoire. »

■ Justement la tranche 3 qui doit permettre le franchissement du Rhône ?

« Il nous faut absolument un 3e pont sur le Rhône car les deux ouvrages existants (ndlr : le pont de l’Europe et le pont Daladier) sont saturés et débouchent sur les remparts. Par contre, nous n’aurons pas les financements pour cette dernière tranche. Il faudra passer par un PPP (Partenariat public-privé) et donc un investisseur qui fera payer un droit de passage aux utilisateurs. Je ne vois pas de problème à cela. Mais il ne sera pas possible d’attirer un partenaire privé si les tranches 1 et 2 ne sont pas complètes. Toute- fois, pour gagner du temps dans ce dossier où nous en avons tant perdu, rien ne nous empêche ensuite de lancer simultanément les chantiers des 2 tranches manquantes si nous avons l’assurance de la réalisation complète de la Leo. »

■ Concernant la mobilité, c’est vous qui avez inauguré la première ligne du tramway du Grand Avignon ?

« Maintenant qu’il est lancé c’est une réussite et, aujourd’hui, je n’entends plus personne dire qu’il ne veut plus qu’il passe devant chez lui. En revanche, beaucoup se plaignent désormais qu’il ne passe pas dans leur quartier. Il ne faut toutefois pas se contenter de ce que nous avons. Il faut une tranche 2. D’ailleurs, je viens de signer les marchés pour les études de la phase 2 qui ne pourra comprendre que ce qui figure dans le DUP (Déclaration d’utilité publique). Ni plus, ni moins. C’est- à-dire un tronçon entre l’île Piot et Saint-Lazare. Avec cela on aura une vraie dimension intercommunale puisque le tracé concernera aussi le Gard avignonnais. Il y aura ensuite une tranche 3, puis 4 dans le Gard, c’est évident dorénavant. Mais ce sont d’autres qui s’en occuperont. Comme l’usage de la voiture sera de plus en plus contraint, nous réfléchissons aussi à un parking-relais situé aux Angles, près de Grand Angle, avec un bus en voies dédiées pour rallier celui de Piot. L’expérience provisoire menée lors des travaux sur le pont de l’Europe avec la mise en place de davantage de voies de circulation vers Avignon le matin et plus de voies dans le sens des retours vers le Gard le soir, nous incite à travailler cette solution. Mais c’est compliqué car autour de la table il y a les départements du Gard et du Vaucluse, les communes des Angles et d’Avignon, l’Etat, le tout entre Occitanie et Paca. On en revient toujours aux mêmes difficultés… »

■ Personnellement comment avez-vous vécu cette année de présidence ?

« J’ai respecté mes engagements d’une gouvernance apaisée après des débuts un peu houleux. Avant de quitter mon poste après les élections municipales, j’aimerais mettre en place un accord de gouvernance permettant que chaque commune puisse être représentée par son maire au sein du bureau à condition de s’engager à prendre en compte les charges de centralité. »

« Le Grand Avignon cela aura été aussi une expérience personnelle passionnante. C’est une grosse entreprise. J’ai plus eu l’impression d’être un PDG qu’un élu local. C’est une autre dimension. Depuis 12 ans, je suis un conseiller communautaire très impliqué, notamment au niveau des finances, et je pensais être performant dans de nombreux domaines, mais je me suis rendu compte que je pouvais encore faire des progrès. Je serai au ‘top’ au mois d’avril (rire). C’est une expérience humaine très positive, mais a contrario on est très protégé grâce au cabinet. C’est plus facile que d’être maire. Là, on est plus éloigné des administrés, notamment de leur agressivité, alors que maire on prend des ‘baffes’. J’ai été maire de Rochefort-du-Gard pendant 6 ans et cela reste le plus beau des mandats. Mais aujourd’hui je ne suis candidat à rien. »

 

DÉCOUPAGE ADMINISTRATIF

Eux y arrivent, pourquoi pas nous ?

Si beaucoup pensent qu’il est impossible de déplacer des frontières administratives, d’autres assurent que cela est réalisable pour peu qu’on ait la volonté d’y arriver. Ainsi, depuis le 1er janvier 2018, le village de Pont-Farcy, dans le Calvados, a changé de département pour intégrer celui de la Manche. Une première en France pour ce village de 550 habitants qui a, en fait, rejoint la commune nouvelle de Tessy-Bocage vers laquelle son bassin de vie se tournait (commerces, établissements scolaires, emploi…). Un transfert entre temps validé sans difficulté par le Conseil d’Etat. « Il y a un lien naturel évident », expliquait alors le maire Christian Baude pour justifier la démarche. Plus près de nous, ce sont les communes de Lagarde d’Apt et Villars qui viennent tout récemment de modifier leur périmètre administratif. Prenant en compte les contraintes économiques de leur territoire, les deux villages vauclusiens ont ainsi échangé des terrains d’une superficie de 2ha40 afin de faciliter les démarches d’un projet d’extension du restaurant étoilé ‘Le Bistro de Lagarde’ du chef Lloyd Tropeano. L’établissement présentait, en effet, la particularité d’être à cheval sur les 2 communes. Enfin, en 2007, un décret paru au Journal officiel a entériné le rattachement d’une partie de la commune des Angles à Avignon. Cette demande avait été formulée en 2001 par la commune d’Avignon. La modification a concerné 7,96 ha situés sur l’île Piot à l’emplacement du parking gratuit ainsi que 5,45 ha pris sur le Rhône. De fait, si la cité des papes s’est agrandie de 13 ha, du coup il en a été de même pour le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

 

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Cette semaine !

LE DOSSIER

Grand Avignon/ Les bassins de vie ne connaissent pas de frontières

ACTUALITÉ

Municipales / Choisissez qui vous voulez !

POLITIQUE & TERRITOIRE

Cavaillon / Action cœur de ville en mode opérationnel

ÉCONOMIE

CCI de Vaucluse / Quel écho pour l’appel à l’union ?

CULTURE

Les rendez-vous culture et loisirs

JURIDIQUES

Annonces légales et Appel d’offres

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C’est un nouveau projet porté par le Grand Avignon et l’aménageur Citadis qui va prochainement sortir de terre à Agroparc. Un programme immobilier d’entreprises à 5M€ né d’un constat : offrir un lieu de qualité afin de garder sur le Technopôle d’Avignon les jeunes entreprises qui sortent de la pépinière Créativa.

« C’est un bâtiment destiné en priorité aux entreprises issues du secteur tertiaire et qui doivent sortir de la pépinière, a déclaré le président du Grand Avignon Patrick Vacaris lors de la pose de la première pierre. Car au-delà des trois ans de gestation au sein de Créativa, nous nous devons de proposer aux entrepreneurs une offre attractive pour les garder sur la zone d’activité et ainsi conserver la dynamique réseau établie. »

■ 15 entreprises déjà positionnées

Implanté à proximité du centre de vie de la zone d’activité, le futur bâtiment se déploiera sur une parcelle de 5 000 m2. Intégrant 25 plateformes tertiaires de 44 et 98 m2, 3 plateformes techniques de 52 m2 comprenant des ateliers et des bureaux, le Victoria bénéficiera d’une architecture moderne, à la fois épurée et fonctionnelle. Et, afin d’être au plus près des attentes des futurs locataires, le Grand Avignon a organisé en septembre dernier un atelier où les porteurs de projet ont pu concevoir leur futur espace collectif (sanitaires, mobilier interne, espace cuisine, aménagements extérieurs…) sous forme de maquette géante en Lego. Alors que le premier coup de pioche vient d’être donné, 15 entreprises en sortie de pépinière ont déjà réservé leur place au sein du futur Victoria, dont la livraison est prévue au premier trimestre 2021.


Dessine-moi les territoires

Pour sa 35e édition Cheval Passion vise les 100 000 visiteurs ! C’est dire l’aura du salon équestre d’Avignon né au cours d’une réunion entre 4 copains alors que l’été rempilait ses ors et que le bureau effaçait les embruns de Camargue. Aujourd’hui ? Cheval Passion se place à la 2e place des événements vauclusiens les plus fréquentés après le Festival d’Avignon et pèse 6,5 M€ de retombées annuelles locales pour un budget de 2 M€.

La Camargue, si proche du territoire d’Avignon sera très présente pour cette nouvelle édition avec un grand rassemble- ment de chevaux et d’activités sportives et pastorales. Une importante concentration de disciplines Western sera également présente illustrée de concerts de musique Country et, pour la première fois, de démonstrations de rodéo. Comme d’habitude, Poney Passion fera la part belle à la jeunesse au gré des spectacles préparés par les clubs équestres et les très attendues Crinières d’or offriront cinq spectacles féériques menés par des artistes cavaliers de grand renom et les jeunes talents émergeants de la scène européenne.

■ 250 stands

L’événement accueillera 250 stands, dont des professionnels du tourisme équestre proposant de nombreuses excursions et voyages tandis que d’autres s’intéresseront plus particulièrement aux véhicules comme les vans, voitures hippomobiles, camions pour bétail, du matériel et des accessoires d’équitation, des aliments et complexes de soins pour chevaux, des fabricants de constructions hippiques feront la promotion de leurs dernières trouvailles aux côtés de matériel de maréchalerie, de stands d’artistes pour la promotion de leurs spectacles et de l’art anima- lier et des éditeurs spécialisés feront la promotion de leurs ouvrages.

■ 4e challenge de l’innovation

Créé en 2017 avec la Ville d’Avignon, la 4e édition du Challenge de l’innovation valorise et récompense les produits, services et initiatives innovants qui constituent un progrès remarquable au bénéfice des chevaux, des cavaliers ou des professionnels de l’équitation. Le concours s’articulera, cette année, autour de 5 catégories : ‘Matériel et équipements’, ‘Service et prestations’, ‘Tourisme équestre’, ‘Enseignement et formations’ et ‘Développement durable’.

■ Formation, enseignement & emploi

Ce nouveau pôle –situé dans le bâtiment C- centralise les offres de formation du Sud de la France et s’adresse plus particulièrement aux jeunes et adultes en recherche de qualification et de formation en lien avec le cheval. Il regroupe une vingtaine d’écoles et d’organismes de formation aux métiers du cheval du niveau V au niveau I qu’il s’agisse de formation initiale, continue ou d’apprentissage, diplômante et qualifiante et le forum accueillera les interventions d’experts.

■ De l’importance du cheval dans le Sud

La filière équine est le 1er employeur privé du monde sportif et compte 9 500 établissements dont 6 000 centres équestres et poney- clubs. Les métiers sont principale- ment orientés sur le sport, la santé et l’agriculture. La France comp- tait un million d’équidés en 2018, répartis en trois grandes sections : les chevaux de selle et poneys (68%) utilisés, entre autres, dans le sport, les chevaux de course (16%), les chevaux de trait, les ânes et les mulets (16%). Plus de la moitié des chevaux sont ainsi dédiés au sport et au loisir. Cheval Passion est également l’occasion de rendez-vous professionnels comme avec le Misec (Marché international du spectacle équestre de création, nous y reviendrons un peu plus loin).

■ L’enfant et le cheval

Le Hall G du Parc Expo sera entière- ment dédié à l’accueil des enfants et des familles. Des animateurs proposeront aux plus jeunes du rodéo avec le taureau mécanique, des initiations à la voltige avec le Caval’Show, l’animation Western et petits chevaux de bois à roulettes, du tir à l’arc, des jeux en bois, du lancer du lasso tandis que baptêmes et prome- nades à poney seront proposés au sein du parc grâce au centre équestre des Costières et Sauvecane et aux écuries de la Louvière. Les animaux de Marino et les ânes d’Edouard enchanteront la famille et même la mascotte Cheval Passion posera lors de séances photos et selfies.

■ 6 000 élèves de la région

Cheval Passion consacrera deux jours, jeudi 16 et vendredi 17 janvier, à l’accueil de 6 000 élèves de la région au gré d’un parcours ponctué d’ateliers, pour une information adaptée à chaque classe d’âge. Le nouveau pôle dédié à l’enseignement et à la formation présentera les métiers du monde du cheval aux collégiens et lycéens en phase d’orientation. Depuis 2017, à l’initiative du Département, des élèves de classes Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) visitent Cheval Passion, plus d’une centaine de collégiens handicapés seront accueillis cette année pour découvrir l’univers équestre.

■ Comme un vent de Far West

Les chevaux et les épreuves d’équitation Western occupent le grand hall J du Parc avec, notamment, des concours et des démonstrations de tri de bétail, pour la 1re fois du rodéo, du Colt starting, du practice working, du reining, du barrel race, du roping, du pole bending, du horse and dog et des concerts country.

■ Les shows d’élevage

Les shows d’élevage permettent de découvrir les races de chevaux lorsque les éleveurs présentent les caractéristiques de chacune d’elles, sa morphologie, son caractère, ses capacités sportives et relationnelles dans une mise en scène spectaculaire sur la piste du Palais A. Et si l’on veut vraiment en savoir plus sur le plus majestueux des compagnons de l’homme rendez-vous hall E, en étage, pour fureter et glaner, au gré de conférences, des informations insolites comme par exemple sur la médiation équine, l’alimentation équine et la phytothérapie, comment bien assurer son cheval et les obligations de son détenteur, le devenir des véhicules hippomobiles, les actions de la maréchalerie sur le corps du cheval, le temps de la Poste à cheval, l’utilisation du cheval de trait en Provence, le métier de gardian en Camargue et ‘Rencontres cheval et territoires’ qui interroge sur la place du cheval, dans la société d’aujourd’hui et dans les zones rurales et urbaines.

■ 4 scènes pour découvrir les talents

Le salon équestre compte 4 scènes aux vocations distinctes Poney Passion (concours de spectacle de poney-clubs du Sud) avec 100 jeunes cavaliers. Comme de coutume, le grand gagnant de Poney Passion présentera son numéro en ouverture du gala des Crinières d’or, le dimanche 19 janvier aux côtés des ‘grands’ artistes, devant plus de 4 000 spectateurs et pour leur plus grand plaisir, car il s’agit d’une vraie consécration. En 2019 c’est d’ail- leurs le poney-club Les écuries des étangs (13) qui avait remporté Poney Passion. Il y a également le Cabaret équestre perçu comme un tremplin de la création. C’est dans cet amphi- théâtre improvisé bordé de restaurants et brasseries qu’ont émergé les talenteux Lorenzo, les frères Pignon, Magali Delgado, Lucien Gruss, Christophe Hasta Luego, Camille et Manolo du théâtre du Centaure, et pour la petite histoire, il n’est pas rare de voir ces ‘devenus grands’ y revenir pour le ‘fun’. Le Cabaret équestre : mercredi, jeudi et vendredi de 11h30 à 14h. Samedi de 11h30 à 14h30. Dimanche de 12h à 14h30 et tous les soirs à partir de 19h.

■ Le Misec

Le Misec (Marché international du spectacle équestre de création) est uniquement ouvert aux profession- nels. C’est le lieux dont sont issus près de 80% des créations équestres européennes, souvent présentées, en avant-première, à Cheval Passion. La prochaine présenta- tion professionnelle privée aura lieu ce vendredi 17 à 9h, Palais A. Environ 150 à 200 professionnels de l’organisation de spectacles suivent le Misec chaque année. Ils viennent d’Allemagne, de Suède, d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de Finlande, de Suisse, mais aussi des villes françaises accueillant de grandes manifestations autour du cheval comme Lyon, Paris, Caen, Saumur, Lipica… Et, enfin, le gala des Crinières d’or qui présentera les numéros sélectionnés par Maurice et Fabien Galle d’Equi’créa.

■ Crinières d’or, le programme

Le Palais A du Parc expo transformé en salle de spectacle accueille 4 300 places pour les 5 représentations du Gala des Crinières d’or. Le spectacle phare de Cheval Passion est présenté par l’inénarrable Calixte de Nigremont qui revêt, pour l’occasion, l’habit queue de pie s’il- vous-plaît, de maître de cérémonie. Neuf spectacles sont à l’affiche. Cinq représentations : jeudi 16 et vendredi 17 janvier à 20h30. Samedi 18 janvier à 15h et 20h30. Dimanche 19 janvier à 15h.

■ Demandez le programme !

• Jérôme Sefer. Il y a, tout d’abord, Jérôme Sefer aux côtés de son splendide comtois Rubis qui présentera un duo de voltige empreint de puissance, de force et de légèreté. L’acrobate et son cheval lourd font preuve d’une incroyable complicité.

• Les Comtois en folie. Une Renault 4L, des chevaux lourds, une pointe d’humour, le numéro comique des Crinières d’or millésime 2020 est signé les Comtois en Folie. Révélation du Misec 2018, Guillaume Mauvais révèle son talent d’amuseur public et de dresseur hors pair.

• La Camargue au féminin. Le numéro inédit de la Camargue au féminin est né de la rencontre des cavalières de Traditions du Sud et des amazones de l’Antique confré- rie des gardians. Un hymne aux grands espaces du delta du Rhône, à ses traditions et à son petit cheval blanc, si intelligent, rusé et doux. Egalement performant, rustique, très attachant et courageux, il est de plus en plus demandé dans les centres équestres.

• Elise Roméo. Dresser un cheval lourd en haute- école, ce n’est pas commun. Associer un cheval de trait et une mule dans une prestation de dressage, voilà la collaboration improbable que nous offre Élise Roméo témoignant dans ce numéro de la grâce de l’écuyère, du talent du dresseur et de cette rare faculté de communiquer au-delà des gestes avec ses chevaux.

• Incantare. Pour la première fois, l’ANT gym Avignon, sous la direction de Laurent Michelier, en association avec le Réal Horse met en scène cavaliers voltigeurs et gymnastes créant une chorégraphie où se mêlent dressage et exercices de voltige, à la croisée du sport et de la culture circassienne, dans l’esprit du Cirque du soleil.

• Duo équestre et musique live. Les cavaliers italiens Gianluca Coppetta et Andréa Giovannini, accompagnés des danseurs de Siyanda jouent un duo équestre en musique live avec un cheval de compétition, un cheval de spectacle, l’un allemand, l’autre portugais.

• Raphaël Arcos. Le pape de la Doma Vaquera, Raphaël Arcos, présente ses élèves cavaliers, dont trois champions d’Espagne de la discipline, dans un carrousel de grande composition. Le top mondial de la compétition Doma Vaquera en spectacle, un exercice aussi original qu’innovant.

• Institut français du cheval. L’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) fait son grand retour sur la piste des Crinières d’or avec deux attelages. Ces démonstrations techniques de conduite de chevaux attelés témoignent du patrimoine vivant perpétué par l’école d’attelage du Haras national d’Uzès, formation d’excellence en France. L’IFCE intervient sur trois numéros aux côtés de Siyanda, du Réal Horse et d’Élise Roméo.

• Le Conservatoire du Grand Avignon. Le Conservatoire du Grand Avignon s’invite sur la piste des Crinières d’or aux côtés d’Élise Roméo et de la Camargue au féminin. Sous la direction de Thierry Boyer, les danseurs avignonnais déclinent la diversité des disciplines enseignées au pôle Danse (reconnu pôle d’excellence au niveau national). Gala des Crinières d’or de Cheval Passion, une Production d’Avignon Tourisme sur une mise en scène de Fabien et Maurice Galle d’Equi’Créa et la présentation de Calixte de Nigremont.

■ Une marque

Avignon tourisme, organisateur du salon Cheval Passion, crée la marque ‘Cheval Passion’ afin d’identifier, de formaliser et de fédérer le réseau des acteurs de l’événement. La marque a pour mission de véhiculer les valeurs d’amour, de complicité et de respect du cheval, de la création et de la convivialité. Celle-ci est attribuée aux personnes, entreprises et associations qui réalisent une action ou une création en cohérence avec ses valeurs. Le porteur de la marque Cheval Passion® devient porteur d’un label témoignant de ses compétences et contribue à son rayonnement. Le comité d’attribution de la marque Cheval Passion est constitué des membres du Comité d’organisation.

■ Au commencement

Le salon équestre Cheval ̈Passion est né d’une discussion entre amis, à la Civette, brasserie située place de l’Horloge à Avignon. Les quatre mousquetaires ? Jean-Claude Jour- dan directeur départemental du quotidien Le Provençal, Maître Graugnard avocat, Pierre Lapouge cavalier et dresseur amateur et Charles Ansidéi directeur de la Sem municipale RMG. Le projet est proposé au maire de l’époque, Jean- Pierre Roux, qui souhaite susciter un intérêt économique, culturel et touristique au cœur d’un hiver trop ‘endormi’. Une 1re assemblée générale constitutive donne naissance au Comité d’organisation de Cheval Passion en septembre 1985. Le 1er conseil d’administration est composé de Pierre Lapouge, Jean-Pierre Bonicci, Jean-Claude Jourdan, Charles Ansidéi, Yvan Amoros et Nicole Leroy. La Ville confie à sa société d’économie mixte RMG la 1re édition de la manifestation qui se déroule les vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 janvier 1986 au Parc des expositions d’Avignon avec 40 chevaux, 30 exposants et quelques milliers de visiteurs. L’événement s’articule autour de démonstrations équestres avec le cheval de Camargue, le dressage, la voltige cosaque et équipage de vénerie et de 2 représentations du Grand gala d’art équestre et d’une corrida portugaise. Près de 4 000 personnes assistent au spectacle. Très rapidement Maurice Galle, Michel Pacqueu, Gérard Chaminand, André Benazou, Victor Maillet, Didier Auzet, Michel Maridet rejoignent les rangs de l’organisation. Le salon équestre d’Avignon a été successivement porté par RMG, puis Avignon organisation en 1995 et par Avignon tourisme depuis 2012. Le Comité d’organisation est porté par l’association DPAE (Développement des arts équestres).

Mireille Hurlin

 
 

CHEVAL PASSION Les chiffres

2M€ de budget, 90 000 visiteurs, 60 000 kg de paille, 40 000 kg de foin, 14 000 m2 dédiés aux 12 pistes, 10 000 m2 de surface d’ex- position, 3 500 tonnes de sable, 6 300 élèves des établissements scolaires accueillis, 2 500 nuitées achetées par l’organisation aux hôteliers, 2 000 m de barrières autour des pistes, 1 200 chevaux, 800 éleveurs présents, 700 boxes, 500 personnes mobilisées pour l’organisation au Parc des expos d’Avignon, 250 stands exposants, 80 à 90 heures de spectacles et d’animations, 5 représentations des Crinières d’or et 5 jours dédiés à la passion du cheval.

Organisation et soutiens

La 35e édition de Cheval Passion est organisée par Avignon tourisme avec le soutien de la Ville d’Avignon, du Grand Avignon, du Conseil départemental de Vaucluse, de la Région Sud Provence-Alpes- Côte d’Azur, de la Fédération française d’Équitation et des entreprises partenaires.

Poney Passion

Pour la 1re fois deux poneys- clubs du Vaucluse ont préparé leur numéro pour Poney Passion avec l’aide des élèves d’une école voisine : les Poneys d’Oriole avec l’école de Loriol-du-Comtat et l’Écu- rie du Réal de Jonquerettes avec l’école de Châteauneuf- de-Gadagne. Cette nouvelle collaboration s’inscrit dans le cadre d’une démarche pédagogique 2019/2020 autour de la découverte du cheval et de l’équitation, menée par la Direction académique du Vaucluse, Avignon Tourisme, l’association DPAE et le Comité régional d’équitation Provence, une initiative sou- tenue par la Fédération française d’Équitation.

L’équitation en région Sud

La région Sud Provence-Alpes- Côte d’Azur compte plus de 200 000 cavaliers dont 41 000 licenciés à la Fédération française d’Équitation (FFE) et près de 770 établissements équestres offrant enseignement et pratiques équestres.

Les Crinières d’or

Cinq représentations : jeudi 16 et vendredi 17 janvier à 20h30. Samedi 18 janvier à 15h et 20h30. Dimanche 19 janvier à 15h. De 29 à 48€. Réservations Salon & Crinières d’or 08 92 05 30 05 et points de vente habituels. Réservations groupes, Grand Avignon, PMR (personnes à mobilité réduites), Comités d’entreprises, Centres équestres : 06 18 65 33 96. Renseignements : Avignon Tourisme : 04 90 27 51 00. Avignon parc des expositions. Cheval-passion.com

 

INFOS PRATIQUES Salon Cheval Passion

Cheval Passion du 15 au 19 janvier. Horaires halls d’exposition : de 9h à 19h. Le cabaret équestre et les restaurants (halls J, I, E) accueillent le public à partir de 11h et en soirée. Après 19h, l’accès au cabaret équestre et aux restaurants est libre. Entrée salon 15€ plein tarif, enfant -12 ans et groupes) : 12€. Licencié FFE (Fédération française d’Équitation : 14€. Gratuit pour les moins de 3 ans. Forfait week- end : de 16 à 22€. Une entrée offerte pour toute personne née comme Cheval Passion entre le 1er et le 31 janvier 1986.Tout le programme sur www.cheval-passion.com


Dessine-moi les territoires

Projet Alimentaire Régional

L’agglomération du Grand Avignon est lauréate du Pat (Programme alimentaire territorial). Ce titre récompense son engagement dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse sur l’alimentation. En tout, 244 dossiers avaient été déposés auprès du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et seulement 31 projets ont été primés dans l’Hexagone, dont celui du Grand Avignon.

“Nous avons un cadre de vie exceptionnel, des vignes, des vergers, un territoire fertile et riche, la 1ère région de production de vin rosé, nous sommes leader en fruits et légumes, olives, pommes, cerises, raisin de table, tomates, l’une des plus grandes régions en autonomie alimentaire avec 50% de superficie agricole dont 18% en bio alors qu’en France, la moyenne est de 6% » explique Patrice de Laurens, directeur de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) de Provence- Alpes-Côte d’Azur. Cécile Helle, maire d’Avignon, insiste pour sa part sur les atouts de l’agglomération, avec la Chambre d’agriculture et ses techniciens, l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement – ex Inra) et ses centaines de chercheurs à Montfavet, le lycée agricole François-Pétrarque à Cantarel, l’association Semailles en ceinture verte, le pôle de compétitivité Terralia à Agroparc et le CTCPA (Centre technique de production de conserves et de produits appertisés) près de l’aéroport.

■ Eviter les gaspillages
Quant au Préfet de Vaucluse, Bertrand Gaume, il souhaite pouvoir « concilier promotion agricole, irrigation, transition énergétique, qualité de l’environnement, diminution du rejet des gaz à effet de serre et qualité de l’alimentation, donc de la santé grâce à la nutrition. Il faut une montée en gamme de la restauration collective bio, avec des produits locaux qui réduisent l’empreinte carbone, font vivre nos paysans et confortent les exploitations agricoles ».

De son côté, le Conseil départemental de Vaucluse dispose d’Agrilocal 84 : une plateforme de producteurs locaux permettant de réduire le circuit des fruits et légumes, du champ à l’assiette, dans les établissements scolaires, les hôpitaux ou bien encore les maisons de retraite. La restauration dans le secteur santé- social représente à lui seul 39% des repas, le gaspillage y est élevé, 330 000 tonnes par an en France, pour 2 milliards de repas et 750M€ jetés à la poubelle. « Il faut aussi préférer le maraîchage de saison qui réduit les transports et soutien l’économie sociale locale », préconise l’Ademe. Grâce à cette convention, 132 000€ vont être alloués au Grand Avignon par la Draaf, l’Ademe, la Région Sud et le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural) pour continuer à développer son Programme alimentaire territorial. Prochaine étape, le 15 janvier prochain avec un comité de pilotage sur l’aide à l’installation de jeunes agriculteurs et le maintien du foncier pour aboutir à un état des lieux partagé sur l’agriculture et l’alimentation sur notre territoire.

Andrée Brunetti

https://www.echodumardi.com/tag/grand-avignon/page/31/   1/1