27 août 2025 |

Ecrit par le 27 août 2025

Les dirigeants en selle avec Ma petite entreprise

Alors que démarre le Tour de France féminin, trois chefs d’entreprise savoyards ambitionnent de monter, dès 2026, une équipe cycliste professionnelle, exclusivement financée par un peloton de TPE-PME de toute la France. Et c’est bien parti ! Les explications de Michaël Amand, l’un des instigateurs du projet.

Comment est née cette idée de lancer d’abord une, puis deux, équipe(s) de cyclistes professionnel(les) ?
« Nous sommes trois dirigeants de PME*, cyclistes et passionnés par la discipline. Nous trouvions frustrant de voir que les petites “boîtes” n’étaient jamais mises en avant dans le cyclisme professionnel, monopolisé par de grands groupes. Nous avons donc imaginé la création d’un grand collectif de TPE/PME pour financer d’abord une puis deux équipe(s) de cycliste(s) professionnel(les) française(s), pour défendre ainsi des valeurs qui nous rassemblent –persévérance, créativité et dépassement de soi – et fédérer autour du vélo. Nous l’avons baptisé Ma Petite Entreprise (MPE). »

« Nous voulons mettre en lumière les petites entreprises de France. »

Michaël Amand

Concrètement, que comptez-vous faire ?
« Nous voulons mettre en lumière les petites entreprises de France en les unissant autour du vélo et ciblons avant tout des dirigeants de TPE et PME (moins de 50 salariées) qui peuvent rejoindre le peloton à partir de 750 euros hors taxes par an. Nous voulons ainsi permettre au plus grand nombre de passionnés possible d’accéder au projet sans impacter les trésoreries. Plus nous serons de fous et plus nous allons rire de nos plaisirs collectifs.
Nous travaillons depuis deux ans pour passer de notre idée à un projet réalisable qui a d’ores et déjà séduit Vincent Lavenu, ancien coureur cycliste français, ex-dirigeant fondateur, en 1990, de l’équipe AG2R Citroën, devenu notre parrain bénévole. »

Que proposez-vous en échange de l’investissement des entreprises ?
« Un outil de communication. Nous voulons fonctionner comme un club d’entreprises et comme un média. Nous voulons utiliser l’équipe pour rayonner.  Certes tout le monde ne pourra pas avoir son logo sur l’équipement, mais les contributeurs auront accès à des événements tout au long de l’année, organisés des veilles de courses par exemple ou chez l’un ou l’autre de nos membres. Ils intégreront l’annuaire de Ma Petite Entreprise, pourront bénéficier d’un réseau convivial, de différents avantages, d’informations, d’un kit média pour leur communication externe, d’un maillot édition spéciale…
Nous avons d’ores et déjà lancé un “prologue” à Paris pour présenter le projet chez un de nos partenaires devant une soixantaine de personnes, avec un succès qui m’a ému. Nous avons ressenti chez les participants l’envie que nous réussissions. Le fabricant de vélos haut de gamme Factor Bikes nous a par ailleurs d’ores et déjà rejoints, séduit lui aussi par cette dynamique collective. Tout comme l’équipementier textile Rosti France -AMD. »

« Nous avons une belle dynamique autour de ce projet qui fédère et dispose instantanément d’un vrai capital sympathie. »

Où en êtes-vous aujourd’hui ?
« Nous estimons à 1,5 million d’euros le capital nécessaire pour lancer confortablement, dès 2026, une équipe féminine de 12 sportives et son staff. À ce jour, nous avons réuni un bon tiers de la somme auprès de 400 entreprises de tous secteurs d’activité, qui représentent la France et la diversité de son tissu entrepreneurial. Des professionnels libéraux sont également partie prenante. Nous avons une belle dynamique autour de ce projet qui fédère et dispose instantanément d’un vrai capital sympathie. C’est une vision décalée qui interpelle. Notre but est de grandir petit à petit. Pour l’instant, nous respectons nos objectifs et de nouvelles entreprises adhèrent tous les jours. C’est magique ! Nous commençons aussi à être sollicités par du grand public et réfléchissons à la manière de l’intégrer aussi, avec l’aval de nos adhérents. »

Une équipe féminine en 2026 donc. Quid d’une équipe masculine ?
« Nous espérons lancer notre équipe masculine en 2027, l’année où la France, et la Haute-Savoie en particulier, organisera les “super” championnats du monde de cyclisme UCI. Et nous sommes confiants. Cela semble tout à fait jouable si les dirigeants continuent à nous rejoindre au rythme d’aujourd’hui.
En parallèle, nous travaillons bien sûr sur un organigramme et sur la constitution d’un groupe à qui donner les clés pour gérer MPE au quotidien. Nous pensons démarrer avec cinq à six salariés. C’est un projet ambitieux, nous avons un vrai modèle économique en place et réfléchissons déjà aussi à d’autres moyens de financement (événementiel, produits dérivés…). Nous voulons pédaler pour l’entrepreneuriat français et espérons bien prendre le départ du Tour de France en 2030. »

Hélène Vermare

*Émeric Ducruet (Co-gérant Alpes Communications Systems, Chambéry et co-fondateur Le pain de Mayou, Saint-Jean-de-Chevelu), Michaël Amand (Président IDIX Mouxy, agence de communication, Aix-les-Bains, Paris et Nantes) et Simon Savre (Fondateur de Monsieur Bike, dédiée à l’univers vélo, Chambéry).


Les dirigeants en selle avec Ma petite entreprise

Saint-Jean-de-Maurienne n’est pas spontanément la première destination qui vient à l’esprit lorsqu’on veut s’échapper en vacances en Savoie Mont Blanc ! Pourtant ce territoire, qui vient d’être labellisé Rando Gravel par la Fédération française de cyclisme, gagne à être connu pour qui aime conjuguer nature et activités sportives sur fond d’histoire.

Mixer judicieusement passé industriel et viticole avec activités nature est sans aucun doute l’un des points forts de Montagnicimes, instance touristique qui réunit Saint-Jean-de-Maurienne, Albiez et un chapelet de villages authentiques alentours.  Plutôt connu des cyclosportifs car situé au carrefour des grands cols alpins (Galibier, Télégraphe…), ce territoire savoyard s’affirme aujourd’hui comme une destination touristique à part entière, à même de satisfaire les amateurs de patrimoine, de randonnées pédestres ludiques ou cyclo-touristiques pittoresques.

En vélo sur les traces de l’opinel
En témoigne La Route de l’Opinel, 15 km entre Saint-Jean-de-Maurienne et Albiez-Montrond dont on peut parcourir tranquillement les 13 lacets en vélo ou VAE (elle affiche quand même 900 m D+) en s’accordant au passage une petite pause pédestre au hameau de Géboulaz.
« Jacques Opinel, mon père, a créé en 1989 le musée de l’Opinel à Saint-Jean-de-Maurienne, dans un ancien atelier familial. C’est tout près d’ici, au hameau de Géboulaz, que Joseph, le frère de mon arrière-grand-père, a mis au point son couteau de poche en 1890 », explique Maxime Opinel, directeur du musée. Comme les visiteurs souhaitaient découvrir aussi les lieux de naissance du couteau, l’idée de les mettre en valeur a fait son chemin. « Nous avons ainsi tracé un vrai parcours, qui n’est en rien une réplique du musée, plutôt une alternative à vivre en extérieur. »

Le Volcano Opinel, une œuvre d’art skateable installée au sein du skatepark Versus.©Alban Pernet

Le musée est seulement le point de départ de l’itinéraire qui s’est étoffé au fil des ans. Au tout premier atelier, à la maison de Joseph et à la toute première usine de fabrication sont venues s’ajouter des répliques artistiques du célèbre canif comme ce modèle géant, planté au cœur du beau skate-parc de Saint-Jean-de-Maurienne. Des lieux de vie de la famille et des habitants de cette vallée pauvre de l’Arvan, comme la chapelle Saint-Grat ou le four à pain, sont également venus enrichir cette route. Chacune des haltes étant dûment documentées.

En gravel à l’assaut des grands cols
Un itinéraire que l’on peut bien sûr aussi parcourir en gravel, ce deux-roues synthèse entre vélo-route, vélo-voyage et vélo-tout chemin. Le territoire vient par ailleurs d’être labellisé Rando Gravel par la Fédération française de cyclisme cet été. Une première !  De sport de niche, cette discipline monte en puissance. Elle est devenue l’expression d’une sorte de renouveau du vélo-liberté, avec un vaste champ des possibles. « Le gravel permet d’offrir des itinéraires “bis” pour rejoindre nos plus beaux cols (Mollard, Confrérie, le Chaussy, Madeleine, Croix de Fer…) et parcourir le pied des Aiguilles d’Arves en dehors des routes sur fréquentées d’été. On emprunte des itinéraires exceptionnels, où l’on peut s’ouvrir à la rencontre et découvrir, avec humilité, le patrimoine naturel et historique confidentiel », résume le directeur de Montagnicimes, Pascal Favier.
Dix itinéraires de tous niveaux ont notamment été imaginés au départ de Saint-Jean-de-Maurienne et d’Albiez et sont dûment détaillés dans un topo-guide disponible à l’office de tourisme ou sur Internet.

Le Refuge Princens à Saint-Jean-de-Maurienne. © Tilby Vattard

A pied dans les pas des ardoisiers…
Si Opinel est mondialement connu, il n’en est pas de même de la tradition ardoisière du territoire. Or cet or noir a largement contribué à l’essor de la vallée de la Maurienne aux XIXe et XXe siècles.  Pour s’immerger dans ce passé, rien de tel que la balade tranquille des ardoisiers.  Au départ de Saint-Julien-Mont-Denis et sur 2,9 km, elle retrace l’histoire de ces ouvriers, traverse plusieurs sites emblématiques témoignant de leur dur labeur. Et propose divers aménagements explicatifs et ludiques. Depuis cet été, le parcours est même scénarisé, avec la complicité de la vache Beaunie, pour séduire les enfants. 

Le sentier des ardoisiers, un “hommage” à cet or noir qui a contribué à l’essor de la Maurienne.@Montagnicimes

…ou au cœur du vignoble
Quant au vignoble de Maurienne, il a lui aussi eu son heure de gloire autour de Saint-Jean jusqu’au début du XXe siècle.  « Cette notoriété s’appuyait essentiellement sur un cépage local, le Persan ou Princens, qui produisait un très bon vin comparable aux grands crus de Bourgogne », explique Julien-Gabriel Perbellini. Lui est né ici. Il se souvient que gamin, son grand-père aimait l’emmener jusqu’à la chapelle Bonne Nouvelle (XVIIe siècle), par un petit chemin ponctué d’oratoires qui serpente au milieu des vignes. Un chemin toujours bien tracé au départ de Saint-Jean et qu’il fait bon parcourir (compter une heure aller-retour) pour admirer aussi la vue sur les nombreux sommets alentours…

Une vraie madeleine de Proust pour ce Saint-Jeannais qui vient de réaliser son rêve d’enfant : créer, au pied de ce site, “Le refuge de Princens”, un mini-gite joliment aménagé dans une petite maison de vignes, en préservant l’esprit du lieu.

Par Hélène Vermare – Eco Savoie Mont Blanc pour Réso hebdo éco

Pour en savoir + :
– montagnicimes.com
– Application 3D Pays des Aiguilles d’Arves
– Attitude Maurienne : conscient que les touristes deviennent des acteurs de la destination, Montagnicimes lance cet été Attitude Maurienne, une charte du visiteur qui s’appuie sur quatre engagements : prendre soin de l’environnement, découvrir avec humilité, s’ouvrir à la rencontre et savourer les richesses locales, une autre façon de “nourrir” son voyage. Un magazine, disponible en ligne, présente cet esprit du voyage au pays des aiguilles d’Arves ; activités, portraits et autres spots incontournables à l’appui.

https://www.echodumardi.com/tag/helene-vermare/   1/1