80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Parmi les participants à l’anniversaire de la Libération de Piolenc, Patrick Choukroune, le président de l’Association ‘Vaucluse 1944, La Liberté retrouvée’ en tenue de la 3ème Division d’Infanterie. Etaient également présents, la députée RN Marie-France Lorho, Louis Driey, le maire du village, Louis Biscarrat, venu en voisin de Jonquières, Paul Durieu, ancien maire de Camaret (1983-2008), député, conseiller général et président de l’Association des Maires de Vaucluse, mais aussi le Général Champeau qui a fait des recherches pour identifier les résistants et les alliés US qui avaient agi en 1944 pour libérer la population de la barbarie nazie.
Patrick Choukroune, président de l’association ‘Vaucluse 1944, La Liberté retrouvée’Louis Driey (maire de Piolenc) et le Général Champeau.
Une plaque « Juste parmi les Nations » a été dévoilée en hommage posthume au couple Yvonne et Sidoine Clément qui avait hébergé et sauvé Bertrand Kahn. « Ils ont incarné l’honneur de la République », avait dit, à l’époque, en 2007, Simone Veil, aux côtés du Président Chirac, en faisant entrer les Juifs au Panthéon.
Hommage a été aussi rendu au Groupe Franc Mario, aux FFI, aux maquisards, aux volontaires qui avaient résisté à l’envahisseur. « Ils ont libéré notre pays de l’oppresseur, ils ils ont versé leur sang pour notre liberté « , a conclu Louis Driey, le maire.
Pour ce jour anniversaire, Piolenc avait aussi organisé une exposition de voitures de collection, Austin Healey décapotable, Corvette, Alpine, Renault 8, Triumph TR 4, Lancia Delta 8 soupapes, Traction Avant 15 CV, 2 CV Citroën et Chrysler Baron.
Et nombre de confréries avaient été invitées à ces 80 ans de la Libération de Piolenc, comme celle de la Fougasse créée il y a 31 ans par l’ancien nougatier de Sault, André Boyer, ou encore la Confrérie de la Châtaigne, venue du Revest-du-Bion, la Confrérie du Melon de Cavaillon, celle des Mange-Tripes d’Alès et celle de la « Truffe noble et savoureuse d’Ardèche ». Le concours d’aïoli a été remporté par Marie-Thérèse Calay-Roche avant que ne soit organisé un aïoli géant pour plus de 200 convives dans la salle des fêtes, pour mettre en valeur l’ail dont Piolenc est la capitale en Provence.
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
En août 1944, les forces alliées ont débarqué en Provence dans l’objectif de vaincre l’Allemagne nazie. 80 ans après, la Ville d’Apt va célébrer l’anniversaire de sa Libération. Au programme ces jeudi 22 et vendredi 23 août : une exposition, des véhicules d’époque, un pique-nique rétro, un bal, mais aussi une cérémonie de commémoration.
Les célébrations du 80ᵉ anniversaire de la Libération d’Apt débuteront ce jeudi 22 août avec une journée consacrée à la mémoire des combats. Le public pourra visiter l’exposition ‘De la Résistance à la Libération’, dont le vernissage aura lieu à 18h. L’exposition sera divisée en trois parties au sein de l’espace culturel des Romarins : une partie réunissant de nombreux documents sur la vie des Aptésiens durant la Seconde Guerre mondiale organisée par les Archives municipales dans la Chapelle, une sélection d’objets militaires et de la vie quotidienne pendant la Seconde Guerre mondiale numérisés par le Musée de la Résistance et de la Déportation en Isère et le Musée de la Libération de Paris au sein du Musée numérique, ainsi que la diffusion de deux courts-métrages au Forum.
Le vendredi 23 août, quant à lui, sera dédiée à la Libération et comptera de nombreux moments forts. Des véhicules d’époques seront exposés dès 9h30 sur les Places de la Bouquerie et Gabriel Peri avec plus de 90 figurants vêtus de costumes historiques. À 18h, un hommage sera rendu aux victimes aptésiennes d’août 1944 au Monument aux Morts. À 19h30, l’espace culturel des Romarins accueillera un grand pique-nique rétro dans une ambiance jazz, avec un buffet servu par la mairie. Enfin, ces célébrations s’achèveront avec un bal de la Libération qui vous replongera dans les années 1940 aux Romarins dès 20h30.
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Tout à l’Est du département de la Moselle, la ville de Bitche est connue pour sa citadelle. Se dressant sur un promontoire rocheux, surplombant la cité, elle possède une longue histoire, reflet de son importance stratégique et militaire au fil des siècles. Propriété de la ville depuis 1960, dotée de musées et de parcours informatifs, elle attire de nombreux visiteurs tous les ans.
La citadelle de Bitche, dont l’allure puissante domine la ville de 1500 habitants, semble posée sur son rocher depuis des siècles. Les visiteurs la découvrent d’en bas, tout en longueur, et y devinent les tracés caractéristiques de l’architecte de Louis XIV, le célèbre ingénieur militaire Vauban, son concepteur. Témoin des grands tournants de l’histoire, de la Révolution française jusqu’à l’issue de la Seconde Guerre mondiale en passant par la guerre franco-prussienne de 1870, la citadelle est devenue gardienne de la mémoire.
La structure actuelle date en grande partie du XVIIᵉ siècle. Elle a été significativement reconstruite et fortifiée par Vauban donc. Les travaux par lui décidés ont transformé la citadelle en une forteresse redoutable capable de résister aux sièges et aux attaques. La citadelle possède des murs épais, des bastions et des douves, toutes caractéristiques de l’architecture militaire de cette époque. Ces éléments étaient conçus pour offrir une capacité de défense maximale contre les attaques d’artillerie et d’infanterie. Une des caractéristiques notables du site est son vaste réseau de galeries souterraines. Ces tunnels étaient utilisés pour stocker des provisions, loger des troupes et comme moyen de communication pendant les sièges.
C’est au cours de la Révolution française que la citadelle fut pour la première fois soumise à l’épreuve d’un assaut militaire. Mais elle est particulièrement connue pour son rôle lors de la guerre franco-prussienne, de 1870-1871. La forteresse a en effet résisté à l’armée prussienne pendant plusieurs mois, endurant un siège prolongé avant de capituler finalement. Cet épisode témoigne de la solidité de ses fortifications et de la détermination de ses défenseurs. Durant la guerre de 1870, sous les ordres du commandant Teyssier, la citadelle résista au siège le plus long de son histoire et notamment à trois bombardements meurtriers. Aujourd’hui, un parcours cinématographique retrace l’histoire de ces valeureux résistants pendant les 230 jours de siège. Cette fiction dans laquelle François Cluzet campe le rôle de Napoléon III a réuni près de 700 figurants sur un tournage en 2005.
Mais l’histoire ne s’arrête pas après la Guerre de 1870 et l’Annexion. Le territoire de l’actuel département de la Moselle étant devenu allemand à partir de 1871, une garnison allemande prit possession de la place de Bitche jusqu’en 1918, date du retour à la France. Perdant peu à peu son intérêt militaire face à l’évolution de l’artillerie, la citadelle fit l’objet de quelques réaménagements à la fin du XIXᵉ siècle, visant notamment au blindage des superstructures. Durant la Première Guerre mondiale, elle n’eut pas à souffrir des combats. La Seconde Guerre mondiale et les bombardements des Alliés de 1944-1945 sonnèrent pourtant définitivement la fin de l’exploitation militaire de la forteresse.
La commune de Bitche a acquis la citadelle en 1960 en vue de la conserver et d’en valoriser l’intérêt patrimonial. Classée monument historique depuis 1979, elle est conservée pour rappeler que la paix ne s’est finalement imposée qu’au prix de douloureuses épreuves. Plus récemment, les lieux ont été aménagés et dotés de parcours interprétatifs particulièrement intéressants, déployés entre musées, ressources audiovisuelles et équipements interactifs. Dans le dédale des galeries, les visiteurs sont plongés en un instant dans l’histoire de ce siège étonnant et passionnant. À l’extérieur, au sommet de la rampe, une belle vue panoramique sur la ville et collines des Vosges du Nord s’offre à eux. Tout au long de l’année, des visites guidées, des reconstitutions historiques et divers événements font de la citadelle un lieu particulièrement prisé des passionnés d’histoire.
La citadelle est ouverte jusqu’au 13 octobre 2024.
Horaires de mars à juin et septembre-octobre, en semaine : Ouverture : 10h Dernier accès parcours complet (parcours cinématographique et plateau supérieur) : 16h30 Fermeture complète : 18h
Dimanche, samedis et jours fériés, et période juillet-août : Ouverture : 10h Dernier accès parcours complet (parcours cinématographique et plateau supérieur) : 17h Fermeture complète : 18h
Adulte tarif normal : 11€ Voir sur place pour tarifs réduits, groupes.
Un Jardin pour la Paix
Au pied de citadelle de Bitche, il faut absolument visiter le Jardin pour la Paix, qui est un havre de fraicheur et de couleurs. Créé il y a 22 ans, il est installé dans un endroit emblématique, au pied de la citadelle, haut-lieu de la Guerre de 1870. Aux pierres grises, aux hautes murailles, au passé militaire de la forteresse, il oppose le calme, la gaieté, les couleurs. Avec ses installations amusantes, ses parterres de plantes aromatiques, de longues étendues de verdure, ses cabanes dans les arbres, ses ponts suspendus, ses décorations originales en mode « années 50 », c’est un lieu insolite qui plaira aux petits pour pouvoir gambader à loisirs et aux grands pour son côté « vintage ». Le bâtiment de réception, joliment baptisé « L’Accueillette », abrite une cafétéria et une boutique des jardiniers.
Ouvert du dernier dimanche d’avril ou premier dimanche d’octobre. Entrée adulte : 6€.
À 15 kilomètres au nord-est de Bitche, il est aussi un bel endroit à découvrir, mais complètement naturel cette fois, c’est le Rocher de l’Altschlossfelsen, le « Rocher du Vieux Château ». Sur un peu plus d’un kilomètre se dresse là une véritable curiosité géologique, une barrière de grès rougeâtres, parsemée de strates, de piliers, de colonnes, de cavités. Autant d’éléments sculptés par le vent, le gel, l’eau, le temps. Le Rocher de l’Altschlossfelsen est situé sur la frontière avec l’Allemagne, tout près de la petite commune de Roppeviller, toujours en Moselle. Nous sommes là sur le domaine du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, et les falaises y constituent un magnifique décor naturel, à l’étonnante couleur rose-rouge. D’où son surnom de « Petit Colorado Lorrain », alors que ce nom est impropre puisque ceux qui arpentent l’endroit sont alors bien outre-Rhin. Le site est d’ailleurs bien mieux connu par nos voisins allemands, beaucoup moins par les Mosellans. Même si les photos sur les réseaux sociaux contribuent désormais à sa renommée.
Pour y accéder en voiture depuis la France, le stationnement se fait dans le village de Roppeviller. Un plan de situation près de l’église renseigne sur le chemin à prendre, un sentier de 2 km balisé par le Club Vosgien. Attention, le tracé fait arriver les marcheurs en haut des rochers. Il faut les contourner sur la droite, redescendre, pour admirer ces incroyables falaises.
Au moment où la flotte alliée libère ses vagues d’assaut amphibies sur les plages de la côte d’Azur le 15 août 1944 entre Saint-Raphaël et les îles du Levant, plusieurs opérations aériennes se déroulent le long du Rhône pour détruire les ponts qui ont résisté aux précédents raids. Ainsi, les villes d’Arles, Aramon et Montfaucon sont attaquées par de petites vagues de bombardiers moyens de la 12th Air Force composées d’unités équipées de bombardiers bimoteurs B-25 Mitchell et B-26 Marauder. Montfaucon constitue un objectif de premier ordre car au-delà du pont ferroviaire qui franchit le Rhône, elle abrite un important relais de communications allemandes couvrant la vallée du Rhône.
15 août 1944 :des B-25 Mitchell du 444th Bomb Squadron/321st Bomb Group basés en Corse viennent d’effectuer leurs largages sur le pont de Montfaucon. (USAF)
Vers 13h00, une formation de B-25 Mitchell du 321st Bomb Group en provenance de Corse bombardent le pont ferroviaire de Montfaucon. L’objectif est totalement noyé sous la fumée.
15 août 1944 : la fumée et la poussière soulevée par le bombardement entourent la zone de l’objectif qui semble avoir été atteint. Les services de renseignement de l’USAAF confirmeront rapidement que le pont a bien été détruit. (USAF)
Quelques heures plus tard, ce sont des B-26 Marauder du 17th Bomb Group venant de Sardaigne qui bombardent le pont routier d’Aramon en deux vagues de 18 et 17 appareils. La précision n’est pas très bonne, mais les services de renseignement américains relèvent près de 86 impacts dans la zone de la cible et confirment que le pont est bel et bien détruit.
15 août 1944, 16h03 : les bombes larguées par les appareils du 17th Bomb Group explosent autour de l’extrémité Ouest du pont routier d’Aramon. (Coll. De l’auteur)Annoté par le service de renseignement A-2 de la 42nd Bomb Wing de la 12th Air Force, ce cliché révèle les impacts autour du pont d’Aramon bombardé le 15 août 1944 par les appareils du 17th Bomb Group. Près de 200 bombes de 500 et 1000 livres ont été larguées pour réussir à couper l’ouvrage. (Coll. De l’auteur)
A peine quelques minutes plus tard, c’est au tour d’une trentaine de B-26 du 320th Bomb Group en provenance également de Sardaigne depuis leur base de Decimomanu, qui se présentent sur Arles à 16h11. Leur cible n’est autre que le pont routier de Trinquetaille. L’autre pont qui relie la voie ferrée d’Arles à Lunel a, quant à lui, été précédemment détruit le 6 août par les B-26 de l’Armée de l’Air française des groupes Maroc (1/22), Gascogne (1/19) et Bretagne (2/20). La précision du bombardement est optimale et le pont est détruit.
15 août 1944 :après avoir franchi à la verticale les arènes de la ville, cette formation de B-26 Marauder effectue un largage de précision sur le pont de Trinquetaille à Arles. Le pont est détruit et les traces de précédents bombardements bien visibles sur la gauche du cliché nous montrent que la précision d’un bombardement aérien est parfois bien aléatoire. (USAF)
Au cours de cette journée historique du Débarquement en Provence, les bombardements des ponts sur le Rhône sont un succès et vont contribuer à couper les voies de repli à l’armée allemande. Forcée de battre en retraite dans la précipitation face à l’importance des troupes alliées et ne disposant plus que d’un seul axe Sud-Nord dans la vallée du Rhône, les colonnes allemandes vont devoir s’entasser sur la célèbre Route Nationale 7 qui va devenir leur tombeau.
15 août 1944 :ce B-26 Marauder nommé « Pancho And His Reever Rats » du 444th Bomb Squadron/320th Bomb Group piloté par le Lt. Stearn termine son virage après avoir largué ses bombes pour rentrer en Sardaigne. En arrière-plan, la ville d’Arles est parfaitement identifiable grâce aux arènes, le pont de Trinquetaille est noyé sous la fumée des explosions. Cet appareil fut abattu par la Flak allemande quelques jours plus tard au-dessus de Covigliano le 23 août 1944. Il n’y eut aucun survivant parmi les 6 membres d’équipage. (USAF)
Les chasseurs-bombardiers P-47 de la 1st Tactical Air Force vont se livrer à une véritable curée en mitraillant ces colonnes où ils vont semer la terreur. Des centaines de véhicules et des tonnes de matériel vont être détruits et abandonnés le long des routes, poussés et jetés à la hâte dans les talus, avec l’ultime espoir de pouvoir parvenir à échapper aux appareils alliés et réussir à s’exfiltrer de cette souricière.
Grégory Pons
Sources : Archives du 17th Bomb Group et Bulletin des Amis du Vieil Arles n°147 Décembre 2010
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Élaboré par l’agence de communication avignonnaise Devisocom, le jeu d’énigmes ‘Intrigue dans la ville‘ débarque à Roussillon dès ce lundi 5 août. L’occasion de passer un moment complice en famille ou entre amis et de (re)découvrir de manière ludique et pédagogique l’un des villages les plus colorés du Vaucluse.
L’agence de communication Devisocom vient de lancer sa 32ᵉ ‘Intrigue dans la ville’ à Roussillon. Et quoi de mieux qu’une enquête autour du patrimoine et de l’histoire de l’ocre pour découvrir ce village aux tons jaunes, oranges, rouges autrement ?
« Le 15 décembre dernier, une explosion a endommagé l’un des moteurs qui fait fonctionner nos machines pour concasser et broyer l’ocre, entraînant un incendie […] Rendez-vous sur place pour enquêter discrètement et trouver qui est responsable de cette explosion […]. » Tel est le synopsis de cette nouvelle intrigue qui se déroule en 1900 et qui devrait plaire aux petits comme aux grands. Le kit contenant tout le nécessaire pour mener l’enquête composé d’un carnet, d’un plan du village, des cartes des suspects, d’un filtre rouge, d’un crayon, ou encore d’un puzzle, est vendu aux bureaux d’Apt et de Roussillon de l’office de tourisme Pays d’Apt Luberon, mais aussi à l’écomusée Ôkhra au tarif de 12€.
Durant environ deux heures, touristes et locaux pourront en apprendre davantage sur l’activité ocrière de l’époque tout en s’amusant. Les propriétaires de l’exploitation des Mines d’Ocres de Vaucluse comptent sur vous pour démasquer l’auteur de cet acte malveillant !
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Quatre jours plus tôt, le Mercredi 2 août 1944, une première alerte retentit vers 11h00, mais les appareils filent plus au Nord ver Orange. A 13h00 les sirènes retentissent à nouveau. La population se précipite vers les abris. La Flak allemande entre en action. Des bombardiers lourds B-24 du 461st Bomb Group sous le commandement du Lt-Col. Knapp frappent de plein fouet avec une remarquable précision le pont ferroviaire de Rognonas qui franchit la Durance avec près de 73% de ses projectiles sur l’objectif. Le pont est coupé net en deux endroits. D’autres objectifs étaient cependant visés lors de cette journée par d’autres formations d’appareils : les viaducs sur le Rhône et les dépôts d’essence du Pontet. Environ 25 soldats allemands furent tués au cours de ce raid. Du côté des civils, les pertes se ‘limitèrent’ à une vingtaine de victimes. Bien loin des 525 morts du raid du 27 mai dans la cité des papes.
2 août 1944 : les Liberator du 461st Bomb Group détruisent le pont ferroviaire sur la Durance entre Rognonas et Avignon. (Coll. de l’auteur)
Quatre jours plus tard, le 6 août 1944, tandis que les appareils du 461st Bomb Group opèrent de nouveau sur le Sud de la France et attaquent les installations ferroviaires de Miramas, plusieurs vagues de bombardiers américains de la 15th Air Force en provenance d’Italie vont se succéder sur Avignon et ses abords à partir de 8h30. Les B-24 Liberator arrivent par le Sud et débutent leur attaque sur le pont métallique qui enjambe le Rhône. Ils frappent également la campagne avignonnaise entre la Durance et les bords du Rhône, ainsi que l’île Piot et la Barthelasse. Les objectifs étaient à nouveau les ponts et les dépôts de carburant du Pontet. Les B-24 du 464th Bomb Group en provenance de Pantanella en Italie ont pour objectif le dépôt d’essence du Pontet.
6 août 1944 : un Liberator du 464th Bomb Group survole Avignon. On distingue en arrière-plan les panaches de fumée au niveau des bords du Rhône au Pontet, tandis que la gare de Petite Vitesse est également noyée sous les bombes. (USAF)
Les appareils ont décollé d’Italie à 07h05 et se présentent sur l’objectif à 11h50. Selon le témoignage d’un des membres d’équipages, ce raid fut un des plus faciles et apparemment les cuves de stockage devaient avoir été vidées suite au raid du 2 août car les bombes n’ont pas provoqué de grands incendies. Après l’attaque du 2 août sur ce même objectif, le but de ce raid était de s’assurer qu’elles étaient bien mises hors d’usage. A 13h45, les sirènes annoncent la fin de l’alerte. Les Liberator d’une autre unité, le 465th BG, avaient pour leur part pour objectif le viaduc ferroviaire sur le Rhône, mais l’ouvrage a résisté et se trouve intact une fois la fumée dissipée (voir photo ci-dessus). Un Liberator est abattu sans plus de précisions quant à son unité et le sort de son équipage de 10 hommes.
6 août 1944 dans la matinée : les Marauder du 17th BG frappent le pont ferroviaire entre Tarascon et Beaucaire. (Coll. de l’auteur)
Plus au sud d’Avignon, Tarascon et Beaucaire sont également bombardées. Les deux ponts qui relient ces deux villes forment une cible de choix et doivent être impérativement coupés. Ce sont des bombardiers moyens de type B-26 Marauder attachés à la 12th Air Force qui sont en charge de cette mission. Les appareils ont décollé de Sardaigne (voir photo principale) et vont effectuer deux frappes. La première attaque a lieu le matin sur le pont ferroviaire. Même si l’objectif est noyé sous les bombes, elles s’éparpillent largement vers le Sud (photo ci-dessus).
6 août 1944 : en fin d’après-midi vers 18h30, une seconde vague de Marauder du 17th BG frappent à nouveau, et cette fois-ci les explosions semblent plus concentrées autour des piles du pont ferroviaire qui sera finalement détruit. Le pont routier quant à lui est encore intact, mais ses jours sont comptés. (Coll. de l’auteur)
La deuxième vague d’attaque qui se présente à 18h30 est beaucoup plus précise et touche l’objectif (photo ci-dessus). Le pont routier est épargné, mais il ne faudra pas beaucoup de temps pour qu’il soit mis hors d’usage (photo ci-dessous). En préparation des opérations de débarquement en Provence, toutes les voies de communication et de repli doivent être coupées afin d’empêcher l’armée allemande de se disperser lors de son repli.
Grégory Pons
Nouvelle frappe sur les ponts de Tarascon et Beaucaire. La date de ce cliché n’est pas précisée mais ce raid a lieu entre les 6 et 16 août 1944. Les impacts de précédents raids sont bien visibles et le pont ferroviaire est bien coupé en deux endroits, tandis que le pont routier noyé sous les explosions dont on devine la précision, doit vraisemblablement être coupé. (USAF)
Sources : « AVIGNON 39/44 » de Robert Bailly – Archives du 461st Bomb Group – Archives du 464th Bomb Group – Archives du 17th Bomb Group.
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Depuis le 16 mai 2024, plusieurs archéologues du Département de Vaucluse effectuent un travail de fouille préventive sur un chantier situé à Orange, au lieu-dit « La Baussenque ». Ces derniers ont récemment découvert un monument funéraire de l’époque néolithique. Après la découverte, place désormais à l’étude de l’objet et du site qui vont permettre la conservation et la possible future exposition de ce témoignage d’histoire.
Les premières données avaient orienté les archéologues sur un tumulus (tertre artificiel situé au-dessus d’une tombe) datant de la fin de l’âge du Bronze (environ 1000 ans avant J-C). Il n’en était rien, il s’agit bien d’un monument funéraire que les professionnels du Département de Vaucluse étudient actuellement.
Les toutes dernières analyses ont permis de déterminer que ce vestige aurait été conçu à l’époque néolithique dans sa deuxième partie, soit à partir de 3.000 avant J-C. Une phase post-fouille permettra d’être plus précis sur la période exacte.
Le lieu le plus ancien de la commune orangeoise
La découverte de cet objet sur ce lieu revêt d’une importance significative puisque ce lieu de chantier devient le plus ancien site archéologique connu pour la commune d’Orange. Cet imposant monument, constitué d’une couronne de dalles et de galets calcaires de près de 20 mètres de diamètre, a livré plusieurs sépultures dont les ossements sont inégalement conservés en raison de la remontée fréquente de la nappe phréatique et de la nature du substrat, des limons argileux, peu propice à une bonne conservation osseuse.
La découverte de ce monument n’a pas été unique. En périphérie immédiate du monument, deux autres sépultures en coffre, également de l’époque néolithique ont été trouvées. La fouille s’achève ces jours-ci pour laisser la place au chantier routier mais l’ensemble de ce qui a été découvert sur le site sera conservée grâce au travail des archéologues au cours de l’opération et la documentation produite : photographies, relevés, fiches d’enregistrement ainsi que tout le mobilier collecté rejoindront bientôt Memento, Pôle des patrimoines de Vaucluse à Agroparc, pour y être précieusement étudiés puis conservés pour les générations futures avant peut être une éventuelle exposition dans un musée du territoire.
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Après les clichés inédits du 1er bombardement américain sur Avignon qui fera 525 victimes le 27 mai 1944, Grégory Pons nous propose une nouvelle série de photos provenant de sa collection personnelle ainsi que des archives de l’US Air Force. L’avignonnais, spécialiste de l’aviation américaine de cette époque et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, revient notamment sur l’attaque de la gare de marchandises de Petite Vitesse qui va brûler pendant 48 heures.
Après le terrible bombardement du 27 mai 1944, les bombardiers lourds américains reviennent le 25 juin 1944 sur Avignon avec pour objectifs à nouveau la zone de Foncouverte et les rotondes de la SCNF Route de Marseille, les ponts sur le Rhône, le centre téléphonique régional du Pontet et la gare de marchandises de Petite Vitesse en Courtine. L’alerte retentit à 8h45 et va durer 2 heures. Ce sont à nouveau des quadrimoteurs de la 15th Air Force en provenance d’Italie, mais cette fois ce sont des B-24 Liberator. Environ 150 appareils répartis en 3 vagues parmi lesquels se trouvent une formations du 461st Bomb Group ayant décollé de Torretta (à proximité de Cerignola dans le sud de l’Italie. Les bombardiers vont effectuer leurs largages selon des axes différents, visiblement pour leurrer la Flak (défense anti-aérienne allemande).
La gare de marchandises de Petite Vitesse est touchée de plein fouet. Les wagons de marchandises allemands qui s’y trouvent vont brûler pendant près de 48 heures. (USAF)
Une centaine d’immeubles détruits et une quinzaine de morts Les dégâts sont importants, une centaine d’immeubles sont à nouveau détruits, dont 25 totalement. On déplore également 15 civils tués et une soixantaine de blessés. La gare de Petite Vitesse, qui avait été totalement ratée lors du premier raid du 27 mai, est cette fois-ci sérieusement endommagée. Les voies sont détruites et de nombreux convois en stationnement sont littéralement pulvérisés. Les incendies des wagons chargés de marchandises et de combustibles provoquent d’épaisses colonnes de fumée dense qui s’élèvent dans le ciel et sont visibles à des kilomètres. Le feu va faire son œuvre pendant près de 48 heures.
Les appareils du 461st Bomb Group parviennent à grouper près de 26% de leurs projectiles sur l’objectif de Fontcouverte. Les impacts des bombes sont visibles en bas à droite de la photo. (USAF)
Le maire demande aux riverains de s’éloigner des voies ferrées Le pont à haubans qui relie Avignon à la Barthelasse (à la place de l’actuel pont Daladier) est totalement coupé ; mais les Allemands vont s’atteler à le remettre en service. Quelques bombes frappent même le secteur intra-muros au niveau du Boulevard Raspail et de la rue d’Annanelle. Edmond Pailheret, maire d’Avignon, rédige cette fois un communiqué aux termes duquel il appelle les personnes demeurant près des voies ferrées, ponts et tout autre objectif stratégique de quitter leurs logements par crainte que les raids ne gagnent en intensité. La préparation au débarquement allié en Provence va se poursuivre de façon méthodique et faire des ponts sur le Rhône et la Durance des cibles de premier ordre. Avignon sera de nouveau prise pour cible dans le cadre de ces opérations.
Grégory Pons Sources : « AVIGNON 39/44 » de Robert Bailly-Archives du 461st Bomb Group
80 ans de la Libération de Piolenc : Jeep, Traction avant, Simca 8 convergent vers le Monument aux Morts
Le 27 mai 1944, une centaine de bombardiers de l’US Air Force vont larguer près de 350 tonnes de bombes sur la cité des papes. En raison de la présence de plusieurs ponts et d’un nœud ferroviaire pouvant empêcher la retraite des Allemands en prévision du futur débarquement de Provence, la cité des papes ne sait pas encore qu’elle constitue une cible de tout premier ordre pour les Alliés. Après ce premier bombardement, le plus meurtrier qui aura coûté la vie à 525 personnes, Avignon et ses alentours seront ciblés presque une dizaine de fois jusqu’au 25 août, date de la libération de la ville. Retour sur cet événement tragique survenu il y a 80 ans par Grégory Pons, avignonnais spécialiste de l’aviation américaine de cette époque et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet (voir en fin d’article), qui partage des clichés inédits provenant des archives de l’US Air Force et de sa collection. Par ailleurs, d’ici la fin de l’été, nous vous proposerons d’autres photos inédites de la collection de Grégory Pons de plusieurs autres bombardements marquants.
« Les alertes se sont succédées à plusieurs reprises au cours des mois précédents, sans réelle menace pour les Avignonnais qui ne croient pas réellement au fait que leur ville puisse être frappée par un bombardement. Malheureusement en ce samedi 27 mai 1944, la menace est bien réelle et va prendre une majorité de la population au dépourvu. Plusieurs vagues de bombardiers lourds américains de la 15th Air Force basée en Italie vont se succéder avec pour objectifs la gare de triage de Petite Vitesse et les rotondes de la SNCF, le long de la route de Marseille. Nombreux sont les avignonnais qui, depuis leurs fenêtres, observent la vague d’avions ronronnant dans le ciel et qui s’éloigne vers l’ouest. Personne ne sait encore qu’ils vont effectuer un demi-tour pour se mettre dans l’axe de leur objectif pour l’approche finale. De cette manière, les aviateurs américains seront moins exposés aux tirs de la redoutable défense anti-aérienne allemande (la fameuse ‘Flak’) pour filer tout droit vers l’Italie sans avoir à effectuer un virage à 180° les plaçant nécessairement à la merci des tirs ennemis. »
« Avec ses ponts routiers et ferroviaires, la ville d’Avignon offre un objectif de tout premier ordre. »
La gare de Petite Vitesse en Courtine n’est que très peu touchée.(Coll. de l’auteur)Formation de B-17 du 301st Bomb Group. (Coll. de l’auteur)
« Avec ses ponts routiers et ferroviaires, la ville d’Avignon offre un objectif de tout premier ordre car elle constitue le principal nœud ferroviaire et routier du sud de la France, qui doit être impérativement neutralisé. Le but de cette opération est de freiner les forces allemandes lors de leur repli dans les jours qui suivront le débarquement en Provence. L’opération Dragoon est prévue pour le 15 août 1944 mais en attendant, les voies de chemin de fer, gares de marchandises, noeuds de communication et ponts viennent émailler la liste des objectifs pour l’ensemble des unités aériennes alliées basées en Italie, en Sardaigne et en Corse. Une première formation de bombardiers quadrimoteurs B-17 Flying Fortress du 2nd Bomb. Group décolle d’Amendola dans la région de Foggia au sud de l’Italie. Leur trajet va durer près de 5 heures. L’alerte retentit à partir de 10h10 avant que la vague de bombardiers lourds ne déverse ses bombes sur la gare de Petite Vitesse en Courtine. »
En approche par l’est, cette grappe de bombes (en bas de la photo) descend vers les installations ferroviaires du Pontet. Le quartier est sous les bombes, le secteur de Fontcouverte est encore intact. (US NARA)
« La formation évolue à environ 6 000m et l’objectif est visiblement manqué comme le montre un cliché annoté par les analystes du service de renseignements (A-2). Selon leur pointage, sur les 396 bombes larguées, seulement 4 ont touché les rails dans la première zone de 300m autour du point d’impact principal désigné aux navigateurs et opérateurs bombardiers pour effectuer leur visée. La dérive des projectiles a été visiblement mal estimée et vraisemblablement perturbée par le dernier virage de la formation lors de son approche finale. La majorité des bombes frappe la pointe de l’île Piot, la rive droite du Rhône du côté des Angles et la zone agricole au sud des quartiers populaires à proximité de l’élargissement des voies de la gare de triage. Plus d’une cinquantaine de bombes ont même explosé en dehors d’un rayon de 600m par rapport au point central de l’objectif, jusqu’au milieu du Rhône. »
Le complexe des rotondes. Des deux rotondes visibles à droite, une seule sera reconstruite après-guerre.(Coll. de l’auteur)10h50: c’est la gare de triage de Fontcouverte qui est touchée tandis que les Rotondes de la SNCF au niveau de la Route de Marseille sont noyées sous la fumée des explosions. L’objectif a été touché avec beaucoup plus de précision, mais la proximité des logements collectifs entraîne un grand nombre de victimes. (US NARA)
« A la suite de cette première vagues, une autre vague de B-17 en provenance de Lucera (301st Bomb. Group) approche par l’est et largue ses bombes sur des installations dans le secteur du Pontet. Les deux grandes rotondes de la SNCF le long de la route de Marseille ont concentré les largages des premiers appareils et se retrouvent noyées sous un immense voile de fumée. Tout s’est déroulé très vite et du côté des civils, l’horreur et les larmes cèdent la place à la stupéfaction. La liste des tués ne cesse de s’allonger d’heures en heures. Le bilan provisoire est de 350 morts et 500 blessés. Le bilan définitif ira bien au-delà avec 525 morts, environ 800 blessés et près de 650 immeubles rasés, sans compter les milliers de personnes sinistrées qui se retrouvent sans abri. Les forces allemandes ne déplorent quant à elle qu’une trentaine de morts. Un monument érigé à côté de l’église du Sacré-coeur, sur l’avenue Pierre Sémard, rend hommage à la mémoire des victimes des bombardements américains. »
Les obsèques de centaines d’Avignonnais au cimetière Saint-Véran suite au 1er bombardement du 27 mai 1944. Ce raid sera le plus meurtrier. Les Avignonnais auront ensuite retenu la cruelle leçon en ayant appris à craindre ces attaques aériennes. DR
Exposition et commémoration du 80e anniversaire du 1er bombardement d’Avignon Dans le cadre de la commémoration des 80 ans des bombardements d’Avignon, Cécile Helle, maire d’Avignon inaugurera, ce vendredi 24 mai à 18h, le parcours mémoriel ‘Les chemins de la Mémoire’. Accompagnée de Nathalie Gaillardet, adjointe déléguée à Avignon la Républicaine, au devoir de mémoire et aux Anciens Combattants, elle sera présente au monument de commémoration des bombardements situé à l’angle de l’avenue Pierre Semard et celle de la 1re DB. Le 25 mai, c’est le tiers lieu culturel ‘L’éveilleur’ situé 14 impasse Baroni qui accueillera, à 18h, la présentation de l’exposition ‘Avignon meurtrie’ constituée de photographies d’archives et de témoignages recueillis par l’association Bien vivre et Ikigai Prod. Le lendemain, le dimanche 26 mai, les organisateurs proposent un parcours (départ à partir de 17h depuis ‘L’éveilleur’) dans les différents lieux marquants du quartier autour de lecture de textes de Robert Bailly). Visite de l’exposition proposée par la paroisse du Sacré cœur dans l’église. Lundi 27 mai : Journée de commémoration des bombardements avec la visite de l’Eglise du Sacré Cœur 10h30 : Les cloches de l’église sonneront à l’heure exacte des bombardements. 10h30 : Cérémonie au monument des bombardements : présence des écoles du quartier, musique, lectures etc. 11h30 : Pose d’une plaque sur la façade de l’église en mémoire des victimes du Sacré-Coeur
DRDRSource indispensable sur le sujet
Trouvez ci-dessous les différents ouvrages écrit par l’avignonnais Grégory Pons