
4 septembre 2025 |
Ecrit par le 4 septembre 2025
Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi


Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi


Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi


Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi


Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Anne Roumanoff, Rémi Marceau, Anoushka Rava, et bien d’autres humoristes vous donnent rendez-vous pour deux soirées sous le signe du rire à Oppède ces jeudi 17 et vendredi 18 juillet.
Après avoir obtenu un franc succès pour sa première édition en 2024, le festival Drôle de Luberon revient pour deux soirées de rire à Oppède ces 17 et 18 juillet. Musique, stand-up et sketchs sont prévus au programme par la nouvelle génération d’humoristes français les plus prometteurs.
À leur côté, la grande humoriste qui n’est plus à présenter, Anne Roumanoff, qui présentera son dernier spectacle ‘Anne Roumanoff, L’expérience de la vie’. Imaginé par Sébastien Roch & Jonathan Glas, le festival promet d’être une « véritable fête de l’humour sous les étoiles du Luberon. »
Le programme
Le festival Drôle de Luberon débutera en beauté le 17 juillet avec le spectacle d’Anne Roumanoff, dont la première partie sera assurée par Laurent Barat qui présentera son spectacle ‘Écran total’ qui évoque la dépendance aux écrans. Dans son spectacle ‘Anne Roumanoff, L’expérience de la vie’, l’humoriste porte un regard amusé et lucide sur les petites et grandes transformations de l’époque : évolution du langage, relations amoureuses, perception du travail, etc.
Le 18 juillet, le public se trouvera au cœur d’un véritable comédie club à ciel ouvert où plusieurs humoristes se succéderont sur scène : Valentin Reinehr, Denise, Rémi Marceau, Anoushka Rava, Alisson Comme les autres, Marwan Sali, mais aussi la troupe de transformistes Les Garçons de la Butte.
Il est encore temps de réserver votre place sur le site de Destination Luberon.
17 & 18 juillet. Espace Jardin de Madame. Rue des Poulivets. Oppède.

Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Nous avons assisté à ‘Johnny libre dans ma tête’ le nouveau spectacle de Didier Gustin sur une mise en scène d’Eric Bouvron. Résultat ? Une salle debout restée à ovationner l’artiste et ses musiciens pendant un long moment. ‘Johnny libre dans ma tête’ a tout d’un grand spectacle : D’abord on apprend des informations inédites et vérifiées sur la vie de Johnny ; Didier Gustin, qui possède à son répertoire plus de 400 voix- en offre bien 50 sur scène ; Les musiciens sont ‘rock’ à souhait et montent sons et vibrations comme en concert. Enfin, la pièce écrite sur une idée de Didier Gustin avec Eric Bouvron est bourrée d’humour, de talent et de rythme. Ensemble, hier soir, ils ont mis le feu au Petit Louvre, et le public a adoré.

L’histoire ? Johnny est mort et s’ennuie au Paradis, alors il s’échappe pour entrer dans la tête de Didier Gustin H 24. Objectif ? Faire le stade de France, une dernière fois, avec tous ses potes chanteurs : entre autres : Eddy Mitchell, Charles Aznavour, Patrick Bruel, Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Maxime Le Forestier… Mais pas Fabrice Luchini.
L’Art de convaincre
Didier Gustin va devoir convaincre l’entourage proche du Taulier depuis l’appel improbable de Jean-Claude Camus, le célèbre producteur de Johnny, qui lui propose de remettre le couvert. C’est ainsi que Didier Gustin et ses musiciens : Hugo Dessauge aux claviers, Jeremy Lainé aux percussions et Elie Gaulin à la guitare embarquent le public dans le road movie de la vie de Johnny. Au programme : des instants de vie du grand crooner, des informations touchantes sur sa vie, beaucoup de musique, et d’imitations. Le tout livre une comédie bien ficelée et surtout toutes les mélodies qui ont marqué nos vies. Un grand moment du Off.

L’interview
«L’idée d’un Johnny qui s’évade du paradis pour entrer dans ma tête et organiser un spectacle au Stade de France est née peu après la mort de Johnny, relate Didier Gustin. Mais je ne savais pas quoi faire de cette idée. J’ai alors contacté Eric Bouvron pour lui demander son avis. Il m’a dit : C’est une super idée, je n’ai pas le temps mais on va le faire. L’écriture et la fabrication du spectacle ont pris 18 mois.»
Vous évoquez beaucoup ce mot ‘Has been’, c’est compliqué pour un artiste, de vieillir ?
«Ça dépend. Si vous avez 60 ans et que vos chansons passent toujours à la radio, tout va bien. Si comme moi vous êtes imitateur et que vous êtes beaucoup passé à la télé et la radio et que l’on vous demande moins parce que vous êtes vieux, ‘passé de mode’, ‘obsolète’ –C’est ce qu’on dit pendant le spectacle- on vous considère comme un ‘has been’ et on vous le dit carrément, dans le métier, sans prendre de gant. J’ai raconté cela à Eric et il m’a dit ok : Ce sera le sujet du spectacle ! Pourquoi ? Parce que ça parle à tout le monde, puisque l’on sera tous confrontés à cela. On sera tous le ‘Has been’ de quelqu’un. C’est vrai dans tous les métiers et au quotidien.»

Est-ce que ce spectacle va vous permettre de rebondir sur la scène nationale ?
«Je ne sais pas. Avec Eric –Bouvron-, On fait ce que l’on aime. On a écrit ce spectacle, on va travailler sur un autre, après, parce qu’on aime bien bosser ensemble. L’important ? C’est de faire l’artiste, c’est-à-dire de créer, d’être fiers de ce que l’on fait et de faire rêver le public. D’ailleurs, ce spectacle est totalement transposable à la télévision. Il pourrait être transformé en émission où les artistes cités pourraient intervenir. Nous sommes d’ailleurs en train d’en faire une adaptation cinématographique. Pour l’heure ? On aimerait faire tourner le spectacle jusqu’à l’anniversaire des 10 ans de la mort de Johnny, en 2027, puis sortir le film.»
Vous étiez fan de Johnny ?
«Non, par particulièrement. On a énormément planché sur l’homme et l’artiste, Eric et moi, cherchant des failles que l’on n’a pas trouvées parce que le personnage était particulièrement gentil, travailleur, et blagueur… Un type délicieux, extrêmement généreux.» Et aussi très sensible… Comme vous ? «Oui, c’est vrai.» Vous partagez beaucoup avec vos musiciens, ils ont une place bien à eux. «Oui, c’est l’école Eric Bouvron. Les gens sur scène jouent, même s’ils ne sont pas comédiens. Tout le monde joue.»

Les p’tites infos
«Avec Eric Bouvron, on se connaît depuis toujours. Lorsqu’il est arrivé d’Afrique du Sud, en France, le premier spectacle qu’il a vu était le mien. Ça date d’il y a 30 ans. J’ai également travaillé avec Sophie forte, son épouse, ce qui a maintenu le lien.» «Jeune, j’ai fait un BEP de compta informatique, puis je suis parti à l’armée, et enfin, directement des Vosges pour tenter ma chance à Paris. Je n’ai jamais pris de cours ni de chant, ni d’impro. Qui m’a aidé à Paris ? Des directeurs de théâtre, des metteurs en scène, des auteurs … Hubert Drac, Jean Fabre et son théâtre le Tourtour, Le très important producteur de spectacles Pascal Guillaume. C’est d’ailleurs ensemble, que nous avions quitté les Vosges, pour la capitale.»
Les infos pratiques
‘Johnny, libre dans ma tête’ de Didier Gustin, mise en scène d’Eric Bouvron avec Hugo Dessauge aux claviers, Jeremy Lainé aux percussions et Elie Gaulin à la guitare. Pièce musicale d’humour. 21h. Le petit Louvre. Chapelle des Templiers. 3, rue Félix Gras à Avignon. Jusqu’au 26 juillet. Relâches les 13, 16, 18, 20 et 23 juillet 2025. A partir de 7 ans. Durée 1h20. Réservations ici. 04 32 76 02 79.
Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Les vacances sont en approche. La grande migration touristique annuelle va bientôt démarrer. Tous les professionnels sont aux taquets. Recevoir autant de vacanciers sur une même période n’est pas sans quelques inévitables débordements. Parmi eux, les tenues de ces touristes qui parfois confondent plage et ville. Pour cela les municipalités soucieuses d’une certaine décence prennent des arrêtés interdisant les torses nus dans leurs rues…
Mais avant de verbaliser il faut faire un peu de prévention et beaucoup de communication. Pour cela la ville de Royan (Charente-Maritime) a pris le parti de le faire avec humour. Et c’est son service de communication qui a imaginé en 2019 une affiche avec cette accroche : « tablettes de chocolat et brioches doivent rester dans leurs emballages ». Séduites par cette idée d’autres villes ont repris la création. C’est le cas de Biarritz, Grimaud, La Ciotat, Cavalaire-sur-Mer… Cette création a également été reprise au Canada et en Allemagne, elle a même eu les honneurs des « Grosses têtes ». Beau joueur la ville de Royan ne fait pas payer de droits aux réutilisateurs.
Pour être efficace il n’est pas forcément nécessaire d’être vindicatif et rigide
Cette approche tranche singulièrement avec les injonctions permanentes auxquelles nous sommes aujourd’hui exposés. En choisissant l’humour ces municipalités font la démonstration que pour être efficace il n’est pas forcément nécessaire d’être vindicatif et rigide. L’humour est une arme qui se montrer particulièrement efficace. Démonstration est faite dans le domaine de l’information où souvent un dessin vaut bien plus qu’un long discours. Et parfois on peut même aller assez loin… A l’Écho du Mardi, avec les dessins de Wingz on ne vous dira pas le contraire !
Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Pendant quatre jours, la Scala Provence organise son Festival du rire et se transforme en Comedy club géant, mêlant les jeunes élèves de l’École Supérieure des Arts du Rire (ESAR) aux talents confirmés que sont Jos Houben, Tania Dutel et Jérémy Nadeau.
Un Festival du Rire qui trouve légitimement sa place dans le projet global de la Scala Provence : être une maison d’accueil de tous les arts et de tous les artistes toute l’année.
Un des volets a été concrétisé par l’ouverture en septembre 2024 à Avignon de l’École Supérieure des Arts du Rire. Quelques mois plus tard, le résultat est là : la promotion de 46 élèves a pris possession des locaux de la Scala Provence — une école dans un théâtre ! — et a découvert la ville d’Avignon et ses théâtres. En effet, certains élèves s’exercent en dehors de leurs cours (en aucun cas sous l’égide de l’ESAR) toute l’année au stand up au théâtre de l’Observance, à la Souricière ou à la Cave des Passages. Mais ils ont surtout découvert une qualité d’enseignement qui leur permet pour certains d’entre eux de monter sur la scène de la Scala Provence et de présenter au public leurs travaux. Au programme : critique sociale et politique, catharsis émotionnelle, connexion humaine, créativité, perspective philosophique, art de la parole et de la performance et réflexion sur l’humanité.
La soirée de l’ESAR
« La soirée a été conçue sur la base d’une sélection parmi les 32 volontaires de la promotion précise Geneviève Meley Othoniel, directrice générale de l’ESAR. Ainsi 22 étudiants ont été sélectionnés et répartis comme suit : 12 seront en première partie de soirée avec du stand up, 10 seront en deuxième partie en improvisation. Les heureux élus ont bénéficié de 10h de cours supplémentaires (en plus de leurs 30h hebdomadaires en première année) afin de peaufiner leur prestation de 6 minutes chacun pour le stand up. Un étudiant-maître de cérémonie veillera au bon déroulement de la soirée. L’improvisation nécessitant un grand plateau, le public se déplacera dans la salle 600 afin de laisser la scène aux 10 improvisateurs. Tel un ring, ils s’empareront des thèmes choisis par le public.
Grégoire, un des étudiants de l’ESAR nous en parle
« Je ne peux parler qu’en mon nom personnel mais je sais que globalement tout le monde est satisfait de cette première année : la qualité des cours, la bienveillance des professeurs, dialogue constant avec la direction, l’entraide entre élèves. L’idée de séparer la formation une année à Avignon, une année à Paris a soudé la promotion car nous étions “contraints“ de nous rencontrer, de cohabiter – personne n’était originaire d’Avignon. On ne connaissait pas les lieux , la ville et ça a créé une cohésion dans la promotion. En ce qui concerne les matières enseignées, j’ai été particulièrement satisfait des cours d’improvisation et du corps en mouvement. C’est un cours essentiel car ça nous apprend à développer notre présence, notre répondant, notre écoute, notre capacité d’adaptation. C’est le cours le plus collectif dans un cursus qui est à la fin individuel. La première année est cependant très tournée vers le stand up mais avec une volonté de nous former à d’autres pratiques : chroniques radio, théâtre etc.. »
« Entre nous c’est trop chouette »
« Entre nous c’est trop chouette : même avec des niveaux différents, l’humour nous met à égalité. On est tous égaux face à la scène , face au risque de faire un bide. Toute l’équipe pédagogique est énormément bienveillante. Pour la sélection de la soirée il a fallu qu’elle fasse preuve d’exigence mais globalement, même avec les déceptions de certains de ne pas être choisis, cela a été compris. Après le « cocon » d’Avignon, il y a maintenant la peur et l’excitation de monter à Paris en deuxième année. »
Au programme de la scène ouverte des élèves de l’ESAR :
19h30 et 20h45 : numéros de Stand-up
21h et 22h : performance d’improvisations
Jeudi 24 avril. 19h30. 12€.
Si le cœur vous en dit, les inscriptions sont ouvertes pour la promotion 2025-2026 :
Un week-end d’humour avec des talents confirmés : Jos Houben, Tania Dutel et Jérémy Nadeau
Seul en scène, Jos Houben, animera une masterclasse d’un genre particulier, entre philosophie et anthropologie. Il y dissèque les mécanismes du rire, en analyse leurs causes et leurs effets.
‘L’Art du Rire’. Vendredi 25 avril. 20h. 19€.
Dans un genre totalement différent, Jérémy Nadeau vaut également le détour : fusion de blagues hilarantes et présence scénique inimitable, famille passée au grill et un avis sur tout !
‘Beaucoup trop’. Samedi 26 avril. 20h. 34€.
L’humoriste Tania Dutel cultive l’art de la modestie dans le titre de son stand up ‘En rodage’ mais elle le précise elle-même « normalement, ça sera drôle. Après tu connais, nous n’avons pas tous les mêmes grilles de lecture. » À découvrir donc pour ceux et celles qui n’ont pas vu son précédent spectacle ‘Les Autres’.
‘En rodage’. Dimanche 26 avril. 16h. 34€.
Festival du Rire. Du 24 au 27 avril 2025. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr
La Scala Pass : La Scala vous propose un pass de 4 jours à 79€. Pour en profiter, ajoutez les 4 spectacles au plein tarif dans votre panier, la réduction s’effectuera automatiquement.
Le 8 septembre vu par Wingz pour l’Echo du Mardi

Ouverte depuis septembre 2024, l’École supérieure des Arts du Rire (ESAR) recevait la visite de son directeur artistique Jeremy Ferrari.
Jérémy Ferrari, très présent sur la création de l’école puis sur le recrutement de la cinquantaine d’étudiants formant la première promotion de cette école très spéciale, est ensuite parti en tournée, mais a toujours eu un œil sur cette école dont il a rêvé. Cette rencontre mi-décembre – avant de repartir avec ses complices Arnaud Tsamère et Baptiste Lecaplain pour un nouveau spectacle — était donc pour lui un moment privilégié pour faire un point à tiers de parcours avec les étudiants et l’équipe pédagogique.
Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait
Ils ? Le triumvirat Frédéric Biessy, directeur général de La Scala Paris et de La Scala Provence, Jérémy Ferrari le directeur artistique, et Geneviève Meley Othoniel, la directrice générale.
Quoi ? Créer une École supérieure des Arts du Rire et assumer ce titre qui peut paraître prétentieux, mais il fallait bien ça pour asseoir ce genre humoristique comme un Art d’excellence à part entière.
Faut-il rappeler qu’avec 30 heures de cours hebdomadaires en première année, des masterclass, six professeurs permanents, de nombreux intervenants professionnels de l’humour, des bourses pour permettre aux plus démunis d’accéder à l’enseignement, tout a été pensé et réalisé pour concrétiser ce projet un peu fou ?
Jérémy Ferrari seul en scène à l’heure d’un premier bilan
Il le dit lui-même, il était le premier sceptique. Il pensait sincèrement que ce n’était pas possible pour plusieurs raisons : il fallait une structure, il fallait accepter de perdre de l’argent, il fallait une force et une implication importante, il fallait trouver des gens qualifiés permettant une professionnalisation, obtenir l’agrément pour dispenser des crédits européens (UE universitaire), avoir la reconnaissance d’un diplôme universitaire, trouver des professeurs de qualité qui acceptent de venir en Avignon 1 ou 2 fois par semaine et pas pour « cachetonner » !

« Je n’ai pas été un vrai élève dans mon parcours scolaire mais j’ai créé une vraie école dont je suis fier »
Content, fier, satisfait : ces adjectifs reviennent souvent dans sa bouche. « Très enthousiaste après avoir rencontré les étudiants qui m’ont fait part de ce qui peut encore être amélioré dans le fonctionnement. En fait d’améliorations, les étudiants en veulent plus ! Je n’ai pas été un vrai élève dans mon parcours scolaire, donc je suis à l’écoute de ce qui est améliorable. »
Si j’avais eu cette école j’aurai gagné du temps, j’aurai peut-être été meilleur plus vite !
Jérémy Ferrari
Qu’a-t-elle d’exceptionnelle cette école ?
La bienveillance, le dialogue permanent entre les étudiants et l’équipe pédagogique, l’écoute, la remise en question incessante. C’est exceptionnel d’offrir plus de 30h par semaine de cours avec des gens de qualité (d’autres écoles existent avec seulement 3 à 9h de cours hebdomadaire). Il y a un effectif réduit, un programme complet, on accompagne vraiment les élèves, on fait du sur-mesure, du cas par cas pour trouver des financements. Le rapport avec les professeurs est fluide, respectueux.
Artiste, producteur, diffuseur, éditeur, bientôt réalisateur : « Je ne peux pas être seul avec moi-même »
« Pour moi, cette école, c’est la suite logique dans ma volonté de transmission, ce métier est ma passion. Je ne peux pas être seul avec moi-même, j’aime travailler avec d’autres, intervenir dans toutes les étapes d’un spectacle. C’est ce qui fait mon indépendance et pour moi un gage de sérénité. Artiste, producteur, diffuseur, éditeur, bientôt réalisateur, ça me permet d’être libre, de me donner plus de poids pour me défendre ou défendre d’autres artistes. Je travaille avec des gens que j’aime, j’ai du plaisir et j’en donne. C’est un grand moment pour moi quand j’ouvre une billetterie ! »
Ne pas confondre critique et censure
« Je ne fais pas partie de ces gens qui considèrent que l’on ne peut plus rien dire. Je dis tout ce que je veux depuis 15 ans de carrière. Récemment sur Canal Plus, j’ai encore insulté la moitié de la terre sans problème ! La censure a toujours existé, même au temps de Coluche – lui-même a été censuré sur RMC — la chanson Hexagone de Renaud a été interdite à la radio. Ce n’était pas mieux avant. Les gens confondent censure et critique. Maintenant, on a donné la liberté à tout le monde de donner son avis sur tout. Le problème pour moi, c’est l’importance que l’on donne à ceux qui ne sont pas contents. »
Et l’auto censure ?
« La censure peut venir de tout le monde, de n’importe où et de n’importe qui. La seule chose qu’un humoriste puisse faire contre ça, c’est de ne pas céder. La vraie question à se poser est : est-ce que je vais faire rire les gens avec ça ? Ne pas accepter de se faire couper. Si on accepte une fois, c’est fini. Car comme on n’essaie plus, on a peur. Après, on n’ose plus y aller et on se déteste. »
Ne pas céder
« Prenons l’exemple du Bataclan (attentat du 13 novembre 2015). J’avais le spectacle ‘Vends 2 pièces à Beyrouth’ en préparation sur le terrorisme qui démarrait trois mois après. Je suis obligé de parler de l’attentat. Comment parler de ce fait abominable ? Sur scène, je fais de l’humour noir, donc je ne peux pas le traiter différemment, ce n’est pas possible. Je décide de le traiter d’une manière tellement abominable que ça va paraître absurde et c’est ça qui va permettre aux gens de rire.
Pendant 25 minutes, je me moque des victimes et de la manière dont ils sont morts ! On ne peut pas faire plus abominable que ça. Si demain, j’avais montré ce texte, on m’aurait demandé d’y renoncer.
Or au Trianon, dans une salle de plus de 1000 personnes, les gens m’ont aimé pour ça. Certains ont pu faire leur deuil grâce au rire. D’autres m’ont détesté, mais c’est leur problème. Il faut donc être vigilant toute sa vie pour ne pas s’auto-censurer. Au début, on n’a rien à perdre, le vrai courage vient après. »
« Une société qui va bien, c’est une société où les artistes sont libres. »
Jérémy Ferrari
Les humoristes ne sont pas les ennemis des gens, ce sont les amis des gens
L’École supérieure des Arts du Rire – et c’est sa grande particularité — est dans les locaux de la Scala Provence. À l’occasion de cette rencontre avec leur directeur artistique, le hall grouillait des 47 étudiants nouvellement recrutés. Je suis allée à leur rencontre toute émoustillée à l’idée de rencontrer les talents de demain et de confronter leurs ressentis à celui évoqué par Jérémy Ferrari.


Quel est votre ressenti après 3 mois de fonctionnement ?
Le petit groupe interviewé a répondu d’une seule voix, sans hésiter : « Très agréablement surpris et content de l’investissement de tous les professeurs. On se sent accompagnés, on est dans un cocon, il y a une vraie générosité, une totale bienveillance. »
Compétition ou coopération entre vous ?
« On ne peut pas parler de compétition. Peut-être en 2ᵉ et dernière année l’année prochaine à Paris ? On travaille avec de l’humour, la guerre d’égo ne peut pas se faire, car on peut tous faire un énorme bide quand on est exposé sur scène. On est encore en phase d’apprentissage. De plus, les différents cours et professeurs nous incitent à travailler en groupe pour les impros par exemple, mais également dans la réécriture. Il y a des styles très différents qui se profilent : stand-up, humour noir, absurde, comique visuel, seul en scène. »
« Nous avons des profils très différents : certains sont déjà montés sur scène, d’autres se destinent plutôt à être interprètes, d’autres auteurs. »
Les étudiants de l’ESAR
Humour engagé ?
« On nous apprend à être rigoureux, comprendre où on peut mettre la barre. Il y a pour cela des cours de débat rhétorique pour ne pas calomnier, savoir chercher les sources, établir des faits concrets. On s’amuse, mais rien n’est gratuit. Humour engagé ? Les femmes de la promotion le sont peut-être plus, elles ont plus de choses à dénoncer. »
Votre vie à Avignon
Le mot « cocon » revient souvent ! Les 47 étudiants ont entre 19 et 40 ans et viennent de la France entière. Ils découvrent Avignon et apprécient « la petite ville qui a tout d’une grande, avant d’être lâché l’année prochaine à Paris. » Ils restent plus facilement entre eux, car ils travaillent beaucoup, le programme est dense. Certains s’essaient à la scène sur leurs heures personnelles et se produisent au chapeau dans divers lieux d’Avignon comme La Souricière, La Cave des Pas Sage ou le Théâtre de l’Observance (qui a accompagné à ses débuts un certain Jérémy Ferrari).
Bientôt une scène ouverte
Le public sera officiellement invité à les voir le 24 avril prochain sur le plateau de La Scala Provence lors d’une scène ouverte qui transformera La Scala Provence en Comedy club géant. Les élèves de l’ESAR utiliseront les quatre salles de La Scala Provence et se mêleront aux artistes confirmés que sont Jos Houben, Tania Dutel et Jeremy Nadeau.
La Scala Provence. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.
