5 décembre 2025 |

Ecrit par le 5 décembre 2025

(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

Du 17 au 21 novembre, la Semaine de l’Industrie se déploie en Provence-Alpes-Côte d’Azur et plus particulièrement en Vaucluse, pour célébrer les compétences industrielles régionales et encourager les vocations. Avec plus de 123 000 salariés dans les entreprises industrielles de la région, ce secteur riche et diversifié, de la pétrochimie à la microélectronique, est au cœur d’un véritable enjeu de recrutement et de transformation. France Travail et ses partenaires proposent des visites, ateliers, forums et témoignages pour rapprocher jeunes, demandeurs d’emploi et professionnels.

Dans une région souvent associée au tourisme et aux services, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) revendique aujourd’hui une autre identité : celle d’un territoire industriel dynamique et stratégique. La Semaine de l’Industrie, qui se tient cette année du 17 au 23 novembre, est l’occasion idéale de mettre en lumière cette réalité parfois méconnue.

Industrie en PACA : une force sous-estimée
Avec plus de 123 000 salariés employés dans ses entreprises industrielles, la région Paca joue un rôle de taille dans l’économie française. Ces entreprises couvrent des secteurs très variés : la pétrochimie autour de l’Étang-de-Berre, les arômes et parfums dans les Alpes-de-Haute-Provence, la microélectronique dans les Alpes-Maritimes… Une richesse industrielle qui conjugue tradition et innovation.

Un ancrage stratégique
Cet ancrage territorial est d’autant plus stratégique que le tissu industriel est particulièrement divers. Selon la la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), des pôles technologiques très dynamiques (aéronautique, numérique, santé-biotech) coexistent avec des filières plus traditionnelles comme la métallurgie ou la chimie, qui sont en pleine transformation.

Recrutement et défis structurels
Mais l’industrie française, et celle de PACA en particulier, ne vit pas qu’un âge d’or : elle est confrontée à des tensions de recrutement. Au niveau national, la Semaine de l’Industrie 2025 s’inscrit dans un contexte de 260 000 projets de recrutement dans l’industrie, dont près de 60% seraient jugés difficiles par les entreprises. En Paca, le défi est bien réel : selon la Dreets, certaines entreprises peinent à trouver des profils techniques (opérateurs, techniciens de maintenance, cadres de production) malgré une forte demande.

France Travail : un rôle clé en Vaucluse
Dans le Vaucluse, la dynamique industrielle se conjugue avec l’action de France Travail, qui diffuse plus de 3 000 offres d’emploi dans le département, et met en place des dispositifs de formation particulièrement efficaces. Les agences locales (8 au total) s’impliquent fortement dans la Semaine de l’Industrie, au travers d’ateliers, de visites d’entreprises et de conférences.

Copyright France Travail

L’industrie diversifiée du vaucluse
Michèle Lefèvre, experte départementale Industrie à France Travail Vaucluse, rappelle : « Le Vaucluse se distingue par une industrie diversifiée, mêlant tradition et innovation, portée par des PME locales. Le territoire a enregistré davantage d’ouvertures que de fermetures au cours des dix dernières années, et de nouvelles implantations sont prévues en 2026.

Une industrie plus mixte et inclusive
L’un des axes forts de cette Semaine de l’Industrie est la féminisation du secteur : historiquement très masculin, l’industrie cherche à diversifier ses effectifs. Au niveau national, les femmes représentent moins de 30 % des salariés du secteur. Localement, cette question est aussi au cœur des actions : par exemple, le 17 novembre à l’agence France Travail d’Orange, un atelier intitulé « L’industrie au féminin » vise à déconstruire les stéréotypes et à montrer que les métiers industriels sont accessibles, variés et porteurs d’avenir.

Des actions concrètes pendant la semaine
Les événements proposés sont nombreux et diversifiés : visites d’usines, job dating, forums métiers, ateliers en ligne ou en présentiel, démonstrations technologiques… Le but ? Donner un aperçu vivant et concret des métiers industriels.

Les temps forts
En Paca, la Dreets annonce plusieurs initiatives : des portes ouvertes dans des campus d’ingénieurs et lycées professionnels, des conférences sur les technologies bas carbone, des expériences immersives pour les jeunes, et des démonstrations autour de la robotique et des mobilités durables. En Vaucluse, l’un des moments forts sera la visite, le 21 novembre, de l’entreprise Plastcorp à Uchaux, organisée via la plateforme Forindustrie, qui complète une découverte virtuelle par une immersion réelle.

Voir l’industrie autrement
La Semaine de l’Industrie 2025 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Vaucluse n’est pas seulement un événement symbolique : c’est un levier concret pour transformer l’image de l’industrie, susciter des vocations et combler des besoins de compétences urgents. Entre tradition et modernité, entre mixité et innovation, l’industrie régionale se réinvente et invite chacun à venir la (re)découvrir. Pour les jeunes, les demandeurs d’emploi et les actifs en reconversion, c’est une chance de voir l’industrie autrement : comme un secteur d’avenir, ouvert, dynamique et stratégique.
Renseignements et inscriptions ici.
Mireille Hurlin


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

Ce mercredi 22 octobre à La Coquillade, Samuel Marc, président de l’entreprise de revalorisation de fruits déclassés Fénix Évolution, a signé aux côtés de ses partenaires bancaires le prêt syndiqué permettant d’acheter une friche industrielle à Gargas pour lancer la production au début de l’année 2027.

Cela fait un peu plus de deux ans que ce projet de reprise d’une friche industrielle est dans les tuyaux. Et c’est avec le soutien, entres autres, de l’agence du développement, du tourisme et des territoires Vaucluse Provence Attractivité, du Département de Vaucluse, mais aussi de la communauté de communes Pays d’Apt Luberon (CCPAL) que Samuel Marc a pu mettre sur pied le projet de Fénix Évolution.

Ce mercredi, il a donné rendez-vous à ses partenaires bancaires, la Société Générale, LCL et le Crédit Agricole, dans le cadre somptueux de La Coquillade, pour signer le prêt syndiqué. Entre les banques, les investisseurs privés et publics, et les subventions, notamment via le plan France 2030, Samuel Marc a réussi a levé près de 18M€ pour son projet visant à réindustrialiser le département.

Une entreprise pour sauver les fruits rejetés

Celui qui est aussi coordinateur des régions PACA et Occitanie pour le club des Forces françaises de l’industrie a déjà un pied dans l’agroalimentaire puisqu’avant de fonder Fénix Évolution, il était à la tête d’une entreprise dans ce secteur, autour du sucre naturel des fruits.

« En France, 13% des fruits sont jetés en moyenne. Ça correspond à 300 000 tonnes de fruits par an en Région Sud. »

Samuel Marc

Avec Fénix Évolution, il souhaite donner une vie aux fruits rejetés, qu’ils soient trop petits ou tachés, non pas pour créer un produit fini mais pour élaborer des ingrédients permettant aux industriels français et européens de, eux, faire des produits finis. « Par exemple, dans un sirop, vous avez du concentré de fruits, vous avez des arômes, vous avez du sucre. Nous, nous allons fournir ces ingrédients-là », explique Samuel Marc.

Un marché en France qui dépend des importations

Cette implantation en Vaucluse n’est pas anodine. Premièrement, c’est le moyen de remettre au goût du jour le made in France dans un contexte où le pays dépend quasiment totalement des importations pour le type de produits que va créer Fénix Évolution. « L’enjeu, c’est d’arriver à produire en made in France au prix du marché européen et en étant local, donc en bénéficiant de l’image made in France et surtout, en faisant gagner en coup de transport », ajoute Samuel Marc.

De plus, l’usine est située à Gargas, qui représente l’emplacement idéal pour ce type d’entreprise, la filière fruit étant très présente et variée dans les alentours, avec les pommes à Sisteron, les poires, melons et pommes à Cavaillon, ou encore les pêches et les abricots à Saint-Martin-de-Crau. « Être à Gargas, c’est assez stratégique pour nous parce que, déjà en terme de communication, le Luberon, c’est vraiment porteur, développe le président de l’entreprise. On est pas très loin de Marseille, on est dans un carrefour, pour l’importation et l’exportation, c’est idéal. Et même si ça paraît rural et très très éloigné de tout, en fait c’est très proche de nos fournisseurs et de nos potentiels clients comme notre voisin Aptunion. »

Un projet industriel convaincant

Obtenir les financements afin de racheter la friche industrielle n’a pas été une mince affaire pour Samuel Marc qui a dû se montrer convaincant auprès des différents partenaires. « C’est très dur de financer des projets industriels en France qui ne sont pas des innovations de rupture (ndlr : concept qui vise à introduire une nouvelle catégorie de produits ou de services) », affirme-t-il.

« Il fallait montrer qu’on pouvait être compétitif. »

Samuel Marc

C’est donc en montrant les calculs et les ratios de production, et en montrant que l’entreprise gargassienne pouvait être compétitive que Samuel Marc a pu mobiliser tous ces acteurs financiers dans le but que le projet se réalise. « Ça a été très difficile, mais finalement, il y avait quand même l’envie d’y croire de la part de tout le monde », ajoute-t-il.

La prochaine étape

Maintenant que les financements sont là, le rachat de ce bâtiment de 11 000 m², situé à Gargas, va pouvoir se faire au début du mois de novembre. Les travaux démarreront par la suite et s’étaleront sur plus d’un an, et les machines permettant une dizaine de technologies différentes seront installées. C’est en janvier 2027 que la production devrait être lancée.

Pour ce faire, l’entreprise va passer par une phase de recrutement à partir de septembre prochain. « Au total, on sera 30 au début de l’année 2027, puis 90 après, conclut Samuel Marc. Réimplanter des usines, ça permet de faire vivre des friches industrielles qui sont abandonnées, mais ça permet aussi de créer de l’emploi. »


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

Connu jusqu’alors pour la fabrication d’argiles thérapeutiques, le site industriel de Mayoly, installé à l’Isle-sur-la-Sorgue, s’enrichit d’une nouvelle ligne de conditionnement de produits de micro nutrition. Elle a été inauguré le 23 septembre dernier par Alexandre Nique, Directeur Général France de Mayoly, Laura Dos Santos, directrice du site et Pierre Gonzalvez, maire de l’Isle-sur-la-Sorgue. Une nouvelle étape dans le développement de l’implantation vauclusienne de ce laboratoire français et indépendant.

L’ouverture d’une nouvelle ligne de conditionnement de compléments alimentaires n’est pas en soi un événement susceptible de passionner les foules, en tout cas moins que l’inauguration officielle de l’hôtel de Luxe de Patrick Bruel, qui se déroulait dans la même ville (l’Isle-sur-la-Sorgues), le même jour (le 23 septembre). Mais il faut savoir y regarder de plus prêt et comprendre que la mobilisation mise en œuvre pour cette occasion par l’entreprise pouvait avoir un sens. En effet, jusqu’alors le site de l’Isle-sur-la-Sorgue du laboratoire Mayoly était consacré exclusivement à la production d’argiles thérapeutiques. Cette mono production peut comporter certains risques notamment si la demande sur de types de produits venait à baisser. Ce qui a été le cas pendant la crise du Covid. Il fallait donc s’atteler à diversifier les activités pour consolider ses positions. Tel était l’objectif que s’était fixé sa directrice Laura Dos Santos. Ainsi est née l’idée d’installer à l’Isle-sur-la-Sorgue une nouvelle unité de conditionnement de produits proposés sous la marque Kersiens.

Chaine de production Keriens 3

L’entreprise a fait le choix de rénover un ancien bâtiment, nous épargnant par la même occasion la construction d’un énième et hideux hangar industriel

Menée tambour battant, la mise en œuvre de cette ligne de production n’a nécessité que 10 mois de travaux. Un délai tellement rapide qu’il n’a pas permis à l’entreprise de pouvoir candidater à des éventuelles aides publiques… Autre fait marquant Mayoly qui se veut exemplaire dans sa démarche RSE a fait le choix de rénover un ancien bâtiment (anciennes filatures de l’Isle-sur-la-Sorgue), nous épargnant par la même occasion la construction d’un énième et hideux hangar industriel qui font légion aujourd’hui. Au terme de la montée en charge de la production de cette nouvelle ligne, c’est à dire début 2026, 10 emplois auront été créés.

l’equipe Mayoly de l’Isle sur la Sorgue.

Son positionnement premium lui vaut son référencement dans le réseau des pharmacies

Ce projet d’un montant d’un million d’euros s’inscrit dans un plan d’investissement du groupe qui en prévoir quinze. Et c’est le site de l’Isle-sur-la-Sorgue qui ouvre le bal, comme l’a confirmé Alexandre Nique, le nouveau Directeur Général France de Mayoly. Ce laboratoire français et indépendant est née il y a 115 ans, il s’est fait connaître pour le SMECTA (traitement des diarrhées). Suite à plusieurs acquisitions le groupe s’est diversifié sur les marchés de la micro nutrition, des probiotiques et des collagènes. Il propose aujourd’hui une soixantaine de références dans les domaines de la santé, de la forme et de la beauté. Son positionnement premium lui vaut son référencement dans le réseau des pharmacies. Le groupe compte 6 unités de production dont 5 en France et une présence dans une centaine de pays dans le monde.

Les compléments alimentaires, un marché en pleine expansion

Le marché des compléments alimentaires est en progression constante. En 2024, 61% des français ont consommés des compléments alimentaires et 77 % d’entre eux plusieurs fois dans l’année. Ce chiffre était de 46 % en 2018 (Source SYNADIET, syndicat des producteurs de compléments alimentaires). En 2023, le CA de de la filière s’est établi à 2,7 milliards d’euros en progression de 3 % par rapport à 2022. Le dynamisme de ce marché s’explique à la fois par le soucis des français pour leur santé et les indices de satisfaction tirés de la consommation des compléments alimentaires. La nécessité de renforcer ses défenses immunitaires restant un des premiers motifs de leur consommation avec le stress et les troubles du sommeil.


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

Après le suédois Saab l’an dernier, Eurenco collabore avec les polonais de Mesko, les italiens de Beretta et les tchèques Sellier & Bellot. Une multiplication des partenariats avec les principaux acteurs de la défense européens qui permet au groupe vauclusien de renforcer l’outil industriel continental.

Le groupe vauclusien Eurenco vient d’ouvrir une nouvelle chaîne d’assemblage pour des charges modulaire de 155 mm. Mené en coopération avec le polonais Mesko, la mise en route de ce nouvel outil industriel doit permettre de produire 100 000 charges modulaires.
Eurenco fournit la technologie et le kit de charges modulaires, provenant d’Eurenco France France, tandis que Mesko assure l’assemblage local, avec ses propres poudres d’artillerie de 155 mm, pour les besoins souverains de la Pologne.

« Cette nouvelle ligne nous permet de répondre rapidement à une forte demande. »

Thierry Francou, PDG d’Eurenco

« Avec notre partenaire Mesko, Eurenco s’efforce de concrétiser rapidement une ambition : doter la Pologne d’une capacité industrielle souveraine et performante pour la production de charges modulaires de 155 mm, explique Thierry Francou, président-directeur général du leader européen des poudres et d’explosifs dont le siège social se trouve à Sorgues depuis 2023. Cette nouvelle ligne nous permet de répondre rapidement à une forte demande, de renforcer la résilience de la production européenne et de franchir une étape décisive vers l’autonomie stratégique de la Pologne. Elle prouve que la coopération industrielle et la souveraineté nationale peuvent aller de pair pour construire une défense européenne plus forte face aux défis d’aujourd’hui et de demain ».

Les responsables de la société polonaise Mesko. Crédit : Mesko

Augmenter la capacité d’approvisionner de l’armée polonaise
Cette ligne opérationnelle va permettre à la Pologne d’augmenter considérablement sa capacité à approvisionner de manière indépendante ses forces armées en composants de munitions essentiels. Cette mise en route s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’autonomie de la Pologne ‘Poland Autonomy’ prévoyant notamment la construction de trois usines de munitions d’artillerie de 155 mm dans le pays.
« Grâce à la mise en place d’une coopération stratégique avec Eurenco, le programme national de développement d’une production indépendante de munitions d’artillerie de gros calibre en Pologne entre dans une nouvelle ère, se félicité pour sa part Renata Gruszczyńska, présidente du conseil d’administration de Mesko. Nous développons continuellement nos capacités dans le domaine de la production de munitions de 155 mm pour les forces armées polonaises, dans le but de renforcer la position de la Pologne au sein du système international de sécurité et de défense. »

Un autre accord avec l’italien Beretta
Dans le même temps Eurenco, qui a célébré ses 20 ans l’an dernier, a aussi conclu un accord avec le groupe italien Beretta Holding dont le siège se trouve désormais au Luxembourg, pour la fourniture de poudres de petit calibre.
Dans le cadre de cet accord stratégique d’une durée de 7 ans, le groupe vauclusien fournira des poudres de petit calibre produits dans ses usines de Clermont en Belgique et Karlskoga en Suède afin de répondre aux besoins industriels de Beretta Holding en Europe et en Amérique sur différents secteurs. De quoi répondre en parie à la demande européenne de l’OTAN en munitions de petit calibre ainsi qu’à celle des marchés de la défense, de la sécurité, de la chasse, du tir sportif ou des applications industrielles.
« Cet accord renforce notre partenariat durable avec Eurenco et est essentiel pour nos entreprises de munitions de petit calibre, confirme Pietro Gussalli Beretta, président-directeur général de Beretta Holding S.A. Il nous aidera à répondre à nos besoins en poudres propulsives pour la production croissante de munitions militaires, policières et civiles au cours des prochaines années. »

Le 4 juillet dernier, Thierry Francou (tout à droite) a procédé à la pose de la première pierre de son chantier d’augmentation de ses capacités de production de poudres de petit calibre de son site de Clermont en Belgique. Crédit : Eurenco

Plus tôt dans l’été, Eurenco a également passé un accord de partenariat d’une durée de cinq ans avec le fabricant tchèque de munition de petit calibre Sellier & Bellot, pour la fourniture de poudres de haute performance. Là aussi, cette collaboration vise à répondre à la demande croissante de munitions de petit calibre en Europe et au sein de l’OTAN, y compris les calibres militaires tels que le 5.56 et le 7.62, ainsi que les munitions de 9 mm pour la police et les forces de l’ordre, ainsi que pour les applications sportives et de chasse. Les poudres seront fabriquées dans les installations d’Eurenco en Belgique dont la première du chantier de son extension afin de doubler sa capacité de production d’ici un an a eu lieu le 4 juillet dernier.
Un partenariat qui constitue « une étape stratégique pour garantir une chaîne d’approvisionnement fiable pour notre production » assure Vladimír Rada, PDG de Sellier & Bellot.


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

Ce sont les Éditions de l’Aube, créées par le sociologue Jean Viard à la Tour d’Aigues, qui publient ce livre inédit d’entretien. D’un côté, Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT, aujourd’hui directeur de l’Institut Mutualiste pour l’Environnement et la Solidarité et créateur de la collection La société du compromis. De l’autre, Benoît Bazin, PDG du Groupe Saint-Gobain qui existe depuis 1665 (360 ans), emploie 160 000 collaborateurs dans 80 pays, compte 900 usines dans le monde et affiche un chiffre d’affaires de 50Mds€.

Entre un militant et un patron, ce dialogue a été rendu possible grâce à la volonté de ces deux hommes de « se parler, s’écouter, rapprocher les points de vue de chacun, communiquer pour se comprendre, bref, de trouver des Voies de passage’, même si on n’est pas forcément d’accord sur tout mais on se respecte », écrit Laurent Berger dans la préface. Au fil des chapitres, il va interroger Benoît Bazin sur ses racines normandes, sa famille, ses études, ses valeurs, sa carrière et son action au sein de l’entreprise du CAC 40 spécialisée dans le bâtiment et la construction.

Pourquoi ce choix ? « Parce que je l’avais déjà rencontré, répond Laurent Berger. Ce qui m’avait intrigué chez lui, c’était son sens de l’écoute et de la nuance, mais aussi l’humanité qui émanait de sa personnalité. Loin de l’arrogance supposée de ses corelégionnaires. J’ai découvert les facettes d’un homme engagé qui porte des valeurs fortes. Ni grande gueule, ni donneur de leçons. Leader mais pas gourou. Faire le choix de la transition écologique, défendre un capitalisme plus responsable, se préoccuper de chacun et particulièrement des plus fragiles, porter des propositions concrètes sur le logement, le travail, la formation. Donc trouver ‘des voies de passage’, voilà ce qui nous a réunis. D’autant que je considère que l’entreprise est le terrain de jeu idéal du compromis. »

Tour à tour son évoqués dans le livre l’enfance de Benoît Bazin à Caen, ses grands-mères « modernes et libres » qui travaillaient toutes les deux à une époque où les femmes étaient plutôt cantonnées à rester au foyer, ses parents médecins hospitaliers, lui en réanimation, elle en pédiatrie. Ses études, sa découverte puis sa passion pour le du violoncelle et la montagne, son arrivée à Paris en prépa au Lycée Louis le Grand, puis à Polytechnique et Ponts & chaussées. « Je crois beaucoup en la transmission de valeurs, d’expérience », confie-t-il. Entré chez Saint-Gobain en 1999, il grimpe tous les échelons jusqu’à président depuis l’an dernier.

« En 2021, la construction durable est devenue notre ADN. il faut savoir que le bâtiment représente 40% des émissions de CO2 et qu’il consomme 50% des ressources naturelles. Donc l’enjeu pour nous est majeur : rendre cette activité vertueuse, construire vite et bien, faire plus, mieux avec moins. Réemployer les matériaux comme le gypse et le verre, recycler, réduire le gaspillage, améliorer le confort acoustique, thermique, la qualité de l’air. Comme nous le disons dans l’entreprise à l’unisson avec tous les salariés, ‘faire du monde une maison commune plus belle et durable’. 

Tout le personnel est mobilisé sur la rénovation énergétique. Elle permet dans une maison individuelle de faire baisser la facture de 70% et donc de retrouver du pouvoir d’achat. D’ailleurs, nous investissons chaque année 600M€ dans le recherche et le développement – dont 60% en France – avec 4 000 agents dévolus à l’innovation dans le monde entier et nous déposons environ 400 brevets par an. En 360 ans d’existence, Saint-Gobain en a traversé des guerres, des révolutions, des crises, des changements de direction et d’actionnaires, mais nous continuons à avancer. L’entreprise, contrairement aux gouvernements n’est pas contrainte par les échéances électorales », ironise-t-il. Lui qui a assisté à 2 COP à Glasgow et Dubaï, résume : « Il vaut mieux changer les choses de l’intérieur que de les critiquer de l’extérieur. »

Que fera-t-il quand il quittera le groupe Saint-Gobain ? « Transmettre, devenir bénévole, cela donne du sens. Le plus beau métier du monde ? Être maire, il peut changer la vie des gens. » Benoît Bazin pourra aussi s’adonner à la musique, aux suites pour violoncelle de Bäch et à la montagne. « Sur les 82 sommets de plus de 4 000 mètres d’altitude, dans les Alpes, j’ai dû en gravir 16 ou 17 ! ». Il lui en reste encore quelques-uns pour s’adonner à l’ivresse des cimes tout en gardant les pieds sur terre.

©Éditions de l’Aube

Contact : contact@editionsdelaube.fr / 04 90 07 46 60


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

L’entreprise Batteries Prod a été créée en 2015. Elle a connu depuis une croissance à deux chiffres tous les ans, sur un créneau haut de gamme en batteries. Désormais, la société basée à Monteux mise sur le marché de la robotique et des drones.

Mikaël Zezza et Stéphan Belin sont les deux créateurs de Batteries Prod. Mikaël s’occupe des achats et de la production, Stéphan du commercial. « Nous étions tous les deux passionnés de technologie et avons décidé de vendre notre agence de com en 2015 pour pouvoir acheter nos premières machines servant à fabriquer des batteries. Personne ne fabriquait de batterie au lithium-ion destinée aux particuliers en France, à part la société de machines agricoles Pellenc dont le siège est à Pertuis » explique Mikaël Zezza. Les deux associés y voient une opportunité et se lancent sur ce créneau. Le succès est rapidement au rendez.
L’entreprise Batteries Prod a investi en juin 2023 dans une usine flambant neuve située dans la zone des Escampades à Monteux, pour un budget de 2M€. « Ce nouvel outil nous a permis de gérer la croissance de notre entreprise qui est très importante depuis sa création à 2023 » explique Mikaël Zezza. En 2024 et 2025, le marché s’est cependant ralenti notamment dans le domaine de la mobilité avec les vélos électriques notamment.

Une opportunité en 2024
« L’Afrique de l’Ouest connaît des coupures d’électricité régulières pouvant durer plusieurs heures. Ceci cause un réel problème économique pour les entreprises, que ce soient des industries ou des services. Plusieurs entreprises africaines nous ont contactés en direct pour nous demander de mettre au point une station de stockage d’énergie autonome. Notre équipe de recherche-développement a travaillé sur un prototype qui est aujourd’hui au point. »
Les batteries vont être reliées au réseau domestique et seront rechargées quand il y aura du courant, comme des onduleurs pour les ordinateurs. Dès qu’une panne de courant survient, cette station de stockage autonome prendra le relais. « L’avantage par rapport à un groupe électrogène est économique, vu le prix de l’essence dans cette zone de l’Afrique. Nous avons gardé notre concept de batteries haut-de-gamme constituées de lithium ion NCM, dont les prix baissent en raison de leur développement massif et de la baisse du prix de nombreuses matières premières comme le cobalt ».

Batteries Prod en chiffres
– 9,5 M€ de chiffre d’affaires en 2024 (idem en 2023)
– 50 salariés
– 100 000 batteries fabriquées depuis 2015
– Certification ISO 9001 en 2021
– Prix moyen d’une batterie : entre 350 et 500€
Crédit : DR/Batteries Prod

35M€ de chiffres espérés
Les premières commandes ont été expédiées début mars vers l’Afrique de l’Ouest. L’entreprise estime la potentialité de ce marché à 35M€. Dans un premier temps la société espère écouler 750 batteries mensuellement. « Cette zone du monde est en effet en forte croissance démographique, avec une classe moyenne qui émerge et un certain développement économique » constate Mikaël Zezza. L’ONU demande à ce sujet aux entreprises de développer ce concept qui, en plus des coupures d’électricité, servira également de substitution aux panneaux photovoltaïques qui vont être amenés à se développer grandement dans les années à venir dans cette zone du monde. Un an après le lancement de ce projet, l’objectif fixé été revu à la baisse pour des raisons géopolitiques avec le Mali notamment. « Je crois toujours fermement à ce projet mais les choses avancent plus lentement que prévu. Il nous faut être patient. »

« Nous travaillons actuellement sur les nouvelles technologies de batteries sodium-ion. »

Mikaël Zezza

Une opportunité pour une nouvelle batterie
« Nous travaillons actuellement sur les nouvelles technologies de batteries sodium-ion. Ces dernières ont des caractéristiques écologiques meilleures que celles au lithium. Le coût est moins cher. L’avantage de ce type de batteries et qu’elle est moins sensible aux basses et hautes températures. Elle se recharge également plus vite, générant plus de puissance », poursuit Mikaël Zezza. L’entreprise travaille dur sur ce concept qui est idéal pour le stockage d’énergie dans des applications comme le médical. Un autre atout est également le zéro risque d’explosion, contrairement aux batteries au lithium. Dans quelques années, elles seront 20% moins chers que celles au lithium.

Une convention avec une start-up chinoise
« Nous sommes pionniers dans ce domaine et avons un contrat avec une start-up chinoise qui est en train de la mettre au point depuis 2022. Notre métier en tant qu’assembleur sera de créer la batterie proprement dite. Les perspectives de développement sont très importantes. L’idée est que l’on devienne les assembleurs de cette entreprise chinoise pour l’Europe. »

Un métier d’assembleur
« Nous achetons la matière première chez Samsung et LG, constituée d’accumulateurs ressemblant à des grosses piles. Nous avons pris le choix du lithium ion NCM, nickel-cobalt-manganèse, qui a la meilleure densité énergétique, la meilleure longévité, entre cinq et sept ans de durée, et une bonne sécurité. Nous voulions utiliser cette technologie premium car une batterie plus bas de gamme qui dure deux ans aurait été en concurrence avec la Chine, avec une différence de prix en leur faveur. »

Le marché de la robotique et des drones
« Nous étions précédemment dans divers marchés dont celui de la mobilité comme le vélo électrique. Ces derniers sont saturés, avec moins de perspectives de croissance. Nous nous tournons naturellement vers des marchés plus jeunes comme celui de la robotique et les drones. »

Une usine flambant neuve à Monteux
L’investissement du terrain d’une surface de 1ha, du bâtiment de 1 500 m2, des lignes de fabrication entièrement automatisée et des machines a coûté autour de 2M€.
« Ceci a été le fruit d’une belle collaboration avec le service développement économique de la communauté d’agglo des Sorgues-du-Comtat qui nous ont bien accueillis et proposés un terrain de cette surface, sur la ZAC des Escampades à Monteux, que nous n’avions pas ailleurs. Le maire de Monteux, Christian Gros, nous a rencontré sur le site et l’affaire a été conclue rapidement » explique Mikaël Zezza. La société a la capacité de sortir une batterie toutes les trois minutes. Elle a un gros potentiel de croissance, avec assez peu d’entreprises faisant le même métier présentes en France. L’équipement actuel ne permet pas de fabriquer de batterie pour voitures.
Crédit : DR/Batteries Prod-Linkedin


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

Les fans de Tolkien auront la référence, les détracteurs du nucléaire y verront certainement une allusion aux forces ‘obscures’ du Mordor alors que les partisans de cette source d‘énergie, longtemps décriée et aujourd’hui revenue en grâce pour ses vertus décarbonées, y trouveront l’illustration de la puissance de la ‘lumière’ des Elfes.
Toujours est-il qu’à l’image des deux célèbres tours de la Terre du milieu, celles du site d’Orano à Tricastin sont tout aussi symboliques. Visibles à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, elles étaient les totems d’un site industriel faisant vivre l’ensemble de la région alentour (voir encadré ‘Orano Tricastin : un mastodonte européen’ en toute fin d’article) . Pour certains riverains, elles permettaient même de prévoir la météo en fonction de la direction du panache de vapeur d’eau s’échappant de leurs sommets. C’est donc bien la fin d’une époque qu’Orano vient de débuter en entamant il y a quelques semaine la déconstruction de ces deux tours aéroréfrigérantes culminant à 123 mètres de hauteur.

Depuis quelques semaines, le groupe Orano a débuté le ‘grignotage’ des deux tours aéroréfrigérantes du site industriel de Tricastin. Hautes de 123 mètres et large de 90m à leurs bases, les deux édifices ont été mis en service en 1979. A l’époque, on ne parlait pas encore d’Orano ou même d’Areva. C’était le Cogema qui était à la manœuvre. L’entreprise avait alors été fondée en 1973 afin de se consacrer tout particulièrement aux activités d’enrichissement de l’uranium.

« Nous tournons une page de notre histoire. »

Pascal Turbiault, directeur du site Orano à Tricastin.

C’est donc dans ce cadre que l’immense usine d’Eurodif a vu le jour à Tricastin. Baptisée ‘usine Georges Besse’ depuis 1988 en mémoire de celui qui fut son fondateur puis son premier directeur général avant d’être assassiné par le groupe terroriste Action directe alors qu’il était PDG de Renault, elle a produit de quoi alimenter plus de 100 réacteurs nucléaires en France et dans le monde jusqu’à son arrêt définitif le 7 juin 2012.
A cette date, elle a été remplacée dans la foulée par l’usine Georges Besse 2 (GB II), site nouvelle génération, permettant toujours d’enrichir l’uranium sans avoir à prélever de l’eau dans le Rhône (26 millions m3/an), afin de refroidir le site en circuit fermé, et consommant 98% d’électricité en moins (l’équivalent de 3 des 4 réacteurs de la centrale nucléaire voisine d’EDF).

Les tours de refroidissement de Tricastin ont été construites dans la deuxième moitié des années 1970 avant leur mise en service en 1979. Crédit : DR/Orano

Un lieu d’exercice en milieu périlleux pour les pompiers de la région
Depuis, les deux tours aéroréfrigérantes, dont la fonction était d’évacuer la vapeur d’eau générée par la chaleur de l’activité d’Eurodif, ne servaient plus à rien. Occasionnellement, elles pouvaient encore être utilisées dans le cadre d’exercice des sapeurs-pompiers spécialisés des trois Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) du secteur du Groupe montagne sapeurs-pompiers (GMSP) de la Drôme, ainsi que des Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) du Vaucluse et de l’Ardèche. Mais rien qui ne justifie que l’on les conserve. Dès lors, leur sort était scellé. En effet, à partir du moment où il n’y a plus d’humidité, le béton des tours se met à sécher peu à peu avec le risque d’un lent effritement qui s’accompagne.

A l’arrêt depuis 2021, les tours étaient encore parfois utilisées par les groupes spécialisés des pompiers des SDIS de Vaucluse, de la Drôme ou de l’Ardèche lors d’exercice en milieu périlleux. Crédit DR/SDIS

« Avec la déconstruction de ces tours, nous tournons une page de notre histoire, confirme Pascal Turbiault, directeur du site Orano à Tricastin. C’était un symbole très fort de notre territoire. Quand nous les avons arrêtés, des habitants nous ont même demandé ensuite de refaire de la vapeur d’eau pour voir le sens du vent. »

Du grignotage plutôt qu’un foudroiement
Cette déconstruction des tours ‘aéro’ s’inscrit ainsi dans l’ensemble du démantèlement d’Eurodif planifié au-delà de 2050 (voir encadré ci-dessous : ‘Démanteler Eurodif : un chantier hors-normes jusqu’en 2050’). Plusieurs scenarii ont été envisagés dont le foudroyage à l’aide d’explosifs, mais l’échec du basculement de la cheminée EDF d’Aramon en 2023 n’a certainement pas incité les responsables d’Orano à privilégier cette solution.
C’est donc finalement la technique dite de ‘grignotage’ qui a été validée par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), organisme national supervisant les autorisations sur ce type d’intervention concernant des installations nucléaires. Cette technique consiste à déconstruire très progressivement la coque de la tour en commençant par le haut, en réduisant petit à petit sa hauteur avec un engin de type ‘pince à béton’. Avantage : ce procédé n’a pas d’impact sur les activités industrielles voisines.

Après des travaux préparatoires permettant de réaliser un socle en béton pour la soutenir (l’équivalent de 50 camions toupie), une grue de 110m de haut a été installée. Equipée d’un système de démolition appelé ‘Flight demolition system’, elle a commencé à grignoter la tour 2 dont l’épaisseur de béton est de 16 cm en haut et 23 cm en bas.
Une fois arrivé à une cinquantaine de mètres de hauteur, la grue sera démontée pour aller grignoter la tour 1, et un second engin viendra (une pelle mécanique équipée d’un bras de 50m) terminer la déconstruction depuis l’extérieur de la tour avant de s’attaquer à la suivante séparée d’une cinquantaine de mètres. La tour 2 devrait être arasée pour la fin de l’année et la tour 1 mi-2026.

En charge du chantier de déconstruction des tours d’Eurodif, le groupe italien Despe est aussi intervenu sur celui de l’Orange-Vélodrome lors de son extension en 2010.
Crédit : Devisubox/DR/Réalisation GFC construction pour Arema

De l’Orange-Vélodrome à Tricastin
C’est l’entreprise italienne Despe (Demolizione speciali) qui est la manœuvre de ce chantier. Le groupe fondé par Giuseppe Panseri est tout particulièrement implanté en France et aux Etats-Unis. Spécialisée dans les chantiers difficiles ou à forte contrainte, la société transalpine est par exemple intervenue au sein du site de production de combustible nucléaire de Bosco Marengo, de la centrale nucléaire de Caorso mais aussi sur le chantier du stade de l’Orange-Vélodrome lors de son agrandissement en 2010.

Au total, ce sont près de 25 000 tonnes de béton armé et de matériaux valorisables qui devraient mis à bas. L’ensemble des matériaux issus de ces opérations de démantèlement sont des déchets conventionnels valorisables, c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais été en contact avec de la matière uranifère ou radioactive.
« Les ferrailles seront évacuées pour être recyclées et les gravats seront conservés pour être réutilisés, par exemple, comme remblais », précise le directeur du site Orano à Tricastin. L’opération ‘2 tours’ représente un coût de 6M€ pour leur déconstruction.

Laurent Garcia

Démanteler Eurodif : un chantier hors-normes jusqu’en 2050
S’étendant sur une superficie de 190 000 m2, soit près d’une trentaine de terrain de football, le planning du démantèlement d’Eurodif s’étend de l’arrêt de la production en 2021, à la fin 2051 où l’ensemble des opérations doivent être achevées.
Ce chantier concerne notamment les 1 400 étages de la cascade de diffusion (voir photo ci-dessus. Cela représente 160 000 tonnes d’acier (l’équivalent d’une vingtaine de Tour Eiffel), 30 000 tonnes d’équipements en divers métaux et plus de 1 300 km de tuyauterie. En moyenne, près de 200 personnes interviendront pendant toute la durée des travaux de ces 25 prochaines années. La totalité du démantèlement représente un coût de 1,2 milliard d’Euros.

Orano Tricastin : un mastodonte européen
Orano Tricastin est un des plus grands sites nucléaires d’Europe. S’étendant sur une surface de 650 ha il implanté à cheval sur deux départements : le Drôme et le Vaucluse. Il représente près de 2 500 emplois directs et 2 000 indirects sur cette plateforme industrielle du Tricastin, où le groupe a investi plus de 5 milliards d’euros ces 15 dernières années pour renouveler son outil industriel de conversion (usine Philippe Coste), d’enrichissement (GB II). Ces nouvelles installations assurent ainsi la pérennité des activités du site pour les 40 prochaines années. Par ailleurs, Orano Tricastin verse annuellement de l’ordre de 30M€ de taxes et impôts et réalise chaque année près de 300M€ d’achats de fournitures et services dont les deux tiers sont réalisés en local.
Par ailleurs GB II est le plus grand complexe d’enrichissement en Europe sur un même site et représente 30% de la capacité occidentale. L’uranium enrichi, à usage exclusivement civil, qui y est produit permet de livrer l’équivalent de 70 réacteurs dans le monde et alimenter en énergie bas carbone comparativement 90 millions de foyers, soit l’équivalent de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Les capacités additionnelles liées à l’extension de l’usine Georges Besse 2 permettront à ses clients d’alimenter 30 millions de foyers supplémentaires.


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Pays d’Arles organise son assemblée générale budgétaire le lundi 19 mai au Palais des Congrès d’Arles avec Kevin Polizzi, entrepreneur engagé et acteur majeur du numérique en Provence, en invité.

La prochaine assemblée générale de la CCI du Pays d’Arles, à laquelle toutes les entreprises du territoire sont invitées, aura lieu le lundi 19 mai à Arls. Ce rendez-vous, organisé chaque année, a pour objectif d’éclairer les perspectives économiques locales et d’évoquer les transformations à venir.

Pour l’occasion, la CCI invitera Kevin Polizzi, fondateur du groupe Unitel, dirigeant d’Unitel Group et président de Thecamp training. L’entrepreneur partagera sa vision du futur industriel des Bouches-du-Rhône, en lien avec les grandes mutations technologiques et écologiques en cours. Au cours de son intervention sur le thème ‘Entre IA et Décarbonation de l’industrie : quels défis et interconnexions entre la zone de Fos-Berre et le Pays d’Arles’, il abordera notamment les enjeux du débat public sur le territoire de Fos – Étang de Berre, les leviers de réindustrialisation durable, ainsi que l’impact de l’intelligence artificielle sur les modèles économiques et les dynamiques territoriales.

Inscription par mail à l’adresse mreggiani@arles.cci.fr
Lundi 19 mai. Partie institutionnelle à 18h. Intervention de Kevin Polizzi à 18h45. Palais des Congrès. 22 Avenue de la Première Division France Libre. Arles.


(Vidéo) Vaucluse : l’industrie recrute massivement

« La planète brûle et on regarde ailleurs ». Jamais cette phrase prononcée en septembre 2002 par Jacques Chirac n’aura été autant d’actualité. Depuis plusieurs mois, nombre de décisions sur les mesures en faveur de l’écologie s’apparentent à des rétropédalages d’envergure. Soit on a été « trumpé », soit on est totalement suicidaire…

Les considérations économiques l’emportent-elles nécessairement sur celles de l’écologie ?

AcerlorMittal vient d’annoncer des fermetures de plusieurs de ses hauts-fourneaux en France. Les nouvelles règles imposées en matière de pollution obligeraient ce groupe industriel à des investissements qui surenchérissent les coûts de production au-delà des prix du marché. D’autres pays, moins regardant en matière environnementale, s’en trouvent ainsi plus compétitifs et peuvent accueillir ces nouvelles délocalisations. Les considérations économiques l’emportent-elles nécessairement sur celles de l’écologie ?

L’écologie serait-elle inégalitaire ?

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE), qui dans de nombreux pays, dont la France, doivent limiter la pollution dans les grandes villes, sont aujourd’hui remises en cause. Affublé du qualificatif de mesures pour « bobos-écolos », ces restrictions de circulation pénaliseraient les plus modestes, les propriétaires de voitures anciennes et plus polluantes. Beaucoup de professionnels (artisans, commerçants) seraient également pénalisés. L’écologie serait-elle inégalitaire ?

La politique politicienne serait-elle plus forte que l’écologie ?

Toujours en France, le débat sur la souveraineté énergétique prévu à l’Assemblée Nationale pour ce printemps est reporté après la fin de l’été. Le RN menace le gouvernement Bayrou d’une motion de censure si la programmation pluriannuelle de l’énergie (plan stratégique sur le pilotage de la transition énergétique) était adoptée par décret. Il est urgent d’attendre, après une nouvelle dissolution peut-être ? La politique politicienne serait-elle plus forte que l’écologie ?

L’écologie aurait-elle atteint ses limites en matière financière ?

Après avoir encouragé les français à s’équiper de panneaux photovoltaïques à coups de subventions et de crédits d’impôts, l’état des finances de notre pays a conduit à revoir nos largesses en la matière. Dans le même temps les prix d’achat du kWh par l’électricien national, qui était garanti faut-il le rappeler, a été sérieusement revu à la baisse. La rentabilité des équipements s’en trouve sérieusement remise en cause. L’écologie aurait-elle atteint ses limites en matière financière ?

On pourrait ainsi continuer longtemps…

On pourrait ainsi continuer longtemps, avec le petit retour en arrière sur la fin de la production des moteurs thermiques dans les automobiles à partir de 2035, sur la très probable révision de la loi ZAN (zéro artificialisation des terres), sur la décision unilatérale de l’administration Trump d’exploiter les fonds marins internationaux, d’annexer le Groenland pour en exploiter des gisements de matières premières… et en cela en totale contradiction avec les accords internationaux ou les avis des scientifiques américains que le Président s’est empressé de virer le 28 avril dernier.

L’écologie et la défense de notre planète et donc à terme de notre survie ne seraient plus une priorité. Au moins sur le Titanic pendant le naufrage l’orchestre continuait de jouer…

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