18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

Inflation record dans la zone euro

Propulsée par la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation a atteint un niveau record dans la zone euro. Au mois de juillet, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) était en hausse de près de 9 % sur un an dans la zone monétaire, selon les données d’Eurostat. Comme le montre notre graphique, certaines économies sont plus touchées que d’autres par l’escalade des prix.

Avec un indice des prix en hausse annuelle de 6,8 % le mois dernier, la France a enregistré son taux d’inflation le plus élevé depuis 1985. Il reste néanmoins le plus modéré des pays de la région, juste derrière Malte (6,5 %). En comparaison, les produits consommés par les ménages ont augmenté en moyenne de 8,5 % en Allemagne et de plus de 10 % en Belgique et en Espagne.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

La Fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse (FBTP 84) vient d’organiser son assemblée générale dans l’enceinte du Palais des Papes. L’occasion de fêter les 120 ans de la Fédération, mais aussi de rappeler les difficultés auxquelles le secteur fait face depuis plusieurs mois.

« Nous n’avons pas connu une pareille crise depuis plusieurs années », débute Christian Pons, président de la FBTP 84. Même si l’invasion de l’Ukraine en février dernier a grandement accéléré ces difficultés, la hausse des prix des matériaux date de plus longtemps.

L’augmentation de l’économie mondiale à cause de la crise du Covid-19 a également joué une grande part dans cette inflation, avec des coûts de transport international qui ont explosé, des matériaux qui, eux aussi, requièrent de débourser de plus en plus, notamment ceux qui nécessitent de l’énergie comme les enrobés ou encore les engins.

Des difficultés qui s’empilent…

En 2020, le prix moyen du litre de gazole s’élevait à 1,16€, selon Total Energie, contre environ 2,12€ aujourd’hui. Les engins du secteur du BTP consomment en moyenne 400 litres de gazole par jour chacun, ce qui veut dire qu’il déboursait environ 460€ par engin par jour il y a deux ans, contre près de 850€ aujourd’hui, soit près du double. Cette augmentation est en accord avec la hausse de nombreuses matières premières.

Le coût global de la construction a, quant à lui, augmenté entre 10 et 12%, mais également les produits isolants qui, eux, ont subi une hausse de 15%. Aujourd’hui, l’isolation des habitations est plus que nécessaire pour le confort de tous, que ce soit en hiver, mais aussi en été où les températures grimpent en flèche.

« Pendant combien de temps allons-nous encore tenir bon ? »

Les membres de la Fédération du BTP de Vaucluse

Le secteur du BTP déplore une augmentation générale d’environ 12%. Des prix de matières premières en hausse face à des commandes qui elles, ont des prix fermes et non-révisables. En réponse, les acteurs du BTP demandent une adaptation de la réglementation des prix dans le cadre des marchés publics. S’ajoutent à cela les problèmes de main-d’œuvre avec un secteur qui peine à embaucher.

…et viennent entraver le bon fonctionnement des chantiers

Toutes ces difficultés en amont engagent des conséquences qui peuvent être désastreuses une fois sur le terrain. Christian Pons a notamment rappelé l’incident qui a eu lieu à Carpentras au début du mois de mai.

Alors que des techniciens tentaient de réparer la fuite d’une canalisation depuis plusieurs jours, celle-ci a fini par casser. Cependant, les fournisseurs des entreprises en opération sur les lieux étaient en rupture de stock des tuyaux nécessaires à cette réparation. « La ville de Carpentras a failli être totalement privée d’eau », explique le président de la FBTP 84. Heureusement, les entreprises locales ont été solidaires et ont fourni le matériel manquant pour éviter le pire.

Les équipes du Syndicat Rhone Ventoux, de Suez et de l’entreprise EHTP se sont relayées pendant plusieurs jours afin de mener à bien ce chantier. 120m de nouvelles conduites ont été posés pour remplacer la canalisation cassée. ©DR

120 ans de difficultés, 120 ans d’espoir

Malgré toutes ces contraintes, la FBTP 84 ne perd pas espoir. Après 120 années à représenter les entreprises du BTP, le constat est toujours le même : ce n’est pas la première fois que le secteur doit faire face à une inflation, et ce ne sera sûrement pas la dernière. Pourtant, il se relève à chaque fois.

« Les mêmes problèmes reviennent mais nous sommes toujours là. »

Christian Pons, président de la Fédération du BTP de Vaucluse

Aujourd’hui, la Fédération voit la lumière au bout du tunnel grâce aux travaux à hauteur de 300 millions d’euros qui vont devoir être effectués prochainement en Vaucluse. Ces travaux comprennent notamment l’amélioration du carrefour de Bonpas, le quartier Avignon-Confluences ainsi que la deuxième phase du tramway à Avignon. Même si l’année 2022 va encore être difficile pour les entreprises du BTP, la Fédération garde l’espoir que la situation se stabilise l’année prochaine.


Inflation record dans la zone euro

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale en 2022 face à l’intensification des pressions inflationnistes. Dans son dernier rapport, le FMI prévoit que l’inflation devrait être la plus élevée dans les économies en développement, où la hausse des prix pourrait atteindre 8,7 % en moyenne cette année. Dans les pays développés, ce chiffre a été évalué à 5,7 %.

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, l’organisation a rehaussé ses prévisions d’inflation de 1,8 points de pourcentage pour les économies développées et de 2,8 points pour celles en développement. Les projections d’inflation étaient donc déjà assez élevées avant même que la guerre en Ukraine ne perturbe l’approvisionnement mondial en énergie et en denrées alimentaires, en raison notamment de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les prix. Comme de nombreux pays en développement connaissent une croissance économique relativement élevée, l’inflation est généralement plus élevée en moyenne dans ce groupe de pays. Mais cela ne signifie pas que l’inflation ne peut pas frapper durement les pays moins industrialisés, notamment si elle survient à un moment où leur économie se retrouve en difficulté.

Les pays qui connaissent des conflits, des bouleversements ou des problèmes socio-économiques majeurs en 2022 devraient connaître des taux d’inflation bien supérieurs à la moyenne mondiale, qui se situe pour le moment à 7,4 %. Parmi eux figurent le Venezuela, le Soudan, le Zimbabwe, la Turquie, le Yémen et l’Argentine, où les prévisions tablent sur des hausses de prix allant de 50 % à 500 %. Près de 80 pays devraient connaître une inflation comprise entre 5 % et 10 % en 2022. Quelque 60 autres, dont la France, devraient pouvoir maintenir l’inflation sous la barre des 5 % en moyenne annuelle.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

Les élites politiques et économiques du monde entier se sont retrouvées dimanche à Davos, en Suisse, à l’occasion du Forum économique mondial, après une interruption de deux ans due à la pandémie. Les discussions de cette année, qui se dérouleront jusqu’au 26 mai, portent notamment sur la guerre en Ukraine, les pénuries alimentaires, le changement climatique et l’inflation. Ce dernier sujet est devenue une préoccupation majeure dans le monde, comme le mettent en avant les enquêtes du Global Consumer Survey de Statista.

En Europe, l’inflation est devenue la première source d’inquiétude dans de nombreux pays, reflétant la flambée des prix sur le continent au cours des douze derniers mois. En France, 50 % des personnes interrogées en 2021/22 (période d’avril à mars) ont déclaré qu’il s’agissait de l’un des principaux problèmes à résoudre, devant la pauvreté et le chômage (46 %). Les Français ne sont pas les seuls à avoir développé des craintes à ce sujet. En Belgique et au Royaume-Uni, il est désormais cité par respectivement 59 % et 52 % de la population, en hausse de 17 points de pourcentage sur un an.

D’après les données, les Russes sont parmi ceux qui s’inquiètent le plus de la hausse des prix, ce qui n’est peut-être pas si surprenant, compte tenu des lourdes sanctions économiques qui frappent le pays depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Ils sont suivis de près par les Argentins, qui restent toujours très préoccupés par l’inflation galopante dans leur pays. Selon les prévisions du FMI, l’Argentine devrait connaître une inflation d’au moins 50 % en 2022.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

Propulsée par la flambée des prix de l’énergie, mais aussi de l’alimentation, l’inflation atteint des niveaux records dans la zone euro. Au mois d’avril, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) était en hausse de 7,5 % sur un an dans la zone monétaire, selon Eurostat. Comme le montre notre graphique, certaines économies sont plus touchées que d’autres par l’escalade des prix.

Avec un indice des prix en hausse annuelle de 5,4 % le mois dernier, l’inflation en France reste la plus modérée de la zone euro (derrière Malte, 4,9 %). En comparaison, les produits consommés par les ménages ont en moyenne augmenté de près de 8 % en Allemagne et de plus de 9 % en Belgique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

Alors que peu de pays sont épargnés par l’accélération de l’inflation depuis l’année dernière, la guerre en Ukraine laisse craindre une nouvelle envolée des prix de nombreux produits. Propulsée par la hausse des prix de l’énergie, mais aussi de l’alimentation, l’indice des prix à la consommation (IPCH) dans la zone euro a atteint un niveau record en février, à 5,8 % en glissement annuel. Comme le montre notre graphique, certains pays sont plus touchés que d’autres. L’inflation est un peu plus modérée en France que chez ses principaux voisins, avec un indice des prix à la consommation en hausse de 4,1 % sur un an selon Eurostat. En Belgique et en Espagne, le taux a atteint respectivement 9,6 % et 7,5 % le mois dernier, tandis qu’une hausse des prix de plus de 5 % était enregistrée en Allemagne en janvier.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

À quoi faut-il s’attendre sur le plan économique pour l’année 2022 ? Alors que la situation sanitaire et l’arrivée du variant Omicron continuent de faire planer des incertitudes, les économistes s’inquiètent plus particulièrement de l’inflation, qui devrait rester à un niveau élevé au cours des prochains mois. Selon les projections, la hausse généralisée des prix, allant de l’énergie à l’alimentation en passant par les biens manufacturés, devrait stopper la progression du pouvoir d’achat en France cette année. « En 2022, les revalorisations salariales ne permettront probablement pas de compenser complètement au niveau individuel l’inflation », estime Emmanuel Jessua, analyste pour l’institut d’études économiques Rexecode.

Un sentiment partagé à l’échelle mondiale, comme le met en avant une enquête menée par Ipsos dans 33 pays. En moyenne, 75 % des personnes interrogées entre octobre et novembre 2021 pensent que les prix augmenteront plus vite que les salaires dans leur pays en 2022. Au-dessus de cette moyenne internationale, on retrouve plusieurs économies développées, comme la France (où 81 % des personnes interrogées partagent cette opinion), les États-Unis (78 %), le Royaume-Uni (79 %) et l’Allemagne (81 %). C’est en Russie que le pourcentage de personnes pessimistes quant à l’évolution du pouvoir d’achat est le plus élevé (88 %). À l’inverse, les Chinois et les Japonais semblent moins préoccupés par l’impact de la hausse des prix, seuls respectivement 46 % et 33 % estiment qu’ils augmenteront plus vite que les revenus dans leur pays cette année.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

Dans de nombreux pays, les prix à la consommation sont en hausse. Pour contrer ce phénomène, les banques centrales ont la possibilité, par le biais de leur politique monétaire, d’augmenter les taux d’intérêt, ce qui est censé limiter l’accès au crédit et réduire la masse monétaire en circulation, contribuant ainsi à freiner l’inflation. Mais comme le montrent les dernières prévisions publiées par Bloomberg, toutes les banques centrales ne sont pas du même avis sur la stratégie à adopter.

Pour la Banque centrale européenne (BCE) ainsi que la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), il n’est pas question, à l’heure actuelle, d’une remontée des taux à court terme. La Fed a indiqué qu’ils resteraient inchangés en 2022, et la BCE n’envisage pas de les relever avant plusieurs années. La récente montée du taux d’inflation au-delà de 2 % n’est pas encore considérée par ces banques centrales comme une raison pour intervenir. « Le principal défi est de s’assurer que nous ne surréagissons aux chocs d’offre transitoires » liés à la pandémie de Covid-19 et qui n’ont « aucune incidence sur le moyen terme », avait notamment déclaré fin septembre la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

Selon les informations collectées par Bloomberg, les taux d’intérêt devraient également rester stables en Australie, en Inde, au Japon et en Suisse. Certaines banques centrales pourraient en revanche mettre fin plus rapidement à l’ère du crédit bon marché. C’est le cas, par exemple, du Royaume-Uni. Les analystes de Bloomberg s’attendent à ce que le taux de la banque centrale du pays passe de 0,1 % à 0,25 % d’ici la fin de l’année 2022.

En Argentine, en Turquie et en Chine, les prévisions se dirigent vers une baisse des taux d’intérêt. L’économie chinoise n’est pas aux prises avec une inflation très élevée, mais elle devrait être confrontée à un certain nombre de risques de ralentissement. Selon Bloomberg, la Banque populaire de Chine va donc vraisemblablement assouplir sa politique monétaire et soutenir l’économie en permettant d’emprunter davantage de liquidités. La politique monétaire du président turc Recep Tayyip Erdogan est quant à elle qualifiée de « peu orthodoxe » par les experts de Bloomberg. En Turquie, les prix à la consommation ont augmenté jusqu’à 19 %. La banque centrale turque a récemment abaissé son taux directeur et, selon les prévisions de Bloomberg, elle le fera à nouveau d’ici la fin de 2022. Erdogan est manifestement d’avis que les taux d’intérêt élevés alimenteraient à l’inverse l’inflation, alors que les taux bas ont pour effet de stimuler les prêts et les investissements.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Inflation record dans la zone euro

Avec la flambée du coût des matières premières, et notamment du blé, la baguette devrait voir son prix augmenter en France dans les semaines à venir. Une mauvaise nouvelle de plus pour les consommateurs qui subissent déjà la hausse des prix de l’énergie. Vendue jusqu’à présent autour de 0,90 € en moyenne, la baguette standard (250g) pourrait ainsi prochainement dépasser le seuil symbolique de 1 euro.

Si l’on regarde l’évolution du prix de la baguette depuis 1970 (où il était de 0,10 € pièce), on peut être tenté de se dire que le coût du pain a littéralement explosé en l’espace de cinquante ans. Mais il s’agit de données brutes qui ne tiennent pas comptent de l’inflation, ni de l’évolution des salaires. Pour se faire une meilleure idée de l’évolution des coûts au fil des années, nous nous sommes penchés sur « l’indice baguette », qui compare le prix par rapport au salaire minimum.

Comme le montre notre graphique réalisé avec les données de l’Insee, on travaille aujourd’hui moins longtemps pour se payer une baguette qu’il y a cinquante ou quarante ans. En 1970, si l’on se base sur le Smic de l’époque (3,4 francs/heure), environ 10 minutes de travail était nécessaires pour acheter une baguette, alors que de nos jours, la durée est descendue sous les 6 minutes. La population française a donc théoriquement gagné du pouvoir d’achat sur l’indice baguette, même si l’on constate que les gains sont beaucoup plus faibles depuis les années 1990. Sur notre graphique, le temps de travail indiqué en 2021 (5,2 minutes) est basé sur les données du premier semestre. Mais si l’on intègre la hausse probable du prix à 1 euro (et la revalorisation du Smic en septembre), cette valeur retrouverait alors le même niveau qu’en 2010 (5,7 minutes).

Ce regard sur l’évolution des coûts n’a pas pour but de relativiser les difficultés des Français qui peinent à boucler leurs fins de mois. Car si certains produits ou services sont plus abordables de nos jours, il faut garder en tête que d’autres postes de dépenses ont augmenté ou sont apparus depuis. Le poids des dépenses pré-engagées (logement, assurances, télécoms, etc.) a par exemple considérablement augmenté au cours des dernières décennies, comme le met en lumière une autre infographie.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/inflation/page/3/   1/1