4 mai 2024 |

Ecrit par le 4 mai 2024

Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Le débat sur la réglementation (ou non) d’Internet et des réseaux sociaux est un sujet d’actualité brûlant et controversé. En août 2023, une enquête a été menée dans dix pays d’Europe pour connaître les opinions de la population sur la réglementation du Web dans le cadre de l’étude European Tech Insights de l’université IE. Les données recueillies auprès de plus de 3 000 adultes offrent un aperçu de l’avis des citoyens européens à ce sujet.

Les résultats de l’enquête révèlent une nette préférence dans la plupart des pays étudiés pour un Internet mondial et ouvert, mais encadré par une réglementation internationale. Les pays les plus enclins à cette approche sont l’Espagne, l’Italie et la Pologne, où plus de 70 % des répondants approuvent cette option. Par ailleurs, on trouve un pourcentage élevé de répondants favorables à l’instauration de règles nationales au Royaume-Uni, en France et en Suède.

En France en particulier, 60 % des personnes interrogées préconisent un cadre réglementaire international, tandis que 36 % préfèrent que chaque pays établisse ses propres règles. Seule une minorité de Français (4 %) estiment qu’Internet ne devrait pas être réglementé.

Tristan Gaudiaut pour Statista


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

En 2022, un tiers de tous les sites internet signalés à l’ONG Internet Watch Foundation (IWF) pour leur contenu pédocriminel étaient hébergés sur des serveurs situés aux Pays-Bas. C’est en tout cas ce que révèle le plus récent rapport de l’organisation de surveillance du net basée au Royaume-Uni. L’année dernière, 375 230 signalements ont été évalués par l’IWF, et 255 588 ont été confirmés comme contenant des images d’abus sexuels sur des enfants, ayant des liens vers ces images, ou en faisant la publicité. Après avoir évalué si une image ou une vidéo ne respecte pas la loi, l’IWF retrace l’URL jusqu’à l’emplacement du serveur physique sur lequel le contenu est hébergé. L’ONG contacte ensuite le gouvernement et les services de police du pays, et collaborent également avec des organisations internationales telles qu’Europol et Interpol, afin de faire supprimer les contenus criminels.

Selon le rapport, en 2022, près de trois URL sur cinq (59 %) signalés comme contenant des image d’abus sexuels sur enfants étaient hébergés dans les États membres de l’UE. Si les Pays-Bas et les États-Unis ont tous deux enregistré un nombre élevé de signalements l’année dernière, les deux pays ont tout de même constaté une diminution de la proportion d’URL qu’ils hébergeaient par rapport à l’année précédente (de 41 % en 2021 à 32 % en 2022 aux Pays-Bas, et de 21 % en 2021 à 15 % en 2022 aux États-Unis).

Valentine Fourreau pour Statista


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

En 2023, la France est le pays qui offre la meilleure qualité de vie numérique à ses citoyens. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle de la société de services VPN Surfshark, qui place l’Hexagone au premier rang de l’indice de qualité de vie numérique sur 110 pays analysés en 2023. Ce classement mondial se base sur plusieurs critères comme l’accessibilité financière et la qualité du réseau Internet, le développement des infrastructures, le niveau d’administration électronique, ou encore la cybersécurité. La France progresse ainsi de six places par rapport au classement de 2021, passant d’un score de 0,71 à 0,79 points.

Dans le détail, les principaux points forts de la France dans le domaine numérique restent l’accessibilité financière d’Internet, les lois sur la protection des données et la vitesse du haut-débit. L’Hexagone se situe dans la moyenne des pays développés concernant le développement de ses infrastructures numériques, mais obtient en revanche un score médiocre en matière de stabilité des connexions Internet (36ème sur 110).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Valentine Fourreau, Statista.


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Depuis 2015, 62 pays ont bloqué l’accès à des réseaux sociaux ou des applications de messagerie (voix sur IP, messageries instantanées). Si l’on comptabilise les coupures et autres restrictions d’accès à Internet, ce chiffre grimpe à 77. C’est ce qui ressort d’une étude couvrant 196 pays réalisée par la société Surfshark, spécialisée dans la protection de la vie privée et la sécurité des données en ligne.

Ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques. Comme le montre notre carte, la grande majorité des pays ayant bloqué l’accès à des réseaux sociaux ou messageries ces dernières années sont situés en Afrique et en Asie. Dans la plupart des cas, les restrictions sont temporaires et visent à limiter ou contrôler les flux d’informations lors de troubles et d’événements politiques (élections, manifestations, guerres, conflits, coups d’État, etc.). Parmi les cas les plus récents, on peut citer le Sénégal, où des coupures de plusieurs plateformes, dont Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp et Telegram, ont été rapportées le mois dernier lors des protestations contre la condamnation du leader de l’opposition Ousmane Sonko. L’accès à depuis été rétabli.

Selon Surfshark, des restrictions sont actuellement toujours en vigueur dans une vingtaine de pays (au 4 juillet 2023). En Chine, en Russie, en Corée du Nord, en Iran, au Myanmar et au Turkménistan, ce sont principalement les réseaux sociaux étrangers qui ont été bannis par les autorités, comme Twitter, Facebook et Instagram. Il convient de noter que la Chine a en parallèle développé son propre écosystème national d’applications, avec par exemple WeChat, Weibo et QQ. Quant aux pays de la péninsule Arabique – Émirats arabes unis, Qatar, Oman, Yemen – ils restreignent l’utilisation de WhatsApp, Telegram et plus généralement des appels passés via Internet (voix sur IP).

En réponse aux violences urbaines qui ont enflammé les banlieues françaises fin juin, le président Emmanuel Macron a évoqué de potentielles mesures visant à bloquer l’accès aux réseaux sociaux en cas d’épisode de crise dans le pays. Ce genre de mesures, si elles venaient à être mises en place, constitueraient une première au sein des démocraties occidentales.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Plus de 30 millions de personnes se sont inscrites sur Threads en moins de 24 heures. L’alternative à Twitter lancée par le groupe Meta a réussi à franchir la barre du million d’utilisateurs en l’espace d’une heure seulement. L’application de microblogging a ainsi littéralement pulvérisé le record récemment établi par ChatGPT, comme le montre notre graphique.

L’année dernière, l’application d’intelligence artificielle était parvenue à atteindre le cap du million d’utilisateurs en cinq jours. La croissance explosive de Threads peut également être mise en parallèle avec celle de son principal concurrent, Twitter. Le réseau social fondé en 2006 avait mis deux ans à attirer autant de personnes. Pour la plateforme de Meta qui a la plus grande portée mondiale, Facebook, il avait fallu dix mois. Et pour Instagram, lancé en 2010, 2 mois et demi.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Le déploiement des réseaux de fibre optique représente un enjeu clé du développement numérique des territoires, visant à généraliser l’accès à Internet très haut débit au plus grand nombre, particuliers comme entreprises. Comme le montrent les données publiées par l’OCDE, le déploiement de cette technologie reste très inégal entre les États membres de l’organisation économique.

La Corée du Sud, le Japon et l’Espagne sont actuellement les plus avancés en la matière, puisque la fibre optique représentait déjà entre 80 % et 90 % des connexions Internet haut débit fixe dans ces trois pays l’année dernière. L’Europe est globalement plutôt bien positionnée dans le déploiement de cette technologie. Après l’Espagne, la Suède et la Lituanie sont les pays étudiés où la part de la fibre est la plus élevée : environ 79 % des connexions haut débit en 2022.

Quant à la France, le graphique ci-dessus montre qu’elle a réalisé de gros progrès dans ce domaine ces dernières années. Bien que le déploiement de la fibre optique reste disparate dans l’Hexagone, il n’en est pas moins rapide. La part de la fibre dans les connexions Internet haut débit a ainsi presque doublé en deux ans, passant d’environ 28 % en 2020 à 51 % en 2022. La France dépasse désormais nettement la moyenne des 37 pays de l’OCDE (35 %). À l’opposé de l’échelle, l’Allemagne et le Royaume-Uni (8 à 9 % chacun) ainsi que la Belgique (environ 4 %) font partie des pays les plus à la traîne dans le développement de cette technologie.

Tristan Gaudiaut, statista.


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Lionel Paris, expert produits réseau pour Netgear, explique comment gérer la connexion à internet de vos enfants pour une tranquillité d’esprit de tous les membres de la famille.

En quelques années, internet et les réseaux sociaux ont pris une place importante dans notre quotidien. Mais cet univers digital est loin d’être à l’abri des dangers, c’est pour cela que transmettre de bons réflexes à nos enfants dès le plus jeune âge est primordial. Optez en premier lieu pour un contrôle parental pour permettre à vos enfants et adolescents de rester connectés tout en étant protégé.

Gérez le temps d’écran de vos enfants
Grâce au contrôle parental, vous pourrez contrôler la connexion internet de vos enfants. Il est important pour un enfant ou un adolescent de savoir gérer son temps en ligne et ne pas devenir dépendant à l’utilisation d’internet. Grâce à un contrôle parental, il vous sera possible de suspendre volontairement internet sur les appareils connectés de vos enfants lors de moments tels que les études ou encore les heures des repas.

Surveillez les contenus publiés et visionnés
Internet est un univers impitoyable, on y trouve tout mais surtout n’importe quoi. Malgré tous ses avantages, internet reste rempli de sites dangereux et frauduleux, qui véhiculent de fausses informations ou incitent à la haine. Entre exposition à des images choquantes ou cyberharcèlement, ne prenez pas de risques pour la santé mentale de votre enfant. Grâce à un contrôle parental optimal, obtenez des informations sur l’activité de vos enfants en ligne et sur l’historique, définissez des filtres et bloquez les sites inappropriés. Rendez l’expérience de vos enfants en ligne sécurisée et apaisante.

Offrez-leurs des habitudes saines
L’importance pour vos enfants est de garder des habitudes saines pour promouvoir un équilibre entre le temps en ligne et le temps hors-ligne. Pour cela, choisissez les filtres de contenu les plus adaptés à l’âge de vos enfants, définissez des limites d’accès aux jeux ou aux réseaux sociaux, planifiez des heures de sommeil pour éviter le téléphone caché sous l’oreiller et prévoyez des temps d’arrêt sans avoir à leur confisquer leurs appareils.
L’importance est d’accompagner les enfants dans leurs expériences sur internet, en leur expliquant ses dangers, pour leur transmettre de bons réflexes et limiter leur dépendance sans les frustrer. Grâce au contrôle parental, vous pourrez construire des habitudes saines et protéger votre enfant sans le priver de rester connecté.

Lionel Paris, expert produits réseau pour Netgear


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Carpentras, Courthézon et Monteux figurent parmi les 257 collectivités françaises à apparaître dans le palmarès 2023 des ‘Territoires,villes et villages internet’ qui vient d’être dévoilé lors d’une cérémonie de remise de prix qui s’est tenue à Albi. Placée sous le haut patronage du président de la République, cette distinction est remise depuis 1998 par l’association ‘Villes internet’ qui s’est donnée pour mission d’accompagner le déploiement des politiques publiques numériques locales.

Figure de proue de cette excellence numérique départementale, avec ses 5 @@@@@ Carpentras décroche le niveau le plus élevé de ce label récompensant chaque année les collectivités qui œuvrent significativement pour la démocratisation des technologies de l’information et de la communication et de leurs usages citoyens.
Longtemps classée avec 4 @@@@ la cité comtadine s’est notamment distingué dans le cadre du ‘Numérique éducatif’ qui lui a permis d’obtenir une mention spéciale du jury dans ce domaine. Carpentras étant l’une des trois villes hexagonales à se voir octroyer cette distinction.
« Avec plus d’une centaine d’actions recensées (ndlr : 103 exactement) cette distinction récompense l’excellence de nos services numériques », explique la commune dont l’élu au numérique, Jaouad Ziati, était présent lors de la cérémonie pour représenter Carpentras.

Dans le même temps, Monteux obtient un @ supplémentaire pour atteindre les 4 @@@@. Ainsi, après avoir décroché un arobase en 2014, Monteux a en reçu 3 en 2015 et a renouvelé cette distinction jusqu’en 2022 avant d’atteindre les 4 aujourd’hui. Pour cela, la municipalité a par exemple investi 148 284€ pour équiper 33 classes de tableaux blancs interactifs dans toutes les classes élémentaires des écoles publiques de la commune. En tout, Monteux totalise 51 actions autour du numérique.

Enfin, Courthézon, où le jury du palmarès des Territoires, villes et villages internet a comptabilisé 46 actions autour du numérique, obtient, à nouveau, la note de @@@@.
En tout, 22 communes ont été récompensées en Provence-Alpes-Côte-d’Azur et 16 en Occitanie.
Une fois obtenu, le label peut être affiché en entrée de ville et dans les supports de communication.

Retrouvez ci-dessous la cérémonie de la 24e édition du palmarès des Territoires, villes et villages internet qui vient de se tenir à Albi


Faut-il réglementer Internet ? Et si oui, comment ?

Pour beaucoup de gens de nos jours, le premier réflexe en cas d’éruption cutanée ou de symptôme inhabituel est de consulter Google pour tenter d’établir soi-même un premier diagnostic.

En 2022, la moitié des Français (51 %) ont utilisé Internet pour trouver des informations relatives à leur santé au cours des trois mois précédant l’enquête annuelle d’Eurostat – contre environ un peu plus du tiers en 2011 (36 %). Le développement de cette tendance est assez similaire dans les autres pays européens, à l’exception de l’Allemagne, où la part des personnes qui se renseignent sur le Web à ce sujet a baissé au cours de la période (de 54 % à 37 %). Les Finlandais et les Néerlandais sont les plus nombreux à saisir leur clavier pour des questions de santé, soit respectivement 81 % et 78 % en 2022. Cette pratique est en revanche moins répandue Roumanie (29 %).

Bien que des informations fiables et intéressantes puissent être trouvées sur Internet, la multiplication des contenus numériques liés à la santé a entraîné un phénomène nouveau appelé « cybercondrie ». Ce terme décrit l’habitude d’individus qui recherchent de manière compulsive des informations sur le Web et qui développent une anxiété excessive sur leur propre état de santé. En cas d’inquiétude, rien ne remplace donc une traditionnelle visite chez le médecin pour se rassurer.

De Claire Villiers pour Statista

https://www.echodumardi.com/tag/internet/page/2/   1/1