3 décembre 2024 |

Ecrit par le 3 décembre 2024

« La France des quartiers », un des thèmes de l’université de rentrée du mouvement de Julien Aubert

Ce premier débat, le samedi 28 septembre au Rouge-Gorge, à Avignon, faisait partie d’une thématique intitulée « Les territoires oubliés de la République » organisée par Julien Aubert, ex-député de Vaucluse qui a créé le mouvement « Osons la France ». Etaient présents, le sénateur LR du Rhône Etienne Blanc, le général Emmanuel de Richoufftz, le policier Rudy Manna porte-parole du Syndicat Alliance et une chroniqueuse, Zohra Bitan. Ces fameux territoires font référence à un livre prémonitoire publié dès 2002 par l’historien Georges Bensoussan (« Les territoires perdus de la République » aux éditions des Mille et une nuits), bien avant l’assassinat de Samuel Paty ou la polémique sur l’abaya.

C’est Sébastien Meurant, vice-président d’Osons la France, qui animait ce débat et qui, en prologue, a fait une distinction entre territoires ‘perdus ou oubliés’. «  La France est une et indivisible, mais on voit bien ce qui se passe en Corse où le président parle d’autonomie, en Nouvelle-Calédéonie, à feu et à sang, en métropole où l’égalité des droits n’est pas la même, faute de vrais services publics pour tous. » Il a ensuite évoqué le député de Vaucluse trois fois fiché S et le nombre de crimes et d’attentats commis par des personnes qui d’ont jamais été expulsées de France alors qu’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) leur a été signifiée. « La France ne doit pas devenir étrangère à elle-même » a-t-il conclu.

“La France ne doit pas devenir étrangère à elle-même

Sébastien Meurant

La militante Zohra Bitan, fille d’immigrés algériens a martelé « La France a été une vraie chance pour moi. Mais au fil des décennies j’ai assisté à la fabrique du communautarisme dans les cités, dans les quartiers. Il existe des Français de souche et d’ailleurs, on n’a pas tous été intégrés, mais souvent méprisés, ségrégués ».

Marseillais, le policier Rudy Manna, qu’on voit souvent sur les chaînes d’information continue, a évoqué « Marseille en grand » et le déplacement « Place nette XXL » du Président de la République avec une demi-douzaine de ministres en mars dernier après que les règlements de compte ont fait une cinquantaine de morts dans la Cité phocéenne en 2023. « Les réseaux de trafiquants de drogue ont été déstabilisés quelques jours, puis ils se sont réorganisés. Les consommateurs ne vont plus dans les cités, vers les points de deal. Des cachettes de stups ont été implantées dans le centre-ville. Et on constate une hausse des livraisons en scooter ». D’ailleurs le journal « La Provence  » avait publié à la une « Il est parti, nous on est toujours là » avec une photo de dealers de retour sur le terrain après le départ du président, ce qui avait valu une suspension d’une semaine au rédacteur-en-chef du quotidien.

« Je suis fier d’être policier. La police n’est ni de droite, ni de gauche, tout le monde doit se battre pour la sécurité, pour vivre paisiblement, pour pouvoir sortir en famille le soir avec ses enfants au restaurant ou au cinéma. Mais l’autorité de l’Etat recule, on a dénombré 15 000 policiers blessés l’an dernier, sans parler des dépressions, des burn-out, des mises en disponibilité et des suicides. Leur taux en France se situe en 2ème position, juste derrière les paysans. On a des difficultés à recruter, mais surtout à interpeller les voyous. La procédure est tellement complexe que certains avocats s’engouffrent dans la moindre erreur pour les faire libérer le lendemain ». Il parle aussi de Gérald Darmanin, l’ancien ministre de l’intérieur. « Il a été pragmatique, mais il n’est pas arrivé à sortir de ce carcan du ‘en même temps’. Les peines de prison doivent être plus fortes, les sanctions plus fermes, il faut un véritable choc d’autorité ».

“La France a été une vraie chance pour moi.

Zohra Bitan

C’est au tour du sénateur LR du Rhône Etienne Blanc de parler du rapport qu’il a rédigé sur les narco-trafiquants. « Ce trafic représente des sommes exceptionnelles, un chiffre d’affaires de 6,5Mds€, plus que les produits de luxe. 1€ d’héroine en provenance de Colombie se revend 100€, c’est dire si le bénéfice est gigantesque. Les trafiquants se sont professionnalisés, ils ont monté leur entreprise avec leur personnel (acheteur, transformateur, chimiste, livreur, revendeur), ceux qui, parfois à 12-13 ans, donnent l’alerte quand la police arrive. Ils ont leur banque, leur service de blanchiment, leur crypto-monnaie qui deviennent de véritables lessiveuses à cash. Malheureusement, la France ne les a pas répérés, elle n’a pas anticipé, elle n’a rien vu venir, mais eux, ils ont pignon sur rue. »

“Le trafic de stupéfiant représente des sommes exceptionnelles, un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros, plus que les produits de luxe.

Etienne Blanc, sénateur LR du Rhône

Le sénateur ajoute « Avec le co-rédacteur du Sénat, Bruno Retailleau qui est aujourd’hui Ministre de l’Intérieur, au cours de notre Commission d’Enquête, on avait convoqué les Ministres de la Justice et de l’Interieur. En réponse à nos questions, leur ‘Plan Stups’ était indigent. Le phénomène nous dépasse, il a pris une ampleur folle. Il n’est pas concentré dans les grandes métropoles, il est partout, à la campagne, en Auvergne, au Creusot, dans les Pyrénées, dans les petits ports de la façade atlantique, en Bretagne. Les Italiens, eux ont réussi à faire tomber la maffia, grâce aux ‘repentis’. Mais nous n’en sommes pas là. Avec tout cet argent qui circule, c’est facile pour les narco-trafiquants de corrompre un docker sur le quai et faire discrètement déplacer un container bourré de drogue pour qu’il ne soit pas scanné par les douaniers ».

Ensuite, c’est un militaire, le général Emmanuel de Richoufftz, ancien aide de camp de Pierre Mauroy d’intervenir et de témoigner. Surnommé « Le Général des Banlieues », ce Saint-Cyrien, a participé à l’opération Kolwezi au Congo en 1978, il a été projeté à Sarajevo, a travaillé pour l’OTAN avec la Force d’Action Rapide en Bosnie-Herzégovine. Après une carrière militaire bien remplie, il lance le programme : « 105 permis pour 2005 » destiné aux jeunes défavorisés des quartiers pour qu’ils puissent passer leur permis de conduire. Et il rend visite aux entrepreneurs du « 93′, la Seine-Saint-Denis en uniforme pour les inciter à former ces jeunes et à leur proposer un emploi, ce qui leur permettra de s’intégrer. « J’ai aussi fait faire un stage d’une semaine à l’Ecole de l’Air à Salon-de-Provence, ils ont appris la rigueur, ils sont montés pour la première fois de leur vie dans un avion, ils ont même chanté La Marseillaise. ‘C’est la première fois de ma vie que je me suis senti Français’ a reconnu l’un d’eux ».

C’est la première fois de ma vie que je me suis senti Français’

Un jeune de la Seine-Saint-Denis

Cet homme qui avait signé en 2021 la fameuse « Lettre ouverte des généraux, pour un retour de l’honneur de nos gouvernants » a conclu que « La France a perdu la guerre de la drogue, elle doit gagner celle des cités en expérimentant la présence de l’armée dans certains quartiers complètement gangrénés. Il faut détruire les enclaves indépendantistes, saisir les millions d’armes qui y circulent. Les imprécations, ça suffit, il faut agir. Quand on voit des jeunes à peine majeurs rouler en Ferrarri ou en Q8 Audi, poster sur internet des photos de séjours idylliques à Ibiza, en Californie ou au Qatar, créer enfin une « Procédure d’injonction pour ressources inexpliquées », les interpeller et les neutraliser durablement ».

Andrée Brunetti


« La France des quartiers », un des thèmes de l’université de rentrée du mouvement de Julien Aubert

C’est une première, les universités d’été du mouvement politique de Julien Aubert, “Oser la France“ auront lieu le samedi 28 septembre à Avignon. Y participeront notamment le régional de l’étape l’avignonnais Karim Zeribi, ancien député européen et récemment cofondateur du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA) mais également le voisin occitan Robert Ménard, maire de Béziers.

“Oser la France“ abandonne donc la Fruitière numérique de Lourmarin pour le Rouge Gorge, le cabaret-théâtre voisin du Palais des Pape repris au printemps 2022 par Harold David co-président du Festival Off d’Avignon et Mickaël Perras, avec comme thématique pour cette nouvelle édition : “les territoires oubliés de la République“.

Le mouvement souverainiste de l’ancien député de la cinquième circonscription de Vaucluse, consacrera cette journée à débattre autour de nombreuses personnalités sur les territoires perdus de la République et sur les phénomènes de division et d’archipellisation chère à l’essayiste et analyste politique Jérome Fourquet.

Une partie des différents intervenants aux tables rondes des universités d’été © Oser la France

Quatre tables rondes avec de nombreux chroniqueurs habitués des plateaux de Cnews, BFM, LCI ou RMC développeront les sujets :

– Les territoires victimes des forces séparatistes :
la France des quartiers animée par Sebastien Meurant avec le General Emmanuel De Richoufftz, Zohra Bitan, Etienne Blanc, Stephane Finance.

– Les territoires victimes des force séparatistes :
la France des ghettos communautaires animée par Olivier Arsac avec Michel Aubouin, Karim Zeribi, François Pupponi, Céline Pina, Jean-Louis Borloo.

– Les territoires abandonnés :
la France rurale animée par Nicolas Leblanc avec Céline Imart, Laurent Duplomb , Robert Menard, Matthieu Bloch.

– Les territoires autonomisés :
Corse, Nouvelle Calédonie, Polynésie, Mayotte animée par Florence Kuntz avec Mansour Kamardine, Jean-Felix Acquaviva, Benjamin Morel, Jean-François Carenco.

Avignon : “Habemus“ Julien Aubert ?
C’est une semaine avant les universités d’été d’Oser la France, le samedi 21 septembre, que Julien Aubert organisera à 9h30 en face l’hôtel de ville au bar le Forum, une réunion publique et engagera une réflexion sur l’avenir d’Avignon qu’il diagnostique en déclin. Le magistrat de la cour des compte a la volonté de mettre en place une équipe transpartisane pour réfléchir à l’avenir du chef lieu de Vaucluse et surement un peu au sien dans la cité des papes, même si ce dernier se défend de toute ambition municipale et envisage ce moment d’échanges comme étant le temps des idées avant celui des femmes et des hommes.

Informations : www.oserlafrance.fr

DP

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