29 avril 2024 |

Ecrit par le 29 avril 2024

Construisons ensemble le Festival Off de demain, telle est l’invitation lancée par AF&C

« L’association Avignon Festival et Compagnies, qui gère et coordonne le Festival Off depuis 2006, a l’idée de constituer un modèle de financement où l’argent public et l’apport des mécènes constitueront un fond d’amorçage pour la filière à l’année. » Voici l’idée force de la réunion à laquelle étaient conviés mi mars , dans les locaux de l’Hôtel Mercure à Avignon, les différents partenaires du OFF et le club de mécènes initié en 2018.

Si Avignon est une ville d’exception , le festival OFF est une exception avignonnaise
Le Off ? Le In ? Mais finalement connaissons vous vraiment l’histoire de ces festivals qui se côtoient depuis plus de soixante ans et quelquefois suscitent des incompréhensions ? Grande fête du théâtre pour les uns, joyeux bazar pour les autres, blocage de la ville pendant 1 mois, retombées économiques époustouflantes ? La direction collégiale du OFF – le coprésident Harold David et le vice-président Laurent Rochut – a tenu a faire un point sur la réalité du Off et ses perspectives pour que cette grande fête du spectacle vivant puisse être pérenne dans son modèle économique et surtout toute l’année. Pour cette occasion étaient conviés les partenaires historiques et mécènes du OFF afin de dynamiser et d’élargir le club du Mécénat.

Le Off d’hier à aujourd’hui
Depuis les années 60, le festival créé par Jean Vilar après la seconde guerre mondiale s’est doublé d’un petit frère, contestataire, libertaire, remuant : Le Festival Off. Un festival construit sur l’indépendance et la contestation des institutions. Depuis 1970, en plus de 50 ans, le Off s’est développé et a changé de nature.

Le festival underground est devenu le premier rendez-vous mondial du théâtre Francophone :
– 1 600 spectacles en moyenne par édition
– Plus de 140 lieux de programmation
– 1 270 compagnies
– près de 2 millions de billets vendus
– plus de 300 000 festivaliers sur le mois
– 40,2 millions d’impact économique
– 558 emploi équivalent temps plein générés sur le seul territoire du grand Avignon

Le festival Off est un acteur économique incontournable pour le territoire qui souffre de sa réussite , de son autonomie
Le Off souffre de sa réussite : « Malgré une contribution minime de l’argent public à notre budget, le festival Off entraîne des retombées économiques fortes. Pour 1 € d’argent public reçu par le Off, c’est 2 468 € de retombées sur le territoire d’après l’étude faite en 2019. Pour tous les autres Festival, Le In y compris, le rapport est de 1 pour 3,5 €. C’est dire la démesure des performances du Off. » souligne Laurent Rochut. Il souffre aussi de son autonomie car le caractère libéral de son organisation, fondée sur un réseau de théâtres indépendants pour leur grande majorité a entraîné une certaine défiance des institutions publiques.

“1 € d’argent public reçu par le Off, c’est 2 468 € de retombées sur le territoire.“

Laurent Rochut

L’impact du Festival Off sur le territoire mériterait pourtant une attention soutenue des institutions 
Le Off est une place majeure de rencontres et d’échanges entre les professionnels de l’Art Vivant. 25% des ventes de spectacles en France se jouent à l’occasion du Festival Off d’Avignon. C’est aussi un moment unique pour prendre dates avec les institutions, les organismes collecteurs de droits et autres sociétés civiles parce qu’Avignon, en juillet, est à la fois un Festival et un salon professionnel.

Laurent Rochut vice-président d’Avignon Festival & Compagnies, en charge de l’implantation de la filière et de la relation au territoire

Fort de ce constat, l’équipe d’AF&C envisage l’avenir au delà du Festival Off et vise l’émergence d’une cité de l’Art Vivant permanente à Avignon
Depuis plus d’un an, l’équipe AF&C, engage des actions en dehors du strict cadre de l’organisation du Festival Off en été. En effet, AF&C s’est doté d’un fond de soutien à la professionnalisation dont le but était et est toujours d’inciter les compagnies à avoir un comportement socialement responsable en payant leurs équipes pour l’ensemble des représentations données pendant le Off. Cela s’est accompagné d’une démarche de recherche de mécénat. Sous l’égide de FACE, (Fondation Agir Contre l’Exclusion) et avec des membres historiques tel Jacques Leze ( directeur de l’ensemble commercial Aushopping Avignon Nord et employé par Nhood société de service de l’Association Familiale Mulliez gestionnaire de son patrimoine) ont été initiées des actions de responsabilité sociale et environnementale. Sociale en finançant pendant l’été des achats de billets pour des publics éloignés de la fréquentation des salles de spectacle. Environnementale en œuvrant à la réduction de l’empreinte carbone du Festival (Baisse de la quantité de déchets produits, notamment par un encadrement drastique de l’affichage, mutualisation du fret…).

Mais oeuvrer pour la diffusion, cela ne suffit pas !
Dans le seul intramuros, 90 Lieux sommeillent toute l’année et constituent un gisement sous-exploité du bassin d’Avignon constate Laurent Rochut. Nous ambitionnons que ces lieux deviennent la plateforme d’une création en continue et le moteur d’un écosystème.

Jacques Leze, directeur de l’ensemble commercial Aushopping Avignon Nord et employé par Nhood société de service de l’Association Familiale Mulliez gestionnaire de son patrimoine

Assurer la pérennité du off et de la filière du spectacle vivant toute l’année
« Nous pensons qu’une des réponses, en plus d’un travail spécifique sur la diffusion, est de faire de la ville un incubateur qui reçoive en résidence des projets de toute la France et même au-delà en développant des partenariats internationaux. L’idée est que la filière de l’Art Vivant, avec l’essaim de prestataires et partenaires qui se développera en parallèle, soit un secteur dynamique du développement d’Avignon. l faut assumer que le Off soit aussi un levier économique.
Cela concerne les institutions (argent public, misitère, ville, département, région) mais aussi le réseau d’entrepreneurs du territoire, attachés à son identité et à ce qui fonde la marque Avignon.»

“Nous souhaitons mobiliser le tissu d’entreprises du territoire pour valoriser la marque Festival Off d’Avignon.“

Jacques Leze

Rassembler un club de mécènes pour accompagner la stratégie de désaisonnalisation du Off
AF&C entreprend une démarche ambitieuse de rassembler un club de mécènes pour accompagner son développement et notamment cette stratégie de désaisonnalisation du Off dont l’essor de la filière est un axe majeur. L’idée est de constituer un modèle de financement où l’argent public et l’apport des mécènes constitueront un fond d’amorçage pour la filière à l’année. Celle-ci, en effet, mettra en œuvre peu à peu, une capacité à s’autofinancer par les compagnies et les lieux qui en auront profité. En 5 ans, le dispositif doit être capable de générer des ressources propres.
Les mécènes présents, dont Jacques Leze, responsable régional de Nhood ont immédiatement marqué leur engagement à ce projet ambitieux et salutaire : mobiliser le tissu d’entreprises du territoire pour valoriser la marque Festival Off d’Avignon avec des valeurs de responsabilité sociale environnementale, de soutien à la culture et aux publics en fragilité.

Un appel aux futurs mécènes, des gages, des perspectives
« Notre association Avignon Festival et Compagnies se professionnalise. Elle a atteint non sans douleurs l’âge adulte. Nous avons d’autres sujets, notre organisation interne, le développement des rencontres professionnelles avec des rendez-vous dans l’année peut-être, un village des familles qui est sur le point de voir le jour, la naissance d’un label pour inciter les lieux à monter en gamme… bref, autant de gages que l’association qui coordonne une marque forte du territoire, le Festival Off d’Avignon, affronte les perspectives de son avenir avec responsabilité. Autant de propositions à nous rejoindre pour conjuguer collectivement cet avenir. conclut l’équipe d’AF&C.

Contact de la Fondation AF&C : www.festivaloffavignon.com/page/fondation-afc


Construisons ensemble le Festival Off de demain, telle est l’invitation lancée par AF&C

Les Escales, LE festival des musiques du monde
Un festival de Musiques du Monde est né : Un festival qui aurait lieu tous les ans à la même époque à Avignon et qui changerait de thème chaque année. Un festival qui fédérerait autour d’un genre musical des lieux de spectacles avignonnais – à ce jour 3 lieux – pour atteindre son apogée avec Terre de Culture 2025 dans tous les lieux qui désireraient s’y associer . Un festival au nom évocateur de voyages « Les Escales ».

Genèse d’un festival
La présentation de ce festival – qui n’est pas si nouveau que ça – s’est faite à deux voix dans les locaux de la Mairie d’Avignon : Laurent Rochut directeur de la La Factory/Théâtre de l’Oulle d’Avignon et Sélim Chikh directeur du Sonograf au Thor. A l’origine, le départ du Festival Blues Festival vers Châteaurenard qui a incité en 2018 la Mairie d’Avignon à proposer de maintenir un festival musical électrique sur la commune. Il y a donc eu une première édition de The Bridge avec l’intention de faire des ponts entre les musiques, d’aller au-delà du blues. Puis un changement de nom avec l’Echo des Riffs jusqu’en 2022 avec la malheureuse interruption en 2020. Constat d’échec, peu de visibilité, pas d’essor. En 2023, transfert de nom….le festival « Les Escales » pointe son nez, toujours soutenu par la Mairie d’Avignon, avec 3 scènes sur Avignon : Le Rouge Gorge, Le théâtre de l’Oulle et La Scala. Toujours sous la direction artistique de Laurent Rochut, féru et grand connaisseur des musiques du monde et Sélim Chikh programmateur de la salle blues du Thor.

Un festival qui entend bien s’imposer chaque année
On pourrait imaginer un long voyage à travers le monde. Chaque escale musicale serait comme un tampon sur un passeport , un visa pour découvrir une musique différente. « A chaque escale, on se pose pour mettre en lumière les caractéristiques d’un style, d’une géographie musicale » nous confient les 2 organisateurs. Premier tampon cette année avec Les Caraïbes qui représentent à elles seules une mixité de toutes les sonorités. L’édition 2024 mettra à l’honneur les musiques du Maghreb.

Mettre en lumière la riche et envoûtante culture des Caraïbes
Ce festival commencera le Jeudi avec une initiation aux danses latines que sont la salsa ou la bachata  avec Roxana : passage obligé pour participer activement à ces 4 jours de rencontres qui se veulent un moment de partage et de fête. Ensuite il ne restera plus qu’à se laisser glisser dans les différents concerts du soir et s’aventurer dans les bals populaires qui suivront ou les mix endiablés.

Pour la programmation, une volonté ! Mêler artistes locaux et internationaux
Cuba Power qui se produira le jeudi soir rassemble un collectif de pas moins de 8 musiciens, tous issus de l’Amérique Latine mais vivant en France et en Europe. Voyage garanti avec toutes les sonorités musicales vers des contrées lointaines. An Nou Ay – Allons Y en français – nous invite à danser dans une ambiance zouk colorée et rythmée à la Kassav’ le vendredi. Ces 2 formations seront accueillies au Rouge Gorge. Dans un genre plus personnel mais tout autant festif, le grand pianiste Alfredo Rodriguez fera une escale dans son actuelle tournée mondiale pour se produire dans la salle 600 de La Scala avec son nouvel album «  Coral Way », nom de la rue où il a vécu à Miami pour construire cet album mariant jazz, pop, timba, salsa, bachata, tango, reggaeton et boléro. A noter une première partie initiatique à tous les styles latins avec le chanteur et guitariste Joselo Gonzalez. Le week-end se terminera dans la grande salle du Théâtre de l’Oulle avec The Two, musiciens réunionnais influencés par le blues et les sonorités créoles.

Jeudi 9 novembre. Cuba Power. 19h00. 20h30 Concert/Bal. 5 à 20€. 22h00 Dj Fafa.
Rouge Gorge. 10 bis Place de l’Amirande. Avignon. 04 86 34 27 27. www.lerougegorge.fr

Vendredi 10 novembre. Concert An Nou Ay. 20h30. 5 à 20€. Bal Caribéens. 22h.
Rouge Gorge. 10 bis Place de l’Amirande. Avignon. 04 86 34 27 27. www.lerougegorge.fr

Samedi 11 novembre. Concert Alfredo Rodriguez. 20h. 5 à 38€.
La Scala. 3 rue Pourquery Boisserin. Avignon. 04 65 00 00 00. www.lascala-provence.fr

Dimanche 12 novembre. Concert The Two. 16h. 5 à 20€. 18h à 20h. Bal Caribéen.
Théâtre de l’Oulle/La Factory. 19 place Crillon. Avignon. 09 74 74 64 90. www. La-factory.org


Construisons ensemble le Festival Off de demain, telle est l’invitation lancée par AF&C

Dans le cadre du festival d’Avignon, la Factory – théâtre de l’Oulle accueillera Solomiya Chubaï pour un concert de chants ukrainien, ce lundi 17 juillet à 16h30.

Initié par Kseniya Kravtsova, artiste plasticienne ukrainienne installée en France depuis 20 ans, et Laurent Rochut, directeur de la Factory, le concert devait initialement avoir lieu en même temps que la soirée hommage au poète Grégory Chubaï, en mars dernier. Après un report et un tas de péripéties, le concert aura finalement lieu ce lundi 17 juillet à 16h30 à la Factory.

Le concert sera précédé d’une performance interactive présentée par Kseniya Kravtsova et Noam Cadestin autour de la mémoire et de sa fragilité : « Ukraine, les cinq sens en exil ». Suivront des témoignages d’Ukrainiens vivant en France qui partageront leurs souvenirs du pays à travers leurs sensations : « Raconte-moi, comment c’est chez toi… »

Enfin, Solomiya Chubaï, chanteuse, compositrice et fille du poète Grégory Chubaï, rendra hommage à son père disparu à la suite des répressions soviétiques. Ses compositions jazz et rock donneront voix à la poésie ukrainienne.

Lundi 17 juillet à 16h30 au Théâtre de l’Oulle, 19 place Grillon, Avignon. Billetterie en cliquant ici.


Construisons ensemble le Festival Off de demain, telle est l’invitation lancée par AF&C

Pour célébrer le Printemps des poètes, qui aura lieu du 11 au 27 mars, la Factory ouvre ses portes en solidarité aux artistes ukrainiens lors d’une soirée hommage au poète Grégory Chubaï, ce jeudi 16 mars à partir de 19h.

Initialement prévue le 6 janvier, puis reportée par manque de moyens financiers, cette soirée de soutien a pour objectif de faire connaître la culture du pays aux Français et permettre aux Ukrainiens de retrouver un peu de chez eux. Initiée par Kseniya Kravtsova, artiste plasticienne ukrainienne installée en France depuis 20 ans, et Laurent Rochut, directeur de la Factory, cette soirée est également l’occasion de faire en sorte que l’Ukraine ne soit pas réduite à son malheur actuel.

Intitulée « Dire, se taire et dire à nouveau », cette soirée rendra notamment hommage au poète Ukrainien Grégory Chubaï disparu à l’âge de 33 ans. Devenu chef de file de la poésie underground ukrainienne dans les années 70, ses textes seront interdits par les agents du KGB avant même qu’il ne soit connu des milieux littéraires. Pour faire découvrir son œuvre au plus grand nombre, Kseniya Kravtsova assura la lecture des poèmes en français et en ukrainien.

La soirée se poursuivra par un échange avec Svitlana Smirnova et Matthieu David, respectivement réalisatrice et chef-opérateur du documentaire « We are soldiers ». Le film, projeté à la suite de la session d’échange, suit le parcours de trois combattants ukrainiens volontaires, blessés au front lors de la guerre contre la Russie et les séparatistes du Donbass. Représentant trois générations, trois milieux sociaux et trois régions différentes, Dmytro, Anatolii et Oleksii se rétablissent à l’hôpital militaire de Kiev et essaient de penser à l’avenir.  

Le concert reporté au mois de juillet

Cette soirée devait également accueillir Solomiya et Tars Chubaï, les enfants du poète, pour un concert de chants traditionnels ukrainien, mais malgré l’appel aux dons, notamment relayé dans nos pages, la somme nécessaire à leur venus n’a pas pu être récoltée à temps. Cependant, grâce à un important soutien d’Arsud, présidé par Michel Bissière, le concert est reporté au mois de juillet, durant le Festival d’Avignon. Cette nouvelle date permettra une meilleure visibilité des artistes. Contacté par notre rédaction, Kseniya Kravtsova explique que d’autres initiatives devraient se greffer à celle-ci.

Jeudi 16 mars à partir de 19h au Théâtre de l’Oulle, 19 place Crillon, Avignon.
Billetterie solidaire en cliquant ici.


Construisons ensemble le Festival Off de demain, telle est l’invitation lancée par AF&C

Lors de la conférence de presse de pré-bilan du Festival off d’Avignon, Laurent Rochut, directeur de la Factory, (Théâtre de l’Oulle, Salle Tomasi, La Chapelle des Antonins) auteur et metteur-en-scène et co-président d’AF&C propose son analyse du Festival off d’Avignon. Baisse de fréquentation, canicule, souffrance des compagnies, loyers des logements exorbitants, il est temps de réguler et de renouveler ce Festival du théâtre émergent.

«Je vais faire mon bilan du Off vu de la Factory, assure Laurent Rochut, vice-président AF&C. Nous sommes à la Factory depuis 7 ans et travaillons à l’année. Le festival Off d’Avignon en 2022 c’est 12% de cartes du off en moins et c’est aussi 25% des spectacles vendus en France, ce qui en fait une place du marché incontournable.»

Actuellement ?
«Le festival Off est fragile : 12% de cartes du off en moins par rapport à 2019 c’est que nous n’avons pas encore récupéré tout le monde. Nous allons devoir interroger tous les acteurs de la ville et le Grand Avignon sur des navettes, un flux des déplacements publics mieux pensé afin de requalifier des invitations plus lointaines, augmenter l’offre de logements et baisser l’ascension des prix des logements, car les compagnies paient, chaque année, des loyers exorbitants. Nous allons également interroger la ville en demandant comment rafraîchir Avignon lorsque l’on subit plusieurs semaines à plus de 38°, ce qui constitue une vraie problématique urbaine. Végétalisation, création de zones d’ombre… Les chantiers seront nombreux.»

On a donc pensé que ce festival allait de soi
«Le festival off c’est comme une principauté qu’on pose en juillet et qu’on démonte comme un château gonflable, et puis qu’on remonte en juin de l’année prochaine… On a donc pensé que le festival allait de soi, pourtant, le Off ne va pas de soi ! Et nous avons mis en place, cette année, des chantiers dont un me porte particulièrement à cœur et que je porte depuis plus de 4 ans : transformer cette ville en filière, faire que ces investissements colossaux qui ont été faits depuis tant d’années et de ces 70 à 80 théâtres en ordre de marche -qui dorment toute l’année en dehors de juillet -ne soient plus un gisement inexploité, ni libéral –comme nous en sommes accusés.»

Réguler le marché
«C’est exactement le contraire qui se passe puisque nous sommes en train d’essayer de doter ce Off d’outils de régulation et d’outils performants. On évoque la réduction du nombre de créneaux ce qui pourrait paraitre très bien mais qui, en réalité, aura pour conséquence d’augmenter la valeur des théâtres existants. Mais ça n’est pas le propos !»

Le devenir l’art vivant
«Le propos c’est d’appréhender ce que va devenir ce marché, de concevoir des outils de régulation qui tiennent compte de ce que va devenir l’art vivant dans les prochaines années avec le risque de voir arriver de grosses structures très soutenues, d’importantes productions qui pourraient devenir les seules à exister sur le terrain des compagnies indépendantes émergentes qui ne pourraient, elles, disparaitre. Pour cela il faut des relais et c’est aussi forcément de l’aide et de la subvention publique.»

Conférence de presse du pré-bilan du Festival off

Ceux qui ne veulent pas
«Ceux qui nous ont attaqués sont ceux qui, depuis des décennies, ne veulent pas que la ville change. Aujourd’hui nous ne sommes pas attaqués par les fondateurs qui sont tout à fait légitimes, mais par les héritiers. Ces héritiers vont devoir se faire à l’idée que cette ville devienne une filière parce que l’ensemble de l’art vivant mérite qu’Avignon le devienne, à l’année, de septembre à juin. Les compagnies doivent pouvoir, désormais, se tourner vers ces acteurs qui les font exister l’été -de manière économique très rentable-et que ces aides deviennent publiques. C’est-à-dire que ça ne doive rien coûter aux compagnies, que celles-ci puissent venir massivement faire des résidences à l’année à Avignon, que leur transport et hébergement soient pris en charge et que les lieux mettent à disposition salles et plateaux. L’idée ? Que les lieux soient aidés sur leurs charges fixes. Près de 80% de cette aide -en prenant en compte, 20% de la somme dévolue au parc machines qui s’usera plus vite- soit remise au pot du festival en régulant la valeur du créneau, soit en supprimant un créneau ce qui permettra d’offrir des temps de montages plus humains aux techniciens des compagnies.»

Du néo-libéralisme… à la défense de la régulation
«Les néo-libéraux que nous étions sont en fait devenus les meilleurs défenseurs d’une régulation et du service public. Il y a plusieurs années, les fondateurs ont empêché une scène nationale de s’installer à Avignon. Il s’agit de la scène nationale de Cavaillon qui devait s’installer au Cloître Saint-Louis. A l’époque, ceux qui avaient de ‘très belles places’ dans la ville ont fourni un tir de barrage tellement puissant auprès du Ministère que celui-ci a reculé, installant la Scène nationale à Cavaillon. Il serait temps que le Ministère se mette au centre du village national, cette filière à l’année, qu’est Avignon pour qu’elle soit incontournable pour le théâtre, pas pour que nos petites affaires estivales prospèrent, mais pour que cet outil, que le ministère finance depuis 40 ans,  lui revienne encadré d’une vraie politique. Et c’est à lui d’instaurer cette politique puisque nous ne pourrons pas le faire sur la base des 130 acteurs, associations et entreprises privées que nous sommes.»

Participer à fonder l’art vivant depuis Avignon, ville nationale
«C’est ce dont nous prenons acte aujourd’hui avec ce nouveau Conseil d’administration, cette collégialité. La nouvelle politique qui inspire notre gouvernance ? Donner le cap, offrir des perspectives. Nous avons à participer à un mouvement majeur pour l’art vivant en France. Le festival doit faire sens, dépasser l’été pour participer à fonder l’art vivant. Je reçois 100 demandes par an, en danse, alors que je n’ai que 10 places à proposer et des centaines en théâtre alors que je n’ai pas plus de places que pour la danse. Pour l’instant ? Les compagnies sont en souffrance : hébergements, déplacement… Théâtres et compagnies doivent pouvoir se rencontrer.»

Les journalistes de la conférence de presse

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