5 août 2025 |

Ecrit par le 5 août 2025

Bernard Lavilliers : « On the road again » à Orange pour une communion métissée et symphonique

Plein comme un oeuf le Théâtre Antique. Les 8 313 places étaient toutes occupées par un public grisonnant et soixante huitard qui assume. Et voyage sous le charme de la voix de velours de notre infatigable bourlingueur. A Bahia, Fortaleza, Recife, Copacabana, San Salvador, au Brésil, en Argentine, en Jamaïque, en Afrique du Sud.

Dans le sillage de Léo Ferré, l’artiste anarcho-rebelle était accompagné par les musiciens de l’Orchestre National Avignon Provence. A la baguette, un Raphaëll Merlin qui connaît la musique de Lavilliers sur le bout des doigts, les influences piochées au fil de ses destinations sud-américaines et africaines. Salsa, reggae, rock, tango, bossa nova. Lui qui avec « Noir & Blanc » lutte contre l’Apartheid quand Mandella était en prison, lui qui a avec « Fensch Vallée » soutenu les sidérurgistes de Lorraine pendant le démantèlement des laminoirs et hauts-fourneaux de De Wendel-Sidélor dans les années 80. Il a recommencé en 2011 pour les ouvriers d’ArcelorMittal à Florange en 2011 avec « Les mains d’or ». Entre opprimés et dictateurs, il a toujours choisi son camp, celui de la lutte, au Brésil comme en France. Quand MalIk Oussekine avait été matraqué à mort en 1986, à l’époque d’un mouvement étudiant opposé au projet de loi Devaquet (qui imposait la sélection à l’entrée de l’université) quand le duo Pasqua-Pandraud régnait en maître sur la Place Beauvau.

Plein à craquer le Théâtre Antique d’Orange pour Bernard Lavilliers ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Au pied du Mur d’Auguste, entre les cordes et cuivres de l’orchestre symphonique d’Avignon, ses musiciens complices (guitare, contrebasse, claviers et accordéon) tiennent leur place acoustique. Et le chanteur (79 ans en octobre prochain), dans son pantalon de cuir noir, esquisse même quelques pas chaloupés et aériens sur une bossa et sous les applaudissements décuplés d’un public conquis avant même d’avoir franchi les gradins de pierre.

Entre « le goût amer de coco et de citron vert », « les cicatrices et les tatouages », « l’odeur de Camel et de Gauloise mêlée », Lavilliers taille sa route, sublime « le crescendo du vague à l’âme » et on le suit aveuglément jusqu’au bout de la nuit.

« Je t’aime encore » hurle-t-il à la foule qui lui répond à l’unisson, debout, sous le charme du « Dernier des Mohicans ». Maintenant qu’elle n’a plus les Ferrat, Ferré, Nougaro, Bécaud, Brel et Brassens que sur 33 tours en vinyle.

Bernard Lavilliers avec Avec l’orchestre National Avignon Provence ©Andrée Brunetti / L’Echo du Mardi

Bernard Lavilliers : « On the road again » à Orange pour une communion métissée et symphonique

Métamorphose ? C’est le nom du dernier album de Bernard Lavilliers sorti en 2023, composé de 13 titres dont 12 revisités avec un Orchestre Symphonique et 1 titre inédit. Entre Bernard Lavilliers et les grands orchestres c’est une histoire qui se poursuit. : hommage à Léo Férré au théâtre du Châtelet puis avec l’Orchestre Lamoureux au théâtre des Champs Elysées.

En 2024, après un concert unique à la maison de Radio France, l’idée d’une tournée avec un orchestre symphonique en revisitant son répertoire s’est imposée. Ni un regret, ni une relecture mais bien une métamorphose pour sublimer des titres phares de son répertoire. On the road again, le ménestrel reprend la route….

La musique est un cri qui vient de l’intérieur

Depuis plus de 50 ans, la voix chaude et envoûtante de Lavilliers nous fait chavirer, ses textes font mouche, ses histoires telles des moments de vie interpellent toutes les générations.

Infatigable voyageur, amoureux de la chanson française et de la poésie il est cependant à l’aise dans tous les styles de musique de la bossa nova au blues, du reggae au rock. Sur le plateau du Théâtre Antique d’Orange l’Orchestre National Avignon Provence révélera toute la puissance et la force de ses engagements.

13 titres , 1 orchestre de plus de 30 musiciens et quatre compagnons de route

Xavier Tribolet aux claviers, Antoine Reininger à la basse, Michaël Lapie à la batterie et Vincent Faucher à la guitare sont du voyage pour clôturer cette tournée magistrale. On The road again, Traffic, Noir et Blanc, La Bandiera rossa parmi les quelques titres qui seront à ce rende-vous à ne pas manquer !

Direction musicale Raphaël Merlin
Orchestre national Avignon-Provence
Mercredi 25 juin. 21h30. 30 à 95€. Théâtre antique. Orange. 04 90 34 24 24. billetterie@choregies.com

©2024_Lavilliers@Bealivephotophy

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