17 juin 2025 |

Ecrit par le 17 juin 2025

Avignon, Le Petit Palais accueille un rarissime trésor prêté par le Louvre 

‘La dérision du Christ’ de Cimabue, trésor national du 13e siècle, est actuellement visible au Petit Palais jusqu’au 19 octobre. C’est, sans doute, l’un des plus anciens tableaux acquis par le Louvre et exceptionnellement prêté à la Ville d’Avignon dans le cadre d’un partenariat renouvelé, initié en 1976. 

Mais avant tout, l’histoire exceptionnelle de ce tableau retient notre attention. Tout a commencé par la découverte incroyable d’une peinture sur bois accrochée au mur de la cuisine d’une habitante âgée de l’Oise. Le tableau, plutôt sombre, recouvert de plusieurs siècles de poussière, semblait y avoir toujours séjourné. Puis voici que sa propriétaire est contrainte de partir en Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

La Dérision du Christ de Cimabue DR Le Louvre

Un petit tableau crasseux et oublié en peuplier de 25,8 sur 20,3cm
On ne sait comment, mais cette sorte ‘d’icône’, comme le pense ses détenteurs, se retrouve entre les mains d’un commissaire-priseur dont l’instinct et l’expérience, s’éveillent immédiatement au contact de l’objet. L’homme partage cette découverte avec des experts qui subodorent tenir entre leurs mains un tableau à la valeur inestimable. Et cette découverte va révolutionner l’histoire de l’art. 

Une révolution dans le monde de l’art
Voici justement, que le monde de l’art bruisse de toute part. «Le nom de Cimabue, commence à sortir, précise Sébastien Allard, directeur du département des peintures du Musée du Louvre qui a eu connaissance de l’émergence de cette œuvre via un ‘certificat d’autorisation de sortie du territoire’’. Il se penche avec ses équipes sur ‘la Dérision du Christ’ et pense au travail du peintre Florentin. Le tableau est classé Trésor national ce qui interdit sa sortie du territoire durant un peu plus de deux ans et permet, au terme des 30 mois d’acquérir le tableau. »

Copyright MMH

Les experts mènent l’enquête
«Mais entre-temps, le tableau a été vendu lors d’une vente publique. Le Louvre va activer tous ses réseaux et entamer toutes les procédures administratives nécessaires pour l’acquisition de ce trésor national, à hauteur de 19M€, en 2023. Ce qui est incroyable ? Nous avions rapproché ce tableau de deux autres petites œuvres, de même format dont l’une se trouve à Londres et l’autre à New-York. Chacun faisant de son côté, des études de laboratoire.»

La preuve par les trous d’insectes
«Nous remarquons que la pièce du musée de Londres comporte des trous de vers à bois qui correspondent aux mêmes trous de vers que ceux de notre tableau. Là, nous avons eu la certitude qu’il s’agissait, à l’origine, d’un seul et même panneau en peuplier comportant 4 scènes dont la Dérision du Christ et la flagellation -qui se trouve à New-York- . Une œuvre donc, possiblement découpée en quatre morceaux. Nous disposons donc de trois scènes sur 4. Peut-être que cette dernière aura disparu définitivement ou bien qu’un jour, elle resurgira. Il s’agit d’une œuvre de Cimabue, exécutée autour de 1280, sans doute commandée par des Frères Franciscains. Le petit tableau a ensuite été restauré durant une année et a mis en évidence le bandeau qui recouvre les yeux du Christ –scène relatée dans la bible- alors qu’un restaurateur, ne comprenant sans doute pas la scène, avait peint des yeux sur celui-ci.»

Pourquoi l’œuvre est majeure
«Parce qu’elle manifeste le tournant, le passage du monde symbolique très influencé par l’art Byzantin à une représentation naturaliste ou réaliste : une vraie scène avec une vraie violence, le tout avec un début de perspective. C’était une acquisition tout à fait capitale. Les spécialistes soulignent son importance dans l’histoire de l’art et sa qualité esthétique, relate un expert du Louvre. Il s’agit d’un épisode de la passion du Christ. Celui-ci est présenté à la foule avec les yeux bandés tandis que celle-ci lui demande de ‘faire le prophète’ ‘et dis-nous qui t’a frappé’. Pour la 1ere fois, Cimabue peint des muscles en tension, pour suggérer la violence de l’épisode.»  

Cécile Helle et Laurence des Cars, devant la Dérision du Christ de Cimabue Copyright MMH

Un prêt exceptionnel du Louvre à Avignon
Voici que cette œuvre – tout de même estimée aujourd’hui à 24M€- est prêtée par le Louvre à la Ville d’Avignon pour faire rayonner le Petit Palais parce que justement, l’ancienne livrée cardinalice détient d’autres merveilleux trésors comme la collection de peintures italiennes rassemblées par le marquis Campana dans la première moitié du XIXe siècle et constituant un dépôt exceptionnel du musée du Louvre ainsi qu’un ensemble de peintures et sculptures provençales du Moyen Âge déposées par le Fondation Calvet – Etablissement public communal. Pourquoi ce partenariat ? Mais parce que le Louvre est en réalité le grand partenaire depuis 1976 du Petit Palais, qui, bien que face au Palais des papes, ne bénéficie pas de la même aura et donc de la même fréquentation. D’ailleurs la muséographie du Palais des papes va être complètement revue pour justement mieux inclure, dans l’ensemble Palais des papes et Pont Saint-Bénézet, le Petit Palais, un peu trop oublié des touristes, remarque Cécile Helle, maire d’Avignon, qui pointe également du doigt que la grande esplanade, partant du palais des papes au Petit palais pousse, beaucoup d’Avignonnais et de visiteurs à renoncer à affronter cet espace nu sous un soleil de plomb. C’est la raison pour laquelle, la première magistrate de la Ville a choisi d’y faire ériger un jardin éphémère, avec bassin et et pergolas dotées d’asperseurs pour rafraîchir les promeneurs, initier un nouveau cheminement, et les inciter à entrer découvrir ses trésors dont l’exception ‘Dérision du Christ’ de Cimabue.

Les infos pratiques
Le petit Palais. Musée ouvert et gratuit. Mars, Avril, Mai, Juin 10h-13h / 14h-18h. Juillet, Août, Septembre 10h-13h / 14h-19h. Place des archevêques, place du Palais à Avignon. 04 90 86 44 58 et musee.petitpalais@mairie-avignon.com

Elles ont dit
Cécile Helle, maire d’Avignon et Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre
« Dans l’élan de la nouvelle convention de partenariat renforcé entre le Louvre et la Ville d’Avignon, le musée du Petit Palais – Louvre en Avignon et le musée du Louvre sont heureux d’annoncer le prêt exceptionnel de La Dérision du Christ de Cimabue (vers 1240-1302). Ce tableau rarissime du grand peintre florentin, classé Trésor national, a été acquis en 2023 et présenté pour la première fois au public dans l’exposition Revoir Cimabue qui vient de fermer ses portes au Louvre. Ce petit-panneau de bois de 25,8 cm sur 20,3 cm, inconnu jusqu’à sa redécouverte chez des particuliers en 2019, témoigne d’un moment charnière dans l’Histoire de l’art et d’une invention qui contribuera à renouveler la peinture, aux prémices de la Renaissance. »

« Ce prêt exceptionnel au musée du Petit Palais – Louvre en Avignon ouvre la voie à un projet architectural et muséographique ambitieux pour le musée, qui se concrétisera à l’horizon 2029. Il souligne aussi l’engagement conjoint du musée du Louvre et de la Ville d’Avignon pour remettre en valeur le dépôt exceptionnel et sans équivalent en France, opéré dès 1976 par le département des Peintures du Louvre au Petit Palais. 320 oeuvres entre le XIIIe et le XVIe siècle forment un ensemble unique au monde, l’une des plus importantes collections de primitifs italiens.
À cette occasion, la Ville d’Avignon et le musée du Louvre dévoilent aussi la nouvelle signature graphique du musée créée par le studio M/M (Paris), qui a puisé son inspiration dans les tableaux eux-mêmes, nourris par les représentations de livres et les inscriptions qui émaillent toute la collection.

Cour intérieure du Petit palais Copyright MMH

Avignon, Le Petit Palais accueille un rarissime trésor prêté par le Louvre 

Aux antipodes du labyrinthique Louvre parisien, son petit frère lensois est un havre de paix à la japonaise, où une galerie du temps artistique épurée vous attend, s’ouvrant sur un immense parc. Visite, avec la complicité de Justine Canu, médiatrice culturelle, et Rémi Maillard, administrateur.

Au cœur du bassin minier du Pas-de-Calais se trouve un lieu qui détonne et étonne : le Louvre-Lens. Un musée qui vaut le détour tant pour son architecture toute en transparence – havre de paix à taille humaine -, que pour ses expositions et sa célèbre galerie du temps. Celle-ci permet d’avoir une vue sur «5 000 ans d’Histoire de l’art en presqu’un coup d’œil», nous explique Justince Canu, médiatrice culturelle. «Cœur du réacteur» muséographique, cet espace aux 250 œuvres sculpturales et picturales seront renouvelées en septembre pour être remplacées par un nouveau «best of du musée du Louvre parisien».

La galerie du Temps © musée du Louvre-Lens

Loin du didactisme, la frise chronologique s’est faite discrète. Il y a ainsi «autant de chemins que de visiteurs» pour traverser l’espace. On découvrira les similitudes entre un sublime sarcophage médiéval et son voisin romain, un masque guinéen de 50 kilos, ou encore un portrait de Dona Isabel de Requesens, vice-reine de Naples, par Raphaël (voir encadré).

«Le Louvre-Lens est autant un musée qu’un parc»

Justine Canu, médiatrice culturelle

Le musée propose également une visite de ses coulisses, via «la mezzanine» depuis laquelle on peut apercevoir à travers un vitrage l’entreposage des œuvres et ceux qui s’y attellent. Et bien évidemment des expositions, dans le musée mais aussi dans le parc, à l’instar d’une œuvre de Niki de Saint-Phalle, qui s’y installera prochainement. «Le Louvre-Lens est autant un musée qu’un parc», plaide Justine Canu. Retenu en 2005 parmi 124 candidatures, le projet des architectes Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa de l’agence japonaise SANAA était guidé par l’idée d’une transition douce avec l’environnement, la recherche de transparence et l’ouverture sur l’extérieur. Et quel extérieur ! Un lieu de promenade prisé par les familles et autres joggers arpentant le «bois pionnier», et de nombreuses manifestations dédiées aux familles, parmi lesquelles «Parc en Fête».

«Le Louvre-Lens est autant un musée qu’un parc», plaide Justine Canu ©musée du Louvre-Lens- Philippe Chancel

Héritage minier et démocratisation culturelle

À l’opposé des grands ensembles verticaux souvent favorisés par les architectes contemporains pour les musées, SANAA a choisi une architecture très linéaire et horizontale, héritée des quartiers miniers, sur un seul niveau. La nature avait repris ses droits sur le site, y ont poussé des cerisiers issus des noyaux laissés sur la terre par les mineurs lors de leur pause déjeuner. Le bâtiment a en effet été construit sur une friche de vingt hectares, celle de l’ancien carreau de fosse des puits 9 et 9 bis, fermé en 1960…

Cet héritage minier et la volonté de démocratiser l’art dans une ville où il n’y avait jusque-là pas de musées, sont omniprésent. Et cela a fonctionné dès le début de l’aventure, bien avant l’inauguration de 2012. L’idée était alors de reproduire la délocalisation du Centre Pompidou à Metz. L’appel à manifestation d’intérêt à peine lancé, les Lensois étaient d’ores et déjà 3 000 à signer une pétition pour voir naître le projet, indique Rémi Maillard. Avec 13 médiateurs culturels et un travail «hors les murs», les habitants du bassin se prêtent désormais largement au jeu, profitant notamment de la gratuité de l’accès au parc et à la galerie du temps. Près d’un quart des 550 000 visiteurs annuels (chiffres 2023) sont des «locaux». «Les trois grands objectifs du musée étaient la démocratisation culturelle, la réinvention du Louvre et la redynamisation du territoire», résume l’administrateur du musée. Un pari réussi en beauté.

Le portrait de Dona Isabel de Requesens

Emblématique de la collection semi-permanente de la galerie du temps, le portrait de Dona Isabel de Requesens, vice-reine de Naples, par Raphaël, a quelque chose d’envoûtant. Longtemps appelée «Portrait de Jeanne d’Aragon», l’œuvre de 1518 aurait été commandée par le Pape Léon X pour être offerte comme cadeau diplomatique au roi François Ier. L’artiste joue des effets de lumière pour de forts contrastes : l’habillement de velours rouge intense et le décor sombre. Le vêtement porté par la vice-reine occupe près de la moitié de l’espace !

Portrait de Dona Isabel de Requesens par Raphaël. © RMN-GD – musée du Louvre – Hervé Lewandowski

par Marine Tesse / La Gazette Nord-Pas-de-Calais membre du Réso Hebdo Eco


Avignon, Le Petit Palais accueille un rarissime trésor prêté par le Louvre 

La ville d’Avignon et le plus grand musée du monde relancent un partenariat initié depuis près de 50 ans. Car qui le sait ? Le musée du Petit Palais abrite depuis 1976 le plus important dépôt de peinture du Louvre sur l’ensemble du territoire français. Un modèle de décentralisation que les deux partenaires entendent redynamiser dans la perspective d’Avignon Terre de culture 2025 ainsi que du cinquantenaire du musée avignonnais consacré à la peinture et à la sculpture médiévales.

En chantier depuis le début du mois de mars, le musée du Petit Palais fait actuellement l’objet de travaux de modernisation et de sécurisation des œuvres, soutenus financièrement par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un montant total de 500 000€. Le site, qui abrite l’une des plus importantes collections de primitifs italiens (période allant du monde Moyen-Âge à la première Renaissance) devrait rouvrir le 2 mai prochain.
En attendant, Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre, et Cécile Helle, maire d’Avignon, viennent de signer une convention de partenariat visant à renforcer la collaboration entre le musée du Louvre et la Ville.
En chantier depuis le début du mois de mars, le musée du Petit Palais fait actuellement l’objet de travaux de modernisation et de sécurisation des œuvres, soutenus financièrement par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un montant total de 500 000€. Le site, qui abrite l’une des plus importantes collections de primitifs italiens (période allant du monde Moyen-Âge à la première Renaissance) devrait rouvrir le 2 mai prochain.

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre (à gauche), et Cécile Helle, maire d’Avignon.

En attendant, Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre, et Cécile Helle, maire d’Avignon, viennent de signer une convention de partenariat visant à renforcer la collaboration entre le musée du Louvre et la Ville.
Cet accord vise notamment à œuvrer à la restauration du parcours muséographique de l’ancien palais des archevêques situé à quelques encablures du Palais des Papes, à l’accessibilité du musée et à la visibilité de ce dépôt exceptionnel constituant un ensemble unique, sans équivalent en France.

Une collaboration oubliée ?
Avant le Louvre 2 ou le Louvre Abu Dhabi, c’est bien à Avignon que le plus grand musée du monde a essaimé une partie de ses collections. En effet, c’est depuis 1976 que le Petit Palais accueille plus de 300 œuvres réunies par le marquis Campana au XIXe siècle.
Ce dernier, collectionneur passionné d’art italien, va constituer cette collection unique avant sa faillite en 1857 et la dispersion de ses biens. Si une grande partie des œuvres sont acquises par Napoléon III, une réflexion est engagée dès cette époque sur la manière de réunir ces chefs-d’œuvre disséminés.
Il faudra cependant attendre les années 1950 pour que, sous l’impulsion de Jean Vergnet Ruiz, inspecteur général des musées de province et de Michel Laclotte, l’un des plus éminents spécialistes des primitifs italiens et futur directeur du département des peintures du Louvre, pour que se mette en place un projet de rassemblement de ces œuvres.

Bien avant de devenir président-directeur du musée du Louvre, Michel Laclotte va organiser en 1956 l’exposition ‘De Giotto à Bellini’ au musée de l’Orangerie. C’est là que celui qui est alors l’un des plus éminents spécialistes des primitifs italiens, futur directeur du département des peintures du Louvre, met en lumière la riche collection des musées de province et amorce le projet de rassembler la collection Campana en un seul lieu. Ce projet se concrétise en 1976 par l’inauguration de la collection Campana au Petit Palais d’Avignon. ©Le Louvre-Gérard Rondeau-Agence Vu

Avignon comme une évidence
Si ce principe de regroupement est alors d’ores et déjà acquis, le choix du musée reste ouvert. La ville d’Avignon, ancienne cité des papes et foyer artistique majeur au XIVe siècle, s’impose rapidement mais il faudra tout de même 20 ans pour que le projet aboutisse sous l’impulsion d’Henri Duffaut, maire d’Avignon de 1958 à 1987, et Michel Laclotte, qui deviendra ensuite président-directeur du musée du Louvre.
C’est d’ailleurs à ce dernier, ainsi que l’architecte-muséographe André Hermant et le décorateur Alain Richard, que l’on doit la présentation de la collection selon un parcours chronologique séquencé en fonction des différentes écoles régionales proposé depuis l’inauguration du musée du Petit Palais il y a presque 50 ans maintenant.

Le site avignonnais, aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco accueille ainsi plus de 300 tableaux italiens provenant majoritairement de la collection Campana mais aussi plusieurs œuvres importantes acquises sous l’Empire. On y retrouve des grands noms de l’art, tels que Lorenzo Monaco, Bartolomeo della Gatta, Carlo Crivelli, Sandro Botticelli ou encore Vittore Carpaccio. Il s’agit du dépôt de peintures le plus exceptionnel du Louvre, par sa nature et son volume, sur le territoire français.

Depuis 1976, le musée du Petit Palais à Avignon abrite le plus important dépôt de peintures du Louvre, par sa nature et son volume, sur le territoire français. © Musée du Petit Palais-Empreintes d’Ailleurs-Frédéric Dahm

Cet ensemble, sous la responsabilité du Louvre et géré au quotidien par l’équipe du Petit Palais dirigée depuis février dernier par une nouvelle conservatrice, Fiona Lüddecke, dont le recrutement a été adoubé par le Louvre. La collection est complétée par le dépôt d’une partie des collections médiévales du musée Calvet.

« C’est une histoire que peu d’Avignonnaises et d’Avignonnais connaissent. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

Une nouvelle marque pour renforcer l’attractivité du Petit palais
« C’est une histoire que peu d’Avignonnaises et d’Avignonnais connaissent, rappelle Cécile Helle, maire d’Avignon. Associer le musée du Petit Palais et Avignon au Louvre devrait susciter en nous de la fierté. Et notamment la fierté d’avoir été les premiers d’une expérience de décentralisation culturelle réussie au milieu des années 1970. Notre volonté aujourd’hui, c’est de redonner de la visibilité à cette histoire qui est exceptionnelle. De redonner une impulsion à notre partenariat. »
Pour cela, les deux partenaires ont décidé de créer un nouveau label ‘Musée du Petit Palais – Louvre en Avignon’. Cette nouvelle identité visuelle, qui devrait voir le jour d’ici le 1er semestre 2025, entend s’attacher à valoriser les liens historiques entre le musée de Louvre et celui du Petit Palais.

Le Petit Palais abrite l’une des plus importantes collections de primitifs italiens (période allant du monde Moyen-Âge à la première Renaissance), positionnant Avignon au cœur d’un chapitre fondamental de la naissance de la peinture occidentale. © DR-Mairie d’Avignon

L’objectif de capitaliser sur l’attractivité de la ‘marque’ du plus grand musée du monde est de clairement permettre à un maximum des 770 000 visiteurs du Palais des Papes en 2023 de rejoindre les 45 000 qui ont découvert le Petit Palais à seulement 300 mètres de là.
« Ce lien naturel entre le Palais des Papes et le musée du Petit Palais doit être une évidence pour tous les visiteurs du Palais mais aussi pour les Avignonnais, insiste Cécile Helle. On veut vraiment faire comprendre, notamment aux visiteurs du Palais des Papes, qu’ils loupent quelque chose à ne pas prolonger la visite jusqu’au Petit Palais, dont l’accès est gratuit je le rappelle. »
« Il y a une dynamique à trouver avec le palais des Papes, confirme pour sa part la présidente-directrice du musée du Louvre. Il faut rendre ce lien plus évident. »

« Il s’agit de donner un élan donner un élan moderne à un lieu qui rassemble des collections anciennes. »

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre

Bénéficier de l’expérience du Louvre
Par ailleurs, toujours dans le cadre de cette convention, le musée du Louvre met à disposition du Petit Palais son expertise scientifique afin de définir de nouvelles orientations et repenser le parcours permanent. Outre l’élaboration d’expositions communes et la conduite d’une politique de prêts et de dépôts, le Louvre poursuivra ses missions de conseil en matière de restauration, d’acquisition et s’efforcera d’accompagner l’insertion du musée du Petit Palais dans un réseau densifié de partenaires à l’échelle nationale et internationale.
Des expositions temporaires devraient être aussi proposées, mais il ne faut pas espérer la Joconde ou la Victoire de Samothrace. Le but étant de respecter la philosophie de l’endroit.
Les équipes du Louvre et celles du Petit Palais entendent aussi respecter l’ADN du lieu en restant fidèle à la scénographie épurée du musée avignonnais.
L’initiative devrait bénéficier d’un accompagnement fort de l’Etat, tant technique que financier, afin de redessiner le parcours des collections. Une mission, conduite par la Drac Paca, sera lancée dans les prochaines semaines afin de mettre à l’étude la réorganisation des espaces, la refonte du parcours muséographique, ainsi que les possibilités de rénovation du bâtiment, classé Monument Historique.
« Il s’agit de donner un élan donner un élan moderne à un lieu qui rassemble des collections anciennes », poursuit Laurence des Cars.

Le groupe mk2 qui organise un festival de cinéma en plein air dans carrée du Louvre, étudie actuellement une déclinaison de ce programme à Avignon.

Dans ce cadre, le groupe mk2, partenaire fidèle du Louvre autour du festival de cinéma en plein air Cinéma Paradiso qui se tient chaque été dans la cour carrée du Louvre (voir vidéo ci-dessus), étudie actuellement une déclinaison de ce programme en Avignon.
Au final, la relance de ce partenariat s’inscrit dans la perspective des célébrations d’Avignon Terre de culture 2025 et des 50 ans du musée du Petit Palais en 2026.

« A travers ce partenariat, le Petit Palais prend pleinement place au sein de la ‘famille Louvre’. »

Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre

Un exemple de décentralisation culturelle
« Le Louvre est profondément attaché au musée du Petit Palais, a insisté Laurence des Cars lors de la signature de la convention. Par son engagement fondateur en faveur de la création du musée du Petit Palais il y a près de 50 ans, le musée du Louvre affirmait avec force sa mission au service de tous les Français : il posait une première de la décentralisation culturelle avec ce projet pilote, explique Laurence des Cars. A travers ce partenariat, le Petit Palais prend pleinement place au sein de la ‘famille Louvre’, pour faire découvrir ou redécouvrir au plus grand nombre ce musée unique en son genre et son exemplaire et extraordinaire collection. »
« C’est une grande aventure dans laquelle le Louvre est particulièrement impliqué par le l’importance des dépôts permanents, poursuit la directrice. Avignon est là au cœur d’un chapitre fondamental de la naissance de la peinture occidentale. Au Louvre, nous croyons au Petit Palais, nous sommes sûrs que ce musée va retrouver un public plus nombreux grâce à cette nouvelle dynamique. »

https://www.echodumardi.com/tag/le-louvre/   1/1