19 mai 2024 |

Ecrit par le 19 mai 2024

La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

En raison du contexte sanitaire, Gérard Daudet, Président de Lubéron Mont Ventoux Agglomération, a choisi de fermer les médiathèques pour au moins 4 semaines. Il a souhaité profiter de cette période de fermeture pour anticiper le démarrage des travaux de la médiathèque de Cavaillon, initialement prévus à compter du mois de juin et pour une durée 3 mois.

« Afin de réduire au maximum les périodes de fermeture de la médiathèque, j’ai souhaité mettre cette période de fermeture quasi obligatoire à profit en demandant aux services de l’agglomération d’anticiper le démarrage du chantier. Mon but est de pouvoir rouvrir le site dans des conditions optimales dès le mois de juillet, soit deux mois plus tôt que prévu. Je remercie également les entreprises pour leur réactivité », indique Gérard Daudet.

Réorganisation de l’espace

Le chantier concerne la réorganisation de la quasi-totalité des espaces afin de les rendre plus modernes et fonctionnels. L’espace jeunesse, actuellement situé au 1er étage, déménage au rez-de-chaussée à la place de l’espace documentaire. Cela permettra aux classes qui le fréquentent régulièrement ainsi qu’aux familles parfois équipées de poussettes d’y accéder plus facilement. Les sols, les peintures et le mobilier seront entièrement remplacés. Un nouvel accès sera créé et l’installation électrique reprise.

L’espace documentaire se déplace au 1er étage, où des travaux similaires seront réalisés (sols, peintures, électricité, mobilier). Les collections jeunesse (9 ans et +) et adulte y seront regroupées. L’espace presse, actuellement situé au rez-de-chaussée, sera déplacé au 1er étage au sein de l’espace numérique. Enfin, un espace de travail collectif sera créé au 1er étage. Des tables permettant de brancher téléphones, ordinateurs et tablettes, ainsi que des sièges confortables, seront installés. Le Wifi sera toujours disponible gratuitement dans toute la médiathèque, comme c’est le cas depuis plusieurs années dans toutes les médiathèques du réseau.

L’emballage des 115 000 volumes par les agents de la médiathèque aura lieu jusqu’au 24 avril. Les travaux prendront le relai du 26 avril jusqu’au 25 juin. Du 28 juin à mi-juillet, place à l’emménagement et la réinstallation des collections dans les espaces, par les bibliothécaires. La réouverture au public est annoncée pour la mi-juillet 2021.

La culture à l’heure du numérique

« Le temps des travaux, nous avons souhaité que les bibliothécaires puissent proposer toujours plus de contenus culturels numériques aux usagers », commente Claire Aragones, vice-Présidente de LMV déléguée aux médiathèques et aux musiques actuelles. Ainsi, les équipes seront encore plus actives sur les réseaux sociaux sur lesquels elles proposeront davantage de contenus culturels numériques inédits et toujours gratuits. Les abonnés des médiathèques peuvent toujours profiter de des services numériques gratuits ‘Vivre connectés’ (livres, films, expositions virtuelles, presse en ligne, etc.). »

Quid des abonnés

La cotisation sera prolongée de trois mois pour tous les abonnés des médiathèques LMV. Il est demandé aux usagers de conserver leurs documents jusqu’à la réouverture. Les abonnés voient leurs prêts prolongés jusqu’à la réouverture de la médiathèque. Ils sont invités à fréquenter les médiathèques les plus proches de chez eux à compter de leur réouverture dont la date sera communiquée ultérieurement, en fonction de l’évolution du contexte sanitaire.


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

In my kitchen a museum

«Confinement jour 1 : Le radis noir a roulé sur le plan de travail de ma cuisine quand le sac de légumes s’est renversé, indique Marc Solal. L’idée de le transformer en colonne de Buren s’est immédiatement imposée à moi. C’est ainsi qu’a commencé cette série qui rend hommage aux plus grands artistes en reproduisant leurs œuvres avec les moyens du bord le plus souvent trouvés dans ma cuisine à raison d’une image par jour. J’ai occupé ce deuxième confinement à la réalisation d’un livre qui retrace ce travail initié le 17 mars et terminé le 11 mai 2020 à minuit ». Dans ce livre d’art, In my kitchen a museum, Marc Solal rend hommage à plus de 50 artistes contemporains. Il est actuellement en vente à la Librairie de la Collection Lambert à Avignon, en commande en librairies et sur Internet.

Still fripon

S’il n’y avait pas eu de 3e confinement Marc Solal aurait animé ‘Still fripon’, à la Collection Lambert : des ateliers pour jeune public (6-12 ans) lors desquels un artiste propose d’expérimenter ‘A la manière de …’, un protocole sous la forme d’une performance photo, dessin, sculpture ou installation. Confinement oblige Marc Solal a écrit un mot aux enfants pour qu’à leur tour, ils s’approprient l’art moderne. Et après ? Les artistes en herbe sont invités à lui envoyer des nouvelles de leurs œuvres. Une initiative née du 1er confinement lorsque les rencontres au musée ont été reportées. stillfripon@collectionlambert.com

Et hop c’est parti pour un 3e confinement

«Voilà, je suis coincé à Paris. Je voulais descendre pour animer des ateliers d’enfants comme je l’ai chaque fois fait avec mes livres mais ça ne sera pas possible. J’habite dans le cœur historique de Paris entre le Marais et Bastille. Le 1er confinement, je n’ose pas le dire mais il a plutôt été salutaire. Sans doute beaucoup de gens l’ont vécu dans de difficiles conditions. Moi, j’ai pu mieux travailler que d’habitude parce que j’étais libéré de toutes les contraintes domestiques. Et puis il y a eu la découverte de Paris sans touriste, sans personne, sans voiture, avec une Seine redevenue transparente, le chant des merles au petit matin… C’était historique, magnifique ! Je sais que je ne reverrai plus jamais la ville ainsi.»

A la façon de Joan Miró

Le temps suspendu

«Je n’avais pas prévu qu’In my kitchen a museum soit un succès, notamment auprès de la Fondation d’Antoine de Galbert (espace d’exposition d’art contemporain). J’ai été flatté que des personnes très inscrites dans le milieu de l’art et aussi des personnes qui n’y connaissaient rien s’intéressent à ce travail. J’ai conçu ce travail dans la fluidité, dans l’évidence. Dedans ? Il y a de la poésie, de l’humour, de la pédagogie, puisque je donne les clefs de l’art contemporain. Je n’ai pas voulu faire de l’imitation, c’est passé par le prisme que j’aime chez l’artiste. Van Gogh disait : ‘Je veux être artiste parce que je faire partie de leur famille’. Moi c’est un peu ça. Mon plaisir ? Partager.»

Etre artiste

«Avant il fallait choisir une discipline : peintre, sculpteur et si c’était sculpteur sur bois ? Sur marbre… Aujourd’hui en étant plasticien l’on choisit le medium qui se prête le mieux à exprimer son idée : vidéo, installation, action urbaine, sculpture… Notre éventail des possibles s’ouvre encore plus avec le numérique. C’est ma fille qui m’a initié à Instagram devenue une vitrine. Des gens y exposent leur travail et je trouve cela sensationnel, même si écrire sur Instragram c’est comme écrire sur du sable. Au 1er coup de vent, à la 1ère vague, la phrase disparaît. Je ne voulais pas et donc je reste très attaché au papier. J’aime l’idée que des années après l’on garde en main cet objet que l’on appelle un livre, qui fait que l’on a plaisir à tourner les pages.»

Numérique versus papier ?

«Quant au numérique ? Le smart phone a eu raison de l’album photos, pourtant le papier a fait ses preuves avec les manuscrits de la Mer morte ! Le numérique aura-t-il une durée de vie aussi longue que le papier lui-même ? Le livre est un objet noble dont je pense qu’il existera toujours. Une œuvre numérique, un NFT (Non fugible token) de l’artiste américain Beeple, s’est vendue aux enchères plus de 69 millions de dollars, je pense que ça va devenir une espèce de mode et d’engouement, pourquoi pas… Je laisse cela à la génération future.»

Matériel/Immatériel

«En 1990 j’avais fait un travail appelé homochromie blanche imprimé sur très grand format. Je photographiais des objets blancs : verre de lait, bougie, ou des choses que je peignais. Je prenais la photo dans l’obscurité avec un très très long temps de pose. A un moment on voyait apparaître l’objet tandis qu’à un autre moment il disparaissait. J’ai toujours travaillé d’une façon très instinctive, naturelle, et ce n’est que des années plus tard que je comprenais la raison qui me poussait à faire ce travail. Je crois que c’était déjà ce que je racontais dans ce travail. J’ai dit à la graphiste avec laquelle je travaillais : ‘Tu verras, un jour on rentrera chez soi et l’on choisira la version que l’on veut de la Flute enchantée de Mozart interprétée par Karajan ou un autre et l’on pourra écouter cette œuvre sans disque, sans chaîne, parce que la musique sortira des murs’. En fin de compte, on se rapproche tout à fait de ça.»

A la façon de Christo et Jeanne Claude

Les visions de l’artiste

«Les artistes ont plus de temps que les autres, ainsi, ils sont plus observateurs et sont visionnaires parce qu’ils voient l’avenir se dessiner. De grandes entreprises, lorsqu’elles doivent négocier d’importants virages pour leur évolution, invitent les artistes à venir leur parler du futur qu’ils entrevoient, de ce qui serait désirable pour l’homme dans le futur. Je fais partie de ces laboratoires d’idées organisés par d’importantes sociétés.»

L’art dans la ville

«Avec ‘In my kitchen a museum’ vous avez reconstruit l’art dans votre cuisine. L’art vous manquait ? Pourtant, en France, en dehors de l’architecture, l’art est peu présent dans la rue.» «Je me souviens être allé à Rome et l’on m’avait indiqué un Caravage dans une église. Je rentre dans celle-ci, la visite et ressors dépité parce que je ne l’ai pas vu. Je redemande et l’on me dit qu’il est juste à l’entrée. En fin de compte le tableau était à l’entrée de l’église, pas spécialement protégé : il n’était pas à l’abri d’un plexiglass. Je me souviens même qu’il fallait mettre une pièce pour éclairer et donc découvrir le tableau. Un jour, à Naples, je rentre dans une banque et au 1er étage de celle-ci était exposé un Caravage. Oui, l’art est plus exposé en Italie qu’en France.»

Petites merveilles du quotidien

«Avec ce travail homochrome, que j’avais déjà en tête il y a 12 ans, je voulais désacraliser l’art. J’ai d’ailleurs écrit à ce propos, dans une nouvelle intitulée ‘Tout est beau’ chez Hachette littératures. Je crois que lorsqu’on est dans la nécessité de créer et que l’on dispose de peu de choses, même un grain de riz suffit à faire de l’art. Tout est dans le regard de l’artiste. Je crois que In my kitchen a museum invite à porter un autre regard sur le quotidien. Qui n’a pas été interpellé par l’eau rubis de la betterave que l’on passe sous l’eau ou le vert émeraude de l’eau de cuisson des asperges ? Ou la goutte de lait qui tombe dans l’eau créant un nuage ? On a tellement enregistré ces images qu’elles sont devenues invisibles. Si l’on conserve, en soi, cette part d’émerveillement et de surprise sur les choses du quotidien, l’on vit une autre vie. J’aime que chaque instant soi unique.»

Un artiste complet

«Photographe, plasticien, illustrateur, écrivain, vous êtes un artiste complet ?» «Un artiste fait du tricot : une maille à l’envers, une maille à l’endroit. J’ai fait de la peinture qui m’a amené à la sculpture et celle-ci à la photographie et celle-là encore à écrire et puis, un jour, des livres pour enfants à la naissance de mon fils, en 1998. Il avait 3 ans et je le prenais sur les genoux pour voir s’il reconnaissait dans les nuages des formes que j’avais prises en photo et légèrement modifiées par des ombres portées. Ce livre ‘La tête dans les nuages’ fut mon 1er bestseller.»

Hommage à Louise Nevelson

Les livres

«Dans le recueil de nouvelles ‘Tout est beau’, il est question de 26 artistes avec leurs œuvres, leur famille, leur galerie. Les sculptures que j’évoque étaient impossibles à réaliser, soit physiquement soit financièrement et comme je ne pouvais pas les mettre au jour, je les écrivais. L’écriture est aussi un medium pour raconter parfois, même, une sculpture. Je me rappelle un artiste qui écrivait sur les murs : ‘ici, il y avait telle ou telle chose et qui racontait l’histoire des objets qu’il décrivait. Le matériel était conté par l’immatériel…»

Collection Yvon Lambert

«J’ai été découvert par la Collection Lambert sur Instagram à propos de la sortie de mon livre In my kitchen a museum. Suite à la sortie du livre je devais animer ‘Still fripon’ (Ndlr : toujours fripon). Je voulais inviter les enfants à s’amuser à partir d’une œuvre d’un artiste qu’ils aiment, ou, au contraire, de travailler à partir d’un objet du quotidien pour en faire une petite œuvre d’art. A l’issue de cet atelier je devais mener une conférence sur l’art contemporain et répondre aux questions des familles…»

L’art contemporain

«L’art contemporain me tient très à cœur car je l’ai découvert très jeune. Aujourd’hui, tout le monde en a peur parce que tout s’est affolé. Sur les murs de l’école des Beaux-arts est inscrit : ‘On dit que les gens ne s’intéressent pas à l’art contemporain, mais l’art contemporain s’intéresse-t-il aux gens ?’ L’art contemporain est devenu très hermétique pour beaucoup de gens. Si vous n’avez pas le mode d’emploi, vous êtes en droit de vous demander si l’artiste se fout de votre gueule ou pas. C’est normal car c’est très déroutant. L’histoire de l’art c’est comme un escalier, si vous enlevez une marche ça ne fonctionne pas. Chaque étape de l’art est vitale pour l’histoire de l’art. Mais si vous n’avez pas la culture de l’histoire de l’art vous pouvez rester en dehors.»

Révolutionnaire urinoir

«Un exemple ? L’urinoir de Marcel Duchamp conçu comme une œuvre d’art en 1917 et appelé ‘La fontaine’ de Richard Mutt ! C’était comme une bombe dans un musée pour faire tout péter, comme un anarchiste ! Nous sortions de la 1re guerre mondiale et étions empêtrés dans des conventions, des codes très anciens … L’Académie de l’époque était l’Académie royale de peinture et de sculpture. On se remémore Ingres qui se voit refuser un tableau parce que sa baigneuse Valpinçon arbore une vertèbre de trop ! Marcel Duchamp, lui, se sert du règlement intérieur de l’exposition de la Société des artistes indépendants de New York qui dit que toute œuvre envoyée sera exposée. Il envoie son œuvre à un autre nom ‘Richard Mutt’ et le jury dit ‘Non, on ne peut pas accepter cela’ Il dit ‘Pourquoi ? Si l’artiste nous l’a envoyé c’est qu’il considère que c’est une œuvre d’art, il faut l’exposer.»

La révolution

«Le jury refuse et il donne son congé à ce jury.  Sans le savoir il a inventé le concept que tout objet du quotidien peut devenir art si on le met dans une certaine condition et qu’on le regarde d’une certaine façon. Il a également inventé la 1re sculpture sans socle, l’œuvre posée à même le sol. Ça a été une onde révolutionnaire. Il est le père de l’art contemporain. Il a créé l’idée conceptuelle : développer une idée pour expliquer telle ou telle œuvre. Il a donné le droit aux artistes d’être intelligents, alors qu’auparavant ils n’étaient que sensibles.»

Appréhender l’art post contemporain

«Ce qui me fait mal au cœur ? Voir les gens passer à côté d’une œuvre parce qu’on leur a pas donné les codes. Depuis le XIXe  siècle l’art contemporain est aussi un outil financier. Celui qui l’a bien compris ? Jeff Koons, qui, s’il n’est pas du tout dénué de talent, venait du ‘stock market’, la Bourse. Ainsi, il sait comment fonctionne un marché : Créer un produit qu’il assume bien vendre. Et bien vendre est un art. Mais un art partagé par beaucoup trop d’artistes qui font trop de ‘sous Jeff Koons’ et n’ont pas le même talent, c’est un peu le résultat de la mondialisation car l’art est toujours le reflet de l’époque qu’il traverse.»

Hommage à Meret Oppenheim

Jeff Koons

«Ce qu’a compris Jeff Koons ? C’est que le monde est empli de cultures différentes et que la mondialisation allait se faire. Or, aujourd’hui, la culture s’est mondialisée, ainsi, globalement, un chinois, un brésilien, un français partagent la même. L’art post-contemporain est, désormais, devenu essentiellement figuratif pour être compris par tout le monde, quelle que soit son origine. Ainsi, un très riche brésilien, indien, américain et français, s’ils voient le homard suspendu de Jeff Koons vous diront tous la même chose : un homard suspendu rose fushia. Ce ne sera pas comme un Mark Rothko où chacun interprète différemment ses œuvres. Là, on vous imposera des crocodiles ou des gorilles de couleurs différentes. Ce petit appauvrissement dit peut-être : ‘On n’a plus le temps de prendre du temps’… L’abstraction demande le temps de s’arrêter pour  comprendre, examiner ce que l’on ressent.»

Paf, la Covid-19 !

«Et dans ce monde d’agitation, justement, la Covid-19 met un coup d’arrêt. Ce que ça veut dire ? Même s’il y a eu et s’il y aura des conséquences dramatiques que l’on finira par surmonter, il y a eu et il y a un temps de conscience. On peut travailler de chez soi sans que cela change grand-chose à la vie de l’entreprise. On a compris que l’on pouvait être respectueux de certaines distances ; mettre en place une solidarité commune puisque jeunes, vieux, riches, pauvres, nous tous sommes confrontés à la même maladie, à la mort. La pandémie peut avoir réuni les gens.»

La part de l’ombre ?

«Voir le beau dans le laid ou se raccrocher à trouver des merveilles dans le quotidien fait écho à des heures sombres ? » « Oui et non. Dans la 1re partie de ma vie, pour faire plaisir à mes parents, après une maîtrise d’économie, j’ai ouvert une agence immobilière en Seine et Marne spécialisée dans la vente de locaux commerciaux. J’ai bien gagné ma vie tout en étant très triste. Je remplissais des cases de tout ce qu’il faut avoir, socialement, pour être heureux ; une décapotable, un appartement avec terrasse à Neuilly-sur-Seine, mais j’étais un célibataire sans aucune vie. J’étais tellement mal que j’ai fait un travail analytique pendant des années pour, enfin, m’autoriser à faire ce que j’aimais. J’ai commencé à faire ce travail d’artiste à 35 ans, en autodidacte. Maintenant, à bientôt 69 ans, je suis fier. Même si en une trentaine d’années je n’ai gagné en un an que ce que je gagnais en un mois. Je me sens quatre fois plus riche qu’avant et, surtout, à ma place partout. C’est un peu le thème du livre qui sort à la fin de ce mois d’avril qui s’intitule ‘Qui s’attache aux tâches ?’ Ce qu’il dit, en substance ? ‘On ne peut pas trouver le bonheur si on n’a pas trouvé sa place.’»

Ouvrages

Marc Solal a écrit : ‘Qui s’attache aux tâches ?’ texte de Marc Solal et illustrations de Mathieu Sauvat chez Motus en 2021 ; ‘In my kitchen a museum’ en 2020 ; ‘Petites faims’ chez Hachette Littératures en 2009 ; ‘Tout est beau’ chez Hachette Littératures en 2008 ; ‘L’enfant de la neige’ de François David et Marc Solal chez Motus en 2008 ; ‘Le petit roi’ aux éditions Motus en 2007 ; ‘Ma bien-aimée’ de François David et Marc Solal chez Motus en 2006 ; ‘Jamais’ aux éditions Motus en 2005 ; ‘Doubles vies’ au Point du jour en 2004 ; ‘Ami où es-tu ?’ chez Motus en 2 000. ‘La tête dans les nuages’ de François David et Marc Solal chez Motus en 1999.


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

Les éditions universitaires d’Avignon viennent d’éditer ‘La boîte translucide : un éclairage sur l’intelligence artificielle’. L’ouvrage, écrit par Pierre Jourlin, a vu le jour dans le cadre de la collection Midisciences. Cette dernière entend proposer une photographie des connaissances scientifiques actuelles en s’appuyant sur la diversité des disciplines étudiées par les laboratoires de recherche d’Avignon Université.
Destinée au grand public ainsi qu’aux lycéens et étudiants, cette collection permet aussi de poursuivre la dynamique initiée par le succès des conférences tout public ‘Midisciences’ proposées par l’Université de la cité des papes depuis 2013.

Quelles limites pour l’intelligence artificielle ?
« Le terme intelligence artificielle désigne des technologies complexes, souvent opaques, de plus en plus présentes dans les outils numériques que nous utilisons au quotidien, présente l’éditeur universitaire. L’auteur explique comment on procède depuis plus d’un demi-siècle pour transférer aux ordinateurs une partie de la connaissance et de la pensée humaine, puis comment on a pu concevoir des machines capables d’apprendre elles-mêmes ces représentations. En s’appuyant sur un bon nombre d’exemples, relatifs aux langages informatiques, aux langages humains et à leurs différences, l’auteur donne à un large public des clefs pour comprendre les principes généraux sur lesquels se fondent ces innovations. »

Faciliter le travail pluridisciplinaire
« Ce livre vise ainsi un double objectif : constituer une introduction relativement brève, mais suffisamment large pour des personnes désirant se lancer dans des études en informatique ; faciliter le travail pluridisciplinaire pour des équipes de chercheuses et de chercheurs spécialisés dans d’autres domaines, mais concernés par les évolutions de la société dite numérique », complète Pierre Jourlin.

‘La boîte translucide : un éclairage sur l’intelligence artificielle’. Editions universitaires d’Avignon.


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

Après ‘Avignon la noire’ et ‘Confession d’un crime parfait’, André Morel, comédien, metteur-en-scène, auteur avignonnais livre son 3e roman, un policier, Mort programmée à Limès-les-forts’.

Comment avez-vous écrit ce roman ?

«C’est la 1re fois que l’idée de ce roman provient non pas d’une situation ou d’un personnage mais d’un paysage. Ce paysage est le creuset d’un village, la Condamine-Châtelard qui se situe au nord de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute-Provence.»

Trois forts reliés par un souterrain

«Echelonnés dans la montagne s’y trouvent trois forts superposés appelés l’ensemble fortifié de Tournoux –érigé entre 1847 et 1862-pour défendre la vallée de l’Ubaye à une armée ennemie. Ils ont la grande particularité d’être reliés, entre eux, par un souterrain.»

Une construction abandonnée

«Ce qui m’a interpellé ? Que les trois forts soient abandonnés et surtout qu’ils soient inaccessibles au commun des mortels* Cela créait un mystère, une atmosphère, une géographie particulière propice au décor d’une histoire.»

Le silence et l’invasion de la nature

«Ce qui m’a touché ? Ce silence, l’invasion de la nature, cet espace de solitude qui font de cet endroit un cadre idyllique. Evidemment cela ne fait pas encore l’histoire. A partir de cette vision, j’ai choisi de créer un village fictif ; Limès-les-forts, c’est-à-dire ‘la ville de la frontière’. Là, je touchais au passé prolifique de ces villages en bordure d’un autre pays où foisonnent les histoires de contrebandes et de passages clandestins.»

Le château

«Dans ce village, se trouve également une bâtisse appelée par les habitants ‘le château’ même s’il s’agit d’une demeure bourgeoise qui détonne par rapport aux reconstructions d’après-guerre puisque l’endroit avait été copieusement pilonné, pendant la dernière guerre, du fait de sa proximité avec l’Italie.»

Le prétexte

«Le prétexte de l’histoire pour découvrir ces trois forts superposés ? Trois ados en vadrouille partis explorer cet ouvrage défensif comme on le fait à 15 ans avec l’excitation de l’inconnu et les réminiscences de l’œuvre de Jules Verne. Ils sont dans un âge charnière entre l’enfance et le devenir des hommes qui s’accomplira.»

Les personnages

«Le lecteur ne les approche que par leur surnom : ‘Cogito’, le maire, gestionnaire scrupuleux et joueur d’échec ; ‘Fouille’, le plus civilisé des rebelles et le rebelle le plus civilisé’ et il y a Vaucanson, le fils du château qui vit dans l’immense bâtisse seul avec son grand-père, car il est orphelin.»

On va les suivre

«On va suivre ces trois personnages de 15 à 38 ans où commence le roman et où il s’achève par la mort de Vaucanson. Celui-ci est un passionné de technologies nouvelles, de transhumanisme, rêve d’immortalité et travaille dans la robotique à la Silicon valley.»

Smart city

«Il veut faire de cette petite bourgade reculée la ville la plus connectée du monde. Richissime, il revient dans son village rêvant d’un autre futur pour celui-ci, souhaitant étendre les zones constructibles. Il commence à déranger, bouleverser le quotidien des paisibles habitants, commerçants, bergers…»

Un chercheur

«Vaucanson est également un chercheur très réputé aux Etats-Unis, brassant, dans le plus grand secret, moult affaires dont rien ne filtre, ni même auprès de ses amis d’enfance. Seule ‘The family’, une escouade de professionnels américains dédiés aux activités de son ‘business’, l’épaulent dans ce cercle hermétique.»

L’enquête policière

«L’enquête policière sera menée par un policier marseillais aux antipodes de ce que l’on attend d’un méditerranéen : il n’aime pas l’OM, ni le Pastis et est blanc comme un linge. Il est dépeint comme une longue asperge. Il est une anomalie ! (rires). Tandis que dans l’ombre, un corbeau, très bien renseigné, nourrira l’enquête de pistes aussi réelles qu’imaginaires.»

Qui regarde qui ?

«Qui regarde qui ? Dans cette petite ville, un peu excentrée et isolée l’hiver, la rumeur publique enfle, s’infiltrant partout… Un historien, Charpenel, compile les informations. Il est à la fois le garant de la mémoire mais aussi de l’immobilisme…»

In situ ?

«Au tout début ? J’aillais juste me balader. Puis, l’idée germant, je suis allé sur les lieux à plusieurs reprises, me documentant le plus possible sur la géographie des lieux, compulsant textes et photos émanant de plusieurs sources dont une société savante. Je me suis également largement renseigné sur les technologies nouvelles, le transhumanisme, même si cela ne représente qu’une partie du livre.

Mon écriture ?

«Je n’écris jamais d’un jet. Je ne passe à la phrase suivante que lorsque la précédente me convient parfaitement. Je peux travailler huit heures par jour, je me réveille la nuit, pour écrire trois mots. Parfois l’angoisse m’étreint : je me demande si la trame du roman est logique … Il y a une sorte d’imprégnation durant laquelle on vit avec son roman, ses personnages… Je l’ai écrit dans l’ordre, mon plan étant établi avant de rédiger, mes personnages étant bien campés physiquement et moralement. L’écriture de ce roman s’est réalisée sur trois ans.»

Un dernier mot ?

«Oui, peut-être, qui est de ne pas courir tout de suite à la révélation de l’intrigue mais de s’imprégner des personnages et des phrases anodines qui pourraient donner au lecteur la clef de l’énigme, car celui qui est pressé ne pourra pas trouver…»

*Un projet de restauration sera financé par La Fondation du Patrimoine.

Les infos pratiques

Mon roman Mort programmée à Limès-les-Forts n’a pas reçu le Prix Goncourt (publié trop tard pour la sélection !). Qu’importe ! Rien ne vous empêche de le commander pour vous ou pour un de vos proches à lavoixoblique@orange.fr Il sera envoyé de votre part à l’adresse de votre choix, dédicacé si vous le désirez. Prix 20€ TTC (frais de port offerts). Il est également disponible, à Avignon, aux librairies Les Genêts d’or et à la Mémoire du monde. André Morel ab-morel@orange.fr 04 90 22 37 58 et 06 44 05 55 26


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

Il est ici question d’un gorille, un gorille de pierre, un gorille du pape ! Alexandre Brétinière, photographe, a suivi toutes les étapes de la création de la sculpture «Coeur de primate» de Matthieu Faury. Celle-ci ressuscite pour l’été, l’ancienne ménagerie des papes en s’exposant à Avignon, dans le jardin du palais nouvellement réhabilité. Ce livre raconte cette histoire et montre les photos N/B qui en sont issues. L’historien de l’art Paul Ardenne a été invité à nous parler de la figure du gorille dans l’art contemporain, et c’est passionnant !

Les grands singes sont un thème récurrent dans le travail de Matthieu Faury. Leur morphologie, leur comportement, leur humanité, le fascinent. Ils interrogent notre propre identité, mélange d’humanité proclamée et d’animalité refoulée, ainsi que la responsabilité collective des humains dans les atteintes innombrables à la biodiversité. 

Les différents angles de la sculpture montrent les différentes facettes de la personnalité de ce ‘dos argenté’ : puissant, intimidant, prêt à bondir, ou encore rassurant, calme et sensuel. 

Cette sculpture, taillée dans une pierre marbrière appelée ‘Bleu de Tavel’, provenant d’une carrière située à une quinzaine de kilomètres d’Avignon, a été exposée dans le jardin du Palais des Papes de juin à août 2020, pour faire revivre symboliquement l’ancienne ménagerie des papes qui, durant la période pontificale, fut occupée par diverses espèces d’animaux et d’oiseaux exotiques.

Matthieu Faury est un artiste plasticien principalement connu pour ses sculptures, dessins et installations. Il a réalisé de nombreuses expositions dans le sud de la France, notamment au Pont-du-Gard en 2010, à Tarascon lors de l’exposition ‘Si les châteaux m’étaient contés en 2015’ et à Avignon ‘Cœur de primate, dans le jardin du Palais des papes en 2020’.

Alexandre Brétinière est photographe. Il est l’auteur de deux livres de photos, Avignon, mon amour édité en 2018 aux éditions du Chassel et ‘Douces cadences’ paru en 2019, éditions Marion Charlet.

Paul Ardenne est écrivain et historien de l’art. Il est notamment l’auteur de ‘Art, le présent’ paru en 2009 aux éditions Regard et de ‘Un Art écologique’ en  2018, chez BDL. Il a été le commissaire de l’exposition ‘Humanimalismes’, en 2020 à Paris. https://www.franceculture.fr/personne-paul-ardenne.html

Ecce gorilla de Mathieu Faury et Alexandre Brétinière. Texte de l’historien de l’art Paul Ardenne. 25€. 24,5x22cm. 120 pages brochées. Photos noir et blanc. Editions Marions Charlet. Ouvrage sorti en juillet 2020.


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

«Plus de joie et d’authenticité au travail ? Xavier de Bengy et Matthieu Jourdan, dirigeants d’entreprise, se sont inspirés de la pensée de Thomas More, de leur propre parcours professionnel pour identifier et mettre en pratique des pistes concrètes qu’ils livrent au gré de leur ouvrage : ‘Reconnexion, mobiliser sa vie intérieure au travail.’

«Cultiver sa vie intérieure et le recours à la conscience n’est pas réservé aux décisions les plus importantes de nos vies, ce sont aussi des clefs accessibles et utilisables par chacun pour trouver du sens et de l’intensité au cœur de notre travail.

Un triple écho
L’écho est triple : le 1er est lié aux activités qui nous donnent de l’intensité combinant talent, compétences et caractère ; le deuxième concerne la relation aux autres –que l’on n’a pas choisis- dans le cadre professionnel ; le dernier émane d’un monde inachevé qui attend le geste des hommes et des femmes pour le rendre meilleur, moins injuste, plus durable et fraternel.» L’ouvrage offre de nombreux témoignages qui révèlent des situations vécues. On y parle aussi de mettre en jeu sa vocation professionnelle. Ainsi, Christophe explique être un autodidacte. Investi dans le secteur commercial il gravit les échelons. Sa direction lui confie une grosse entité… pas rentable et sur le point d’être vendue. Ses prédécesseurs se sont acharnés à réduire les coûts. Lui décide d’arriver tôt, en même temps que ses collaborateurs, les questionne sur leur fierté, écoute leurs doutes, stimule leur engagement. Sa région est devenue un modèle rentable et on lui envoie de jeunes managers pour s’inspirer de ses recettes. Il n’en a qu’une seule : révéler les talents des autres par le dialogue et l’émerveillement.

Des chapitres de bonnes idées
Les chapitres s’enchaînent et ne se ressemblent pas et l’on ne décroche pas à sa lecture parce qu’elle est simple, posée, émaillée de témoignages précieux. Alors, tranquillement, on fait le tour de la question. On se prend à dialoguer avec soi-même, à rester libre face à son confort, à incarner une juste autorité, à fixer un juste niveau de performance, à traverser la souffrance avec lucidité. Bref, je n’ai jamais eu entre les mains un livre aussi vrai, puissant et intelligent sur le monde du travail et pourtant ça n’est pas faute d’avoir cherché. En un mot ? Inspirant !   

Reconnexion, mobiliser sa vie intérieure au travail. Xavier de Bengy et Matthieu Jourdan. 210 pages. Mai 2020. www.nouvellecite.fr


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

Depuis le 2 juin, la bibliothèque de la commune a rouvert ses portes aux habitués. Il est désormais possible de consulter et réserver un ouvrage sur place aux horaires d’ouverture habituels. Néanmoins, Covid-19 oblige, certaines règles ont été mises en place. L’entrée s’effectue par le portail principal tandis que la sortie se trouve du côté des jardins. La bibliothèque ne reçoit pas plus de 10 personnes à la fois et un sens de circulation unique a été matérialisé avec un marquage au sol. Le port du masque et le lavage des mains sont obligatoires et les enfants de moins de 11 ans doivent impérativement être accompagnés d’un adulte. Les retours s’effectuent toujours par la boîte située à l’extérieur de la bibliothèque et chaque ouvrage est mis en quarantaine 5 jours puis désinfecté avant d’être passé en retour.

Horaires d’ouverture : le lundi de 10h à 12h et de 15h à 18h30, le mardi de 15h30 à 18h30, le mercredi de 10h à 18h30, le vendredi de 15h30 à 18h0 et le samedi de 10h à 12h.

Réservation en ligne sur www.bibliotheques.lacove.fr. 04 90 69 82 76.


La médiathèque de Cavaillon en travaux pour trois mois

A l’occasion de la naissance du Parc naturel régional du Mont Ventoux en 2020, Franck Petit livre un ouvrage intitulé ‘Ventoux entre ciel et terre’ histoire des ascensions du Ventoux des XIXe au XXe siècle. «S’il apparaît invariable et lointain, le Ventoux dévoile de l’intérieur des secrets qu’il faut du temps à découvrir. Plutôt que de revenir sur les explorations mémorables de Pétrarque et de Jean-Henri Fabre, le choix a été fait, dans cet ouvrage, de s’intéresser aux récits d’ascensions inédites ou méconnues aux XIX et XXe siècles qui ont permis de révéler toute la richesse de cette montagne devenue après 30 ans de discussions, le cœur d’un parc naturel régional.

L’auteur

Franck Petit réside en Provence, au pied du Mont Ventoux. Il est docteur de l’Université Panthéon-Sorbonne et actuellement professeur d’Université Aix-Marseille où il enseigne le droit social et codirige le master II Droit des relations du travail et protection sociale. Il a été doyen de la faculté de droit, d’économie et de gestion d’Avignon de 2011 à 2016. Il est membre de l’Académie de Vaucluse et du Comité scientifique de la Réserve de biosphère Unesco (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) du Mont Ventoux. Il est l’auteur de nombreux ouvrages en droit, en histoire et en particulier sur le Ventoux.

‘Ventoux entre ciel et terre’ de Franck Petit. Préface de Jacqueline Bouyac. Editions Saint-Honoré, Paris. 19,90€.

 

https://www.echodumardi.com/tag/livre/page/4/   1/1