25 avril 2024 |

Ecrit par le 25 avril 2024

Les procédures d’expulsion explosent en France

La trêve hivernale, qui s’applique chaque année du 1ᵉʳ novembre au 31 mars, vient de se terminer. Durant cette période, qui correspond aux mois les plus froids, les locataires ne peuvent pas être expulsés de leur logement, mais les expulsions ont donc pu reprendre lundi. Dans un communiqué publié la semaine dernière, la Fondation Abbé Pierre, qui a pour mission de faciliter l’accession de tous à un logement décent et à une vie digne, met en garde quant à une possible forte augmentation des expulsions cette année, alors qu’elles avaient déjà atteint des records en 2023. 

La Fondation Abbé Pierre estime qu’environ 140 000 personnes en France sont actuellement menacées d’expulsion, et souligne que celles-ci pourraient s’ajouter au nombre déjà élevé de personnes sans domicile fixe (330 000), et aux 2,6 millions de demandeurs de logement social. 

Comme le montre notre infographie, basée sur des données du Ministère de la Justice compilées par la Fondation Abbé Pierre, le nombre d’expulsions en France a presque triplé en vingt ans, pour atteindre 21 500 l’an dernier. Dans un contexte de « précarisation croissante des ménages », alors que plus de 9,1 millions de Français vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2021, la fondation, dans son communiqué, « appelle l’État à inverser la tendance et adopter une politique volontariste en matière de prévention des expulsions, de production et d’accès au logement afin de protéger les personnes les plus précaires ».

De Valentine Fourreau pour Statista


Les procédures d’expulsion explosent en France

Transactions immobilières en net recul, crédits accordés en chute libre, tensions sur l’offre locative… La crise du logement actuelle est sans précédent. À tel point que les entreprises, et notamment les PME (petites et moyennes entreprises) en région, ont de plus en plus de mal à recruter. Dans ce contexte inédit, les responsables politiques semblent miser sur une hypothétique baisse des taux des crédits immobiliers. Il existe pourtant des solutions concrètes et connues, parmi lesquelles un dispositif qui a fait ses preuves depuis vingt ans en accompagnant près de 40 000 salariés vers la propriété : le prêt subventionné par l’entreprise. Retour sur une solution facile à mettre en place. 

L’acquisition de sa résidence principale, une priorité pour de nombreux Français

De plus en plus de Français ont du mal à se loger. Le site SeLoger indique une baisse de 36 % de l’offre locative en seulement deux ans. La hausse des taux d’intérêt repousse le projet d’achat des primo-accédants, qui ne libèrent pas leur location, et la demande grandissante entraîne mécaniquement une hausse des loyers. Si 57,2 % des Français sont aujourd’hui propriétaires de leur résidence principale (selon une étude publiée en mai 2022 par l’Insee), ils sont 90% à aspirer à devenir propriétaires de leur logement pour se constituer un capital et préparer leurs vieux jours (selon une étude d’OpinionWay), mais le chemin est semé d’embûches. La faute aux taux d’intérêts trop hauts et à la frilosité des banques à l’heure de débloquer les crédits. Pas étonnant que la crise du logement menace désormais le marché de l’emploi. D’ailleurs, une étude de la plateforme de recrutement HelloWork souligne que, faute de logement, les Français sont chaque jour plus nombreux à refuser un poste dans une autre région.

Le prêt subventionné par l’entreprise : un levier d’attractivité et de fidélisation

Depuis vingt ans, un dispositif a aidé de nombreux salariés à devenir propriétaires : le prêt subventionné par l’entreprise. Le mode de fonctionnement est simple, l’employeur prend en charge tout ou partie des intérêts d’un crédit pour la construction ou l’achat d’un logement neuf ou ancien, d’une durée allant habituellement de cinq à vingt-cinq ans. 

Par exemple, pour un projet d’achat immobilier de 200 000€ comprenant un prêt subventionné de 100 000€. Si l’employeur prend en charge 2% du taux d’intérêt du prêt, le salarié économise plus de 28 000€ sur le coût global de son crédit sur une durée de 25 ans. De quoi faciliter l’accès au crédit des salariés, augmenter leur pouvoir d’achat ou réduire leurs mensualités. Et ce dispositif vient en complément du 1% logement et prêt PTZ pour les salariés éligibles. Une mesure concrète pour améliorer le pouvoir d’achat des Français pour se loger. 

Le prêt subventionné par l’entreprise est un dispositif gagnant-gagnant, autant pour les salariés que pour l’entreprise. Cette dernière fait ainsi preuve de son implication dans une démarche citoyenne et RSE, en s’engageant concrètement pour ses salariés. Aujourd’hui, près de 40 000 travailleurs en ont déjà profité. Et l’on ne peut qu’imaginer combien ce dispositif pourrait soulager les PME qui n’arrivent plus à recruter et à fidéliser des collaborateurs trop éloignés de leur lieu de travail. 

« En ces temps de crise du logement et de l’emploi, il est urgent que les pouvoirs publics passent à l’action et soutiennent un dispositif qui a fait ses preuves : le prêt subventionné par l’entreprise. Comment ? En exonérant de charges fiscales et sociales la prise en charge des intérêts d’un prêt immobilier par l’employeur. Au même titre que l’épargne salariale, avec les mêmes plafonds et les mêmes avantages. Pas plus, pas moins. Juste ce qu’il faut pour qu’un nombre croissant de Français puissent accéder à la propriété tout en renforçant les liens entre les salariés et les entreprises », conclut Laurent Permasse, président du directoire Sofiap, filiale de la Banque Postale et de la SNCF.


Les procédures d’expulsion explosent en France

Lors du Salon de l’agriculture la semaine dernière, le chef de l’État Emmanuel Macron avait démenti une citation qui lui avait été attribuée par le journal La Marseillaise : « Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine », assurant n’avoir jamais employé « une formule comme celle-ci ». Mais il avait ajouté : « Le problème que nous avons dans notre pays aujourd’hui, c’est que la part du revenu que les Français allouent à l’alimentation, en trente ans, elle a baissé. C’est-à-dire que les gens, ils dépensent plus d’argent pour le logement, pour les abonnements téléphoniques, pour des voyages, pour la télévision. Le mode de vie a changé. » Une polémique qui a notamment valu au président français des accusations de « mépris de classe. »

Comme le révèlent les données de l’Insee, la part de l’alimentation dans le budget de consommation moyen des Français a en effet nettement diminué au cours des dernières décennies. La part des dépenses d’alimentation, boissons et tabac est ainsi passée de 31 % du budget au début des années 1960, à 18 % de nos jours. Néanmoins, elle reste le deuxième poste de dépenses devant les transports (près de 13 %). Ce n’est pas le seul type de dépenses à avoir drastiquement baissé : l’habillement et les chaussures, qui comptaient pour 12 % du budget moyen à l’époque, n’en représentent plus qu’environ 3 % de nos jours. 

Parallèlement, comme le met en avant notre graphique, ce sont surtout les dépenses liées au logement — incluant chauffage, éclairage et équipement — qui ont pris le plus de poids dans le budget, avec une part qui est passée d’environ 20 % à 33 % des dépenses moyennes de consommation sur la période étudiée. En comparaison, le poste de dépenses des transports (+1,9 point de pourcentage), celui des communications, loisirs et culture (+2,2 points), celui de la santé (+1,8 point), ainsi que celui des autres biens et services (+3,8 points), affichent une hausse moyenne dans le budget nettement moins importante depuis les années 1960.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les procédures d’expulsion explosent en France

L’invitation était on ne peut plus réjouissante : « Béatrice et toute l’équipe de La Divine Comédie et du Complot vous invitent à fêter cette nouvelle année 2024 et le renouveau de ce lieu magique. »

Dans le plus grand jardin privé d’Avignon, à deux pas du Palais des Papes, au fond d’une impasse, un lieu caché se révèle au visiteur qui franchit une porte discrète. Ici pas de sonnette, mais une joyeuse clochette. Pas de code, mais une équipe souriante qui surgit pour nous accueillir.

À la Divine Comédie, vous êtes attendus et vous serez pris en charge immédiatement selon un programme que vous pourrez proposer ou au contraire, vous laisser portés par les propositions… car les propositions, il y en a : nuitées préparées par Irena, séminaires, visites guidées, événements privés sur mesure concoctés par Alexandrine, prestations à la carte, massage, yoga jusqu’à la plancha ‘terre et mer’, le bouquet de fleurs ou la bouteille de bon vin choisie par la directrice Dominique. Pas de restauration… les bonnes adresses de restaurants de proximité peuvent être communiquées par Dorian, mais des petits-déjeuners divins sont préparés dans la somptueuse cuisine. N’oublions pas Virginie, la gouvernante qui veille sur tout ce petit monde qui – vous l’avez compris — forme une équipe de passionnés autour de Béatrice, la nouvelle propriétaire depuis 2023.

Un peu d’histoire

Cette propriété tout à fait exceptionnelle se situe à l’emplacement de la Livrée du cardinal Amédée de Saluces au XIV°siècle, dans une impasse partant de la rue Sainte-Catherine. Elle s’étendait alors jusqu’à la place des Carmes. Après plusieurs usages très divers, elle devient au début des années 80 et durant une trentaine d’années, le Centre d’études linguistiques d’Avignon (C.E.L.A) qui accueillera de nombreux artistes et politiques célèbres durant le Festival (Jeanne Moreau, Michael Lonsdale et bien d’autres y feront des lectures…). France Culture également établira ses quartiers en juillet dans le jardin pour y réaliser ses émissions. L’Association, qui louait la propriété, transforme toutes les pièces en salle de cours. En fin d’année 2009, la propriété est vendue à Amaury de Villoutreys et Gilles Jauffret qui la transforment en maison d’hôtes après plus de sept années de restauration pour redonner à ce lieu ses lettres de noblesse. En juillet 2022, Béatrice, amie de Gilles et Amaury, tombe amoureuse des lieux et rachète la maison. 

Béatrice, la nouvelle propriétaire, n’hésite pas à nous révéler les circonstances de son arrivée en Avignon et de son projet initial

« Je suis parisienne. Il y a 2 ans, je voulais développer des maisons inclusives pour permettre à des personnes en handicap mental de faire partie de notre vie et de vous les faire rencontrer. Je travaille autour de la fragilité, comment celle-ci peut être le lien dans une société qui est fracturée. Mon credo, c’est le ‘care’, prendre soin des autres, c’est de notre responsabilité de s’occuper de tous. J’ai cherché une maison dans le Sud, je voulais une grande maison, au cœur de la ville avec un jardin. J’ai découvert la Divine Comédie — propriété de mes amis, Gilles et Amaury depuis 2009 — qui était en vente. J’ai visité cette maison un soir, c’était magique. C’était donc déjà une maison d’hôte avec un bar ouvert au public, ‘Le Complot‘. Amaury de Villoutreys et Gilles Jauffret l’ont restaurée avec beaucoup de goût pendant 7 ans. J’ai décidé d’acheter ce lieu, mais mon projet de lieu de vie pour personnes en situation de handicap doit mûrir. Donc pour le moment, La Divine Comédie reste une maison d’hôte, avec quelques changements bien sûr dans la décoration (car c’est ma deuxième passion) dans son usage (l’activité bar ouvert au public du Complot est arrêtée) et avec une équipe formidable qui partage complètement ma philosophie du ‘care’. »

Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

C’est effectivement une invitation au voyage, selon Baudelaire. Le magnifique dromadaire Lawrence qui trône dans le salon nous le rappelle, mais c’est aussi une invitation à poser ses valises, à se pauser pour découvrir un patrimoine exceptionnel à l’intérieur de cette maison (tableaux, sculptures, boiseries, verrière, argenterie) et à l’extérieur dans la ville historique qu’est Avignon. La pause peut prendre aussi la forme d’un ‘temps pour soi’ avec toute une offre de prestations à la carte contribuant au bien-être. « Nous sommes là pour vous chouchouter », nous a répété avec gourmandise Béatrice, nouvelle propriétaire de ces lieux. 

Quelques changements, mais la Charte éditée par les anciens propriétaires est toujours inscrite sur les murs du salon du Complot

Car ce sont bien des valeurs qui sous-tendent cette aventure : il y est question de bienveillance, de sincérité, de magie de la rencontre. « Nous voulons partager l’élégance, notre culture de l’art de vivre, l’art d’être. » Le jardin, joyau de cette maison et havre de paix, dicte toujours son rythme et les couleurs au fil des saisons. 

La Divine Comédie, Le Complot et le 15

Le Complot garde sa splendeur voulue par les anciens propriétaires : cheminée XVIIIᵉ siècle, piano à queue, tableaux d’artistes contemporains, grandes verrières sur élégante terrasse à l’ombre des bambous géants. Le Complot sera un lieu qui s’adapte et ne sera pas un bar ouvert au public. Il pourra cependant se louer en petit comité pour cocktail dînatoire ou une retraite bien-être par exemple. Avec possibilité de louer tout le lieu avec ses trois belles suites au premier étage.

La Divine Comédie.

La Divine Comédie propose un voyage dans le temps et l’espace avec cinq suites qui allient confort et élégance. Le jardin attenant est un véritable écrin de verdure avec plus de 100 essences différentes et bambous géants. Le bassin de nage de 15 mètres de long, le jacuzzi et le spa complètent une offre de détente à l’abri des regards, mais avec une magnifique vue sur le Palais des Papes. 

Les Confidences ou le 15, une maison d’hôte rue des Saluces qui offre également cinq chambres, une piscine et une conciergerie gérée par Valérie et Jean-Luc. 

Les changements, les nouveautés

« J’ai une vision théâtrale de l’objet. Quand j’aime un objet, au hasard de visites chez des antiquaires ou magasins, il faut que je trouve sa place dans la maison, l’endroit où il va raconter une histoire même s’il n’est pas dans une ‘ligne déco’. J’aime rester fidèle à ce que j’aime. » On trouvera ainsi une liste à la Prévert : argenterie, cactus géant, porte-manteau, petits oursons, puzzles (mis à disposition), chameau automate, une vache suspendue… Tout ce qui est nécessaire pour être enchantés et surpris, bref, heureux !

La décoration est un mélange d’ancien et moderne avec des œuvres religieuses qui côtoient une lampe méduse pipistrello, des lustres achetés à Vox Populi à Avignon, une lanterne du Maroc, un buste de Saint-Louis de Gonzagues et plus de 200 tableaux et gravures. La décoration des chambres a été aussi revue avec de nouvelles acquisitions de tableaux et des petits plus de modernisation :  coffre-fort, produits toilette, wifi.

« On est tout de même dans le XXI siècle », s’empresse d’ajouter malicieusement Béatrice. 

La Divine Comédie. 16 Impasse Jean-Pierre Gras. Avignon.
06 77 06 85 40. Contact@la-divine-comedie.com


Les procédures d’expulsion explosent en France

Comme le révèle le dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, qui se base sur les enquêtes nationales les plus récentes, 4,2 millions de Français souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel. Le rapport souligne « une aggravation alarmante de la crise du logement » et constate que « si l’accès à l’hébergement s’est dégradé si fortement en quelques années, c’est aussi parce que l’accès au logement social a lui aussi connu une chute brutale ». 

Comme l’indique notre graphique, au cours de la décennie écoulée, le nombre de ménages demandeurs de logements sociaux (HLM) a grimpé de plus d’un million en France, le chiffre étant passé de 1,41 million en 2013 à 2,42 millions en 2022. Dans le même temps, l’offre HLM disponible est globalement restée à un niveau similaire, avec 425 000 logements disponibles recensés en 2022 contre 433 000 neuf ans plus tôt. Le ratio entre l’offre et la demande s’est ainsi fortement dégradé, passant de 34 % en 2013 à 18 % en 2022. En conséquence, les délais d’attente avant qu’une demande de logement social soit acceptée sont en constante hausse : 520 jours en moyenne en 2022 (soit 16 jours de plus par rapport à 2021).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les procédures d’expulsion explosent en France

Ce jeudi 14 décembre, la communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin (Cove) organise une balade thermique à Caromb en collaboration avec l’Agence locale de la transition énergétique (Alte).

Ouverte à tous, cette balade thermique a pour objectif de mieux comprendre les déperditions de chaleur dans les logements. Les participants pourront observer quelques maisons à travers une caméra thermique et visualiser concrètement les zones à traiter en priorité lorsque l’on souhaite s’engager dans un projet de rénovation énergétique. Ce rendez-vous sera également l’occasion de recueillir des conseils pour améliorer le confort thermique de son logement.

Jeudi 14 décembre. 20h. Parking de la salle des fêtes de Caromb.

V.A.


Les procédures d’expulsion explosent en France

Cette année, le gouvernement français a intensifié la chasse aux passoires thermiques, ces logements extrêmement énergivores faute d’isolation ou de chauffage adapté. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, dans le cadre de la loi climat et résilience de 2021, les logements classés G+ au diagnostic de performance énergétique (ceux dont la consommation d’énergie dépasse 450 kWh par mètre carré et par an) sont interdits à la location. Le gouvernement prévoit que les autres biens immobiliers de classe G seront concernés en 2025, puis ceux de classe F en 2028.

Selon les statistiques du ministère de l’Écologie, il y avait un peu plus de 5 millions de logements classés F ou G sur les 30 millions de résidences principales en France en 2022. Cela représente environ 17 % du parc. La répartition géographique des passoires énergétiques est cependant très inégale sur le territoire, comme le montre notre carte.

Le long de la côte méditerranéenne et de la façade atlantique, où le climat est plus doux et les besoins en chauffage sont moins importants, la part de logements énergivores dans le parc immobilier est nettement inférieure à la moyenne nationale. À l’inverse, ces derniers ont tendance à être plus nombreux dans les départements situés dans les zones rurales de l’intérieur des terres et de montagne, ainsi que là où l’habitat est le plus ancien (plus du tiers des logements construits avant 1970 sont des passoires thermiques).

C’est dans la Creuse et à Paris que l’on trouve le plus de résidences principales classées F ou G en matière de performance énergétique (35 %), suivis du Cantal et de la Nièvre (32 %), puis de l’Orne (29 %). Les territoires où elles sont le plus rare sont la Corse (5 %), ainsi que le Var et l’Hérault (6 %).

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les procédures d’expulsion explosent en France

La cour administrative d’appel de Marseille vient de définitivement valider le projet de création de 152 logements au quartier des Cèdres à Saint-Rémy-de-Provence. Cette décision fait suite au jugement du tribunal administratif de Marseille du 22 septembre 2022 qui validait déjà ce projet dont la conformité du permis avait été accordée en novembre 2020.

Ainsi, malgré les recours déposés par 5 particuliers et 3 associations ce programme prévoyant la réalisation de 8 T1, 49 T2, 52 T3, 43 T4, comprend 114 logements privés (dont 35 à prix maîtrisés pour les primo-accédants locaux afin de leur proposer des prix inférieurs à ceux du marché et leur permettre d’accéder à la propriété dans leur commune d’origine) et 38 en locatif social (toujours à destination des Saint-Rémois principalement). Par ailleurs, 40 seront réservés aux seniors (sur le parc locatif social et sur le parc en accession libre).

L’ensemble intègre également 283 places de stationnement réservées aux riverains (principalement en sous-sol), 152 places pour les deux-roues. Le tout dans un cadre disposant de 6 940 m2 d’espaces verts.


Les procédures d’expulsion explosent en France

Alors que la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics du Vaucluse réunira à la fin du mois la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse, la chambre de l’immobilier du Vaucluse FNAIM84, la Fédération des promoteurs immobiliers de Provence et le Pôle Habitat FFB de Provence-Alpes Côte d’Azur et Corse, sur le thème ‘La rentrée politique et économique du logement et de l’habitat en Vaucluse’, les professionnels de la construction n’ont jamais été aussi inquiets sur l’avenir de leur activité. Pour eux, le secteur va droit dans le mur.

« Nous traversons une crise, la récession, le ralentissement sont visibles ». C’est le président de la Fédération nationale du BTP, Olivier Salleron qui le disait sur Europe 1 ce lundi matin. Même son de cloche du côté de la Fédération de Vaucluse avec Emmanuel Méli, secrétaire général : « Nous partageons ce même constat. Chute de -30% des demandes permis de construire accordées, 1 dossier sur 2 de jeunes couples primo-accédants à la propriétés barré, taux de prêt en hausse, le PTZ (prêt à taux zéro) s’arrête net à la fin de cette année, quant à la Loi Pinel qui permettait aux propriétaires d’alléger leurs impôts, elle ne survivra pas à 2024. Et la construction de logements neufs a reculé de 30%, impactant toute la filière de l’acte de bâtir, de l’architecte aux artisans ». Bref, la maison BTP se lézarde.

Et ce n’est pas tout : le coût des matières premières a grimpé de +12%, le coût à la production aussi (+9,4%), le prix du gas-oil a doublé depuis 2020, passant de 1,16€ le litre à 2€ aujourd’hui et comme un engin de chantier avale 400l de fuel chaque jour, vous devinez l’explosion de la facture. Les matériaux aussi ont renchéri, les tuiles, comme le ciment, l’acier ou le verre.

Tout n’est pas si noir en Vaucluse
Pourtant, le tableau n’est pas totalement noir. Malgré ce climat morose de ralentissement, les tensions générées par la loi sur l’allongement de la durée de cotisations pour bénéficier d’une retraite à taux plein, l’inflation galopante et le pouvoir d’achat des français moyens en berne, quelques opérations lancées en 2022 donnent un peu d’oxygène aux 5 300 salariés du BTP en Vaucluse et à leurs patrons : le chantier du carrefour de Bonpas à Avignon Sud, la déviation d’Orange, la suppression du passage à niveau accidentogène de Petit-Palais, la rénovation de collèges, la construction du nouveau centre départemental des archives ‘Memento’ à Agroparc.

« Des prix souvent multipliés par 2 entre le moment du devis et la facture ! »

« La demande de logements, de crèches est là. Elle pourrait permettre de maintenir les emplois. Pareil pour la rénovation thermique pour que les appartements ne soient plus des passoires. Elle devrait donner des millions d’heures de travail aux salariés du BTP aux entrepreneurs, sauf que la matière première se fait rare, son prix grimpe et qu’entre le devis proposé et la facture quelques mois plus tard, le prix est souvent multiplié par 2 et que le propriétaire ou le bailleur n’entend pas mettre la main à la poche » ajoute le secrétaire général. La loi Zan (Zéro artificialisation nette) en rajoute une couche mais, les entrepreneurs sont conscients de la présence sur le territoire de friches et de ‘dents creuses’ qui pourraient permettre de densifier le bâti existant sans grignoter trop de foncier.

Le report de la 2e tranche du tramway inquiète
Dans le non-résidentiel neuf, l’inquiétude est de mise quand on regarde les statistiques : -14% de surfaces pour des commerces, bâtiments agricoles et industriels même si on constate +7% de construction de bureaux et locaux administratifs. « Ce qui nous inquiète, c’est qu’on est à mi-mandat pour les maires. D’habitude, à cette période, les commandes publiques affluent, là ce n’est pas le cas, en plus le projet de ligne 2 du tramway d’Avignon est reporté » regrette Emmanuel Méli.

Pour faire le point sur la situation et envisager les mois qui viennent, la Fédération du BTP 84 et son président Daniel Léonard, avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, la FNAIM (les promoteurs immobiliers) et les notaires se rencontrent le 29 septembre prochain pour cette ‘Rentrée économique 2023’ et espèrent, sans doute, trouver des solutions pour chacun. Puisque le logement ce n’est pas que de l’économie et un toit sur la tête, c’est aussi du social, du vivre ensemble.

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