19 mai 2024 |

Ecrit par le 19 mai 2024

Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Denis Brihat, le maître de l’argentique, le poète de la nature propose de retrouver une partie de son travail dans ‘Les métamorphoses de l’argentique’, nouvelle édition. Les photographies et les textes sont du grand photographe, j’ai hésité à dire peintre tant ses œuvres sont exquises. L’ouvrage, qui présente 120 tableaux photographiques de la fin des années 1960, dont chacun a nécessité entre une et plusieurs semaines de travail, est à commander ici.

Le courage d’une autre vie
Denis Brihat fut très tôt repéré par de grandes agences parisiennes de photographes –Rapho- tourna le dos à la presse –il ne voyait pas d’intérêt à photographier les rouleaux des manuscrits de la Mer morte- , arpentant sans-le-sou la Provence. L’artiste qui préférait révéler les miracles de la nature au sensationnel se tailla une solide réputation internationale, alors que paradoxalement il vécu toute sa vie et en toute simplicité dans un minuscule village du Luberon.

Quelque part à Bonnieux
Et la consécration vint très vit  avec des œuvres recherchées dans le monde entier et exposées dans les plus grands musées tels Le Musée des Arts décoratifs de Paris (1965) et au MoMa de New-York (1967). Ses amis comme Doisneau et Cartier-Bresson viennent même le visiter, curieux de comprendre sa façon de vivre, parce qu’à Paris on parle de lui comme d’une curiosité. Il a tourné le dos à un avenir tout tracé pour fureter en vélomoteur dans les petits villages provençaux et continue de fournir en images bucoliques l’agence, et contribue à nourrir la légende aux antipodes de la vie parisienne.

François Cance président d’Artothèque et ami de toujours, Denis et Solange Brihat dans l’atelier de Bonnieux Copyright Mireille Hurlin

Sous la lumière rouge, une pointe de couleur signe ses œuvres
Alors que Kodak sort des couleurs criardes –on dirait Pop aujourd’hui-, Denis Brihat explore les virages au chlorure d’or pour une couleur orangée à pourpre ; au Sulfocyanure d’ammonium, de l’acide tartrique et du chlorure de sodium pour le bleu allant jusqu’au vert ; au sélénium pour les tonalités violacée à jaune- et du sulfate de cuivre pour aller du brun chaud au rouge clair. Le chlorure d’argent, en grignotant la gélatine fait scintiller un cerisier au milieu d’un verger et cela a quelque chose de magique. Le peintre photographe créé patiemment méthodes et palettes.

Il enseigne ses trouvailles
On vient de très loin pour ses master-class, mêmes si elles ne portaient pas ce nom à l’époque. Comble du bonheur ses clichés et couleurs, classiques, indémodables, sensuels et impertinents résistent au temps comme une valeur sûre. Le maître a cessé d’opérer au labo en 2012. Il continue de vivre à Bonnieux et reste émerveillé par son potager où ses muses continuent de frôler sa silhouette un peu courbée et caressent la barbe blanche de l’enfant terrible qui ne voulut pas faire les grandes écoles comme l’enjoignaient ses parents.
«Je me suis trouvé en faisant de la photographie, c’est elle qui m’a sauvée.» le petit parigot n’a jamais regretté la capitale où il avait grandi et s’est constitué un solide réseau d’amis sur les terres arides du Luberon. L’homme qui se plongeait dans la tendre écriture de Pagnol et Giono a construit sa vie comme il l’entendait, entre poésie et humanisme.

Oignon Copyrigh Denis Brihat

Les infos pratiques
Les métamorphoses de l’argentique’, nouvelle monographie de Denis Brihat, maître français de l’expérimentation argentique. Nouvelle édition enrichie de la traduction en anglais des notes de Denis Brihat.

Cet ouvrage met en lumière, à travers plus de 120 photographies réalisées depuis la fin des années 1960, la démarche de ce grand artiste, indissociable de ses choix de vie. Il permet une immersion dans un univers de recherches qui, année après année, création après création, donne à Denis Brihat une place rare dans l’histoire de la photographie. Les textes qui les accompagnent, issus de la retranscription d’enregistrements d’entretiens inédits avec le photographe, révèlent des connaissances exceptionnelles, à la valeur patrimoniale inestimable.

Précédents articles ‘Rencontre avec Denis Brihat’ et ‘nature intime’.

Solange et Denis Brihat, devant le plaqueminier de leur jardin à Bonnieux Copyright Mireille Hurlin

Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Les Luberonnais la connaissent mais peu d’Avignonnais sauraient la décrire. A Lacoste se niche l’une des universités d’art les plus prestigieuses au monde.

Quel est le point commun entre la série Grey’s anatomy, la robe de Kamala Harris et Facebook ? Tous ces projets se nourrissent de talents issus de l’université privée américaine SCAD : Savannah college of art and design. Au total, 15 000 étudiants gravitent autour de trois campus : Savannah et Atlanta (en Géorgie), Lacoste dans le Luberon. Sans compter SCADnow, la plateforme e-learning qui dispense la totalité des enseignements. Une référence dans les arts créée en 1978 par l’inspirante Paula Wallace et régulièrement classée dans le top des meilleures universités du globe. 99% de taux d’emploi dans les six mois après l’obtention de diplôme, 42 spécialités proposées en photographie, design, mode, publicité, architecture ou encore cinéma.

Après avoir raccroché avec les Etats-Unis, Cédric Maros, adjoint à la culture de la ville d’Apt et premier directeur français de SCAD Lacoste, nous plonge dans l’historique. Le campus provençal affiche une belle longévité puisqu’il fête cette année ses 20 bougies. Pour marquer le coup, rien de tel qu’un Festival du film inédit avec son lot de surprises ou une exposition consacrée à Isabel Toledo, créatrice de renom derrière la robe de Michelle Obama portée lors de l’investiture.

SCAD Lacoste, été 2019, rue du Four. Crédit photo : SCAD

Après celui de Savannah, SCAD Lacoste ouvre ses portes en 2002. Dans ce charmant village de 400 âmes, l’université a acquis une cinquantaine de bâtiments historiques qu’elle a rénovés, en veillant à ne surtout pas dénaturer le patrimoine. Un soin qui lui vaudra d’ailleurs une récompense de l’Unesco. « Si vous dites SCAD sur la côte Est des Etats-Unis, tout le monde connaît, de la même manière que la Sorbonne ici par exemple », indique Cédric Maros. Natif d’Apt, ce dernier s’est illustré pendant dix ans dans la production cinématographique. Cédric Maros a notamment travaillé au côté de l’iconique Ridley Scott et collaboré avec le talentueux Didier Bourdon.

Les classes sont délocalisées ici à raison de quatre sessions réparties dans l’année. Chaque étudiant a ainsi la possibilité de venir étudier à Lacoste pour s’imprégner de la culture française. Baptisés les ‘Scad bees’ (abeilles en français), les apprenants proviennent de 120 pays. Atout non négligeable pour des artistes en herbe : SCAD est la seule université d’art au monde à détenir son propre bureau de casting. Les étudiants ont d’ailleurs décroché des rôles dans plus de 500 productions sur CBS, Netflix, Amazon et d’autres studios de renommée.

Immersion dans la culture française

Village médiéval ou vivait le marquis de Sade, cadre majestueux, belle lumière, source d’inspiration de Monet, Van Gogh, Picasso, les étudiants ne pouvaient pas rêver mieux. L’université a restauré le village et transformé d’anciens logements et grottes médiévales en espaces d’enseignement contemporains sophistiqués. Huit salles de classe avec du matériel pédagogique dernier cri, des salles de conférence, une galerie d’art, des résidences, tout est fait pour propulser les étudiants vers l’excellence.

Les étudiants de SCAD Lacoste, été 2019, maison basse. Crédit photo : SCAD

‘Once a bee, always a bee’, ainsi se décline la devise. Les étudiants assimilés à des abeilles restent attachés à leur université une fois devenus artiste. « On cultive énormément ce réseau », précise Cédric Maros qui nous montre la bâtisse du 16e siècle où logent les anciens étudiants à titre gracieux. Le réseau d’alumni permet d’entretenir les liens pour favoriser les recrutements et permettre des synergies. En témoigne Sam Lasseter, ancien élève en sculpture, et accessoirement fils de John Lasseter, qui fut directeur artistique chez Pixar et Walt Disney animation studios. L’artiste n’a pas hésité à organiser en 2016 une parade monumentale de marionnettes géantes dans les rues du village, sous le regard fier de son père.

80 étudiants en avril

Deux ans que les ruelles pavées n’ont pas vu d’étudiants américains fouler leur sol en raison du Covid. L’enthousiasme est à son comble, 80 étudiants américains ainsi que leurs professeurs arrivent en avril prochain. Du lundi au jeudi, place aux enseignements, le vendredi est dédié à la découverte de la région. Avec leur flotte de vans, les étudiants explorent le Colorado, les Arènes de Nîmes, le Pont du Gard… « On les amène au Festival d’Annecy pour l’animation ou à Paris à la rencontre d’artistes. On délocalise les classes pour lesquelles il y a le plus d’intérêt à avoir un lien avec la culture européenne », explique l’adjoint à la culture.

Le coût ? Environ 39 000 dollars l’année. Un forfait considéré comme onéreux en France, relativisé par un système éducatif complètement diffèrent au pays de l’Oncle Sam. « En France, on paye les études indirectement, par le biais de l’imposition. Aux Etats-Unis, le niveau d’imposition n’est pas du tout le même. Je ne dis pas qu’un système est mieux que l’autre mais ils sont très différents. Le système américain repose également beaucoup sur les bourses au mérite ou par le biais du sport par exemple », explique Cédric Maros qui évoque alors Oprah Winfrey.

La « célébrité la plus puissante du monde » selon le magazine Forbes était présente lors d’une remise de diplômes à SCAD Savannah et accompagne financièrement certains étudiants. Le directeur poursuit : « aux Etats-Unis, si le portfolio est d’exception, les frais d’inscription peuvent être gratuits pour donner toutes ses chances de réussite à un étudiant ». Autre avantage facilitant l’emprunt étudiant : 99% de taux d’emploi. De quoi rassurer les organismes bancaires.

SCAD Lacoste, été 2019, théâtre. Crédit photo: SCAD

Amazon, Uber, Disney, Coca cola, Google, Nasa, Porsche

L’une des clefs de la réussite : une stratégie partenariale solide avec les plus grandes entreprises du monde. Le département SCADpro à pour vocation de multiplier les projets en lien avec les mastodontes du marché. « Les étudiants forment une team de talents divers qui travaille sur une problématique de l’entreprise », explique Cédric Maros. Procter & Gamble a par exemple sollicité les étudiants pour penser une communication autour des serviettes hygiéniques Always. Le teasing du Super Bowl a été crée par les étudiants et diffusé sur écran.

Une logique gagnant-gagnant. L’université est rétribuée financièrement et les étudiants enrichissent leur portfolio. Quant aux entreprises, la mise en situation leur permet d’observer les étudiants et ainsi faciliter leur recrutement. La vision de la fondatrice Paula Wallace ? Trop de créatifs ont besoin de trouver du travail, trop d’entreprises ont besoin de trouver des talents. « Le milieu économique a longtemps été considéré comme antinomique avec le milieu artistique. Or, si vous n’avez pas un designer qui rend une application intéressante, ça ne fonctionnera pas », illustre Cédric Maros.

Cédric Maros est le 1er directeur français de SCAD Lacoste. Crédit photo : Linda Mansouri

Vivre de son art

« Cela évolue bien sûr, mais pendant longtemps, l’art devait rester dans sa bulle, toute intrusion du monde économique était considérée comme une atteinte à l’indépendance artistique », explique le directeur pour qui l’entreprise est un collaborateur, non un adversaire. « On veut que nos artistes puissent vivre de leur art et s’insérer dans l’économie de marché », abonde-t-il. Pour ce faire, le département SCADamp entre en jeu. Les étudiants ont droit à du coaching sur la manière de s’habiller, d’écrire un CV, de se présenter oralement, de se vendre en somme.

A SCAD, « 15.000 élèves, 15.000 possibilités de parcours différents ». Tous les profils de carrière peuvent réussir grâce au large éventail d’enseignements proposés. Cédric Maros cite alors Christopher John Rogers. Diplômé en 2016, l’artiste crée quelques mois après la robe de Kamala Harris portée durant l’investiture et celle de Lady Gaga lors des ‘MTV Music awards’. Sans compter cet étudiant passionné de cinéma et de médecine, diplômé dans les deux disciplines, devenu aide scénariste pour la série médicale Grey’s anatomy. « A SCAD, on fournit tous les outils nécessaires pour que chacun puisse vivre de sa passion », conclue Cédric Maros.

Eté 2017, ShopSCAD. Crédit photo : Chia Chong

SCAD investit dans le village

En 20 ans d’existence, SCAD a investi des dizaines de millions d’euros dans le village. « La plupart des bâtiments était en état de ruine, SCAD les a quasiment restaurés. Par ailleurs, des personnes sont nées dans le village, y vivent, et travaillent pour l’école », rappelle le directeur. Une structure qui a du poids au cœur du territoire, et qui emploie une main d’œuvre locale en matière de jardinage, entretien, restauration, nettoyage, électricité ou plomberie.

« Depuis 5 ans, nous avons pris une autre vitesse : nous avons décidé d’assumer notre potentiel touristique », affirme l’adjoint à la culture, qui par sa double casquette contribue au rayonnement du territoire. Preuve de l’attractivité, l’exposition dédiée à Pierre Cardin a attiré l’année dernière 15.000 visiteurs en seulement quatre mois selon les chiffres de Vaucluse Provence attractivité.

Un travail en bon intelligence est mené avec le Parc naturel du Luberon, les Bâtiments de France ou le Pays d’Apt Luberon. En collaboration avec l’interco, Scad Lacoste recrute des médiateurs culturels pour développer les visites patrimoniales du campus. Les ambassadeurs de Lacoste, anciens étudiants, conférenciers, artistes deviennent de réels « VRP de la Provence » à l’étranger. « La clientèle touristique américaine est de plus en plus nombreuse à venir visiter le campus », souligne Cédric Maros. Ou comment devenir un maillon essentiel du parcours touristique.

SCAD Lacoste, été 2019, discipline ‘lifestyle et fashion’. Crédit photo : SCAD

« Le village est magnifique, on a conscience qu’il est exceptionnel. On veut le valoriser encore plus et accompagner cette dynamique », appelle le directeur de ses vœux. Autre structure qui contribue au rayonnement du territoire : la galerie d’art. Les étudiants devenus artistes sont accueillis en résidence et proposent leurs œuvres. SCAD fait office d’agent et perçoit des commissions sur les ventes. Tout le campus forme une puissante galerie d’art avec sa boutique au centre : le shopSCAD. Concernant les financements, aucune subvention publique, pas même dans le cadre de la restauration des bâtiments.

Au programme du 20e anniversaire 

Pour fêter les 20 ans, le Festival du cinéma et de la télévision signé SCAD Lacoste aura lieu du 1er au 4 juillet prochain. Des surprises de taille attendent les Provençaux avec notamment des avants premières nationales et internationales. « Ce sera un mix de master class, de tables rondes, d’invités d’honneur, d’avant-premières, de partenariats avec des productions », précise Cédric Maros qui travaille notamment avec le producteur Alex Berger.

Un mapping vidéo sera également au programme du 25 juin au 24 septembre, les vendredis et samedis soirs. Un spectacle de lumière envoûtera les ruelles et façades de 22h à minuit. « Il y aura des nocturnes, de la gastronomie et des animations », conclue Cédric Maros qui, comme le producteur Jules Pochy, ne demande qu’une chose : participer à une activité économique pérenne en Provence.

Toutes les informations sur l’université SCAD, cliquez ici. Plusieurs recrutements sont ouverts à SCAD Lacoste, cliquez ici.


Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Afin de préparer nos prochains week-ends, escapades et vacances, le Petit Futé, poursuit sa mission de prescripteur de voyage, de découvertes, de bons plans et de loisirs et nous invite à parcourir, hors des sentiers battus, l’hexagone avec la collection France -63 titres annuels- et plus particulièrement le département du Vaucluse dont la nouvelle édition vient de sortir.

Le Vaucluse, riche de deux Parcs naturels régionaux, de 7 ‘Plus beaux villages de France’, offre un paysage diversifié, avec son patchwork de collines, de plateaux où poussent des oliviers, des chênes, de la vigne, des arbres fruitiers, du maraîchage, de la lavande.

Vous avez dit héliotropisme ?
Ici c’est l’ensoleillement qui prédomine conférant l’ambiance et la qualité de vie qui se déploient sur le territoire. Ce qu’on aime ? La richesse de son patrimoine culturel ; l’élégance de ses villages perchés comme Gordes, Roussillon, Bonnieux, Ménerbes et Lacoste ; ses belles tables gourmandes et gastronomiques ; ses crus prestigieux labellisés – les AOC Côtes-du-Rhône, Ventoux et Luberon, et, bien sûr, sa douceur de vie. En outre Avignon, Orange, Vaison-la-Romaine et Carpentras renferment des sites historiques uniques, associés à des manifestations culturelles mondialement connues.

Vous êtes sportifs ?
Du Luberon au Pays des Sorgues en passant par la plaine du Comtat Venaissin et le mont Ventoux, vous avez le choix de la discipline : randonner dans de formidables sites naturels, escalader les parois des Dentelles de Montmirail, pédaler jusqu’au sommet du mont Ventoux, ou le long des gorges de la Nesque, faire du canoé sur la Sorgue, vous baigner dans la vallée du Toulourenc ou encore skier sur les pentes du Mont Serein. Le Vaucluse vit toute l’année.

Les infos pratiques
Vaucluse 2022. Le Petit Futé – Coll. France – Version numérique offerte.  336 pages quadri – Format : 120 L x 205 H. Prix public : version print : 11,95€ – version numérique : 5,99€. Disponible sur : https://boutique.petitfute.com & Retrouvez le Vaucluse sur Internet, votre smartphone et votre tablette : www.petitfute.com
MH

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Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Vous êtes étudiant, avez entre 18 et 26 ans, vous aimez les espaces naturels du Luberon ? Alors rejoignez La garde régionale forestière du Luberon ! Mission ? Travailler à prévention des risques d’incendie, de fin juin à fin août 2022.

Après une semaine de formation organisée par la Région Sud, vous irez au contact du public, sur les sites naturels les plus fréquentés (Grand Luberon, colline Saint-Jacques à Cavaillon, Gorges de Régalon, forêt des cèdres du Petit Luberon, Gorges de Véroncle, Colorado provençal à Rustrel, vallon de l’Aiguebrun à Buoux, Gorges d’Oppedette, etc.). Votre mission ? Assurer l’accueil, la sensibilisation et l’information des visiteurs afin de garantir la protection de tous contre les incendies de forêt.

Les infos pratiques
Fiches de poste et candidature sur https://www.parcduluberon.fr/un-territoire-en-action/institution/offres-emploi-stage/ Date limite pour postuler : 31 mars 2022.

En savoir plus ?
En 2019 le dispositif de la garde régionale forestière comprenait 120 jeunes dont 25 sont répartis dans le territoire du Parc naturel régional du Luberon ainsi que dans celui de la communauté de commune du pays de Sorgue et Mont du Vaucluse. Mis en place en 2018 par la Région Sud dans le cadre de son ‘Plan climat pour une Cop d’avance’, ce dispositif comprenait alors 110 jeunes. Déployée tout l’été sur le territoire pour appuyer la sécurité civile, la garde régionale forestière est composée de jeunes âgés de 18 à 25 ans, formés par des professionnels du feu et connectés aux sapeurs-pompiers.
MH


Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

A Apt, deux autodidactes ont développé une prouesse technologique au service de nos aînés en Ehpad. Rencontre avec les fondateurs d’EEC technologies, à la recherche de ‘bêta testeurs’.

« En trois ans, on en a pris dix », nous confie Matteo Gachon au cœur de la Voûte, cet espace collaboratif à l’aura mystique. Et pour cause, le coworking abritait autrefois une abbaye transformée en couvent. Non loin des falaises ocres, une amitié de vingt ans et la passion pour l’informatique se mettent au service de nos doyens. Derrière leur apparence ordinaire et leur sourire candide, les maestros de l’algorithme sont d’ingénieux visionnaires. Exit la bête noire qui suscite les appréhensions les plus vives, l’intelligence artificielle sociale et solidaire exécute ce qu’on lui demande.

Andrea Pozzo et Matteo Gachon, la trentaine, nous détaillent les 1001 technologies condensées dans leurs bijoux : des petits capteurs blancs et discrets. Ils nous expliquent dans quelles mesures ces objets installés dans les chambres en Ehpad peuvent prévenir la dépendance et alerter des chutes. A Apt, les entrepreneurs ont pu s’enrichir d’une multitude de réseaux professionnels et institutionnels. « On a eu beaucoup de mains tendues, peut-être plus d’opportunités que si on s’était installé à Avignon. Il y a un vivier de personnes bienveillantes et très compétentes », se réjouit Matteo Gachon.

De leur installation jusqu’à l’accompagnement financier en passant par la prospection, les acteurs économiques de la vie locale ont tous prêté main forte pour une implantation réussie. Après plusieurs années de labeur, les associés ont développé un outil technologique capable de comprendre et d’identifier des situations à risques chez des personnes âgées. Une intelligence artificielle anticipe donc les risques, en prévenant la famille des changements d’habitudes constitutifs d’un glissement vers la dépendance et prévient l’entourage direct en cas d’urgence. Le dispositif respecte la vie privée puisqu’il n’intègre ni micro, ni caméra. Il a l’avantage d’être complètement autonome, ne requiert aucune action. La solution utilisée en Ehpad évite un maintien au sol prolongé entrainant des conséquences souvent pires que la chute elle-même.

Le boitier à gauche centralise les données des capteurs (droite) installés dans la chambre. Photo: Linda Mansouri

Le message WhatsApp

Première rencontre en classe de sixième. Déjà jeunes, les deux amis se passionnent pour l’informatique. Ils montent des PC ensemble, interconnectent les ordinateurs pour faire du jeu en réseau local. « On n’a jamais été trop scolaire », admet Matteo. Ils se retrouvent à Lyon, fac d’histoire pour l’un, fac de droit pour l’autre. En parallèle de la licence, les ingénieurs en herbe font de la domotique, « pour s’amuser ». Ils explorent alors plusieurs types de technologie qui automatisent la maison. Rapidement, Matteo évoque ses grands-parents âgés de 90 ans.

Sa grand-mère se retrouve un jour toute seule pendant un mois, à deux heures de voiture de sa fille unique. « Elle a l’habitude de m’envoyer un message sur WhatsApp tous les jours, je sais ainsi ce qu’elle fait », explique Matteo qui un jour est pris de panique. Si mamie chute juste après l’envoi d’un message, qui le saura ? Combien de temps restera-t-elle au sol avant que quelqu’un ne s’en aperçoive ? Pour éviter ce scénario angoissant, il installe des capteurs de mouvement chez elle. « J’ai commencé à constituer une ‘timeline’ avec les informations de mouvement collectées », explique le fondateur dont l’entourage trouve le concept fascinant et demande même à l’installer chez ses grands-parents. « Ils voulaient que je développe ce produit », se remémore Matteo. Voilà qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Comment veiller sur nos aînés en s’assurant que leur dignité reste intacte… Crédit: EEC Technologies

L’aventure commence

Matteo, alors commercial, soumet le projet à Andrea Pozzo, qui exerce dans le dépannage informatique. Les deux se mettent aussitôt en selle. « On aspirait à faire quelque chose d’utile », un challenge se profile : améliorer pas à pas la première solution créée. Au total, 11 natures de détection sont intégrées dans le système. Les capteurs sont capables de détecter un panel d’indicateurs : mouvement, température, hydrométrie, taux d’UV, activité électrique, gaz, monoxyde de carbone, pour ne citer qu’eux. Un exploit d’autant plus remarquable pour ceux qui ont appris l’IA via des tutos en anglais sur YouTube…

Grace à l’IA, les entrepreneurs constituent une empreinte des habitudes de vie de la personne que le système protège. EEC Technologies répond à deux objectifs : alerter les aidants et la famille en cas de chute, mais également comprendre le glissement vers la dépendance. « Notre valeur ajoutée, c’est faire de la prévention, de l’anticipation », résume Matteo.

La Bastide du Luberon à Robion ouvre très vite ses portes à cette nouvelle technologie aptésienne. « Il y a une espèce de dichotomie entre le méchant Ehpad et le gentil maintien en domicile. Des aprioris que l’on balaye une fois sur le terrain. Cela coûterait d’ailleurs plus cher d’avoir les services d’un Ehpad à domicile, puisqu’ils ne sont plus mutualisés », pointe Matteo. Huit capteurs pour quatre chambres sont alors installés, permettant une riche collecte d’informations grâce à un partenariat de terrain. Le duo dépose ensuite un dossier auprès de l’incubateur Camina et devient lauréat en 2019. Le marché centré sur le particulier dévie sur celui des Ehpad.

« On n’avait pas cette frappe commerciale pour le particulier et la technologie a un plus de mal à pénétrer les foyers », explique le fondateur. Un partenariat technologique est ensuite signé avec la Maison de retraite publique intercommunale de la Durance à Noves et Cabannes. « Nous avons réuni beaucoup de retours de la part des utilisateurs. L’Ehpad ne paie rien, en échange, le personnel nous fait des retours très importants pour le développement des fonctionnalités », souligne Matteo. Lauréat du réseau Entreprendre, la startup sera soutenue par Initiative Terre de Vaucluse, Bpi France, CIC Avignon ou la French Tech Grande Provence. 100.000€ seront mis sur la table pour voir naître le bébé.

Les capteurs permettent d’alerter le personnel d’une chute mais également d’anticiper le phénomène de dépendance.

2 salariés pour 80 lits en Ehpad

« Les résidents en Ehpad sont généralement dans un degré de dépendance avancé, qui nécessite un encadrement important. La nuit, il y a deux salariés pour 80 lits en moyenne en France », indique Matteo. Surprenant lorsque l’on sait à quel point la nuit rend vulnérable. Si une personne chute, elle est découverte uniquement au cours de la tournée du personnel. « Il faut savoir qu’au-delà de 45 minutes de maintien au sol, même si aucune contusion ou fracture n’est constatée, les dommages peuvent être très importants chez les personnes âgées : déshydratation, hypothermie, etc. », alerte Matteo.

EEC Technologies aide le personnel uniquement durant la nuit, grâce à un appel automatique en cas de chute. 606 Ehpad sont référencés en Paca, 122 dans un rayon de 50km autour d’Apt. Pour poursuivre son développement, la startup a besoin de 6 Ehpad au cours de la première année. Elle en appelle ainsi au ‘bêta testeurs’ pour enrichir sa technologie et se développer. « Environ 44% des établissements sont publics. Le Département a la gestion du bien vieillir au même titre que l’ARS. Si une personne chute et se fait mal, c’est l’Assurance maladie qui paie les frais. Les chutes coûtent 2 milliards d’euros par an à l’Etat. Mon combat, c’est de faire comprendre que cette charge ne doit pas incomber uniquement à l’Ehpad », explique Matteo.

Une solution complètement autonome

Quinze jours d’apprentissage sont nécessaires pour créer une empreinte des habitudes. Combien de temps dort le résident ? A quelle heure se couche-t-il ? Combien de fois se lève-t-il dans la nuit ? Une personne qui se lève plus régulièrement peut par exemple révéler l’apparition d’une pathologie. « On a également incorporé un bandeau lumineux au niveau des plaintes de la chambre pour améliorer la visibilité et réduire encore plus le risque de chute », abondent les fondateurs.

La philosophie ? Proposer une technologie automatique, complètement autonome. Pas de bouton à actionner, de bracelet à saisir, pas besoin d’internet et une batterie qui peut durer des heures en cas de coupure d’électricité. « Quand l’IA analyse une décision, elle n’oublie aucun paramètre, même s’il y en a des millions. Dans ce domaine, le ‘Machine learning’ sera toujours plus efficace qu’un être humain », précise Andrea Pozzo. Le boitier gère entre 4 à 6 chambres et les piles des capteurs sont à changer une fois par an. La maintenance et la mise à jour se font à distance. « On a beaucoup travaillé sur la réplicabilité des systèmes, pour qu’un électricien soit capable d’installer notre outil très facilement, partout en France, » précise Matteo.

EEC technologies recherche des bêta testeurs pour déployer sa solution innovante

IA sociale et solidaire

Ils en sont convaincus, avec la technologie, on peut faire beaucoup plus, avec autant de moyens. « L’IA représente pour nous une plus-value sociale, même si elle est perçue comme le robot qui va remplacer l’humain et tout contrôler. Une machine ne peut pas se voir prêter des intentions humaines. Elle n’est pas manipulatrice, elle fait ce qu’on lui demande de faire. On ne cherche pas à remplacer l’humain mais à maximiser son temps. Nous sommes une aide, pas un substitut « , rappelle Matteo. Le slogan ? L’IA sociale et solidaire pour prendre le contre-pied.

EEC Technologies s’inscrit dans la société et sa métamorphose à venir. La durée de vie s’allonge, l’indépendance s’accroît, la technologie médicale avance. Le programme gouvernemental Ehpad « hors les murs » entend bien se projeter dans l’avenir. « Le babyboom va bientôt devenir papyboom. Un pic de personnes va atteindre un état de dépendance compatible avec l’Ehpad. Les pouvoirs publics ne pourront pas faire face à cette forte demande », analyse Matteo. Construire d’autres Ehpad ? Une solution coûteuse et un foncier qui manque cruellement. Avec ce programme, il s’agit d’accompagner les personnes à domicile, avec un service plus poussé que le service classique : auxiliaire de vie, infirmier, ASH, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, etc. Un programme dans lequel les capteurs pourraient être une solution idoine au cœur des foyers. L’Ehpad se charge à ce moment-là d’alerter et de conseiller la famille en cas de prise en charge nécessaire au sein d’un établissement.

Oui aux investisseurs, non à la vente de données

Le concept plait, mais il séduit beaucoup d’investisseurs friands du commerce de données. « On ne veut pas vendre de données brutes, avoir ce genre de ‘business model’ ne nous intéresse pas. On utilise les données pour réalimenter notre IA et proposer un service toujours plus performant. On souhaite intégrer des actionnaires avec la même philosophie de développement. Que ce soit un fonds investissement, un industriel ou un business angel, il faut qu’il soit en phase avec nos valeurs. On n’a pas le couteau sous la gorge », concluent les fondateurs.

Voilà l’histoire de ces âmes gonflées d’une détermination naturelle, animées par la volonté de préserver la dignité de nos aînés. Rappelons-nous seulement que ces derniers étaient les premiers à nous tenir la main lorsque nous ne savions même pas encore marcher.

Plus d’informations sur EEC technologies, cliquez ici.


Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Artothèque accueille 220 adhérents dont beaucoup sont des artistes établis dans le Luberon tels que des peintres, des sculpteurs et des photographes, dont des célébrités mondialement connues. François Cance, président de l’association -qui a pour but de promouvoir l’art contemporain- organise, tout au long de l’année, des visites d’ateliers d’artistes, des expositions, des rencontres ainsi que des conférences. Il dévoile son calendrier 2022 et se remémore les aventures vécues en 2021.

«Ce que je recherche ? Interroge François Cance, La liberté dans la création. J’ai travaillé 35 ans chez BNP Paribas, lorsque j’avais besoin de m’échapper de ma vie professionnelle, je téléphonais à des sculpteurs, des peintres, des photographes et j’allais passer une heure avec eux dans leur atelier. C’était pour moi une véritable respiration que de côtoyer un créateur.»

Lors d’un mariage à Dakar
«Un jour, lors d’un mariage à Dakar, je feuillette une revue locale et je tombe sur un article évoquant Ousmane Sow. Je l’appelle et passe une heure avec lui. Je l’ai revu 15 ans après alors que Jean-Paul Blachère créait sa fondation d’entreprise éponyme pour participer au développement de l’Afrique en aidant à la création contemporaine et la promotion de ses artistes. Le monde sert à ça : établir des contacts.» 

Dans l’avion
«Un jour, alors que j’étais en avion, au lieu de prendre un journal ou une revue, je me suis mis à converser avec la personne assise à côté de moi. Cette dame férue d’art avait possédé une galerie à Barcelone. Elle était devenue l’assistante de Marc Albouy président d’Electra-EDF à Paris. Je lui parle du sculpteur Pollès dont je me suis beaucoup occupé. Je lui explique que l’artiste fond lui-même ses pièces –ce qui est très rare- en Toscane à côté de Pietrasanta. Je lui précise qu’il est en train de travailler sur un pantographe électronique ce qui engage un certain coût. Elle me répond qu’elle va en parler à son patron.»

François Cance lors de l’assemblée générale d’Artothèque au Phébus à Joucas qui a réuni 120 membres. L’association en compte 220.

Electra-EDF
«Un mois après, Marc Albouy me rappelle. Nous prévoyons de passer trois jours en Toscane pour rencontrer Pollès et voir ses œuvres. Nous avons participé à une fusion. Lorsque Marc Albouy a vu le pantographe il a décidé de diligenter un ingénieur pour la mise en œuvre la partie électronique électronique ce qui a conduit à déposer un brevet EDF-Pollès*. Six mois après, il me joint à nouveau pour me donner le contact d’une de ses amies qui s’occupe de Bagatelle, à Paris évoquant la possibilité d’une exposition. C’est ainsi, il y a 15 ans, que Pollès a été exposé à l’Orangerie, il y avait le pantographe manuel et aussi l’électronique, la projection du film sur la fusion –à l’initiative de Marc Albouy qui l’avait commandé-. Tout cela a été réalisé grâce à Marc Albouy et, avant lui, grâce aux contacts humains.»
*Dans les années 1990, le sculpteur Pollès a développé, en collaboration avec le centre de recherche EDF, un pantographe électrique utilisant, pour la première fois, une pointe de touche électronique enregistrant le point de contact avec la matière et ses coordonnées. Source Note technique Lithias sur la 3D.

Pourquoi ?
«Lorsque j’ai pris ma retraite il y a 25 ans, j’avais envie de rassembler des artistes, c’est devenu l’association Artothèque. Nous étions 30. Puis à ces artistes se sont greffés des amis. L’association a pris de l’ampleur au fur et à mesure des rencontres organisées au Domaine de la Citadelle à Ménerbes, à la Maison Dora Maar, au Château de la Nerthe à Châteauneuf-du-Pape. J’ai eu la chance d’obtenir des lieux de grande qualité qui ont trouvé leur public, les gens sont venus et ont demandé à adhérer à l’association. Tout cela s’est fait simplement, amicalement, au gré de contacts. 

En 2022
A l’heure où nous écrivons nous ne savons pas si le programme qui suit sera maintenu. Nous vous invitons donc à vous rapprocher de l’association pour en avoir confirmation. Éternel optimiste, homme bienveillant et grand amoureux de l’art –plutôt contemporain-, François Cance a prévu de fêter le gâteau des rois dimanche 30 janvier à 16h chez le peintre William Hanon, 92 rue de la République à Apt.
Dimanche 24 avril nous ferons un pique-nique chez Christiane Filliatreau à Bioux, chemin de l’Oratoire, pour y découvrir ses sculptures et poteries.
Samedi 21 mai à 15h, Pierre Brun se prêtera à une visite de la manufacture Brun de Vian-Tiran à l’Isle-sur-la-Sorgue.
Dimanche 29 mai, Christian Desailly à Gordes exposera 6 artistes Nanou et Bernard Autin, Christine Bozza, Marine Guillemot, Marc Nucera et Jacques Salles.
Dimanche 12 juin Julien Allègre, sculpteur, ouvrira son atelier situé chemin de Cairanne, 382 Zac camp Bernard à Sablet.
Au cours de l’été Hans Silvester, photographe –qui a notamment photographié des poules dans le monde entier-, le chef Xavier Mathieu étoilé au guide Rouge Michelin pour le Phébus à Joucas et un conférencier évoqueront le bien-être animal.
Vendredi 9 septembre Babouchka à Coustellet accueillera les peinture et gravures de Fabienne Péry-Meylan.
En octobre prochain, Denis Brihat exposera ses photos à la Librairie le Bleuet à Banon.
Enfin, ne novembre aura lieu l’assemblée générale qui se déroulera dans le nouveau bâtiment de la Lustrerie Mathieu 432 Route de Croagne à Gagas.

En 2021
Les adhérents d’Artothèque ont ainsi visité les ateliers de Sylvia Tailhandier. En mai et septembre dernier la librairie Le bleuet à Banon a exposé des sculptures de Marc Nucera et les photos d’Eric Meylan. Toujours en mai dernier un pique-nique s’est tenu chez le peintre Eva Vorfeld à Bioux pour découvrir ses oeuvres. En juin, à l’Isle-sur-la-Sorgue, il était question de rencontrer Nanou peintre et Bernard Autin, sculpteur. Ce même mois, le photographe et journaliste François Bringer a ouvert 4 jours son atelier à Bonnieux. En juin, les époux Canat, dans leur propriété de Ménerbes ont accueilli une expo du peintre Galatioto et des photos d’Alain Wieder autour du parc de sculptures de Joël Canat. En juillet, le mas de Sudre a mis en scène les œuvres du peintre Philippe d’Orsay, les sculptures de Bérengère d’Orsay et les sculptures animalières d’Olivia Trégaut. En août c’était au tour de Marie-Laure Gérard-Becuwe d’exposer ses sculptures au Phébus à Joucas. En septembre dernier, c’est lors d’un pique-nique chez elle, à Gargas, que Claudine Borsotti, laissa découvrir ses sculptures aux adhérents.

Les infos pratiques
Artothèque. Promotion de l’art et des artistes. François Cance. 06 80 05 53 07. artothèquecance@orange.fr


Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Le Bleuet est la plus grande librairie française en milieu rural tenue, depuis 2016, par le couple de Lyonnais Marc –docteur en philosophie- et Isabelle Gaucherand. Située à Banon –hameau de 1 000 âmes-, entre le Mont Ventoux et la montagne de Lure, elle est ouverte 365 jours par an, de 10h à 19h (20h en juillet et août). Sur quatre étages dans une ancienne maison de village, où sommeillent 170 000 livres dans plus de vingt rayons et sur 850m2…

En bas de l’excentrique maison résident les pièces dévolues aux expositions, –on s’y perd avec bonheur- et il y a aussi ce joli jardin planté de pergolas, de buissons, d’herbes aromatiques et de fleurs savamment disposées ça et là. Au beau temps, on y fait des lectures, on participe à des conférences.

Comment tout a commencé
L’Ovni est né de la ténacité d’un marseillais ébéniste, Joël Gattefossé qui eut l’idée de collecter des ouvrages destinés au pilon et dorénavant accueillis dans une petite boutique de souvenirs qu’il acquit en 1990, à la faveur d’un héritage. Un succès qui se développa et tira vers le haut tout le village dont le nom n’était alors connu que pour son fromage de chèvre plié dans des feuilles de châtaignier et ceinturé d’un brin de raphia.

La Librairie le Bleuet à Banon, un ovni au milieu de nulle part qui soulève les foules depuis plus de 30 ans et pas mal de péripéties. Copyright Mireille Hurlin

Une histoire à épisodes
Une jolie histoire qui frôla la cata (strophe), en 2015, lorsque Joël Gattefossé décide se lancer dans la vente à distance, pariant sur la construction d’un hangar, en bas du village. Las, les ventes ne sont pas au rendez-vous. Le stock de livres ? Il ne tourne pas suffisamment. Les problèmes de gestion s’accumulent. En janvier 2015, Christine Rey, professeur de musique à Avignon, reprend le lieu qu’elle fréquente assidument mais le loyer de la librairie plombe son projet et fait fondre ses économies. 18 mois après son rachat Isabelle et Marc Gaucherand reprennent les rênes et restructurent l’aventure depuis. Pour pérenniser la librairie, en plus du fond, ils rachètent les murs, consolidant leur action.

Isabelle et Marc Gaucherand, les propriétaires et gestionnaires de la Librairie Le Bleuet à Banon Copyright Mireille Hurlin

Samedi 15 janvier, à 11 h : vernissage de l’exposition le « Cirque Romanès » en présence de son fondateur le poète Alexandre Romanès.
Rencontre exceptionnelle avec Alexandre Romanès, le grand poète tzigane et fondateur du Cirque Tzigane Romanès, lors du vernissage de l’exposition «le Cirque Romanès en peinture» par l’artiste peintre Karibou. Au programme : rencontres, lectures, dédicaces, et projection à 15 h du documentaire sur le cirque Romanès réalisé par Françoise Lebrun (bienvenue aux enfants).

Samedi 22 janvier : bienvenue à la 6ème Nuit de la lecture sur le thème « Aimons toujours ! Aimons encore ! »
Histoires et chocolat chaud pour les enfants à 16 h, échanges autour de la lecture pour ados à 17 h, et lectures non-stop à tous les étages animées par les associations Bleuet Cie et Par son et par mots à partir de 18 h. Déambulez et découvrez à chaque étage du Bleuet, des groupes de lecteurs différents pour animer cette nuit de « l’amour » ! Buffet participatif à 20 h, venez avec un salé ou un sucré (quiche, tarte, gâteau…) boissons offertes, si la situation sanitaire l’autorise.

Samedi 29 janvier, à 11 h : rencontre sur l’inceste et la pédophilie avec Camille Kouchner et Eva Thomas
En partenariat avec Le Grand Sault, rencontre avec Camille Kouchner et Eva Thomas sur l’inceste et la pédophilie autour de leurs derniers livres, respectivement : « La Familia Grande» (Seuil, 2021) et « Le sang des mots » (Desclé De Brouwer, 2021). Dimanche 30 janvier à 15h, au Grand Sault, « Inceste de la survie à la vie », lectures et échanges (renseignements : www.legrandsault.com / 06 60 80 38 73).

Du 18 décembre au 26 janvier : exposition le « Cirque Romanès » en peinture, par l’artiste Karibou dans l’espace culturel
Venez découvrir la nouvelle exposition du Bleuet sur le formidable «Cirque Romanès» par l’artiste peintre Karibou. «Des lumières de la mer à celles de la Provence, Karibou s’est aussi passionnée pour le merveilleux cirque tzigane Romanès. Sous le chapiteau rouge, vit une famille de funambules, de danseurs, de musiciens, d’acrobates. L’envolée des émotions naît : la richesse des couleurs, le frémissement sur un fil, les danses du feu, la voix tzigane… Enchantement pour le peintre. » 

Librairie généraliste le Bleuet. Place Saint-Just à Banon. Ouverte tous les jours de 10h à 19h. Masque obligatoire. 04 92 73 25 85. www.lebleuet.fr

La libraire Le bleuet réunit toutes les générations Copyright Mireille Hurlin

Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Fin novembre, des élèves du lycée professionnel La Ricarde à l’Isle-sur-la-Sorgue ont réalisé des opérations de débroussaillage et de bûcheronnage dans le hameau des Trécassats à Villars. Ces opérations avaient pour but de leur apprendre sur le terrain à manipuler des outils, gérer une équipe de chantier et valoriser leurs compétences pour la gestion de ces zones naturelles.

En formation bac pro « Gestion des milieux naturels et de la faune », les élèves du lycée professionnel La Ricarde à l’Isle-sur-la-Sorgue viennent d’intervenir dans le secteur de la colline de La Bruyère à Villars. Pendant une semaine, ce chantier encadré par Frédérique Ravetti et Eric Vautrin, enseignants à La Ricarde, a notamment permis l’élimination des pins entravant le développement optimum des chênes alors que les branches résiduelles de l’élagage, ont été aménagés au sol, en petit tas, pouvant servir de cache pour la faune. Auparavant, en mars dernier, les élèves avaient appris à délimiter sur cartographie aérienne des zones de développement de chênes ; puis ils ont repéré et marqué sur le terrain des arbres à favoriser. Pour 2022, un chantier similaire est programmé dans le même secteur afin de relier une zone ouverte qui pourra potentiellement devenir une future zone de pâturage.
En effet, le Parc naturel régional du Luberon et le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Provence-Alpes-Côte d’Azur souhaitent confier très prochainement l’entretien du milieu à un éleveur de chèvres conduisant un petit troupeau et qui trouvera une ressource alimentaire d’appoint sur ce pâturage.

Une colline brûlée dans les années 1990
Située au centre du massif des Ocres sur la commune de Villars, la colline de La Bruyère à Villars est inclue dans le périmètre du Parc naturel régional du Luberon et constitue un Espace Naturel Sensible du réseau du Département de Vaucluse. Elle a subi un incendie dans les années 1990. Une aubaine pour certaines espèces qui se développent après ce type d’évènement. Les bruyères et les Pins maritimes ont depuis effacé les traces des flammes mais cette régénération naturelle a rendu le massif homogène alors que cette zone a un fort potentiel pour abriter de multiples espèces végétales des milieux ouverts sur sol acide. Le Parc et le CEN Paca ont donc mis à disposition leurs parcelles pour procéder à des travaux d’ouverture dans la matte forestière de recolonisation.

Des espèces rares
Depuis 2003, le CEN PACA s’intéresse à la biodiversité de cette zone. C’est à cette date qu’il réalise l’acquisition d’une parcelle de 5ha abritant une espèce protégée et rarissime la Loeflingie d’Espagne. Le Parc du Luberon a pris le pas en 2009 en faisant l’acquisition de 9ha supplémentaires. Par ailleurs, depuis 2015, le Conseil départemental accompagne la commune de Villars pour continuer les acquisitions de parcelles dans cette zone. Aujourd’hui, une quarantaine d’hectares sont en propriété publique.
« Au bord d’un chemin, se développent des plantes protégées et très rares dont uniquement 5 lieux sont connus en France, explique le Parc du Luberon. Sur un sommet, une dépression en eau abrite un amphibien peu commun qui est muni d’ergos affutés comme des couteaux. Sous terre, c’est le royaume des demoiselles de la nuit : les chauves-souris ont pris possession des lieux. Toute cette nature est très discrète et ne se montre guère facilement, à moins de se laisser guider par un spécialiste. »


Denis Brihat et les métamorphoses de l’argentique

Le Parc naturel régional du Luberon avec Agribio 04 a accompagné le pain ‘Blé paysan bio’  pour la nouvelle filière territoriale blé-farine-pain bio. Ce nouveau pain est le résultat de 10 ans de travail. Il valorise les variétés locales de blés paysans, avec une dizaine de producteurs locaux et des boulangers bio du territoire Luberon-Lure. Pour le présenter, le parc naturel régional du Luberon invite les habitants et leurs amis à grand pique-nique jeudi 23 septembre au marché paysan de Lauris de 18h à 21h. L’idée ? Venir avec son pique-nique pour le composer sur place en profitant des animations et en dégustant pain et vin.

Animations sur la Lub’ambule, le nouveau stand mobile du Parc

•Atelier enfants : « Viens pétrir ton pain blé paysan bio »
•Animation « Céréales et légumineuses, qui sont-elles ? »
•Dégustation de pains « blé paysan bio »
•Les accords vins-fromages : dégustation de vins marqués Valeurs Parc avec le Syndicat AOC Luberon (Appellation d’origine contrôlée)

À 18h30 : temps officiel

•Présentation du nouveau pain « blé paysan bio », un pain 100% local marqué Valeurs Parc Luberon
•Présentation de la Cité de l’alimentation à Lauris
•Remise des plaques Valeurs Parc à 3 boulangers de la filière « blé paysan bio »
•Remise des diplômes Valeurs Parc à 6 professionnels du tourisme nouvellement marqués.

Au menu du pique-nique

Des Produits frais du marché paysan et des grillades d’agneau. Cette opération est réalisée en partenariat avec Au Maquis, le Café villageois, le Syndicat AOC Luberon, les producteurs du marché paysan de Lauris, la Fédération des parcs naturels régionaux. 

En avoir plus

Avec l’appui de la Fondation de France, du Département des Alpes de Haute-Provence et du programme européen Leader coordonné par la Région Sud, le Parc naturel régional du Luberon et Agribio 04 ont mis en place une filière territoriale blé-farine-pain bio à partir de variétés paysannes de blé cultivées par des producteurs motivés par la biodiversité cultivée. Plébiscités par la meunerie locale, ces blés anciens sont inscrits dans une charte « farine et pain bio de variétés de pays cultivées en Provence ». Après des tests consommateurs réalisés à l’automne 2020, les pains « blé paysan bio » sont maintenant commercialisés dans 9 boulangeries en Provence-Alpes-Côte d’Azur signataires de la charte « blé paysan bio », dont 6 sont sur le territoire du Parc du Luberon, à La Tour d’Aigues, Cavaillon, Lauris, Saint-Martin les Eaux, Forcalquier et Manosque. Plus de détail ici.
MH

https://www.echodumardi.com/tag/luberon/page/7/   1/1