8 novembre 2025 |

Ecrit par le 8 novembre 2025

Marie-Pierre Mouton nommée sénatrice : un nouveau cap pour la Drôme après le combat de Gilbert Bouchet

Présidente du Conseil départemental de la Drôme depuis 2017, Marie‑Pierre Mouton démissionnera de cette fonction le 1er novembre pour prendre la suite du sénateur Gilbert Bouchet, disparu des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA) – dite maladie de Charcot. Cette passation marque à la fois la fin d’un combat courageux et le début d’une nouvelle étape pour la représentation drômoise au Sénat. C’est Franck Soulignac, adjoint au maire de Valence et 1er vice-président du Conseil départemental de la Drôme qui prend, par intérim, le fauteuil de la présidence du Département de la Drôme.

Dans un contexte national empreint d’incertitudes, Marie-Pierre Mouton s’apprête à franchir un cap politique. « J’ai remis ce matin ma démission de la présidence du Département de la Drôme, qui prendra effet le 1er novembre », écrit-elle, soulignant la responsabilité « immense » de son nouveau mandat sénatorial. Sa décision fait suite au départ de Gilbert Bouchet, qu’elle salue avec émotion : « Je veux une nouvelle fois saluer la mémoire et l’action ».

Un chemin d’engagement territorial
Née en 1965, Marie-Pierre Mouton est une figure de la Drôme : conseillère départementale, maire de Pierrelatte, puis présidente du conseil départemental depuis 2017. Elle a été faite chevalier de la Légion d’honneur « pour son engagement local ». À la tête du Département, elle a notamment mis l’accent sur la solidarité, la ruralité et l’investissement dans les territoires sous tension. Elle insiste désormais sur sa volonté de « porter la voix des territoires, défendre nos collectivités et leur liberté d’action », soulignant que la proximité restera son fil conducteur.

Marie-Pierre Mouton Copyright MPM Communication

Un mandat de présidente intense, exigeant et humain
Son mandat au Département, comme elle le rappelle, « a été intense, exigeant et profondément humain ». Elle y voit la force du collectif et l’engagement des acteurs de terrain comme fondements de toute politique publique réussie. Elle annonce qu’elle restera conseillère départementale – aux côtés de son successeur désigné, le 1er vice-président Franck Soulignac, fidèle aux valeurs d’équité, solidarité et responsabilité.

Le vide laissé par Gilbert Bouchet et son héritage politique
Gilbert Bouchet, sénateur de la Drôme depuis 2014 et maire de Tain‑l’Hermitage de 1995 à 2017, est décédé le 20 octobre 2025, à 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Diagnostiqué vers 2023, il avait poursuivi son mandat et s’était fait le porte-voix des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. En octobre 2024, affaibli et sous respirateur, il avait pris la parole au Sénat pour défendre une proposition de loi visant à améliorer la prise en charge de la SLA –on estime à 8 000 le nombre de personnes atteintes de la maladie en France avec une incidence de 2,5 nouveaux cas pour 100 000 habitants par an-. Le combat du sénateur avait suscité une forte émotion : « Il faut absolument qu’on ait plus de moyens, plus de communication, car c’est une maladie qui peut tomber sur tout le monde », avait-il déclaré.

Une proposition adoptée à l’unanimité
Sa proposition, adoptée à l’unanimité en février 2025, supprimait notamment la barrière d’âge pour obtenir la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) pour les malades en évolution rapide. Son héritage est double : d’une part, la voix d’un élu drômois qui a mis sa propre souffrance au service d’une cause collective ; d’autre part, un rappel à l’engagement politique au niveau local et national. « Jusqu’à ses derniers instants, il est resté fidèle à ses idées, à son engagement et à son franc-parler », a salué la municipalité de Tain-l’Hermitage.

Gilbert Bouchet Copyright GB Communication

Ce que cela signifie pour la Drôme
La nomination de Marie-Pierre Mouton au Sénat apparaît comme un choix logique et symbolique. Elle représente la continuité d’un engagement local fort, mais aussi une ouverture vers une nouvelle étape au plan national. Son discours insiste sur la « voix des territoires » : à une époque où la centralisation et la défiance envers les institutions croissent, ce leitmotiv prend un relief particulier. Dans un territoire comme la Drôme – rural, attaché à la proximité, mais aussi confronté à des défis d’attractivité, de numérique ou de transition – la présence d’une sénatrice enracinée peut faire la différence.

Un rôle de trait d’union
Ce rôle de « trait d’union » entre terrain et législation est ce que Marie-Pierre Mouton se propose de tenir, forte de son expérience au Département (budget sous tension, investissements dans les réseaux, soutien aux acteurs agricoles et aux actions sociales).

Une page qui tourne, un avenir à écrire
La passation s’inscrit donc dans un moment de transition : la fin d’un combat personnel et politique porté par Gilbert Bouchet, et le début d’un nouveau chapitre pour Marie-Pierre Mouton. Le «grand honneur» qu’elle évoque est aussi «une responsabilité immense». Elle devra conjuguer ancrage local et défis nationaux : financement des collectivités, ruralité, transition écologique, solidarité.

Le parti des Républicains
Pour le Parti Les Républicains et pour la majorité du Département de la Drôme, c’est une occasion de marquer leur présence et leur action. Pour les habitants, c’est aussi l’espoir que leur voix soit mieux entendue à Paris, non pas comme un simple relais administratif, mais comme un vecteur de projets concrets pour le territoire. En somme : un nom, une histoire, un combat. Et maintenant, une mission.
Mireille Hurlin


Marie-Pierre Mouton nommée sénatrice : un nouveau cap pour la Drôme après le combat de Gilbert Bouchet

Le Barbier de Séville, de Beaumarchais, enchante le château de Grignan jusqu’au 23 août, dans le cadre des fêtes nocturnes qui s’y déroulent depuis fin juin, pour 44 représentations en plein air, sous les étoiles, avec pour décor le majestueux château de Grignan, propriété du Département de la Drôme. Une œuvre signature de Beaumarchais dont la mise en scène est signée Jean-Philippe Daguerre.

Tout d’abord la scène, en réalité des arènes de Séville au 18e siècle. De la musique, tout de suite : violon, alto, Cajon, accordéon, guitare et yukulélé. La voix extraordinaire de la mezzo-soprano Sabine Revault d’Allonnes qui embarque immédiatement, les huit autres comédiens, musiciens -par la grâce de Petr Ruzicka, directeur musical et violoniste de grand renom- et le public, en moins de temps qu’il ne faut le dire.

La scénographie, le jeu des acteurs
L’une des fenêtres hautes du château de Grignan où est cloîtrée Rosine, l’amoureuse tourmentée – la pétillante Marion Bosgiraud- du comte Almaviva – énergique et fantasque Jean-Baptiste Artigas-, des moucharabiehs qui instaurent une rue tout aussi promptement qu’un intérieur sévillan très très très gardé.

Copyright Delmarty

On a tout aimé, admiré
Comme la veulerie et l’intelligence politique vive de Figaro –formidable Pascal Vannson et sans doute Beaumarchais en personne- ; Le comte Almaviva-Lindor qui la joue incognito et parie sur la conquête de son entreprise ; La candeur et le désespoir de la condition de la femme portés par Marion Bosgiraud ; Don Bazile, Tullio Cipriano, conseiller de Bartolo, qui manie conseil et exerce ses mauvaises cabales ; Bartholo le vieux Barbon, si humain, si fort et frêle à la fois, amoureux transi et homme averti, expert en lecture de l’âme. Et puis La jeunesse et le notaire interprétés par le très enjoué Jean-François Toulouse. On aime tout de ce spectacle de haut vol : mise en scène, décors, costumes, le jeu généreux des comédiens. En réalité un spectacle de grands moyens au service de l’art vivant populaire. Autant dire une gageure aujourd’hui…

Olé !
Le  rythme y est effréné comme lors d’une corrida, où situations, joutes verbales, suspens, jeux d’esprit, candeur et filouterie déploient tout d’une nature humaine emportée. Et l’on comprend à quel point Jean-Philippe Daguerre, le metteur en scène aux 5 statuettes des Molières –obtenues pour ‘Du charbon dans les veines’, rend hommage à ce grand auteur du génie classique : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, à la fois : écrivain, dramaturge, musicien, homme d’affaires, éditeur de Voltaire, fondateur des droits d’auteur et de la société éponyme. Et aussi… Espion, marchand d’armes, homme d’actions et de combats. En réalité ses écrits, se mêlent de très près à sa vie, qu’il théâtralise, particulièrement lorsqu’il est question de Figaro.

Back stage
«Le Barbier de Séville connaît un fort succès, entame Arnaud Vincent Genod, directeur général des châteaux de la Drôme. Nous avons, durant le mois de juin, accueilli en résidence les artistes et le metteur-en-scène Jean-Philippe Daguerre, professionnel reconnu aux multiples Molières. Il faut dire que la configuration des lieux peut intimider avec cette scène circulaire centrale et ses gradins en hémicycle. Résultat ? Les soirées affichent ‘complet’ et les spectateurs sont ravis des plus jeunes, en passant par les familles et amateurs avertis du spectacle vivant. En cela, nous avons réussi notre pari. Les Fêtes nocturnes du Château de Grignan, créées en 1987, sont un réel succès populaire, ce que nous voulions.»

Copyright Delmarty

Une année de célébration pour Madame de Sévigné
«Et puis nous allons fêter, durant un an, les 400 ans de la naissance de la Marquise de Sévigné -le 5 février 1626- précise Marie-Pierre Mouton, présidente du Conseil Départemental de la Drôme qui détaille, sous cette nuit de pleine lune, l’entière réfection de la toiture de l’édifice Renaissance –intervenue fin 2023- et ses gouttières rutilantes en cuivre. Un riche programme d’activités est en cours d’élaboration au château de Grignan, avec notamment, la réouverture du 2e étage du château de Grignan entièrement consacré au 17e siècle et à la famille de Grignan ; Une exposition sur Madame de Sévigné –qui a fait trois séjours dans le château de Grignan, à l’époque demeure de son gendre, François Adhémar et de sa fille Françoise-Marguerite-, la mode et les parfums de l’époque en partenariat avec l’Osmothèque de Versailles…»

Comment vivait-on en ces temps ?
Un week-end de reconstitution historique proposera de vivre une immersion dans le Grand Siècle au gré de combats d’escrime, de la danse baroque, de jeux anciens, de spectacle de chevaux. Une déambulation nocturne et théâtrale sera proposée dans les salles du château, illuminé pour l’occasion. Cette visite spectacle recréera l’atmosphère des toutes premières fêtes nocturnes organisées au château. Enfin, un grand bal costumé à l’automne égaillera les lieux.

Les infos pratiques
38e édition des fêtes nocturnes. Jusqu’au 23 août. Relâche le dimanche. Plein tarif 26€. 19h15  Ouverture des portes et accès au Café Louis-Provence pour une petite restauration, boissons fraîches et chaudes, glaces… 20h30 Ouverture du gradin. 21 h Spectacle. Durée du spectacle 1h45. 22h45 Réouverture du café Louis-Provence et rencontre avec les artistes. Réservation 04 75 91 83 65 chateaux-ladrome.fr.

Copyright Delmarty

Restauration
Le Cafe Louis-Provence accueille les spectateurs des Fêtes nocturnes en soirée, ainsi que les visiteurs du château en journée à la belle saison. Formule de restauration simple et conviviale sur le principe d’un « pique-nique chic » ou d’un « panier apéritif à partager ». Pas de réservation préalable, ouverture du Café avant et après le spectacle pour les détenteurs d’un billet Fêtes nocturnes.


Marie-Pierre Mouton nommée sénatrice : un nouveau cap pour la Drôme après le combat de Gilbert Bouchet

Chaque été depuis 1987, le Conseil Départemental de la Drôme propose à ses administrés de découvrir une pièce de théâtre jouée dans les jardins du Château de Grignan, sa propriété depuis 1979. Cette année, il s’agit de la tragi-comédie : ‘Histoire d’un Cid’ inspirée du Cid de Pierre Corneille revue par Jean Bellorini qui sera jouée lors de 44 représentations devant 35 000 spectateurs.

Cette adaptation du Cid, revisitée par Jean Bellori offre une relecture actuelle du Cid, écrit par Corneille peu avant 1637, et dont la dernière version fut revue et éditée par l’auteur en 1661. Pour réveiller Corneille à nos yeux comme à nos oreilles, Jean Bellorini prend le parti de la naïveté, du jeu et de l’enfance. C’est sur un château gonflable, installé devant la façade du château de Grignan, que son Histoire d’un Cid prendra naissance.

Perché sur cette citadelle factice,
quatre comédiens, Rodrigue, Chimène, l’infante et Léonor, redécouvrent joyeusement les aventures des personnages, le dilemme de Rodrigue, son amour impossible avec Chimène, le secret de l’infante et le désespoir d’un père vieillissant… Quels choix ponctuent nos vies ? Comment assume-t-on ces choix ? Pour raconter ces doutes intimes et universellement partagés, ils mettent la main sur une arme invisible et incommensurable, dont ils explorent toutes les facettes : l’imagination.

Cette variation de Jean Bellorini
nous emporte au gré du jeu de comédiens, interprétant tour à tour des personnages d’aujourd’hui et les héros de l’intrigue originale. Naviguant entre passé et présent, entre imagination et réalité. Une partition joyeuse et musicale, fidèle à la langue du 17e siècle et aux vers – devenus cultes – de Corneille : « Va, je ne te hais point. » « Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !»…

Entre amour et devoir, action et courage, renoncements
«Le Cid ? Corneille y parle de l’opposition entre amour et devoir, il dit la difficulté des relations entre parents et enfants, il évoque le pardon salutaire et nécessaire, il écrit sur les enjeux de pouvoir… évoque dans son discours, Marie-Pierre Mouton, présidente du Conseil départemental de la Drôme. Autant de thèmes éternels qui possèdent forcément une résonnance très forte aujourd’hui encore plus sans doute en ces temps incertains, où soufflent de mauvais vents qui font parfois tourner les têtes et perdre les repères.»

Marie-Pierre Mouton ©Jane Goyrand

Pour la petite histoire
«On sait l’abondance de l’œuvre de l’épistolière, et quand la marquise de Sévigné (1626-1696, 70 ans), de Paris ou de son château des Rochers à Vitré, écrit à sa fille, Madame de Grignan qui séjourne en Provence, elle lui fait partager ses émotions, lui dévoile ses pensées gaies ou nostalgiques. Quant à madame de Sévigné et le théâtre ? Les Femmes savantes de Molière ont bien fait rire l’épistolière mais c’est à Corneille que va sa préférence, ainsi écrit-elle en 1671, décochant au passage une pique à Racine : ‘Je suis folle de Corneille… Ma fille, gardons-nous bien de lui comparer Racine… Corneille, lui, est d’immense talent et n’a nul besoin de se coucher au pied du lit du Roi pour lui lire des pièces pendant ses insomnies…’ concluait la présidente du département de la Drôme, dans son discours.

Ce qu’on en a pensé
Jean Bellori a considérablement revu la copie de Corneille, la rendant sans doute plus accessible, notamment aux jeunes qui, s’ils viennent assister au spectacle, ne liront plus jamais Corneille comme nous l’appréhendâmes, parfois piteusement, au collège. Sa variation déménage, s’extrayant de tout académisme pour une œuvre plus bondissante, pleine d’humour, d’où même les voix off surgissent, commentant le trouble des personnages. L’ensemble est rythmé, poétique, intelligent et surprenant puisque même Balavoine s’y invite. Nous avons apprécié le travail de réécriture, l’idée audacieuse d’un décor plus qu’original. La poésie d’un soupçon de vidéo.

En savoir plus
Jean Bellorini, à la tête du prestigieux TNP (Théâtre national populaire) de Villeurbanne’ a revisité l’œuvre de Corneille ‘comme un léger pas de côté qui rend la pièce encore plus accessible, avec un décor clin d’œil plein d’humour, cependant dans le plus profond respect de l’esprit de l’auteur », précisait Marie-Pierre Mouton ce jeudi 27 juin.

Grâce à eux
‘Histoire d’un Cid’, variation autour de la pièce de Pierre Corneille de Jean Bellorini avec la troupe du TNP. Cette création sera ensuite jouée jusqu’au 24 août à Grignan puis à Villeurbanne, au Théâtre National Populaire puis partira en tournée. Avec : Cindy Almeida de Brito (Chimène), François Deblock (Rodrigue), Karyll Elgrichi (l’Infante), Frédérico Vanni (Don Diègue et Don Gomès et Léonor). Clément Griffault (claviers), Benoit Prisset (percussions), Federico Vanni. Collaboration artistique : Mélodie-Amy Wallet. Scénographie : Véronique Chazal. Lumière : Jean Bellorini assisté de Mathilde Foltier-Gueydan. Son : Léo Rossi-Roth. Costumes : Macha Makeïeff assistée de Laura Garnier. Coiffure et maquillage : Cécile Kretschmar. Vidéo : Marie Anglade. Construction des décors et confection des costumes : les ateliers du TNP. Production : Théâtre National Populaire. Coproduction : Les Châteaux de la Drôme ; L’Azimut – Antony/ChâtenayMalabry, Pôle National Cirque en Île de-France ; avec le soutien du Théâtre Silvia Monfort, Paris. Et avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

Les infos pratiques
‘Histoire d’un Cid’ de Jean Bellorini, au château départemental de Grignan.19h15 : ouverture des portes, uniquement pour les spectateurs ayant une réservation au Bar du Bosquet. 20h : ouverture des portes à l’ensemble des spectateurs Fêtes Nocturnes, accès à la terrasse & au bar (boissons et desserts uniquement) 20h30 : ouverture du gradin. 21h : spectacle (l’organisateur se réserve le droit de refuser les retardataires). Durée du spectacle : 1h40. Spectacle en plein air. Spectateurs à mobilité réduite : contacter la billetterie avant réservation. Spectacle conseillé à partir de 8 ans (les enfants de moins de 3 ans ne sont pas admis). Billets ni repris, ni échangés. Toutes les informations ici. Billetterie en ligne ici. Plein tarif 26€. Réduit 19€. Enfant 10€. Groupe 23€. Réservation 04 75 91 83 65.

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