1 décembre 2025 |

Ecrit par le 1 décembre 2025

Dominique Santoni : « il est temps que tout le monde fasse preuve de bon sens »

Fin des bouchons à Bonpas, déviation d’Orange, plan santé, déménagement des archives, Routes du Sud, pistes cyclables, LEO… la présidente du Département fait le point des grands dossiers en Vaucluse. L’occasion pour l’élue de regretter les conséquences des incertitudes politiques au niveau national ainsi que la déconnexion des réalités du terrain auxquelles sont confrontés les élus de proximité. Pour elle, un seul parti compte : celui du bon sens.

Ne cherchez plus. Nous avons trouvé le bâtiment signature de la zone d’activité d’Agroparc : Memento, le nouvel édifice qui accueille les archives départementales du Conseil départemental de Vaucluse trop à l’étroit maintenant dans leur site historique du palais des papes.
« C’est beau, c’est solide, c’est du concret », assure fièrement Dominique Santoni, présidente du Département, qui a pris l’habitude désormais d’organiser une rencontre de rentrée avec la presse dans un site emblématique du département. L’occasion pour l’élue de rappeler que ce nouveau lieu de mémoire constitue « un véritable symbole de notre feuille de route d’investir et de donner de la visibilité au département. C’est un projet phare que nous avons réussi à mener en 3 ans. Il illustre parfaitement notre volonté de nous tourner vers l’avenir. »

« Investir pour améliorer le quotidien des Vauclusiens. »

Dominique Santoni, président du Conseil départemental de Vaucluse

Investir, investir et encore investir, tel pourrait être le mantra de Dominique Santoni qui rappelle le cap qu’elle s’est fixée dans sa mandature : « améliorer les infrastructures pour améliorer, encore une fois, le quotidien des Vauclusiens ».
Après Memento, l’autre gros chantier en cours c’est le carrefour de Bonpas. « Les travaux avancent rapidement, explique-t-elle. C’est le projet de la mandature : 38M€ de dépense, dont près de 25M€ sont financés par le Conseil départemental. Mais Bonpas, c’est plus qu’un simple réaménagement de carrefour. C’est du temps gagné et la fin des bouchons afin d’améliorer le quotidien de chacun. Même chose avec le chantier de la déviation d’Orange qui se poursuit. Un investissement de 50M€ dont 42% financés par le Département. Je crois que c’est cela que les gens veulent aujourd’hui avant tout : du concret, car dans ce département, on ne fait pas de grands discours mais des grands travaux. »

Poursuite du déploiement de plan santé
Même satisfaction en ce qui concerne le déploiement du plan santé du Département. « Grâce à cette initiative, plus de 3 200 Vauclusiens ont retrouvé un médecin-traitant à ce jour. Et ce n’est pas fini puisque nous allons ouvrir prochainement un 5e centre de santé à Pernes-les-Fontaines. Nous sommes également en train de recruter 2 à 3 nouveaux médecins en plus de la dizaine que nous avons déjà embauché. Tout cela, dans un souci de proximité qui caractérise l’ADN de notre action. »

« Il faut que chaque euro dépensé serve aux Vauclusiens. »

« Mais pour mener à bien tout cela, il nous faut un budget, rappelle Dominique Santoni. Nous n’attendrons donc pas les annonces de l’Etat pour élaborer notre budget 2026 qui sera fait en décembre. Afin de jouer la prudence, nous allons travailler sur un budget qui sera similaire à celui de l’année passée. Et même si notre situation financière est plutôt saine, nous conserverons rigoureusement le même cap avec l’objectif de se désendetter parce qu’au plus on se désendette, au mieux on se porte. Nous allons donc chercher des financements et faire des économies, là où on peut les faire. Parce qu’effectivement, nous vivons une période très compliquée où, même si nous n’avons pas la planche à billets, nous avons du bon sens. Au final, il faut que chaque euro dépensé serve aux Vauclusiens. »

RSA : continuer d’accompagner les allocataires vers l’emploi
Si le Vaucluse présentait le pire taux régional de retour à l’emploi (3%) des allocataires du RSA (Revenu de solidarité active), le département affiche maintenant le meilleur score (presque 35%).
« Pour moi, le RSA ne peut pas être une situation qui perdure, confie Dominique Santoni. L’idée, c’est vraiment de retrouver du travail. Aujourd’hui, nous avons identifié trois types d’allocataires du RSA : ceux qui peuvent se tourner vers une prestation compensatoire (comme l’aide à l’autonomie, aux personnes handicapées, la retraite…) et que nous avons accompagné dans leurs démarches. Ensuite, il y en a une partie qui n’ont pas droit au RSA, parce qu’ils ne remplissent pas les conditions car ils ont une activité annexe ou d’autres revenus. Ceux-là, je trouve qu’il n’y a pas de raison qu’ils soient au RSA. Enfin, il y a ceux qui sont inscrits au RSA en étant à la recherche d’un emploi ou qui peuvent travailler. Des personnes souvent entre 20 et 55 ans que nous accompagnons pour qu’ils se réintègrent. Et cela marche bien, puisque nous sommes maintenant le meilleur département de la région dans ce domaine. »
Côté budget, ces contrôles de l’accès au RSA on permis de faire passer le coûts du versement de cette prestation pour le Département de 110M€ à 93M€ actuellement.

Les plus belles routes du Sud en 2026 ?
Concernant les projets à venir, le Département espère lancer en 2026 ‘Les plus belles routes du Sud’. Mené en partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui en financera une partie, ce programme vise à rénover et embellir les routes, principalement départementales.
« Nous allons embellir, nous allons planter, nous allons fleurir, nous allons agrandir, nous allons installer des pistes cyclables », énumère Dominique Santoni.
« Cela concerne aussi les sentiers, les itinéraires pédestres ou bien encore les traversées de VTT, poursuit-elle. L’idée c’est de mettre en scène les voies du Vaucluse et de réaliser des gestes architecturaux comme avec la passerelle de l’Oiselet. »
Dans cet esprit, le Conseil départemental prévoit la création d’une piste cyclable en encorbellement le long du pont de Bonpas, un travail sur le pied du Ventoux ou dans les gorges de la Nesque.
« Avec cela, on combine développement, infrastructure, attractivité, mobilité douce, développement durable, transport… », se félicite à l’avance l’élue qui souhaite mettre le paquet sur les plantations d’arbres car « le Vaucluse a encore besoin d’être embelli. »

« La solution de la rocade, c’est la LEO »

Gérant près de 2 400 km de routes départementales, Dominique Santoni a aussi forcément un œil sur les difficultés de mobilité et tout particulièrement la non-réalisation de la LEO ou bien encore le projet de limiter le trafic poids lourds sur la rocade d’Avignon.
« La solution de la rocade, c’est la LEO. Je trouve vraiment dommage que l’on ait abandonné ce projet de contournement de la cité des papes alors que nous avons une vraie problématique de transport dans ce département. En plus, nous nous privons de dizaines de millions d’euros qui auraient été déversés sur le territoire. »

« Aujourd’hui, interdire les poids lourds sur la Rocade de la manière dont cela est fait cela n’a pas de sens, regrette-t-elle. Le département du Vaucluse a émis un avis défavorable, ceux du Gard et des Bouches-du-Rhône également, les professionnels du transport sont contre, le ministère des transports et le préfet de région n’y sont pas favorable et pourtant on force encore et encore. Si on fait des réunions, de conciliation, de réflexion, dans lesquelles tout est déjà décidé, à quoi cela sert ? On veut envoyer les camions ailleurs, mais pour aller où ? Vers les ponts de Rognonas et de Roquemaure qui ne pourront pas le supporter et qui sont sous surveillance technique. Le préfet de région l’a écrit, ‘un surcroît de trafic 38 tonnes semble difficile sur ces deux points’ (ndlr : en plus celui du Pont de l’Europe a été consolidé en 2014 mais ne peut pas accueillir de trafic supplémentaire, tout comme celui d’Aramon construit en 1970). »

« Et que l’on ne me dise pas que l’on fait du développement durable en faisant passer les camions à Orange pour redescendre sur Avignon. Il y aura beaucoup plus de pollution et de bruit en incitant par exemple les transporteurs à utiliser deux camions plus petits là où il en affrété un seul ou à doubler les rotations. C’est un non-sens écologique. Le tout en prenant le risque de mettre en péril une filière rail-route que l’on a patiemment construit à Champfleury. »

« Il faut arrêter de dépenser l’argent que l’on n’a pas,

« Je crois vraiment qu’il est temps de faire preuve de bon sens dans nos décisions, que ce soit au niveau local ou national, espère Dominique Santoni. Quand on écoute les gens dans la rue, 80% vous disent la même chose, Ils veulent que, si on leur annonce des choses, on sache comment on les finance. Et que, si ce n’est pas possible, on leur dise qu’on ne va pas les faire. Je pense que les Français sont prêts à l’entendre. Il faut arrêter de dépenser l’argent que l’on n’a pas et que l’on arrête de se faire gouverner par des minorités. »

« Le non-cumul des mandats a aussi éloigné les élus nationaux des problématiques de terrains et de la réalité de ce que vivent les vrais gens. Et avec le quinquennat, ils sont perpétuellement en campagne. A un moment, on a eu le ‘quoi qu’il en coûte’ et maintenant on n’a plus rien… Je ne comprends pas pourquoi on n’arrive pas à se redresser. Je ne comprends pas que nous n’ayons pas le courage de faire des réformes. L’Espagne, qui est à gauche, y est arrivé, l’Italie, très à droite, y est arrivé. Alors pourquoi pas nous ? »


Dominique Santoni : « il est temps que tout le monde fasse preuve de bon sens »

Avignon. Dans les couloirs silencieux du Palais des papes, là où les échos du XIVe siècle résonnent encore sous les voûtes gothiques, un immense secret sommeille depuis plus de 145 ans : 28 kilomètres de mémoire, d’encre et de papier. Un trésor discret, fait de parchemins médiévaux, de cartes anciennes, d’actes notariés, de jugements récents, de récits oubliés et de dessins minutieux. Nous sommes aux Archives départementales. Ces documents, témoins de la vie de 151 communes vauclusiennes, vont entamer une grande traversée. Une migration inédite, délicate et majestueuse, vers un nouveau sanctuaire : Memento, le tout nouveau Pôle des patrimoines de Vaucluse.

Memento Copyright MMH

Du Palais vieux à un écrin de modernité
C’est dans la partie la plus ancienne du Palais des papes – le Palais vieux, construit par le pape Benoît XII – que les Archives départementales avaient trouvé refuge en 1880. Mais ce lieu, aussi splendide qu’exigu, n’était plus à la hauteur de son contenu. L’humidité, les variations de température, les moisissures et même les poissons d’argent menaçaient lentement mais sûrement des documents uniques. Et pour les agents des archives, chaque jour devenait une épreuve dans un labyrinthe de 28 niveaux, d’escaliers inégaux et de recoins sombres. Le temps était venu de tourner une page. Et d’en écrire une nouvelle.

Un déménagement historique
Depuis 2017, dans un silence méticuleux, des mains expertes répertorient, dépoussièrent, conditionnent. Boîte après boîte, chaque document est préparé pour le grand voyage. Des parchemins médiévaux aux archives foncières les plus récentes, rien n’est laissé au hasard. Les fameuses « Jeannettes », armoires roulantes fabriquées sur mesure, sillonnent désormais les allées du palais, chargées de mémoire et d’histoire. Elles glissent dans les couloirs comme des vaisseaux transportant l’essence du passé, direction : Memento.

La Chapelle Benoit XII Copyright MMH

Memento, le nouveau temple de la mémoire
Situé à Avignon, Memento n’est pas un simple bâtiment administratif. C’est un lieu pensé pour la préservation, la recherche et la transmission. Un géant discret de 9 000 m² capable d’accueillir jusqu’à 40 kilomètres d’archives, mais aussi les réserves des musées départementaux, le service départemental d’archéologie, un centre de conservation d’État, et même un espace mémoriel ouvert à tous les Vauclusiens. Le projet, d’un coût global de 32M€ est porté par le Département de Vaucluse, avec le soutien de l’État, de la Région Sud-PACA et du Grand Avignon. Il incarne un tournant patrimonial, une promesse faite au passé pour l’avenir.

Une histoire née de la Révolution
Les Archives départementales sont elles-mêmes issues d’une révolution – la Révolution française. Créées en 1796, elles collectent depuis tous les documents publics ou privés qui racontent notre société : actes d’état civil, décrets, cadastres, correspondances, journaux, photographies… Autant de fragments de vie, d’anecdotes et de grandes histoires réunies au même endroit. Et ce sont ces morceaux d’âme collective qui quittent peu à peu leur logis séculaire pour rejoindre un lieu pensé pour les protéger, les étudier et les révéler.

Déménagement des documents dans les Jeannettes Copyright MMH

Les documents les plus demandés
« Les documents les plus demandés sont ceux qui ont été déménagés le plus urgemment, relate Christine Martella, conservatrice générale du patrimoine. Il s’agit des documents relatifs au foncier ; puis aux archives contemporaines de 1940 à aujourd’hui ; les documents notariés ; la bibliothèque ; les séries de 1790 à 1940 ; les séries anciennes du 9e siècle à 1790 ; les archives communales et hospitalières déposées ; Les archives aux origines privées et les documents figurés comme les cartes, les plans, les cartes postales, et, enfin, les périodiques. »

La préparation du déménagement
Elle s’est faite dès 2017 avec l’inventaire et le reconditionnement des premiers documents dans des boîtes. Les premiers reconditionnements et dépoussiérages ont été réalisés par la société FFAS, tout en effectuant un récolement détaillé : nature du document, référencement, cote et géolocalisation dans le palais. Les boîtes balisées –les balises sont une feuille de couleur qui indique les boîtes à prendre- sont ensuite insérées dans une Jeannette, armoire roulante en bois faites sur mesure pour pouvoir rouler dans les allées du palais et être insérées dans un camion ou une camionnette sous scellés. C’est là qu’intervient la société Avizo qui assure le déplacement et un second dépoussiérage. Les Jeannettes sont ensuite déchargées et les boîtes dépoussiérées avant d’être déplacées, par le déménageur, dans son magasin définitif. Chaque document est ensuite entré en fichier informatique pour situer son nouvel emplacement.

Le dépoussiérage Copyright MMH

Les chiffres 2024
Le Déménagement a commencé courant septembre 2025 pour être clos à la mi-octobre 2026. Le coût du déménagement est de 3,5M€. 28 kilomètres de linéaires seront ainsi transférés du palais vieux, partie la plus ancienne du Palais des papes pour se rendre à Mémento à Agroparc, toujours à Avignon. Les Archives départementales sont également consultables en ligne avec 2,1 millions de pages vues sur Internet pour 243 000 connexions en 2024. 2 millions d’images sont également consultables sur la toile. Les Archives départementales ont reçu en 2024, 3 500 visiteurs lors d’événements, de conférences, de visites, d’expositions et d’escape game. Près de 12 762 documents ont été communiqués à 593 chercheurs venus les consulter sur place. 21 agents travaillent aux Archives départementales. 4% du fonds est numérisé chaque année.

En savoir plus sur Memento
Le bâtiment ventilé mais non climatisé permet de conserver une température confortable tant en été –même lors de la canicule- qu’en hiver, ce qui est propice à la bonne conservation des documents. Côté chiffres : 11 600 M2 de surface plancher sur 23 290 M2 de terrain ;  Un bâtiment de 80 M de long et de 70 M de large ; 40 KM linéaires de capacité de stockage pour les Archives départementales ; Quatre niveaux, Trois étages ; Un rez-de-chaussée, Un parking semi-enterré de 36 places ; Une ‘double peau’ ventilée et habillée de terre cuite autour des voiles de béton, pour réguler l’inertie et l’hygrométrie du bâtiment ; Des façades en bardage en terre cuite et tuiles bombées, moucharabieh en baguettes verticales de terre cuite, profil aluminium couleur grise, brises soleil aluminium perforés, structure béton gris, mur rideau vitrage clair, socle béton gris, brise soleil en terre cuite en forme d’aile d’avion ; les parois vitrées sont composées de menuiseries en aluminium ou en bois double avec un vitrage à isolation renforcée ; Des vitrages à contrôle solaire renforcé composent le mur rideau sur la façade principale du hall d’entrée et les lanterneaux en toiture de la zone centrale.

La salle de lecture de Memento Copyright MMH

Un calendrier à la mesure de l’ambition
2017-2022 : Inventaire, dépoussiérage, balisage.
Septembre 2025 : Démarrage officiel du transfert des documents.
Octobre 2025 : Début du déménagement des musées départementaux (Fontaine-de-Vaucluse, Valréas, Bonnieux…).
Avril-mai 2026 : Ouverture partielle au public de Mémento.
Mi-octobre 2026 : Clôture complète du déménagement.
Ce chantier colossal est mené par une équipe de passionnés : archivistes, restaurateurs, magasiniers, historiens, logisticiens… Tous mobilisés pour cette expédition précieuse, cette odyssée unique entre passé et futur.

Pourquoi faut-il aller voir Memento ?
Parce que c’est un lieu où l’Histoire devient vivante. Un lieu où l’on comprend que chaque commune, chaque famille, chaque document compte. Que le passé ne dort jamais vraiment, tant qu’on prend soin de lui. Et que ce patrimoine, s’il est bien conservé, peut encore éclairer les générations futures. Memento, c’est la promesse d’un voyage à travers les siècles, à quelques pas du Rhône. Une invitation à (re)découvrir l’histoire du Vaucluse, autrement. Des conférences et des expositions ainsi que des visites y seront organisés. Memento se trouve rue Marcel Demonque à Agroparc, Avignon.

En résumé
Les 28 kilomètres de documents anciens détenus depuis 145 ans par les Archives départementales de Vaucluse, dans le Palais vieux –la partie nord la plus ancienne du Palais des papes- sont actuellement transférés à Mémento, pôle des patrimoines de Vaucluse. Le déménagement s’étendra sur un an pour poursuivre cette nouvelle page de l’histoire à la mi-octobre 2026 et pour un coût de 1,5M€ auxquels il faut ajouter les coût de reconditionnement et d’acquisition des cartons pour faire un total de 3M€. Le projet global, construction comprise, a mobilisé plus de 35M€, financés par le Département à hauteur d’environ 16M€ ainsi que l’État, la Région Sud-Paca et le Grand Avignon.



Dominique Santoni : « il est temps que tout le monde fasse preuve de bon sens »

Depuis le 6 juin, le Département de Vaucluse organise une série d’événements ‘Adieux les archives’ en vue du déménagement imminent des archives départementales. Plusieurs temps forts attendent encore le public jusqu’au dimanche 15 juin.

Installées depuis 1883 au cœur du Palais des Papes, les archives départementales vont bientôt rejoindre Memento, le nouveau site du Pôle des Patrimoines de Vaucluse. Ainsi, afin de dire « adieu » aux archives au sein du Monument historique avignonnais, le Département de Vaucluse organise plusieurs événements pour lui offrir une dernière occasion de découvrir ce lieu, mais aussi pour saluer le travail des archivistes.

Ce vendredi 13 juin à 9h, 9h30 et 10h, et ce samedi 14 juin à 9h30 et 10h, des visites sportives des passages secrets sont organisées. Les archivistes invitent le public à venir monter et descendre les tours de la Campane et de Trouillas, à explorer des caves, des passages et des recoins que seuls eux empruntent depuis plus de 140 ans.
Réservation obligatoire au 04 90 86 16 18.

Ce vendredi 13 juin à 17h30, 18h30 et 19h45, et ce samedi 14 juin à 14h30 et 15h30, profitez de l’escape game des archives. Saurez-vous résoudre les énigmes pour vous échapper du Palais des Pape.
Réservation obligatoire au 04 90 86 16 18.

Enfin, pour terminer cette série d’événements en beauté, il sera possible de déambuler librement au cœur des archives et d’aller à la rencontre des archivistes le dimanche 15 juin de 13h à 18h.
Entrée libre.


Dominique Santoni : « il est temps que tout le monde fasse preuve de bon sens »

La Fédé du BTP 84 a convié 150 personnes, collégiens, lycéens, élèves et personnes en recherche d’emploi -ou en reconversion -à visiter deux chantiers : ‘4M Provence route’ à la déviation de la RN7 à Orange et ‘Mémento, Pôle des patrimoines de Vaucluse’ les nouvelles archives départementales avec Spie Batignolles, quartier Agroparc à Avignon. Objectif ? Susciter des vocations par l’immersion dans les chantiers et la démonstration de métiers et techniques novatrices.

Pour mémoire, ‘Les coulisses du bâtiment’ sont une opération d’envergure nationale menée depuis 2003. Plus de 1,7 million de visiteurs ont ainsi pu visiter 5 000 sites d’habitude interdits au public. Cette année, l’opération était menée concomitamment sur 250 chantiers, atelier et Centres de formation des apprentis compris.

Memento est un chantier à la pointe de la construction
Daniel Léonard, président de la fédération du bâtiment et des travaux public du Vaucluse
«C’est lors des coulisses du bâtiment que l’on peut présenter les différents métiers et converser avec les jeunes, relate Daniel Léonard, président de la fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse. On y déroule les filières pour atteindre des métiers souvent méconnus et l’on y fait la démonstration de nos outils transformés par l’informatique ainsi que l’intelligence artificielle.»

Pourquoi les coulisses du bâtiment sont-elles si nécessaires ?
«Parce que beaucoup de nos professionnels partent à la retraite et que la transmission des savoirs doit s’exercer dès maintenant. Nos machines sont connectées, les plans sont BIM (Building information modeling/ modélisation des informations du bâtiment/ maquette numérique 3D). Nous remercions Spie Batignolles de nous avoir permis de visiter ce chantier, parce qu’il n’est pas simple d’organiser des journées comme celle-ci.»

Un avis technique a été créé pour ce chantier sur les façades
«Une double façade a été conçue spécialement pour le bâtiment, sorte de tuiles en terre cuite posées verticalement sur le bâtiment, côté archives départementales pour la conservation de la température et l’hygrométrie, relève Christophe Mathieu, chef du service opération-réhabilitation à la direction du bâtiment du Conseil départemental, représentant du maitre d’ouvrage. Des essais en laboratoire ont permis de tester ces tuiles de terre cuite notamment en cas de séisme. Les résultats se sont révélés concluants. Ces tuiles jouent le rôle de bouteille thermos permettant de conserver une certaine température grâce à de l’air qui circulera entre les deux parois. Isolation performante, sol chauffé et rafraîchissant, maîtrise de l’énergie sont les trois axes sur lesquels les professionnels ont particulièrement axé leur travail pour offrir une même température toute l’année. Une toiture végétalisée sera installée au-dessus des bureaux et une toiture photovoltaïque sur les magasins d’archives.»

Entrer dans le vif du sujet
Les scolaires, encadrés par leurs enseignants, assistent à des démonstrations techniques, visitent des chantiers habituellement interdits au public comme des hôpitaux, des maisons de retraite, des musées, lycées, stades, immeubles de bureaux tandis que les professionnels du bâtiment et des travaux publics commentent les réalisations en cours. Le plus important ? Révéler les techniques de construction, appréhender les différents métiers, aborder l’innovation des systèmes constructifs et s’informer des filières pour intégrer le BTP.

Le BTP en chiffres
La Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse, qui vient de fêter ses 120 ans, compte 400 entreprises adhérentes et 5 000 salariés dans tous les corps de métier. Au niveau national ce sont 1,730 millions d’actifs ; 166 milliards d’euros hors taxes ; 427 000 entreprises. Des chiffres qui représentent la moitié de l’industrie, en France, tous secteurs confondus ou deux fois les activités de la banque assurance.

Dans le détail
Le Département du Vaucluse compte environ 9 300 établissements du BTP, dont 2 300 emploient un salarié ou plus. Le secteur construction représente 12% du tissu économique du département. Au 2e trimestre 2023, plus de 14 000 salariés étaient employés par ces entreprises, soit 10% des salariés du département tous secteurs confondus. A ce volume de salariés s’ajoutent 1 120 ETP (Equivalent temps plein) en intérim.Le secteur du BTP représente 46% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre.

La formation
Sur le plan de la formation, environ 1 200 jeunes ont été formés aux métiers de production en BTP dans le département, dont 70% en apprentissage.

Les impacts en Vaucluse
En termes d’activité et d’impact dans le département, lors des cinq dernières années, environ 3 500 logements neufs ont été construits en moyenne par an ; Les collectivités locales ont participé à l’effort de construction à hauteur de 339 M€. En clair, la commande publique intervient à hauteur de 66%, pour les Travaux Publics -47% pour les collectivités locales- et à hauteur de 25% pour le Bâtiment, y compris pour le logement social.

Jean-Claude Bouyol, chef de travaux chez Spie Batignolles a accompagné les visiteurs et commenté les visites

Ses missions
La Fédération du BTP 84 tisse des liens étroits avec les acteurs du département, accompagnant le développement du marché de la rénovation énergétique et de la construction neuve. L’interprofessionnelle intervient auprès des Pouvoirs publics dans la prise de décisions portant sur le marché des entreprises et les conditions d’exercice ; Apporte son expertise auprès des adhérents dans la défense et l’assistance de celles-ci et assure la promotion de l’image de la profession, de ses métiers et des entreprises.

Ils étaient présents
Les 150 visiteurs des deux chantiers provenaient des collèges Roumanille et LPOPH de Girard (anciennement Robert Schuman) à Avignon ; des Lycées Maria Casarès à Avignon, Alphonse Benoît de l’Isle-sur-la-Sorgue ; Lycée des métiers Domaine d’Eguilles à Vedène ; du Geiq BTP 84 (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) ; du Centre de Formation des Apprentis d’Avignon ; l’Ecir Ecole de construction des infrastructures et réseaux de Mallemort (13) et des Pôles Emploi Avignon et Orange.

Les partenaires
de la Fédé BTP 84, à l’occasion des coulisses du bâtiment sont le Département de Vaucluse, le Centre de formation des Apprentis du Bâtiment à Avignon dénommé Florentin Mouret et l’OPBTP, organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics.

Focus sur Memento
‘Memento, pôle des patrimoines de Vaucluse’ dont la réalisation est prévue pour le deuxième semestre 2025, s’élève rue Marcel Demonque quartier Agroparc à Avignon, s’étendant sur 23 290m2, dans la rue faisant face au bâtiment Mc Cormick. Le bâtiment, dont le coût avoisinera les 31M€, a pour vocation d’accueillir les 26 kilomètres linéaires de documents conservés aux Archives départementales actuellement situées au Palais des papes depuis 1880 ainsi que les futurs documents à conserver, pour une capacité totale de 40 kilomètres.

Le Service départemental d’archéologie,
les réserves des musées départementaux, les Archives du Grand Avignon et le Centre de Conservation et d’Études de l’Etat, mutualiseront cet espace.

L’équipement,
composé de 5 bâtiments, dont la construction se révèle plutôt complexe, tourné vers les publics, constituera un lieu de mémoire, de préservation du passé, et se projette vers l’avenir via ses salles de lecture, d’exposition et de conférence d’une jauge de 150 places.

Pour l’anecdote,
la première pierre posée sur le chantier de Memento (Souviens-toi en latin) -issue du chantier de construction du Palais vieux- a été taillée il y a plus de 700 ans. Les 23 290m2 nécessaires au projet conduit par l’ancien Président du département, Maurice Chabert, ont été acquis auprès de Citadis, concessionnaire de la Zac Agropoarc et propriétaire des parcelles.

Au chapitre des finances
Le Département de Vaucluse finance Memento -études et travaux- à hauteur de 16M€, avec une participation de l’État (Drac + DSID de plus de 7M€) pour la partie Centre de Conservation et d’Études, de la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur (à près de 7M€) et du Grand Avignon (à presque 823 000€) à hauteur de presque 15M€.

Daniel Léonard, président de la fédération du Bâtiment et des travaux publics du Vaucluse et Christelle Jablonski-Castanier vice présidente de la commission des collèges au Conseil Départemental

Le concept architectural de Memento
est établi à partir d’une épine dorsale : les galeries intérieures qui, à chaque niveau, du Nord au Sud, desservent l’ensemble des blocs fonctionnels et les magasins de conservation.
Les façades
arboreront des bardages de terre cuite et tuiles bombées, des moucharabieh en baguettes verticales de terre cuite, des profils aluminium couleur gris, des brises soleil aluminium perforés, des structure béton gris, un mur rideau vitrage clair, un socle béton gris, et des brises soleil en terre cuite en forme d’aile d’avion.
Les toitures
seront majoritairement horizontales avec une partie végétalisée, les autres parties en métal, en gravillon et en caillebotis acier galvanisé. Les parois vitrées seront composées de menuiseries en aluminium ou double vitrage à isolation renforcée ; Des vitrages spécifiques à contrôle solaire renforcé composent le mur rideau sur la façade principale du hall d’entrée et les lanterneaux en toiture de la zone centrale. 500m2 de panneau photovoltaïques seront installées en toiture.
Le cabinet d’architecture
C’est l’agence lyonnaise Gautier+Conquet – AUP qui a été choisie par le jury. Elle a déjà conçu le parc d’activité ‘Technicité’ à Avignon. La maîtrise d’ouvrage a été déléguée à la société publique locale Territoire de Vaucluse.

Les entreprises qui y travaillent
Société des carrières vauclusiennes – Vedène Mediane – Aix-en-Provence SAB Etanchéité – Avignon SMAC – Issy-les-Moulineaux SASSMAB – Les Taillades Alpes Provence Menuiseries – Aiglun SAS Métallerie Perrut – Les Taillades Menuiserie de bâtiment Roux Frères – Champagne Isolbat – Marseille DG Peinture – Vedène SAS 2SRI – Le Beausset SPVC/2C – Carpentras SAMODEF – FORSTER – Nanterre ORONA Méditerranée – Aix-en-Provence SPIE Industrie et Tertiaire – Sorgues GIORGI – Cavaillon CEGELEC Défense et Naval Sud-Est – Toulon Provence Languedoc Environnement – Avignon Pépinière Environnement Commercialisation – Avignon.


Dominique Santoni : « il est temps que tout le monde fasse preuve de bon sens »

C’est une tradition initiée par ses prédécesseurs, qu’ils soient de droites comme de gauches, chaque rentrée, la présidente du Conseil départemental de Vaucluse convie la presse pour une présentation afin d’évoquer les grands dossiers du Département. Mais cette fois-ci, exit les pierres historiques et l’atmosphère feutrées de l’hôtel de Sade puisque Dominique Santoni avait choisi le restaurant d’entreprise du nouveau siège de l’avignonnais GSE pour détailler son action, et celle de sa majorité, placée notamment sous le signe de l’attractivité du territoire et de la poursuite des investissements.

« Nous faisons face à une rentrée difficile », reconnaît sans ambages Dominique Santoni, la présidente du Conseil départemental de Vaucluse.
Inflation, fiscalité, baisse des dotations, crise de l’immobilier, hausse des taux d’intérêts, le Département n’échappe pas à la morosité ambiante liée au contexte national et international. C’est d’ailleurs le ralentissement du marché immobilier qui impacte le plus directement les finances départementales avec la baisse de la DMTO (Droits de mutation à titre onéreux). Cette taxe à l’achat au profit des collectivités lors des transactions immobilières constitue en effet l’une des ressources majeures du Conseil départemental. Sa diminution entraîne forcément des conséquences sur les recettes de l’institution vauclusienne puisque cette DMTO était montée exceptionnellement au-delà des 160M€ ces deux dernières années avant de revenir aux alentours des 140M€ en 2023. Une diminution de l’ordre d’une vingtaine de millions d’euros que le Département a su toutefois anticiper.

« Nous sommes dans une bonne santé financière. »

« Par chance, nous sommes dans une bonne santé financière », se félicite la présidente du Conseil départemental qui affiche également un endettement équivalent à moins de 2 ans de son budget d’investissement.
« Cela nous permet de pouvoir continuer à investir, poursuit Dominique Santoni. Nous allons donc garder le cap de tout ce que nous avions décidé de faire en début de mandat. » Une volonté qui se traduit par un soutien à la commande publique de l’ordre de 120M€ d’investissements par an. Autant de chantiers du Département que la Fédération du BTP 84 considère comme une bouffée d’oxygène pour l’ensemble des professionnels du secteur en ce moment.

Le point sur les différents chantiers
Pour les grands chantiers du département en cours ou à venir, la présidente a rappelé que la suppression du passage à niveau N°15 de Petit Palais sera bientôt achevée. Outre la sécurisation de cette zone, cet aménagement va aussi permettre d’uniformiser la vitesse à 80km entre Bonpas et Coustellet. Autre travaux : la passerelle rejoignant l’île de le l’Oiselay à l’île de la Barthelasse (et donc Avignon) sur le tracé de la ViaRhôna qui doit être officiellement inaugurée le mercredi 4 octobre prochain.

La suppression du PN15 va permettre de sécuriser les routes de Vaucluse.

Les chantiers engagés sur Avignon : Memento, les futures archives départementales, dans la zone d’Agroparc, ainsi que de la nouvelle MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) dont la livraison est prévue route de Montfavet début 2025.
« Pour la déviation d’Orange, nous serons dans les temps c’est-à-dire avant la fin de la mandature en 2028, complète la présidente. Par ailleurs, concernant le réaménagement de Bonpas les premiers coups de pioche devraient débuter en 2025 pour une livraison fin 2027. » Le coût du chantier a été cependant revu à la hausse (35M€) en raison des conséquences de la conjoncture actuelle.

Memento à Agroparc.

Le pari de l’attractivité par le cinéma
Outre les aménagements structurants, Dominique Santoni rappelle qu’elle a aussi placé son mandat sous le signe de l’attractivité économique. Ce n’est donc pas un hasard si elle a choisi le self de l’entreprise avignonnaise GSE comme cadre de sa présentation à la presse.
« C’est un champion de l’économie vauclusienne qui vient de franchir le milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est aussi une entreprise née à l’Isle-sur-la-Sorgue, membre de notre Team Vaucluse, qui reste attachée à son enracinement local dans notre département. »

« Nous avons VPA (Vaucluse Provence attractivité) qui fait déjà un formidable travail », souligne la présidente qui souhaite poursuivre l’accueil d’entreprises, d’écoles ou bien d’organismes de formation dans le secteur de l’audiovisuel comme les studios d’animation Circus à Avignon ou bien encore ceux de Duetto à Carpentras.
L’objectif étant notamment de développer toute une filière cinéma et audiovisuelle sur le territoire.
« Nous participons à hauteur de 200 000€ au fond Cinéma de la Région Sud. L’idée est d’attirer des tournages de longs métrages, de séries ou de streaming dans le cadre de notre plan cinéma. » Ce plan prévoit l’implantation de studios de cinéma et d’espaces de formations sur Courtine (cette zone ayant la préférence du Département) ou sur Agroparc, vers le parc des expositions (plutôt le choix de la municipalité).  

Santé et solidarité
Dominique Santoni est aussi revenue sur le succès du recrutement de médecins, directement par le Département afin de permettre de lutter contre la désertification médicale.
« Après les ouvertures d’Avignon et Cadenet, ce sera bientôt Valréas et Apt qui accueilleront ces médecins. En tout, nous en avons embauché une dizaine et nous sommes en phase de recrutement d’un médecin ayant le permis pour conduire le bus itinérant que nous voulons déployer sur le plateau de Sault. Nous avons déjà permis à 5 000 Vauclusiens de retrouver un médecin traitant alors que cela n’est pas une de nos compétences. Pourtant, il y a une vraie demande. »
Par ailleurs, le département poursuit son soutien financier à la création de MPS (Maison pluridisciplinaire de santé). Comme à Mornas, où le département contribue à hauteur de 300 000€ à la construction de la 25e MPS en Vaucluse.

« Nous avons déjà permis à 5 000 Vauclusiens de retrouver un médecin traitant. »

Concernant le grand âge, la présidente estime aujourd’hui que « les Vauclusiens ont envie de vieillir chez eux. C’est pour cela que le Département sera toujours dans les Ephad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) mais que nous travaillons pour un habitat inclusif afin de permettre de rester le plus longtemps à son domicile. »
Côté Social, la mise en place de contrôle plus réguliers ainsi qu’un suivi plus actif des bénéficiaires a permis de réduire leur nombre de 17 000 en 2020 à 15 700 aujourd’hui. De quoi réaliser une économie de 10M€ pour le conseil départemental.

Inauguration de la maison de santé à Avignon en février dernier.

« Les Vauclusiens ont envie de vieillir chez eux. »

« Il est important d’accompagner et de suivre les bénéficiaires du RSA, insiste Dominique Santoni, car il est vital de redonner du travail à ces Vauclusiens. Et ces efforts semblent payer puisqu’avec 35% nous affichons désormais un des meilleurs taux de retour à l’emploi de la région. Avant, le Vaucluse était le dernier département de Provence-Alpes-Côte d’Azur dans ce domaine. Aujourd’hui, il est le deuxième, juste derrière les Alpes-Maritimes. Notre objectif est d’atteindre 50% ».
Le Département, qui vient de lancer le recrutement de 100 assistants familiaux, regrette cependant que l’Etat lui demande de prendre en charge des dépenses sans lui donner les moyens équivalents : « nous aurons 218M€ de dépenses sociales cette année alors que nous n’avons jamais dépassé les 200M€ auparavant. »

Fusion Grand delta habitat-Vallis habitat : « Le présent nous donne raison. »

Par ailleurs, la présidente du Conseil départemental s’est félicitée d’avoir pu mener à bien la fusion des bailleurs sociaux Grand delta habitat-Vallis habitat. « Loin des positions dogmatiques, nous avons cherché la meilleure solution. Au vu de la situation actuelle, je ne sais pas GDH (Grand delta habitat) l’aurais repris, s’interroge en toute franchise Dominique Santoni. Aujourd’hui, le présent nous donne raison car GDH tient ses engagements et cela fonctionne pour des locataires qui attendaient des travaux depuis longtemps et qui vont être les premiers à bénéficier de la baisse des charges. »

Vaucluse ingénierie : la boîte à outils des petites communes vauclusiennes
Autre priorité de la présidente : le soutien aux communes de Vaucluse.
« Nous constatons également que les communes, notamment les plus petites, ont du mal à porter leur projet car elles ne disposent pas toujours des ressources internes pour mener à bien ces dossiers qui sont bien souvent assez complexe, poursuit la présidence. C’est pour cela que nous avons créé Vaucluse ingénierie afin de leur apporter une aide technique. »

« Si les communes de Vaucluse se portent bien, c’est tout Vaucluse qui se porte bien. »

Suite à son lancement officiel en mars dernier, la structure regroupant une vingtaine de partenaires, accompagne maintenant 66 projets, dont 73% proviennent de communes vauclusiennes de moins de 2 000 habitants. Sorte de guichet unique, Vaucluse ingénierie constitue aussi une porte d’entrée pour la recherche de solutions de financement que ce soit dans le cadre des dispositifs d’aide de l’Etat, de la Région Sud ou bien encore de l’Europe.
« Pour nous, cet accompagnement des maires est un vrai enjeu. Il faut que les communes soient soutenus par le Département, car si en les aidant les communes de Vaucluse se portent bien, au final c’est aussi le département de Vaucluse qui se porte bien »

Pas de mise en concurrence grâce à la SPL Territoire 84
Et pour mieux accompagner les communes, le Département dispose d’autres outils comme la SPL Territoire 84 créé en 2014. Là aussi, il s’agit d’aider les municipalités à réaliser leurs projets d’urbanisme, d’aménagement ou de construction. Mais pour cela, et contrairement à Vaucluse ingénierie, les communes doivent rentrer dans le capital de la SPL (Société publique locale) pour bénéficier de ses conseils. Depuis le début de l’année, une trentaine de communes ont rejoint les 40 villes vauclusiennes qui font déjà appel à SPL Territoire 84. L’avantage pour ces dernières est que ce statut juridique permet d’utiliser un outil d’aménagement et de gestion sans mise en concurrence.

Ça bouge chez Citadis
Enfin, dernier outil d’aménagement du Département : la SEM Citadis. Figurant parmi les plus anciennes SEM (Société d’économie mixte), Citadis a vu le jour en 1960 à l’initiative du Département de Vaucluse et de la Ville d’Avignon. Au fil du temps, la structure qui assure principalement l’étude et la réalisation d’opérations d’aménagement a vu son actionnariat s’étoffer avec le temps. Cependant, avec le désengagement de la Ville d’Avignon, le Département va voir son poids augmenter dans le capital de Citadis à partir du 1er janvier 2024.
Un rééquilibrage qui va aussi profiter à la Banques des territoires ainsi que, dans une moindre mesure, au Grand Avignon, à Grand delta habitat ou bien encore la CCI de Vaucluse (voir détail de la répartition du capital ci-dessous).
« Nous avons entamé une réflexion afin d’orienter davantage Citadis vers la réalisation de projet culturel, et notamment audiovisuel, ainsi que de santé », précise Dominique Santoni.

La répartition du capital de Citadis devrait être modifiée à partir du 1er janvier prochain.

Uniforme à l’école et limitation à 80km/h
Enfin, en marge de cette rencontre, Dominique Santoni est revenue sur deux dossiers avec la même logique.
Le premier : l’uniforme à l’école : « A titre personnel je suis pour. Mais il faut savoir ce que veut l’Etat concrètement, notamment en termes de prise en charge financière. Une fois précisé on peut envisager une expérimentation ».
Même cas de figure pour la limitation de vitesse sur les routes : ‘L’Etat nous a imposé le passage à 80km/h. S’il veut revenir en arrière, à lui d’être clair sur le sujet et à financer les panneaux que nous avons déjà dû payer. »


Dominique Santoni : « il est temps que tout le monde fasse preuve de bon sens »

Le Conseil départemental de Vaucluse vient de poser la première pierre des futures archives départementales. Situé dans la zone d’Agroparc à Avignon ce ‘pôle des patrimoines de Vaucluse’ sera baptisé ‘Memento’. Le bâtiment, qui représente l’un des principaux investissements publics du territoire actuellement, est autant conçu pour être un lieu de conservation que partage et d’accueil du grand public.

Après avoir passé près de 150 ans au palais des papes, les archives départementales de Vaucluse s’apprêtent à déménager en 2025 dans un nouveau bâtiment édifié dans la zone d’Agroparc à Avignon. Situé sur une parcelle de 23 290 m2, entre l’Inrae et le siège social de McCormick-Ducros, la construction de 11 600m2 conçue par le cabinet d’architecture lyonnais Gautier-Conquet regroupera une douzaine de sites actuellement éparpillés sur le bassin de vie d’Avignon : les archives du Département actuellement installées dans la chapelle Benoît XII du palais vieux depuis les années 1880 mais aussi ses annexes de Courtine, le Service départemental d’Archéologie, les réserves des trois musées départementaux ainsi que plusieurs services administratifs liés au patrimoine vauclusien.
A cela s’ajoute le Centre de conservation et d’études de l’État ainsi que les Archives du Grand Avignon. Seul manque à l’appel, les archives de la Ville d’Avignon qui, un temps approchées pour s’associer au projet, resteront finalement dans leur locaux historiques de l’ancien mont de piété de la rue Saluces dans l’intra-muros de la cité des papes.

Situé rue Marcel Demonque dans la zone d’Agroparc, le bâtiment de 80 mètres de long et de 70m de large de ‘Memento’ sera situé entre le siège de McCormick-Ducros et l’Inrae, juste à côté du centre de gestion de la fonction publique territoriale et tout près du campus Jean-Henri Fabre de l’Université d’Avignon.

Plus qu’un lieu de stockage
Plus qu’un lieu de conservation, ce ‘pôle des patrimoines de Vaucluse’ baptisé désormais ‘Memento’ (ndlr : souviens-toi en latin) ambitionne d’être aussi un espace d’étude et de transmission de l’histoire du Vaucluse en étant le plus accessible et le plus ouvert au public.
Bien évidemment le lieu restera un site d’entreposage avec 40km linéaires de stockage aux normes de conservation actuelles contre 26km pour les archives actuelles du palais des papes.
En 2025, l’équipement entend également « constituer un lieu de mémoire et de préservation du passé tourné vers l’avenir en jouant un rôle actif de transmission à travers sa salle de lecture, sa salle d’exposition et sa salle de conférence de 150 places ».
Pour le Conseil départemental sa vocation est donc d’être aussi « un lieu-ressources et de recherche destiné aux scolaires, aux chercheurs, aux professionnels mais aussi au grand public. Un lieu d’animation et de vie en lien constant avec les acteurs locaux et les associations du territoire mais aussi régionales. Des expositions, des conférences, des créations d’œuvres, des animations, des concerts auront lieu. La priorité absolue est de s’ouvrir aux différents publics et de diffuser largement la connaissance. »

Une pierre taillée il y a 700 ans provenant chantier de restauration du palais des papes a été posée lors du lancement officiel du chantier qui doit s’achever courant 2025.

Une fonction autant culturelle que patrimoniale
« Il s’agit d’un équipement autant culturel que patrimonial avec des fonctions pédagogiques d’accueil de tous les publics », explique Dominique Gautier, l’architecte de l’agence à qui l’on doit déjà les archives du Rhône à Lyon et celles de Briançon ainsi que plusieurs médiathèques à Lyon, Chaponost, Oullins ou Montrond-les-Bains.« C’est aussi un outil de travail pour les archéologues, les archivistes, les conservateurs, les chercheurs, les historiens », poursuit le co-fondateur du cabinet Gautier-Conquet qui a aussi réalisé les 18 plateformes du parc d’activité ‘Technicité’ d’Agroparc.
« C’est enfin un outil de conservation avec des ateliers et des magasins où les contraintes imposent que l’on conçoive un bâtiment sans fenêtres pour protéger ce qui y est conservé de la lumière », conclu Dominique Gautier dont les équipes ont conçu un édifice à haute valeur environnemental affichant une performance énergétique de niveau E2C1 du label E+C.

« Il s’agit d’un équipement autant culturel que patrimonial. »

Dominique Gautier de l’agence Gautier-Conquet

L’un des principaux investissements publics du territoire
Memento sera constitué d’un bâtiment à ossature bois en R+3 de 80 mètres de long et de 70m de large imaginé autour de galeries intérieures desservant l’ensemble des blocs fonctionnels et les magasins de conservation.
Devant, un parvis paysagé protégé du vent. Autour, une ‘double peau’ ventilée et habillée de briques de terre cuite extrudée autour des voiles de béton afin de réguler l’inertie et l’hygrométrie du bâtiment. Au-dessus, des toitures en partie végétalisée accueillant également 500m2 de panneaux photovoltaïques. La puissance qui pourra être produite sera de 105kW environ. Celle-ci sera directement utilisée par le bâtiment en autoconsommation et le surplus pourra être revendu. « Il n’a pas été possible d’en installer davantage en raison de contraintes liées à la proximité de l’aéroport », précise l’architecte lyonnais.
Un parking semi-enterré de 36 places complètera l’aménagement.
L’ensemble, qui représente un investissement de près de 31M€, constitue actuellement l’un des principaux investissements publics en Vaucluse. Il est financé par le Département à hauteur de 16,07M€ ainsi que par l’Etat (7M€ via la Drac et le DSID), la Région Sud (6,94M€) et la communauté d’agglomération du Grand Avignon pour un montant de 822 939,42€.

Le Département va lancer une étude sur la réutilisation du palais vieux une fois que les archives en seront définitivement parties. Une certitude, le Conseil départemental a la volonté d’ouvrir l’espace au public le plus large.

Un trait d’union avec le passé
« Nous posons aujourd’hui, tous ensemble, la première pierre, s’est félicitée Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse lors du lancement officiel du chantier. Et cette pierre, symboliquement, est issue du chantier de restauration du Palais vieux, toujours en cours. Elle a été taillée voilà près de 700 ans… Comme un trait d’union entre un chapitre qui se termine et un autre qui commence… mais c’est une seule et même histoire qui continue. »
Pour le palais, dernier bâtiment en France aussi ancien à être occupé par un service d’archives, si les opérations de déménagement se préparent déjà depuis 2019 il s’agit également de savoir ce que le Département veut faire de cet espace constituant la partie la plus ancienne du plus grand palais gothique.

En effet, le reste de l’édifice médiéval est propriété de la Ville d’Avignon et est exploité par Avignon tourisme comme site de visite et d’exposition, comme centre des congrès et comme lieu d’accueil emblématique du festival d’Avignon dans la cour d’honneur.
« Très attaché à ce monument connu dans le monde entier, et d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Département de Vaucluse va prochainement étudier la mise en place d’un projet global pour le Palais vieux, explique le Conseil départemental. Autrement dit, lui inventer un nouveau destin après le déménagement des Archives. S’il est encore trop tôt pour en esquisser les contours, l’objectif est bien que ces espaces soient à terme accessibles au plus grand nombre. »

Découvrez le projet Memento situé à Agroparc.

https://www.echodumardi.com/tag/memento/   1/1