5 septembre 2025 |

Ecrit par le 5 septembre 2025

Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Le Conseil départemental de Vaucluse vient de poser la première pierre des futures archives départementales. Situé dans la zone d’Agroparc à Avignon ce ‘pôle des patrimoines de Vaucluse’ sera baptisé ‘Memento’. Le bâtiment, qui représente l’un des principaux investissements publics du territoire actuellement, est autant conçu pour être un lieu de conservation que partage et d’accueil du grand public.

Après avoir passé près de 150 ans au palais des papes, les archives départementales de Vaucluse s’apprêtent à déménager en 2025 dans un nouveau bâtiment édifié dans la zone d’Agroparc à Avignon. Situé sur une parcelle de 23 290 m2, entre l’Inrae et le siège social de McCormick-Ducros, la construction de 11 600m2 conçue par le cabinet d’architecture lyonnais Gautier-Conquet regroupera une douzaine de sites actuellement éparpillés sur le bassin de vie d’Avignon : les archives du Département actuellement installées dans la chapelle Benoît XII du palais vieux depuis les années 1880 mais aussi ses annexes de Courtine, le Service départemental d’Archéologie, les réserves des trois musées départementaux ainsi que plusieurs services administratifs liés au patrimoine vauclusien.
A cela s’ajoute le Centre de conservation et d’études de l’État ainsi que les Archives du Grand Avignon. Seul manque à l’appel, les archives de la Ville d’Avignon qui, un temps approchées pour s’associer au projet, resteront finalement dans leur locaux historiques de l’ancien mont de piété de la rue Saluces dans l’intra-muros de la cité des papes.

Situé rue Marcel Demonque dans la zone d’Agroparc, le bâtiment de 80 mètres de long et de 70m de large de ‘Memento’ sera situé entre le siège de McCormick-Ducros et l’Inrae, juste à côté du centre de gestion de la fonction publique territoriale et tout près du campus Jean-Henri Fabre de l’Université d’Avignon.

Plus qu’un lieu de stockage
Plus qu’un lieu de conservation, ce ‘pôle des patrimoines de Vaucluse’ baptisé désormais ‘Memento’ (ndlr : souviens-toi en latin) ambitionne d’être aussi un espace d’étude et de transmission de l’histoire du Vaucluse en étant le plus accessible et le plus ouvert au public.
Bien évidemment le lieu restera un site d’entreposage avec 40km linéaires de stockage aux normes de conservation actuelles contre 26km pour les archives actuelles du palais des papes.
En 2025, l’équipement entend également « constituer un lieu de mémoire et de préservation du passé tourné vers l’avenir en jouant un rôle actif de transmission à travers sa salle de lecture, sa salle d’exposition et sa salle de conférence de 150 places ».
Pour le Conseil départemental sa vocation est donc d’être aussi « un lieu-ressources et de recherche destiné aux scolaires, aux chercheurs, aux professionnels mais aussi au grand public. Un lieu d’animation et de vie en lien constant avec les acteurs locaux et les associations du territoire mais aussi régionales. Des expositions, des conférences, des créations d’œuvres, des animations, des concerts auront lieu. La priorité absolue est de s’ouvrir aux différents publics et de diffuser largement la connaissance. »

Une pierre taillée il y a 700 ans provenant chantier de restauration du palais des papes a été posée lors du lancement officiel du chantier qui doit s’achever courant 2025.

Une fonction autant culturelle que patrimoniale
« Il s’agit d’un équipement autant culturel que patrimonial avec des fonctions pédagogiques d’accueil de tous les publics », explique Dominique Gautier, l’architecte de l’agence à qui l’on doit déjà les archives du Rhône à Lyon et celles de Briançon ainsi que plusieurs médiathèques à Lyon, Chaponost, Oullins ou Montrond-les-Bains.« C’est aussi un outil de travail pour les archéologues, les archivistes, les conservateurs, les chercheurs, les historiens », poursuit le co-fondateur du cabinet Gautier-Conquet qui a aussi réalisé les 18 plateformes du parc d’activité ‘Technicité’ d’Agroparc.
« C’est enfin un outil de conservation avec des ateliers et des magasins où les contraintes imposent que l’on conçoive un bâtiment sans fenêtres pour protéger ce qui y est conservé de la lumière », conclu Dominique Gautier dont les équipes ont conçu un édifice à haute valeur environnemental affichant une performance énergétique de niveau E2C1 du label E+C.

« Il s’agit d’un équipement autant culturel que patrimonial. »

Dominique Gautier de l’agence Gautier-Conquet

L’un des principaux investissements publics du territoire
Memento sera constitué d’un bâtiment à ossature bois en R+3 de 80 mètres de long et de 70m de large imaginé autour de galeries intérieures desservant l’ensemble des blocs fonctionnels et les magasins de conservation.
Devant, un parvis paysagé protégé du vent. Autour, une ‘double peau’ ventilée et habillée de briques de terre cuite extrudée autour des voiles de béton afin de réguler l’inertie et l’hygrométrie du bâtiment. Au-dessus, des toitures en partie végétalisée accueillant également 500m2 de panneaux photovoltaïques. La puissance qui pourra être produite sera de 105kW environ. Celle-ci sera directement utilisée par le bâtiment en autoconsommation et le surplus pourra être revendu. « Il n’a pas été possible d’en installer davantage en raison de contraintes liées à la proximité de l’aéroport », précise l’architecte lyonnais.
Un parking semi-enterré de 36 places complètera l’aménagement.
L’ensemble, qui représente un investissement de près de 31M€, constitue actuellement l’un des principaux investissements publics en Vaucluse. Il est financé par le Département à hauteur de 16,07M€ ainsi que par l’Etat (7M€ via la Drac et le DSID), la Région Sud (6,94M€) et la communauté d’agglomération du Grand Avignon pour un montant de 822 939,42€.

Le Département va lancer une étude sur la réutilisation du palais vieux une fois que les archives en seront définitivement parties. Une certitude, le Conseil départemental a la volonté d’ouvrir l’espace au public le plus large.

Un trait d’union avec le passé
« Nous posons aujourd’hui, tous ensemble, la première pierre, s’est félicitée Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse lors du lancement officiel du chantier. Et cette pierre, symboliquement, est issue du chantier de restauration du Palais vieux, toujours en cours. Elle a été taillée voilà près de 700 ans… Comme un trait d’union entre un chapitre qui se termine et un autre qui commence… mais c’est une seule et même histoire qui continue. »
Pour le palais, dernier bâtiment en France aussi ancien à être occupé par un service d’archives, si les opérations de déménagement se préparent déjà depuis 2019 il s’agit également de savoir ce que le Département veut faire de cet espace constituant la partie la plus ancienne du plus grand palais gothique.

En effet, le reste de l’édifice médiéval est propriété de la Ville d’Avignon et est exploité par Avignon tourisme comme site de visite et d’exposition, comme centre des congrès et comme lieu d’accueil emblématique du festival d’Avignon dans la cour d’honneur.
« Très attaché à ce monument connu dans le monde entier, et d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Département de Vaucluse va prochainement étudier la mise en place d’un projet global pour le Palais vieux, explique le Conseil départemental. Autrement dit, lui inventer un nouveau destin après le déménagement des Archives. S’il est encore trop tôt pour en esquisser les contours, l’objectif est bien que ces espaces soient à terme accessibles au plus grand nombre. »

Découvrez le projet Memento situé à Agroparc.

Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Dans le cadre du travail de mémoire autour de l’histoire et de la culture des Pieds-Noirs, initiée par les réalisatrices Sarah El Younsi et Laura Sahin, la Région Sud a soutenu le tournage de 60 interviews de Pieds-Noirs qui résident en Provence-Alpes-Côte d’Azur. A cette occasion, et pour célébrer le 60e anniversaire du rapatriement d’Algérie, la Région lance la chaine YouTube «Pieds-Noirs en Région Sud, 60 ans après».

La galerie « Pieds-Noirs en Région Sud, 60 ans après », réalisée par 2 petites filles de pieds noirs, Sarah El Younsi et Laura Sahin, livre le récit de ce peuple méditerranéen. Témoins de l’histoire franco-algérienne, ces 60 femmes et hommes, nés en Algérie avant l’indépendance de 1962, racontent avec émotion leur histoire, propre à leur famille, à leur vécu, à leur statut social, à leur religion et à leurs traditions. A travers cette nouvelle chaine YouTube, la Région leur offre ainsi la possibilité de vivre à nouveau leur vie passée en Algérie et les accompagne dans ce travail de mémoire comme l’avignonnais Aimé Gallo.

« Nous le leur devons ! »
« Alors que nous célébrons en cette année le soixantenaire du rapatriement d’Algérie, accomplir notre devoir de mémoire est plus que jamais nécessaire, explique Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Depuis 7 ans, un large travail a été réalisé en région Sud pour rappeler notre attachement aux Pieds-Noirs et aux Harkis. Ainsi, le 27 septembre dernier, nous inaugurions l’exposition ‘les hameaux de forestage de Harkis en Provence-Alpes-Côte d’Azur’ qui sera présentée dans de nombreuses villes de la région. En ce 3 décembre, ce sont les Pieds-Noirs que nous mettons à l’honneur en proposant des portraits de 60 d’entre eux, accessibles durablement via YouTube. La Région Sud a fait de la mémoire un sujet majeur de son projet politique. Nous y avons consacré 500 000 € en 2022 et nous continuerons à valoriser l’histoire de nos habitants qui est aussi celle de la Méditerranée. Nous le leur devons ! »

L.G.


Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Le Pôle femmes de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Vaucluse propose un atelier sur le thème : Comment améliorer sa capacité mnésique ? Mémoire qui flanche, qui s’engrange, qui rétrécit, qui s’épaissit, qui ment… Découvrez comment fonctionne la mémoire et approchez les neurosciences.

Comprendre pour mieux utiliser la mémoire
Des 5 sens à l’attention, en passant par les émotions, défaites les neuromythes et apprenez à encore mieux utiliser ce magnifique outil qui vous a été livré sans notice explicative : votre cerveau. L’atelier a été fondu et est conçu par et pour les cheffes d’entreprise, les dirigeantes et les créatrices.

L’animation
L’animation est conduite par Catherine Esquer, praticienne en orientation, formatrice, fan de neurosciences, fondatrice d’Avenir Factory qui accompagne les jeunes sur le chemin de l’orientation.

DR

Qui est Catherine Esquer ?
Tout d’abord cadre commerciale, elle travaille avec tous types de clients (particuliers, entreprises, GMS, export). Superviseuse d’un groupe de commerciaux, elle est en charge de leur formation et de la gestion de l’équipe.
Maman de deux enfants, elle se reconvertit dans la formation pour pouvoir travailler à temps partiel et s’occuper de sa famille.

Se donner une direction
Formatrice en marketing, vente, commerce, elle enseigne pendant une dizaine d’année à ses étudiants en BTS la « vraie vie de dehors ». C’est ensuite la formation continue de l’Education Nationale (Greta) qui la contacte pour qu’elle s’occupe des stagiaires et des entreprises. Puis, au hasard de rencontres, elle va être amenée à gérer et animer le bureau de documentation et d’information sur l’orientation d’un très grand lycée d’Avignon. Grâce à son expérience et à des formations dédiées, elle va accompagner durant 6 ans les lycéens et les aider à construire leur projet de vie et à passer les oraux.

Coaching
Certifiée « coach scolaire scooling » par le cabinet de psychologie Cogito’z, elle souhaite mettre son expérience et son savoir-faire au service de tous.
Basée sur Sorgues, elle peut vous recevoir sur rendez-vous, à son cabinet de La Maison des Thérapeutes ou à distance dans le monde entier grâce à l’outil Zoom.

 A la radio
Catherine Esquer intervient sur RCF Vaucluse tous les mercredis à 19h15 et samedis à 18h10. Ses émissions en podcast sont ici.

DR

Les infos pratiques
Mardi 8 novembre. De 11h30 à 14h. Entreprise Girard. 390, rue du Grand Gigognan. Zone Industrielle de Courtine à Avignon. Parking sur site. Inscription ferme et définitive ici. Correspondre ici. Site ici.

En savoir plus sur le Pôle femmes
Le Pôle femmes de la CPME 84 a vocation à faciliter l’échange d’expérience entre les cheffes d’entreprise, les dirigeantes et encadrantes, créer du lien, favoriser le développement et traiter des sujets dédiés à l’entrepreneuriat au féminin.

Un atelier par mois
Un atelier est organisé tous les 1ers mardis du mois entre 11h30 et 14h dans un lieu différent comprenant une salle de réunion.


Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la démence, dont la cause la plus courante est la maladie d’Alzheimer, touche plus de 55 millions de personnes dans le monde. Mais ce nombre devrait passer à 78 millions d’ici 2030 et à 139 millions d’ici 2050, en raison notamment du vieillissement de la population.

Les symptômes liés à la démence sont causés par des maladies et des traumatismes divers qui affectent le cerveau, comme la maladie d’Alzheimer ou un accident vasculaire cérébral. Elle perturbe la mémoire ainsi que d’autres fonctions cognitives, impactant la capacité à effectuer des tâches de la vie quotidienne.

Les cas de démence augmentent dans le monde entier – et dans beaucoup de pays, leur nombre pourrait presque doubler au cours des trente prochaines années, comme le montre notre graphique. En Italie, par exemple, l’OCDE prévoit qu’il y aura 43 cas de démence pour 1 000 habitants à l’horizon 2050, soit 20 de plus qu’en 2021. L’Espagne (avec 41 cas pour 1 000), puis l’Allemagne et la France (autour de 35 cas) sont également amenés à connaître une forte hausse des patients atteints de ce genre de troubles au sein de leur population.

Selon l’OMS, il est possible de réduire le risque de démence en faisant régulièrement de l’exercice, en ne fumant pas, en évitant l’usage nocif de l’alcool, en contrôlant son poids et en mangeant sainement. Parmi les autres facteurs de risque, on compte également la dépression, le faible niveau de scolarité, l’isolement social et l’inactivité cognitive.

De Claire Villiers pour Statista


Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Le centre des congrès du Palais des papes à Avignon vient d’accueillir l’AG du Souvenir français. A cette occasion, une convention a été notamment signée entre l’association mémorielle et la Secrétaire d’Etat à la jeunesse et du service national universel, Sarah El Haïry, pour « Donner envie de France aux jeunes générations »

C’est Avignon qui, ce week-end, a accueilli l’assemblée générale du Souvenir français. Une association créée dès 1887 pour enraciner la mémoire de la guerre de 1870 dans la Nation républicaine. Suivront deux Guerres Mondiales, l’Indochine, l’Algérie et leurs cortèges de ‘Morts pour la France’…
Aujourd’hui le Souvenir Français est riche de 90 000 bénévoles, 1 500 comités dans l’hexagone et 75 représentations à l’étranger et il participe à la sauvegarde et au développement d’une mémoire partagée de la France combattante à destination des jeunes.

Eveiller les jeunes à la citoyenneté
La première à prendre la parole lors de cette assemblée générale ce dimanche était la maire d’Avignon, Cécile Helle. « C’est un honneur pour Avignon d’accueillir le Souvenir Français et comme nous sommes en pleines Journées du Patrimoine cela vous a permis de voir à quel point notre Palais des Papes mérite de faire partie des 250 sites exceptionnels de l’Unesco. Comme vous, nous souhaitons faire vivre ces valeurs de transmissions, nous avons d’ailleurs un Conseil Municipal des Enfants à Avignon pour éveiller les jeunes à la citoyenneté, leur rappeler les luttes, les combats, les actes de résistance des anciennes générations et maintenir vivante cette mémoire alors qu’il y a de moins en moins de survivants du conflit mondial 1939-45. »

Pour le Département, le sénateur Jean-Baptiste Blanc saluera « L’héroïsme des anciens combattants, des médaillés comme des sans- grade qui se sont battus pour défendre nos libertés ». Pour la Région Sud, la conseillère régionale Bénédicte Martin parlera du grand-père de l’actuel président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’amiral Muselier qui avait donné la Croix de Lorraine à la France. « Le Souvenir Français s’est réapproprié le devoir de mémoire et le fait ruisseler vers les plus jeunes, notamment en Vaucluse à travers les actions du Maquis du Ventoux pendant la guerre, c’est une petite parcelle de démocratie certes, mais elle existe et elle prouve qu’il ne faut jamais baisser les bras ».

Les soldats du feu mis aussi à l’honneur
Autre prise de parole, celle du Contrôleur Général Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. « On nous appelle les soldats du feu, mais la lutte contre les incendies ne représente que 7% de notre travail, 84% de notre activité c’est le secours aux biens et aux personnes, aux victimes de la route, aux asphyxiés, aux noyés. Nous sommes des spécialistes du secours d’urgence au chevet de la détresse de nos concitoyens. On l’a bien vu pendant la crise sanitaire quand nous avons monté des centres de vaccinations et on a d’ailleurs réalisé 25% des injections en France ». Il ajoute « Nous sommes aussi les soldats du climat, avec les tempêtes en Outre-Mer et en Corse il y a quelques jours, les incendies en Gironde, en Bretagne, en Alsace nous avons envoyé des équipes partout » Et il conclut : « Nous devons sensibiliser, former, informer les jeunes citoyens, leur apprendre les gestes qui sauvent, faire nation, faire front à tous les fléaux et si nécessaire, prendre le maquis », ce qui a provoqué nombre d’applaudissements dans la salle.

Le Souvenir français en AG au centre des congrès du Palais des papes.

Montrer le chemin de la démocratie
La présidente des Maires ruraux de France, Fanny Lacroix montera à la tribune pour évoquer quelques figures tutélaires : « Jean Vilar patron du Théâtre national populaire et créateur du Festival d’Avignon, le poète et résistant vauclusien René Char et Jean Moulin, ancien préfet et lui aussi résistant dont le Mémorial se trouve à quelques encablures d’Avignon sur la route de Salon-de-Provence. Eux savaient être proches des citoyens, leur montrer le chemin de la démocratie. »

La parole ensuite a été donnée au président du Souvenir français, Serge Barcellini, ancien Contrôleur général des armées. Il a d’abord regretté que nombre de tombes d’anciens combattants aient disparu au fil des décennies ou ne soient plus entretenues dans les cimetières. « Le patrimoine funéraire c’est l’ADN de notre mouvement. Il y a eu 1 million 400 000 morts à l’issue de 1914-18, certaines familles ont récupéré le corps de leurs défunts, d’autres sont inhumés dans des nécropoles, anonymement. Des tombes sont abandonnées, des concessions arrivent à échéance, personne ne le sait, pas même les maires, il faudrait faire quelque chose pour que cela change. Bien sûr il y a les cérémonies du souvenir, 17 en tout par an en France, c’est peut-être trop… Bien sûr le 8 mai, le 14 juillet, le 11 novembre sont incontournables, le génocide Arménien le 24 avril aussi, mais à force il y a de moins en moins de porte-drapeaux et de public lors de ces commémorations. »

De moins en moins de public lors des commémorations
Enfin le président soulèvera le problème des technologies nouvelles, d’internet que les bénévoles, souvent retraités du Souvenir français, ne maîtrisent pas forcément « C’est pourtant le meilleur moyen de toucher les jeunes, de transmettre le patrimoine mémoriel. On pourrait mieux communiquer, organiser davantage de voyages à Verdun où sont enterrés des centaines de poilus, dans le Vercors là où sont morts près de 800 soldats et résistants en 1944. » Il conclura en citant un livre d’Ernest Renan ‘Qu’est-ce qu’une nation ?’ écrit en 1887 à la suite d’une conférence donnée à la Sorbonne et il répond : « Une unité politique, une citoyenneté, un plébiscite de tous les jours ».

Le président du Souvenir français avec la Secrétaire d’Etat de la jeunesse et du service national universel lors de le signature de partenariat avec l’association mémorielle.

Enfin, c’est la ‘punchy’ Secrétaire d’Etat de la jeunesse et du service national universel, Sarah El Haïry qui prendra la parole pour conclure l’assemblée générale avant de signer un partenariat avec le Souvenir Français. « Malgré vos cheveux blancs, les jeunes ont besoin de vous, de votre expérience pour ressentir la fierté d’être français. Il n’y a pas de république à la carte, il y a pour chacun des droits mais aussi des devoirs. Vous êtes leurs tuteurs, leurs ambassadeurs comme les enseignants sont les Hussards de la République ». L’assemblée générale se terminera par un dépôt de gerbes au Rocher des Doms en fin de matinée en présence de la préfète de Vaucluse, Violaine Demaret.


Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Aloïs et moi’ propose la vente de parures en laine et accessoires ce Samedi 4 décembre, au siège de l’association, porte D3, 19 boulevard Raspail à Avignon, dans une ambiance festive, de 11h à 20h. « Vous découvrirez notre nouvelle collection, croiserez des amis, et participerez au tirage au sort de la tombola autour d’un verre. Tous les articles sont réalisés à la main, à Avignon et dans ses alentours.« 

« Merci encore et encore à toutes les tricoteuses, souligne Anne Pujol Olivier, la présidente de l’association, aux bénévoles qui donnent beaucoup de leur temps, merci à vous, « fidèles parmi les fidèles » qui achetez et qui nous soutenez généreusement ….merci et bienvenue aux nouvelles et nouveaux venus ! Enfin, n’oubliez pas votre masque … nous avons crocheté de jolies pochettes à cet effet ! Et aussi d’autres accessoires sympas pour vos cadeaux de Noël. »

Rendez-vous
Rendez-vous vendredi 4 et samedi 5 décembre 2020 de 10h à 18h pour découvrir les créations réalisées par les tricoteuses bénévoles : des snoods, des écharpes, des bonnets et des chaussons, confectionnés à la main avec patience et amour par Gisèle, Yvonne, Lucianne, Yvette, Marie-Claude, Sylvie, Marie-Aurèle , Patricia, Marie-Hélène, Laurence, Edith, Stéphanie, Trine, Marilisa, Michèle, Titou, Brigitte, Annette, Yvonne, Françoise, Anne et tant d’autres.

En savoir plus
L’association humanitaire, d’entraide, sociale ‘Aloïs & moi’ promeut le tricot auprès de toutes les personnes le souhaitant afin de soutenir la recherche médicale sur la mémoire. La structure loi de 1901 vend écharpes, snoods, bonnets pour les aidants des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Renseignements auprès d’Aloïs & moi. 19, boulevard Raspail à Avignon 06 16 02 25 86.aloisetmoi84@gmail.com  instagram.com/aloisetmoi
MH


Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

AVERTISSEMENT : CE DOCUMENT PROVIENT DES ACTUALITES PRODUITES ET CONTROLEES PAR LE REGIME NAZI ET LES AUTORITES VICHYSTES ENTRE 1940 ET 1944

Il y a 79 ans, jour pour jour, le maréchal Pétain venait en voyage officiel à Avignon. S’il existe de nombreuses photographies de cet événement il n’existait pas de d’images filmées de cette visite. Cependant, un reportage a bel et bien été filmé à cette occasion. Un document inédit que nous vous proposons de découvrir en exclusivité.

Le samedi 10 octobre 1942, le maréchal Philippe Pétain arrive en gare d’Avignon dans le cadre d’une visite officielle organisée initialement sur plusieurs jours avant finalement d’être réduite à une journée. Alors âgé de près de 87 ans, celui qui est encore le ‘vainqueur de Verdun’ n’a pas encore été condamné à l’indignité nationale.
Déjà venu une première fois, en décembre 1940 lors d’une halte de 2 heures dans la gare de la cité des papes, il est cette fois-ci accueilli sur le parvis de la gare. En tant que chef de l’Etat, il se voit remettre symboliquement les clefs de la ville avant d’assister à une prise d’armes. Il remonte ensuite la rue de la République dans une voiture décapotable sous les acclamations d’une foule particulièrement nombreuse.
« Ne pouvant pas pour cause de pénurie de véhicules, être acheminés vers Avignon par la route, les partisans et admirateurs du maréchal sont invités à utiliser le train, explique rail-en-Vaucluse, le site retraçant l’histoire du chemin de fer en Vaucluse. La SNCF met à leur disposition des voitures supplémentaires aux trains en provenance de Valence, Marseille ou Cavaillon et organise des trains spéciaux comme par exemple un convoi entre Vaison et Orange… »

AVERTISSEMENT : Ce document provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes entre 1940 et 1944. Ici, le maréchal et la délégation officielle quittent le palais des Papes lors de la visite de Pétain en octobre 1942. Cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la vidéo.

Arrestations préventives arbitraires
A noter que dans les jours précédant cette venue, par craintes d’incidents ou même d’attentats, les autorités locales procèderont à des arrestations arbitraires provisoires. Communistes, gaullistes, espagnols fraichement naturalisés Français, ‘inscrit à la liste S’ (déjà !) sont donc arrêtés préventivement avant d’être relâchés une fois Pétain parti.
Mais avant cela, le maréchal se rendra ensuite à l’hôtel de ville, à la préfecture, aux palais des papes puis au rocher des Doms pour y rencontrer de nombreux représentants officiels. Diverses cérémonies sont organisées tout au long de la journée avant qu’il ne rejoigne la gare, en début de soirée, pour rallier Vichy en train. Ce dernier aurait déclaré lors d’un de ses discours en terre vauclusienne « Je ne sais pas bien où je vous conduirai mais ce sera dur. » Un mois plus tard exactement, en violation du traité d’armistice de 1940 signé par Pétain alors perçu par un grand nombre de Français comme ultime recours, les Allemands envahiront la zone entrainant notamment le sabordage de la flotte française dans la rade de Toulon ainsi que la mainmise du régime nazi sur l’administration de Vichy.

« Je ne sais pas bien où je vous conduirai mais ce sera dur. »

Philippe Pétain, le 10 octobre 1942 à Avignon.

AVERTISSEMENT : Ce document provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes entre 1940 et 1944. Ici, le maréchal Pétain et la délégation officielle quittent le palais des Papes lors de la visite de Pétain en octobre 1942.

De nombreuses photographies témoignent de cette visite. Un grand nombre est répertorié sur le portail national des archives France archives. Cependant, s’il existe dans les archives de l’Ina des films sur les voyages de Philippe Pétain en Provence (notamment à Arles, Marseille et Toulon en 1940), il n’y en avait pas de l’étape vauclusienne du dirigeant collaborationniste.
Toutefois, le site américain Criticalpast, dont l’essentiel des archives sont tirées des sources gouvernementales américaines provenant des collections de séquences de guerres de l’US Army, possède un tel document. Dans un reportage de 45 secondes, de ce qui semble être les actualités portugaises ou brésiliennes de l’époque, on découvre le film de cette visite.
Les images de la liesse provoquée par la venue du maréchal Pétain contrastent singulièrement avec les images des rues vides d’Avignon que nous vous avions fait découvrir en février dernier avec une autre archive de Criticalpast montrant une partie des dégâts des bombardements américains sur Avignon en août 1944 ainsi que des premiers résistants à prendre le contrôle des rues dessertes de la cité des papes.
Il est cependant facile de juger près de 80 ans plus tard, après la plus longue période de paix qu’ait connu le continent européen, dans quelle image nous aurions pu nous trouver. Espérons seulement que nous n’ayons jamais à faire de tel choix.

Octobre 1942, les Vauclusiens se massent sur la place de l’Horloge pour acclamer le maréchal Pétain. Août 1944, seule une jeune femme ose emprunter les rues dessertes longeant le square Agricol Perdiguier sous le regard des résistants prenant le contrôle de la cité des papes après le départ des Allemands et l’arrivée des troupes Franco-Américaines. Il est cependant facile de juger près 80 ans plus tard, après la plus longue période de paix qu’ait connu le continent européen, dans quelle image nous aurions pu nous trouver.

Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Le ‘train fantôme’ ? Un convoi de 750 déportés résistants, qui a mis deux mois, pendant l’été 1944, pour aller de Toulouse à Dachau, en passant par Sorgues. Au moment où la France se libérait…

Août 1944 : le débarquement en Normandie a eu lieu. La France de Vichy va livrer un des derniers convois de déportés aux Nazis. Plus de 700 résistants, Juifs, communistes, Républicains espagnols, Italiens antifascistes, Polonais, hommes et femmes, vont traverser un pays meurtri par la grande bataille de la libération. Ce convoi, où les déportés sont entassés dans des wagons à bestiaux dans des conditions épouvantables, est stoppé par la destruction de rails opérée par la Résistance ou les avions alliés. Le train zigzague au hasard des gares encore utilisables et arrive au camp de Dachau le 28 août après deux mois d’errance.

Sorgues fut une étape mémorable de ce trajet. Le 18 août 1944, les déportés, à bout de force après une marche forcée de 17km depuis Roquemaure, sous un soleil accablant, rejoignirent la gare de Sorgues. Là-bas, une trentaine d’entre eux réussirent à s’évader, avec l’aide des cheminots locaux et la solidarité d’une part de la population. Certains s’en souviennent encore…

Crédit photo: Lucien Stanzione

Cette épouvantable odyssée longtemps oubliée, l’écrivain Guy Scarpetta, co-président de l’Amicale des déportés résistants du Train Fantôme, en a fait un film avec Jorge Amat, ‘Les résistants du train fantôme‘. « Alors que la France se libérait, que l’aviation alliée bombardait les gares et les voies ferrées, que les maquis faisaient sauter les ponts, et sabotaient les rails, on a baptisé ce train de ‘Train Fantôme’ parce qu’il ne cessait d’apparaître, de disparaître, de se recomposer, de réapparaître. Il a une dimension éminemment terrible mais aussi mystérieuse. » Ils furent 536 à arriver à Dachau.

Crédit photo: Lucien Stanzione

« Grâce aux actes de courage et de bravoure de Sorguais, certains ont pu s’échapper et beaucoup d’autres ont pu s’alimenter, boire ou se soigner avant ce calvaire. Nous devons rappeler à nos concitoyens, à nos enfants que la Patrie est faite de femmes et d’hommes ayant posés des actes héroïques, de courage, d’engagement et de solidarité collective. Respect, souvenir et recueillement », déclarait le sénateur vauclusien Lucien Stanzione, présent lors de la commémoration le 18 août dernier.


Memento : la mémoire a de l’avenir en Vaucluse

Tiré de sources gouvernementales américaines dont les collections de séquences de guerres de l’US Army, le site américain Criticalpast dispose d’image d’époque d’une partie des dégâts des bombardements américains sur Avignon en août 1944.

Dans ces archives de 26 secondes, on peut y voir des vues de la gare d’Avignon ainsi que celles des installations ferroviaires en partie détruites et des locomotives ensevelies sous des gravats.

Durant ce court extrait filmé par les GI’s ayant débarqué sur le sol de Provence le 15 août lors de l’opération ‘Dragoon’ pendant la seconde guerre mondiale, on découvre également les dégâts provoqués par les bombes sur l’ouvrage suspendu franchissant le Rhône à la place, peu ou prou, de l’actuel pont Daladier qui lui succèdera en 1961.

Du 27 mai au 15 août 1944, Avignon va subir 37 bombardements alliés plus ou moins importants qui visaient les ponts, les infrastructures ferroviaires et les postes de commandement allemands. En tout, on dénombrera près de 600 morts dont 525 pour la seule journée du 27 mai.

Enfin, ce document montre une partie de la rue des Lices désertée par ses habitants ainsi que des FFI (Forces françaises de l’intérieur) postés rue Jean-Henri-Fabre en attendant l’arrivée des premières troupes américaines et françaises.

https://www.echodumardi.com/tag/memoire/page/2/   1/1