18 mai 2024 |

Ecrit par le 18 mai 2024

Grand Delta Habitat part à la conquête des régions

Michel Gontard président de Grand Delta Habitat dresse le bilan de l’année. La plus grande coopérative de France qu’il dirige, avec Xavier Sordelet directeur général, propose 20 319 logements dans 132 communes, 7 départements et 3 régions abritant plus de 50 000 personnes, soit autant qu’une ville moyenne en France. En ce moment il accompagne Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement, dans la course à la présidence de l’Union Sociale pour l’Habitat.

«Lors d’une réunion sur le logement cet été, j’ai rencontré la ministre du Logement Emmanuelle Wargon (Ndlr : fille de Lionel Stoleru (1937-2016) secrétaire d’Etat sous la présidence de Giscard d’Estaing) qui a succédé à Julien Denormandie en Juillet 2020 ». Mon actualité ? «Soutenir la candidature de l’ancienne ministre du Logement et de l’Habitat durable Emmanuelle à la présidence de l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui devra affronter Marcel Rougemont (président de la Fédération des offices publics de l’habitat)». Objectif ? L’accompagner lors des réunions qui se déroulent dans le Sud auprès des grandes familles professionnelles, des acteurs de l’acte de bâtir dans la sphère publique comme privée et des associations comme l’Abbé Pierre… «Cette présidence est importante, notamment parce qu’elle est en lien avec le gouvernement et les ministères du Logement, de la Ville, de l’Economie et des Finances, de l’Environnement… bref, tout ce qui gravite autour la construction.»

En éclaireur sur la sphère régionale

Au chapitre plus local, le président de Grand Delta Habitat confirme «faire le tour des maires, une obligation qui succède aux élections car la coopérative, présente dans 137 villes, voit toujours plus loin. «C’est une façon de faire le point avec eux : ce qui ne va pas, quels sont leurs projets. C’est aussi rencontrer les élus des territoires sur lesquels nous aimerions aller…»

Les opérations conjointes

«Nous devrions dépasser le cap des 500-600 logements cette année sur Nice et envisagerions peut-être d’y implanter une agence -1 000 logements sont nécessaires pour cela- tandis que celle de Salon-de-Provence est ouverte et sera inaugurée en octobre et qu’une autre verra le jour à Toulon. Est-ce que nous sommes favorables à des partenariats avec d’autres acteurs publics ou privés de la construction ? Cela dépend de la teneur du projet et des sollicitations que nous recevons. Très concrètement ce cas de figure se présente lorsque le projet est trop important à réaliser seul pour l’une et l’autre partie, alors nous accomplissons l’opération conjointement.»

Logements, mobilité, quelles attentes ?

«Depuis des années nous sommes sur les mêmes chiffres de demandes et donc d’attentes d’un logement. J’estime à 12 500 personnes le nombre de personnes en attente en Vaucluse. Je pense qu’il s’agit du même chiffre pour le Gard, 10 000 pour la Drôme et les Alpes-de-Haute-Provence, 15 000 pour le Var, tandis que les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes –ces dernières comportant très peu de transports en commun pour les personnes logeant dans l’arrière-pays- pourraient atteindre, environ, 20 000 personnes. Car la façade méditerranéenne subit une très forte tension, nombre de personnes, pour des raisons de prix des loyers, logent d’ailleurs en Italie.»

«Aujourd’hui, nous logeons 50 000 personnes, cela représente une ville moyenne en France»

Axédia

«Nous souhaitions entrer en Occitanie ce qui est fait avec une première opération de construction de 15 logements à Montpellier. Nous sommes typiquement sur le bassin de l’offre : l’étang de Thau. C’était un défi pour Axédia et nous y sommes parvenus.»

L’épineux problème

«Les marchands de sommeil sont les ennemis majeurs des bailleurs sociaux. Ils agissent sur un territoire ‘tendu’. Pour les combattre ? L’engagement d’une volonté régalienne est nécessaire pour, justement, mettre l’accent sur la réhabilitation. Cela consiste à discuter avec des propriétaires dont certains n’ont réellement pas la possibilité d’entretenir leurs biens, de leur accorder du temps pour effectuer les travaux et si ceux-ci n’ont pu être réalisés, racheter le bien et confier le travail au bailleur sans que la collectivité n’y mette de l’argent, mais cela, la Loi ne le permet pas. Pourtant des centres-bourgs sont gangrénés par cette problématique.»

Séparer le bon grain de l’ivraie

«Ce discours n’est pas facilement porté. Il ne s’agit pas de spolier des personnes mais de leur dire ‘vous n’êtes pas dans les clous vous avez tant de temps pour vous y mettre, le délai passé la collectivité s’y met’. Il est surtout question de mettre un terme à l’exploitation de la misère du monde avec les marchands de sommeil. Des maires vauclusiens, de toute sensibilité politique, sont confrontés à ce problème qui fait partie des difficultés du ‘cœur de ville’ et ne peuvent le régler sans que la Loi soit modifiée en ce sens.» 

Seul sur Mars

«Nous allons lancer les appels d’offre pour la construction de Seul sur Mars : 6 villas en construction à l’Isle-sur-la-Sorgue et plusieurs équipes d’architectes pour viser le zéro charge. C’est exactement la même chose qu’une écurie de formule 1. Ce n’est pas qu’une affaire de prestige, c’est tester des moyens innovants, construire de nouveaux modèles pour progresser et décliner, ensuite, des solutions industrielles, auparavant testées. Ces habitations d’un genre nouveau seront ensuite mises à la location sociale.»

Une assemblée générale à huis-clos

«A mon grand regret, elle ne pourra avoir lieu qu’à huis-clos, cette année, en raison de la Covid-19. Nous l’avions reportée à mercredi 30 septembre en espérant qu’elle pourrait avoir lieu physiquement ce qui ne pourra être le cas puisqu’entre 150 et 200 personnes se déplacent pour venir y assister. Egalement, la pandémie nous a fait reporter environ 300 constructions sur l’année prochaine ce qui est finalement peu et dû au fait que nous avons été en rupture de matériaux car les entreprises, après avoir ‘marqué le coup’, ont très vite réagi et se sont très vite organisées pour continuer les chantiers. Toutes les constructions prévues auront bien lieu, je n’évoque là que du retard et un glissement du nombre de constructions de 2020 en 2021.»

Nourrir le territoire qui nous accueille

«Ce sur quoi je veux insister ? Bien sûr il y a des constructeurs plus importants que nous qui savent ‘tirer’ les prix en passant de ‘grandes’ commandes de matériaux ce qui pourrait signifier ‘faire des économies’, cependant ce n’est pas ce que nous avons souhaité faire. Nous sommes une entreprise du territoire qui vit et contribue à celui-ci. Cela consiste donc à faire travailler les entreprises et artisans locaux et départementaux. Ainsi lorsqu’un problème -même mineur- se fait jour nous savons à qui nous adresser et faire en sorte que celui-ci soit résolu parce que notre partenaire est identifié et que nous avons une relation récurrente et de confiance avec lui.»

Propos recueillis par Mireille Hurlin

 

Grand Delta Habitat 

Où et combien ?

En 2019, Grand Delta Habitat a livré 817 logements tandis que 1 300 sont d’ores et déjà programmés et 170M€ investis annuellement. La coopérative la plus importante de France est présente dans 132 communes, 7 départements : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, le Gard, le Var et le Vaucluse et trois régions : l’Occitanie, le Vaucluse et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Dans le détail

Les Alpes-de-Haute-Provence comptent actuellement 110 logements dans 2 communes et seront bientôt pourvues de 112 autres. Les Alpes-Maritimes en accueillent 252 dans 4 communes tandis que 366 sont à venir. La coopérative a sorti de terre 3 232 logements dans 28 communes des Bouches-du-Rhône et en programme 534. 248 logements sont établis dans 2 communes de la Drôme. 2 764 logements sont répartis dans 31 communes du Gard tandis que 230 seront bientôt proposés dans ce même secteur. Le bailleur s’est installé dans le Var, proposant 425 logements dans 7 communes tandis que 930 viendront bientôt compléter l’offre. Enfin, le bailleur, bien ancré dans son propre territoire, le Vaucluse, totalise 13 288 logements dans 58 communes et programme 636 constructions à venir. Huit agences de proximité émaillent le territoire : plusieurs à Avignon, Orange, Carpentras, l’Isle-sur-la-Sorgue, Nîmes, Marseille et Nice.

Le parcours résidentiel

La coop d’HLM insiste sur le parcours résidentiel afin de proposer aux locataires qui le souhaitent d’accéder à la propriété. Outre le logement locatif, DGH propose l’accession sociale sécurisée, la vente de lots à bâtir, le syndic de copropriété, des logements Alter senior. La coopérative vient de se lancer dans une opération de R&D (Recherche et développement) confiant la construction de 6 villas à plusieurs équipes d’architectes pour créer un habitat autonome ‘Seul sur Mars’ à l’Isle-sur-la-Sorgue. Le bailleur, constructeur, aménageur va créer une société anonyme de coordination qui regroupera –entre autres- Grand Delta Habitat et Axédia. Il s’agit d’un outil de contrôle, de coordination et de mutualisation –dont financière- de plusieurs membres autour de l’acte de construire.

Focus financier

121,4M€ de chiffre d’affaires, un résultat net de 19,7M€, 1, 576M€ d’actifs net et 19,9M€ d’autofinancement. 121M€ d’investissement. 102,6M€ d’investissement dans les constructions et réhabilitation de patrimoine. 18,4M€ d’investissement dans les travaux d’entretien. Le taux de vacance est de 0,8% soit 163 logements. Le taux de recouvrement est de 99,2%, le taux de prélèvements automatiques est de 68,2% et le coût de fonctionnement par logement est de 1 096€. A noter, la Banques des territoires (ex-Caisse des dépôts et consignations, la banque de l’Etat) et Grand Delta Habitat ont signé, le 12 mars dernier, une convention de prêt de haut de bilan de 7,756M€ via un plafond d’engagement de 240M€. Cet accord permet de financer la construction de 1 800 logements et la réhabilitation de 800 autres.

2019, GDH en chiffre

50 211 personnes logées. 20 139 logements locatifs. 7 783 lots en gestion. 2 364 attributions et 576 mutations. 1 300 logements en chantier. 817 logements livrés. 355 collaborateurs. 104 ventes réalisées. 8 agences commerciales et 1 centre de relation client.

Le Conseil d’administration de Grand Delta Habitat

Michel Gontard, président. Marie-Catherine Bertrand, Christian Boccon-Liaudet, Jean-Luc Bonnal, Stéphane Bonnois, Jacques Bres, Geoffroy de Touzalin, Nora Djezzar, Guy Farjon, François Godin, Yves Marteyn, Jean-Laude Molina, Bernard Montoya, Nadège Mur, Michel Mus, Patrice Perrot, Corinne Testud-Robert, Michel Ullmann.

Le Conseil d’administration d’Axédia

Michel Gontard, président. Xavier Alapetite, Kader Belhadj, Daniel Bellet, Marie-Catherine Bertrand, Lauriane Blanc, Nathalie Bonnevie, Jean-Jacques Dorey, André Ferren, Marie-Thérèse Galmard, Michèle Micheloette, Agnès Moisson, Michel Mus, Isabelle Pairat, Dominique Taddéi, Nathalie Vallat, George Lemaire directeur.

Le Conseil d’administration de la Fondation GDH

Marie-Catherine Bertrand, présidente. Etienne Ferracci, Michèle Michelotte, Jean-Claude Molina, Aimé Montal, Eric Novaretti, Jean-Jacques Oddo, Jean-Marie Puggioni.

“Seul sur mars“ à l’Isle-sur-la-Sorgue

Grand Delta Habitat part à la conquête des régions

Grand Delta Habitat et 3 organisations représentantes des locataires ont signé une charte territoriale d’engagement et de bonnes pratiques. Objectif ? Aider et accompagner les familles et personnes résidant en HLM, impactées par la crise sanitaire de la covid-19.

« Lors de la crise sanitaire de la Covid-19 nos collaborateurs ont appelé les locataires afin de mettre au jour les problèmes de tout ordre car les difficultés éprouvées, sanitaires ou économiques, sont aussi psychologiques et je crains que l’on n’en mesure pas assez l’importance, la prégnance, observe Michel Gontard, président de Grand Delta Habitat.

Accompagner

Il est ainsi question de venir en aide aux plus fragiles des 55 000 locataires accueillis dans les 20 000 logements de Grand Delta Habitat tout en sécurisant la coopérative elle-même qui ne peut se priver de l’encaissement des loyers déjà investis dans une machinerie bien huilée, ultra-organisée, aux 1 000 logements programmés dans la décennie.

Concrètement

« Nous avons actuellement détecté 735 familles en difficulté, précise Michel Gontard. Un acte de prévention tout d’abord orchestré par les conseillères en économie sociale et familiale intervenues aux premiers signaux qui sont souvent les retards de paiement. » Les professionnelles, qui d’habitude enseignent la gestion budgétaire, orientent pour l’accès aux droits, soutiennent la constitution de dossiers administratifs, accompagnent l’évolution du foyer, le départ des enfants, le décès du conjoint, manient les paramètres de la baisse des ressources pour conseiller un relogement adapté à la situation locative, en partenariat avec la Caisse d’allocations familiales. Ce que nous allons faire précisément ? Proposer un échelonnement de la dette et des charges pour ne pas entamer de façon trop drastique le budget des ménages. »

« A la rentrée, la situation risque d’être dramatique, particulièrement pour nos locataires. »

Un maillage efficace

Mais pour faire face à ce tsunami qui ébranle durablement le monde, Michel Gontard sollicite une approche pluridisciplinaire de choc efficiente et réactive permettant une prise en charge globale et ponctuelle des foyers en difficulté au niveau financier mais aussi humain pour minimiser la souffrance psychologique, les manques éducatifs, le  soutien aux étudiants ainsi qu’aux personnes isolées ou âgées, aux foyers les plus modestes.

Une charte de bonnes pratiques

Pour repérer les personnes fragilisées par la crise sanitaire « et alors que souvent le silence est de mise », Michel Gontard s’appuie sur les associations de locataires. C’est pourquoi il fait appel à Nora Djezzar de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie ; Michel Mus de la Confédération nationale du logement, et Yves Marteyn de la Confédération française démocratique du travail, pour faire remonter les informations du terrain et également se battre au niveau national, dans le cadre d’un accord-cadre (voir ci-dessous).

Ils ont dit

Michel Gontard, Président de Grand Delta Habitat : « A la rentrée de très nombreux locataires seront impactés par les conséquences économiques de la crise. Près de 60% de nos locataires possèdent de faibles revenus, des emplois précaires : intérimaires, intermittents, en apprentissage, en situation de chômage et également des commerçants, vendeurs non sédentaires, artisans qui n’ont pas pu travailler durant le confinement et qui n’ont pas pu reprendre à son terme. J’ai une pensée pour nos entreprises partenaires qui, durant la pandémie, pour tout ce qui concerne la sécurité, sont intervenues dans nos résidences maintenant un service de qualité. La charte a été rédigée en pensant également aux personnes qui n’iraient pas chercher d’aide. »

Michel Mus, Représentant de la Confédération nationale du logement : « J’habite un logement GDH, quartier Saint-Jean à Avignon. L’accord cadre que nous signons est conçu pour aider les familles qui, de la précarité économique, vont se retrouver en précarité de logement. Cet accord-cadre national devait être amélioré de façon régionale, ce que nous avons fait. C’est un accord historique car il a été signé, pour la 1re fois, par les organismes HLM et les associations de locataires reconnues nationalement. Je souhaite que le Département et l’Etat augmentent leur participation au Fonds de logement. J’ai trouvé que les gens, dans nos quartiers dits populaires avaient vraiment respecté le confinement. La Mairie d’Avignon et le Secours populaire ont vraiment fait un travail d’excellence en intervenant auprès des personnes en difficulté, notamment pour le portage et l’accès au repas. Aujourd’hui ? Les familles s’angoissent de leur devenir économique. »

Nora Djezzar, Représentante de la Confédération consommation, logement et cadre de vie : « J’habite un logement GDH à Morières-lès-Avignon. Il s’est passé des choses extraordinaires, en termes de solidarité et d’échanges humains, pendant ce confinement dû à la crise sanitaire. On se demandait des nouvelles des uns et des autres, faisant les courses pour ceux qui ne pouvaient sortir, prenant régulièrement des nouvelles des personnes âgées ou isolées. Nous imprimions des attestations et les cours des enfants pour ceux qui ne disposaient pas d’accès internet, d’ordinateurs et d’imprimantes. Effectivement, je pense que des locataires éprouvent des difficultés à payer leur loyer parce qu’ils ont perdu leur travail. »

Yves Marteyn, Responsable de la Confédération française démocratique du travail : « J’habite Le Thor. Durant le confinement, beaucoup de personnes sont intervenues pour aider les autres. J’ai pu me déplacer et entrer en contact avec mon environnement et j’ai compris que ces personnes n’avaient pas réagi aux gros problèmes qu’elles  rencontraient. Les ‘pauvres’ n’étaient pas les seuls à éprouver des difficultés et ceux de la classe moyenne se sont tus, recroquevillés sur eux-mêmes, prostrés dans leur silence. Ils ne se dévoilent pas. Les informations suintent des autres locataires. J’espère que la charte débloquera cette situation. »

 

 

Un accord-cadre national

Le Mouvement HLM dont Grand Delta Habitat et les cinq associations nationales de locataires siégeant à la Commission nationale de concertation (la Confédération syndicale des familles, la Confédération nationale du logement, la Confédération générale du logement, la Confédération logement cadre de vie, l’association Force ouvrière consommation) ont signé une Charte autour de cinq propositions.

Les propositions

Ces propositions sont d’activer les Fonds de solidarité logements financés en grande partie par les collectivités locales et possiblement abondés par l’Etat, particulièrement pour les départements très impactés par les politiques sociales. Apporter une aide de 200€ supplémentaires aux ménages fragiles et aux étudiants (via le remboursement rétroactif des 5€ d’APL -allocation personnalisée au logement- retirés par l’Etat depuis 2017 ainsi qu’abroger cette mesure). Revaloriser les aides au logement au-delà de l’inflation pour compenser les années de sous-indexation. Prolonger le moratoire sur les expulsions pour les locataires de bonne foi jusqu’au 31 octobre 2020. Revenir dans la loi de finances pour 2021 sur les coupes budgétaires imposées au logement social (Réduction de loyer solidarité, hausse du taux de la TVA…) pour permettre le développement dans le plan de relance de plus de logements sociaux et très sociaux.

La fondation GDH

La Fondation Grand Delta Habitat, à laquelle la coopérative a alloué une dotation de 100 000€ en 2020, promeut l’insertion par le logement, l’emploi, les activités sociales, culturelles, sportives et les loisirs. Marie-Catherine Bertrand est la présidente de cette association indépendante conçue pour nourrir un dialogue d’ouverture, de culture et de bien-être au cœur et autour des habitats de GDH.

 

Michel Gontard a été réélu président-directeur général d’Axédia, filiale spécialisée dans l’accession à la propriété sécurisée de Grand Delta Habitat, coopérative d’HLM dont il est également le président, et aussi conseiller fédéral de la structure nationale des sociétés coopératives d’HLM, et membre de l’Agence régionale HLM Paca et Corse.

Grand Delta Habitat part à la conquête des régions

C’est au Palais des papes d’Avignon que Michel Gontard, président de Grand Delta Habitat, a dévoilé les chiffres de l’activité de la coopérative et dressé les objectifs à venir devant plus de 300 invités.

Il le dit très clairement : « avec Grand Delta Habitat, comme son nom l’indique, il faut voir grand » et le bailleur social-aménageur-constructeur privé s’en ait donné les moyens avec un chiffre d’affaires de 119M€ qui devra approcher les 125M€ en 2020, un actif net de 1,5M€, un autofinancement s’élevant à 18M€ et une gestion financière qui a reçu, par l’agence de cotation Standard & poors, la note A+.

■ Croissance

Le bailleur-aménageur-constructeur a investi, en 2019, 150M€ faisant intervenir, à hauteur de 80%, les entreprises locales. Il a également milité, aux côtés de la Fédération des coopératives, pour la conservation du Prêt à taux zéro (PTZ) dans le neuf, ce dispositif fiscal s’adressant aux communes classées en zones immobilières B2 et C1 ce qui représente « l’en- semble du territoire », souligne Michel Gontard. Pour assurer sa progression l’entreprise continue Michel Gontard de soigner ses relations, notamment avec la Banque des territoires (Caisse des dépôts et consignations) qui lui accorde un prêt de haut de bilan de 7,8 M€, une ligne de trésorerie à court terme de 29M€ et un plafond d’engagement de 240M€. Une bonne gestion également soulignée par le cabinet d’analyse financière intervenu sur les comptes du second semestre 2019 de GDH qui commente : « Les actifs de GDH sont de bonne qualité. Nous jugeons la situation financière comme sophistiquée et prudente. La perspective est stable. »

■ Appel à la vigilance

Cependant le président prévient : « Construire c’est assurer la pérennité de l’entreprise. Comme anticiper la loi Elan qui préfigure un processus de regroupement et introduit la notion de seuil » et pour lequel il prévient viser « les 30 000 logements » quitte à passer par la Vefa (Vente en état futur d’achèvement) « des constructions conçues par des confrères ». Une conséquence, assure-t-il « du prélèvement de l’Etat sur la trésorerie de GDH de 8M€, soit l’équivalent de 250 logements neufs ! », s’insurge-t-il.

« avec Grand Delta Habitat, comme son nom l’indique, il faut voir grand »

■ Géographique stratégie

Très logiquement la machine de guerre GDH continue à développer ses liens de confiance, apportant des solutions aux maires ruraux et urbains avec 11 nouvelles communes approchées dont 5 dans le bassin de vie d’Avignon et dans les Bouches-du-Rhône (13) avec Barbentane, Cabannes, la Ciotat, Trets et Velaux ; 4 dans le Var (83) avec Toulon, Sollies, Six-Fours, Vidauban ; une autre à Saint-Blaise dans les hauteurs de Nice (06) et enfin Velleron. Tout dernièrement, Port-de-Bouc et le Cannet ont aussi décidé de faire appel à la coopé- rative tandis que la filiale Axédia opère de plus en plus sur l’Occitanie avec un objectif de 500 loge- ments locatifs dans le Gard, et dont 100 sont déjà réalisés. A ce propos, Michel Gontard précise que « pour la 1re fois la coopérative interviendra en centre-ville de Montpellier (34). »

■ Organisme foncier solidaire

« La construction de 40 logements à Six-Fours se fera en partenariat avec 3 autres coopératives de Paca en fondant, ensemble avec GDH, un ‘Organisme foncier solidaire (OFS) coopératif’. Objectif ? « Dissocier le foncier du bâti dans les zones tendues où le prix du foncier peut représenter de 30 à 40% du prix d’achat du logement. » Dans ce cas, l’OFS reste propriétaire du foncier et l’acheteur du bâti. « En garantissant l’encadrement du prix de revente du logement, ce bail permet d’assurer le caractère anti-spéculatif et solidaire des logements », explique Michel Gontard qui éclaire sur ses intentions : « GDH élabore une politique d’acquisitions éthique respectueuse des besoins de la population, des engagements pris auprès des élus notamment dans le cadre des NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain) et de la nature des gouvernances d’origine. »

■ Coopérative de coordination

Dans un même temps, le président annonce la mise en place d’une société coopérative de coordination permettant la constitution de groupes d’organismes d’habitations à loyer modéré (HLM). Un organisme de logement social qui souhaite se regrouper avec d’autres organismes semblables peut ainsi adhérer à cet outil de regroupement en y prenant une participation. Son but ? Concevoir un plan de développement stratégique commun pour consolider les patrimoines.

■ Aménagement et réhabilitation

Au chapitre de la revitalisation des territoires, GDH est intervenu à Piolenc avec la construction ‘Les Bories’, à Morières-lès-Avignon avec ‘les Oliviers’ et en cœur de ville à Carpentras avec l’Ilot mouton (PNRU). Le bailleur s’est, par ailleurs, investi sur le créneau des friches industrielles comme à Chateauneuf-de-Gadagne avec la création de logements dans l’ancien Chai, à Rochefort-du-Gard avec ‘les Santolines’ et le quartier-gare les Santolines à L’Isle-sur-la-Sorgue. Près de 560 logements seront réhabilités cette année dont 232 à ‘l’Oseraie’ à Avignon, 194 à ‘la Source’ à Marseille et 128 à L’Isle- sur-la-Sorgue. Près de 709 ordres de service ont été lancés pour la réhabilitation de constructions dont 370 à Avignon, 139 à Apt, 134 à Toulon (83) et 100 à Berre-l’Étang (13).

■ Les prochaines livraisons

Les 520 prochaines livraisons de logements neufs auront lieu à Antibes (06), Grasse (06), Lançon- de-Provence (13), Martigues (13), Peyrolles (13), Pujaut (30) et Saint- Laurent-du-Var (06) et 540 ordres de services pour de nouvelles constructions sont lancés.

■ Innovation

Après l’expérimentation actuelle- ment en cours de la construction de 6 villas ‘zéro charge’ à L’Isle-sur-la- Sorgue et dans le cadre de l’opération ‘Seul sur Mars’, GDH se lance dans l’habitat évolutif, c’est-à-dire le logement modulable (en taille) dans une friche industrielle ‘Marchat’ à Villeneuve-lès-Avignon.

■ Avancées sociales et avantages clientèle

Au chapitre des avancées sociales pour les 355 salariés de GDH « dont 60% sont des femmes, Michel Gontard a tenu à souligner que le télétravail, la garde d’enfants, une prime de rapprochement domicile-travail avaient, l’an passé, été mis en place. Côté clientèle, la digitalisation et la fibre ont intégré tous les lieux d’accueil. Le lancement de la carte de fidélisation ‘Delt’avantages 5-7-9’ – qui fait allusion au nombre d’années de bail – propose dorénavant aux locataires des avantages travaux, commerciaux et l’accès à des offres partenaires. Les locataires et futurs propriétaires ont égale- ment accès au PSLA (Prêt social location-accession) permettant aux ménages d’accéder à la propriété à Morières-lès-Avignon, notamment dans l’Eco-quartier les Oliviers (terrains à bâtir libre choix constructeur et 70 logements locatifs) et à L’Isle-sur-la-Sorgue. Un dispositif ‘maison’ va également dans ce sens en assurant une accession à la propriété sécurisée par la voie d’un dispositif ‘Oélaz’ d’Axedia (coopé- rative spécialisée dans l’accession sécurisée à la propriété) ». Grand Delta Habitat, en partenariat avec la mutuelle SMABTP, a également conçu une assurance multirisque locataire incluse dans le bail. Enfin, Xavier Sordelet, directeur général de GDH a signé une convention avec le Général Lévêque, commandant de la zone de défense sud de la Gendarmerie dont l’objet est la sécurité et la tranquillité des locataires et salariés.

■ Service social dédié

GDH a lié des partenariats avec des centres sociaux départementaux, communaux, des associations d’insertion pour l’accompagnement des locataires vulnérables, en difficulté d’emploi, de santé, en difficulté éducative. Le bailleur a d’ailleurs créé sa propre fondation, reconnue par la préfecture, présidée et pilotée par une présidente et des administrateurs indépendants. Elle est dotée, cette année, de 100 000€. Un service social GDH a également été créé pour orienter, en cas de difficulté les locataires « dont 483 sont en insertion, 999 handicapés, 3 000 sont au RSA (Revenu de solidarité active), 8000 sont demandeurs d’emploi et 10 000 sont de modestes locataires retraités », a énuméré Michel Gontard.

Les chiffres 2019

Grand Delta Habitat c’est : 120M€ investis, 119M€ de chiffre d’affaires, 18M€ d’autofinancement, 50 211 personnes logées, 20 319 logements, 7 783 lots en gestion de syndic, 817 logements livrés, 355 collaborateurs (dont 60% de femmes), 163 logements vacants (soit 0,8% dû à une vacance technique pour la relocation), 132 communes, 104 ventes, 99,2% de recouvrement, baisse des taux de rotation à 8,81%, 9 agences commerciales : Avignon (Le siège, Saint-Jean, Les Sources), Carpentras, L’Isle-sur-la-Sorgue, Orange, Marseille, Nîmes et bientôt Salon-de-Provence. GDH loge plus de 50 000 personnes dont 20 000 ménages. Près de 53% des personnes hébergées sont salariées, accusent un âge moyen de 33 ans et sont à 64% vauclusiennes.

Territoire

Grand Delta Habitat est présent dans trois régions : Auvergne-Rhône- Alpes, Occitanie et Paca (Provence-Alpes-Côte d’Azur), ; 7 départements : le Vaucluse, le Gard, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, les Alpes-de-Haute-Provence, le Var et les Alpes-Maritimes. La Drôme compte 248 logements dans 2 communes. Le Gard en accueille 2 764 dans 31 communes et 230 logements à venir. Le Vaucluse accueille 13 288 logements dans 58 communes et 636 logements à venir. Les Bouches-du-Rhône accueillent 3 232 logements dans 28 communes et 534 logements à venir. De prochains achats de patrimoine prévus se situent à Port-de-Bouc (13) et au Cannet (06). Les Alpes-de-Haute-Provence comptent 110 logements dans 2 communes et 112 logements à venir. Le Var accueille 425 logements dans 7 communes et 930 logements à venir. Les Alpes-Maritimes accueillent 252 logements dans 4 communes et 366 logements à venir.

En savoir plus

Vaucluse logement, entreprise sociale pour l’habitat, a été fondée en 1966. Redevenue coopérative HLM sous le nom de Grand Delta Habitat en 2016, elle est désormais la plus importante de France. Pourquoi ce choix ? Pour son caractère indélocalisable et non opéable puisque les coopératives sont attachées aux territoires qu’elles ani- ment. Elles font d’ailleurs souvent partie des principaux employeurs de la commune ou de la région. Enfin, Grand Delta Habitat a adhéré à la Fédération nationale des Coop HLM composée de 174 autres structures.

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