28 novembre 2025 |

Ecrit par le 28 novembre 2025

Thucy : protéger les entreprises contre les cyberattaques

La cybersécurité est une problématique essentielle à prendre en compte par les entreprises. Thucy est une société basée à Carpentras et spécialisée dans ce domaine technique, avec l’apport de solutions préventives et curatives contre des attaques éventuelles. Trois jeunes associés développent ce concept.

En 2020, Samy Scanna et Sylvain Borreda décident de lancer leur entreprise en cybersécurité. Les deux copains viennent d’obtenir leur Master en cybersécurité, sous forme d’apprentissage à Pertuis auprès de la CCI. « Au lancement de l’entreprise, nous n’avions pas de local professionnel et nous travaillions chez nous à Carpentras. » L’entreprise se développe peu à peu, elle peut alors embaucher un apprenti en 2022.

Un troisième associé

En 2023, les deux jeunes créateurs rencontrent Thibaud Perrard. Ils décident alors de créer un trio d’associés en créant l’entreprise Thucy, qui vient de la fusion de Volt Security, créée par Samy et Sylvain, et Thucidide, lancée par Thibaud.

Quatrième année à Mon premier bureau

L’entreprise s’est installée en 2022 au Château Durbesson qui abrite Mon premier bureau, loué pour les créateurs d’entreprise de services par le service Développement économique de la CoVe. « Cela été une belle opportunité pour nous sur l’aspect financier car le tarif des loyers est avantageux. Nous sommes dans deux bureaux ici jusque mai 2026 car la durée maximale d’occupation est de 4 ans », explique Samy Scanna qui est basé à Carpentras avec Lana qui est en apprentissage, les deux autres associés étant allés s’installer à Aix-en-Provence. Le projet est de créer rapidement un bureau sur cette ville des Bouches-du-Rhône.

Samy Scanna loue son bureau à Carpentras à la CoVe. ©Olivier Muselet / L’Echo du Mardi

Le concept

« En premier lieu, je veux dire que nous travaillons toujours dans une dimension éthique. Notre métier a deux facettes : l’offensif et le défensif. Pour l’offensif, nous mettons dans la peau d’un hacker. Nous attaquons les entreprises en recherchant les failles de sécurité. Une fois ce diagnostic établi avec une cartographie de tous les vecteurs d’attaque, nous les aidons à corriger ces vulnérabilités informatiques », indique Samy Scanna. Un rapport est alors établi avec des préconisations et un plan d’action proposés. Un accompagnement est également assuré pour  la mise en place de ces corrections avec les outils nécessaires. Cette prestation concerne plutôt les entreprises d’une certaine taille, comme les ETI ou les grands groupes.

L’autre label de l’entreprise est ExpertCyber, label délivré par l’ANSSI, Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Il s’adresse plus particulièrement aux entreprises de taille importante que sont les ETI et les grands groupes

Des entreprises qui travaillent dans des secteurs d’activités sensibles comme la défense ont l’obligation d’avoir recours à la cybersécurité.

L’approche défensive

Le second volet de compétences apporté par Thucy est le défensif. Il s’agit alors pour Thucy d’apporter des solutions de protection à des entreprises de toutes tailles, de la PME aux grands groupes. Elle déploie des solutions de sécurité avec la mise en place d’outils comme les pare-feux, la sensibilisation auprès des utilisateurs de l’entreprise ainsi que l’installation de solutions antivirales. « La majeure partie de notre activité concerne du préventif. Il arrive néanmoins que l’entreprise soit attaquée. Nous devons alors appliquer une méthode curative très urgente. » Les cyberattaques sont en effet une catastrophe pour les entreprises car tout est alors bloqué comme le système de paye ou les commandes par exemple. « Ce phénomène est de plus en plus important mais les entreprises y sont en revanche de plus en plus sensibles en se protégeant davantage que par le passé. »

Un second métier

L’autre métier de l’entreprise est l’infogérance qui consiste à gérer le parc informatique d’une entreprise. « Cette activité représente une petite part dans l’entreprise mais nous y ajoutons pour nos clients notre approche cybersécurité qui est véritablement l’ADN de l’entreprise. Nous avons à ce jour cinq clients dans le Vaucluse. » Grâce à leur formation cybersécurité, les trois trentenaires assurent également des formations jusqu’à Bac+5 auprès de la CCI à Avignon.

Un logiciel créé

Thucy vient de lancer un logiciel autonome, Data Shields. Les entreprises peuvent y souscrire sous forme d’abonnement. Cet outil permet de surveiller toute la surface exposée sur internet. Dès qu’il y a une anomalie détectée sur une fuite d’informations, le logiciel envoie alors une alerte. « Nous sommes évidemment passionnés d’informatique. À ce jour, ce nouveau logiciel a été commercialisé auprès d’une dizaine d’entreprises de toutes tailles dont un grand groupe. »

Les perspectives de l’entreprise sont de consolider toutes ses prestations auprès d’un plus grand nombre de clients. La recherche et développement, dada de ces trois jeunes créateurs, doit également permettre à terme de sortir de nouveaux produits. L’entreprise va rester à Carpentras et l’ouverture d’un nouveau bureau à Aix-en-Provence va lui apporter un nouveau bassin économique potentiel.

– Pour les collectivités de moins de 25 000 habitants : 1 collectivité sur 10 déclare avoir été victime d’attaques dans les 12 derniers mois
– Un baromètre révèle que 44% de ces collectivités s’estiment faiblement exposées, tandis que 53% pensent bénéficier d’un bon niveau de protection.

Menaces principales pour les entreprises / associations (répartition des demandes d’assistance) :
– Hameçonnage : 21%
– Piratage de compte : 20%
– Rançongiciel : 12%
– Fraudes aux virements : forte hausse en volume (+29%)
– Défigurations de site Internet : baisse en volume (-17%)
– Attaques DDoS : baisse (-4%)

Source : rapport de cybermalveillance.gouv.fr (ANSSI)


Thucy : protéger les entreprises contre les cyberattaques

La Belgique a tenté, Marseille a fait de l’œil, mais c’est bel et bien la ville de Carpentras qui suscitera le coup de foudre. ‘Stimulation déjà vu’, la start-up québécoise spécialisée dans les expériences olfactives et sensorielles a posé ses valises en Vaucluse et entend bien révolutionner le tourisme.

Vaucluse Provence attractivité (VPA) peut se targuer d’avoir amené une jolie pépite dans nos contrées. Les élus locaux ont chaleureusement accueilli la fondatrice Audrey Bernard pour l’inauguration ce mercredi 20 octobre de la première filiale de la start-up canadienne… en France ! Les discours de bienvenue se sont succédé, certes sous la grisaille, mais avec comme décor le splendide château Durbesson où siège la pépinière ‘Mon premier bureau‘. « Je ne m’attendais pas à ça, les discours étaient très touchants », nous confie la fondatrice qui a installé son laboratoire des sens dans ce nouveau lieu.

Pierre Gonzalvez, nouvellement élu à la présidence de ‘Vaucluse Provence attractivité’ saisit aussitôt le micro pour rendre hommage à ce « travail et cet investissement au long cours » menés par VPA, notamment dans la filière économique créative. L’implantation de cette première entreprise québécoise est en effet le fruit d’une stratégie de promotion rondement menée par VPA au Canada depuis de nombreuses années. Et pour l’épauler dans cette tâche, nuls autres que Business France Canada, Rising Sud, la Cove et la Provence créative.

« Merci d’avoir choisi le plus bel endroit de France pour vous installer ! »

Pour Jacqueline Bouyac, présidente de la Cove et vice-présidente de la Région sud, ce choix illustre l’attractivité de Carpentras et contribue ainsi à son rayonnement dans toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « J’espère que cette implantation en suscitera bientôt de nouvelles sur notre territoire compétitif », précise la conseillère régionale. Serge Andrieu, édile de Carpentras ajoutera humblement : « merci d’avoir choisi le plus bel endroit de France pour vous installer ! ».

Il a d’ailleurs déjà confié une mission à Audrey : recréer les odeurs de la bibliothèque l’Inguimbertine, datant d’avant la révolution. « La nouvelle bibliothèque sent le neuf, nous diffuserons ainsi les odeurs d’origine pour ne pas perdre cette Madeleine de Proust à laquelle les Carpentrassiens sont attachés depuis si longtemps », explique le maire de Carpentras. Ce qui a convaincu la fondatrice de s’installer ici ? « La culture, les matières premières, les gens et le territoire ». Mais également l’emplacement stratégique, à deux pas des nœuds autoroutiers et l’aide salvatrice apportée par VPA dans les nombreuses démarches administratives.

De gauche à droite, Audrey Bernard (fondatrice), Gabrielle Ghezzi (gestionnaire de projet) et Etienne Morlon (parfumeur). Crédit photo: Linda Mansouri

Créer des émotions

Voyager c’est découvrir des cultures, des architectures et des paysages différents. C’est ouvrir ses sens à des expériences nouvelles. « Notre choix d’explorer le tourisme s’inscrit dans notre démarche créative basée sur la data scientifique et culturelle en créant, ou en recréant des odeurs liées à des lieux ou à des évènements. Nous pouvons vous projeter dans des destinations futures ou encore vous faire revivre des moments remarquables et inoubliables », explique la fondatrice. C’est ainsi que la société vient enrichir l’offre du territoire grâce à une mise en valeur olfactive et sensorielle de la destination. Les senteurs des marchés au parfum des monuments, en passant par l’odeur des sites naturels… Le champ des possibilités est vaste.

Tourisme, culture, divertissement

En choisissant Carpentras, la start-up entend amener un savoir-faire créatif et biométrique avec le laboratoire des sens. Le Vaucluse permet ainsi d’innover et de développer de nouveaux outils comme les ateliers virtuels olfactifs. La gestionnaire de projet, Gabrielle Ghezzi, invite d’ailleurs avec grand plaisir tous les curieux à se prêter au jeu au cours de séances de simulation et de tests.

L’entreprise, qui collabore déjà avec la ville de Bordeaux, Marseille ou Rennes, appuie sa stratégie de développement dans la Vallée du Rhône et au cœur de l’Europe. Les cibles ? Les destinations touristiques, les secteurs de la culture ou du divertissement. « Le concept s’adresse aussi bien aux offices de tourisme, aéroports, grands restaurants, salles de spectacle ou festivales ainsi qu’aux grandes marques désireuses de communiquer sur leur ADN », précise la fondatrice.

Jacqueline Bouyac se plie à une séance de tests à l’aide de capteurs. Crédit photo : Linda Mansouri

Travailler dans un château

La pépinière ‘Mon premier bureau’ se niche dans le château Durbesson, propriété de la Cove et réaménagé pour le besoin des entreprises. Partagé en une quinzaine de bureaux, les locaux proposent une surface de 390m2 au sein d’un patrimoine historique de la fin du XIXe siècle et totalement réhabilité par la Cove. Adossé à la marque économique territoriale ‘La Provence créative’, ‘Mon premier bureau’ est le pendant de « Ma première usine‘ dédiée à la filière agri-agro. La start-up est ainsi la 8e entreprise à opter pour le charme irrésistible des lieux. Une implantation qui fleure bon la réussite.

Tous savoir sur la start-up ‘Stimulation déjà vu’, cliquez ici.

Interview d’Audrey Bernard.

https://www.echodumardi.com/tag/mon-premier-bureau/   1/1