9 mai 2024 |

Ecrit par le 9 mai 2024

Plus de galettes et moins de rois

Le 6 janvier dernier, comme chaque année, au palais de l’Élysée on déguste la traditionnelle galette de l’épiphanie (et pas des rois). Le pâtissier en charge de la confection de la très médiatique galette est prié de ne surtout pas y mettre de fève. Depuis VGE, l’idée de désigner un roi ne s’accorde pas avec celle de la république. En pleine dérive monarchique de notre démocratie ça peut aujourd’hui prêter à sourire…

Rendons à César ce qui lui appartient. La tradition de la galette remonte à la Rome antique, où pour fêter Saturne, le dieu du temps, les romains invitaient les esclaves à partager un gâteau dans lequel on y mettait un haricot. Un peu radin les romains. Celui qui le trouvait dans sa part devenait le roi (ou la reine) d’un jour. Sa condition d’esclave s’en trouvait quelque peu allégée. Mais juste pour la journée, faut pas déconner quand même. Ce cérémonial était pratiqué entre la fin décembre et le début janvier. Il s’agit donc à l’origine d’une tradition totalement païenne. Quant à l’épiphanie, elle célèbre la venue des rois mages auprès de Jésus nouveau-né. C’est ensuite au 19ème siècle que l’on a associé galette et épiphanie. Merci les rois mages d’être passés !

Mais nous ne sommes pas à une contradiction près

Donc d’une fête païenne, la tradition de la galette des rois est devenue une fête avec une symbolique chrétienne assez marquée. Même si beaucoup l’ignorent ou s’en contrefichent. Tout cela pour dire qu’en voulant échapper au caractère monarchique de la galette, dite des rois, l’Élysée a pris, en baptisant la cérémonie « galette de l’épiphanie », celui d’une fête chrétienne. Étonnant n’est-il pas pour un État qui n’a de cesse de se revendiquer comme viscéralement laïque ? Mais, nous ne sommes pas à une contradiction près.

La symbolique de la galette nous montre l’exemple, c’est le partage qui fait sens

Donc, pour le cérémonial de la galette on tire les rois, sauf au palais en question. Cette expression peut évidemment avoir un double sens. Vous me voyez venir. Même si en France on coupe plutôt les têtes des monarques qu’on les conduit devant un peloton d’exécution, beaucoup de nos concitoyens aimeraient voir le président-roi « se tirer ». (aller voir ailleurs en argot). La symbolique des mots est intéressante.

Et nombre d’entre nous aimeraient que ce pouvoir soit moins monarchique, moins incarné dans une seule et même personne. La symbolique de la galette nous montre l’exemple, c’est le partage qui fait sens. Mais en refusant de tirer les rois, notre monarque président montre au fond, comme les autres, qu’il ne souhaite pas partager son pouvoir. Et même si cet usage n’est pas de son fait il semble également bien s’en accommoder.


Plus de galettes et moins de rois

Alors que ses obsèques ont lieu aujourd’hui, la reine Élisabeth II, décédée le jeudi 8 septembre 2022 à l’âge de 96 ans, a marqué le monde entier par sa personnalité et la longévité de son règne. Montée sur le trône le 6 février 1952, à l’âge de 25 ans, Élisabeth II aura régné sur le Royaume-Uni et le Commonwealth pendant une durée de 70 ans et 214 jours, soit l’un des règnes les plus longs de l’histoire de l’humanité. Elle a notamment battu le record national détenu par son arrière-arrière-grand mère paternelle, la reine Victoria, qui avait régné 63 ans et 216 jours.

Si l’on regarde les règnes vérifiables par date exacte, c’est toujours Louis XIV qui détient le record du règne le plus long pour un monarque d’État souverain (c’est-à-dire reconnu internationalement comme souverain pendant la totalité ou majeure partie du règne). Devenu roi à quatre ans et demi, il aura passé 72 ans et 110 jours sur le trône du royaume de France, et devance donc la reine Élisabeth d’un peu plus de deux ans. En troisième position, on retrouve le précédent roi de Thaïlande, Rama IX, décédé en 2016 après 70 ans et 126 jours de règne.

Hors États souverains, le record mondial revient à Sobhuza II. Roi du Swaziland de 1899 à 1982 (pays sous protectorat britannique jusqu’en 1968), ce monarque africain aura régné pendant un peu plus de 82 ans, soit une décennie de plus que Louis XIV.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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