6 mai 2024 |

Ecrit par le 6 mai 2024

Barbentane reçoit le prix national Eco maires pour son projet de reboisement de la Montagnette

Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, vient de remettre le prix Eco maires à Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane, pour le projet de la commune bucco-rhodanienne de renaturation et protection de la Montagnette dont le massif forestier a été touché par un important incendie en 2022.

La commune de Barbentane vient de recevoir le Prix Innovation du concours Trophées Eco Actions 2023 décerné par les Eco maires. La distinction a été remise hier soir, mardi 9 avril, à Jean-Christophe Daudet maire de Barbentane lors d’une cérémonie qui s’est tenue à l’Hôtel de Lassay à l’assemblée nationale à Paris. Créée en 1989 à l’initiative de maires et des élus investis dans le développement durable et la protection de l’environnement, l’association ‘Les Eco maires’ a pour objectif de mettre en avant l’exemplarité des initiatives locales dans ces domaines.

©DR

53% de la forêt barbentanaise partie  en fumée
Succédant notamment à la Communauté urbaine de Dunkerque, la Communauté d’Agglomération du Grand Montauban ou bien encore la commune du Raincy, la commune du Nord des Bouches-du-Rhône a donc été récompensée dans le cadre de la 33e édition de cet événement pour ses actions depuis 2 ans, suite au feu qui a ravagé l’espace naturel de la Montagnette en juillet 2022.
Lors de cet incendie, qui a mobilisé jusqu’à 1 100 sapeurs-pompiers ainsi que de très importants moyens aériens, ce sont 1 600 hectares (dont 683ha à Barbentane, soit 53% de la forêt de la commune), sur les 3 800ha que compte le plus grand des espaces naturels du bassin de vie d’Avignon, qui sont partis en fumés. De quoi rappeler les heures sombres des grands feux de 1962 et surtout de 1982 (1 930 ha détruits) ayant déjà touché ce massif forestier s’étendant sur les communes de Barbentane (1 330 ha), Boulbon (1 115 ha), Tarascon (1 090 ha) et Graveson (465 ha).

Protéger la forêt
Depuis, la municipalité de Barbentane a multiplié les actions de renaturation de la Montagnette tout mettant en place en place un projet visant à la protection du massif face au feu ainsi qu’au développement de l’agriculture traditionnelle en acheminant des systèmes d’irrigation sur le plateau.
« Pour nous, il s’agit d’une formidable récompense car Eco maire a salué deux choses dans notre projet : à la fois le fond et la forme, se félicite à Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane. Sur le fond, il y a notre volonté d’irriguer la Montagnette et les plateaux pour reconquérir des espaces agricoles provençaux avec des oliveraies, des amandiers ou bien encore des pistachiers avec l’objectif que ces plantations servent de coupe-feu pour protéger le massif. »

Le périmètre d’étude du projet de Barbentane s’étend sur 300ha. ©SCP

Un projet de 3M€ pour irriguer la Montagnette
« A ce jour, poursuit le maire, nous avons fait une étude avec la Société du canal de Provence afin d’établir la faisabilité d’irriguer la montagnette. C’est possible, car nous avons notamment la chance d’être la ville où la Durance se jette dans le Rhône. Cela nous permet de faire un forage sur la nappe phréatique au niveau des arènes pour ensuite monter l’eau jusqu’au plateau. »
Un projet estimé à 3M€ qu’il reste notamment à financer via la Région Sud, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône ainsi que l’Europe éventuellement.

Plantation de 7 000 feuillus à la fin de l’année
L’initiative de renaturation prévoit aussi de replanter des feuillus après une expérimentation réussie de 450 spécimens ‘pionniers’ en partenariat avec l’association aixoise ARPCV (Association pour le reboisement et la protection du Cengle Sainte-Victoire) qui a replanté 130 000 arbres avec un taux de réussite de 98% suite à l’incendie de la Sainte-Victoire. Principale bénéfice de ce type de plantation de feuillus : ce sont des arbres qui n’ont pas besoin d’eau.
« C’est le paradoxe de notre démarche, confie le maire de Barbentane. D’un côté nous mettons en place une action pour planter des arbres qui nécessitent de l’eau pour l’agriculture et de l’autre nous testons des plantations qui n’en ont pas besoin. »

« Nous avons la volonté d’être le plus inclusif possible pour transformer ce moment de malheur en quelque chose  d’enthousiasmant. »

Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane

Les premières plantations de feuillus lors de la première opération test menée en partenariat avec l’association aixoise ARPCV (Association pour le reboisement et la protection du Cengle Sainte-Victoire). ©DR

Dans ce cadre, la commune prévoit de planter 7 000 feuillus entre le 15 novembre et le 15 décembre prochains. « Nous lançons d’ailleurs un appel à l’ensemble de la population du bassin de vie d’Avignon pour ceux ou celles qui voudront venir planter des arbres dans la Montagnette, annonce Jean-Christophe Daudet. Tout le monde sera le bienvenu le week-end. En semaine, nous avons commencé à travailler avec des publics plus spécifiques : les missions locales, le RSA, l’intergénérationnel, peut-être l’hôpital d’Avignon et celui de Montfavet, avec les Esat (Établissement et service d’accompagnement par le travail)… Nous avons la volonté d’être le plus inclusif possible pour transformer ce moment de malheur en quelque chose  d’enthousiasmant. »
Le tout accompagné par un Atlas de la biodiversité, un travail pédagogique avec les enfants sur la nature et l’environnement, un parcours de santé, voir un théâtre de verdure.

« Au final, notre objectif c’est que permettions à tous de travailler dans l’intérêt de la Montagnette. »

Une reconnaissance nationale qui devrait faciliter la recherche de financements
« ¨Être lauréat de ce prix, c’est aussi la reconnaissance de l’originalité de tout ce que l’on a mis en place sur la forme comme l’opération ‘On se lève pour la Montagnette’, une fête animée et parrainée par l’animateur franco-belge de télévision Olivier Minne ou bien encore le succès national de notre campagne d’appel aux dons qui nous a permis de récolter près de 99 000€ sur la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank (ndlr : grâce à 246 particuliers et 14 entreprises). Il y a eu aussi notre partenariat avec le Festival d’Avignon et son directeur Tiago Rodrigues qui sont venus jouer une pièce dans la Montagnette. »

« Enfin, espère le maire de Barbentane, ce prix devrait nous faciliter les choses dans la recherche de partenaires institutionnels mais aussi de financements privés auprès d’entreprises et de fondations engagés dans des démarches de décarbonation. Au final, notre objectif c’est que permettions à tous de travailler dans l’intérêt de la Montagnette. »


Barbentane reçoit le prix national Eco maires pour son projet de reboisement de la Montagnette

En juillet dernier, 1525 hectares du massif de la Montagnette dans les Bouches-du-Rhône, dont 889 hectares de forêt publique, ont été ravagés par les flammes. Aujourd’hui, l’Office national des forêts (ONF) lance un appel aux dons afin de reconstituer la forêt.

Le 14 juillet dernier a été marqué par le départ d’un terrible incendie qui a ravagé plus de 1500 hectares du massif de la Montagnette, ce qui représente plus d’un tiers de sa surface totale. Pendant plusieurs jours, ce sont plus de 1000 de pompiers qui se sont mobilisés pour empêcher les flammes de progresser.

Si certains proposent des solutions et demandent plus de moyens pour mieux lutter contre les incendies de forêt, comme c’est le cas de Jean Mangion, président du Parc naturel régional des Alpilles, ou du sénateur Jean-Baptiste Blanc, l’ONF, de son côté, lance un appel aux dons afin de reconstituer la forêt de la Montagnette. Ce projet, mené par l’ONF Midi-Méditerranée en collaboration avec les propriétaires forestiers et les collectivités, va voir le jour très prochainement et devrait se poursuivre sur les années à venir.

Une biodiversité ébranlée

Le massif de la Montagnette est l’un des plus fréquentés par les habitants du Nord des Bouches-du-Rhône et de l’agglomération d’Avignon. Et pour cause, la partie de la forêt incendiée recelait une grande biodiversité avec une flore riche et variée et surtout des espèces d’intérêt patrimonial telles que le dipcadi tardif, le corisperme de France, le crépide de Suffren, ou encore l’hippocrepis ciliata. Certaines de ces espèces sont même protégées.

Bien évidemment, qui dit flore dit faune. Si la première a été ravagée par les flammes lors de l’incendie, la seconde n’a pas été épargnée puisque certains insectes, souvent invisibles, mais pourtant essentiels à l’épanouissement de la biodiversité, trouvent refuge dans les espèces végétales. Des espèces animales protégées se cachent également dans le massif comme le guêpier d’Europe, un oiseau qui appartient à la famille des Méropidés, et la chouette chevêche.

Trois étapes de reconstitution

Afin de reconstituer la partie du massif partie en fumée, l’ONF souhaite procéder à trois étapes :

-Tout d’abord, des études post-incendies devraient débuter d’ici quelques semaines, voire quelques jours. Ces études permettront de préciser les causes de l’incendie, de diagnostiquer l’état des écosystèmes, d’inventorier et de cartographier avec précision les milieux touchés, et de programmer tous les travaux nécessaires à la réhabilitation post-incendie.

-La seconde étape concerne les travaux d’urgence et de prévention de l’érosion. Les arbres qui ont été brûlés durant l’incendie seront exploités si c’est possible. Au cours d’un incendie, ce sont surtout les parties fines des arbres qui sont brûlées, les troncs ne se consument pas toujours, il est donc toujours possible de les exploiter pour en faire de l’énergie ou bien du bois de chauffage selon l’espèce.

-Enfin viendront les travaux de restauration du massif, qui comprennent eux-mêmes plusieurs étapes telles que l’accompagnement de la régénération naturelle, le recépage, les semis, la plantation, les actions de génie écologique, l’adaptation des infrastructures, les équipements d’accueil du public etc.

Pour faire un don au Fonds de dotation ONF ‘Agir pour la Forêt’ afin de participer à la reconstitution du massif de la Montagnette, cliquez ici.


Barbentane reçoit le prix national Eco maires pour son projet de reboisement de la Montagnette

Après les deux grands sinistres de 1962 et de juillet 1982, plus d’un quart du massif forestier de la Montagnette a de nouveau été ravagé par le feu. De très importants moyens de lutte contre l’incendie ont dû être engagés pour préserver l’abbaye de Frigolet ainsi que de nombreuses habitations présentes dans ce massif 4 000 ha.

Débuté hier dans l’après-midi, l’incendie qui a ravagé 1 100 hectares de forêt du massif de la Montagnette a été stabilisé, sans être éteint complètement pour autant. Pour cela, il aura fallu mobiliser plus de 1 100 sapeurs-pompiers et 240 véhicules provenant des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Gard mais aussi de l’Ardèche, de la Drôme, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l’Hérault et du Var alors qu’une partie des soldats du feu de ces départements étaient déjà sollicités afin de venir en renfort pour lutter contre les incendie qui ont aussi détruits plus de 7 500 ha en Gironde.

Vue aérienne de l’incendie d’hier. Le Rhône et à gauche et on devine le village de Boulbon, presque au centre de la photo, légèrement sur la gauche © Sdis 30

Eviter coûte que coûte la reprise du feu
Placé sous le commandement du contrôleur général Grégory Allione, chef de Corps du Sdis 13 (Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône), les pompiers restent cependant en alerte, notamment en raison d’un risque de reprise lié au vent dont le retour est annoncé aujourd’hui aux alentours de 55km/h. D’ailleurs, dès l’aube les rotations aériennes ont pu reprendre avec la lumière du jour afin d’essayer de noyer l’incendie, qui est en fait divisé en trois feux distincts.

© Sdis 13

Un train à l’origine du sinistre ?
Hier, alors que le feu avait pris vers 16h15 à plusieurs endroits en bordure de la voie ferrée en raison d’étincelles provenant probablement du passage d’un train, l’incendie s’est très rapidement propagé. Le sinistre a menacé directement l’abbaye de Frigolet située au cœur de ce massif de 4 000 ha s’étendant sur les communes de Barbentane (1 330 ha), Boulbon (1 115 ha), Tarascon (1 090 ha) et Graveson (465 ha).
Après de nombreux efforts, les pompiers ont pu préserver le monastère gothique du XIIe siècle ainsi que plusieurs maisons et écuries disséminées dans le massif. Pour y arriver, les pompiers ont pu bénéficier d’importants moyens aériens (2 Canadair, 3 Dash, 2 avions d’aéro-surveillance Horus13 et 1 hélicoptères bombardier d’eau Puma) qui ont été utilisé hier jusqu’à la tombée de la nuit.

Grâce à la proximité du Rhône, les Canadair ont pu multiplier les rotations (aux moins une vingtaine de passages) afin de sauver notamment l’abbaye de Frigolet.

Pas de victime à déplorer
Au final, il n’y a fort heureusement aucune victime à déplorer (seul un pompier a été incommodé sans gravité par les fumées) même si plusieurs bâtiments ont été sérieusement endommagés (voir photo ci-dessous). Cependant, il a fallu procéder à l’évacuation de plusieurs habitants qui ont été accueilli à salle des fêtes pour la commune de Barbentane, au gymnase du collège pour Tarascon, à la salle Raoul-Bonjean à Graveson et la salle des fêtes à Boulbon.
Le feu a aussi occasionné un important panache de fumée ainsi qu’une pluie de cendres sur l’agglomération d’Avignon. « Cependant aucun risque de propagation ni d’intoxication pour la population, expliquent les secours. Seule une gêne liée aux retombées des cendres peut engendrer des dépôts sans danger sur le mobilier et les biens. »

Coupures d’eau et d’électricité
Autre conséquence, la rupture en approvisionnement en eau potable (les pompiers ayant utilisé les bornes d’incendie toute la nuit) à Barbentane ainsi que des coupures d’électricité par endroit. Les services de la commune organisent actuellement une distribution d’eau potable pour les habitants sur le haut et le bas du village. Il est toutefois recommandé de limiter au maximum sa consommation en eau. Le retour à la normale peut être envisagé au cours de la soirée selon l’utilisation du jour. Pour les lignes électriques, la remise en service est prévue dans l’après-midi.

Dégats constatés par la commune de Barbentane. © Commune de Barbentane

Accès, desserte ferroviaire et plaintes contre la Sncf
Par ailleurs, pour rappel certains axes restent coupés à la circulation à savoir : la D570N au niveau de Graveson, la D570 entre Tarascon et Graveson, la D81 entre la D570 et Frigolet, la D77b. Les secours vous invitent à ne pas vous rendre sur place afin de laisser l’accès libre aux véhicules d’intervention (voir carte ci-dessous).
Côté desserte Sncf, l’incendie a provoqué des dommages aux installations ferroviaires. La circulation ne pourra pas reprendre aujourd’hui sur les axes Avignon Miramas et Avignon Nîmes. Les trains prévus de circuler sur ces axes sont détournés via Cavaillon en ce qui concerne l’axe Avignon – Miramas et via la Rive Droite en ce qui concerne l’axe Avignon – Nîmes et des cars sont mis en circulation entre Miramas et Avignon.
En parallèle, les maires des communes impactées viennent de faire savoir qu’ils envisageaient de porter plainte contre la Sncf pour « faute humaine liée au contrôle technique du train ».

Fonds spécial régional et cellule d’appui de la CCI du Pays d’Arles
Enfin Renaud Muselier, président du Conseil régional vient d’annoncer que « face aux dégâts de l’incendie, pour la reconstruction, le reboisement et l’investissement d’adaptation au réchauffement climatique, j’ai décidé d’activer le fonds régional spécial pour les communes de Barbentane, Graveson, Boulbon et Tarascon. »

Dans le même temps, la CCI du Pays d’Arles a activé sa cellule ‘Appui aux Entreprises’ pour accompagner les entreprises impactées par l’incendie :

  • Contact Commerçants : 04 90 99 08 12
  • Industries : 04 90 99 08 10
  • Mail : celluleappui@arles.cci.fr

1 930 ha déjà détruits en 1982
Principal espace naturel de loisirs du bassin de vie d’Avignon, le massif de la montagnette accueille plus de 300 000 visiteurs chaque année. A ce titre, il est fortement soumis aux aléas concernant le risque incendie.
En 1829, le massif est recouvert de chênes Kermès et de broussailles. A cette époque, tous les fonds de vallons ainsi que certains versants aménagés en terrasses sont cultivés (oliviers, amandiers), le surplus est parcouru par les troupeaux. D’importants efforts de reboisement seront entrepris par l’administration des Eaux et Forêts entre 1864 et 1913. Ces boisements ont malheureusement été détruits en grandes parties par les feux de 1962 et de juillet 1982. Ce dernier incendie, parti du territoire communal de Barbentane, avait détruit une superficie de 1 930 ha.

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