27 octobre 2025 |

Ecrit par le 27 octobre 2025

(Vidéo) Novalie : Du bac au kilowatt, quand les déchets deviennent ressources

Samedi 11 octobre, à l’occasion de la Fête de la Science, le Sidomra et Suez ont convié le grand public à découvrir Novalie, l’écopôle de valorisation des déchets à Vedène. Entre visite guidée, explications techniques et échanges avec les équipes, la journée a mis en lumière les procédés de tri, recyclage et valorisation énergétique qui transforment les déchets du territoire en ressources utiles. Plus de 200 personnes ont répondu à cette invitation en mode science.

Dès l’entrée du site, le ton est donné : Novalie ne se contente pas de stocker les ordures, il les transforme. La visite, bien rythmée, emmène petits et grands au cœur des installations — du centre de tri aux fourneaux de l’unité de valorisation énergétique (UVE), en passant par l’unité de traitement des mâchefers.

Le tri, un geste inscrit depuis 2022
Camille Jullien, directeur du Sidomra, rappelle que depuis l’extension des consignes de tri fin 2022, les résultats sont encourageants : + 6,16 % de collecte sélective en 2023, + 6,44 % en 2024. «Les échanges avec le public sont précieux pour lever les zones d’ombre, en particulier sur les déchets dangereux encore trop fréquemment mal triés.»

Le tri du bac jaune
Gérald Chaumaz, directeur régional tri chez Suez, guide les visiteurs au plus près des installations : «Nous montrons comment le bac jaune est trié vers les filières de recyclage, tandis que les résidus, la poubelle grise, prennent la direction de l’énergie. A Novalie, nous couvrons l’équivalent de 17 000 foyers en électricité et fournissons de la vapeur renouvelable à une usine voisine.»

L’écopôle, un outil au service du territoire
Novalie, exploité par Suez pour le compte du Sidomra, regroupe plusieurs activités complémentaires : déchetterie, centre de tri, UVE (Unité de valorisation énergétique) unité de valorisation des mâchefers, et traitement des déchets de soins infectieux. Le site traite notamment plus de 95 % des déchets qui lui sont confiés, que ce soit via la valorisation matière ou énergétique. Ainsi, en 2024, plus de 108 000 tonnes de matières (plastiques, métaux, cartons, papier, déchets verts…) ont été envoyées vers des filières de recyclage ou de compostage.

Des déchets qui fabriquent de la vapeur
Mais Novalie ne se limite pas à la récupération : depuis 2019, il utilise un modèle de valorisation mixte. Une partie de la chaleur produite par combustion est livrée sous forme de vapeur à l’industriel Continental Foods (au Pontet), qui dépend largement de cette source pour son procédé de production.

Crédit photo S. Othomène

800 personnes accueillies en insertion
Le site a également une dimension sociale forte : depuis 2009, près de 800 personnes éloignées de l’emploi ont été accueillies au travers d’un dispositif d’insertion. Près de 60 % d’entre elles ont connu une sortie dynamique, c’est-à-dire un emploi durable, une formation ou un contrat de transition.

Innovation, sécurité et conversion énergétique
La visite ne néglige pas les enjeux techniques et sécuritaires : filtrage des fumées, maîtrise des émissions (acide chlorhydrique, poussières, monoxyde de carbone) sont régulièrement contrôlés. Les installations d’incinération se composent de 3 lignes de 6 t/h et une de 9 t/h, avec deux groupes turbo-alternateurs de 8,5 MW et 4,3 MW — soit une capacité annuelle de 100 000 MWh, équivalente à la consommation de plus de 17 700 foyers.

L’ouverture au public permet aussi de sensibiliser à la sécurité du personnel, aux risques des déchets dangereux, et aux bonnes pratiques de tri. Le dialogue est continu entre techniciens, ingénieurs et visiteurs.

Conclusion : comprendre pour agir mieux
La journée portes-ouvertes de Novalie a rempli plus qu’un rôle informatif : elle a rapproché les citoyens, et ses 216 visiteurs, du fonctionnement concret de leur système de gestion des déchets. En démystifiant les procédés : tri, recyclage, transformation en énergie, elle rappelle que chaque geste compte. Le bon tri à la source, la reconnaissance de ce que sont les déchets dangereux, la confiance dans les installations locales : tout cela compose la chaîne vertueuse de l’économie circulaire. À Vedène, Novalie incarne cette ambition : transformer un défi, celui des déchets, en opportunité pour le territoire.
Mireille Hurlin


(Vidéo) Novalie : Du bac au kilowatt, quand les déchets deviennent ressources

La multiplication des explosions de bouteilles de protoxyde d’azote pose de plus en plus de problème au sein de l’Usine de valorisation énergétique (UVE) de Vedène. Ce gaz, aussi connu pour ses propriétés hilarantes, ne semble pas faire rire les responsables du site dont les fours d’incinération sont régulièrement mis à l’arrêt, perturbant ainsi le bon fonctionnement du traitement des déchets du territoire.

Depuis la fin de l’année 2020, les fours d’incinération de l’Usine de valorisation énergétique* (UVE) de Vedène doivent régulièrement faire l’objet d’arrêts en raison d’explosions de bouteilles de gaz de protoxyde d’azote.
Ce gaz, aussi connu sous les noms de ‘gaz hilarant’ ou ‘proto’, est un gaz d’usage courant utilisé dans la restauration (dans des cartouches pour siphon à chantilly notamment), les aérosols d’air sec ou les bonbonnes utilisées en médecine et dans l’industrie.
Détourné de son usage initial, il est parfois inhalé par des consommateurs qui recherchent un effet euphorisant et des ‘distorsions sensorielles’, ce qui présente des risques sanitaires avérés des risques immédiats comme l’asphyxie, la perte de connaissance, la désorientation comme l’explique la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

Vente interdite aux mineurs
« En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir », précisent les services de la préfecture de Vaucluse dans un communiqué commun avec le Sidomra (le Syndicat mixte pour la valorisation des déchets du pays d’Avignon et le groupe Suez en charge de la gestion de l’UVE pour le compte du Syndicat dans le cadre de l’éco-pôle Novalie. Pour ces raisons, la vente de ces produits est interdite aux mineurs depuis 2021.

Des arrêts répétés aux conséquences lourdes
Au-delà d’un risque sanitaire, la pression du gaz de protoxyde d’azote dans les bouteilles, dix fois plus importante que celles des bouteilles de gaz habituelles, génère des explosions violentes et aux dégâts lourds lorsqu’elles se retrouvent dans les fours à haute température de l’usine de valorisation énergétique vauclusienne.

Depuis début 2021, les fours de l’unité de Vedène ont connu 11 arrêts consécutifs suite à des explosions de bouteilles de protoxyde d’azote.

Le phénomène sur le site de Vedène s’intensifie mois après mois : des dizaines de milliers de bouteilles ont été retrouvées dans les mâchefers d’incinération et les explosions sont presque quotidiennes. Depuis le 1er janvier 2021, l’unité de Vedène a subi 11 arrêts de fours consécutifs à ces explosions.  Des arrêts qui peuvent durer entre 4 et 7 jours et qui ont des répercussions organisationnelles et financières importantes.
En plus des réels risques pour la sécurité des équipes, ces incidents nécessitent des alternatives pendant la réparation des fours. Beaucoup de déchets doivent être redirigés vers des sites d’enfouissement pendant ces opérations (arrêt du four, réparation, redémarrage du four).

Encadrer la gestion des bouteilles de protoxyde d’azote
Pour garantir la sécurité des personnels et permettre d’assurer la continuité du service public de traitement et de valorisation des déchets, la préfecture de Vaucluse, le Sidomra et  Suez considèrent impératif « d’encadrer la gestion de ces déchets en s’assurant que ces bouteilles, lorsqu’elles sont collectées, ne soient pas dirigées vers l’UVE qui n’est pas autorisée à recevoir ces déchets, classés en déchets dangereux par le Code de l’environnement, mais vers la filière dédiée. »

La préfecture de Vaucluse, le Sidomra et Suez souhaitent mieux encadrer la gestion des déchets contenant du protoxyde d’azote afin de garantir la sécurité des personnels et permettre d’assurer la continuité du service public de traitement et de valorisation des déchets

Pour cela, « les services techniques de chaque collectivité pourraient constituer un moyen fiable de regroupement et de reprise dès lors qu’ils puissent être dotés d’un point de collecte de déchets dangereux, au même titre que d’autres bouteilles de gaz » précisent les services de l’Etat et les gestionnaires du site.

Alice Durand

*L’unité de valorisation énergétique de Novalie compte 3 lignes d’incinération d’une capacité de traitement de 6 tonnes par heure et 1 ligne d’incinération de 9 tonnes par heure. Chacune de ces lignes est composée d’un four, d’une chaudière et d’un dispositif de traitement des fumées. Lorsque les déchets brûlent, ils produisent de la chaleur, des fumées et des mâchefers. La chaleur issue de la combustion est valorisée en énergie électrique ou thermique. Les fumées sont traitées et les cendres qu’elles contiennent, neutralisées. Les mâchefers sont triés et valorisés. L’unité de valorisation énergétique est autorisée à traiter un total de 225 400 tonnes de déchets par an. Sa capacité de production énergétique annuelle est de 100 000 MWh électriques.


(Vidéo) Novalie : Du bac au kilowatt, quand les déchets deviennent ressources

Le Groupe Suez a choisi de mettre en valeur un homme et une femme à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail et de la Journée mondiale de la Terre. Il s’appelle Jean-Philippe Esposito et est ripeur sur le territoire du Grand Avignon tandis qu’elle se nomme Najat el Kasmi et est encadrante technique chez Novalie à Vedène.

Bien dans son métier

«Ripeur, c’est un beau métier» et Jean-Philippe, 49 ans, en est convaincu. Il est derrière le camion, sur le marchepied et il collecte les poubelles, en porte à porte, sur le périmètre du Grand Avignon et de la CCPMV (Communauté de communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse). «Si on aime le terrain, une ambiance conviviale, le travail en équipe, agir concrètement pour la planète et l’environnement ou tout simplement rendre service aux gens, c’est un métier idéal.»

Sécurité

Côté sécurité, son agence enregistre plus 1 000 jours sans accident de travail. Leur secret ? Un effort collectif quotidien mais aussi la vigilance qui devient une habitude puis un réflexe. Les bonnes pratiques, les échanges constants avec les exploitants, l’expérience sont des atouts essentiels. C’est pourquoi le Groupe Suez a choisi de mettre à l’honneur Jean-Philippe Esposito, ripeur à Avignon, à l’occasion de la Journée Mondiale de la sécurité et de la santé au travail du 28 Avril 2021.

Bien sur la terre

Le 22 Avril dernier c’était une femme, Najat el Kasmi, 56 ans, encadrante technique sur le site de Novalie à Vedène qui était célébrée à l’occasion de la Journée mondiale de la terre. Najat est une vraie passionnée. Elle encadre et accompagne les trieurs en insertion chez SUEZ Rebond. Elle est arrivée dans l’environnement par hasard, loin de son pays, loin de sa famille, sans parler français. Aujourd’hui, sa force de caractère, sa passion communicative et son envie de se dépasser font d’elle un véritable modèle pour les trieurs qu’elle encadre. Ses équipes sont issues de l’insertion, ce sont des personnes éloignées de l’emploi. Elle veille donc à les accueillir pour les briefer sur l’importance de leurs missions.

L’environnement

L’environnement est maintenant quelque chose de fondamental pour elle et elle est fière de contribuer concrètement chaque jour au recyclage et à la préservation de la ressource. «Je trie et je forme au tri. Quoi de plus concret pour faire avancer le recyclage ! Or le recyclage c’est souvent le premier pas vers un début de conscience environnementale.»

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