16 juin 2025 |

Ecrit par le 16 juin 2025

Le seigneur des Orano : les deux tours

Les fans de Tolkien auront la référence, les détracteurs du nucléaire y verront certainement une allusion aux forces ‘obscures’ du Mordor alors que les partisans de cette source d‘énergie, longtemps décriée et aujourd’hui revenue en grâce pour ses vertus décarbonées, y trouveront l’illustration de la puissance de la ‘lumière’ des Elfes.
Toujours est-il qu’à l’image des deux célèbres tours de la Terre du milieu, celles du site d’Orano à Tricastin sont tout aussi symboliques. Visibles à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, elles étaient les totems d’un site industriel faisant vivre l’ensemble de la région alentour (voir encadré ‘Orano Tricastin : un mastodonte européen’ en toute fin d’article) . Pour certains riverains, elles permettaient même de prévoir la météo en fonction de la direction du panache de vapeur d’eau s’échappant de leurs sommets. C’est donc bien la fin d’une époque qu’Orano vient de débuter en entamant il y a quelques semaine la déconstruction de ces deux tours aéroréfrigérantes culminant à 123 mètres de hauteur.

Depuis quelques semaines, le groupe Orano a débuté le ‘grignotage’ des deux tours aéroréfrigérantes du site industriel de Tricastin. Hautes de 123 mètres et large de 90m à leurs bases, les deux édifices ont été mis en service en 1979. A l’époque, on ne parlait pas encore d’Orano ou même d’Areva. C’était le Cogema qui était à la manœuvre. L’entreprise avait alors été fondée en 1973 afin de se consacrer tout particulièrement aux activités d’enrichissement de l’uranium.

« Nous tournons une page de notre histoire. »

Pascal Turbiault, directeur du site Orano à Tricastin.

C’est donc dans ce cadre que l’immense usine d’Eurodif a vu le jour à Tricastin. Baptisée ‘usine Georges Besse’ depuis 1988 en mémoire de celui qui fut son fondateur puis son premier directeur général avant d’être assassiné par le groupe terroriste Action directe alors qu’il était PDG de Renault, elle a produit de quoi alimenter plus de 100 réacteurs nucléaires en France et dans le monde jusqu’à son arrêt définitif le 7 juin 2012.
A cette date, elle a été remplacée dans la foulée par l’usine Georges Besse 2 (GB II), site nouvelle génération, permettant toujours d’enrichir l’uranium sans avoir à prélever de l’eau dans le Rhône (26 millions m3/an), afin de refroidir le site en circuit fermé, et consommant 98% d’électricité en moins (l’équivalent de 3 des 4 réacteurs de la centrale nucléaire voisine d’EDF).

Les tours de refroidissement de Tricastin ont été construites dans la deuxième moitié des années 1970 avant leur mise en service en 1979. Crédit : DR/Orano

Un lieu d’exercice en milieu périlleux pour les pompiers de la région
Depuis, les deux tours aéroréfrigérantes, dont la fonction était d’évacuer la vapeur d’eau générée par la chaleur de l’activité d’Eurodif, ne servaient plus à rien. Occasionnellement, elles pouvaient encore être utilisées dans le cadre d’exercice des sapeurs-pompiers spécialisés des trois Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) du secteur du Groupe montagne sapeurs-pompiers (GMSP) de la Drôme, ainsi que des Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) du Vaucluse et de l’Ardèche. Mais rien qui ne justifie que l’on les conserve. Dès lors, leur sort était scellé. En effet, à partir du moment où il n’y a plus d’humidité, le béton des tours se met à sécher peu à peu avec le risque d’un lent effritement qui s’accompagne.

A l’arrêt depuis 2021, les tours étaient encore parfois utilisées par les groupes spécialisés des pompiers des SDIS de Vaucluse, de la Drôme ou de l’Ardèche lors d’exercice en milieu périlleux. Crédit DR/SDIS

« Avec la déconstruction de ces tours, nous tournons une page de notre histoire, confirme Pascal Turbiault, directeur du site Orano à Tricastin. C’était un symbole très fort de notre territoire. Quand nous les avons arrêtés, des habitants nous ont même demandé ensuite de refaire de la vapeur d’eau pour voir le sens du vent. »

Du grignotage plutôt qu’un foudroiement
Cette déconstruction des tours ‘aéro’ s’inscrit ainsi dans l’ensemble du démantèlement d’Eurodif planifié au-delà de 2050 (voir encadré ci-dessous : ‘Démanteler Eurodif : un chantier hors-normes jusqu’en 2050’). Plusieurs scenarii ont été envisagés dont le foudroyage à l’aide d’explosifs, mais l’échec du basculement de la cheminée EDF d’Aramon en 2023 n’a certainement pas incité les responsables d’Orano à privilégier cette solution.
C’est donc finalement la technique dite de ‘grignotage’ qui a été validée par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR), organisme national supervisant les autorisations sur ce type d’intervention concernant des installations nucléaires. Cette technique consiste à déconstruire très progressivement la coque de la tour en commençant par le haut, en réduisant petit à petit sa hauteur avec un engin de type ‘pince à béton’. Avantage : ce procédé n’a pas d’impact sur les activités industrielles voisines.

Après des travaux préparatoires permettant de réaliser un socle en béton pour la soutenir (l’équivalent de 50 camions toupie), une grue de 110m de haut a été installée. Equipée d’un système de démolition appelé ‘Flight demolition system’, elle a commencé à grignoter la tour 2 dont l’épaisseur de béton est de 16 cm en haut et 23 cm en bas.
Une fois arrivé à une cinquantaine de mètres de hauteur, la grue sera démontée pour aller grignoter la tour 1, et un second engin viendra (une pelle mécanique équipée d’un bras de 50m) terminer la déconstruction depuis l’extérieur de la tour avant de s’attaquer à la suivante séparée d’une cinquantaine de mètres. La tour 2 devrait être arasée pour la fin de l’année et la tour 1 mi-2026.

En charge du chantier de déconstruction des tours d’Eurodif, le groupe italien Despe est aussi intervenu sur celui de l’Orange-Vélodrome lors de son extension en 2010.
Crédit : Devisubox/DR/Réalisation GFC construction pour Arema

De l’Orange-Vélodrome à Tricastin
C’est l’entreprise italienne Despe (Demolizione speciali) qui est la manœuvre de ce chantier. Le groupe fondé par Giuseppe Panseri est tout particulièrement implanté en France et aux Etats-Unis. Spécialisée dans les chantiers difficiles ou à forte contrainte, la société transalpine est par exemple intervenue au sein du site de production de combustible nucléaire de Bosco Marengo, de la centrale nucléaire de Caorso mais aussi sur le chantier du stade de l’Orange-Vélodrome lors de son agrandissement en 2010.

Au total, ce sont près de 25 000 tonnes de béton armé et de matériaux valorisables qui devraient mis à bas. L’ensemble des matériaux issus de ces opérations de démantèlement sont des déchets conventionnels valorisables, c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais été en contact avec de la matière uranifère ou radioactive.
« Les ferrailles seront évacuées pour être recyclées et les gravats seront conservés pour être réutilisés, par exemple, comme remblais », précise le directeur du site Orano à Tricastin. L’opération ‘2 tours’ représente un coût de 6M€ pour leur déconstruction.

Laurent Garcia

Démanteler Eurodif : un chantier hors-normes jusqu’en 2050
S’étendant sur une superficie de 190 000 m2, soit près d’une trentaine de terrain de football, le planning du démantèlement d’Eurodif s’étend de l’arrêt de la production en 2021, à la fin 2051 où l’ensemble des opérations doivent être achevées.
Ce chantier concerne notamment les 1 400 étages de la cascade de diffusion (voir photo ci-dessus. Cela représente 160 000 tonnes d’acier (l’équivalent d’une vingtaine de Tour Eiffel), 30 000 tonnes d’équipements en divers métaux et plus de 1 300 km de tuyauterie. En moyenne, près de 200 personnes interviendront pendant toute la durée des travaux de ces 25 prochaines années. La totalité du démantèlement représente un coût de 1,2 milliard d’Euros.

Orano Tricastin : un mastodonte européen
Orano Tricastin est un des plus grands sites nucléaires d’Europe. S’étendant sur une surface de 650 ha il implanté à cheval sur deux départements : le Drôme et le Vaucluse. Il représente près de 2 500 emplois directs et 2 000 indirects sur cette plateforme industrielle du Tricastin, où le groupe a investi plus de 5 milliards d’euros ces 15 dernières années pour renouveler son outil industriel de conversion (usine Philippe Coste), d’enrichissement (GB II). Ces nouvelles installations assurent ainsi la pérennité des activités du site pour les 40 prochaines années. Par ailleurs, Orano Tricastin verse annuellement de l’ordre de 30M€ de taxes et impôts et réalise chaque année près de 300M€ d’achats de fournitures et services dont les deux tiers sont réalisés en local.
Par ailleurs GB II est le plus grand complexe d’enrichissement en Europe sur un même site et représente 30% de la capacité occidentale. L’uranium enrichi, à usage exclusivement civil, qui y est produit permet de livrer l’équivalent de 70 réacteurs dans le monde et alimenter en énergie bas carbone comparativement 90 millions de foyers, soit l’équivalent de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Les capacités additionnelles liées à l’extension de l’usine Georges Besse 2 permettront à ses clients d’alimenter 30 millions de foyers supplémentaires.


Le seigneur des Orano : les deux tours

La quête à l’énergie inépuisable se joue pour partie dans les Bouches-du-Rhône, sur le site du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique) de Cadarache à Saint-Paul-lès-Durance. Le réacteur expérimental Tokamak West a réussi, le 12 février dernier, à stabiliser du plasma pendant un peu plus de 22 minutes. « C’est une avancée majeure dans les recherches de la fusion nucléaire » se félicite Anne-Isabelle Etienvre, Directrice de la recherche fondamentale au CEA.

Dans la technologie de la fusion nucléaire, les ingénieurs et chercheurs tentent de reproduire le phénomène de fusion des atomes qui sont à l’origine de l’énergie considérable dégagée par des planètes comme le soleil. Cette fusion se produit dans un état de matière appelé plasma obtenu à de très hautes températures, qui se comptent en dizaines de millions de degrés. Le défi technologique est de maintenir stable le plasma qui ne l’est naturellement pas. La voie choisie à Cadarache est la fusion par confinement magnétique. Le plasma est confiné dans un tore (un tube circulaire et refermé sur lui-même) et grâce à un puissant champ magnétique il est chauffé jusqu’à obtenir la fusion des noyaux d’hydrogène. Le résultat obtenu à Cadarache est supérieure de 25 % à celui obtenu par les chinois il y a quelques semaines.

« Ces résultats permettent à la communauté française de se positionner au premier plan pour préparer l’exploitation d’ITER »

Anne-Isabelle Etienvre, Directrice de la recherche fondamentale au CEA

Dans quelques mois « l’équipe provençale » (qui réunit des chercheurs du monde entier) compte encore accroître son avance en atteignant des durées de plasma de plusieurs heures cumulées. « Ces résultats permettent à la communauté française de se positionner au premier plan pour préparer l’exploitation d’ITER » ajoute Anne-Isabelle Etienvre.

Analyse composants dans West ©DR

ITER est le plus grand projet scientifique mondial, il a pour objet de développer des réacteurs civiles utilisant la fusion nucléaire. A la différence de la fission utilisée actuellement dans nos centrales nucléaires cette technologie libère une quantité d’énergie bien plus grande et ne produit pas de déchets radioactifs. De plus, les combustibles utilisés sont peu coûteux et abondant dans la nature. Mais il va falloir être patient et l’objectif du 0 émissions de C02 en 2050 risque de ne pas être atteint.

La vidéo du CEA avec les explications d’Anne-Isabelle Etienvre, Directrice de la recherche fondamentale au CEA


Le seigneur des Orano : les deux tours

Le site EDF de Tricastin et le lycée professionnel vauclusien de l’Argensol, situé à Orange ont officialisé le mardi 17 septembre 2024, leur partenariat qui aura pour but de promouvoir les métiers du nucléaire auprès des jeunes étudiants. 

Le mardi 17 septembre 2024, Denis Brunel, responsable des relations territoriales et communication d’EDF Tricastin et Nathalie Lenormand, proviseure du lycée professionnel de l’Argensol qui se situe dans la commune vauclusienne d’Orange ont signé un partenariat qui liera désormais la centrale nucléaire et l’établissement scolaire. 

Cet accord prévoit une promotion des métiers du nucléaire et une implication formelle pour informer les jeunes sur les parcours professionnels leur permettant de rejoindre l’industrie du nucléaire. Un partenariat qui semble évident et logique, la spécialité chaudronnerie industrielle qui est enseignée au sein du lycée de l’Argensol est une des compétences clé sur le site du Tricastin. Le lien entre le site EDF de Tricastin et le lycée a toujours été présent puisque de nombreux élèves de l’établissement d’Orange réalisent leur alternance à la centrale. 

Des prévisions de recrutement en CDI pour le futur 

Le secteur du nucléaire est en pleine expansion et les besoins en compétences dans ce domaine se font de plus en plus fortes pour permettre un fonctionnement optimal des centrales. Le groupe EDF qui est le leader en matière d’énergie prévoit plusieurs fenêtres de recrutements en CDI pour les années futures et ce dans tous les métiers d’exploitation, conduite, maintenance, non seulement de niveau ingénieurs mais aussi sur les métiers de techniciens (niveau bac et bac+2 et 3).

Une centaine de personnes seront recrutées en 2024 à la centrale du Tricastin. Avec ce partenariat, la centrale EDF contribuera aux actions et aux évènements dans lesquels le lycée de l’Argensol est engagé comme le Challenge énergie mixte, le meilleur ouvrier de France ou la compétition des métiers Worldskills. De nombreux ateliers auront également lieux tout au long de l’année avec la présence et l’intervention de professionnels de la centrale qui viendront partager leurs expériences et leurs parcours afin d’accompagner les jeunes sur des thématiques « ressources humaines ». 

Pour la seconde fois, la centrale nucléaire du Tricastin proposera d’accueillir les élèves au sein de l’Espace odyssélec pour leur faire découvrir l’univers de l’électricité, les installations nucléaires, les espaces pédagogiques d’entrainement des salariés EDF et partenaires pour une immersion la plus complète.

58 nouveaux étudiants en alternance à la centrale de Tricastin 

Soucieuse de poursuivre son engagement envers la formation et l’apprentissage, la centrale de Tricastin a accueilli début septembre de nouveaux membres au sein de sa structure qui compte déjà une centaine d’alternants. 58 nouveaux étudiants ont fait le choix de poursuivre leur alternance au sein du site EDF qui se trouve à Saint-Paul-Trois-Châteaux. 

Avec cette intégration, ils vont pouvoir apprendre un métier en alliant théorie et pratique et ainsi enrichir leur CV. Les alternants ont entre 16 et 44 ans et préparent leurs diplômes, allant du bac pro à l’école d’ingénieur en passant par le BTS, BUT, licence, master ou encore titre pro. Parmi eux, 16 femmes se destinant à une carrière technique ont choisi de rejoindre la centrale du Tricastin.

Après quelques jours d’intégration afin de se familiariser avec le monde industriel, la production d’électricité et le fonctionnement de la centrale, ils ont rejoint leur service. Un tuteur formé et expérimenté les accompagnera tout au long de leur parcours en vue d’obtenir leur diplôme et apprendre un métier.


Le seigneur des Orano : les deux tours

Edité depuis 2007, le rapport d’information de Melox dresse le bilan de l’activité de l’usine de fabrication des combustibles MOX du groupe Orano situé à Marcoule. Dans le rapport 2023 qui vient de paraître, il rend notamment compte du fonctionnement de l’établissement sur les aspects liés à la sûreté nucléaire, la sécurité au travail, la radioprotection et l’environnement. Il dresse un bilan des actions menées annuellement dans ces domaines.

Par ailleurs, le document détaille également le montant des achats de fournitures, de travaux de prestations, et d’investissements passés par Melox. Pour 2023, il s’élève à 200 M€, dont 72% ont été engagés localement. La part la plus importante revient au Gard (49%), devant la Drôme (16%), les Bouches-du-Rhône (5%), le Vaucluse (1,4%) et l’Hérault (0,4%).

Regroupant près de 1 000 collaborateurs ainsi que 600 sous-traitants, l’usine Melox fabrique du MOX, un combustible pour les réacteurs des centrales nucléaires de production d’électricité fabriqué à partir d’un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium. Le combustible MOX permet ainsi de recycler le plutonium issu des combustibles usés. Avec près de 3 100 tonnes produites à fin 2023, Melox est le premier producteur mondial de combustible MOX.

« L’année 2023 a marqué pour Orano Melox un travail intense pour confirmer le redressement du niveau de production, en toute sûreté et sécurité, explique Arnaud Capdepon, directeur de l’établissement. Ces fondamentaux sont déterminants pour la pérennité du recyclage au sein de la filière nucléaire. Une étude de perception menée par ailleurs par l’institut BVA a montré que 75% de nos riverains ont confiance dans notre capacité à gérer le site en sécurité. »


Le seigneur des Orano : les deux tours

Le préfet de la Drôme vient de signer le permis de construire de l’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 (GB II). Implanté sur le site du groupe Orano à Tricastin, à cheval sur la Drôme et Vaucluse, ce projet avait été validé par le conseil d’administration du groupe octobre dernier à la suite d’une concertation préalable qui s’était déroulée début 2023.
D’un montant d’investissement de près de 1,7 milliard d’euros, cette extension de capacité de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 permettra à Orano d’augmenter ses capacités de production de plus de 30%.
Ce projet consiste à construire à l’identique quatre modules d’enrichissement de l’uranium, complémentaires aux quatorze modules existants avec la même technologie éprouvée et disposant d’une empreinte environnementale réduite. Cette augmentation nécessite la construction d’une extension dans le prolongement du bâtiment existant faisant l’objet de la demande de permis de construire.

Jusqu’à 1000 personnes mobilisées sur ce chantier de 1,7 milliard d’euros
« La réception du permis de construire constitue une étape importante dans le processus réglementaire de notre projet d’extension de capacité de l’usine Georges Besse 2. Je tiens à remercier à cette occasion l’ensemble des acteurs impliqués et nos clients qui nous font confiance. Le chantier de construction à venir mobilisera jusqu’à 1 000 personnes, avec une forte part d’entreprises régionales. Nous travaillons de concert avec les entreprises partenaires du projet pour lancer d’ici la fin de l’été la construction à l’issue des travaux préparatoires », précise Pascal Turbiault, directeur du site Orano Tricastin, lors de la remise du permis de construire en mairie de Pierrelatte par le maire Alain Gallu en compagnie de Fréderic Bernasconi, directeur du programme extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse.

A droite, Alain Gallu, maire de Pierrelatte, avec Pascal Turbiault (au centre), directeur du site Orano Tricastin, et Fréderic Bernasconi, directeur du programme extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse lors de la remise du permis de construire en mairie de Pierrelatte.

Le seigneur des Orano : les deux tours

De tous les pays producteurs d’énergie nucléaire au monde, la France est celui qui compte le plus sur cette source d’énergie pour produire de l’électricité. En 2022, les centrales nucléaires françaises ont fourni en moyenne 63 % de l’électricité produite à l’échelle nationale. Seuls deux autres pays affichent une part du nucléaire supérieure à 50 % dans leur mix électrique : la Slovaquie (59,2 %) et l’Ukraine (55 %). Pour cette dernière toutefois, la valeur indiquée est celle de l’année 2021. En effet, depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, en février 2022, l’Agence internationale de l’énergie atomique ne reçoit plus de données précises sur l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le pays, et certains réacteurs ont été mis à l’arrêt en raison du danger causé par la proximité des combats.

Comme le montre notre carte mondiale ci-dessous, l’utilisation de l’énergie nucléaire est la plus répandue dans l’hémisphère nord et en particulier en Europe, où l’on trouve de loin le plus grand nombre de pays producteurs d’énergie nucléaire. Au sud de l’équateur, seuls trois pays, l’Argentine (5,4 % du mix électrique), le Brésil (2,5 %) et l’Afrique du Sud (4,9 %), exploitent actuellement des réacteurs nucléaires. À l’heure actuelle, les pays avec les projets de développement du nucléaire les plus importants sont situés en Asie : sur les 59 réacteurs en construction dans le monde en mai 2024, 25 étaient localisés en Chine et 7 en Inde.

De Tristan Gaudiaut pour Satista


Le seigneur des Orano : les deux tours

La société Socotec lance une campagne de recrutement en Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Une soixantaine de postes sont à pourvoir*. Au total, c’est plus de 1 400 personnes qui seront recrutées en France sur l’année 2024. Elles rejoindront les 11 300 collaborateurs du groupe spécialisé dans la gestion des risques et de l’intégrité des actifs de la construction et des infrastructures.
Présent dans 26 pays, Socotec dispose de plus de 190 implantations en France dont 21 en Provence-Alpes-Côte d’Azur où la société regroupe 450 salariés. L’entreprise dispose notamment de deux agences à Avignon, une à Bollène ainsi qu’une à Pierrelatte, une Saint-Paul-Trois Châteaux, une à Salon-de-Provence et une à Saint-Paul-Lez-Durance.

Plusieurs projets majeurs en Paca
En Paca, Socotec intervient dans plusieurs grands chantiers comme les tests d’étanchéité du futur Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires à Marseille, l’assistance et le conseil sur la construction du réacteur Iter à Cadarache, ou bien encore les missions de contrôle de la conformité des projets que finance l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Acteur majeur des services de TIC (Testing, inspection, certification) pour les secteurs de la construction, de l’immobilier, des infrastructures et de l’industrie en Europe et aux Etats-Unis, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 1,2Md€ en 2022.

*Managers et directeurs d’agences, commerciaux, ingénieurs de la construction, de l’immobilier durable, ingénieurs de l’environnement, bilan carbone, RSE et CSRD, spécialistes énergie & énergies décarbonées et renouvelables, énergéticiens, techniciens environnement, experts HSE, techniciens électricité, ascenseurs, gaz, techniciens inspection et mesures dans l’industrie, diagnostiqueurs immobiliers, techniciens et contrôleurs du bâtiment, coordonnateurs préventeurs sécurité, formateurs dans les domaines de la santé/sécurité.


Le seigneur des Orano : les deux tours

L’année 2022 a été marquée par l’annonce d’un plan de relance du nucléaire civil en France, qui prévoit la construction de six réacteurs EPR d’ici 2035 et potentiellement huit autres d’ici 2050. Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés à l’évolution de la perception de l’énergie nucléaire par la population française.

Selon le dernier baromètre de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publié en septembre, les Français n’ont jamais été aussi favorables à l’énergie nucléaire. En 2022, un Français interrogé sur deux (50 %) était d’accord avec le fait de « continuer à construire des centrales nucléaires ». Un score qui dépasse de 6 points le record établi en 2021 (44 %) et qui représente plus du double de la moyenne établie depuis les premières enquêtes en 1977 (24 %). En parallèle, l’opinion sur le fait de devoir « fermer les centrales » est tombée à 19 % l’année dernière, alors qu’elle était de 26 % en 2021 et de 38 % en 2020.

Les inquiétudes sur la sécurité énergétique liées à la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie ont indéniablement joué un rôle dans ce regain d’intérêt soudain pour le nucléaire. Comme le souligne l’étude de l’IRSN, l’« indépendance énergétique » reste le premier argument en faveur de l’énergie nucléaire (cité par 43 % des répondants), suivi par « le faible coût de l’électricité » (22 %) et « la faible émission de gaz à effet de serre » (13 %).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Tristan Gaudiaut, Statista.


Le seigneur des Orano : les deux tours

Avec une production de 21,32TWh, la centrale nucléaire EDF de Tricastin a généré près de 8% de la production nucléaire française en 2022.
La centrale, qui compte 4 unités de production d’une puissance de 900 MW chacune, fournit généralement l’équivalent de 6% de la production d’énergie de l’ensemble du parc nucléaire hexagonal.

L’année 2022 a été marquée par la mise à l’arrêt de plusieurs centrales françaises dans le cadre de leur maintenance décennale, ce qui a été aussi le cas de celle de Tricastin. Cette dernière retrouvant toute sa capacité de production le 13 décembre 2022.

Dans le même temps, avec le contexte de crise énergétique les français ont également été fortement incités à moins consommer d’électricité cet hiver. Ainsi, selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, la consommation nationale a baissé de plus de 8% par rapport à la consommation habituelle.

Par ailleurs, la centrale EDF de Tricastin, qui emploie plus de 2 000 personnes, dont 600 salariés d’entreprises sous-traitantes, vient de voir les commissaires-enquêteurs rendre un avis favorable à la prolongation de l’exploitation du réacteur 2 au-delà de 40 ans.

Une décision prise après une enquête publique qui a durée du 14 novembre au 16 décembre derniers afin d’évaluer notamment les travaux de sécurisation du site réalisé par EDF.

L.G.

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