27 avril 2024 |

Ecrit par le 27 avril 2024

Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Un programme «  Tout en nuances » proposé par Charlotte et Chloé Pigaglio

Avec un enthousiasme communicatif, les sœurs Pigaglio ont l’art de partager la musique classique. Charlotte et Chloé, vraies jumelles nées sous le signe des Gémeaux comme le dit la chanson, mêlent avec fraîcheur leurs instruments : la harpe et de la flûte traversière. Ensemble, elles proposent un programme musical « Tout en Nuances ».

Chloé Pigaglio : Flûte traversière
Charlotte Pigaglio : Harpe

« Midi à l’Opéra »
Le principe ? Programmé à l’heure du déjeuner, un vendredi par mois, à l’attention de tous les publics, le concert est gratuit et les sandwichs sont acceptés dans la Salle des Préludes ! Il est cependant prudent de venir retirer un billet en avance car la jauge est limitée. 

Vendredi 26 avril. 12h30. Entrée libre. Salle des Préludes. Opéra Grand Avignon. 4 Rue Racine. Avignon. 04 90 14 26 40.


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Ce jeudi 18 avril, le cinéma Capitole MyCinewest, situé au Pontet, diffusera l’opéra Madame Butterfly de Giacomo Puccini par le Royal Opera House de Londres.

Cet opéra en trois actes suit Cio-Cio-San, la jeune épouse japonaise du lieutenant Pinkerton, un officier de marine américain, qui voit son idylle romantique brisée lorsqu’il l’abandonne peu de temps après leur mariage. Elle vit alors dans l’espoir qu’un jour, il reviendra. Trois ans plus tard, Cio-Cio-San et son fils Dolore aperçoivent le navire de Pinkerton dans le port. Elle attend avec impatience sa visite, mais lorsque Pinkerton et sa femme américaine Kate arrivent et apprennent l’existence de Dolore, ils demandent à emmener l’enfant et à l’élever en Amérique.

L’opéra dure 3h15. De nombreux cadeaux seront à gagner avant la séance. Pour réserver votre place, cliquez ici.

Jeudi 18 avril. 19h30. Cinéma Capitole MyCinewest. 161 Avenue de Saint-Tronquet. Le Pontet.


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Et aussi 67% de remplissage pour Tosca et un millier de billets pour la « Buniatishvili », rock-star du piano.

Les réservations vont bon train après les années chaotiques de soucis financiers, de crise sanitaire et de jauge divisée par deux. L’an dernier à la même époque, seulement 9 500 festivaliers avaient réservé leur place dans les gradins de pierre du Théâtre Antique, soit 3 500 en moins.

Mais l’affiche 2024 des Chorégies d’Orange est alléchante avec pour commencer, Mika ‘philharmonique’ le 23 juin. De son vrai nom Michael Holbroock Penniman, l’auteur-compositeur-interprète mais aussi juré et coach de The voice est né à Beyrouth en août 1983. Disque de diamant dès sa 1ère publication en 2007, ‘Life in Cartoon Motion’ vendu à 5,6 millions d’exemplaires, il enchaîne les tubes, albums de platine et récompenses comme le Music Award en 2019 à Londres. A Orange, Mika interprètera ses chansons accompagné par l’Orchestre National Avignon Provence et le Choeur Région Sud dirigés par le chef québécois Simon Leclerc qui les a arrangées.

Une diva au pied du mur d’Auguste
Samedi 29 juin, une diva du piano pour la 1ère fois au pied du Mur d’Auguste, Khatia Buniatishvili qui avait annulé l’an dernier pour « baby blues » après la naissance de sa petite fille mais qui vient cet été avec le célébrissime concerto n°1 de Tchaïkovski qui va à coup sûr embraser ses milliers de fans. Suivra une soirée Ciné-concert le 5 juillet avec « La ruée vers l’or » de Charlie Chaplin et Débora Waldman à la baguette de l’Orchestre National Avignon Provence.

L’année 2024 s’annonce être un bon crû en termes de fréquentation pour les Chorégies.

Pour les amateurs de danse, la dernière création du chorégraphe Thierry Malandain ‘Les saisons’ le 12 juillet. Celles que tout le monde connaît par coeur, signées Antonio Vivaldi, mais aussi celles à découvrir du compositeur Giovanni Antonio Guido. Elles seront précédées de ‘L’oiseau de feu’ de Stravinsky. Le 16, place aux Black Legends, gospel, soul, jazz, blues, funk, disco… Un siècle de musiques afro-américaines en 37 tableaux mythiques, de Nina Simone à Prince, de Ray Charles à Michael Jackson, de Billie Holiday à Beyonce, de Marvin Gaye à James Brown, une plongée de près de 2 heures dans la légende d’Outre-Atlantique avec chanteurs, danseurs et musiciens. Déjà 2 000 places ont été vendues.

Suivra le jeune violoncelliste Edgar Moreau pour la soirée du 18 juillet : avec l’Intégrale des fameuses ‘Suites pour violoncelles’ de Bach… 2h 30 de bonheur pour les inconditionnels du maître de chapelle du Duc de Saxe-Weimar.

Roberto Alagna devant le théâtre antique d’Orange.

Le retour du chouchou des Chorégies
Et enfin, le 22 juillet, retour à Orange de l’enfant chéri des Chorégies, le chouchou, le ténor Roberto Alagna dans une version concert de ‘Tosca’ dirigée par la chef Clelia Cafiero à l’occasion du centenaire de la mort de Giacomo Puccini. Déjà 67% des 8313 places du Théâtre antique se sont arrachées, 3 mois avant cette unique représentation qui va sûrement provoquer une longue, très longue standing ovation des festivaliers devant leur idole.

Réservations : www.choregies.fr
04 90 34 24 24
Guichet : 18 Place Sylvain – 84 100 Orange


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Opéra en trois actes, livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, d’après la pièce de Victorien Sardou. Musique de Giacomo Puccini, en langue originale. Création le 14 janvier 1900, au Teatro Costanzi à Rome.

Un tragique triangle amoureux

L’action se passe à Rome en 1800. Floria Tosca, cantatrice renommée (la soprano Barbara Haveman) est amoureuse du peintre aux convictions républicaines Mario Cavaradossi (Sébastien Guèze) qui, de son côté, aide Cesare Angelotti (Ugo Rabec), un détenu politique évadé des geôles du château Saint-Ange. Mais Tosca est jalouse et elle soupçonne – à tort – son amant d’entretenir une liaison..

Une Tosca contemporaine mise en scène par Jean-Claude Berutti

« Il y a d’abord eu l’idée qu’il ne devait rien y avoir de construit, de fixe, de définitif, que tout devrait avoir la vivacité, la rapidité et la légèreté d’un roman. La ville de Rome devait être partout et en mouvement. Les espaces et la mise en scène n’ont ici qu’un seul but : créer à partir d’images harmonieuses des déséquilibres visuels et scéniques… »

L’Orchestre National Avignon-Provence sera dirigé par Federico Santi et nous retrouverons le Choeur et la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon dirigée par Florence Goyon-Pogemberg.

Autour du spectacle

Prologue

45 min avant chaque représentation, l’Opéra Grand Avignon propose un éclairage sur le spectacle auquel vous assistez. Entrée libre sur présentation du billet du spectacle.
Vendredi 5 avril.19h15.Dimanche 7 avril.13h45. Mardi 9 avril . 19h15. Salle des Préludes. Opéra

Immersion dans les coulisses de l’Opéra

Réservé aux détenteurs de billets pour la représentation du 5 avril 20h00. A l’occasion de la première représentation de Tosca, le vendredi 5 avril à 20h, nous proposons à 7 spectateurs de vivre en direct dans les coulisses une partie de la préparation des artistes de la production, solistes, chœurs, musiciens, technique.
Vendredi 5 avril 2024. 18h45. Informations et inscriptions : aurore.marchand@grandavignon.fr 06 78 82 79 92

Représentation le vendredi 5 avril. 20h. Dimanche 7 avril. 14h30. Mardi 9 avril. 20h. 10 à 75€. Opéra Grand Avignon. 4 Rue Racine. Avignon. 04 90 14 26 40.


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Atys, une tragédie en musique composée par Jean-Baptiste Lully sur un livret de Philippe Quinault, créée en 1676 devant le roi Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye. À découvrir ce dimanche 10 mars à l’Opéra Grand Avignon

Cet opéra est aussi appelé « l’opéra du roi » car Louis XIV s’est impliqué dans le choix du thème et la création. Cet opéra est destiné à son divertissement. Atys est le premier opéra à mettre l’amour au centre de l’intrigue, et la première tragédie en musique où le héros meurt en scène : un sujet galant, un dénouement tragique. Le livret s’inspire des Fastes d’Ovide.

Musique lyrique, danses festives

Alexis Kossenko dirigera Les Ambassadeurs ~ La Grande Écurie, qui est un ensemble musical indépendant spécialisé dans les répertoires sur instruments anciens. Sur scène également autour de Mathias Vidal (Atys) et Véronique Gens (Cybèle), le chœur des Pages et des Chantres du Centre de musique baroque de Versailles qui s’inspire des effectifs vocaux de la Chapelle royale tels que l’on pouvait les entendre à la fin du règne de Louis XIV. 

Dimanche 10 mars. 14h30. 6 à 40€. Opéra Grand Avignon. 4 Rue Racine. Avignon. 04 90 14 26 40.


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Ce vendredi 9 février, l’Orchestre National Avignon Provence invite le public à venir entendre les Chants Bibliques de Dvořák interprétés par la mezzo-soprano Eugénie Joneau, triplement primée lors du 30ᵉ Concours Operalia du Cap en novembre dernier. Incanto du compositeur Éric Tanguy et la célébrissime Symphonie n°7 de Beethoven compléteront ce programme lyrique et symphonique dirigé par Jean-François Verdier.

Incanto d’Eric Tanguy

Courte pièce composée en 2001 pour l’Orchestre National de Bretagne, Incanto d’Éric Tanguy dévoile la grande aisance du compositeur dans cette pièce écrite pour un effectif relativement restreint. Il s’agit en quelque sorte d’une ouverture de concert, à l’image des modèles classiques.

Chants bibliques d’Antonín Dvořák

Œuvre de la maturité composée lors du séjour américain de Dvořák, le cycle des Chants bibliques consiste en l’adaptation musicale de fragments de dix psaumes. L’atmosphère s’y révèle contrastée, tour à tour dramatique ou consolatrice. Une introspection qui renvoie à une période troublée, le compositeur ayant enregistré la disparition de plusieurs de ses proches.

Symphonie n°7 de Ludwig van Beethoven

Contrastant avec la sereine Symphonie Pastorale qui la précède, la Septième Symphonie de Beethoven étreint l’auditeur par sa puissante énergie rythmique et sa théâtralité débordante. Dans l’obsédant Allegretto – qui fut bissé lors de la création – c’est le tableau lancinant d’une procession qui se développe peu à peu. Mais à l’image de ses mouvements extrêmes, la symphonie se caractérise surtout par une abondance d’accents dionysiaques qui soulevèrent l’enthousiasme de Wagner.

Direction musicale : Jean-François Verdier
Mezzo-soprano : Eugénie Joneau

Promenade Orchestrale – Atelier d’écriture

Atelier d’écriture autour du concert Incantations animé par Isabelle Ronzier, médiatrice culturelle. Cet atelier est ouvert à toutes les plumes, toutes les expressions, sans niveau ni pré-requis. La participation à cette Promenade Orchestrale permet de bénéficier d’un tarif C sur le concert Incantations.
Gratuit sur inscription au 07 88 36 02 61 ou sur communication@orchestre-avignon.com
Mercredi 7 février. 14h30. Bibliothèque Ceccano. Avignon.

Répétition générale

Répétition ouverte aux groupes (jeunes, associations…)
Vendredi 9 février. 9h30. Opéra Grand Avignon.

Avant concert

L’Orchestre national Avignon-Provence propose au public une rencontres en amont du concert.
Vendredi 9 février 2024.De 19h15 à 19h35. Salle des Préludes, Opéra Grand Avignon.

Concert Incantations. Vendredi 9 février 2024. 20h. 5 à 30€. Opéra Grand Avignon. 4 Rue Racine. Avignon. 04 90 14 26 40. 


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Les Chorégies d’Orange, le plus vieux festival d’art lyrique au monde, risquent-elles de se fracasser sur le Mur d’Auguste à cause de leur fragilité financière ? C’est la question que l’on se pose quand on lit les 55 pages du rapport de la Chambre Régionale des Comptes de Provence-Alpes-Côte d’Azur sur lequel nous allons y revenir en détails.

Et pourtant, depuis 2 000 ans, ce Théâtre Antique Romain de 8 313 places s’impose avec majesté au coeur de la Cité des Princes. Classé au Patrimoine de l’Unesco, il abrite les Chorégies, le plus ancien festival lyrique du monde puisqu’il date de 1869, quand Bayreuth est né en Allemagne sept ans plus tard, en 1876, Vérone en 1913, Salzbourg en 1920 et Aix-en- Provence 1948.

Que d’émotions avec Verdi, Puccini, Donizetti, Bizet, Rachmaninov, Chopin ou Paganini. Que de divas nous ont enchantés : Montserrat Caballé, Teresa Berganza, Barbara Hendricks, Béatrice Uria-Monzon, Angela Gheorghiu, Viorica Cortes, Inva Mula, Patrizia Ciofi, Renée Fleming, Hasmik Papian, Norah Amsellem, Leonie Rysanek, Cecilia Bartoli ou Anna Netrebko.

Que de tenors et baryton ont mis le feu aux gradins : Luciano Pavarotti, Placido Domingo, José Carreras, Leo Nucci, José Van Dam, Ruggero Raimondi, Roberto Alagna, Rolando Villazon, Alain Fondary, Gabriel Bacquier, Vittorio Grigolo, Juan-Diego Flores, Giaccomo Aragall, Jonas Kaufmann.

Roberto Alagna dans Tosca. © DR-Chorégies

Que de musiciens magnifiques, pianistes et violonistes ont fait vibrer les spectateurs : Martha Argerich, Lang Lang, François-René Duchâble, Evgeny Kissin, Nicolas Lugansky ou encore Vadim Repin, Maxim Vengerov et Nemanja Radulovic.

Que de chefs d’orchestres prestigieux sont venus du monde entier : Karl Böhm, Lorin Maazel, Daniel Barenboim, John-Eliot Gardiner, Jean-Claude Casadesus, Michelangelo Veltri, Pinchas Steinberg, Georges Prêtre, Michel Plasson Tugan Sokhiev, Riccardo Chailly, Myung Whun Chung, Jesus Lopez-Coboz.

Voilà pour toutes les émotions que nous ont offertes les Chorégies. Mais quand on lit le Rapport d’observations (à consulter en fin d’article) de la Chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur sur les exercices comptables de 2013 à 2021 on ne peut que s’inquiéter. 9 ans passés au crible et « Un modèle économique fragile identifié de longue date qui remonte à 2013 ».

« A Orange, la structure est dépendante de la réussite commerciale de sa programmation artistique. »

« Comme pour chaque contrôle, nous avons travaillé en binôme, explique Didier Gory, vice-président de la CRC et co-auteur du rapport avec un magistrat. Nous avons d’abord remarqué que ces Chorégies ont un taux d’autofinancement de près de 80%, fondé sur la billetterie. Dans les autres festivals, c’est le contraire, elle ne représente que 20% du budget ». Du coup, à Orange, la structure est dépendante de la réussite commerciale de sa programmation artistique. Et le déséquilibre majeur débute en 2013 avec l’annonce de deux représentations du ‘Vaisseau Fantôme’ de Wagner et d’un concert du chanteur-fétiche des Chorégies, Roberto Alagna. Pas de chance, faute de fréquentation, le Vaisseau Fantôme torpille le budget puisque la seconde représentation est retirée et l’annulation du récital du ténor pour raison de santé aggrave la situation (500 000€), le déficit s’élève alors à 1,6M€.

En 2016, après 35 ans de direction générale des Chorégies, Raymond Duffaut démissionne et le nouveau directeur, Jean-Louis Grinda, venu de l’opéra de Monte-Carlo annonce « Tourner la page » en élargissant la programmation à la danse, au ciné-concert, à des musiques actuelles pour attirer les jeunes générations. « Stop aux tubes. Sortons des sentiers battus, de Carmen, Tosca, Turandot, Traviata, Lucia du Lammermoor qu’on voit de longue. Innovons, surprenons le public, faisons venir des artistes qu’on n’a jamais vus ici ».

Le 150e anniversaire des Chorégies d’Orange. © Colas Declerq

Un premier coup de semonce en 2017
En 2017, stupeur et tremblements. On apprend que « Les Chorégies pourraient mettre la clé sous la porte, la Société Générale refuse un prêt à court terme et les autres banques mettent leur veto pour faire face au déficit cumulé de 1,5M€ » explique Jean-Louis Grinda. Et il s’étonne que « Le Festival d’Aix-en-Provence reçoive 8,5M€ de subventions quand nous n’en avons que 900 000€ ». Autre constat, dans la série deux poids deux mesures, Aix touche 16% de ses recettes sous forme de mécénat quand à Orange elles n’ont droit qu’à 5,3%.

« Le Festival d’Aix-en-Provence reçoit 8,5M€ de subventions quand nous n’en avons que 900 000€ ».

Jean-Louis Grinda, directeur général des Chorégies

Les collectivités à la rescousse
Branle-bas de combat : à la veille du 150e anniversaire des Chorégies et d’un risque imminent de cessation de paiement, une réunion de crise est organisée au Conseil Départemental de Vaucluse à Avignon avec le président Maurice Chabert, le président de la Région Sud, Renaud Muselier venu ‘fissa’ de Marseille, des représentants du préfet, de la Direction des affaires culturelles et de la ministre de la culture qui n’est autre que Françoise Nyssen, la patronne des Editions Actes-Sud à Arles qui se ‘décarcasse’ pour sauver ce festival hors norme.

« On passe de la gestion associative à la gestion par une SPL (société publique locale) est-il écrit dans le rapport de la CRC »Mais le choix de ce statut présente des limites puisque, notamment, l’Etat est exclu de facto de la gouvernance ». Et face au risque imminent de liquidation, la collectivité régionale s’engage dans un plan de sauvetage-express : il apporte une enveloppe de 2,6M€ et triple son financement annuel. Sauf que, de fait la Région paraît porter seule les Chorégies » alors que Renaud Muselier, lors de la réunion de crise avait vigoureusement martelé « Il n’est pas question que les collectivités locales soient le tiroir-caisse des Chorégies ».

« Il n’est pas question que les collectivités locales soient le tiroir-caisse des Chorégies ».

Renaud Muselier, président de la Région Sud

La CRC ajoute « Ce changement de mode de gestion n’a pas éloigné définitivement le spectre des difficultés financières. Il s’est opéré de façon précipitée et sans réflexion préalable. Du coup la SPL se retrouve avec une légitimité particulière, au détriment d’une logique plus collective avec davantage de financeurs publics ». Ce que le rapporteur traduit verbalement en disant « La faiblesse de cette solution, c’est qu’il est difficile de bâtir un projet artistique partagé, de convaincre et de trouver des mécènes et donc d’optimiser les retombées économiques ».

Accalmie en 2019, puis une rechute à partir de 2020 à cause du Covid
Pour l’anniversaire des 150 ans (1869-2019), un ange passe, on respire avec Don Giovanni, Guillaume Tell, Roméo & Juliette, Jeff Mills et la Symphonie n°8 de Mahler. Plus de 40 000 fans ravis.
En 2020, rechute. Covid oblige, l’édition est annulée, en 2021, la fréquentation est divisée par deux (pass sanitaires, masques, éloignement des spectateurs). Et c’est dommage puisque sont à l’affiche la vibrante mezzo-soprano Cecilia Bartoli, le flamboyant violoniste Nemanja Radulovic et le duo Marie-Nicole Lemieux – Roberto Alagna dans un éblouissant « Samson et Dalila » de Saint-Saëns dans des gradins à moitié vides et des recettes forcément en chute libre. « Un équilibre économique pulvérisé » commente avec tristesse Jean-Louis Grinda.

Parmi les constats de la CRC : « Une fréquentation atone et sans aucune mesure avec la capacité d’accueil du Théâtre Antique, une absence de projet stratégique partagé, une surestimation chronique et systématique des recettes, des procédures de passation des marchés entachées d’importantes irrégularités puis’aucune dépense n’a fait l’objet d’une procédure de marché public ».

Les spectateurs de la Traviata en 2019. © DR-Chorégies

Un site presque trop grand ?
D’autres réalités locales sautent aux yeux : au pied du Mur d’Auguste la scène mesure 61m, alors qu’à Paris, celle de l’opéra Garnier est de 51m, ce qui implique des décors plus grands, davantage de figurants, des masses de choristes supplémentaires, donc des productions plus chères. L’âge moyen des spectateurs 64 ans, avec une majorité de retraités, donc pour élargir la fréquentation, il faut attirer des jeunes, l’hôtellerie propose seulement 837 chambres à Orange, l’Office de Tourisme ne renseigne pas sur le programme mis à part quelques flyers.

Solutions en vue ?
Heureusement, des solutions sont préconisées, des recommandations mises en avant pour pérenniser les Chorégies. Notamment le passage du statut de SPL en EPCC (Etablissement public de coopération culturelle, comme Le Pont du Gard), qui associera plusieurs partenaires dont l’Etat, mobilisera des fonds, proposera une offre culturelle plus large. Elles ont fait leurs preuves depuis 1869, l’excellence est leur ADN. « Fini le chacun pour soi, il faut absolument jouer collectif » insiste le rapporteur. « Elles doivent absolument garder leur place parmi les plus grands festivals de la planète avec un projet stratégique, une traçabilité des opérations comptables et des procédures de mises en concurrence des achats ».

Rappelons que seulement 7 salariés portent ce festival sur leurs épaules, ils travaillent d’arrache-pied à l’année au Théâtre Antique, aidés pendant la saison haute des décorateurs, costumiers, maquilleurs, ingénieurs du son, électriciens… pour des fréquentations qui font du yoyo, 38 900 spectateurs en 2010, 35 000 en 2011, 59 000 en 2015, 54 000 en 2017 (quand elles ont failli mettre la clé sous la porte…) et 34 000 cet été. C’est dire si l’épée de Damoclès est toujours là…

Cliquez sur les 3 visuels ci-dessus pour consulter
le rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur
et également
les réponses de messieurs Renaud Muselier et Christian Estrosi.

Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Le metteur en scène Frédéric Roels s’empare de Carmen dans une adaptation intime à quatre voix et un violoncelle.

Carmen est un opéra complexe. « On y lit un drame passionnel fort, qui a bouleversé des générations d’auditeurs et de spectateurs, avec une musique d’une puissance irrationnelle et irréductible à toute analyse modérée. Un soldat aime une jeune femme à la réputation douteuse, une bohémienne, une hors-classe, hors-la-loi, séductrice de grand chemin. Il est jalousé par un torero, un homme d’apparat, de prestige, sans commune mesure avec son statut de brigadier, d’une part ; et d’autre part, tiraillé par l’amour sincère d’une jeune fille sans histoire, sa presque sœur, qui ne se voit pas continuer sa vie avec un autre homme que lui. Quatuor ambigu, constitué de personnages dont la rencontre, a priori, est peu plausible. Et pour corser le tout, il y a des soldats, des enfants, du folklore espagnol, du peuple, de la danse, de la corrida… Une série d’éléments qui étoffent l’histoire et lui donnent son panache, peut-être au risque de l’étouffer. » Ainsi résume malicieusement le metteur en scène Frédéric Roels qui préfère privilégier un Carmen plus intime.

Carmen, une histoire de fragilités cumulées

« Je ressens le besoin de me concentrer auparavant sur cette notion de fragilité au travers des quatre personnages principaux, d’évacuer pour un moment tout le contexte hispanisant et populaire, de rechercher l’essence de l’œuvre en la réduisant au strict minimum… le tout sur une péniche et accessible à un public dès 11ans », ajoute Frédéric Roels qui signe aussi les décors, les costumes et la lumière. 

Distribution
Carmen : Axelle Saint-Cirel
Micaëla : Lyriel Benameur
Don José : Etienne de Bénazé
Escamillo : Aimery Lefèvre
Violoncelle : Florent Audibert

Samedi 3 février. 20h. 6 à 12€. Dimanche 4 février. 16h. L’autre Scène. Avenue Pierre de Coubertin. Vedène. 04 90 14 26 40.
Mardi 6 février. 20h. 6 à 12€. Salle Roger Orlando. Caumont-sur-Durance.
Mercredi 7 février. 20h30. 6 à 12€. Salle Jean Galia. Rochefort-du-Gard.
Jeudi 8 février. 20h30. 6 à 12€. Pôle Culturel Jean Ferrat. 157 rue des écoles et du stade. Sauveterre. 04 66 33 20 12.
Vendredi 9 février. 20h. 6 à 12€. La Pastourelle. Saint-Saturnin-lès-Avignon.
www.operagrandavignon.fr 


Duo de charme avec les sœurs Pigaglio au Midi Opéra de ce vendredi

Les mardi 16 et jeudi 25 janvier, la Ville de Sorgues projettera l’opéra italien Così fan tutte depuis le Festival d’Aix-en-Provence au pôle culturel Camille Claudel.

Créé en 1790 par Mozart sur un livret en italien de Lorenzo da Ponte, cet opéra, ici mis en scène par Dmitri Tcherniakov suit deux couples en villégiature avec deux de leurs amis qui vont tenter un jeu de rôles censé les mener vers une meilleure connaissance d’eux-mêmes. Le cadre idyllique dans lequel ils évoluent se referme comme un piège, et ce qu’ils découvrent va les bouleverser à jamais.

Réservations conseillées au 04 86 19 90 90.
Mardi 16 janvier à 15h et jeudi 25 janvier à 18h. Pôle culturel Camille Claudel. 285 Avenue d’Avignon. Sorgues.

V.A.

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