6 mai 2024 |

Ecrit par le 6 mai 2024

Édifices cultuels : une chance ou une charge ?

Dans le département de Vaucluse on dénombre plus d’un demi milliers d’édifices religieux tous cultes confondus. Certains de ces lieux cultuels ne sont pas en très grande forme. Aujourd’hui, propriétés des communes l’entretien de ces églises est aujourd’hui un vrai casse-tête pour les élus, et en particulier pour ceux des petites communes. Mais pourquoi diable la loi de 1905 actant de la séparation entre l’Église et l’État a-t-elle donné propriété aux communes ?

A la question une charge ou une chance, beaucoup d’élus vous répondrons que c’est d’abord une charge. Ces édifices religieux qui appartiennent au patrimoine national peuvent être dans certains cas de vrais pépites artistiques et constitués des atouts touristiques non négligeables. Conscient de ces enjeux, le Président de la République lançait le 15 septembre dernier une collecte pour le patrimoine religieux avec une ambition de réunir, pour les églises en péril des communes de moins de 10 000 habitants, 200 millions d’Euros, sur 4 ans. Les fonds seront récoltés par la Fondation pour le Patrimoine et donnera droit à une exonération d’impôt. Dans le Vaucluse, le curé de Bollène, Marc Quatrefages, membre de la commission diocésaine d’art sacré, a été chargé de dresser un inventaire. Les choix vont être difficile. Pour certains édifices les besoins sont importants.

l’Église catholique a refusé de mettre en œuvre la loi de 1905

Mais comment se fait-il que la loi de 1905 qui acte la séparation entre l’Église et l’État a fait que les communes soient devenues propriétaires des églises tout ayant aucun droit sur leurs usages ? Un petit retour en arrière dans l’histoire est nécessaire. La loi de 1905 prévoyait que des associations devaient être chargées de la gestion des lieux de cultes. Contrairement aux cultes protestants et israélites, l’Église catholique a refusé de mettre en œuvre la loi de 1905, craignant notamment la création d’associations cultuelles diverses qui échapperaient à sa hiérarchie. Ce refus a eu pour incidence de transférer aux communes la propriété de ces édifices comme le prévoyait la loi.

Même si les communes ne sont pas tenues d’en faire l’entretien sauf pour le clos et le couvert, souvent des questions de sécurité les obligent à investir. Si des financements extérieurs sont trouvés, comme des dons par exemple, le propriétaire est tenu d’effectuer les travaux et il peut aussi y apporter son concours financier. C’est sur ce schéma que la cathédrale Saint-Véran de Cavaillon a pu être rénovée (8M€ investit)

En pareil cas le cultuel se confond avec le culturel

Au-delà de la question de savoir si c’est à l’État ou l’un de ses représentants d’y investir des deniers publics, il faut bien reconnaître qu’en pareil cas le cultuel se confond avec le culturel. Et que la notion de patrimoine l’emporte sur toute considération religieuse. En définitive cette idée de souscription nationale, qui n’est qu’une forme d’impôt volontaire a de quoi satisfaire tous le monde, y compris les plus anticléricaux. Donne qui veut… reste à voir ce qui sera fléché en Vaucluse. En France, on dénombre pas moins de 100 000 édifices religieux ça risque d’être chaud !


Édifices cultuels : une chance ou une charge ?

La Région Sud répond à l’appel du Président de la République concernant la fragilité du patrimoine religieux et vient de débloquer 2,7 millions d’euros pour l’année 2024 qui iront directement en faveur de la rénovation de ce patrimoine, ainsi que du petit patrimoine rural. « Nos églises, notre patrimoine religieux, c’est l’histoire, les racines et la vie de nos territoires », a déclaré Renaud Muselier, président de la Région

Dès le 26 octobre prochain, plusieurs édifices de la région se verront attribués une aide pour effectuer des travaux. Dans le Vaucluse, l’église haute Saint-Gervais et Saint-Protais, classée Monument historique, à Bonnieux, va recevoir 215 940 € afin de restaurer son intérieur.

V.A.


Édifices cultuels : une chance ou une charge ?

Le patrimoine religieux est confronté aujourd’hui à un risque de dégradation accélérée. Investir dans les travaux de réhabilitation de ces sites nécessite de réfléchir à l’usage des lieux afin qu’ils continuent d’être fréquentés par le plus large public, conservés et entretenus dans la durée. Dans ce but, la Fondation du patrimoine lance le prix Sésame. Cinq prix seront remis en avril 2023 et se verront dotés de 20 000€ chacun.

Le patrimoine religieux est l’un des principaux éléments du patrimoine de proximité : environ 45 000 édifices religieux sont répartis sur tout le territoire national. Il constitue un bien commun, visible et accessible à tous. Sa valeur est multiple : historique, géographique, sociale, spirituelle. Il constitue souvent le cœur de la commune.

Depuis sa création, la Fondation du patrimoine a permis de sauvegarder plus de 7 000 édifices religieux. Ces actions, qui ont représenté 60% de ses collectes de dons, montrent que l’avenir du patrimoine religieux est un enjeu de territoire et de cohésion, qui concerne les cultes, mais aussi les communes et leurs habitants.

La baisse de la pratique religieuse, le manque d’entretien, les coûts de travaux croissants, les contraintes financières des collectivités et regroupement des communes menacent la pérennité à long terme de ce patrimoine.

Pour encourager la fréquentation et de nouveaux usages permettant la préservation de ces lieux, la Fondation du patrimoine lance le prix Sésame, qui récompensera les initiatives originales et consensuelles d’usages partagés ou de reconversions, portées par des propriétaires publics et privés.

Les objectifs du prix Sésame

  • D’identifier des initiatives d’usages partagés entre une activité cultuelle et d’autres activités culturelles, sociales, voire économiques, ou de reconversion vers d’autres usages que cultuels ;
  • De récompenser les projets les plus qualitatifs ;
  • De valoriser ces réussites et de les faire connaître plus largement afin d’inspirer les propriétaires publics et privés.

Les critères de sélection

  • La concertation et le soutien local du projet ;
  • Sa compatibilité avec l’usage cultuel actuel ou d’origine ;
  • Le respect de l’architecture et de la qualité patrimoniale du bâtiment ;
  • L’ouverture au public et la fréquentation du site ;
  • L’impact positif sur le territoire.

Présentation des candidatures
Les candidats peuvent candidater dès à présent et jusqu’au 3 février 2023. A cette fin, ils doivent compléter un dossier et l’adresser à leur délégation régionale de la Fondation du patrimoine.

Toutes les informations sur le prix et les documents téléchargeables sont disponibles ici.

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