Rendez-vous au jardin du Château de Thézan ce week-end
Porté par le ministère de la Culture, l’événement ‘Rendez-vous aux jardins‘ revient pour sa 22e édition du vendredi 6 au dimanche 8 juin. En Vaucluse, seul le Château de Thézan, à Saint-Didier, participe avec pour thème cette année ‘Jardins de pierres, pierres de jardins’.
Plus de 2 200 jardins publics et privés ouvriront leurs portes en France ce week-end, accompagnés de près de 600 jardins dans une vingtaine de pays européens, à l’occasion de la 22e édition des ‘Rendez-vous aux jardins’. Parmi eux, le jardin du Château de Thézan, à Saint-Didier, accueillera le public gratuitement.
Cette année, le thème met en lumière le rôle de la pierre dans l’art des jardins : murs en pierres sèches, calades, restanques, pavages, rocailles, grottes artificielles ou encore fabriques. Autant d’éléments minéraux qui structurent, décorent et façonnent les paysages, comme au cœur du jardin du Château de Thézan. La visite du jardin est libre de 10h à 13h et de 15h à 18h (8€ en incluant la visite du Château).
Sauvé de l’abandon en 2019 par Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux, ce bijou architectural et historique vauclusien reprend des couleurs petit à petit au grès des rénovations. Depuis 2023, l’édifice peut accueillir le public, mais il lui reste encore quelques coins à rénover, comme son orangerie, qui a été sélectionnée l’année dernière par la Mission Patrimoine pour être réhabilitée.
Rendez-vous aux jardins 2025. Du 6 au 8 juin. Château de Thézan. 58 Rue du château. Saint-Didier.
Rendez-vous au jardin du Château de Thézan ce week-end
Le Comité Vaucluse de Canoë Kayak et Sports de Pagaies lance le deuxième parcours de ses ‘Rand’eau Découverte’ sur la Sorgue. Un projet interactif qui permet la découverte du patrimoine naturel et historique de la rivière.
En 2022, le Comité Vaucluse de Canoë Kayak et Sports de Pagaies fait appel à Furet Company, expert de la gamification digitale, pour développer une application gratuite nommée « Rand’eau Découverte® », disponible sur Android et IOS. Ce projet se veut interactif, innovant et ludique pour l’éducation à l’environnement utilisant le canoë comme moyen de locomotion doux pour la découverte du milieu naturel et du patrimoine.
Après le Rhône, le Comité vauclusien lance un second parcours, cette fois-ci sur la Sorgue, afin de développer la marque ‘Rand’eau Découverte’ sur tout le territoire du Vaucluse et du Grand Avignon. Ce projet, cofinancé par le Département de Vaucluse, Canoë Evasion et Kayak Vert, et élaboré avec l’aide du Club de Canoë Kayak Islois, a pour objectif une meilleure maîtrise des activités touristiques sur la Sorgue pour en protéger les fonds et les berges.
Neuf points d’observation
Grâce à l’application qui accompagne le parcours, les utilisateurs peuvent faire la descente de la Sorgue au départ de Fontaine-de-Vaucluse et profiter de neuf points d’observation agrémentés de quiz, de jeux, de réalité virtuelle, et de fiches d’information. Ainsi, les participants en apprendront davantage sur le Gouffre, les crues, les ouvrages humains, la photo souvenir, la ripisylve, les herbiers, la vue 360, les poissons, et les mammifères de la Sorgue.
Au fil du parcours, le joueur obtient des ‘Pagaies d’Or’. à partir de 8 pagaies d’or, il débloque son diplôme signifiant sa maîtrise du parcours. Les touristes peuvent ainsi découvrir la rivière et le territoire de façon ludique. Rand’eau découverte s’adresse aussi aux locaux, qui peuvent, quant à eux, redécouvrir la Sorgue et ses secrets sous un nouveau jour.
Rendez-vous au jardin du Château de Thézan ce week-end
Le quartier de La Balance à Avignon figure parmi les 37 nouveaux lieux reconnus par la Commission nationale indépendante pour les Harkis (CNIH) au titre de la réparation nationale envers les Harkis dans le cadre de la loi du 23 février 2022. Dans la région Arles, Manosque, Nice ainsi que Montpellier et Perpignan sont aussi concernés par cette décision.
Le gouvernement vient de valider la proposition de la CNIH d’intégrer 37 nouveaux sites à la liste des structures ouvrant droit à réparation, dans le cadre de la loi du 23 février 2022 portant reconnaissance de la Nation envers les Harkis. Parmi ces lieux, on retrouve le bidonville du quartier de la Balance à Avignon où de nombreuses familles de Harkis vivront dans les années 1960 dans des logements insalubres.
Un quartier en délabrement Le préfet de Vaucluse écrivait alors dans un rapport au Premier ministre en 1960 que ce quartier du centre‑ville était « très dégradé, abandonné par ses propriétaires qui ont naguère fermé portes et fenêtres pour ne pas payer l’impôt, insalubre et même dangereux à cause des risques d’effondrement ». Ainsi, sur les 824 logements du quartier de la Balance, 429 étaient insalubres, en raison notamment des inondations. Le rapport du préfet de l’époque mentionne également que ce quartier est devenu « un refuge de nomades et de marginaux ».
Crédit : collection Michel Bourgues-DR
« Un refuge de nomades et de marginaux »
Le préfet de Vaucluse de l’époque
Pas d’eau, pas d’électricité, pas de chauffage… À la suite de la suppression des maisons closes et en raison du nombre de logements vacants, « on décida d’y concentrer des familles gitanes ». Comme dans d’autres villes du sud de la France, on y trouve également à partir de 1962 des Harkis, qui y vivent sans eau, sans électricité ni chauffage, dans des appartements aux portes et fenêtres qui ne ferment pas. Les familles de Harkis (environ 150 personnes selon le CNIH) se regroupent par communauté et vivent dans des appartements situés principalement rue Ferruce, rue de la Grande Frusterie et rue de la Juiverie d’octobre 1962 à octobre 1966. Les personnes susceptibles d’y avoir séjourné et leurs descendants pourront prochainement entamer des démarches de réparation auprès du service départemental de l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG), dès que le cadre réglementaire sera finalisé.
Crédit : collection Michel Bourgues-DRCrédit : collection Michel Bourgues-DR
Par la suite ce quartier fut détruit dans le cadre d’une opération menée par la SEM Citadis (voir encadré en fin d’article), et les populations gitanes et harkis furent relogées dans deux quartiers distincts situé dans la cité Beau Soleil dans le secteur de Monclar qui fait déjà partie depuis 2023 des premiers quartiers choisis par la CNIH ouvrant droit à des dispositifs de réparation. Dans la région Arles (Le Mas Fondu), Manosque (Cité du Saint-Martin) et Nice ‘Bidonvilles : Digue des Français, Montagne ainsi que Saint-Roch) sont aussi concernés par cette décision. Dans le reste du grand Sud on trouve également Montpellier (Cité Redon et Zoo de Lunaret) et Perpignan (Bidonville de la cité Bellus – actuel Nouveau Logis). Jusqu’à 6 000 personnes supplémentaires pourraient être indemnisées à la suite de leur passage dans l’un de ces sites. A ce jour, depuis sa création en 2022, la vingtaine de membres de la commission a traité plus de 27 000 dossiers pour un montant de près de 176M€.
« Le quartier de la Balance fait désormais pleinement partie de l’histoire nationale des Harkis et de la mémoire collective. »
Jean-Baptiste Blanc, sénateur de Vaucluse
« La reconnaissance du quartier de la Balance dans notre département de Vaucluse est une avancée majeure, souligne Jean-Baptiste Blanc, sénateur de Vaucluse, qui a été un des premiers élus locaux à réagir. Elle constitue un geste fort de justice et de mémoire, envers celles et ceux qui, après avoir servi la France, ont été relégués dans des conditions indignes sur notre sol. » « Je tiens à saluer l’engagement de la Commission, des associations et de tous ceux qui ont contribué à faire émerger cette reconnaissance, poursuit le parlementaire. Le quartier de la Balance fait désormais pleinement partie de l’histoire nationale des Harkis et de la mémoire collective. »
L.G.
La Balance : une volonté de sauvegarde du patrimoine à l’origine de la loi Malraux La Société d’équipement du département de Vaucluse (SEDV) est officiellement née le 3 mars 1960. Henri Duffaut, maire d’Avignon est alors élu président et Jean Garcin, président du conseil général, est désigné vice-président. Le conseil d’administration de l’ancêtre de Citadis lui assigne comme objectif prioritaire de réaliser la ZUP d’Avignon et de rénover la balance. Autrement dit de démolir ce quartier insalubre mais très vite autour de la Balance des voix s’élèvent contre cette atteinte au patrimoine. Cela tombe bien, à l’autre bout de la France des destructions identiques sont imaginées dans le quartier du Marais à Paris. André Malraux, ministre de la culture de l’époque entend des défenseurs du patrimoine. Il fait voter une loi qui porte encore aujourd’hui son nom : grâce à la mise en valeur du patrimoine l’historique elle donne droit à des investissements défiscalisés. Crédit : Citadis-DR
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Comme de nombreux Français, vous souhaitez faire plaisir à vos enfants ou petits-enfants, les aider pour un projet spécifique, pour démarrer dans la vie ou encore leur transmettre une partie de votre patrimoine sans attendre. Mais quelles sont les règles applicables à ces donations ? Pascale Gloser, présidente de CNCEF Patrimoine, association professionnelle de conseils en gestion de patrimoine, répond aux principales interrogations sur ce sujet.
Comment aider vos enfants ou petits-enfants pour l’achat de leur résidence principale ? Votre coup de pouce est toujours bienvenu pour constituer un apport ou leur permettre d’emprunter une somme moins importante. Bonne nouvelle, le nouvel abattement de la loi de finances 2025 vous permet de donner, jusqu’au 31 décembre 2026, 100 000€ par donateur et jusqu’à 300 000€ par donataire à vos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants en étant exonéré d’impôts. Ce qui signifie que votre enfant, par exemple, peut recevoir au maximum 200 000€ donnés par vous et votre conjoint (100 000€ chacun), et 100 000€ de son grand-père ou sa grand-mère. Cette possibilité est également offerte aux oncles et tantes qui souhaitent aider leurs neveux et nièces, et peut se cumuler aux autres abattements pour donations en vigueur.
Les conditions à respecter Ces sommes doivent servir à acheter ou construire dans les six mois suivant le don :
• un logement neuf, en l’état futur d’achèvement (sur plans) ou qui nécessite des travaux de rénovation énergétique,
• destiné à l’habitation principale ou à la location de longue durée,
• qui devra être conservée pendant les cinq années suivantes.
Quelles sont les règles pour donner en dehors de ce nouvel abattement 2025 ?
• Vous pouvez, à titre individuel, léguer une fois tous les quinze ans jusqu’à 100 000€ à chacun de vos enfants (sans avoir à donner un seul euro au fisc) en franchise de droits. Votre conjoint peut faire de même et chacun de vos enfants peut donc recevoir 200 000€ sans avoir à régler de droits de donation. Cet abattement peut s’appliquer en une seule ou en plusieurs fois tous les 15 ans. C’est-à-dire que si vous avez légué moins de 100 000€ lors d’une première donation, vous pouvez utiliser le solde encore disponible pendant une période de 15 ans pour effectuer un nouveau don.
• Vous pouvez également, si vous avez moins de 80 ans au jour de la transmission donner tous les 15 ans à votre enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant, neveu ou nièce majeur la somme de 31 865€ sans avoir à payer de droits.
• Si vous avez plus de 80 ans, l’abattement reste à 31 865€ pour les enfants et petits-enfants mais descend à 5 310€ pour les arrière-petits-enfants et 7 967€ pour les neveux et nièces.
Jusqu’à combien pouvez-vous donner lors d’une occasion spéciale (anniversaire, Noël) ? Gâter vos enfants est une aspiration bien légitime et vous pouvez donner une somme d’argent pour une occasion particulière (anniversaire, mariage, naissance, réussite à un examen, etc.). Dans ce cas, vous n’avez rien à déclarer ni à régler. Il s’agit aux yeux de l’administration fiscale d’un présent d’usage.
Mais attention ! La somme offerte doit être ‘raisonnable’, c’est-à-dire proportionnée aux revenus et au patrimoine de celui qui l’offre. La loi n’a pas établi de barème mais on peut considérer, d’une manière générale, que le montant d’un présent d’usage ne doit pas dépasser 2% du patrimoine du donateur ou 2,5% de son revenu annuel. En outre, la somme doit être versée le jour de l’anniversaire, de Noël ou de la réussite à l’examen.
Rendez-vous au jardin du Château de Thézan ce week-end
Notre confrère Vaucluse Matin-Dauphiné libéré vient de publier une nouvelle édition de l’ouvrage intitulé ‘Avignon au temps des papes’. Proposé dans la collection ‘Les patrimoines’, ce livre a été écrit par Hervé Aliquot, aujourd’hui décédé, et remis à jour et complété par Paul Payan, maître de conférences à l’Université d’Avignon.
Avenio, la ville du vent. Juchée sur l’oppidum naturel de la « roque » des Doms, elle existe depuis le Néolithique. Ici, les hommes ont trouvé refuge entre les berges du fleuve puissant et les marais qui l’environnent. Sur les pentes sud du rocher se trouvait la cité des Cavares, transformée au Ier siècle par les Romains en une ville importante avec ses temples, ses thermes et un arc de triomphe. Le forum se déploie depuis l’actuelle place de l’Horloge jusqu’à la rue Petite-Fusterie, où arrive l’eau du fleuve. Des voûtes, qui vont servir de magasins, sont construites. Au-dessus, une centaine de colonnes à chapiteaux corinthiens borde le forum antique.
Tout va disparaître au Ve siècle, lorsque les monuments sont détruits pour servir de remparts contre les invasions déferlant alors dans la vallée du Rhône. Son organisation en évêché permet à Avignon de rester dans l’histoire malgré les cavalcades sarrasines. Les tribulations des comtes de Provence permirent à la cité de grandir grâce à une agriculture forte et à un commerce prospère. Au XIIe siècle, les premiers remparts défendent la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, la Maison commune et surtout le fameux pont Saint-Bénezet.
La croisade contre les Albigeois et le grand siège de 1226 mené par le roi de France n’altèreront que peu de temps une prospérité sans égale. Durant une grande partie du XIIIe siècle, la ville profite d’une quasi-indépendance. Le Comtat Venaissin qui jouxte Avignon, longtemps dans les mains du comte de Toulouse, est alors remis dans les mains de Grégoire X en 1274. Sa garde en est confiée à Guillaume de Villaret, grand prieur de Saint-Gilles, et aux Hospitaliers qui feront la gestion du territoire. Avignon devient, en 1290, vassale du seul comte de Provence, roi de Naples, Charles d’Anjou.
L’auteur Hervé Aliquot, docteur en archéologie médiévale. Écrivain et conférencier, il a notamment réalisé une série d’études sur les palais cardinalices et les palais du pape Clément VI. Sa dernière découverte : la livrée du cardinal Anglic Grimoard et ses inscriptions. Il est décédé en 2017. Paul Payan, maître de conférences à l’Université d’Avignon, a actualisé et complété l’ouvrage.
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La sculpture du Christ reprendra le chemin de sa croix sur la place de la République de Saint-Rémy-de-Provence. L’installation, initialement prévue le 15 avril, est reportée pour météo défavorable au vendredi 18 avril à 17h30.
Jésus revient. Mais il a quelque peu changé. La statue originale datant de presque 200 ans a été malmenée par les conditions météorologiques extrêmes de notre climat. Vents violents, sécheresse et épisodes de pluies intenses ont eu raison de la sculpture en bois primitive, trop abîmée. Une restauration qui s’imposait a été entreprise dès 2022.
Toutefois la municipalité de Saint-Rémy, craignant que la figure originale soit davantage fragilisée en extérieur, a opté pour une solution alternative, celle de donner une réplique au Jésus Christ du XIXe siècle. C’est donc une reproduction en bois qui ornera l’édifice cruciforme, en attente depuis deux ans et demi et dont le fer forgé a été décapé par l’entreprise tarasconnaise Maison Massive. Tout a été prévu pour que la nouvelle œuvre monumentale puisse faire face aux aléas du temps et aux normes environnementales.
Une statue pour la croix, une autre pour la collégiale “La restauration du socle en pierre et de la croix en métal a été financée par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, tandis que la réalisation du fac-similé a pu se concrétiser en partie grâce à l’Association pour la restauration de la collégiale Saint-Martin” précise Gabriel Colombet, adjoint au maire chargé de la culture et du patrimoine. L’œuvre originale, quant à elle, pourra rayonner sans prendre le soleil au sein d’un autre écrin, celui de la collégiale Saint-Martin en cours de rénovation, et située à deux pas de son ancienne exposition.
La statue de 1827 a été confiée à l’entreprise arlésienne de conservation-restauration A-Corros et se trouve actuellement conservée au musée des Alpilles. « Une réflexion s’engage maintenant entre la ville, la Drac et la paroisse, pour que ce Christ, aux dimensions hors normes, plus grand que nature, puisse être de nouveau visible par le public, tout en étant protégé », conclut l’élu Gabriel Colombet.
Amy Rouméjon Cros
Encadré
La statue originale du Christ a été installée le 22 février 1827 sur la place d’Armes (qui sera par la suite rebaptisée place de la République). Elle était associée à la consécration de l’église Saint-Martin. Les dimensions gigantesques de l’œuvre monumentale s’accordaient avec la seconde Restauration du royaume de France dans la ville. La statue du Christ a ensuite été restaurée en 1973 et en 2008. Le nouveau chantier a commencé en novembre 2022 et la pose d’une reproduction à l’identique est effectuée en avril 2025.
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Depuis sa création en juin 2022, le label ‘Ciéuta Mistralenco’ est attribué aux communes engagées dans une démarche de valorisation de la culture provençale et sa langue. Régi par une charte que le Félibrige a élaborée, le label est une reconnaissance bénéfique à la portée de tous.
À Caromb, vendredi 14 mars, la commune est en effervescence, c’est un grand jour. La maire Valérie Michelier signe la charte des Ciéuta Mistralenco. « Il permet d’ancrer cette identité provençale pour les générations futures et récompense aussi les efforts fournis par de nombreux acteurs locaux et par les municipalités précédentes » explique la première magistrate sur la candidature de Caromb. Il faut dire que le dossier de 30 pages pour une demande gratuite et simplifiée a enthousiasmé la commission d’attribution (voir aussi encadré ‘Pour candidater, ‘coume faire’ ?’ en fin d’article). La petite ville remplissait la majorité des conditions. Les panneaux bilingues, la rue Frédéric Mistral, les cafés et stages de provençal, le travail des associations, le concours de Tian de faiòu (plat typique de Caromb), la fête de la figue (spécialité du pays) ont pesé comme arguments. « Nous avons exposé avec du concret tout ce qu’ils attendaient d’une cité mistralienne » complète Valérie Michelier.
« Rappelons que la culture provençale a sa place partout et tout le temps. »
Paulin Reynard, Capoulié du Félibrige
Ce label répond à deux objectifs principaux : accompagner les villes dans leur démarche de visibilité de la culture d’oc, mais aussi montrer qu’elle peut se raccrocher à tout. Comme le résume le Capoulié du Félibrige Paulin Reynard, « ce peut être une grande fête à destination des entreprises et commerçants d’une ville avec de la culture provençale au milieu. Il faut rappeler qu’elle a sa place partout et tout le temps, cela ne s’arrête pas à faire des blagues en provençal ou aux fêtes folkloriques une fois par an ». Il soulève entre autres la « responsabilité commune » dans l’enseignement de la langue, un des points clés de la charte ‘Ciéuta Mistralenco’. Le label permet donc de se saisir de ces questions et de faire le lien entre les communes et l’Éducation Nationale. Du côté de Caromb, si des interventions ont lieu en provençal, l’enseignement bilingue est en projet. « Intégrer la langue provençale dans notre école serait vraiment la cerise sur le gâteau. Et avec cette formation en primaire, la nouvelle génération serait plus engagée dans ce sens » anticipe la maire.
Saynète présentée par des élèves Virginie Bigonnet-Balet, professeure de provençal, lors de l’inauguration de la Ciéuta Mistralenco à Caromb. Crédit : DR
La charte, un objectif idéal Il est difficile de respecter tous les points de la charte dès le départ. Cependant la commission Ciéuta Mistralenco accompagne les communes dans ce qu’elles ont déjà fait et ce qu’elles peuvent ensuite faire émerger. Paulin Reynard soulève ainsi une crainte fréquente des villes candidates, celle de ne pas réussir à créer le bon lien. « Il s’agit simplement de voir ce qui est déjà là et de trouver comment le relier à la langue et à la culture provençales. » Le Capoulié du félibrige propose un exemple simple, comme la présentation d’un auteur local dans un document touristique. « Il faut montrer que son œuvre est en provençal. Ainsi, nous ne restons pas sur le caractère ‘homme de lettres’ sans s’interroger sur ce qu’il a fait vraiment. » D’autant que, selon la maire de Caromb Valérie Michelier, « cette culture provençale apporte de l’attractivité sur le territoire ». A ce jour, 81 communes sont labellisées ou en cours de signature, essentiellement en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (65 communes) dont près d’une quinzaine en Vaucluse (voir carte et encadré ‘Les communes vauclusiennes labellisées’ en fin d’article).
« La culture provençale apporte de l’attractivité sur le territoire ».
Valérie Michelier, maire de Caromb
Des initiatives en place sans budget Deux ans et demi après la création officielle du label, le Félibrige a organisé son premier congrès des Ciéuta Mistralenco en février dernier. Une cinquantaine d’élus représentant une quarantaine de villes labellisées sont venus partager leur expériences et leurs projet autour de la culture et de la langue d’oc (autre dénomination de la langue régionale parlée dans tout le midi). « Les villes jouent le jeu, et même moi Capoulié, je découvre un certain nombre d’actions que j’ignorais » s’étonne Paulin Reynard, ajoutant que « la majorité des initiatives se mettent en place sans moyens financiers ou très limités ». Et cela grâce au tissu associatif, aux institutions déjà présentes, aux ressources propre de la ville, aux équipements déjà amortis etc. De quoi créer une dynamique autour de la ‘provençalité’ dont les communes peuvent s’emparer. « Le soir de l’inauguration de Caromb, certains maires ont dit qu’ils allaient peut-être s’engager », révèle Valérie Michelier. Peu à peu, le projet du Félibrige enfoui pendant des années se développe à la lumière des volontés politiques de plus en plus fortes.
Pour candidater, ‘coume faire’ ? – L’initiative doit venir de la commune, le félibrige n’attribuant pas directement le label – Le label étant gratuit et valable dans tous les pays d’oc, il n’y aucun frais de candidature ni d’adhésion au Félibrige. – Un référent membre du Félibrige, qui ne soit pas élu à la municipalité candidate, aide au montage du dossier. – La commission Ciéuta Mistralenco, indépendante du Félibrige, étudie la candidature. – Si les critères d’attribution sont respectés, le bureau de la maintenance concernée par la localité juge le fond du dossier et le valide dans un deuxième temps. – Enfin, le Capoulié du Félibrige, qui ne siège dans aucune de ces deux commissions, signe officiellement la charte du label avec la mairie. – En cas d’échec, les commissions accompagnent tout de même les communes candidates pour améliorer leur dossier. — Le label est attribué à vie mais peut être retiré en cas de non respect de la charte signée, après un contrôle du Conseil des Ciéuta Mistralenco.
Les communes vauclusiennes labellisées En tout, 81 communes sont labellisées ou en cours de signature, dont 65 en région PACA. La première Ciéuta Mistralenco a été Manosque (04), en septembre 2022. Dans le Vaucluse, Le Thor a ouvert la voie en mai 2023 aux 13 autres communes labellisées. Le département rassemble près d’un quart des labels provençaux (carte ci-dessus et liste ci-dessous) : – Bédarrides – Cabrières d’Avignon – Caromb – Caumont-sur-Durance – Châteauneuf-de-Gadagne – Crestet – Entraigues-sur-la-Sorgue – Le Pontet – Le Thor – Monteux – Pernes-les-Fontaines – Pertuis – Sérignan-du-Comtat – Vaison-la-Romaine
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Rendez-vous au jardin du Château de Thézan ce week-end
Après le succès de l’opération nationale qui a mobilisé l’année dernière plus de 70 000 votants, Allianz France lance la 4e édition du Plus Grand Musée de France aux côtés de La Sauvegarde de l’Art Français. Dans ce cadre, 315 œuvres d’art en péril ont été identifiées partout en France pour concourir lors de cette édition 2025. Parmi elles, trois sont en Provence-Alpes-Côte d’Azur dont deux en Vaucluse. Il s’agit de deux statues à Bollène et de l’orgue de Valréas.
Le Plus Grand Musée de France revient pour une 4e édition. Organisé par Allianz France et la Fondation La Sauvegarde de l’Art Français cette opération vise à préserver le le patrimoine accessible à tous. « Chaque ville et village de France conserve dans ses bâtiments et espaces publics un grand nombre d’œuvres d’art : tableaux, sculptures, éléments du patrimoine mémoriel, industriel ou scientifique…qui subissent le passage du temps, constatent Allianz et la Fondation La Sauvegarde de l’Art Français. Sans la vigilance des citoyens et sans restauration, ces repères communs disparaîtront. » L’objectif est donc de permettre à chacun de signaler ces œuvres afin de les protéger et de les transmettre aux générations futures.
8 000€ à gagner pour la restauration des œuvres en Vaucluse ? À l’occasion de cette nouvelle édition, 315 œuvres d’art en péril ont été ainsi signalées partout en France. Après vérification de leur éligibilité (patrimoine mobilier, accessible à tous gratuitement et de propriété publique ou associative), trois de ces œuvres par région ont été finalement retenues par un jury afin d’être soumises au vote du public. En Paca, les trois œuvres sélectionnées sont les statues de saint Jean-Baptiste et sainte Hélène à Bollène, l’orgue de Valréas ainsi qu’un Vantaux de portail du XVIIIe siècle à Grasse. L’an dernier, plus de 70 000 personnes avaient voté en ligne pour soutenir la restauration d’un objet d’art de leur patrimoine local. Cette année, ce vote se déroulera du lundi 3 au dimanche 23 mars minuit sur le site www.sauvegardeartfrancais.fr. Dans chaque région, l’œuvre qui aura reçu le plus de votes bénéficiera pour sa restauration d’un soutien de 8 000 € de la part d’Allianz France.
Les statues de saint Jean-Baptiste et sainte Hélène à Bollène « Les deux statues de saint Jean-Baptiste et sainte Hélène, datant de la seconde moitié du XVIIe siècle, sont des sculptures baroques en bois doré, qui font partie du décor historique de la Collégiale Saint-Martin, expliquent les organisateurs de l’opération. Mesurant chacune environ 130 cm de hauteur, elles ont été exposées à un environnement très humide, ce qui a entraîné un état de dégradation avancé. Les sculptures présentent de nombreux signes d’usure : des trous d’insectes xylophages, des supports bois vermoulus, des apprêts pulvérulents, ainsi que des cassures et des pertes de matière, notamment au niveau des bras et des jambes. Malgré leur état dégradé, ces statues demeurent des témoins précieux de l’art baroque et nécessitent une attention particulière pour leur conservation et leur restauration. »
L’une des statue de la Collégiale Saint-Martin à Bollène. DR
L’orgue de Valréas « L’orgue de salon construit en 1792 par le Père Jacques Marinis est un témoignage exceptionnel du patrimoine sonore et artisanal de la fin de l’Ancien Régime, précise l’équipe du Plus Grand Musée de France. De petite taille, il se distingue par son caractère unique, tant par ses matériaux que par sa facture. La majorité de ses tuyaux sont en bois plutôt qu’en métal, ce qui est relativement rare pour l’époque, et son ingénieux mécanisme a été conçu pour occuper un minimum d’espace. Bien que complet, il souffre d’un état de conservation préoccupant. Il est actuellement en pièces détachées et son état de conservation nécessite une restauration minutieuse, particulièrement sur les éléments de structure et la tuyauterie en bois, fragilisée par le temps et l’humidité. Ce projet de restauration, porté par l’association Renaissance et Patrimoine de Valréas, vise à redonner vie à cet instrument unique. »
Ancienne photographie de l’orgue de Valréas. DR
Rendez-vous au jardin du Château de Thézan ce week-end
En septembre dernier, l’orangerie du Château de Thézan, situé à Saint-Didier en Vaucluse, a été sélectionnée par la Mission Patrimoine pour être réhabilitée. La Fondation du Patrimoine vient de révéler le montant de l’aide qui va lui être attribué via le Loto du Patrimoine.
En septembre dernier, la Mission Patrimoine a dévoilé les 100 projets départementaux choisis pour la 7ᵉ édition du Loto du Patrimoine. Il y a quelques jours, elle a annoncé les dotations qui vont être attribuées par le Loto du Patrimoine aux six projets de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont l’orangerie du Château de Thézan à Saint-Didier.
Ainsi, l’orangerie va bénéficier de 90 000€ du Loto du Patrimoine qui devrait permettre la démolition de l’appentis, la restauration des couvertures, le ravalement extérieur et la restauration du perron, et offrir à nouveau un jardin d’hiver et un lieu de détente au Château de Thézan qui a été racheté en 2019 par Pierre de Beytia et Emmanuel Renoux. Sur le site de la Fondation du Patrimoine, plus de 25 000€ ont été réunis sur 60 000€. Le montant total des travaux s’élève à 220 806€.
Pour contribuer à la restauration de l’orangerie du Château de Thézan, cliquez ici.